Histoire d'Urantia

79. L’expansion andite en Orient

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 79. L’expansion andite en Orient

(79.0) 79:0.1 L’Asie est le berceau de la race humaine. Ce fut sur une péninsule du Sud de ce continent que naquirent Andon et Fonta ; dans les hautes terres de ce qui est maintenant l’Afghanistan, leur descendant Badonan fonda un centre primitif de culture qui subsista plus d’un demi-million d’années. C’est là, dans ce foyer oriental de la race humaine, que les peuplades sangiks se différencièrent de la souche andonique, et l’Asie fut leur premier foyer, leur premier terrain de chasse, leur premier champ de bataille. L’Asie du Sud-Ouest vit passer les civilisations successives des Dalamatiens, des Nodites, des Adamites et des Andites ; les potentiels de la civilisation moderne se répandirent sur le monde en partant de ces régions.
 
1. Les Andites du Turkestan

(79.0) 79:1.1 Pendant plus de vingt-cinq-mille ans, presque jusqu’à l’an 2 000 av. J.-C, les Andites furent prépondérants au cœur de l’Eurasie, bien que leur influence allât en diminuant. Dans les basses terres du Turkestan, les Andites tournèrent à l’ouest autour des lacs intérieurs vers l’Europe ; ils s’infiltrèrent aussi vers l’est en partant des hautes terres de cette région. Le Turkestan oriental (Sin-Kiang) et, à un moindre degré, le Tibet, furent les anciennes portes par lesquelles ces peuplades de Mésopotamie pénétrèrent dans les montagnes conduisant vers les terres nordiques des hommes jaunes. L’infiltration andite de l’Inde partit des plateaux du Turkestan vers le Punjab, et des pâturages de l’Iran à travers le Béloutchistan. Ces migrations primitives n’étaient nullement des conquêtes ; elles représentaient plutôt le courant continuel des tribus andites s’infiltrant dans les Indes occidentales et en Chine.
 
(79.0) 79:1.2 Pendant près de quinze-mille ans, des centres de culture mixte andite subsistèrent dans le bassin du fleuve Tarim au Sin-Kiang, et au sud sur les plateaux du Tibet, où les Andites et les Andonites s’étaient largement mêlés. La vallée de Tarim était le poste oriental le plus avancé de la véritable culture des Andites. Ils y établirent leurs colonies et entrèrent en relations commerciales d’une part à l’est avec les Chinois progressifs et d’autre part au nord avec les Andonites. À cette époque, la région du Tarim était fertile et les pluies y étaient abondantes. À l’est, le Gobi était une vaste plaine herbeuse où les éleveurs de troupeaux se transformaient graduellement en agriculteurs. Cette civilisation périt quand les vents de pluie tournèrent au sud-est, mais, en son temps, elle rivalisait même avec celle de la Mésopotamie.
 
(79.0) 79:1.3 Vers l’an 8 000 av. J.-C., l’aridité lentement croissante des hauts plateaux de l’Asie centrale commença à chasser les Andites vers les fonds de vallées et les côtes maritimes. Non seulement cette sécheresse croissante les poussa vers les vallées du Nil, de l’Euphrate, de l’Indus et du fleuve Jaune, mais elle provoqua un nouveau développement de la civilisation andite. Les commerçants apparurent en grand nombre et formèrent une nouvelle classe d’hommes.
 
(79.0) 79:1.4 Quand les conditions climatiques leur rendirent la chasse peu profitable, les Andites migrateurs ne suivirent pas la ligne de conduite évolutionnaire des anciennes races en devenant des bergers. Le commerce et la vie citadine firent leur apparition. Depuis l’Égypte, la Mésopotamie et le Turkestan, jusqu’aux fleuves de Chine et des Indes, les tribus les plus civilisées commencèrent à se rassembler dans des villes consacrées à la manufacture et au commerce. Adonia, située près de la ville actuelle d’Ashkhabad, devint la métropole commerciale de l’Asie centrale. Par voie de terre et par voie d’eau, le commerce des pierres, des métaux, du bois et de la poterie fut accéléré.
 
(79.0) 79:1.5 Mais la sécheresse toujours croissante provoqua graduellement le grand exode andite du Sud et de l’Est de la mer Caspienne. Le flux de la migration vers le nord s’inversa vers le sud, et les cavaliers de Babylone commencèrent à envahir la Mésopotamie.
 
(79.0) 79:1.6 L’aridité croissante de l’Asie centrale agit à son tour pour réduire la population et la rendre moins belliqueuse. Quand la décroissance des pluies au nord obligea les Andonites nomades à s’orienter vers le sud, les Andites partirent du Turkestan en un prodigieux exode. Ce fut la pénétration finale des peuplades dites aryennes dans le Levant et dans les Indes. Elle marqua l’apogée de la longue dispersion des descendants mixtes d’Adam au cours de laquelle tous les peuples asiatiques et la plupart des peuplades insulaires du Pacifique furent améliorés, dans une certaine mesure, par ces races supérieures.
 
(79.0) 79:1.7 Ainsi, tandis qu’ils se dispersaient sur l’hémisphère oriental, les Andites furent dépossédés de leur pays natal de Mésopotamie et du Turkestan, car ce fut ce vaste déplacement des Andonites vers le sud qui dilua la présence des Andites en Asie centrale presque au point de les faire disparaitre.
 
(79.0) 79:1.8 Mais, même au vingtième siècle après le Christ, on trouve des traces de sang andite parmi les Touraniens et les Tibétains, ainsi qu’en témoignent les types blonds que l’on rencontre occasionnellement dans ces régions. Les annales chinoises primitives décrivent la présence de nomades aux cheveux roux au nord des colonies pacifiques du fleuve Jaune, et il subsiste encore des peintures qui représentent fidèlement la présence des deux types andite-blond et mongol-brun dans le bassin du Tarim de jadis.
 
(79.0) 79:1.9 La dernière grande manifestation du génie militaire, maintenant disparu, des Andites de l’Asie centrale eut lieu en l’an 1200 apr. J.-C., lorsque les Mongols, sous le commandement de Gengis Khan, commencèrent la conquête de la majeure partie du continent asiatique. Comme les Andites de jadis, ces guerriers proclamèrent l’existence “ d’un seul Dieu dans le ciel ”. La dislocation rapide de leur empire retarda longtemps les rapports culturels entre l’Orient et l’Occident, et nuisit beaucoup à la croissance du concept monothéiste en Asie.
 
2. La conquête de l’Inde par les Andites

(79.0) 79:2.1 L’Inde est le seul endroit où toutes les races d’Urantia se soient trouvées mêlées, l’invasion andite y ajoutant la dernière souche représentée. Les races sangiks prirent naissance dans les hautes terres du Nord-Ouest de l’Inde. Des membres de chaque race sans exception pénétrèrent, à leurs débuts, dans le subcontinent de l’Inde, laissant derrière eux le mélange de races le plus hétérogène qui ait jamais existé sur Urantia. L’Inde ancienne opéra comme une nasse pour les races en migration. La base de la péninsule était autrefois un peu plus étroite que maintenant, car une grande partie des deltas de l’Indus et du Gange s’est formée au cours des derniers cinquante-mille ans.
 
(79.0) 79:2.2 Les tout premiers mélanges de races aux Indes consistèrent en une fusion des races migratrices rouge et jaune avec les aborigènes andonites. Plus tard, ce groupe fut affaibli par l’absorption de la plus grande portion des peuplades vertes orientales maintenant éteintes ainsi qu’un grand nombre d’individus de la race orangée ; il fut ensuite légèrement amélioré par une admission limitée d’hommes bleus, mais souffrit extrêmement quand il assimila un grand nombre de membres de la race indigo. Mais les soi-disant aborigènes de l’Inde ne sont guère représentatifs de ces peuplades primitives ; ils en forment plutôt la lisière la plus inférieure au sud et à l’est, qui ne fut jamais complètement absorbée par les premiers Andites ni par leurs cousins Aryens apparus plus tard.
 
(79.0) 79:2.3 Vers l’an 20 000 av. J.-C., la population occidentale de l’Inde s’était déjà imprégnée de sang adamique, et jamais, dans l’histoire d’Urantia, un peuple quelconque ne combina tant de races différentes. Mais il est malheureux que les lignées sangiks secondaires aient prédominé, et ce fut une vraie calamité que les hommes bleus et rouges aient été si peu nombreux dans ce creuset racial du passé lointain ; s’il y avait eu plus de lignées sangiks primaires, cela aurait beaucoup contribué à rehausser une civilisation qui aurait pu être encore supérieure. La situation se développait comme suit : les hommes rouges se détruisaient eux-mêmes dans les Amériques, les hommes bleus se répandaient en Europe, et les premiers enfants d’Adam (ainsi que la plupart de leurs descendants) répugnaient à s’unir aux peuples de couleur plus sombre, aussi bien en Inde qu’en Afrique ou ailleurs.
 
(79.0) 79:2.4 Vers l’an 15 000 av. J.-C., la poussée de la population croissante dans tout le Turkestan et l’Iran provoqua la première émigration de grande envergure des Andites vers l’Inde. Pendant plus de quinze siècles, ces peuples supérieurs affluèrent à travers les hautes terres du Béloutchistan, se répandirent dans les vallées de l’Indus et du Gange, et gagnèrent lentement le Deccan au sud. Cette pression andite du nord-ouest chassa nombre de peuplades inférieures du sud et de l’est en Birmanie et en Chine du Sud, mais pas suffisamment pour sauver les envahisseurs d’une annihilation raciale.
 
(79.0) 79:2.5 L’Inde ne réussit pas à assoir son hégémonie sur l’Eurasie, et son échec fut largement une affaire de topographie. La pression des populations venant du nord ne fit que repousser la majorité des habitants vers le sud, ce qui surpeupla le territoire de plus en plus étroit du Deccan entouré de tous côtés par la mer. S’il y avait eu des terres voisines offrant un exutoire à l’émigration, les peuplades inférieures auraient été expulsées dans toutes les directions, et les souches supérieures auraient établi une civilisation plus évoluée.
 
(79.0) 79:2.6 En fait, les conquérants andites primitifs firent un effort désespéré pour préserver leur identité et endiguer la marée d’engloutissement racial en restreignant rigoureusement les mariages mixtes. Malgré cela, vers l’an 10 000 av. J.-C., les Andites avaient été absorbés, mais la masse entière de la population avait été notablement améliorée par cette absorption.
 
(79.0) 79:2.7 Les mélanges de races sont toujours avantageux en ce sens qu’ils favorisent la variété de talents culturels et contribuent aux progrès de la civilisation, mais, si les éléments inférieurs des souches raciales prédominent, la réussite ne dure pas longtemps. On ne peut préserver une culture polyglotte que si les lignées supérieures se reproduisent avec une marge de sécurité suffisante par rapport aux inférieures. Si les inférieures se reproduisent sans restriction, alors que les supérieures limitent leur progéniture, cela conduit infailliblement au suicide de la civilisation culturelle.
 
(79.0) 79:2.8 Si les conquérants andites avaient été trois fois plus nombreux qu’ils ne le furent, ou s’ils avaient chassé ou détruit le tiers le moins désirable des habitants mêlés d’orangé, de vert et d’indigo, l’Inde serait devenue l’un des pôles directeurs mondiaux de la civilisation culturelle ; elle aurait alors indubitablement attiré une plus grande partie des vagues d’émigration mésopotamiennes ultérieures qui affluèrent au Turkestan et se dirigèrent de là vers l’Europe par le nord.
 
3. L’Inde dravidienne

(79.0) 79:3.1 Le mélange des conquérants andites de l’Inde avec les indigènes produisit finalement les peuplades mixtes dites dravidiennes. Les premiers et plus purs Dravidiens possédaient une grande aptitude aux accomplissements culturels, mais cette qualité s’affaiblit continuellement à mesure que leur hérédité andite s’atténuait progressivement. Et c’est cela qui condamna la civilisation indienne naissante, il y a près de douze-mille ans ; mais l’infusion de sang d’Adam, même en petite quantité, provoqua une accélération notable du développement social. Cette race composite produisit immédiatement la civilisation comportant les talents les plus variés qu’il y eut alors sur terre.
 
(79.0) 79:3.2 Peu de temps après avoir conquis l’Inde, les Andites dravidiens perdirent leurs attaches raciales et culturelles avec la Mésopotamie, mais les liaisons furent rétablies par l’ouverture ultérieure des lignes maritimes et des routes de caravanes. Au cours des dix derniers millénaires, l’Inde n’a jamais entièrement perdu contact à l’ouest avec la Mésopotamie et à l’est avec la Chine, bien que les barrières montagneuses aient grandement favorisé les relations avec l’Occident.
 
(79.0) 79:3.3 La culture supérieure et les tendances religieuses des peuples de l’Inde datent des premiers temps de la domination dravidienne ; elles sont dues en partie au grand nombre de prêtres séthites qui pénétrèrent en Inde, tant au cours des premières invasions andites que pendant les invasions aryennes ultérieures. Le fil conducteur du monothéisme traversant l’histoire religieuse de l’Inde part donc des enseignements des Adamites dans le second jardin.
 
(79.0) 79:3.4 Dès l’an 16 000 av. J.-C., une compagnie de cent prêtres séthites pénétra aux Indes et réussit presque à conquérir religieusement la moitié occidentale de ce peuple polyglotte, mais leur religion ne subsista pas. En l’espace de cinq-mille ans, leur doctrine de la Trinité du Paradis avait dégénéré pour devenir le symbole trin du dieu du feu.
 
(79.0) 79:3.5 Toutefois, pendant plus de sept-mille ans et jusqu’à la fin des migrations andites, le statut religieux des habitants de l’Inde fut très supérieur à celui du reste de la terre. À cette époque, l’Inde promettait de produire la civilisation culturelle, religieuse, philosophique et commerciale la plus avancée du monde. Si les Andites n’avaient pas été complètement submergés par les peuplades du sud, cette destinée se serait probablement réalisée.
 
(79.0) 79:3.6 Les centres dravidiens de culture étaient situés dans les vallées des fleuves, principalement de l’Indus et du Gange, et dans le Deccan le long des trois grands fleuves qui coulent à travers les Ghâtes orientales vers la mer. Leurs colonies, le long de la côte maritime des Ghâtes occidentales, durent leur importance aux relations par mer avec la Sumérie.
 
(79.0) 79:3.7 Les Dravidiens furent parmi les premiers peuples à construire des villes et à se lancer, à une grande échelle, dans les affaires d’importation et d’exportation, tant par voie terrestre que par voie maritime. Dès l’an 7 000 av. J.-C., des caravanes de chameaux faisaient régulièrement le voyage de la lointaine Mésopotamie. Les bateaux dravidiens s’avançaient le long de la côte en traversant la mer d’Arabie jusqu’aux villes sumériennes du golfe Persique, et s’aventuraient sur les eaux de la baie du Bengale jusqu’aux Indes orientales. Les marins et marchands importèrent de Sumérie un alphabet ainsi que l’art d’écrire.
 
(79.0) 79:3.8 Ces relations commerciales contribuèrent largement à diversifier encore davantage une culture déjà cosmopolite, et provoquèrent très tôt l’apparition de nombreux raffinements et même d’objets de luxe de la vie citadine. Quand les Aryens, survenus plus tard, entrèrent aux Indes, ils ne reconnurent pas, chez les Dravidiens, leurs cousins andites absorbés par les races sangiks, mais ils trouvèrent une civilisation bien développée. Malgré des limitations biologiques, les Dravidiens avaient fondé une civilisation supérieure qui fut largement propagée dans toute l’Inde et qui a survécu au Deccan jusque dans les temps modernes.
 
4. L’invasion de l’Inde par les Aryens

(79.0) 79:4.1 La seconde pénétration andite aux Indes fut l’invasion par les Aryens ; elle s’étendit sur une période de près de cinq-cents ans au milieu du troisième millénaire avant le Christ. Cette migration marqua l’exode final des Andites hors de leur foyer du Turkestan.
 
(79.0) 79:4.2 Les premiers centres aryens étaient éparpillés sur la moitié nord de l’Inde, surtout au nord-ouest. Ces envahisseurs ne parachevèrent jamais la conquête du pays, et leur négligence causa ultérieurement leur perte. Leur minorité numérique les rendit vulnérables à l’absorption par les Dravidiens du sud, qui envahirent plus tard toute la péninsule, à l’exception des provinces himalayennes.
 
(79.0) 79:4.3 Les Aryens n’exercèrent qu’une très faible action raciale aux Indes, sauf dans les provinces du nord. Au Deccan, leur influence fut culturelle et religieuse plutôt que raciale. La persistance plus prolongée du sang dit aryen dans l’Inde du Nord n’est pas seulement due à ce que les Aryens restèrent en plus grand nombre dans ces régions, mais aussi au fait qu’ils furent renforcés ultérieurement par d’autres conquérants, commerçants et missionnaires. Jusqu’au premier siècle avant le Christ, il y eut une infiltration continue de sang aryen dans le Pendjab, le dernier flux accompagnant les campagnes militaires hellenistiques.
 
(79.0) 79:4.4 Dans la plaine du Gange, les Aryens et les Dravidiens finirent par se mêler et engendrèrent une haute culture ; ce centre fut ultérieurement renforcé par des apports du nord-est venant de Chine.
 
(79.0) 79:4.5 Aux Indes, de nombreux types d’organisations sociales fleurirent de temps à autre, allant des systèmes semi-démocratiques des Aryens à des formes despotiques et monarchiques de gouvernement. Mais le trait le plus caractéristique de la société fut la persistance des grandes castes sociales instituées par les Aryens dans leur effort pour perpétuer leur identité raciale. Ce système minutieux de castes a été préservé jusqu’à nos jours.
 
(79.0) 79:4.6 Parmi les quatre grandes castes, toutes, sauf la première, furent établies dans un effort futile pour empêcher l’amalgamation raciale des conquérants aryens avec leurs sujets inférieurs. Mais la caste majeure, celle des prêtres-instructeurs, provient des Séthites. Les brahmanes du vingtième siècle de l’ère chrétienne sont les descendants culturels en ligne directe des prêtres du second jardin, bien que leurs enseignements diffèrent considérablement de ceux de leurs illustres prédécesseurs.
 
(79.0) 79:4.7 Quand les Aryens pénétrèrent aux Indes, ils apportèrent avec eux leurs concepts de la Déité tels que ceux-ci avaient été préservés dans ce qui subsistait des traditions de la religion du second jardin. Mais les prêtres brahmanes ne furent jamais capables de résister à la force vive païenne établie par le soudain contact avec les religions inférieures du Deccan après la disparition raciale des Aryens. La vaste majorité de la population tomba donc dans l’esclavage des superstitions asservissantes de religions inférieures. C’est ainsi que l’Inde ne réussit pas à produire la haute civilisation que les temps les plus anciens laissaient entrevoir.
 
(79.0) 79:4.8 L’éveil spirituel du sixième siècle avant le Christ ne persista pas aux Indes ; il s’était graduellement éteint même avant l’invasion musulmane. Toutefois, il peut arriver, un jour, qu’un plus grand Gautama surgisse pour conduire toute l’Inde à la recherche du Dieu vivant ; alors le monde observera l’épanouissement du potentiel culturel d’un peuple, aux talents variés, resté longtemps inerte sous l’influence engourdissante d’une vision spirituelle non progressive.
 
(79.0) 79:4.9 La culture repose bien sur une base biologique, mais les castes à elles seules ne purent perpétuer la culture aryenne, car la religion, la vraie, est la source indispensable de l’énergie supérieure qui pousse les hommes à établir une civilisation supérieure fondée sur la fraternité humaine.
 
5. Les hommes rouges et les hommes jaunes

(79.0) 79:5.1 Alors que l’histoire de l’Inde est celle de sa conquête par les Andites et de leur absorption finale par les peuples évolutionnaires plus anciens, l’histoire de l’Asie orientale est plus spécialement celle des Sangiks primaires et, en particulier, celle des hommes rouges et des hommes jaunes. Ces deux races échappèrent largement au mélange avec la lignée avilie du Néandertal qui retarda si considérablement les hommes bleus en Europe ; les hommes rouges et jaunes préservèrent ainsi le potentiel supérieur du type sangik primaire.
 
(79.0) 79:5.2 Les premiers néandertaliens étaient répandus sur toute la largeur de l’Eurasie, mais leur aile orientale était la plus contaminée par des lignées animales dégradées. Ces types subhumains furent repoussés vers le sud par le cinquième glacier, la même calotte glacière qui bloqua si longtemps la migration des Sangiks vers l’Asie orientale. Quand les hommes rouges se dirigèrent vers le nord-est en contournant les hautes terres de l’Inde, ils trouvèrent l’Asie du Nord-Est dépourvue de ces types subhumains. Les races rouges s’organisèrent en tribus plus tôt que tous les autres peuples, et elles furent les premières à émigrer du foyer sangik d’Asie centrale. Les lignées inférieures du Néandertal furent détruites ou chassées du continent par les tribus jaunes qui émigrèrent ultérieurement, mais les hommes rouges avaient régné souverainement en Asie orientale pendant près de cent-mille ans avant l’arrivée des tribus jaunes.
 
(79.0) 79:5.3 Il y a plus de trois-cent-mille ans, la masse principale des hommes jaunes entra en Chine en venant du sud, par migration, le long de la côte maritime. À chaque millénaire, ils pénétrèrent de plus en plus loin à l’intérieur des terres, mais n’établirent pas le contact avec leurs frères tibétains migrateurs avant une époque relativement récente.
 
(79.0) 79:5.4 La pression d’une population croissante amena la race jaune, qui se déplaçait vers le nord, à pénétrer dans les terrains de chasse des hommes rouges. Cet empiètement, doublé d’un antagonisme racial naturel, aboutit à des hostilités croissantes, et c’est ainsi que commença la lutte décisive pour la possession des terres fertiles de l’Asie lointaine.
 
(79.0) 79:5.5 Le récit de cette bataille millénaire entre les races jaune et rouge est une épopée de l’histoire d’Urantia. Pendant plus de deux-cent-mille ans, ces deux races supérieures se firent une guerre acharnée et incessante. Au cours des premières batailles, les hommes rouges eurent généralement le dessus ; leurs expéditions ravageaient les colonies jaunes. Mais les hommes jaunes étaient de bons élèves dans l’art de la guerre et manifestèrent de bonne heure une aptitude marquée à vivre en paix avec leurs compatriotes. Les Chinois furent les premiers à apprendre que l’union fait la force. Les tribus rouges continuèrent à se battre entre elles et commencèrent bientôt à subir des défaites répétées de la part des implacables agresseurs chinois qui poursuivaient leur marche inexorable vers le nord.
 
(79.0) 79:5.6 Il y a cent-mille ans, les tribus décimées de la race rouge luttaient, acculées au mur du dernier glacier alors en recul. Dès qu’il leur fut possible de passer vers l’est par l’isthme de Béring, ces tribus ne tardèrent pas à quitter les rives inhospitalières du continent asiatique. Il y a maintenant 85 000 ans que les derniers hommes rouges de race pure sont partis d’Asie, mais leur longue lutte a laissé son empreinte génétique sur la race jaune victorieuse. Les Chinois du nord ainsi que les Sibériens andonites assimilèrent beaucoup d’éléments des souches rouges et en tirèrent un bénéfice considérable.
 
(79.0) 79:5.7 Les Indiens d’Amérique du Nord n’entrèrent jamais en contact même avec les descendants andites d’Adam et Ève, car ils avaient été dépossédés de leurs terres natales d’Asie environ cinquante-mille ans avant l’arrivée d’Adam. Durant l’âge des migrations andites, les lignées rouges pures se répandaient sur l’Amérique du Nord sous forme de tribus nomades, de chasseurs pratiquant l’agriculture dans une mesure limitée. Ces races et groupes culturels restèrent à peu près complètement isolés du reste du monde depuis leur arrivée dans les Amériques jusqu’à la fin du premier millénaire de l’ère chrétienne, où elles furent découvertes par les races blanches d’Europe. Jusque-là, les tribus nordiques d’hommes rouges n’avaient jamais vu d’hommes plus proches des blancs que les Esquimaux.
 
(79.0) 79:5.8 La race jaune et la race rouge sont les deux seules souches humaines qui aient jamais atteint un haut degré de civilisation en dehors de l’influence des Andites. Le plus ancien centre de culture des Amérindiens fut celui d’Onamonalonton en Californie, mais, en l’an 35 000 av. J.-C., il avait disparu depuis longtemps. Au Mexique, en Amérique centrale et dans les montagnes de l’Amérique du Sud, les civilisations plus tardives et plus durables furent fondées par une race à prédominance rouge, mais contenant un mélange considérable d’hommes jaunes, orangés et bleus.
 
(79.0) 79:5.9 Ces civilisations furent des produits évolutionnaires des Sangiks, bien qu’un faible apport de sang andite eût atteint le Pérou. À l’exception des Esquimaux en Amérique du Nord et de quelques Andites polynésiens en Amérique du Sud, les peuples de l’hémisphère occidental n’eurent aucun contact avec le reste du monde avant la fin du premier millénaire après le Christ Dans le plan originel des Melchizédeks pour améliorer les races d’Urantia, il avait été prévu qu’un million de descendants en ligne directe d’Adam se rendraient dans les Amériques pour rehausser la race rouge.
 
6. L’aurore de la civilisation chinoise

(79.0) 79:6.1 Quelque temps après avoir repoussé les hommes rouges en Amérique du Nord, les Chinois, en expansion, chassèrent les Andonites des vallées fluviales d’Asie orientale en les repoussant vers le nord, en Sibérie, et vers l’ouest, au Turkestan, où ils entrèrent bientôt en contact avec la culture supérieure des Andites.
 
(79.0) 79:6.2 En Birmanie et dans la péninsule d’Indochine, les cultures de l’Inde et de la Chine se mêlèrent pour donner naissance aux civilisations successives de ces régions. La race verte disparue a persisté dans ces pays en plus grande proportion que nulle part ailleurs dans le monde.
 
(79.0) 79:6.3 De nombreuses races différentes habitèrent les iles du Pacifique. En général, les iles du sud, qui étaient alors plus grandes, furent envahies par des peuplades ayant un fort pourcentage de sang vert et indigo. Les iles du nord furent occupées par des Andonites et, plus tard, par des races comportant une grande proportion de souches jaunes et rouges. Les ancêtres du peuple japonais ne furent pas chassés du continent asiatique avant l’an 12 000 av. J.-C. ; ils furent délogés par une puissante poussée des tribus chinoises nordiques descendant vers le sud le long de la côte. Leur exode final ne résulta pas tant de la pression de la population que de l’initiative d’un chef qu’ils finirent par considérer comme un personnage divin.
 
(79.0) 79:6.4 À l’instar des peuples de l’Inde et du Levant, les tribus victorieuses de race jaune établirent leurs premiers centres le long de la mer et en remontant le cours des fleuves. Les colonies côtières eurent ensuite de la difficulté à vivre, car les inondations croissantes et le lit changeant des fleuves rendaient intenables les villes des basses terres.
 
(79.0) 79:6.5 Il y a vingt-mille ans, les ancêtres des Chinois avaient bâti une douzaine de grands centres d’instruction et de culture primitive, spécialement le long du fleuve Jaune et du Yang-Tsé. Ces centres furent bientôt renforcés par un courant constant de peuplades mixtes supérieures venant du Sin-Kiang et du Tibet. Les émigrants du Tibet vers la vallée du Yang-Tsé ne furent pas aussi nombreux que dans le nord, et les centres tibétains n’étaient pas aussi avancés que ceux du bassin Tarim, mais les deux mouvements apportèrent une certaine quantité de sang andite vers l’est aux colonies fluviales.
 
(79.0) 79:6.6 La supériorité de l’ancienne race jaune était due à quatre grands facteurs :
 
  (79.0) 79:6.7 1.Le facteur génétique. Contrairement à leurs cousins bleus d’Europe, les races jaune et rouge avaient toutes deux échappé, dans une large mesure, au mélange avec des souches humaines dégradées. Les Chinois du nord, déjà renforcés par de petits apports des lignées supérieures rouges et andoniques, devaient bientôt bénéficier d’un afflux considérable de sang andite. Les Chinois du sud ne furent pas aussi favorisés sous ce rapport. Ils avaient longtemps souffert d’avoir absorbé trop d’éléments de la race verte, et ils allaient encore être affaiblis plus tard par l’infiltration de nuées de peuplades inférieures chassées des Indes par l’invasion dravidienne-andite. Il y a aujourd’hui, en Chine, une différence marquée entre les races du nord et celles du sud.
 
  (79.0) 79:6.8 2.Le facteur social. La race jaune apprit de bonne heure la valeur de la paix entre compatriotes. Son caractère pacifique lui permit d’accroitre sa population au point de répandre sa civilisation parmi des millions d’individus. Entre l’an 25 000 et l’an 5 000 av. J.-C., la masse d’hommes la plus hautement civilisée d’Urantia se trouvait dans le centre et le Nord de la Chine. Les hommes jaunes furent les premiers à réaliser une solidarité raciale – les premiers à atteindre une civilisation culturelle, sociale et politique sur une grande échelle.
 
  (79.0) 79:6.9 Les Chinois de l’an 15 000 av. J.-C. étaient des militaristes agressifs; ils n’avaient pas été affaiblis par un excès de respect pour le passé ; ils formaient un corps compact de moins d’une douzaine de millions d’hommes parlant tous la même langue. Durant cet âge, ils bâtirent une véritable nation, bien plus unie et plus homogène que leurs unions politiques des temps historiques.
 
  (79.0) 79:6.10 3.Le facteur spirituel. Durant l’ère des migrations andites, les Chinois comptaient parmi les peuples les plus spiritualistes de la terre. Leur longue adhésion au culte de la Vérité Unique proclamée par Singlangton les maintenait à l’avant-garde de la plupart des autres races. Le stimulant d’une religion progressive et avancée est souvent un facteur décisif du développement culturel. Tandis que l’Inde languissait, la Chine allait de l’avant sous le stimulant vivifiant d’une religion dans laquelle la vérité était enchâssée comme Déité suprême.
 
  (79.0) 79:6.11 Cette adoration de la vérité stimulait la recherche et l’exploration intrépide des lois de la nature et des potentiels de l’humanité. Les Chinois, même ceux d'il y a six-mille ans, étudiaient toujours avec ardeur et poursuivaient avec dynamisme leur recherche de la vérité.
 
  (79.0) 79:6.12 4.Le facteur géographique. La Chine est protégée à l’ouest par des montagnes et à l’est par l’océan Pacifique. C’est seulement au nord qu’elle est ouverte aux attaques ; or, depuis l’époque des hommes rouges jusqu’à l’arrivée des descendants ultérieurs des Andites, le nord ne fut jamais occupé par une race agressive.
 
(79.0) 79:6.13 Sans les barrières montagneuses et le déclin ultérieur de sa culture spirituelle, la race jaune aurait indubitablement attiré à elle la majeure partie des Andites émigrant du Turkestan et aurait incontestablement dominé rapidement la civilisation du monde.
 
7. Les Andites pénètrent en Chine

(79.0) 79:7.1 Il y a environ quinze-mille ans, les Andites franchissaient en nombre considérable le col de Ti Tao et se répandaient dans la vallée supérieure du fleuve Jaune parmi les colonies chinoises du Kansou. Bientôt, ils pénétrèrent à l’est dans le Honan où se trouvaient les colonies les plus progressives. Cette infiltration venant de l’ouest était environ pour moitié andonite et pour moitié andite.
 
(79.0) 79:7.2 Les centres septentrionaux de culture, le long du fleuve Jaune, avaient toujours été plus progressifs que les centres méridionaux du Yang-Tsé. En quelques milliers d’années, après l’arrivée de ces mortels supérieurs, même peu nombreux, les colonies du fleuve Jaune avaient distancé les villages du Yang-Tsé. Par rapport à leurs frères du sud, elles avaient atteint une position culturelle avancée qu’elles ont toujours conservée depuis lors.
 
(79.0) 79:7.3 Les Andites étaient en nombre relativement restreint et leur culture n’était pas tellement supérieure, mais l’amalgamation avec eux produisit une lignée aux talents plus variés. Les Chinois du nord reçurent juste assez de sang andite pour stimuler modérément leur mental naturellement doué, mais pas assez pour les enflammer de la curiosité exploratrice fébrile si caractéristique des races blanches nordiques. Ce flux plus limité d’hérédité andite apportait moins de troubles à la stabilité innée du type sangik.
 
(79.0) 79:7.4 Les vagues ultérieures d’Andites amenèrent avec eux certains progrès culturels de Mésopotamie ; ceci est spécialement vrai pour les dernières vagues d’émigration venant de l’ouest. Elles améliorèrent grandement les pratiques économiques et éducatives des Chinois du nord. Leur influence sur la culture religieuse de la race jaune fut éphémère, mais leurs descendants contribuèrent beaucoup à un éveil spirituel ultérieur. Toutefois, les traditions andites de la beauté d’Éden et de Dalamatia influencèrent les traditions chinoises ; les légendes chinoises primitives situent “ le pays des dieux ” à l’occident.
 
(79.0) 79:7.5 Le peuple chinois ne commença à bâtir des villes et à se lancer dans la manufacture qu’après l’an 10 000 av .J.-C., à la suite des changements climatiques dans le Turkestan et de l’arrivée des derniers immigrants andites. L’infusion de ce sang nouveau n’eut pas tant pour effet d’ajouter beaucoup à la civilisation des hommes jaunes que de stimuler un nouveau et rapide développement des tendances latentes des lignées chinoises supérieures. Depuis le Honan jusqu’au Shansi, les potentiels d’une civilisation avancée arrivaient à maturité. Le travail des métaux et tous les arts et manufactures datent de cette époque.
 
(79.0) 79:7.6 Les similitudes entre certaines méthodes des Chinois et des Mésopotamiens primitifs pour le calcul du temps, l’astronomie et l’administration gouvernementale étaient dues aux relations commerciales entre ces deux centres fort éloignés. Même au temps des Sumériens, les marchands chinois voyageaient par les routes terrestres traversant le Turkestan pour aller jusqu’en Mésopotamie. Ces échanges ne furent pas unilatéraux – la vallée de l’Euphrate en bénéficia considérablement ainsi que les peuples de la plaine du Gange. Mais les changements de climat et les invasions des nomades, au troisième millénaire avant le Christ, réduisirent considérablement le volume du commerce passant par les pistes des caravanes de l’Asie centrale.
 
8. La suite de la civilisation chinoise

(79.0) 79:8.1 Alors que les hommes rouges souffrirent d’avoir trop fait de guerre, il n’est pas entièrement faux de dire que le développement structurel de l’État parmi les Chinois fut retardé par l’ampleur de leur conquête de l’Asie. Ils avaient un grand potentiel de solidarité raciale qui ne réussit pas à se développer parce qu’il lui manquait le stimulant continu que représente le danger toujours présent d’une agression venant de l’extérieur.
 
(79.0) 79:8.2 Avec l’achèvement de la conquête de l’Asie orientale, l’ancien État militaire se désintégra progressivement – les guerres du passé furent oubliées. De la bataille épique contre la race rouge, il ne persista que les vagues traditions d’une ancienne lutte contre le peuple des archers. Les Chinois s’orientèrent de bonne heure vers l’agriculture, ce qui accrut leurs tendances pacifiques : en même temps, le rapport hommes-sol était très inférieur à la normale pour une contrée agricole, ce qui contribua encore à la vie de plus en plus paisible du pays.
 
(79.0) 79:8.3 La conscience des accomplissements passés (quelque peu diminuée dans le présent), le conservatisme d’un peuple, dans son immense majorité agricole, et une vie de famille bien développée donnèrent naissance à la vénération des ancêtres, qui culmina dans l’habitude d’honorer les hommes du passé au point de friser l’adoration. Un comportement très similaire prévalut parmi les races blanches d’Europe pendant cinq-cents ans environ après la dislocation de la civilisation gréco-romaine.
 
(79.0) 79:8.4 La croyance et le culte de la “ Vérité Unique ” telle que l’avait enseignée Singlangton ne disparurent jamais complètement ; mais, avec l’écoulement du temps, la recherche de vérités nouvelles et supérieures fut dominée par une tendance croissante à vénérer l’état de choses établi. Le génie de la race jaune se détourna lentement de la recherche de l’inconnu vers la préservation du connu. Telle est la raison pour laquelle la civilisation qui avait progressé le plus rapidement dans le monde se mit à stagner.
 
(79.0) 79:8.5 Entre l’an 4 000 et l’an 500 av. J.-C., la réunification politique de la race jaune fut consommée, mais l’union culturelle des centres du Yang-Tsé et du fleuve Jaune avait déjà été effectuée auparavant. Cette réunification politique des groupes tribaux plus tardifs n’alla pas sans conflits, mais l’estime populaire pour la guerre resta faible. Le culte des ancêtres, la croissance des dialectes et l’absence d’enrôlement pour des actions militaires, pendant des milliers et des milliers d’années, avaient rendu ce peuple ultrapacifique.
 
(79.0) 79:8.6 Bien que la race jaune ait failli à ses promesses de développer rapidement un État évolué, elle avança progressivement dans la réalisation des arts de la civilisation, spécialement dans les domaines de l’agriculture et de l’horticulture. Les problèmes hydrauliques confrontant les paysans dans le Shansi et le Honan exigeaient une coopération collective pour être résolus. Les difficultés de l’irrigation et de la conservation du sol contribuèrent largement à développer l’interdépendance, avec la promotion correspondante de la paix parmi les groupes de fermiers.
 
(79.0) 79:8.7 Les développements de l’écriture ainsi que la mise en place d’écoles contribuèrent bientôt à diffuser les connaissances à une échelle jusqu’alors inégalée. Mais la nature encombrante du système d’écriture idéographique limita le nombre des classes instruites, bien que l’imprimerie fût apparue de bonne heure. Par-dessus tout, le processus de nivellement social et de développement dogmatique philosophoco-religieux se poursuivit à grands pas. Le développement religieux de la vénération des ancêtres se compliqua d’un flot de superstitions impliquant l’adoration de la nature, mais les vestiges d’un véritable concept de Dieu restèrent préservés dans le culte impérial du Shang-Ti.
 
(79.0) 79:8.8 La grande faiblesse de la vénération des ancêtres vient de ce qu’elle encourage une philosophie tournée vers le passé. Si avisé qu’il puisse être de glaner de la sagesse dans le passé, c’est une folie de le regarder comme la source exclusive de vérité. La vérité est relative et s’amplifie ; elle vit toujours dans le présent, parvenant à de nouvelles expressions dans chaque génération d’hommes – et même dans chaque vie humaine.
 
(79.0) 79:8.9 La grande force de la vénération des ancêtres est la valeur que cette attitude attribue à la famille. La stabilité et la persistance étonnantes de la culture chinoise sont une conséquence du rôle majeur accordé à la famille, car la civilisation dépend directement du fonctionnement efficace de la famille. En Chine, la famille atteignit une importance sociale, et même une signification religieuse, que peu d’autres peuples approchèrent.
 
(79.0) 79:8.10 La dévotion filiale et la loyauté familiale exigées par la croissance du culte des ancêtres assura l’établissement de relations familiales supérieures et de groupes familiaux durables, qui ensemble développèrent les facteurs suivants préservateurs de la civilisation :
 
  (79.0) 79:8.11 1.La conservation des biens et de la richesse.
 
  (79.0) 79:8.12 2.La mise en commun de l’expérience de plusieurs générations.
 
  (79.0) 79:8.13 3.L’éducation efficace des enfants dans les arts et sciences du passé.
 
  (79.0) 79:8.14 4.Le développement d’un fort sens du devoir, l’élévation de la moralité et l’accroissement de la sensibilité éthique.
 
(79.0) 79:8.15 La période formative de la civilisation chinoise, débutant par l’arrivée des Andites, s’étend jusqu’au grand réveil éthique, moral et semi-religieux du sixième siècle avant le Christ. Et la tradition chinoise conserve vaguement l’histoire du passé évolutionnaire ; la transition de la famille matriarcale à la famille patriarcale, l’établissement de l’agriculture, le développement de l’architecture, l’avènement de l’industrie – tout cela est successivement raconté. Plus que tout autre compte rendu similaire, cette histoire présente, avec grande précision, l’image de la magnifique ascension d’un peuple supérieur à partir du niveau de la barbarie. Durant ce temps, les Chinois passèrent d’une société agricole primitive à une organisation sociale supérieure englobant l’urbanisation, la manufacture, le travail des métaux, les échanges commerciaux, le gouvernement, l’écriture, les mathématiques, les arts, les sciences et l’imprimerie.
 
(79.0) 79:8.16 C’est ainsi que l’ancienne civilisation de la race jaune a persisté à travers les siècles. Il y a presque quarante-mille ans que les premiers progrès importants furent accomplis dans la culture chinoise. Bien qu’il y ait eu de nombreuses récessions, la civilisation des fils de Han est celle qui est le plus près de présenter une image ininterrompue de progrès continu jusqu’à l’époque du vingtième siècle . Les races blanches ont eu un développement mécanique et religieux d’ordre élevé, mais elles n’ont jamais dépassé les Chinois en loyauté familiale, en éthique collective, ni en moralité personnelle.
 
(79.0) 79:8.17 Cette ancienne culture a beaucoup contribué au bonheur des hommes. Des millions d’êtres humains ont vécu et sont morts, bénis par ses accomplissements. Pendant des siècles, cette grande civilisation a reposé sur les lauriers du passé, mais, aujourd’hui, elle se réveille pour envisager de nouveau les buts transcendants de l’existence humaine et reprendre de nouveau la lutte continue pour un progrès sans fin.
 
(79.0) 79:8.18 [Présenté par un archange de Nébadon.]
 


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78. La race violette après les jours d'Adam

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 78. La race violette après les jours d'Adam

(78.0) 78:0.1 Le second Éden fut le berceau de la civilisation pendant près de trente-mille ans. Les peuples adamiques se maintinrent là, en Mésopotamie, et envoyèrent leur progéniture aux confins de la terre. Plus tard, quand ils s’amalgamèrent avec les tribus nodites et sangiks, ils furent connus sous le nom d’Andites. De cette région partirent les hommes et les femmes qui inaugurèrent les activités des temps historiques et accélérèrent prodigieusement les progrès culturels sur Urantia.
 
(78.0) 78:0.2 Ce fascicule décrit l’histoire planétaire de la race violette, en commençant peu après la faute d’Adam, environ 35 000 ans av. J.-C. Le récit se poursuit par la fusion de la race violette avec les races nodites et sangiks, vers l’an 15 000 av. J.-C. pour former le peuple Andite, qui disparut de son foyer de Mésopotamie environ 2 000 ans av. J.-C.
 
1. Répartition raciale et culturelle

(78.0) 78:1.1 Bien que le mental et la morale des races fussent à un niveau assez bas au moment de l’arrivée d’Adam, leur évolution physique s’était poursuivie sans être aucunement affectée par la crise de la rébellion de Caligastia. La contribution d’Adam au statut biologique des races, malgré l’échec partiel de son entreprise, rehaussa énormément les humains d’Urantia.
 
(78.0) 78:1.2 Adam et Ève apportèrent aussi beaucoup d’éléments précieux au progrès social, moral et intellectuel de l’humanité. La civilisation fut immensément vivifiée par la présence de leurs descendants. Mais, il y a 35 000 ans, le monde dans son ensemble était peu cultivé. Certains centres de civilisation existaient çà et là, mais la majeure partie d’Urantia languissait à l’état sauvage. La répartition raciale et culturelle était la suivante :
 
  (78.0) 78:1.3 1.La race violette – les Adamites et les Adamsonites. Le principal centre de culture adamite se trouvait dans le second jardin situé dans le triangle du Tigre et de l’Euphrate ; ce fut vraiment le berceau des civilisations occidentales et indiennes. Le centre secondaire ou nordique de la race violette était le quartier général adamsonite situé à l’est de la rive Sud de la mer Caspienne, près des monts Kopet. C’est à partir de ces deux centres que se répandirent, dans les pays voisins, la culture et le plasma vital qui vivifièrent immédiatement toutes les races.
 
  (78.0) 78:1.4 2.Les Présumériens et autres Nodites. Il existait aussi en Mésopotamie, près de l’embouchure des fleuves, des restes de l’ancienne culture du temps de Dalamatia. Avec l’écoulement des millénaires, ce groupe se mêla complètement aux Adamites du nord, mais ne perdit jamais entièrement ses traditions nodites. Divers autres groupes de Nodites qui s’étaient installés au Levant furent en général absorbés par la race violette au cours de son expansion ultérieure.
 
  (78.0) 78:1.5 3.Les Andonites entretinrent cinq ou six colonies assez représentatives au nord et à l’est du quartier général d’Adamson. D’autres Andonites étaient dispersés dans le Turkestan, et certains groupes isolés d’entre eux subsistèrent dans toute l’Eurasie, spécialement dans les régions montagneuses. Ces aborigènes occupaient encore les terres septentrionales du continent eurasien ainsi que l’Islande et le Groenland, mais ils avaient été, depuis longtemps, chassés des plaines d’Europe par les hommes bleus, et des vallées des fleuves asiatiques plus éloignés par la race jaune en expansion.
 
  (78.0) 78:1.6 4.Les hommes rouges occupaient les Amériques après avoir été chassés d’Asie plus de cinquante-mille ans avant l’arrivée d’Adam.
 
  (78.0) 78:1.7 5.La race jaune. Les peuples chinois étaient bien établis dans le contrôle de l’Asie orientale. Leurs colonies les plus avancées se trouvaient au nord-ouest de la Chine moderne, dans les régions limitrophes du Tibet.
 
  (78.0) 78:1.8 6.La race bleue. Les hommes bleus étaient dispersés dans toute l’Europe, mais leurs meilleurs centres de culture étaient situés dans les vallées, alors fertiles, du Bassin méditerranéen et dans le Nord-Ouest de l’Europe. L’absorption des hommes du Néandertal avait grandement retardé la culture des hommes bleus, mais, par ailleurs, ils étaient les plus dynamiques, les plus aventureux et les plus explorateurs de tous les peuples évolutionnaires d’Eurasie.
 
  (78.0) 78:1.9 7.L’Inde prédravidienne. Le mélange complexe des races aux Indes – englobant toutes les races de la terre, mais surtout la verte, l’orangée et la noire – entretenait une culture légèrement supérieure à celle des régions extérieures.
 
  (78.0) 78:1.10 8.La civilisation saharienne. Les éléments supérieurs de la race indigo avaient leurs colonies les plus progressives dans les terres qui forment maintenant le grand désert du Sahara. Ce groupe indigo-noir contenait de nombreuses lignées des races orangée et verte submergées.
 
  (78.0) 78:1.11 9.Le Bassin méditerranéen. La race la plus complètement mélangée en dehors de l’Inde occupait ce qui est maintenant le Bassin méditerranéen. Les hommes bleus du Nord et les Sahariens du Sud s’y rencontrèrent et s’y mêlèrent avec des Nodites et des Adamites orientaux.
 
(78.0) 78:1.12 Telle était l’image du monde avant les débuts des grandes expansions de la race violette, il y a environ vingt-cinq-mille ans. L’espoir de la civilisation future se trouvait dans le second jardin, entre les fleuves de Mésopotamie. Cette région de l’Asie du Sud-Ouest contenait le potentiel d’une grande civilisation, la possibilité de répandre dans le monde les idées et les idéaux des temps de Dalamatia et de l’époque d’Éden sauvés du naufrage.
 
(78.0) 78:1.13 Adam et Ève avaient laissé derrière eux une progéniture limitée mais puissante, et les observateurs célestes, sur Urantia, attendaient anxieusement de voir comment se comporteraient ces descendants du Fils et de la Fille Matériels égarés.
 
2. Les Adamites dans le second jardin

(78.0) 78:2.1 Pendant des milliers d’années, les fils d’Adam travaillèrent le long des fleuves de Mésopotamie, résolvant vers le sud leurs problèmes d’irrigation et de contrôle des inondations, perfectionnant leurs défenses au nord, et s’efforçant de préserver leurs traditions de la gloire du premier Éden.
 
(78.0) 78:2.2 L’héroïsme dont ils firent preuve dans la direction du second jardin constitue l’une des épopées les plus étonnantes et inspirantes de l’histoire d’Urantia. Ces âmes splendides ne perdirent jamais entièrement de vue les buts de la mission adamique ; c’est pourquoi les Adamites combattirent vaillamment l’influence des tribus environnantes et inférieures, tandis qu’ils envoyèrent volontairement leurs fils et filles les mieux doués en un flot constant d’émissaires auprès des races de la terre. Cette expansion épuisait parfois leur propre culture, mais ce peuple supérieur réussissait toujours à se reconstituer.
 
(78.0) 78:2.3 La civilisation, la société et le statut culturel des Adamites se situaient très au-dessus du niveau général des races évolutionnaires d’Urantia. Il n’y avait de civilisation vraiment comparable que parmi les vieilles colonies de Van et d’Amadon et chez les Adamsonites. Mais la civilisation du second Éden était une structure artificielle – elle ne résultait pas d’une évolution – et, en conséquence, elle était condamnée à dégénérer jusqu’à son niveau évolutionnaire naturel.
 
(78.0) 78:2.4 Adam laissa derrière lui une grande culture intellectuelle et spirituelle, mais elle était pauvre en applications mécaniques, car toute civilisation est limitée par les ressources naturelles disponibles, le génie inné et les loisirs suffisants pour assurer la mise en œuvre des inventions. La civilisation de la race violette était fondée sur la présence d’Adam et les traditions du premier Éden. Après la mort d’Adam et à mesure que les millénaires qui passaient estompaient les traditions, le niveau culturel des Adamites ne cessa de décliner jusqu’à ce que l’équilibre ait été atteint entre le statut des peuplades environnantes et l’évolution naturelle des capacités culturelles de la race violette.
 
(78.0) 78:2.5 Cependant, vers l’an 19 000 av. J.-C. les Adamites formaient une véritable nation comptant 4 500 000 habitants, et ils avaient déjà déversé des millions de leurs descendants chez les peuples des alentours.
 
3. Les premières expansions des Adamites

(78.0) 78:3.1 La race violette conserva, pendant de nombreux millénaires, les traditions pacifiques d’Éden, ce qui explique le long retard des Adamites à faire des conquêtes territoriales. Quand ils souffraient d’un excès de population, au lieu de faire la guerre pour s’assurer plus de territoires, ils envoyaient l’excédent de leurs habitants comme instructeurs auprès des autres races. L’effet culturel de ces premières migrations n’était pas durable, mais l’absorption des éducateurs, des commerçants et des explorateurs adamiques fortifiait biologiquement les peuplades environnantes.
 
(78.0) 78:3.2 Quelques Adamites se dirigèrent de bonne heure à l’ouest vers la vallée du Nil ; d’autres allèrent vers l’est et pénétrèrent en Asie, mais ils formaient une minorité. Les mouvements de masse des époques plus tardives s’orientèrent largement vers le nord et de là vers l’ouest. Dans l’ensemble, ce fut une poussée graduelle, mais incessante vers le nord, la majorité des émigrants se dirigeant vers le nord, puis tournant vers l’ouest autour de la mer Caspienne et pénétrant en Europe.
 
(78.0) 78:3.3 Il y a environ 25 000 ans, un grand nombre des Adamites les plus purs étaient bien en route pour émigrer vers le nord et, à mesure qu’ils avançaient dans cette direction, ils devenaient de moins en moins adamiques. À la fin, quand ils occupèrent le Turkestan, ils s’étaient complètement mêlés aux autres races, et particulièrement aux Nodites. Les éléments de pure race violette ne pénétrèrent profondément en Europe et en Asie qu’en très petit nombre.
 
(78.0) 78:3.4 Entre l’an 30 000 et l’an 10 000 avant J.-C., des mélanges raciaux faisant époque eurent lieu dans toute l’Asie du Sud-Ouest. Les habitants des hautes terres du Turkestan étaient un peuple viril et vigoureux. Au Nord-Ouest de l’Inde, une bonne partie de la culture du temps de Van subsistait. Encore au nord de ces colonies, les meilleurs Andonites primitifs s’étaient conservés. Et ces deux races de culture et de caractère supérieurs furent absorbées par les Adamites se déplaçant vers le nord. Cette amalgamation conduisit à adopter bien des idées nouvelles ; elle facilita les progrès de la civilisation et fit avancer considérablement toutes les phases de l’art, de la science et de la culture sociale.
 
(78.0) 78:3.5 Quand la période des migrations adamiques primitives prit fin, vers l’an 15 000 av. J.-C. il y avait déjà plus de descendants d’Adam en Europe et en Asie centrale que partout ailleurs dans le monde, et même qu’en Mésopotamie. Les races bleues européennes avaient été largement imprégnées. Les pays que l’on appelle aujourd’hui la Russie et le Turkestan étaient occupés dans toutes leurs régions méridionales par un grand réservoir d’Adamites mêlés de Nodites, d’Andonites et de Sangiks rouges et jaunes. L’Europe du Sud et la lisière de la Méditerranée étaient habitées par une race mixte d’Andonites et de Sangiks – orangés, verts et indigo – avec une touche de la souche adamite. L’Asie Mineure et les pays du centre-est de l’Europe étaient occupés par des tribus de prédominance andonite.
 
(78.0) 78:3.6 Une race mêlée de couleur, grandement renforcée vers cette époque par des arrivées de Mésopotamiens, se maintenait en Égypte et se préparait à prendre le relais de la culture en voie de disparition de la vallée de l’Euphrate. Les peuplades noires se déplaçaient vers le sud de l’Afrique ; comme la race rouge, elles étaient pratiquement isolées.
 
(78.0) 78:3.7 La civilisation saharienne avait été disloquée par la sécheresse, et celle du Bassin méditerranéen par les inondations. Les races bleues n’avaient pas encore réussi à développer une culture avancée. Les Andonites étaient encore éparpillés dans les régions de l’Asie centrale et l’Arctique. Les races verte et orangée avaient été exterminées en tant que races. La race indigo se dirigeait vers le sud de l’Afrique pour y commencer sa lente et longue dégénérescence raciale, qui se poursuivit longtemps.
 
(78.0) 78:3.8 Les peuples de l’Inde restaient stagnants, avec une civilisation qui ne progressait pas. Les hommes jaunes consolidaient leur mainmise sur l’Asie centrale. Les hommes bruns n’avaient pas encore inauguré leur civilisation dans les iles du Pacifique proches de l’Asie.
 
(78.0) 78:3.9 Ces répartitions raciales, associées à de vastes changements de climat, préparèrent la scène du monde pour l’inauguration de l’ère andite de la civilisation d’Urantia. Ces premières migrations s’étendirent sur une période de dix millénaires, entre l’an 25 000 et l’an 15 000 av. J.-C. Les migrations ultérieures ou andites eurent lieu approximativement entre l’an 15 000 et l’an 6 000 av. J.-C.
 
(78.0) 78:3.10 Les Adamites des premières migrations mirent tellement de temps à traverser l’Eurasie qu’ils perdirent, en cours de route, une grande partie de leur culture. Seuls les Andites venus plus tard se déplacèrent avec une rapidité suffisante pour conserver leur culture édénique à de grandes distances de la Mésopotamie.
 
4. Les Andites

(78.0) 78:4.1 Les races andites étaient les mélanges primaires de la race violette en ligne directe et des Nodites avec l’addition de peuplades évolutionnaires. En général, il faut penser aux Andites comme ayant un pourcentage de sang adamique bien plus élevé que les races modernes. Dans l’ensemble, on emploie le terme Andite pour désigner les peuples possédant un sixième à un huitième d’hérédité violette. Les Urantiens modernes, même ceux des races blanches nordiques, contiennent un pourcentage bien inférieur du sang d’Adam.
 
(78.0) 78:4.2 Les tout premiers peuples andites eurent leur origine dans les régions adjacentes à la Mésopotamie il y a plus de vingt-cinq-mille ans et consistèrent en un mélange d’Adamites et de Nodites. Le second jardin était entouré de zones concentriques où les habitants avaient de moins en moins de sang violet, et c’est sur la périphérie de ce creuset racial que naquit la race andite. Plus tard, quand les Adamites et les Nodites migrateurs pénétrèrent dans les régions alors fertiles du Turkestan, ils se mêlèrent rapidement à leurs habitants supérieurs, et le mélange racial qui en résulta étendit, vers le nord, le type andite.
 
(78.0) 78:4.3 Les Andites furent, à tous points de vue, la meilleure race humaine apparue sur Urantia depuis l’époque des peuplades de pure race violette. Ils englobèrent la plupart des types supérieurs des restes survivants des races adamite et nodite, et, plus tard, quelques-unes des meilleures lignées d’hommes jaunes, bleus et verts.
 
(78.0) 78:4.4 Ces premiers Andites n’étaient pas des Aryens, mais des Préaryens. Ils n’étaient pas blancs, mais “ préblancs ”. Ils n’étaient ni un peuple occidental ni un peuple oriental, mais c’est l’hérédité andite qui donne au mélange polyglotte des races dites blanches cette homogénéité générale que l’on a appelée caucasoïde.
 
(78.0) 78:4.5 Les lignées les plus pures de la race violette avaient conservé la tradition adamique de rechercher la paix, ce qui explique pourquoi les premiers déplacements raciaux eurent plutôt la nature de migrations pacifiques. Mais, à mesure que les Adamites s’unirent avec les souches nodites, qui étaient alors une race belliqueuse, leurs descendants Andites devinrent, pour leur époque, les militaristes les plus habiles et les plus sagaces qui aient jamais vécu sur Urantia. Les déplacements des Mésopotamiens prirent désormais un caractère de plus en plus militaire et s’apparentèrent davantage à de réelles conquêtes.
 
(78.0) 78:4.6 Les Andites étaient aventureux ; ils avaient des dispositions vagabondes. Une addition de souches sangik ou andonite tendit à les stabiliser. Mais, même ainsi, leurs descendants n’eurent pas de cesse avant d’avoir effectué la circumnavigation du globe et découvert le dernier des continents lointains.
 
5. Les migrations andites

(78.0) 78:5.1 La culture du second jardin persista pendant vingt-mille ans, mais elle subit un déclin continu jusqu’à l’an 15 000 av. J.-C., où la régénération de la prêtrise séthite et le commandement d’Amosad inaugurèrent une ère brillante. Les vagues massives de civilisation qui se répandirent plus tard sur l’Eurasie suivirent immédiatement la grande renaissance du Jardin consécutive à de nombreuses unions des Adamites avec les Nodites mixtes des environs pour former les Andites.
 
(78.0) 78:5.2 Ces Andites firent faire de nouveaux progrès en Eurasie et en Afrique du Nord. De Mésopotamie jusqu’au Sin-Kiang inclus, la culture andite dominait, et les migrations continues vers l’Europe étaient constamment compensées par de nouvelles arrivées de Mésopotamie. Mais il ne serait pas exact de parler des Andites en Mésopotamie comme d’une race proprement dite avant les prodromes des migrations finales des descendants mixtes d’Adam. Dès cette époque, même les races du second jardin étaient tellement mêlées qu’elles ne pouvaient plus être considérées comme adamites.
 
(78.0) 78:5.3 La civilisation du Turkestan était constamment vivifiée et rénovée par les nouveaux arrivants de Mésopotamie, et spécialement par les cavaliers andites venus plus tardivement. La langue mère dite aryenne était en cours de formation dans les hautes terres du Turkestan ; elle était un mélange du dialecte andonique de cette région avec le langage des Adamsonites et des Andites ultérieurs. Bien des langages modernes dérivent de ce langage primitif des tribus d’Asie centrale qui conquirent l’Europe, l’Inde et la partie supérieure des plaines de Mésopotamie. C’est cet ancien idiome qui donna aux langues occidentales la similitude que l’on appelle aryenne.
 
(78.0) 78:5.4 Vers l’an 12 000 av. J.-C., les trois quarts des races andites du monde résidaient dans le Nord et l’Est de l’Europe et, lorsque eut lieu l’exode ultérieur et final de Mésopotamie, soixante-cinq pour cent des dernières vagues d’émigration pénétrèrent en Europe.
 
(78.0) 78:5.5 Les Andites émigrèrent non seulement vers l’Europe, mais vers la Chine du Nord et l’Inde, tandis que de nombreux groupes allaient jusqu’aux confins de la terre comme missionnaires, éducateurs et commerçants. Ils apportèrent une contribution considérable aux groupes des peuplades sangiks du Sahara septentrional. Toutefois, seul un petit nombre d’instructeurs et de commerçants pénétra en Afrique plus au sud que le cours supérieur du Nil. Plus tard, des Andites mixtes et des Égyptiens descendirent le long des côtes est et ouest de l’Afrique bien au-dessous de l’équateur, mais sans atteindre Madagascar.
 
(78.0) 78:5.6 Ces Andites étaient les conquérants dits Dravidiens, et plus tard Aryens, de l’Inde, et leur présence en Asie centrale rehaussa considérablement les ancêtres des Touraniens. De nombreux individus de cette race allèrent en Chine, tant par le Sin-Kiang que par le Tibet, et ajoutèrent des qualités désirables aux souches chinoises ultérieures. De temps à autre, de petits groupes arrivaient jusqu’au Japon, à Formose, aux Indes orientales et en Chine du Sud, mais très peu pénétrèrent dans ce dernier pays par la voie côtière.
 
(78.0) 78:5.7 Cent-trente-deux membres de cette race s’embarquèrent au Japon sur une flottille de petits bateaux et finirent par atteindre l’Amérique du Sud. Par des mariages mixtes avec les natifs des Andes, ils donnèrent naissance aux ancêtres des chefs ultérieurs des Incas. Ils traversèrent le Pacifique par petites étapes, en s’arrêtant sur les nombreuses iles qu’ils rencontraient sur leur route. Les iles de Polynésie étaient à la fois plus nombreuses et plus grandes qu’aujourd’hui, et ces marins andites, ainsi que quelques compagnons de voyage, modifièrent biologiquement les groupes indigènes au cours de leur transit. À la suite de la pénétration andite, de nombreux centres florissants de civilisation se développèrent sur ces terres maintenant submergées. L’ile de Pâques fut longtemps le centre religieux et administratif de l’un de ces groupes disparus. Toutefois, parmi les Andites qui naviguèrent sur le Pacifique de ces temps lointains, les cent-trente-deux mentionnés furent les seuls à jamais atteindre le continent des Amériques.
 
(78.0) 78:5.8 Les migrations conquérantes des Andites se poursuivirent jusqu’à leurs dernières dispersions entre l’an 8 000 et l’an 6 000 av. J.-C. Quand ils se répandaient hors de Mésopotamie, ils épuisaient constamment les réserves biologiques de leur terre natale, tandis qu’ils renforçaient notablement les peuples environnants. Dans toutes les nations où ils affluèrent, ils apportèrent une contribution d’humour, d’art, d’aventure, de musique et de manufacture. Ils étaient habiles à domestiquer les animaux et experts en agriculture. À cette époque tout au moins, leur présence améliorait généralement les croyances religieuses et les pratiques morales des races plus anciennes. C’est ainsi que la culture mésopotamienne se répandit doucement sur l’Europe, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Nord et les iles du Pacifique.
 
6. Les dernières dispersions andites

(78.0) 78:6.1 Les trois dernières vagues d’Andites déferlèrent de Mésopotamie entre l’an 8 000 et l’an 6 000 av. J.-C. Ces trois grandes vagues culturelles furent refoulées de Mésopotamie par la pression des tribus montagnardes à l’est et par le harcèlement des hommes des plaines de l’ouest. Les habitants de la vallée de l’Euphrate et des territoires adjacents partirent, pour leur exode final, dans plusieurs directions :
 
  (78.0) 78:6.2 Soixante-cinq pour cent pénétrèrent en Europe par la route de la mer Caspienne pour conquérir les races blanches en voie d’apparition - le mélange des hommes bleus et des premiers Andites - et s’amalgamer avec elles.
 
  (78.0) 78:6.3 Dix pour cent, y compris un important groupe de prêtres séthites, traversèrent les hautes terres élamites vers l’est jusqu’au plateau de l’Iran et au Turkestan. Beaucoup de leurs descendants furent ultérieurement repoussés dans les Indes avec leurs frères Aryens des régions plus septentrionales.
 
  (78.0) 78:6.4 Dix pour cent des Mésopotamiens ayant émigré vers le nord s’orientèrent ensuite vers l’est pour entrer dans le Sin-Kiang, où ils se mêlèrent aux Andites jaunes qui y habitaient. La majorité des descendants bien doués de cette union pénétra plus tard en Chine et contribua beaucoup à l’amélioration immédiate de la fraction nordique de la race jaune.
 
  (78.0) 78:6.5 Dix pour cent de ces Andites en fuite traversèrent l’Arabie et entrèrent en Égypte.
 
  (78.0) 78:6.6 Cinq pour cent des Andites, appartenant à la plus haute culture du district côtier à l’embouchure du Tigre et de l’Euphrate, avaient évité de se marier avec les individus inférieurs des tribus voisines et refusèrent de quitter leurs foyers. Ce groupe représentait la survivance de nombreuses lignées nodites et adamites supérieures.
 
(78.0) 78:6.7 Les Andites avaient à peu près entièrement évacué cette région vers l’an 6 000 av. J.-C., bien que leurs descendants, largement mêlés aux races sangiks environnantes et aux Andonites d’Asie Mineure, y fussent présents pour livrer bataille aux envahisseurs du nord et de l’est à une date beaucoup plus tardive.
 
(78.0) 78:6.8 L’âge culturel du second jardin prit fin par l’infiltration croissante des souches inférieures environnantes. La civilisation se déplaça vers l’ouest dans la vallée du Nil et les iles de la Méditerranée, où elle continua à progresser et à prospérer longtemps après que sa source d’origine en Mésopotamie eut dégénéré. L’afflux sans contrôle des peuplades inférieures prépara la voie à la conquête ultérieure de toute la Mésopotamie par les barbares nordiques qui en chassèrent ce qui restait de lignées douées d’aptitudes. Même à une époque plus récente, le reliquat des éléments cultivés s’irritait encore de la présence de ces envahisseurs ignorants et grossiers.
 
7. Les inondations en Mésopotamie

(78.0) 78:7.1 Les riverains des fleuves étaient habitués aux inondations en certaines saisons. Ces débordements périodiques étaient des évènements annuels de leur vie. Mais de nouveaux périls menacèrent la Mésopotamie par suite de changements géologiques progressifs dans le nord.
 
(78.0) 78:7.2 Pendant des milliers d’années après l’engloutissement du premier Éden, les montagnes voisines de la côte orientale de la Méditerranée et celles du Nord-Ouest et du Nord-Est de la Mésopotamie continuèrent à s’exhausser. Cette élévation des hautes terres s’accéléra grandement vers l’an 5 000 av. J.-C. et ce facteur, s’ajoutant à des chutes de neige considérablement accrues sur les montagnes du nord, causa chaque printemps des inondations sans précédent dans la vallée de l’Euphrate. Ces inondations printanières empirèrent d’année en année, si bien que les habitants des régions riveraines furent chassés vers les hautes terres orientales. Pendant près de mille ans, des dizaines de villes furent pratiquement abandonnées à cause de l’extension de ces déluges.
 
(78.0) 78:7.3 Près de cinq-mille ans plus tard, les prêtres hébreux, en captivité à Babylone, cherchèrent à faire remonter à Adam l’origine du peuple juif et éprouvèrent de grandes difficultés à faire cadrer les fragments de leur histoire. L’un d’eux eut l’idée de renoncer à l’effort, de laisser le monde entier s’engloutir dans sa perversité, à l’époque du déluge de Noé, et de se trouver ainsi en meilleure posture pour attribuer directement, comme ancêtre à Abraham, l’un des trois fils survivants de Noé.
 
(78.0) 78:7.4 Les traditions relatant une époque où les eaux couvraient toute la surface de la terre sont universelles. L’histoire d’une inondation mondiale à une certaine époque des âges passés est commune à de nombreuses races. L’histoire biblique de Noé, de l’arche et du déluge est une invention de la prêtrise hébraïque durant sa captivité à Babylone. Il n’y a jamais eu de déluge universel depuis que la vie fut établie sur Urantia. La seule fois où la surface de la terre fut entièrement couverte par les eaux eut lieu pendant les âges archéozoïques, avant que la terre sèche ait commencé à apparaitre.
 
(78.0) 78:7.5 Mais Noé vécut réellement ; il était un viticulteur d’Aram, colonie fluviale proche d’Érech. D’année en année, il conserva des notes écrites sur les crues du fleuve. On le couvrit de ridicule tandis qu’il parcourait l’amont et l’aval du fleuve en recommandant de construire toutes les maisons en bois et en forme de bateau, et de faire monter, chaque nuit, à bord, tous les animaux de la famille à l’approche de la saison des inondations. Il se rendait chaque année dans les colonies riveraines du voisinage et avertissait les habitants de la date à laquelle les crues se produiraient. Finalement, il vint une année où l’inondation annuelle fut considérablement accrue par de fortes pluies, si bien que la montée subite des eaux emporta tout le village. Seuls Noé et sa proche famille furent sauvés par leur maison flottante.
 
(78.0) 78:7.6 Ces inondations achevèrent de disloquer la civilisation andite. À la fin de cette période diluvienne, le second jardin n’existait plus. C’est seulement dans le sud et parmi les Sumériens que subsista quelque trace de son ancienne gloire.
 
(78.0) 78:7.7 On peut retrouver, dans ces régions de Mésopotamie, ainsi qu’au nord-est et au nord-ouest, des restes de cette civilisation qui compte parmi les plus anciennes. Il existe des vestiges encore antérieurs de l’époque de Dalamatia sous les eaux du golfe Persique. Quant au premier Éden, il git englouti sous l’extrémité orientale de la mer Méditerranée.
 
8. Les Sumériens – les derniers Andites

(78.0) 78:8.1 Quand la dernière dispersion des Andites brisa l’armature biologique de la civilisation mésopotamienne, une petite minorité de cette race supérieure resta dans son pays natal près de l’embouchure des fleuves. C’étaient les Sumériens ; vers l’an 6 000 av. J.-C., leur souche était largement devenue andite, bien que le caractère de leur culture fût plutôt nodite et qu’ils fussent restés attachés aux anciennes traditions de Dalamatia. Néanmoins, ces Sumériens des régions côtières furent les derniers Andites en Mésopotamie ; mais, à cette date tardive, les races mésopotamiennes étaient déjà entièrement mêlées, ainsi qu’en témoignent les types de crânes que l’on trouve dans les tombeaux de cette époque.
 
(78.0) 78:8.2 Ce fut durant la période des inondations que Suse connut sa grande prospérité. La première cité, ou ville basse, fut inondée, de sorte que la seconde, ou ville haute, lui succéda comme quartier général des métiers particuliers à ce temps. Plus tard, quand les crues diminuèrent, Ur devint le centre de l’industrie de la poterie. Il y a sept-mille ans, Ur se trouvait sur le golfe Persique. Depuis lors, les dépôts d’alluvions des fleuves ont prolongé la terre jusqu’à ses limites actuelles. Les colonies d’aval souffrirent moins des inondations que celles d’amont, parce que leurs ouvrages de protection étaient meilleurs et que les embouchures des fleuves allaient en s’élargissant.
 
(78.0) 78:8.3 Les paisibles cultivateurs de céréales des vallées du Tigre et de l’Euphrate avaient été longtemps harcelés par les raids des barbares du Turkestan et du plateau iranien. À cette époque, une invasion concertée de la vallée de l’Euphrate fut provoquée par la sécheresse croissante des pâturages des hautes terres. Cette invasion fut d’autant plus grave que les chasseurs et les pâtres du voisinage possédaient un grand nombre de chevaux apprivoisés. Ce fut la possession des chevaux qui leur donna une immense supériorité militaire sur leurs riches voisins du sud. En peu de temps, ils envahirent la Mésopotamie et en expulsèrent les dernières vagues de culture, qui se répandirent sur toute l’Europe, l’Asie occidentale et l’Afrique du Nord.
 
(78.0) 78:8.4 Ces conquérants de la Mésopotamie comptaient, dans leurs rangs, un grand nombre des meilleures lignées andites des races mixtes nordiques du Turkestan, y compris certaines souches d’Adamsonites. Ces tribus du nord, moins évoluées mais plus vigoureuses, assimilèrent rapidement et volontiers les restes de la civilisation de Mésopotamie. Elles formèrent bientôt les peuplades mêlées que l’on trouve dans la vallée de l’Euphrate au commencement des temps historiques. Elles ranimèrent vite certaines phases de la civilisation moribonde de Mésopotamie, en adoptant les arts des tribus de la vallée et une grande partie de la culture des Sumériens. Elles cherchèrent même à construire une troisième tour de Babel, et adoptèrent plus tard ce nom pour désigner leur nation.
 
(78.0) 78:8.5 Quand ces cavaliers barbares du nord-est envahirent toute la vallée de l’Euphrate, ils ne triomphèrent pas des survivants Andonites qui habitaient vers l’embouchure du fleuve sur le golfe Persique. Ces Sumériens furent capables de se défendre à cause de leur intelligence supérieure, de leurs armes meilleures et du vaste système de canaux militaires qu’ils avaient ajouté à leur plan d’irrigation par étangs communicants. Ils formaient un peuple uni parce qu’ils avaient une religion collective uniforme. Ils purent ainsi maintenir leur intégrité raciale et nationale bien après que leurs voisins du nord-ouest eurent été divisés en cités-États isolées. Aucun de ces groupes urbains ne fut capable de vaincre les Sumériens unis.
 
(78.0) 78:8.6 Les envahisseurs du nord apprirent bientôt à faire confiance à ces pacifiques Sumériens et à apprécier leurs aptitudes d’éducateurs et d’administrateurs. Ils furent fort respectés et recherchés comme éducateurs dans les arts et l’industrie, comme dirigeants commerciaux et comme chefs civils par toutes les peuplades du nord, et aussi depuis l’Égypte à l’ouest jusqu’aux Indes à l’est.
 
(78.0) 78:8.7 Après la dislocation de la première confédération sumérienne, les cités-États qui suivirent furent gouvernées par des descendants apostats des prêtres séthites. Ces prêtres ne prirent le nom de rois qu’après avoir conquis les villes voisines. Les rois citadins ultérieurs ne réussirent pas à former de puissantes confédérations avant l’époque de Sargon, parce qu’ils étaient jaloux de leurs dieux. Chaque ville croyait que son dieu municipal était supérieur à tous les autres dieux et, en conséquence, les habitants refusaient de se subordonner à un chef commun.
 
(78.0) 78:8.8 Sargon, le prêtre de Kish, mit fin à cette longue période de gouvernements faibles par les prêtres urbains. Il se proclama roi et partit à la conquête de toute la Mésopotamie et des pays avoisinants. Pour le moment, cela mit fin aux cités-États commandées et tyrannisées par les prêtres, où chaque ville avait son propre dieu municipal et pratiquait son propre cérémonial.
 
(78.0) 78:8.9 Après la rupture de cette confédération de Kish, il y eut entre les villes de la vallée une longue période de guerres constantes pour la suprématie. Le gouvernement eut des fortunes diverses et son siège oscilla entre Sumer, Akkad, Kish, Érech, Ur et Suse.
 
(78.0) 78:8.10 Environ 2 500 ans av. J.-C, les Sumériens subirent de graves défaites par les Suites et les Guites du nord. Lagash, la capitale sumérienne bâtie sur des tertres alluvionnaires, tomba. Érech se maintint pendant trente ans après la chute d’Akkad. À l’époque de l’établissement du règne de Hammourabi, les Sumériens avaient été absorbés dans la masse des Sémites du nord, et les Andites de Mésopotamie furent effacés des pages de l’histoire.
 
(78.0) 78:8.11 Entre l’an 2 500 et l’an 2 000 av. J.-C., les nomades commirent toutes sortes d’excès, depuis l’Atlantique jusqu’au Pacifique. Ce fut avec les Nérites qu’eut lieu l’invasion finale du groupe caspien des descendants mésopotamiens des races andonites et andites mêlées. Ce que les barbares n’avaient pas fait pour ruiner la Mésopotamie, les changements ultérieurs de climat réussirent à l’accomplir.
 
(78.0) 78:8.12 Telle est l’histoire de la race violette après l’époque d’Adam, et du sort de son pays natal entre le Tigre et l’Euphrate. Son ancienne civilisation tomba à cause de l’émigration de ses éléments supérieurs et de l’immigration de ses voisins inférieurs. Mais, longtemps avant que les cavaliers barbares eussent conquis la vallée, la culture du Jardin s’était largement répandue en Asie, en Afrique et en Europe, pour y produire les ferments qui donnèrent la civilisation urantienne du vingtième siècle.
 
(78.0) 78:8.13 [Présenté par un archange de Nébadon.]
 


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77. Les créatures médianes

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 77. Les créatures médianes

(77.0) 77:0.1 La plupart des mondes habités de Nébadon hébergent un ou plusieurs groupes d’êtres exceptionnels existant sur un niveau de fonctionnement vital situé à peu près à mi-chemin entre celui des mortels du royaume et celui des ordres angéliques, d’où leur nom de créatures médianes. Elles paraissent être un accident du temps, mais sont si répandues et apportent une aide si précieuse que nous les avons acceptées depuis longtemps comme l’un des ordres essentiels de notre ministère planétaire conjugué.
 
(77.0) 77:0.2 Deux ordres distincts de médians opèrent sur Urantia : le corps primaire, ou doyen, qui vint à l’existence aux jours lointains de Dalamatia, et le groupe secondaire, ou plus jeune, qui date de l’époque d’Adam.
 
1. Les médians primaires

(77.0) 77:1.1 Les médians primaires ont leur genèse dans une interassociation unique du matériel et du spirituel sur Urantia. Sur d’autres mondes et dans d’autres systèmes, nous savons qu’il existe des créatures similaires, mais elles ont pris naissance par des techniques dissemblables.
 
(77.0) 77:1.2 Il est bon de toujours se rappeler que les effusions successives des Fils de Dieu sur une planète en évolution produisent des changements notables dans l’économie spirituelle du royaume. Elles modifient parfois le jeu de l’interassociation des agents matériels et des agents spirituels sur une planète au point de créer des situations vraiment difficiles à comprendre. Le statut des cent membres corporels de l’état-major du Prince Caligastia illustre précisément une interassociation exceptionnelle de cette sorte. En tant que citoyens morontiels ascendants de Jérusem, ils étaient des créatures supramatérielles sans prérogative de reproduction. En tant que ministres planétaires descendant sur Urantia, ils étaient des créatures matérielles sexuées capables de procréer une descendance matérielle (comme quelques-uns le firent plus tard). Ce que nous ne pouvons expliquer d’une manière satisfaisante, c’est la manière dont ces cent personnes ont pu jouer le rôle de parents sur un niveau supramatériel, et pourtant c’est exactement ce qui advint. Une liaison supramatérielle (non sexuelle) entre un membre du sexe masculin et un membre du sexe féminin de l’état-major corporel du Prince se traduisit par l’apparition du premier-né des médians primaires.
 
(77.0) 77:1.3 On s’aperçut immédiatement qu’une créature de cet ordre, à mi-chemin entre le niveau humain et le niveau angélique, rendrait de grands services en s’occupant des affaires du quartier général du Prince. En conséquence, chaque couple de l’état-major corporel reçut l’autorisation de créer un être similaire. Le résultat de cet effort fut le premier groupe de cinquante créatures médianes.
 
(77.0) 77:1.4 Après avoir observé, pendant une année, le travail de ce groupe unique, le Prince Planétaire autorisa la reproduction des médians sans restriction. Ce plan fut exécuté tant que le pouvoir de création subsista, et c’est ainsi que le corps originel de 50 000 médians prit naissance.
 
(77.0) 77:1.5 Une période de six mois intervenait entre la production des médians successifs et, lorsque mille de ces êtres furent nés de chaque couple, il n’en naquit plus jamais aucun. Et nous ne disposons d’aucune explication quant à la raison pour laquelle ce pouvoir fut épuisé à l’apparition du millième descendant direct. Toutes les expérimentations ultérieures n’aboutirent qu’à des échecs.
 
(77.0) 77:1.6 Ces créatures constituèrent le corps des renseignements de l’administration du Prince. Elles se répandirent en tous lieux, observant et étudiant les races du monde, et rendant d’autres services inestimables au Prince et à son état-major dans le travail consistant à influencer la société humaine éloignée du quartier général planétaire.
 
(77.0) 77:1.7 Ce régime dura jusqu’aux jours tragiques de la rébellion planétaire qui prit au piège un peu plus des quatre cinquièmes des médians primaires. Le corps loyal entra au service des administrateurs provisoires Melchizédeks et opéra sous le commandement nominal de Van jusqu’à l’époque d’Adam.
 
2. La race nodite

(77.0) 77:2.1 Bien que nous relations ici l’origine, la nature et les fonctions des créatures médianes d’Urantia, la parenté entre les deux ordres – primaire et secondaire – rend nécessaire d’interrompre l’histoire des médians primaires afin de suivre la descendance des membres rebelles de l’état-major corporel du Prince Caligastia depuis la rébellion planétaire jusqu’à l’époque d’Adam. Ce fut cette lignée héréditaire qui, aux premiers temps du second jardin, fournit la moitié des ancêtres de l’ordre secondaire des créatures médianes.
 
(77.0) 77:2.2 Les membres corporels de l’état-major du Prince avaient été matérialisés sous forme de créatures sexuées en vue de participer au plan de procréation d’une descendance incorporant les qualités conjuguées de leur ordre spécial, unies à celles des souches sélectionnées des tribus d’Andon ; tout ceci était destiné à anticiper sur l’apparition ultérieure d’Adam. Les Porteurs de Vie avaient projeté la naissance d’un nouveau type de mortels englobant l’union des descendants conjoints de l’état-major du Prince avec la première génération des enfants d’Adam et d’Ève. Ils avaient donc mis sur pied un plan envisageant un nouvel ordre de créatures planétaires, dont ils espéraient qu’elles seraient les dirigeants-instructeurs de la société humaine. Ces êtres étaient destinés à la souveraineté sociale, et non à la souveraineté civile. Mais, puisque ce projet avorta à peu près complètement, nous ne connaitrons jamais de quelle aristocratie de dirigeants bienveillants, ni de quelle culture incomparable Urantia fut privée. En effet, lorsque les membres de l’état-major corporel se reproduisirent ultérieurement, ce fut à la suite de la rébellion et après qu’ils eurent été privés de leur liaison avec les courants vitaux du système.
 
(77.0) 77:2.3 L’ère postérieure à la rébellion sur Urantia vit se produire bien des évènements inhabituels. Une grande civilisation – la culture de Dalamatia – se disloquait. “ Les Nephilims (Nodites) étaient sur la terre en ces temps-là et, lorsque ces fils des dieux allèrent vers les filles des hommes et qu’elles conçurent d’eux, leurs enfants furent les puissants hommes de jadis, les hommes de renom. ” Bien qu’ils ne fussent guère “ fils des dieux ”, les membres de l’état-major et leurs premiers descendants étaient considérés comme tels par les mortels évolutionnaires de ces temps lointains ; la tradition en vint même à magnifier leur stature. Telle est donc l’origine du conte folklorique à peu près universel des dieux qui descendirent sur terre et s’y allièrent avec les filles des hommes pour engendrer une ancienne race de héros. Toute cette légende devint encore plus confuse avec les mélanges raciaux des Adamites qui naquirent ultérieurement dans le second jardin.
 
(77.0) 77:2.4 Les cent membres corporels de l’état-major du Prince portaient le plasma germinatif des lignées humaines andoniques. S’ils s’engageaient dans la reproduction sexuée, on pouvait donc naturellement s’attendre à ce que leur progéniture ressemblât tout à fait à celle d’autres parents andonites. Mais, quand les soixante rebelles de l’état-major, les partisans de Nod, s’adonnèrent effectivement à la reproduction sexuée, leurs enfants se révélèrent de loin supérieurs, dans presque tous les domaines, aux peuplades andonites aussi bien qu’aux peuplades sangiks. Cette excellence inattendue ne concernait pas seulement leurs qualités physiques et intellectuelles, mais aussi leurs capacités spirituelles.
 
(77.0) 77:2.5 Ces caractères mutants apparus dans la première génération nodite résultaient de certains changements opérés dans la configuration et les constituants chimiques des facteurs héréditaires du plasma germinatif andonique. Ces modifications furent causées par la présence, dans le corps des membres de l’état-major, des puissants circuits d’entretien de la vie du système de Satania. Ces circuits vitaux amenèrent les chromosomes du modèle spécialisé d’Urantia à se rapprocher davantage de la spécialisation normalisée pour Satania des manifestations vitales fixées pour Nébadon. La technique de cette métamorphose du plasma germinatif, par l’action des courants vitaux systémiques, présente certaines analogies avec les procédés par lesquels les savants d’Urantia modifient le plasma germinatif des plantes et des animaux par l’emploi des rayons X.
 
(77.0) 77:2.6 C’est ainsi que les peuples nodites naquirent de certaines modifications particulières et inattendues se produisant dans le plasma vital que les chirurgiens d’Avalon avaient transféré des corps des contributeurs andonites à ceux des membres de l’état-major corporel.
 
(77.0) 77:2.7 On se rappelle que les cent Andonites ayant contribué à fournir ce plasma germinatif furent, à leur tour, mis en possession du complément organique de l’arbre de vie, de sorte que les courants vitaux de Satania se répandirent également dans leur corps. Les quarante-quatre Andonites modifiés qui suivirent l’état-major dans la rébellion s'unirent aussi entre eux et apportèrent une grande contribution aux meilleures souches des peuplades nodites.
 
(77.0) 77:2.8 Ces deux groupes, embrassant 104 individus porteurs de plasma germinatif andonite modifié, constituent les ancêtres des Nodites, la huitième race apparue sur Urantia. Cette nouvelle caractéristique de la vie humaine sur Urantia représente une autre phase de l’exécution du plan originel consistant à utiliser cette planète comme monde à vie modifiée, mais il s’agissait d’un développement inattendu de ce plan.
 
(77.0) 77:2.9 Les Nodites de sang pur étaient une race magnifique, mais ils se mêlèrent graduellement aux peuples évolutionnaires de la terre, de sorte qu’une grande dégénérescence ne tarda pas à se produire. Dix-mille ans après la rébellion, ils avaient rétrogradé au point que la durée moyenne de leur vie ne dépassait guère celle des races évolutionnaires.
 
(77.0) 77:2.10 Quand les archéologues déterrent les tablettes d’argile relatant l’histoire des plus tardifs Sumériens descendant des Nodites, ils découvrent des listes de rois sumériens remontant à plusieurs millénaires. À mesure que ces archives remontent plus loin dans le passé, la durée du règne des rois antérieurs s’accroit de vingt-cinq ou trente ans jusqu’à cent-cinquante ans et davantage. Cet allongement de la durée du règne des anciens rois signifie que certains des premiers chefs nodites (descendants immédiats des membres de l’état-major du Prince) vivaient effectivement plus longtemps que leurs successeurs. Les tablettes dénotent aussi un effort pour faire remonter les dynasties jusqu’à l’époque de Dalamatia.
 
(77.0) 77:2.11 Les longévités relatées dans les annales de ces personnages sont dues également à une confusion entre les mois et les années comme unités de temps. On peut faire la même remarque dans la généalogie biblique d’Abraham et dans les archives primitives des Chinois. La confusion entre le mois, ou période de 28 jours, et l’année de plus de 350 jours introduite plus tard est responsable de la tradition de ces longues vies humaines. On cite le cas d’un homme qui vécut plus de neuf-cents “ ans ”. Cette durée ne représente pas tout à fait soixante-dix de nos années ; pendant des âges, elle fut considérée comme très longue, et désignée plus tard par “ trois vingtaines et dix ”.
 
(77.0) 77:2.12 Le calcul du temps par mois de vingt-huit jours persista bien après l’époque d’Adam. Mais, quand les Égyptiens entreprirent de réformer le calendrier, il y a environ sept-mille ans, ils le firent avec une grande précision et introduisirent l’année de 365 jours.
 
3. La tour de Babel

(77.0) 77:3.1 Après l’engloutissement de Dalamatia, les Nodites se dirigèrent vers le nord et l’est, et fondèrent bientôt la ville de Dilmun, qui devint leur nouveau quartier général racial et culturel. Environ cinquante-mille ans après la mort de Nod, les descendants de l’état-major du Prince devinrent trop nombreux pour trouver leur subsistance dans les terres du voisinage immédiat de leur nouvelle ville de Dilmun. Après qu’ils eurent étendu leurs contacts vers l’extérieur pour se marier avec des membres des tribus andonites et sangiks limitrophes de leurs frontières, leurs chefs comprirent qu’il fallait faire quelque chose pour préserver leur unité raciale. En conséquence, ils convoquèrent un conseil des tribus qui, après bien des délibérations, adopta le plan de Bablot, un descendant de Nod.
 
(77.0) 77:3.2 Bablot proposait d’ériger un temple prétentieux de glorification raciale au centre du territoire alors occupé par les Nodites. Ce temple devait avoir une tour dont le monde n’aurait jamais vu l’équivalent. Il était destiné à être un mémorial monumental en souvenir de leur grandeur qui s'amenuisai avec le temps. Un bon nombre des descendants de Nod auraient voulu que ce monument fût érigé à Dilmun, mais d’autres soutenaient qu’un édifice aussi considérable devait être situé à bonne distance des dangers de la mer ; ils se souvenaient des traditions de l’engloutissement de Dalamatia, leur première capitale.
 
(77.0) 77:3.3 Bablot prévoyait que les nouveaux bâtiments allaient devenir le noyau du futur centre de la culture et de la civilisation nodites. Son avis finit par prévaloir, et l’on commença la construction conformément à ses plans. La nouvelle ville devait porter le nom de Bablot, architecte et bâtisseur de la tour. Le site porta plus tard le nom de Bablod, et finalement celui de Babel.
 
(77.0) 77:3.4 Mais les Nodites restaient quelque peu divisés dans leurs sentiments au sujet des plans et des buts de cette entreprise. Leurs dirigeants n’étaient pas non plus entièrement d’accord sur les plans de construction ni sur l’utilisation des bâtiments lors de leur achèvement. Après quatre ans et demi de travail, une grande dispute s’éleva sur l’objet et le motif de la construction de la tour. Le différend s’envenima tellement que tout travail fut interrompu. Les porteurs de vivres répandirent la nouvelle de la dissension, et un grand nombre de tribus commencèrent à se rassembler au site de la construction. Trois points de vue s’affrontaient sur les motifs de bâtir la tour :
 
  (77.0) 77:3.5 1.Le groupe le plus nombreux, environ la moitié, désirait voir construire la tour comme monument commémoratif de l’histoire et de la supériorité raciale des Nodites. Il estimait qu’elle devait être un grand et imposant bâtiment suscitant l’admiration de toutes les générations futures.
 
  (77.0) 77:3.6 2.La fraction suivante par ordre d’importance voulait que la tour fût destinée à commémorer la culture de Dilmun. Ses partisans prévoyaient que Bablot deviendrait un grand centre de commerce, d’art et de manufacture.
 
  (77.0) 77:3.7 3.Le contingent le plus faible et minoritaire estimait que l’érection de la tour offrait une occasion de réparer la folie des ancêtres qui avaient participé à la rébellion de Caligastia. Ses partisans soutenaient que la tour devait être consacrée à l’adoration du Père de tous, et que toute la raison d’être de la nouvelle ville devait consister à remplacer Dalamatia – à fonctionner comme centre culturel et religieux pour les barbares des environs.
 
(77.0) 77:3.8 Le groupe religieux fut rapidement battu aux voix. La majorité rejeta la notion que ses ancêtres avaient été coupables de rébellion ; elle s’irritait de ce stigmate racial. Ayant éliminé l’un des trois facteurs de la dispute, et faute de régler les deux autres par des débats, les Nodites eurent recours à la bataille. Les religieux, les non-combattants, s’enfuirent chez eux vers le sud, tandis que leurs compagnons se battirent jusqu’à ce qu’ils fussent à peu près complètement exterminés.
 
(77.0) 77:3.9 Il y a environ douze-mille ans, une seconde tentative fut faite pour construire la tour de Babel. Les races mêlées des Andites (Nodites et Adamites) entreprirent d’élever un nouveau temple sur les ruines du premier édifice, mais le projet ne recueillit pas de soutiens suffisants ; il succomba sous le poids de sa propre prétention. Cette région fut longtemps appelée le pays de Babel.
 
4. Les centres de civilisation nodites

(77.0) 77:4.1 La dispersion des Nodites fut une conséquence immédiate du conflit interne au sujet de la tour de Babel. Cette guerre intestine réduisit considérablement le nombre des Nodites du sang le plus pur et porta, sous beaucoup de rapports, la responsabilité de leur échec dans l’établissement d’une grande civilisation préadamique. À partir de cette date, la culture nodite déclina pendant plus de cent-vingt-mille ans jusqu’à ce qu’elle fut relevée par une infusion de sang adamique. Mais, même à l’époque d’Adam, les Nodites étaient encore un peuple capable. Nombre de leurs descendants de sang mêlé comptèrent parmi les bâtisseurs du Jardin, et plusieurs capitaines des groupes de Van étaient des Nodites. Certains des penseurs les plus qualifiés de l’état-major d’Adam appartenaient à cette race.
 
(77.0) 77:4.2 Trois sur quatre des grands centres nodites furent établis immédiatement après le conflit de Bablot :
 
  (77.0) 77:4.3 1.Les Nodites occidentaux ou syriens. Les survivants du groupe nationaliste, les partisans du mémorial racial, se dirigèrent vers le nord et s’unirent avec les Andonites pour fonder les centres nodites ultérieurs du Nord-Ouest de la Mésopotamie. Ils formaient le groupe le plus nombreux des Nodites en voie de dispersion et contribuèrent beaucoup à l’apparition de la souche assyrienne.
 
  (77.0) 77:4.4 2.Les Nodites orientaux ou élamites. Les partisans de la culture et du commerce émigrèrent en grand nombre vers l’est dans Élam, et s’y unirent avec les tribus sangiks mêlées. Les Élamites d’il y a trente ou quarante-mille ans avaient largement acquis la nature sangik, tout en continuant à entretenir une civilisation supérieure à celle des barbares environnants.
 
  (77.0) 77:4.5 Après l’établissement du second jardin, on prit l’habitude d’appeler “ terre de Nod ” cette proche colonie nodite. Pendant la longue période de paix relative entre ce groupe nodite et les Adamites, les deux races se croisèrent largement, car les Fils de Dieu (les Adamites) prirent de plus en plus l’habitude d’épouser les filles des hommes (les Nodites).
 
  (77.0) 77:4.6 3.Les Nodites centraux ou présumériens. Un petit groupe, à l’embouchure du Tigre et de l’Euphrate, conserva mieux son intégrité raciale. Il subsista pendant des millénaires et fournit, en fin de compte, les ancêtres nodites qui se mêlèrent aux Adamites pour fonder les peuples sumériens des temps historiques.
 
  (77.0) 77:4.7 Tout ceci explique comment les Sumériens apparurent si soudainement et si mystérieusement sur la scène d’action en Mésopotamie. Les chercheurs ne pourront jamais retrouver la trace de ces tribus et la remonter jusqu’à l’origine des Sumériens qui se situe il y a deux-cent-mille ans après l’engloutissement de Dalamatia. Sans avoir de traces d’origine ailleurs dans le monde, ces anciennes tribus se silhouettent soudain sur l’horizon de la civilisation avec une culture adulte et supérieure comprenant des temples, le travail des métaux, l’agriculture, l’élevage, la poterie, le tissage, des lois commerciales, un code civil, un cérémonial religieux et un ancien système d’écriture. Au commencement de l’ère historique, elles avaient perdu depuis longtemps l’alphabet de Dalamatia et adopté l’écriture particulière provenant de Dilmun. Bien que pratiquement perdu pour le monde, le langage sumérien n’était pas sémitique ; il avait de nombreux éléments communs avec les langues dites aryennes.
 
  (77.0) 77:4.8 Les documents détaillés laissés par les Sumériens décrivent le site d’une colonie remarquable située sur le golfe Persique près de l’ancienne ville de Dilmun. Les Égyptiens appelaient Dilmat cette ville de gloire ancienne, tandis que, plus tard, les Sumériens adamisés confondirent à la fois la première et la deuxième ville nodite avec Dalamatia, et désignèrent les trois sous le nom de Dilmun. Des archéologues ont déjà trouvé d’anciennes tablettes sumériennes d’argile qui parlent de ce paradis terrestre “ où les Dieux bénirent, pour la première fois, l’humanité par l’exemple d’une vie civilisée et cultivée ”. Ces tablettes, qui décrivent Dilmun, le paradis des hommes et de Dieu, reposent maintenant dans le silence des galeries poussiéreuses de nombreux musées.
 
  (77.0) 77:4.9 Les Sumériens connaissaient bien le premier et le second Éden, mais, malgré le grand nombre de leurs mariages avec les Adamites, ils continuèrent à considérer les habitants du jardin du nord comme une race étrangère. Orgueilleux de la culture nodite plus ancienne, les Sumériens dédaignèrent ces nouvelles perspectives de gloire en faveur de la grandeur et des traditions paradisiaques de la ville de Dilmun.
 
  (77.0) 77:4.10 4.Les Nodites et Amadonites du nord – les Vanites. Ce groupe avait surgi avant le conflit de Bablot. Ces Nodites les plus septentrionaux descendaient de ceux qui avaient cessé d’obéir à Nod et à ses successeurs pour se rallier à Van et à Amadon.
 
(77.0) 77:4.11 Quelques-uns des premiers associés de Van s’installèrent, par la suite, près des rives du lac qui porte encore son nom, et leurs traditions naquirent autour de cet endroit. Le mont Ararat devint leur montagne sacrée et prit, pour les Vanites des temps ultérieurs, une signification très analogue à celle du mont Sinaï pour les Hébreux. Il y a dix-mille ans, les Vanites ancêtres des Assyriens enseignaient que leur loi morale de sept commandements avait été donnée à Van par les Dieux sur le mont Ararat. Ils croyaient fermement que Van et son associé Amadon avaient été enlevés vivants de la planète pendant qu’ils se livraient à l’adoration au sommet de la montagne.
 
(77.0) 77:4.12 Le mont Ararat était la montagne sainte de la Mésopotamie du Nord et, comme une grande partie de vos traditions de ces anciens temps fut acquise en liaison avec l’histoire babylonienne du déluge, il n’est pas surprenant que le mont Ararat et sa région aient été imbriqués ultérieurement dans l’histoire juive de Noé et du déluge universel.
 
(77.0) 77:4.13 Environ 35 000 ans av. J.-C., Adamson visita l’un des centres les plus orientaux des anciennes colonies vanites pour y fonder son centre de civilisation.
 
5. Adamson et Ratta

(77.0) 77:5.1 Après avoir tracé les antécédents nodites des ancêtres des médians secondaires, nous devons maintenant tourner notre attention vers la moitié adamique de leurs ancêtres, car les médians secondaires sont également les petits-enfants d’Adamson, le premier-né de la race violette sur Urantia.
 
(77.0) 77:5.2 Adamson figurait dans le groupe des enfants d’Adam et d’Ève qui choisirent de rester sur terre avec leurs parents. Or le fils ainé d’Adam avait souvent entendu Van et Amadon raconter l’histoire de leur foyer dans les hautes terres du nord et, quelque temps après l’établissement du second jardin, il décida de partir à la recherche de ce pays des rêves de sa jeunesse.
 
(77.0) 77:5.3 Adamson avait alors 120 ans et avait été le père de trente-deux enfants de pur sang violet dans le premier jardin. Il voulait rester avec ses parents et les aider à établir le second jardin, mais il était profondément troublé par la perte de sa compagne et de leurs enfants, qui avaient tous choisi d’aller sur Édentia avec les autres enfants adamiques ayant préféré devenir pupilles des Très Hauts.
 
(77.0) 77:5.4 Adamson ne voulait pas abandonner ses parents sur Urantia et n’était pas enclin à fuir les épreuves et les dangers, mais il trouva que l’ambiance du second jardin était fort peu satisfaisante. Il contribua beaucoup aux activités initiales de défense et de construction, mais décida de partir pour le nord à la première occasion. Bien que son départ eût été fort amical, Adam et Ève furent très peinés de perdre leur fils ainé, de le voir se lancer dans un monde étranger et hostile d’où ils craignaient qu’il ne revînt jamais.
 
(77.0) 77:5.5 Une troupe de vingt-sept compagnons suivit Adamson vers le nord à la recherche des peuplades de son imagination d’enfance. Au bout d’un peu plus de trois ans, le groupe d’Adamson trouva réellement l’objet de son aventure et, parmi ces peuplades, Adamson découvrit une merveilleuse et belle jeune femme de vingt ans, qui se disait être la dernière descendante de sang pur de l’état-major du Prince. Cette femme, nommée Ratta, dit que ses ancêtres descendaient tous de deux membres de l’état-major déchu du Prince. Elle était la dernière de sa race et n’avait ni frères ni sœurs vivants. Elle avait à peu près décidé de ne pas se marier et de mourir sans laisser de postérité, mais elle tomba amoureuse du majestueux Adamson. Après avoir entendu l’histoire d’Éden et la manière dont les prédictions de Van et d’Amadon s’étaient effectivement réalisées, puis en écoutant le récit de la défaillance du Jardin, elle n’eut plus qu’une seule idée – épouser ce fils et héritier d’Adam. L’idée gagna rapidement Adamson et, au bout de trois mois et quelques jours, ils se marièrent.
 
(77.0) 77:5.6 Adamson et Ratta eurent une famille de soixante-sept enfants. Ils donnèrent naissance à une grande lignée de dirigeants du monde, mais firent quelque chose de plus. Rappelons que ces deux êtres étaient réellement suprahumains. Chaque fois qu’ils avaient quatre nouveaux enfants, le quatrième était d’un ordre exceptionnel. Il était souvent invisible. Jamais, dans l’histoire de la planète, une telle chose ne s’était produite. Ratta en fut profondément troublée – et devint même superstitieuse – mais Adamson connaissait bien l’existence des médians primaires et conclut qu’il se passait une chose semblable sous ses yeux. Quand vint au monde le deuxième descendant de cet ordre au comportement étrange, il décida de lui faire épouser le premier, car l’un était un garçon et l’autre une fille ; ce fut l’origine de l’ordre secondaire des médians. Presque deux-mille d’entre eux furent amenés à l’existence en moins d’un siècle avant que ce phénomène ne prît fin.
 
(77.0) 77:5.7 Adamson vécut 396 ans. Il retourna maintes fois visiter son père et sa mère. Tous les sept ans, il partait avec Ratta vers le sud pour se rendre dans le second jardin et, entretemps, les médians le tenaient au courant de ce qui concernait le bienêtre de son peuple. Durant la vie d’Adamson, ils rendirent grand service en bâtissant un centre mondial nouveau et indépendant de vérité et de droiture.
 
(77.0) 77:5.8 Durant toute leur longue vie, Adamson et Ratta eurent ainsi à leur disposition ce corps d’assistants merveilleux, qui travaillèrent avec eux à propager la vérité supérieure et à répandre des normes élevées de vie spirituelle, intellectuelle et physique. Le résultat de cet effort pour améliorer le monde ne fut jamais entièrement effacé par les régressions ultérieures.
 
(77.0) 77:5.9 Les Adamsonites entretinrent une haute culture pendant près de sept-mille ans à partir de l’époque d’Adamson et de Ratta. Plus tard, ils se mêlèrent aux Nodites et aux Andonites du voisinage et furent également inclus parmi les “ puissants hommes de jadis ”. Certains progrès de cet âge subsistèrent et devinrent une partie latente du potentiel culturel qui s’épanouit plus tard sous l’aspect de la civilisation européenne.
 
(77.0) 77:5.10 Ce centre de civilisation était situé dans la région à l’est de l’extrémité Sud de la mer Caspienne, près du Kopet Dagh. À faible hauteur sur les contreforts du Turkestan, se trouvent les vestiges de ce qui fut jadis le quartier général adamsonite de la race violette. Dans ces sites des hautes terres situés dans une ancienne et étroite ceinture fertile au pied des contreforts de la chaine du Kopet, quatre civilisations différentes, entretenues par quatre groupes distincts de descendants d’Adamson, virent le jour à des périodes diverses. Ce fut le second de ces groupes qui émigra vers l’ouest en Grèce et dans les iles de la Méditerranée. Le reste des descendants d’Adamson émigra vers le nord et l’ouest pour pénétrer en Europe avec les races mixtes de la dernière vague des Andites sortant de Mésopotamie. Ils comptèrent aussi parmi les envahisseurs andites-aryens de l’Inde.
 
6. Les médians secondaires

(77.0) 77:6.1 Alors que les médians primaires ont eu une origine presque suprahumaine, ceux de l’ordre secondaire sont les descendants de la pure souche d’Adam unie à une descendance humanisée d’ancêtres communs à ceux du corps primaire.
 
(77.0) 77:6.2 Parmi les enfants d’Adamson, il y eut exactement seize de ces étranges procréateurs des médians secondaires. Ces enfants exceptionnels étaient également divisés entre les deux sexes, et chaque couple était capable de produire un médian secondaire tous les soixante-dix jours par une technique conjuguée de liaison sexuelle et non sexuelle. Un tel phénomène n’avait jamais été possible sur terre avant cette époque et ne s’est jamais reproduit depuis lors.
 
(77.0) 77:6.3 Ces seize enfants vécurent et moururent comme des mortels du royaume (exception faite de leurs traits particuliers), mais leurs descendants, stimulés électriquement, vivent indéfiniment sans être soumis aux limitations de la chair mortelle.
 
(77.0) 77:6.4 Chacun des huit couples donna finalement naissance à 248 médians, et c’est ainsi que fut constitué le corps secondaire originel de 1 984 membres. Il y a huit sous-groupes de médians secondaires ; ceux du premier groupe sont appelés A-B-C le premier, le deuxième, le troisième, etc. ; ceux du second groupe D-E-F le premier, le deuxième, le troisième, etc. ; et ainsi de suite pour les autres groupes.
 
(77.0) 77:6.5 Après la faute d’Adam, les médians primaires retournèrent au service des administrateurs provisoires Melchizédeks ; alors que le groupe secondaire resta attaché au centre d’Adamson jusqu’à la mort de ce dernier. Trente-trois de ces médians secondaires, les chefs de leur organisation à la mort d’Adamson, essayèrent d’entrainer l’ordre tout entier au service des Melchizédeks et d’effectuer ainsi une liaison avec le corps primaire. N’ayant pas réussi à accomplir leur projet, ils abandonnèrent leurs compagnons et passèrent en bloc au service des administrateurs provisoires planétaires.
 
(77.0) 77:6.6 Après la mort d’Adamson, le reste des médians secondaires exerça une étrange influence inorganisée et sans attaches sur Urantia. À partir de ce moment-là, et jusqu’à l’époque de Machiventa Melchizédek, ils menèrent une existence irrégulière et désordonnée. Ils furent partiellement repris sous contrôle par ce Melchizédek, mais restèrent une abondante source d’ennuis jusqu’aux jours de Christ Micaël. Durant son séjour sur terre, ils prirent tous des décisions définitives sur leur destinée future, et la majorité loyale s’enrôla, alors, sous la direction des médians primaires.
 
7. Les médians rebelles

(77.0) 77:7.1 La majorité des médians primaires s’adonna au péché à l’époque de la rébellion de Lucifer. Quand on fit le compte des dégâts de la rébellion planétaire, on découvrit, parmi d’autres pertes, que 40 119 médians primaires sur les 50 000 originels s’étaient ralliés à la sécession de Caligastia.
 
(77.0) 77:7.2 Le nombre initial de médians secondaires était de 1 984. Parmi eux, 873 ne se rangèrent pas sous la direction de Micaël et furent dument internés lors du jugement planétaire d’Urantia le jour de la Pentecôte. Nul ne peut prévoir l’avenir de ces créatures déchues.
 
(77.0) 77:7.3 Les deux groupes de médians rebelles sont maintenant détenus en prison en attendant le jugement final des affaires de la rébellion systémique, mais ils accomplirent beaucoup d’actes étranges sur terre avant l’inauguration de la dispensation planétaire actuelle.
 
(77.0) 77:7.4 Ces médians déloyaux étaient capables de se révéler aux yeux des mortels dans certaines circonstances, et c’était spécialement le cas pour les associés de Belzébuth, chef des médians secondaires apostats. Il ne faut cependant pas confondre ces créatures exceptionnelles avec certains chérubins et séraphins rebelles qui vécurent aussi sur terre jusqu’à l’époque de la mort et de la résurrection du Christ. Certains écrivains de l’antiquité désignaient les médians rebelles sous le nom de mauvais esprits et de démons, et les séraphins apostats sous celui de mauvais anges.
 
(77.0) 77:7.5 Sur aucun monde, les mauvais esprits ne peuvent posséder le mental d’un mortel après qu’un Fils d’effusion du Paradis y a vécu. Par contre, avant le séjour de Christ Micaël sur Urantia – avant l’arrivée universelle des Ajusteurs de Pensée et l’effusion de l’esprit du Maitre sur toute chair – ces médians rebelles étaient effectivement capables d’influencer le mental de certains mortels inférieurs et de contrôler quelque peu leurs actes. Ils y parvenaient d’une manière très analogue à celle des médians loyaux quand ceux-ci servent efficacement à préserver le contact du mental des humains membres du corps de réserve de la destinée urantien, pendant que leur Ajusteur se détache en fait de leur personnalité pour une période de contact avec des intelligences suprahumaines.
 
(77.0) 77:7.6 Il ne s’agit pas d’une simple figure de rhétorique lorsque vos annales disent : “ Et ils Lui amenèrent toutes sortes de malades, ceux qui étaient possédés par des démons et ceux qui étaient lunatiques. ” Jésus savait et reconnaissait la différence entre la folie et la possession démoniaque, bien que ces états fussent grandement confondus dans le mental de ses contemporains.
 
(77.0) 77:7.7 Même avant la Pentecôte, nul esprit rebelle ne pouvait dominer un mental humain normal et, depuis ce jour, même le mental faible de mortels inférieurs échappe à cette possibilité. Depuis l’arrivée de l’Esprit de Vérité, quand on prétend chasser des démons, on confond une croyance à la possession démoniaque avec l’hystérie, la folie et la débilité mentale. L’effusion de Micaël a définitivement libéré tout mental humain sur Urantia du risque d’une possession démoniaque, mais il ne faudrait pas imaginer pour cela que ce risque n’existait pas dans les âges antérieurs.
 
(77.0) 77:7.8 Tout le groupe des médians rebelles est maintenant en prison par ordre des Très Hauts d’Édentia. Ils ne rôdent plus dans ce monde, à l’affut de méfaits à commettre. Indépendamment de la présence des Ajusteurs de Pensée, l’effusion de l’Esprit de Vérité sur toute chair a rendu pour toujours impossible aux esprits déloyaux, quelle que soit leur espèce ou leur nature, d’envahir, de nouveau, même le mental humain le plus débile. Depuis le jour de la Pentecôte, une chose telle que la possession démoniaque ne peut plus jamais exister.
 
8. Les médians unis

(77.0) 77:8.1 Au dernier jugement de ce monde, lorsque Micaël transféra les survivants endormis du temps, les créatures médianes furent laissées sur place pour aider au travail spirituel et semi-spirituel sur la planète. Ils opèrent maintenant comme un corps unique englobant les deux ordres et comptant 10 992 membres. Les Médians Unis d’Urantia sont maintenant gouvernés alternativement par le doyen de chaque ordre. Ce régime a prévalu depuis leur amalgamation en un seul groupe peu après la Pentecôte.
 
(77.0) 77:8.2 Les membres de l’ordre le plus ancien, ou primaire, sont généralement connus sous des numéros. On leur donne souvent des noms tels que 1-2-3 le premier, 4-5-6 le premier, et ainsi de suite. Sur Urantia, les médians adamiques sont désignés alphabétiquement pour les distinguer de l’appellation numérique des médians primaires.
 
(77.0) 77:8.3 Les êtres des deux ordres sont immatériels quant à la nourriture et à l’absorption d’énergie, mais ils partagent beaucoup de traits humains ; ils peuvent prendre plaisir à votre humour aussi bien que participer à votre culte. Quand ils sont attachés à des mortels, ils entrent dans l’esprit du travail, du repos et du jeu humains, mais les médians ne dorment pas et ne possèdent pas de pouvoirs de procréation. En un certain sens, ceux du groupe secondaire sont différenciés selon les lignes masculine et féminine, et l’on parle souvent d’eux comme de “ lui ” ou d’“ elle ”. Des couples de cet ordre travaillent fréquemment ensemble.
 
(77.0) 77:8.4 Les médians ne sont ni des hommes ni des anges, mais, par nature, les médians secondaires sont plus proches des hommes que des anges. Ils appartiennent d’une certaine manière à vos races, ce qui les rend très compréhensifs et compatissants dans leurs contacts avec les êtres humains. Ils apportent une aide inestimable aux séraphins dans leur travail en faveur des diverses races de l’humanité, et avec elles. Les deux ordres de médians sont indispensables aux séraphins qui servent de gardiens personnels aux mortels.
 
(77.0) 77:8.5 Les Médians Unis d’Urantia sont organisés pour servir avec les séraphins planétaires, selon leurs dons innés et leur habileté acquise, dans les quatre groupes suivants :
 
  (77.0) 77:8.6 1.Les messagers médians. Ils portent des noms ; ils forment un groupe peu nombreux et apportent une grande aide sur un monde évolutionnaire pour assurer des communications personnelles rapides et sures.
 
  (77.0) 77:8.7 2.Les sentinelles planétaires. Les médians sont les gardiens, les sentinelles des mondes de l’espace. Ils remplissent les importantes fonctions d’observateurs des nombreux phénomènes et types de communications qui présentent de l’intérêt pour les êtres surnaturels du royaume. Ils patrouillent le domaine spirituel invisible de la planète.
 
  (77.0) 77:8.8 3.Les personnalités de contact. Les médians sont toujours employés dans l’établissement de contacts avec les êtres mortels des mondes matériels, tels que le sujet par qui les présentes communications furent transmises. Ils sont un facteur essentiel de ces liaisons entre le niveau matériel et le niveau spirituel.
 
  (77.0) 77:8.9 4.Les aides du progrès. Ce sont les médians les plus spiritualisés. Ils sont répartis comme assistants auprès des divers ordres de séraphins qui opèrent en groupes spéciaux sur la planète.
 
(77.0) 77:8.10 Les médians diffèrent considérablement dans leurs aptitudes à établir des contacts avec les séraphins au-dessus d’eux et avec leurs cousins humains au-dessous d’eux. Par exemple, il est extrêmement difficile aux médians primaires d’établir un contact direct avec des agents matériels. Ils sont beaucoup plus proches des êtres du type angélique, et sont donc habituellement affectés à travailler avec les forces spirituelles présentes sur la planète et à leur apporter leur ministère. Ils agissent comme compagnons et guides des visiteurs célestes et des hôtes estudiantins, tandis que les créatures secondaires sont presque exclusivement attachées au ministère des êtres matériels du royaume.
 
(77.0) 77:8.11 Les 1 111 médians secondaires loyaux sont engagés dans d’importantes missions sur terre. Par comparaison avec leurs associés primaires, ils sont nettement matériels. Ils existent juste au-delà du champ de vision humain et possèdent une latitude d’adaptation suffisante pour établir à volonté un contact physique avec ce que les hommes appellent “ des objets matériels ”. Ces créatures uniques ont certains pouvoirs définis sur les choses du temps et de l’espace, y compris les animaux du royaume.
 
(77.0) 77:8.12 Beaucoup de phénomènes physiques attribués aux anges ont été accomplis par les créatures médianes secondaires. Lorsque les premiers instructeurs de l’évangile de Jésus furent jetés en prison par les ignorants chefs religieux de l’époque, un véritable “ ange du Seigneur ouvrit de nuit les portes de la prison et les conduisit dehors ”. Par contre, dans le cas de la délivrance de Pierre, après l’exécution de Jacques sur l’ordre d’Hérode, ce fut un médian secondaire qui accomplit le travail attribué à un ange.
 
(77.0) 77:8.13 Aujourd’hui, leur principal travail est celui d’invisibles associés de liaison personnelle des hommes et des femmes qui constituent le corps de réserve planétaire de la destinée. Ce fut l’œuvre de ce corps secondaire, habilement aidé par quelques membres du corps primaire, qui provoqua, sur Urantia, la coordination des personnalités et des circonstances, qui incita finalement les superviseurs planétaires célestes à prendre l’initiative de certaines requêtes ; celles-ci aboutirent à l’octroi des autorisations rendant possible la série de révélations dont le présent fascicule fait partie. Mais il y a lieu de préciser clairement que les créatures médianes ne sont pas impliquées dans les spectacles lamentables qui sont donnés sous le qualificatif général de “ spiritisme ”. Tous les médians résidant présentement sur Urantia ont un statut honorable, et aucun n’a de lien avec les phénomènes dits de “ médiumnité ”. En général, ils ne permettent pas aux humains d’être témoins de leurs activités physiques parfois nécessaires, ni de leurs autres contacts avec le monde matériel, tels que les sens humains les perçoivent.
 
9. Les citoyens permanents d’Urantia

(77.0) 77:9.1 Les médians peuvent être considérés comme le premier groupe d’habitants permanents rencontrés sur les diverses sortes de mondes dans les univers ; par opposition aux ascendeurs évolutionnaires tels que les créatures humaines et les armées angéliques. On rencontre de tels citoyens permanents à divers points de l’ascension vers le Paradis.
 
(77.0) 77:9.2 Contrairement aux ordres variés d’êtres célestes affectés au ministère d’une planète, les créatures médianes vivent sur un monde habité. Les séraphins viennent et s’en vont, mais les médians restent et resteront, et le fait d’être nés sur la planète ne les empêche pas d’y servir de ministres. Ils assurent l’unique régime continu qui harmonise et relie les administrations changeantes des armées séraphiques.
 
(77.0) 77:9.3 En tant que véritables citoyens d’Urantia, les médians portent un intérêt de parenté à la destinée de cette sphère. Ils forment une association résolue, travaillant avec persistance au progrès de leur planète natale. Leur détermination ressort de la devise de leur ordre : “ Ce que les Médians Unis entreprennent, les Médians Unis l’accomplissent. ”
 
(77.0) 77:9.4 Bien que leur aptitude à traverser les circuits énergétiques rende possible à n’importe quel médian de quitter la planète, ils se sont engagés individuellement à ne pas partir avant le jour où les autorités de l’univers les libéreront. Les médians sont fixés sur une planète jusqu’aux âges de lumière et de vie. À l’exception de 1-2-3 le premier, nul médian loyal n’est jamais parti d’Urantia.
 
(77.0) 77:9.5 1-2-3 le premier, doyen de l’ordre primaire, fut libéré de ses devoirs planétaires immédiats peu après la Pentecôte. Ce noble médian resta fermement aux côtés de Van et d’Amadon pendant les jours tragiques de la rébellion planétaire, et son commandement intrépide contribua à réduire les défections dans son ordre. Il sert à présent sur Jérusem comme membre du conseil des vingt-quatre, et il a déjà rempli une fois, depuis la Pentecôte, la fonction de gouverneur général d’Urantia.
 
(77.0) 77:9.6 Les médians sont attachés à la planète ; toutefois, de même que les mortels parlent aux voyageurs venus de loin et se renseignent ainsi sur les lieux lointains de la planète, de même les médians s’entretiennent avec des voyageurs célestes pour s’instruire de ce qui se passe dans les endroits éloignés de l’univers local. Ils deviennent ainsi familiers avec ce système et cet univers, et même avec Orvonton et ses créations sœurs, et ils se préparent de la sorte à la citoyenneté sur les niveaux supérieurs d’existence des créatures.
 
(77.0) 77:9.7 Les médians sont amenés à l’existence pleinement adultes – sans passer par une période de croissance ni de développement à partir de l’immaturité – mais ils ne cessent jamais de croitre en sagesse et en expérience. À l’instar des mortels, ils sont des créatures évolutionnaires et possèdent une culture qui est un accomplissement évolutionnaire authentique. Il y a beaucoup de grands penseurs et de puissants esprits parmi le corps des médians d’Urantia.
 
(77.0) 77:9.8 Sous un aspect plus large, la civilisation d’Urantia est la production conjointe des mortels et des médians de cette planète, et ceci reste vrai malgré la différence existant, à l’heure actuelle, entre leurs deux niveaux de culture, différence qui ne sera pas comblée avant les âges de lumière et de vie.
 
(77.0) 77:9.9 La culture des médians est le produit d’un groupe de citoyens planétaires immortels ; elle est donc relativement immunisée contre les vicissitudes temporelles qui assaillent la civilisation humaine. Les générations d’hommes oublient, mais le corps des médians se souvient, et cette mémoire est le trésor des traditions sur votre monde habité. C’est pourquoi la culture d’une planète reste toujours présente sur cette planète ; dans des circonstances appropriées, ces précieux souvenirs d’évènements passés sont mis à la disposition des hommes. C’est ainsi que l’histoire de la vie et des enseignements de Jésus a été donnée par les médians d’Urantia à leurs cousins dans la chair.
 
(77.0) 77:9.10 Les médians sont les habiles ministres qui comblent le fossé, apparu après la mort d’Adam et d’Ève, entre les affaires matérielles et les affaires spirituelles d’Urantia. Ils sont également vos frères ainés, vos camarades dans la longue lutte pour atteindre, sur Urantia, un statut ancré de lumière et de vie. Les Médians Unis forment un corps qui a été mis à l’épreuve de la rébellion ; ils joueront fidèlement leur rôle dans l’évolution planétaire jusqu’à ce que ce monde atteigne le but des âges, jusqu’au jour lointain où, en fait, la paix régnera sur terre et où, en vérité, il y aura de la bonne volonté dans le cœur des hommes.
 
(77.0) 77:9.11 À cause du précieux travail accompli par ces médians, nous avons conclu qu’ils forment une partie vraiment essentielle de l’économie spirituelle des royaumes. Sur les mondes où la rébellion n’a pas gâché les affaires planétaires, ils rendent encore plus de services aux séraphins.
 
(77.0) 77:9.12 Toute l’organisation des esprits supérieurs, des armées angéliques et des compagnons médians se consacre avec enthousiasme à réaliser le plan du Paradis pour l’ascension progressive et l’aboutissement à la perfection des mortels évolutionnaires. C’est l’un des travaux célestes de l’univers – le magnifique plan de survie consistant à faire descendre Dieu jusqu’à l’homme et ensuite, par une sorte d’association sublime, de ramener l’homme à Dieu dans une éternité de service et une divinité d’accomplissement – pour les mortels comme pour les médians.
 
(77.0) 77:9.13 [Présenté par un archange de Nébadon.]
 


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76. Le second jardin

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 76. Le second jardin

(76.0) 76:0.1 Lorsque Adam décida de quitter le premier jardin sans s’opposer aux Nodites, il ne pouvait aller vers l’ouest avec ses partisans, car les Édénites n’avaient pas de bateaux convenant à une telle aventure sur mer. Ils ne pouvaient aller vers le nord, car les Nodites du Nord étaient déjà en marche vers Éden. Ils craignaient d’aller au sud, car les collines de cette région étaient infestées de tribus hostiles. La seule voie ouverte était vers l’est ; ils s’orientèrent donc vers les régions alors plaisantes situées entre le Tigre et l’Euphrate. Beaucoup de ceux qui avaient été laissés en arrière prirent plus tard la route de l’est pour rejoindre les Adamites dans leur nouvelle demeure de la vallée.
 
(76.0) 76:0.2 Caïn et Sansa naquirent tous deux avant que la caravane adamique eût atteint sa destination entre les deux fleuves de Mésopotamie. Laotta, la mère de Sansa, mourut à la naissance de sa fille. Ève eut des couches difficiles, mais survécut grâce à sa vigueur supérieure. Elle s’attacha à Sansa, l’enfant de Laotta, et l’éleva avec Caïn. Sansa grandit et fit montre de grandes aptitudes. Elle devint la femme de Sargan, chef des races bleues nordiques, et contribua au progrès des hommes bleus de cette époque.
 
1. Les Édénites pénètrent en Mésopotamie

(76.0) 76:1.1 Il fallut presque une année entière à la caravane d’Adam pour atteindre l’Euphrate. Ils le trouvèrent en crue et campèrent près de six semaines dans les plaines de l’Ouest avant de le traverser pour pénétrer dans le pays situé entre les deux fleuves, qui allait devenir le second jardin.
 
(76.0) 76:1.2 Quand les habitants de ce territoire avaient appris que le roi et grand-prêtre du Jardin d’Éden marchait vers eux, ils avaient fui en hâte dans les montagnes de l’est. Lorsqu’Adam arriva, il trouva que tout le territoire désiré avait été évacué. C’est là, dans ce nouveau site, qu’Adam et ses aides se mirent au travail pour bâtir de nouvelles demeures et établir un nouveau centre de culture et de religion.
 
(76.0) 76:1.3 Adam savait que l’endroit était l’un des trois sites originellement sélectionnés par le comité chargé de rechercher des emplacements possibles pour le Jardin proposé par Van et Amadon. Les deux fleuves eux-mêmes formaient, à cette époque, une bonne défense naturelle. Un peu au nord du second jardin, l’Euphrate et le Tigre se rapprochaient beaucoup, de sorte qu’il suffisait de construire une muraille de quatre-vingt-dix kilomètres pour protéger le territoire vers le sud entre les fleuves.
 
(76.0) 76:1.4 Après l’installation dans le nouvel Éden, il devint nécessaire d’adopter des méthodes de vie rudimentaires ; il semblait véritablement que la terre avait été maudite. La nature suivait de nouveau son libre cours. Les Adamites étaient maintenant contraints d’arracher leur subsistance à une terre vierge et de faire face aux réalités de la vie devant les hostilités et incompatibilités naturelles de l’existence humaine. Ils avaient trouvé le premier jardin partiellement préparé pour eux, mais il leur fallut créer le second par le travail de leurs propres mains et “ à la sueur de leur front ”.
 
2. Caïn et Abel

(76.0) 76:2.1 Moins de deux ans après Caïn naquit Abel, le premier enfant d’Adam et Ève né dans le second jardin. Quand Abel eut atteint l’âge de douze ans, il décida de devenir pâtre ; Caïn avait choisi la voie de l’agriculture.
 
(76.0) 76:2.2 Or, en ces temps-là, on avait l’habitude de faire offrande au clergé de ce dont on disposait. Les pâtres apportaient des animaux de leurs troupeaux ; les fermiers, des fruits des champs. Et, selon cette coutume, Caïn et Abel faisaient également des offrandes périodiques aux prêtres. Les deux garçons avaient maintes fois débattu des mérites respectifs de leurs métiers, et Abel ne fut pas long à noter que l’on marquait de la préférence pour ses sacrifices d’animaux. C’est en vain que Caïn fit appel à la tradition du premier Éden, à l’ancienne préférence pour les fruits des champs. Abel ne voulut pas l’admettre et se gaussa de son ainé déconfit.
 
(76.0) 76:2.3 Au temps du premier Éden, Adam avait vraiment cherché à décourager les offrandes d’animaux sacrifiés, de sorte que Caïn avait un précédent pour justifier ses prétentions. Il était toutefois difficile d’organiser la vie religieuse du second Éden. Adam était harassé par mille et un détails associés au travail de construction, de défense et d’agriculture. Étant spirituellement très déprimé, il confia l’organisation du culte et de l’éducation aux collaborateurs de souche nodite qui avaient déjà occupé ces fonctions dans le premier jardin ; même dans un délai aussi bref, les prêtres nodites officiants commencèrent à revenir aux normes et aux règles des temps préadamiques.
 
(76.0) 76:2.4 Les deux garçons ne s’entendirent jamais bien, et cette affaire de sacrifices contribua encore à aviver la haine entre eux. Abel savait qu’il était le fils d’Adam et d’Ève et ne manquait jamais de faire ressortir à Caïn qu’Adam n’était pas son père. Caïn n’était pas de pure race violette, puisque son père appartenait à la race nodite croisée ultérieurement avec les hommes bleus et rouges et avec la souche andonique aborigène. Tout cela, ainsi que son hérédité naturelle belliqueuse, amena Caïn à nourrir une haine de plus en plus grande pour son jeune frère.
 
(76.0) 76:2.5 Les jeunes gens avaient respectivement dix-huit et vingt ans lorsque la querelle entre eux fut définitivement réglée. Un jour, les sarcasmes d’Abel mirent son frère combatif dans une telle fureur que Caïn, dans sa colère, se précipita sur lui et le tua.
 
(76.0) 76:2.6 L’observation de la conduite d’Abel établit la valeur du milieu et de l’éducation comme facteurs de développement du caractère. Abel avait un héritage idéal, et l’hérédité git au fond de tout caractère, mais l’influence d’une ambiance inférieure neutralisa pratiquement cet héritage magnifique. Abel fut grandement influencé, surtout dans ses premières années, par son milieu défavorable. Il serait devenu une personne entièrement différente s’il avait vécu jusqu’à vingt-cinq ou trente ans ; sa superbe hérédité se serait alors fait jour. Tandis qu’un bon milieu ne peut guère contribuer à triompher réellement des handicaps de caractère résultant d’une hérédité vile, un mauvais milieu peut très efficacement gâter une excellente hérédité, au moins durant les premières années de la vie. Un bon milieu social et une éducation convenable forment le terrain et l’atmosphère indispensables pour tirer le meilleur parti d’une bonne hérédité.
 
(76.0) 76:2.7 Les parents d’Abel connurent sa mort lorsque ses chiens ramenèrent ses troupeaux à la maison sans leur maitre. Caïn devenait rapidement pour Adam et Ève le sinistre souvenir de leur folie, et ils l’encouragèrent dans sa décision de quitter le jardin.
 
(76.0) 76:2.8 La vie de Caïn en Mésopotamie n’avait pas été franchement heureuse, parce qu’il symbolisait la faute d’une manière trop frappante. Ceux qui l’entouraient n’étaient pas méchants avec lui, mais il ne lui avait pas échappé que, dans leur subconscient, ils éprouvaient du ressentiment contre lui. Caïn ne portait pas de marque tribale et savait qu’en conséquence il serait tué par les premiers hommes des tribus voisines qui le rencontreraient. La peur et un certain remords l’amenèrent à se repentir. Caïn n’avait jamais été habité par un Ajusteur, il avait toujours bravé la discipline familiale et dédaigné la religion de son père. Il alla maintenant trouver Ève, sa mère, pour lui demander de l’aide et des directives spirituelles, et, dès qu’il rechercha sincèrement l’assistance divine, un Ajusteur vint l’habiter. Cet Ajusteur, habitant à l’intérieur et regardant à l’extérieur, donna à Caïn un net avantage de supériorité qui le classa avec la tribu d’Adam, laquelle était grandement crainte.
 
(76.0) 76:2.9 Caïn partit donc pour le pays de Nod, à l’est du second jardin. Il devint un grand chef parmi l’un des groupes du peuple de son père et accomplit, dans une certaine mesure, les prédictions de Sérapatatia, car il établit la paix durant toute sa vie entre cette division de Nodites et les Adamites. Caïn épousa Remona, sa cousine éloignée, et leur premier fils, Énoch, devint chef des Nodites élamites. Pendant des siècles, les Élamites et les Adamites continuèrent à vivre en paix.
 
3. La vie en Mésopotamie

(76.0) 76:3.1 À mesure que le temps passait dans le second jardin, les conséquences de la faute devenaient de plus en plus apparentes. Adam et Ève souffraient beaucoup d’être privés de leur ancienne demeure de beauté et de tranquillité, et de leurs enfants déportés sur Édentia. Il était vraiment pathétique d’observer ce magnifique couple réduit au statut de l’incarnation ordinaire du royaume ; mais il supportait avec grâce et courage son état diminué.
 
(76.0) 76:3.2 Adam passait sagement la majeure partie de son temps à enseigner à ses enfants et à ses associés l’administration civile, les méthodes éducatives et les pratiques religieuses. S’il n’avait pas eu cette prévoyance, un pandémonium se serait déchainé au moment de sa mort. En fait, la mort d’Adam apporta peu de changements dans la conduite des affaires de son peuple. Longtemps avant leur disparition, Adam et Ève avaient reconnu que leurs enfants et leurs partisans avaient graduellement appris à oublier leurs jours de gloire dans Éden. Pour la majorité de leurs partisans, il valait mieux oublier la grandeur d’Éden ; de la sorte, ils avaient moins de chances d’éprouver un mécontentement injustifié dans leur environnement moins heureux.
 
(76.0) 76:3.3 Les dirigeants civils des Adamites descendaient héréditairement des fils du premier jardin. Le premier fils d’Adam, Adamson (Adam ben Adam), fonda un centre secondaire de la race violette au nord du second Éden. Le deuxième fils d’Adam, Èveson, devint un chef et un administrateur magistral ; il fut le grand collaborateur de son père. Èveson ne vécut pas tout à fait aussi longtemps qu’Adam, et son fils ainé Jansad devint le successeur d’Adam à la tête des tribus adamites.
 
(76.0) 76:3.4 Les dirigeants religieux (la prêtrise) commencèrent avec Seth, le plus âgé des fils survivants d’Adam et d’Ève nés dans le second jardin. Il naquit cent-vingt-neuf ans après l’arrivée d’Adam sur Urantia. Seth se plongea dans le travail d’améliorer le statut spirituel du peuple de son père et devint le chef de la nouvelle prêtrise du second jardin. Son fils, Énos, fonda le nouvel ordre de culte, et son petit-fils, Kenan, institua le service diplomatique des missionnaires auprès des tribus environnantes, proches et lointaines.
 
(76.0) 76:3.5 Le clergé séthite fut une entreprise triple embrassant la religion, la santé et l’éducation. On enseignait aux prêtres de cet ordre à officier aux cérémonies religieuses, à servir comme médecins et inspecteurs d’hygiène, et à être professeurs dans les écoles du jardin.
 
(76.0) 76:3.6 La caravane d’Adam avait transporté les semences et les bulbes de centaines de plantes ainsi que des céréales du premier jardin jusqu’au pays situé entre les deux fleuves. Les Adamites avaient aussi amené de vastes troupeaux et quelques spécimens de tous les animaux domestiques. Cela leur valait de grands avantages sur les tribus voisines. Ils profitaient de nombreux bienfaits de la culture antérieure du Jardin originel.
 
(76.0) 76:3.7 Jusqu’au moment de quitter le premier jardin, Adam et sa famille avaient toujours vécu de fruits, de céréales et de noix. Sur la route de Mésopotamie, ils avaient pour la première fois mangé des herbes et des légumes. La consommation de la viande fut pratiquée de bonne heure dans le second jardin, mais Adam et Ève ne l’introduisirent jamais dans leur menu régulier. Adamson, Èveson et tous les enfants de la première génération du premier jardin ne devinrent pas non plus des mangeurs de viande.
 
(76.0) 76:3.8 Les Adamites dépassaient considérablement les peuplades environnantes en accomplissements culturels et en développement intellectuel. Ils produisirent le troisième alphabet et posèrent de nombreux fondements avant-coureurs de l’art, de la science et de la littérature modernes. Ici, dans les pays compris entre le Tigre et l’Euphrate, ils conservèrent les arts de l’écriture, du travail des métaux, de la poterie et du tissage. Ils élaborèrent un type d’architecture qui ne fut pas dépassé pendant des millénaires.
 
(76.0) 76:3.9 La vie de famille des hommes violets était idéale pour cette époque et cet âge. Les enfants étaient soumis à des cours de formation concernant l’agriculture, l’artisanat et l’élevage, ou alors on leur apprenait à remplir la triple charge d’un Séthite : être prêtre, médecin et enseignant.
 
(76.0) 76:3.10 Quand vous penserez aux prêtres séthites, ne confondez pas ces nobles professeurs de santé et de religion, ces vrais éducateurs aux pensées élevées, avec les clergés avilis et mercantiles des tribus ultérieures et des nations avoisinantes. Leurs concepts religieux de la Déité et de l’univers étaient élevés et plus ou moins exacts ; leurs règles hygiéniques étaient excellentes pour l’époque, et leurs méthodes d’éducation n’ont jamais été dépassées depuis lors.
 
4. La race violette

(76.0) 76:4.1 Adam et Ève furent les fondateurs de la race violette, la neuvième race humaine apparue sur Urantia. Adam et sa descendance avaient des yeux bleus, et les hommes de la race violette étaient caractérisés par un teint et des cheveux clairs (blonds, roux et châtains).
 
(76.0) 76:4.2 Ève accouchait sans douleur, ainsi que les femmes des races évolutionnaires primitives. Seules les femmes des races mixtes issues de l’union des races évolutionnaires avec les Nodites et, plus tard, avec les Adamites, éprouvaient de violentes douleurs à la naissance d’un enfant.
 
(76.0) 76:4.3 À l’instar de leurs semblables sur Jérusem, Adam et Ève tiraient leur énergie d’une double nutrition ; ils absorbaient à la fois de la nourriture et de la lumière, et en outre certaines énergies supraphysiques non révélées sur Urantia. Leurs descendants sur Urantia n’héritèrent pas de ce don parental d’absorption d’énergie et de circulation de la lumière. Ils avaient une circulation simple du type humain d’entretien par le sang. C’est à dessein qu’ils étaient mortels tout en ayant une longue vie, mais, à chaque génération successive, leur longévité diminuait et se rapprochait des normes humaines.
 
(76.0) 76:4.4 Adam et Ève et leurs enfants de la première génération n’utilisaient pas la chair des animaux comme nourriture. Ils subsistaient entièrement avec “ les fruits des arbres ”. Après la première génération, tous les descendants d’Adam commencèrent à manger des laitages, mais beaucoup d’entre eux continuèrent à suivre un régime sans viande, comme le pratiquaient de nombreuses tribus du sud avec lesquelles ils s’unirent ultérieurement. Plus tard, la plupart de ces tribus végétariennes émigrèrent vers l’est et survécurent telles qu’elles sont présentement mêlées aux peuples de l’Inde.
 
(76.0) 76:4.5 Adam et Ève avaient une vue physique et une vue spirituelle toutes deux très supérieures à celles des peuples d’aujourd’hui. Leurs sens spéciaux étaient beaucoup plus aiguisés ; ils étaient capables de voir les médians et les armées d’anges, les Melchizédeks et Caligastia, le Prince déchu qui vint plusieurs fois conférer avec son noble successeur. Pendant plus de cent ans après la défaillance, ils conservèrent leur aptitude à voir ces êtres célestes. Ces sens spéciaux étaient moins aiguisés chez leurs enfants et tendaient à diminuer avec chaque génération successive.
 
(76.0) 76:4.6 Les enfants adamiques étaient généralement habités par un Ajusteur, car ils possédaient tous une capacité indubitable de survie. Ces descendants supérieurs n’étaient pas aussi sujets à la peur que les enfants évolutionnaires. Si la peur persiste à un tel degré chez les races modernes d’Urantia, c’est parce que vos ancêtres ont reçu très peu de plasma vital d’Adam à cause de l’avortement rapide des plans d’élévation physique raciale.
 
(76.0) 76:4.7 Les cellules du corps des Fils Matériels et de leur progéniture sont beaucoup plus résistantes aux maladies que celles des êtres évolutionnaires natifs de la planète. Les cellules corporelles des races indigènes sont apparentées aux organismes vivants microscopiques, ultramicroscopiques et pathogènes du royaume. Ces faits expliquent pourquoi les peuples d’Urantia doivent fournir tant d’efforts dans la voie de la science pour résister à tant de désordres physiques. Vous résisteriez beaucoup mieux aux maladies s’il coulait dans les veines de vos races plus de sang adamique.
 
(76.0) 76:4.8 Après s’être établi dans le second jardin donnant sur l’Euphrate, Adam décida de laisser après lui le maximum possible de son plasma vital pour en faire bénéficier le monde après sa mort. C’est pourquoi Ève fut mise à la tête d’une commission de douze personnes pour l’amélioration de la race et, avant la mort d’Adam, cette commission avait choisi 1.682 femmes du type le plus évolué d’Urantia, qui furent toutes fécondées par le plasma vital adamique. À l’exception de 112, leurs enfants atteignirent tous l’âge adulte, de sorte que le monde bénéficia ainsi d’un supplément de 1.570 hommes et femmes supérieurs. Ces candidates à la maternité furent choisies dans toutes les tribus environnantes et représentaient la majorité des races de la terre, mais la plupart d’entre elles descendaient des lignées supérieures des Nodites et elles formèrent le début de la puissante race Andite. Ces enfants naquirent et furent élevés dans le milieu tribal de leurs mères respectives.
 
5. La mort d’Adam et d’Ève

(76.0) 76:5.1 Peu après l’établissement du second Éden, Adam et Ève furent dument informés que leur repentir était acceptable, qu’ils seraient cependant condamnés à subir le sort des mortels de leur monde, mais qu’ils pourraient certainement être admis aux rangs des survivants endormis d’Urantia. Ils crurent pleinement à cet évangile de résurrection et de réhabilitation que les Melchizédeks leur avaient annoncé de façon si touchante. Leur transgression avait été une erreur de jugement et non le péché d’une rébellion consciente et délibérée.
 
(76.0) 76:5.2 En tant que citoyens de Jérusem, Adam et Ève n’avaient pas d’Ajusteur de Pensée, et n’en eurent pas non plus sur Urantia durant leur séjour dans le premier jardin. Peu après leur réduction au statut mortel, ils devinrent conscients d’une nouvelle présence en eux et s’éveillèrent à la notion que le statut humain, accompagné d’un repentir sincère, avaient rendu possible à des Ajusteurs de les habiter. Le fait de savoir qu’ils étaient habités par un Ajusteur encouragea grandement Adam et Ève durant tout le reste de leur vie. Ils savaient qu’ils avaient échoué comme Fils et Fille Matériels de Satania, mais ils savaient aussi que la carrière du Paradis leur restait ouverte en tant que fils ascendeurs de l’univers.
 
(76.0) 76:5.3 Adam connaissait la résurrection dispensationnelle qui avait eu lieu simultanément avec son arrivée sur la planète, et il croyait que lui et sa compagne seraient probablement repersonnalisés en relation avec l’arrivée de l’ordre suivant de filiation. Il ne savait pas que Micaël, souverain de cet univers, devait bientôt apparaitre sur Urantia. Il s’attendait à ce que le prochain Fils à venir fût de l’ordre des Avonals. Même ainsi, ce fut toujours un réconfort pour Adam et Ève de méditer l’unique message personnel qu’ils reçurent jamais de Micaël, bien qu’il représentât pour eux quelque chose de difficile à comprendre. Parmi d’autres expressions d’amitié et de réconfort, ce message disait : “ J’ai pris en considération les circonstances de votre défaillance. Je me suis rappelé le désir de votre cœur d’être toujours fidèles à la volonté de mon Père. Vous serez rappelés de l’étreinte du sommeil mortel quand je viendrai sur Urantia, si les Fils subordonnés de mon royaume ne vous envoient pas chercher auparavant. ”
 
(76.0) 76:5.4 Ce fut un grand mystère pour Adam et Ève. Ils pouvaient comprendre, dans ce message, la promesse voilée de la possibilité d’une résurrection spéciale, ce qui les encouragea grandement, mais ils ne pouvaient saisir ce que signifiait l'allusion selon laquelle ils pourraient reposer jusqu’à l’époque d’une résurrection associée à l’apparition personnelle de Micaël sur Urantia. Le couple édénique proclama donc toujours qu’un Fils de Dieu viendrait un jour. Ils communiquèrent à ceux qu’ils aimaient la croyance, ou au moins l’espoir ardent, que le monde de leurs erreurs et de leurs chagrins pourrait être le royaume où le souverain de cet univers déciderait d’agir comme Fils d’effusion du Paradis. Cela semblait trop beau pour être vrai, mais Adam garda néanmoins l’idée qu’Urantia déchirée de luttes pourrait, après tout, devenir le monde le plus heureux du système de Satania et la planète la plus enviée de tout Nébadon.
 
(76.0) 76:5.5 Adam vécut 530 ans ; il mourut de ce que l’on peut appeler vieillesse. Son mécanisme physique finit simplement par s’user ; le processus de désagrégation gagna progressivement sur le processus de réparation, et la fin inévitable arriva. Ève était morte dix-neuf ans auparavant d’une faiblesse du cœur. Ils furent tous deux enterrés au centre du temple de service divin qui avait été construit selon leurs plans, peu après que la muraille de la colonie eut été achevée. Ce fut l’origine de la coutume d’enterrer les pieux notables, hommes et femmes, sous le dallage des lieux de culte.
 
(76.0) 76:5.6 Sous la direction des Melchizédeks, le gouvernement supramatériel d’Urantia continua, mais le contact physique direct avec les races évolutionnaires avait été rompu. Depuis les temps lointains de l’arrivée de l’état-major corporel du Prince Planétaire, en passant par l’époque de Van et d’Amadon, et jusqu’à l’arrivée d’Adam et d’Ève, des représentants physiques du gouvernement de l’univers avaient toujours été stationnés sur la planète. Mais, avec la faute adamique, ce régime prit fin après avoir duré plus de 450.000 ans. Dans les sphères spirituelles, des aides angéliques continuèrent à lutter en conjonction avec les Ajusteurs de Pensée, les deux groupes travaillant héroïquement à sauver l’individu ; mais nul plan détaillé et complet pour le bien-être du monde à longue échéance ne fut promulgué aux mortels de la terre avant l’arrivée de Machiventa Melchizédek, à l’époque d’Abraham. Avec le pouvoir, la patience et l’autorité d’un Fils de Dieu, celui-ci posa les fondements d’un nouveau relèvement et d’une réhabilitation spirituelle de la malheureuse Urantia.
 
(76.0) 76:5.7 L’infortune n’a cependant pas été le seul lot d’Urantia ; cette planète a aussi été la plus heureuse dans l’univers local de Nébadon. Les erreurs des ancêtres des Urantiens et les fautes des premiers dirigeants de ce monde ont plongé la planète dans un état de confusion désespéré encore intensifié par le mal et le péché. Les Urantiens doivent estimer entièrement bénéfique que cet arrière-plan même de ténèbres ait si fortement attiré l’attention de Micaël de Nébadon qu’il choisit cette planète comme cadre pour y révéler la personnalité aimante du Père qui est aux cieux. Ce n’est pas parce qu’Urantia avait besoin d’un Fils Créateur pour remettre en ordre ses affaires embrouillées ; c’est plutôt parce que le mal et le péché sur Urantia offraient au Fils Créateur un arrière-plan plus frappant pour révéler l’amour, la miséricorde et la patience incomparables du Père du Paradis.
 
6. La survie d’Adam et Ève

(76.0) 76:6.1 Adam et Ève entrèrent dans leur repos mortel avec une foi solide dans les assurances des Melchizédeks. Ceux-ci leur avaient promis qu’ils s’éveilleraient un jour du sommeil de la mort pour recommencer à vivre sur les mondes des maisons, mondes qui leur étaient si familiers avant leur mission dans la chair physique de la race violette sur Urantia.
 
(76.0) 76:6.2 Ils ne restèrent pas longtemps dans l’oubli du sommeil inconscient des mortels du royaume. Le troisième jour après la mort d’Adam, le surlendemain de son respectueux enterrement, Lanaforge prescrivit un appel nominal spécial des remarquables survivants de la défaillance adamique sur Urantia. Ses ordres, confirmés par le Très Haut d’Édentia en fonction et ratifiés par l’Union des Jours de Salvington agissant au nom de Micaël, furent remis à Gabriel. En conformité avec ce commandement de résurrection spéciale portant le numéro 26 de la série d’Urantia, Adam et Ève furent repersonnalisés et reconstitués dans la salle de résurrection des mondes des maisons de Satania en même temps que 1.316 de leurs compagnons de l’expérience du premier jardin. De nombreuses autres âmes loyales avaient déjà été transférées au moment de l’arrivée d’Adam sur Urantia, laquelle fut accompagnée d’un jugement dispensationnel des survivants endormis et des ascendeurs vivants qualifiés.
 
(76.0) 76:6.3 Adam et Ève passèrent rapidement par les mondes d’ascension progressive jusqu'à obtenir la citoyenneté de Jérusem. Ils redevenaient ainsi résidants de leur planète d’origine, mais cette fois-ci comme membres d’un ordre différent de personnalités de l’univers. Ils avaient quitté Jérusem comme citoyens permanents – Fils de Dieu ; ils y revenaient comme citoyens ascendants – fils de l’homme. Ils furent immédiatement attachés au service d’Urantia sur la capitale systémique, et furent, plus tard, nommés membres du conseil des vingt-quatre qui constitue présentement le corps de contrôle consultatif d’Urantia.
 
(76.0) 76:6.4 Ainsi se termine l’histoire de l’Adam et de l’Ève Planétaires d’Urantia, une histoire d’épreuves, de tragédie et de triomphe, au moins de triomphe personnel pour votre Fils et votre Fille Matériels bien intentionnés mais induits en erreur. À la fin, ce sera indubitablement aussi une histoire de triomphe ultime pour leur monde et ses habitants ballottés par la rébellion et assaillis par le mal. En résumé, Adam et Ève ont puissamment contribué à accélérer la civilisation et le progrès biologique de la race humaine. Ils laissèrent sur terre une grande culture, mais cette civilisation était trop avancée pour pouvoir survivre devant la dilution prématurée et le naufrage final de l’héritage d’Adam. Ce sont les peuples qui font une civilisation ; la civilisation ne fait pas les peuples.
 
(76.0) 76:6.5 [Présenté par Solonia, “ la voix séraphique dans le Jardin ”.]
 


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