Histoire d'Urantia

59. L’ère de la vie marine sur Urantia

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 59. L’ère de la vie marine sur Urantia

(59.0) 59:0.1 Nous estimons que l’histoire d’Urantia commença il y a environ un milliard d’années et qu’elle s’étend sur cinq ères majeures :
 
  (59.0) 59:0.2 1.L’ère de la prévie comprend les premiers 450 millions d’années, à peu près depuis le moment où la planète atteignit sa taille actuelle jusqu’au moment de l’établissement de la vie. Vos savants appellent cette période archéozoïque.
 
  (59.0) 59:0.3 2.L’ère de l’aurore de la vie s’étend ensuite sur 150 millions d’années. Cette époque se place entre l’âge précédent, âge de la prévie ou des cataclysmes, et la période suivante de vie marine plus hautement développée. Cette ère est connue de vos chercheurs sous le nom de protérozoïque.
 
  (59.0) 59:0.4 3.L’ère de la vie marine couvre les 250 millions d’années suivantes ; elle vous est surtout connue sous le nom de paléozoïque.
 
  (59.0) 59:0.5 4.L’ère de la vie terrestre primitive s’étend sur les 100 millions d’années suivantes et s’appelle mésozoïque.
 
  (59.0) 59:0.6 5.L’ère des mammifères occupe les derniers 50 millions d’années. Ces temps récents sont connus sous le nom de cénozoïques.
 
(59.0) 59:0.7 L’ère de la vie marine couvre donc environ un quart de l’histoire de votre planète. On peut la subdiviser en six longues périodes, caractérisées chacune par certains développements bien définis, tant dans les domaines géologiques que biologiques.
 
(59.0) 59:0.8 Au moment où commence cette ère, les fonds marins, les grandes plateformes continentales et les nombreux bassins littoraux peu profonds sont couverts d’une végétation prolifique. Les formes primitives les plus simples de la vie animale se sont déjà développées à partir des organismes végétaux précédents, et les organismes animaux primitifs ont progressivement fait leur chemin le long des rivages étendus des différentes masses continentales jusqu’à ce que les nombreuses mers intérieures fourmillent de vie marine primitive. Fort peu de ces organismes primitifs avaient des coquilles, très peu ont donc été conservés par fossilisation. Néanmoins, la scène était prête pour les premiers chapitres du grand “ livre de pierre ” consacré à la préservation des annales de la vie, que les âges suivants rédigeront si méthodiquement.
 
(59.0) 59:0.9 Le continent de l’Amérique du Nord possède de merveilleuses richesses en dépôts fossiles couvrant toute l’ère de la vie marine. Les premières et plus anciennes couches sont séparées des dernières strates de la période précédente par de grands dépôts dus à l’érosion, qui divisent nettement ces deux stades du développement planétaire.
 
1. La vie marine primitive dans les mers peu profondes. L'âge des trilobites

(59.0) 59:1.1 À l’aube de cette période, la surface terrestre jouit d’un calme relatif, et la vie est confinée dans les différentes mers intérieures et le long des rivages océaniques ; pour le moment, aucune forme d’organisme terrestre n’est encore apparue. Les animaux marins primitifs sont bien établis et prêts pour le prochain développement évolutionnaire. Les amibes, qui avaient fait leur apparition vers la fin de la période de transition précédente, sont des survivants typiques de ce stade initial de la vie animale.
 
(59.0) 59:1.2 Il y a 400 millions d’années, la vie marine, tant végétale qu’animale, est assez bien répartie sur l’ensemble du monde. Le climat mondial se réchauffe légèrement et devient plus régulier. Il se produit une inondation générale des rivages des différents continents, en particulier de l’Amérique du Nord et du Sud. De nouveaux océans apparaissent et les masses d’eau plus anciennes s’agrandissent considérablement.
 
(59.0) 59:1.3 Pour la première fois, la végétation monte en rampant sur la terre ferme, et son adaptation à un habitat non marin y fait bientôt des progrès considérables.
 
(59.0) 59:1.4 Soudain, et sans gradation ancestrale, les premiers animaux multicellulaires font leur apparition. Les trilobites sont apparus et, pendant des âges, ils dominent les mers. Du point de vue de la vie marine, c’est l’âge des trilobites.
 
(59.0) 59:1.5 Vers la fin de cette période, une grande partie de l’Amérique du Nord et de l’Europe émergea de la mer. La croute terrestre était temporairement stabilisée ; des montagnes, ou plutôt des hautes terres, surgirent le long des côtes de l’Atlantique et du Pacifique, dans les Antilles et dans le Sud de l’Europe. Toute la région des Caraïbes se trouva considérablement exhaussée.
 
(59.0) 59:1.6 Il y a 390 millions d’années, les continents se dressaient toujours. On peut trouver, dans certaines parties de l’Est et de l’Ouest de l’Amérique et de l’Europe occidentale, les strates rocheuses déposées à cette époque ; ce sont les plus anciennes roches contenant des fossiles de trilobites. Ces roches fossilifères se déposèrent dans les longs et nombreux bras de mer qui s’enfonçaient profondément à l’intérieur des masses continentales.
 
(59.0) 59:1.7 Au bout de quelques millions d’années, l’océan Pacifique commença à envahir les continents américains. L’affaissement des terres fut principalement causé par une adaptation de la croute, bien que l’expansion latérale des terres, ou glissement continental, ait également joué son rôle.
 
(59.0) 59:1.8 Il y a 380 millions d’années, l’Asie s’affaissait, tandis que tous les autres continents subissaient une émergence de courte durée. Au cours du progrès de cette époque, l’océan Atlantique, nouvellement apparu, fit de grandes incursions sur tous les littoraux avoisinants. L’Atlantique Nord, ou mers arctiques, était alors relié aux eaux du Golfe méridional. Lorsque cette mer du Sud pénétra dans la cuvette Appalachienne, ses vagues s’écrasèrent à l’est contre des montagnes aussi hautes que les Alpes ; mais en général les continents étaient formés de basses terres sans intérêt, totalement dépourvues de beauté naturelle.
 
(59.0) 59:1.9 Les dépôts sédimentaires de ces âges sont de quatre sortes :
 
  (59.0) 59:1.10 1.Des conglomérats – matériaux déposés près du littoral.
 
  (59.0) 59:1.11 2.Des grès – déposés dans des eaux peu profondes dont les vagues étaient pourtant assez fortes pour empêcher la boue de se déposer.
 
  (59.0) 59:1.12 3.Des schistes – déposés dans des eaux plus profondes et plus calmes.
 
  (59.0) 59:1.13 4.Des calcaires – comprenant les dépôts de coquilles de trilobites en eau profonde.
 
(59.0) 59:1.14 Les fossiles de trilobites de cette époque présentent à la fois une certaine uniformité fondamentale et des variantes bien marquées. Les animaux primitifs qui évoluèrent à partir des trois implantations originelles de vie étaient caractéristiques ; ceux qui apparurent dans l’hémisphère occidental étaient légèrement différents de ceux du groupe eurasien et du type australasien ou australien-antarctique.
 
(59.0) 59:1.15 Il y a 370 millions d’années se produisit la grande inondation qui submergea presque entièrement l’Amérique du Nord et du Sud, et fut suivie par l’effondrement de l’Afrique et de l’Australie. Seules, certaines parties de l’Amérique du Nord émergeaient de ces mers cambriennes peu profondes. Cinq-millions d’années plus tard, les mers se retiraient devant l’élévation des terres émergentes. Aucun de ces phénomènes d’affaissement et d’élévation des terres ne fut spectaculaire, car ils s’effectuèrent lentement au cours de millions d’années.
 
(59.0) 59:1.16 Les couches fossilifères de cette époque, contenant des trilobites, affleurent çà et là dans tous les continents, sauf en Asie centrale. Ces roches sont horizontales dans beaucoup de régions, mais, dans les montagnes, elles sont inclinées et tordues du fait de la pression et du plissement. En bien des endroits, cette pression a modifié le caractère originel des dépôts. Le grès a été transformé en quartz, les schistes changés en ardoise et le calcaire converti en marbre.
 
(59.0) 59:1.17 Il y a 360 millions d’années, la terre continuait à s’élever. L’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud étaient nettement au-dessus de l’eau. L’Europe occidentale et les Iles Britanniques étaient en train d’émerger, à l’exception de quelques parties du pays de Galles qui étaient profondément immergées. Il n’y eut pas de grandes couches de glace pendant ces époques. Les dépôts présumés glaciaires, dont l’apparition est liée à ces couches en Europe, en Afrique, en Chine et en Australie, sont dus à des glaciers de montagne isolés ou à des déplacements de débris glaciaires d’origine plus récente. Le climat mondial était océanique et non continental. Les mers équatoriales étaient plus chaudes qu’aujourd’hui et s’étendaient vers le nord par-dessus l’Amérique du Nord jusqu’aux régions polaires. Le Gulf Stream parcourait la partie centrale de l’Amérique du Nord et déviait vers l’est pour baigner et réchauffer les rives du Groenland, faisant de ce continent, aujourd’hui couvert d’un manteau de glace, un véritable paradis tropical.
 
(59.0) 59:1.18 La vie marine était presque uniforme sur l’ensemble du monde et consistait en algues, en organismes unicellulaires, en éponges simples, en trilobites et autres crustacés – crevettes, crabes et homards. Trois-mille variétés de brachiopodes, dont deux-cents seulement ont survécu, apparurent à la fin de cette période. Ces animaux représentent une variété de la vie primitive qui est parvenue jusqu’à l’époque actuelle pratiquement sans changement.
 
(59.0) 59:1.19 Mais les trilobites dominaient parmi les créatures vivantes. C’étaient des animaux sexués existant sous de nombreuses formes ; mauvais nageurs, ils flottaient paresseusement dans l’eau ou rampaient le long des fonds marins ; ils s’enroulaient pour se protéger contre les attaques de leurs ennemis apparus plus tardivement. Ils atteignaient une longueur de cinq à trente centimètres et se divisèrent en quatre groupes distincts : carnivores, herbivores, omnivores et “ mangeurs de boue ”. La faculté qu’avaient ces derniers de se nourrir en grande partie de matières inorganiques – ils furent les derniers animaux multicellulaires à la posséder – explique leur multiplication et leur longue survie.
 
(59.0) 59:1.20 Tel était le tableau biogéologique d’Urantia à la fin de cette longue période de l’histoire du monde qui embrasse cinquante-millions d’années et qui est appelée cambrienne par vos géologues.
 
2. Le stade de la première inondation des continents. L'âge des invertébrés

(59.0) 59:2.1 Les phénomènes périodiques d’élévation et d’affaissement du sol qui caractérisèrent cette époque se produisirent tous progressivement et sans rien de spectaculaire ; l’activité volcanique concomitante étant infime ou nulle. Pendant toutes ces élévations et dépressions successives, le continent-mère asiatique ne partagea pas complètement le sort des autres masses terrestres. Il subit de nombreuses inondations, s’affaissa dans une direction puis dans une autre, plus particulièrement au cours de son histoire primitive, mais il ne présente pas les dépôts rocheux uniformes que l’on peut découvrir sur les autres continents. Durant les âges récents, l’Asie a été la plus stable de toutes les masses continentales.
 
(59.0) 59:2.2 Il y a 350 millions d’années commença la grande période d’inondation de tous les continents, sauf de l’Asie centrale. Les masses terrestres furent recouvertes à maintes reprises par les eaux ; seules les hautes terres littorales demeurèrent au-dessus de ces mers intérieures oscillantes peu profondes, mais très étendues. Trois inondations majeures marquèrent cette période, mais, avant sa fin, les continents surgirent de nouveau, l’émergence terrestre totale dépassant de quinze pour cent celle qui existe actuellement. La région des Caraïbes était très élevée. Cette période ne se discerne pas très bien en Europe du fait que les fluctuations terrestres y furent moindres, tandis que l’activité volcanique y était plus continue.
 
(59.0) 59:2.3 Il y a 340 millions d’années se produisit un autre affaissement important des terres, sauf en Asie et en Australie. Les eaux des différents océans du monde subirent un brassage général. Ce fut un grand âge de dépôts calcaires, dont une grande partie provenait d’algues sécrétant de la chaux.
 
(59.0) 59:2.4 Quelques millions d’années plus tard, de vastes portions des continents américains et de l’Europe commencèrent à émerger des eaux. Dans l’hémisphère occidental, seul un bras de l’océan Pacifique subsista au-dessus du Mexique et de la région des montagnes Rocheuses actuelles, mais, vers la fin de cette époque, les côtes de l’Atlantique et du Pacifique recommencèrent à s’affaisser.
 
(59.0) 59:2.5 L’époque d’il y a 330 millions d’années marque le commencement d’une période de calme relatif sur l’ensemble du monde, avec, de nouveau, beaucoup de terres au-dessus des eaux. La seule exception à ce règne de calme terrestre fut l’éruption du grand volcan de l’Amérique du Nord à l’Est du Kentucky, une des plus grandes manifestations volcaniques isolées que la Terre ait jamais connues. Les cendres de ce volcan couvrirent une surface de mille-trois-cents kilomètres carrés sur une profondeur de cinq à six mètres.
 
(59.0) 59:2.6 Il y a 320 millions d’années se produisit la troisième inondation majeure de cette période. Les eaux couvrirent toutes les terres submergées par le précédent déluge et s’étendirent plus loin dans beaucoup de directions sur l’ensemble de l’Amérique et de l’Europe. L’Est de l’Amérique du Nord et l’Europe occidentale se trouvèrent sous 3 000 à 4 500 mètres d’eau.
 
(59.0) 59:2.7 Il y a 310 millions d’années, les masses continentales du monde étaient de nouveau bien surélevées, à l’exception des parties méridionales de l’Amérique du Nord. Le Mexique émergea, créant le golfe des Antilles qui a toujours conservé sa forme depuis lors.
 
(59.0) 59:2.8 La vie continue d’évoluer pendant cette période. Une fois de plus, le monde est calme et relativement paisible ; le climat reste doux et uniforme ; les plantes terrestres gagnent des zones de plus en plus éloignées du littoral. Les modèles de vie sont bien développés, quoique l’on trouve peu de fossiles végétaux de cette époque.
 
(59.0) 59:2.9 Ce fut le grand âge de l’évolution des organismes animaux individuels, bien que de nombreux changements fondamentaux, tels que la transition de la plante à l’animal, se fussent produits auparavant. La faune marine se développa au point que tous les types de vie inférieurs aux vertébrés furent représentés parmi les fossiles des roches déposées à cette époque. Mais tous ces animaux étaient des organismes marins. Nul animal terrestre n’était encore apparu, sauf quelques types de vers qui fouissaient le sol le long des côtes maritimes ; les plantes terrestres n’avaient pas non plus couvert les continents. Il y avait encore trop de gaz carbonique dans l’atmosphère pour permettre l’existence des respirateurs d’air. Fondamentalement, tous les animaux, sauf quelques-uns des plus primitifs, dépendent directement ou indirectement de la vie végétale pour leur existence.
 
(59.0) 59:2.10 Les trilobites prédominaient encore. Ces petits animaux existaient sous des dizaines de milliers de types et furent les prédécesseurs des crustacés modernes. Certains trilobites avaient entre vingt-cinq et quatre-mille petits yeux ou œillets minuscules, et d’autres avaient des yeux rudimentaires. À la fin de cette période, les trilobites partageaient la domination des mers avec plusieurs autres formes de la vie invertébrée, mais ils disparurent totalement au commencement de la période suivante.
 
(59.0) 59:2.11 Les algues sécrétant de la chaux étaient largement répandues. Il existait des milliers d’espèces des ancêtres primitifs des coraux. Les vers de mer étaient abondants et il y avait de nombreuses variétés de méduses désormais éteintes. Les coraux et les types ultérieurs d’éponges évoluèrent. Les céphalopodes étaient bien développés ; leurs survivants sont les modernes nautiles flambés, poulpes, seiches et calmars.
 
(59.0) 59:2.12 Il existait de nombreuses variétés d’animaux à coquilles, mais leurs coques ne leur étaient pas aussi nécessaires pour se défendre que dans les âges suivants. Les gastéropodes étaient présents dans les eaux des mers anciennes ; ils comprenaient des univalves foreurs, des bigorneaux et des escargots. Les gastéropodes bivalves ont traversé, pratiquement sans changement, les millions d’années qui nous séparent de cette époque et comprennent les moules, palourdes, huitres et pétoncles. Les organismes à coquille et à valve évoluèrent également, et ces brachiopodes vécurent dans ces mers anciennes à peu près sous la même forme qu’aujourd’hui ; leur valve était même munie de charnières, de dentelures et d’autres sortes de dispositifs protecteurs.
 
(59.0) 59:2.13 Ainsi se termine l’histoire évolutionnaire de la deuxième grande période de la vie marine connue de vos géologues sous le nom d’ordovicienne.
 
3. Le stade de la deuxième grande inondation. La période du corail - l'âge des brachiopodes.

(59.0) 59:3.1 Il y a 300 millions d’années commença une autre grande période de submersion des terres. La progression des mers siluriennes anciennes vers le nord et vers le sud se préparait à engloutir la majeure partie de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Les terres n’étaient pas très élevées au-dessus du niveau de la mer, si bien qu’il ne se produisit pas de dépôts importants près des rivages. Les mers fourmillaient d’animaux à coquilles calcaires, et la chute de ces coquilles sur le fond de la mer provoqua l’accumulation progressive de couches de calcaire très épaisses. Ce fut le premier dépôt calcaire largement répandu ; il couvre pratiquement l’Europe et l’Amérique du Nord tout entières, mais n’apparait qu’en peu d’endroits à la surface du sol. L’épaisseur moyenne de cette couche rocheuse ancienne est environ trois-cents mètres, mais, en beaucoup d’endroits, ces dépôts ont été grandement déformés depuis lors par des renversements, des soulèvements et des failles, et beaucoup ont été transformés en quartz, en schiste et en marbre.
 
(59.0) 59:3.2 On ne trouve ni roches ignées ni laves dans les couches rocheuses de cette période, à l’exception de celles des grands volcans du Sud de l’Europe et de l’Est du Maine, et des coulées de lave du Québec. L’activité volcanique était en grande partie terminée. Ce fut l’apogée des grands dépôts marins, et il ne se forma que très peu de chaines de montagnes.
 
(59.0) 59:3.3 Il y a 290 millions d’années, les mers s’étaient largement retirées des continents, et les fonds des océans environnants étaient en train de s’affaisser. Les masses continentales changèrent peu, avant d’être de nouveau submergées. Les premiers plissements montagneux commençaient sur tous les continents ; les plus grands soulèvements de la croute furent alors les Himalayas en Asie et les grandes montagnes calédoniennes s’étendant de l’Irlande au Spitzberg par l’Écosse.
 
(59.0) 59:3.4 C’est dans les dépôts de cet âge que se trouve la majeure partie du gaz, du pétrole, du zinc et du plomb ; le gaz et le pétrole dérivent des énormes accumulations de matériaux végétaux et animaux qui furent déposés au moment de la précédente submersion terrestre, tandis que les dépôts de minerais représentent la sédimentation de masses d’eau stagnantes. Beaucoup de dépôts de sel gemme datent de cette époque.
 
(59.0) 59:3.5 Les trilobites déclinaient rapidement ; le centre de la scène fut occupé par de plus gros mollusques, les céphalopodes. Ces animaux atteignirent cinq mètres de long sur trente centimètres de diamètre et devinrent les maitres des mers. Cette espèce d’animaux apparut soudainement et domina la vie marine.
 
(59.0) 59:3.6 La grande activité volcanique de cet âge eut lieu dans le secteur européen. Depuis des millions et des millions d’années, il ne s’était pas produit d’éruptions volcaniques aussi violentes et aussi étendues que celles qui eurent alors lieu autour de la fosse méditerranéenne, et particulièrement au voisinage des Iles Britanniques. La coulée de lave sur la région des Iles Britanniques apparait aujourd’hui sous forme de couches alternées de lave et de roches d’une épaisseur de huit-mille mètres. Ces roches furent déposées par les coulées de lave intermittentes qui s’étalèrent sur un lit marin peu profond et se mêlèrent ainsi aux dépôts rocheux ; le tout fut ensuite soulevé à une grande altitude au-dessus de la mer. De violents tremblements de terre se produisirent dans le Nord de l’Europe, particulièrement en Écosse.
 
(59.0) 59:3.7 Le climat océanique restait doux et uniforme ; les mers chaudes baignaient les rives des terres polaires. On peut trouver dans leurs dépôts jusqu’au pôle Nord des fossiles des brachiopodes et autres spécimens de vie marine. Gastéropodes, brachiopodes, éponges et coraux bâtisseurs de récifs continuèrent à se multiplier.
 
(59.0) 59:3.8 La fin de cette époque est témoin de la deuxième avancée des mers siluriennes et d’un nouveau brassage des eaux océaniques du Nord et du Sud. Les céphalopodes dominent la vie marine, tandis que des formes de vie associées se développent et se différencient progressivement.
 
(59.0) 59:3.9 Il y a 280 millions d’années, les continents avaient largement émergé de la deuxième inondation silurienne. Les dépôts rocheux datant de cette submersion sont connus en Amérique du Nord sous le nom de calcaires du Niagara, parce que le Niagara coule maintenant sur une couche de cette roche. Celle-ci s’étend des montagnes de l’Est à la vallée du Mississippi, mais pas plus loin vers l’ouest, sauf au sud. Plusieurs couches recouvrent le Canada, des portions de l’Amérique du Sud, l’Australie et la majeure partie de l’Europe ; l’épaisseur moyenne de cette série de couches du Niagara est d’environ deux-cents mètres. On trouve, dans beaucoup de régions, juste au-dessus du dépôt de type Niagara, des amas de conglomérats, de schiste et de sel gemme. Ces accumulations sont dues à des affaissements secondaires. Le sel se fixa dans de grandes lagunes alternativement ouvertes sur la mer, puis coupées de la mer, si bien que l’évaporation laissa des dépôts de sel avec d’autres matières qui étaient en solution dans l’eau. Dans certaines régions, les couches de sel gemme atteignent vingt mètres d’épaisseur.
 
(59.0) 59:3.10 Le climat est doux et régulier, et des fossiles marins se déposent dans les régions arctiques. Mais, à la fin de cette époque, les mers sont tellement salées qu’il y subsiste peu de vie.
 
(59.0) 59:3.11 Vers la fin de la submersion silurienne finale, les échinodermes - les lis de pierre - se multiplient rapidement ainsi qu’en témoignent les dépôts de calcaire crinoïde. Les trilobites ont presque disparu et les mollusques sont toujours les rois des mers. La formation de récifs coralliens s’accroit fortement. Au cours de cet âge, les scorpions d’eau primitifs se développent pour la première fois dans les sites les plus favorables. Peu après, et soudain, les véritables scorpions – respirant réellement de l’air – font leur apparition.
 
(59.0) 59:3.12 Ces développements terminent la troisième période de vie marine, qui couvre vingt-cinq-millions d’années et que vos chercheurs appellent silurienne.
 
4. Le stade de la grande émergence des terres. La période de la vie végétale terrestre. L'âge des poissons

(59.0) 59:4.1 Au cours du combat séculaire entre la terre et l’eau, les mers ont été relativement victorieuses pendant de longues périodes, mais l’heure de la victoire des terres est toute proche. Les dérives continentales qui se sont produites jusque-là, ont presque toujours laissé toutes les terres du monde réunies par de minces isthmes et d’étroits ponts de terre.
 
(59.0) 59:4.2 Quand la terre émerge de la dernière inondation silurienne, une importante période du développement du monde et de l’évolution de la vie prend fin. C’est l’aurore d’un nouvel âge sur terre. Le paysage nu et sans attrait des temps passés commence à se couvrir d’une verdure luxuriante, et les premières grandes forêts magnifiques sont sur le point d’apparaitre.
 
(59.0) 59:4.3 La vie marine de cet âge était très variée en raison de la ségrégation primitive des espèces, mais tous ces différents types devaient ultérieurement s’associer et s’entremêler librement. Les brachiopodes atteignirent rapidement leur apogée, puis les arthropodes leur succédèrent et enfin les bernacles firent leur première apparition ; mais l’évènement capital fut l’apparition soudaine de la famille des poissons. Cette époque devint l’âge des poissons, période de l’histoire du monde caractérisée par les types d’animaux vertébrés.
 
(59.0) 59:4.4 Il y a 270 millions d’années, tous les continents émergeaient nettement de la mer. Depuis des millions et des millions d’années, il n’y avait pas eu simultanément autant de terres au-dessus de l’eau ; ce fut l’une des plus grandes époques d’émergence des terres dans l’histoire d’Urantia.
 
(59.0) 59:4.5 Cinq-millions d’années plus tard, les terres de l’Amérique du Nord et du Sud, de l’Europe, de l’Afrique, de l’Asie du Nord et de l’Australie, furent inondées pendant une courte durée, la submersion de l’Amérique du Nord étant presque complète de temps à autre. Les couches calcaires qui en résultèrent ont des épaisseurs variant de cent-cinquante à quinze-cents mètres. Les différentes mers dévoniennes s’étendirent d’abord dans une direction, puis dans une autre, de sorte que l’immense mer intérieure arctique de l’Amérique du Nord trouva un débouché sur l’océan Pacifique à travers la Californie du Nord.
 
(59.0) 59:4.6 Il y a 260 millions d’années, vers la fin de cette époque d’affaissement terrestre, l’Amérique du Nord était partiellement recouverte par des mers communiquant simultanément avec les eaux du Pacifique, de l’Atlantique, de l’océan Arctique et du golfe du Mexique. Les dépôts de ces stades plus récents de la première inondation dévonienne ont une épaisseur moyenne d’environ trois-cents mètres. Les récifs coralliens caractéristiques de cette époque indiquent que les mers intérieures étaient limpides et peu profondes. Ces dépôts coralliens apparaissent sur les berges de la rivière Ohio près de Louisville (Kentucky) et ont environ trente mètres d’épaisseur ; ils contiennent plus de deux-cents variétés de coraux. Ces formations coralliennes s’étendent à travers le Canada et le Nord de l’Europe jusqu’aux régions arctiques.
 
(59.0) 59:4.7 Après ces submersions, une grande partie du littoral fut considérablement exhaussée, si bien que les dépôts primitifs furent recouverts de boue ou de schiste. Il existe également une couche de grès rouge caractéristique de l’une des sédimentations dévoniennes ; cette couche rouge s’étend sur une grande partie de la surface de la Terre ; on la trouve en Amérique du Nord et du Sud, en Europe, en Russie, en Chine, en Afrique et en Australie. Ces dépôts rouges évoquent des conditions climatiques arides ou semi-arides, mais le climat de cette époque resta doux et régulier.
 
(59.0) 59:4.8 Tout au long de cette période, les terres situées au sud-est de l’ile de Cincinnati restèrent nettement au-dessus de l’eau. Mais une très grande partie de l’Europe occidentale, comprenant les iles Britanniques, fut submergée. Au pays de Galles, en Allemagne et en différents endroits de l’Europe, les roches dévoniennes ont 6 000 mètres d’épaisseur.
 
(59.0) 59:4.9 Il y a 250 millions d’années se situe l’une des étapes les plus importantes de l’évolution préhumaine : l’apparition de la famille des poissons, des vertébrés.
 
(59.0) 59:4.10 Les arthropodes, ou crustacés, furent les ancêtres des premiers vertébrés. Les précurseurs de la famille des poissons furent deux ancêtres arthropodes modifiés ; l’un avait un long corps reliant la tête et la queue, et l’autre était un prépoisson sans arête dorsale ni mâchoires. Mais ces types préliminaires furent rapidement détruits quand les poissons, premiers vertébrés du monde animal, apparurent soudainement venant du nord.
 
(59.0) 59:4.11 Beaucoup des plus grands poissons proprement dits appartiennent à cet âge ; quelques variétés pourvues de dents avaient de huit à dix mètres de long. Les requins d’aujourd’hui sont les survivants de ces espèces anciennes. Les poissons pulmonés et cuirassés atteignirent l’apogée de leur évolution et, avant la fin de cette époque, les poissons s’étaient adaptés à la vie en eau douce et en eau salée.
 
(59.0) 59:4.12 On trouve de véritables lits osseux de squelettes et de dents de poissons dans les dépôts accumulés vers la fin de cette période ; de riches couches fossiles sont situées le long de la côte de Californie, du fait que beaucoup de baies abritées de l’océan Pacifique s’enfonçaient dans les terres de cette région.
 
(59.0) 59:4.13 La terre était rapidement envahie par les nouveaux genres de végétation terrestre. Jusque-là, peu de plantes poussaient sur terre, sauf au bord de l’eau. La prolifique famille des fougères apparut alors soudainement et se répandit très vite à la surface des terres en cours d’élévation rapide dans toutes les parties du monde. Des types d’arbres dont le tronc avait soixante centimètres de diamètre et douze mètres de hauteur se développèrent bientôt ; plus tard, les feuilles évoluèrent, mais les variétés primitives n’avaient qu’un feuillage rudimentaire. Il y avait aussi beaucoup de plantes plus petites, mais leurs fossiles sont introuvables, car ces plantes furent généralement détruites par des bactéries, apparues précédemment.
 
(59.0) 59:4.14 Les continents s’élevaient, et l’Amérique du Nord fut reliée à l’Europe par des ponts terrestres s’étendant jusqu’au Groenland. Aujourd’hui, les restes des plantes terrestres primitives sont conservés sous le manteau de glace du Groenland.
 
(59.0) 59:4.15 Il y a 240 millions d’années, certaines parties des terres de l’Europe et des deux Amériques commencèrent à s’affaisser. Cet effondrement marqua l’apparition de la dernière et la moins étendue des inondations dévoniennes. Les mers arctiques se déplacèrent de nouveau vers le sud et envahirent une grande partie de l’Amérique du Nord ; l’Atlantique inonda une large portion de l’Europe et de l’Asie occidentale, tandis que le Pacifique Sud recouvrait la majeure partie de l’Inde. Cette inondation fut aussi lente à apparaitre qu’à se retirer. Les monts Catskill, qui longent la rive occidentale du fleuve Hudson, sont un des plus grands monuments géologiques de cette époque que l’on puisse trouver à la surface de l’Amérique du Nord.
 
(59.0) 59:4.16 Il y a 230 millions d’années, les mers continuaient à se retirer. Une grande partie de l’Amérique du Nord était au-dessus de l’eau et une violente activité volcanique se produisit dans la région du Saint-Laurent. Le Mont-Royal, à Montréal, est le neck érodé de l’un de ces volcans. Les dépôts de toute cette époque sont nettement visibles dans les Appalaches en Amérique du Nord, à l’endroit où la rivière Susquehanna a taillé une vallée qui met à nu ces couches successives dépassant 4 000 mètres d’épaisseur.
 
(59.0) 59:4.17 L’élévation des continents se poursuivait et l’atmosphère s’enrichissait en oxygène. La terre était recouverte d’immenses étendues de fougères de trente mètres de haut et de forêts d’arbres particuliers à cette époque, forêts silencieuses où l’on n’entendait pas le moindre bruit, pas même le bruissement d’une feuille, car ces arbres n’avaient pas de feuilles.
 
(59.0) 59:4.18 Ainsi se termina l’une des plus longues périodes de l’évolution de la vie marine, l’âge des poissons. Cette époque de l’histoire du monde dura presque cinquante-millions d’années ; vos chercheurs la connaissent sous le nom de dévonienne.
 
5. Le stade de dérive de la croute terrestre. La période carbonifère des forêts de fougères. L'âge des grenouilles

(59.0) 59:5.1 L’apparition des poissons, au cours de la période précédente, marque le point culminant de l’évolution de la vie marine ; à partir de là, l’évolution de la vie terrestre devient de plus en plus importante. Cette période s’ouvre dans des conditions presque idéales pour l’apparition des premiers animaux terrestres.
 
(59.0) 59:5.2 Il y a 220 millions d’années, beaucoup de zones continentales, dont la majeure partie de l’Amérique du Nord, se trouvaient au-dessus des eaux. La terre était envahie d’une végétation luxuriante ; ce fut véritablement l’âge des fougères. Il y avait encore du gaz carbonique dans l’atmosphère, mais en moindre proportion.
 
(59.0) 59:5.3 Peu de temps après, la portion centrale de l’Amérique du Nord fut inondée, ce qui créa deux vastes mers intérieures. Les hautes terres des côtes de l’Atlantique et du Pacifique étaient situées juste au-delà du littoral actuel. Ces deux mers se rejoignirent bientôt, mêlant leurs différentes formes de vie. La réunion de leurs faunes marines marqua le commencement du rapide déclin mondial de la vie marine et le début de la période suivante de vie terrestre.
 
(59.0) 59:5.4 Il y a 210 millions d’années, les eaux chaudes des mers arctiques couvraient la majeure partie de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Les eaux polaires antarctiques inondaient l’Amérique du Sud et l’Australie, tandis que l’Afrique et l’Asie étaient considérablement surélevées.
 
(59.0) 59:5.5 Quand les mers atteignirent leur niveau maximum, un nouveau développement évolutionnaire se produisit soudain. Brusquement, les premiers animaux terrestres apparurent. Il y en eut de nombreuses espèces capables de vivre sur la terre ou dans l’eau. Ces amphibiens respirant de l’air se développèrent à partir des arthropodes, dont les vessies natatoires s’étaient transformées en poumons.
 
(59.0) 59:5.6 Des escargots, des scorpions et des grenouilles sortirent des eaux marines saumâtres et rampèrent sur la terre. Aujourd’hui encore, les grenouilles pondent leurs œufs dans l’eau, et leurs petits débutent dans l’existence sous forme de petits poissons , les têtards. On pourrait appeler cette période l’âge des grenouilles.
 
(59.0) 59:5.7 Très peu de temps après, les premiers insectes apparurent et envahirent bientôt les continents du monde en même temps que des araignées, des scorpions, des cancrelats, des grillons et des sauterelles. Des libellules mesuraient soixante-quinze centimètres d’envergure. Mille espèces de cancrelats se développèrent, dont certaines atteignirent une taille de dix centimètres.
 
(59.0) 59:5.8 Deux groupes d’échinodermes se développèrent particulièrement bien ; en fait, ils sont les fossiles pilotes de cette époque. Les grands requins mangeurs de coquillages avaient également atteint un haut degré d’évolution ; ils dominèrent les océans pendant plus de cinq-millions d’années. Le climat était encore doux et régulier ; la vie marine avait peu changé. Les poissons d’eau douce se multipliaient et les trilobites étaient près de disparaitre. Il y avait peu de coraux et une grande partie du calcaire était produite par les crinoïdes. Les meilleurs calcaires à bâtir furent déposés à cette époque.
 
(59.0) 59:5.9 Les eaux de beaucoup de mers intérieures étaient si chargées de chaux et d’autres minéraux qu’elles gênèrent grandement le progrès et le développement de nombreuses espèces marines. Les mers s’éclaircirent finalement à la suite de vastes sédimentations minérales contenant par endroits du zinc et du plomb.
 
(59.0) 59:5.10 Les dépôts de cet âge carbonifère initial ont une épaisseur de 150 à 600 mètres et se composent de grès, de schiste et de calcaire. Les couches les plus anciennes renferment des fossiles d’animaux et de plantes terrestres et marines, avec beaucoup de graviers et de sédiments en bassins. On trouve peu de charbon exploitable dans ces strates anciennes. Dans toute l’Europe, les dépôts de ce genre sont très similaires à ceux de l’Amérique du Nord.
 
(59.0) 59:5.11 Vers la fin de cette époque, les terres de l’Amérique du Nord commencèrent à s’élever. Il y eut une courte interruption, puis les mers revinrent couvrir environ la moitié de leurs anciens lits. Cette inondation fut brève, et la plupart des terres se retrouvèrent bientôt très au-dessus de l’eau. L’Amérique du Sud était encore reliée à l’Europe par l’Afrique.
 
(59.0) 59:5.12 Le commencement de la formation des montagnes des Vosges, de la Forêt Noire et de l’Oural date de cette époque. On retrouve les assises d’autres montagnes plus anciennes en Grande-Bretagne et dans toute l’Europe.
 
(59.0) 59:5.13 Il y a 200 millions d’années, commencèrent les stades vraiment actifs de la période carbonifère. Pendant vingt-millions d’années avant cette époque, les premières couches de charbon avaient commencé à se déposer, mais les processus formatifs de charbon furent alors actifs sur une plus vaste échelle. La durée de l’époque proprement dite des dépôts de charbon dépassa de peu vingt-cinq-millions d’années.
 
(59.0) 59:5.14 Les terres s’exhaussaient et s’enfonçaient périodiquement à cause des variations du niveau de la mer provoquées par les mouvements des fonds océaniques. Cette instabilité de la croute - le tassement et l’élévation des terres - en corrélation avec la végétation prolifique des marécages littoraux, contribua à former d’immenses dépôts de charbon, ce qui a fait donner à cette période le nom de Carbonifère. Le climat était toujours doux sur l’ensemble du monde.
 
(59.0) 59:5.15 Les couches de charbon alternent avec du schiste, de la roche, et du conglomérat. L’épaisseur des gisements de charbon du centre et de l’Est des États-Unis varie de douze à quinze mètres ; mais beaucoup de ces dépôts ont été emportés par les eaux au cours d’élévations de terrains ultérieures. Dans certaines parties de l’Amérique du Nord et de l’Europe, les strates carbonifères ont 5 500 mètres d’épaisseur.
 
(59.0) 59:5.16 La présence de racines d’arbres poussant dans l’argile sous-jacente aux gisements actuels de houille démontre que le charbon a été formé exactement à l’endroit où il se trouve maintenant. Il est constitué par les restes de la végétation exubérante qui croissait dans les marécages et sur les rives des marais de cet âge reculé. Ces résidus ont été préservés par l’eau et modifiés par la pression. Les couches de charbon contiennent souvent à la fois du gaz et du pétrole. Les gisements de tourbe, restes d’une ancienne végétation, se transformeraient en un type de charbon s’ils étaient soumis à une température et à une pression appropriées. L’anthracite a été soumis à une pression et à une température plus élevées que les autres charbons.
 
(59.0) 59:5.17 En Amérique du Nord, le nombre des couches carbonifères des divers gisements indique combien de fois la terre s’éleva et s’affaissa ; ce nombre va de dix dans l’Illinois à vingt en Pennsylvanie, trente-cinq dans l’Alabama et jusqu’à soixante-quinze au Canada. Dans les gisements de charbon, on trouve simultanément des fossiles d’eau douce et des fossiles d’eau salée.
 
(59.0) 59:5.18 Tout au long de cette époque, les montagnes de l’Amérique du Nord et du Sud furent en mouvement ; les Andes et les très anciennes montagnes Rocheuses du sud s’élevèrent. Les grandes régions élevées de la côte de l’Atlantique et du Pacifique commencèrent à s’enfoncer et furent en fin de compte si érodées et submergées que le littoral des deux océans recula approximativement jusqu’à sa position actuelle. Les dépôts de cette inondation ont une épaisseur moyenne d’environ trois-cents mètres.
 
(59.0) 59:5.19 Il y a 190 millions d’années, la mer carbonifère de l’Amérique du Nord s’étendit vers l’ouest ; elle recouvrit la région actuelle des montagnes Rocheuses et déboucha sur l’océan Pacifique à travers la Californie du Nord. Le charbon continua à s’accumuler sur l’ensemble des Amériques et de l’Europe, couche après couche, à mesure que les régions côtières s’élevaient et s’abaissaient au cours de cette période d’oscillations littorales.
 
(59.0) 59:5.20 L’époque d’il y a 180 millions d’années mit un terme à la période carbonifère au cours de laquelle le charbon s’était formé dans le monde entier – en Europe, aux Indes, en Chine, en Afrique du Nord et dans les Amériques. À la fin de cette période de formation du charbon, la partie de l’Amérique du Nord située à l’est de la vallée du Mississippi s’éleva, et la majeure partie de cette région est restée depuis lors au-dessus du niveau de la mer. Cette époque de soulèvements de terrains marque le commencement de la formation des montagnes actuelles de l’Amérique du Nord, aussi bien dans la région des Appalaches que dans l’ouest. Des volcans étaient actifs dans l’Alaska et en Californie, ainsi que dans les régions d’Europe et d’Asie où des montagnes étaient en voie de formation. L’Est de l’Amérique et l’Ouest de l’Europe étaient reliés par le continent du Groenland.
 
(59.0) 59:5.21 L’élévation du terrain commença à modifier le climat maritime des âges précédents et à y substituer les prémisses du climat continental, moins doux et plus variable.
 
(59.0) 59:5.22 Les plantes de ce temps étaient porteuses de spores que le vent pouvait disséminer, au loin, dans toutes les directions. Le tronc des arbres carbonifères avait couramment deux mètres de diamètre et souvent trente-cinq mètres de hauteur. Les fougères d’aujourd’hui sont vraiment des reliques de ces âges passés.
 
(59.0) 59:5.23 Dans l’ensemble, ces temps furent marqués par le développement des organismes vivant dans l’eau douce ; la vie marine antérieure subit peu de changements. Mais la caractéristique dominante de cette période fut l’apparition soudaine des grenouilles et de leurs nombreux cousins. Les caractéristiques de la vie durant la période carbonifère furent les fougères et les grenouilles.
 
6. Le stade de transition climatique. La période des plantes à graines. L'âge des tribulations biologiques

(59.0) 59:6.1 Cette période marque la fin du développement évolutionnaire essentiel de la vie marine et l’ouverture de la période de transition qui conduisit aux âges ultérieurs des animaux terrestres.
 
(59.0) 59:6.2 Au cours de cet âge, la vie fut grandement appauvrie. Des milliers d’espèces marines périrent alors que la vie était à peine établie sur terre. Ce fut un temps de tribulations biologiques, l’âge où la vie disparut presque entièrement de la surface de la terre et des profondeurs des océans. Vers la fin de la longue ère de vie marine, il y avait, sur terre, plus de cent-mille espèces d’organismes vivants. À la fin de la période de transition, moins de cinq-cents avaient survécu.
 
(59.0) 59:6.3 Les particularités de cette nouvelle période ne sont pas dues tellement au refroidissement de la croute terrestre ou à la longue absence d’activité volcanique qu’à la combinaison inhabituelle d’influences banales et préexistantes : resserrement des mers et exhaussement croissant d’énormes masses continentales. Le doux climat maritime des temps passés était en voie de disparition, et le type plus rude de climat continental s’étendait rapidement.
 
(59.0) 59:6.4 Il y a 170 millions d’années, de grandes adaptations et de grands changements évolutionnaires se produisirent sur toute la surface de la Terre. Les continents s’élevaient sur l’ensemble du monde tandis que les fonds océaniques s’affaissaient. Des chaines montagneuses isolées apparurent. La partie orientale de l’Amérique du Nord s’élevait très haut au-dessus de la mer ; l’ouest se soulevait lentement. Les continents étaient couverts de lacs salés de toutes tailles et de nombreuses mers intérieures reliées aux océans par de minces détroits. L’épaisseur des strates de cette période transitoire varie de 300 à 2 100 mètres.
 
(59.0) 59:6.5 Au cours de ces élévations de terrain, la croute terrestre se plissa sur de vastes étendues. Ce fut une époque d’émergence continentale, bien que certains ponts terrestres aient alors disparu et, parmi eux, les continents qui avaient si longtemps relié l’Amérique du Sud à l’Afrique et l’Amérique du Nord à l’Europe.
 
(59.0) 59:6.6 Les mers intérieures et les lacs s’asséchaient progressivement sur l’ensemble du monde. Des montagnes isolées et des glaciers régionaux commencèrent à apparaitre, spécialement dans l’hémisphère sud, et, dans de nombreuses régions, les dépôts de ces formations glacières locales se retrouvent même parmi les couches supérieures des derniers dépôts de charbon. Deux nouveaux facteurs climatiques apparurent, la glace et l’aridité. Beaucoup de hautes régions de la terre étaient devenues arides et stériles.
 
(59.0) 59:6.7 Tout au long de ces époques de changements climatiques, de grandes variations se produisirent également dans la végétation terrestre. Les plantes à graines apparurent les premières et procurèrent une meilleure alimentation aux animaux terrestres, qui se multiplièrent par la suite. Les insectes subirent un changement radical. Leurs stades de repos évoluèrent pour s’adapter aux exigences des périodes d’hiver et de sécheresse où la vie est en suspens.
 
(59.0) 59:6.8 Parmi les animaux terrestres, les grenouilles, qui avaient atteint leur apogée pendant l’âge précédent, déclinèrent rapidement, mais elles survécurent parce qu’elles pouvaient vivre longtemps même dans les mares et les étangs en voie de dessèchement dans ces temps lointains extrêmement éprouvants. Durant l’âge du déclin des grenouilles, la première étape de leur évolution en reptiles se produisit en Afrique. Comme les masses continentales étaient encore reliées entre elles, ces créatures préreptiliennes, respirant de l’air, se répandirent sur le monde entier. À cette époque, l’atmosphère s’était si bien modifiée qu’elle convenait admirablement à l’entretien de la respiration animale. C’est peu après l’arrivée de ces grenouilles préreptiliennes que l’Amérique du Nord fut temporairement isolée, coupée de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique du Sud.
 
(59.0) 59:6.9 Le refroidissement progressif des eaux océaniques contribua beaucoup à la destruction de la vie dans les mers. Les animaux marins de ces âges se réfugièrent temporairement dans trois retraites propices : la région actuelle du golfe du Mexique, la baie du Gange aux Indes et la baie de Sicile dans le Bassin méditerranéen. C’est à partir de ces trois régions que de nouvelles espèces marines, nées pour affronter l’adversité, partirent plus tard pour repeupler les mers.
 
(59.0) 59:6.10 Il y a 160 millions d’années, la Terre était largement couverte d’une végétation adaptée à l’entretien de la vie animale terrestre, et l’atmosphère était devenue idéale pour la respiration animale. Ainsi se terminent la période de réduction de la vie marine et ces temps d’épreuves biologiques adverses qui éliminèrent toutes les formes de vie, sauf celles qui avaient une valeur de survivance ; ces dernières devenaient ainsi qualifiées pour servir d’ancêtres à la vie plus hautement différenciée et au développement plus rapide des âges suivants de l’évolution planétaire.
 
(59.0) 59:6.11 La fin de cette période de tribulations biologiques, connue de vos étudiants sous le nom de permienne, marque également la fin de la longue ère paléozoïque qui couvre un quart de l’histoire planétaire, soit deux-cent-cinquante-millions d’années.
 
(59.0) 59:6.12 La vaste pépinière de vie que furent les océans d’Urantia a rempli son rôle. Au cours des longs âges pendant lesquels la terre était impropre à entretenir la vie, avant que l’atmosphère ne contînt assez d’oxygène pour sustenter les animaux terrestres supérieurs, la mer a donné naissance aux formes de vie primitives du royaume et les a entretenues. Maintenant, l’importance biologique de la mer diminue progressivement et le second stade de l’évolution commence à se dérouler sur la terre ferme.
 
(59.0) 59:6.13 [Présenté par un Porteur de Vie de Nébadon, appartenant au corps originel affecté à Urantia.]
 


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58. L’établissement de la vie sur Urantia

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 58. L’établissement de la vie sur Urantia

(58.0) 58:0.1 Il n’existe dans tout Satania que soixante-et-un mondes semblables à Urantia – des planètes où la vie est modifiée. Les mondes habités sont en majorité peuplés suivant des techniques établies ; sur ces sphères, les Porteurs de Vie n’ont guère la faculté de s’écarter de leurs plans pour l’implantation de la vie. Mais environ un monde sur dix est désigné comme planète décimale et inscrit sur le registre spécial des Porteurs de Vie. Sur ces planètes, on nous permet d’entreprendre certaines expériences sur la vie pour essayer de modifier, ou peut-être d’améliorer, les types courants d’êtres vivants de l'univers.
 
1. Conditions préalables à la vie physique

(58.0) 58:1.1 Il y a 600 millions d’années, la commission des Porteurs de Vie envoyée de Jérusem arriva sur Urantia et commença l’étude des conditions physiques préparatoires à la promotion de la vie sur le monde numéro 606 du système de Satania. Ceci devait être notre six-cent-sixième expérience d’inauguration des modèles vitaux de Nébadon dans Satania, et notre soixantième occasion d’introduire des changements et d’instituer des modifications dans les types de vie standards et fondamentaux de l’univers local.
 
(58.0) 58:1.2 Il convient de préciser que les Porteurs de Vie ne peuvent pas instaurer la vie avant qu’une sphère ne soit mure pour l’inauguration du cycle évolutionnaire. Nous ne pouvons pas davantage provoquer un développement de la vie plus rapide que ce qui peut être supporté et assimilé par le progrès physique de la planète.
 
(58.0) 58:1.3 Les Porteurs de Vie de Satania avaient projeté un modèle de vie au chlorure de sodium ; aucune mesure ne pouvait donc être prise pour l’implanter avant que les eaux de l’océan ne soient devenues suffisamment saumâtres. Le type de protoplasme d’Urantia ne peut fonctionner que dans une solution convenablement salée. Toute la vie ancestrale – végétale et animale – a évolué dans un habitat de solution salée. Même les animaux terrestres les plus hautement organisés ne pourraient continuer à vivre si cette solution salée essentielle ne circulait pas à travers leur corps dans le courant sanguin qui baigne largement jusqu’à la plus minuscule cellule vivante et l’immerge littéralement dans cette “ onde saumâtre ”.
 
(58.0) 58:1.4 Vos ancêtres primitifs se déplaçaient librement dans l’océan salé ; aujourd’hui, cette même solution salée, semblable à l’océan, circule librement dans votre corps. Elle baigne individuellement chaque cellule dans un liquide chimique comparable, sur tous les points essentiels, à l’eau salée qui stimula les premières réactions protoplasmiques des premières cellules vivantes qui fonctionnèrent sur la planète.
 
(58.0) 58:1.5 Mais, au moment où cette ère commence, Urantia évolue de toutes les manières vers un état favorable à l’entretien des formes initiales de la vie marine. Lentement mais surement, les développements physiques sur terre et dans les régions adjacentes de l’espace préparent le cadre pour des tentatives ultérieures destinées à établir certaines formes de vie, celles dont nous avions décidé qu’elles seraient les mieux adaptées au milieu physique en voie de développement, aussi bien sur terre que dans l’espace.
 
(58.0) 58:1.6 Ensuite, la commission satanienne des Porteurs de Vie retourna sur Jérusem, car elle préférait attendre de nouvelles dislocations de la masse continentale, qui fourniraient encore plus de mers intérieures et de baies abritées, avant de commencer effectivement l’implantation de la vie.
 
(58.0) 58:1.7 Sur une planète où la vie a une origine marine, les conditions idéales pour l’implantation de la vie sont offertes par un grand nombre de mers intérieures et par un long littoral d’eaux peu profondes et de baies abritées ; et, justement, les eaux de votre planète se répartissaient rapidement de cette façon. Ces anciennes mers intérieures avaient rarement plus de cent-cinquante à deux-cents mètres de profondeur, et la lumière solaire peut pénétrer l’eau de l’océan au-delà de deux-cents mètres.
 
(58.0) 58:1.8 Ce fut à partir de ces rivages que, dans des climats doux et réguliers d’un âge ultérieur, la vie végétale primitive parvint jusqu’à la terre. La forte teneur en carbone de l’atmosphère offrait aux nouvelles variétés de vie terrestre l’occasion de croitre rapidement et avec luxuriance. Bien que cette atmosphère fût alors idéale pour la croissance des plantes, elle contenait tellement de gaz carbonique que nul animal, et encore moins les hommes, n’auraient pu vivre à la surface de la Terre.
 
2. L’atmosphère d’Urantia

(58.0) 58:2.1 L’atmosphère planétaire laisse filtrer jusqu’à la terre environ un deux-milliardièmes de l’émanation lumineuse totale du soleil. Si la lumière tombant sur l’Amérique du Nord était payée au taux de deux cents par kilowatt-heure, la facture annuelle de la lumière dépasserait 800 millions de milliards de dollars. La facture de la lumière solaire pour Chicago se monterait à bien plus de 100 millions de dollars par jour. Et il ne faut pas oublier que vous recevez du soleil d’autres formes d’énergie, car la lumière n’est pas la seule contribution solaire qui atteigne votre atmosphère. De vastes énergies solaires se déversent sur Urantia en utilisant des longueurs d’onde qui s’étendent à la fois au-dessus et au-dessous du champ de perception de la vision humaine.
 
(58.0) 58:2.2 L’atmosphère terrestre est presque opaque pour beaucoup de radiations solaires de l’extrémité ultraviolette du spectre. La plupart de ces ondes courtes sont absorbées par une couche d'ozone. Cette couche commence à environ seize kilomètres de la surface de la Terre et s’étend vers l’espace sur seize autres kilomètres. Si l’ozone en suspension dans cette région de l’atmosphère se trouvait à la pression qui règne à la surface de la Terre, il formerait une couche n’ayant que deux millimètres et demi d’épaisseur. Cette quantité d’ozone relativement faible et apparemment insignifiante protège néanmoins les habitants d’Urantia de l’excès de ces dangereuses et destructrices radiations ultraviolettes présentes dans la lumière du soleil. Mais, si cette couche d’ozone était un tout petit peu plus épaisse, vous seriez privés de ces rayons ultraviolets fort importants et vivifiants qui atteignent actuellement la surface terrestre et qui sont à l’origine de l’une de vos vitamines parmi les plus essentielles.
 
(58.0) 58:2.3 Malgré tout, certains des moins imaginatifs de vos mécanistes mortels s’obstinent à considérer la création matérielle et l’évolution humaine comme un accident. Les médians d’Urantia ont rassemblé plus de cinquante-mille faits physiques et chimiques qu’ils jugent incompatibles avec les lois du hasard et qui, d’après eux, démontrent de façon irréfutable la présence d’un dessein intelligent dans la création matérielle. Tout ceci ne tient pas compte de leur catalogue de plus de cent-mille constatations extérieures au domaine de la physique et de la chimie, et qui, affirment-ils, prouve la présence d’un mental dans le plan, la création et l’entretien du cosmos matériel.
 
(58.0) 58:2.4 Votre soleil déverse un véritable déluge de rayons meurtriers, et la vie agréable que vous menez sur Urantia est due à l’influence “ fortuite ” de plus de quarante phénomènes protecteurs apparemment accidentels et semblables à l’action de cette couche d’ozone très spéciale.
 
(58.0) 58:2.5 S’il n’y avait pas l’effet “ d’édredon ” de l’atmosphère pendant la nuit, la chaleur se perdrait si rapidement par rayonnement qu’il serait impossible de maintenir la vie sans dispositions artificielles.
 
(58.0) 58:2.6 Les huit ou dix premiers kilomètres de l’atmosphère terrestre constituent la troposphère ; c’est la région des vents et des courants aériens qui produisent les phénomènes météorologiques. Au-dessus de cette région se trouve l’ionosphère interne et immédiatement au-dessus, la stratosphère. Quand on s’élève en partant de la surface de la Terre, la température décroit progressivement sur dix à douze kilomètres ; à cette altitude, elle accuse environ 57 centigrades au-dessous de zéro. Cette gamme de températures de 54 à 57 centigrades au-dessous de zéro reste ensuite inchangée pendant que l’on s’élève de soixante-cinq kilomètres ; cette zone de température constante est la stratosphère. À une altitude de soixante-dix ou quatre-vingts kilomètres, la température commence à s’élever, et cette hausse se poursuit jusqu’au niveau des aurores boréales où règne une température de 650° ; c’est cette chaleur intense qui ionise l’oxygène. Mais la température dans une atmosphère aussi raréfiée n’est guère comparable à l’évaluation de la chaleur à la surface de la Terre. Rappelez-vous que la moitié de votre atmosphère est concentrée dans les premiers cinq-mille mètres d’altitude. L’épaisseur de l’atmosphère de la Terre est indiquée par les plus hautes flèches lumineuses d’aurores boréales – environ six-cent-cinquante kilomètres.
 
(58.0) 58:2.7 Les phénomènes d’aurores boréales sont directement reliés aux taches du soleil, ces cyclones solaires qui tourbillonnent dans des directions opposées au-dessus et au-dessous de l’équateur solaire, tout comme les ouragans tropicaux terrestres tournent en sens inverse selon qu’ils se produisent au-dessus ou au-dessous de l’équateur.
 
(58.0) 58:2.8 Le pouvoir qu’ont les taches du soleil de modifier les fréquences de la lumière montre que les foyers d’orages solaires fonctionnent comme d’énormes aimants. Ces champs magnétiques sont capables d’arracher des particules chargées aux cratères des taches solaires et de les projeter dans l’espace jusqu’à l’atmosphère externe de la Terre où leur influence ionisante produit des déploiements spectaculaires d’aurores boréales. C’est pourquoi les plus importants phénomènes de ce genre ont lieu quand les taches du soleil sont à leur apogée – ou peu après – et, à ce moment-là, les taches solaires sont généralement situées près de l’équateur.
 
(58.0) 58:2.9 Même l’aiguille de la boussole est sensible à l’influence du soleil, puisqu’elle s’incline légèrement vers l’est au lever du soleil, et légèrement vers l’ouest quand il est près de se coucher. Ce phénomène se produit chaque jour, mais, au moment de l’apogée cyclique des taches solaires, la variation de l’aiguille aimantée est deux fois plus importante. Ces déviations diurnes anormales de la boussole correspondent à un accroissement de l’ionisation de l’atmosphère supérieure produit par la lumière solaire.
 
(58.0) 58:2.10 C’est la présence de deux niveaux différents de régions conductrices électrisées, dans la superstratosphère, qui permet la transmission à longue distance de vos émissions de radio sur ondes courtes et longues. Vos transmissions sont parfois troublées par les formidables orages qui se déchainent, de temps à autre, dans les zones de ces ionosphères externes.
 
3. Le milieu spatial

(58.0) 58:3.1 Durant les premiers temps de la matérialisation d’un univers, les régions de l’espace sont parsemées de vastes nuages d’hydrogène, très semblables aux nuages astronomiques de poussière qui caractérisent maintenant beaucoup de régions de l’espace lointain. Une grande partie de la matière organisée que les soleils ardents désagrègent et dispersent sous forme d’énergie rayonnante fut accumulée, à l’origine, dans ces nuages spatiaux d’hydrogène qui apparurent de très bonne heure. Dans certaines conditions inhabituelles, la désintégration des atomes a lieu également au centre des grandes masses d’hydrogène. De même que dans les nébuleuses extrêmement chaudes, tous ces phénomènes de constitution et de désagrégation atomique comportent l’émission d’un flot de rayons spatiaux d’énergie radiante à courte longueur d’onde. Ces diverses radiations sont accompagnées d’une forme d’énergie spatiale inconnue sur Urantia.
 
(58.0) 58:3.2 Cette charge d’énergie à courte longueur d’onde de l’espace universel est quatre-cent fois plus intense que toutes les autres formes d’énergie radiantes existant dans les domaines organisés de l’espace. L’émission des rayons spatiaux courts, qu’ils viennent de nébuleuses flamboyantes, de champs électriques à haute tension, de l’espace extérieur ou des vastes nuages de poussière d’hydrogène, est modifiée qualitativement et quantitativement par les fluctuations et les changements soudains de la température, de la gravité et des pressions électroniques.
 
(58.0) 58:3.3 Ces variations dans l’origine des rayons de l’espace sont déterminées par de nombreux phénomènes cosmiques aussi bien que par les orbites de la matière circulante, qui varient entre des formes presque circulaires et des ellipses extrêmement allongées. Les conditions physiques peuvent aussi être grandement modifiées du fait que les électrons tournent parfois en sens inverse de la matière plus dense, même à l’intérieur de la même zone physique.
 
(58.0) 58:3.4 Les immenses nuages d’hydrogène sont de véritables laboratoires cosmiques de chimie et abritent toutes les phases de l’évolution de l’énergie et de la métamorphose de la matière. De puissantes activités énergétiques s’exercent également dans les gaz marginaux des grandes étoiles doubles qui se chevauchent si fréquemment et, par conséquent, se mélangent largement. Mais aucune de ces activités énergétiques énormes et très étendues de l’espace n’exerce la moindre influence sur les phénomènes de la vie organisée – le plasma germinatif de tout le vivant. Ces conditions énergétiques de l’espace sont en rapport avec le milieu essentiel pour établir la vie, mais sont sans effet sur les modifications subséquentes des facteurs transmissibles du plasma germinatif, contrairement à certains rayons à plus grande longueur d’onde d’énergie radiante. La vie, implantée par les Porteurs de Vie, résiste entièrement à tout cet étonnant rayonnement d’énergie universelle à courte longueur d’onde.
 
(58.0) 58:3.5 Il fallait que toutes ces conditions cosmiques essentielles aient évolué vers un statut favorable avant que les Porteurs de Vie puissent commencer effectivement à établir la vie sur Urantia.
 
4. L’ère de l’aurore de la vie

(58.0) 58:4.1 Le fait que nous soyons appelés Porteurs de Vie ne doit pas vous déconcerter. Nous pouvons apporter la vie aux planètes et nous le faisons, mais nous n’avons pas apporté la vie sur Urantia. La vie sur Urantia est unique et a son origine sur cette planète. Cette sphère est un monde modificateur de vie ; toute la vie qui y apparait a été élaborée par nous ici même sur cette planète ; il n’y a pas d’autre monde dans tout Satania, ni même dans tout Nébadon, où la vie existe de manière exactement semblable à celle d’Urantia.
 
(58.0) 58:4.2 Il y a 550 millions d’années, le corps des Porteurs de Vie revint sur Urantia. En coopération avec des puissances spirituelles et avec des forces supraphysiques, nous organisâmes et inaugurâmes les modèles originels de vie de ce monde, et nous les implantâmes dans les eaux hospitalières du royaume. Toute la vie planétaire (à l’exception des personnalités extraplanétaires) qui exista jusqu’à l’époque de Caligastia, le Prince Planétaire, est issue de nos trois implantations de vie marine originelles, identiques et simultanées. Ces trois implantations de vie ont été dénommées : la centrale ou eurasienne-africaine, l’orientale ou australasienne, et l’occidentale, englobant le Grœnland et les Amériques.
 
(58.0) 58:4.3 Il y a 500 millions d’années, la vie végétale primitive des mers était bien établie sur Urantia. Le Grœnland et la masse des terres arctiques, ainsi que l’Amérique du Nord et du Sud, commençaient leur longue et lente dérive vers l’ouest. L’Afrique se déplaçait légèrement vers le sud, créant une cuvette est-ouest, le Bassin méditerranéen, entre elle-même et le continent-mère. L’Antarctique, l’Australie et la terre marquée par les iles du Pacifique se détachèrent au sud et à l’est, et ont considérablement dérivé depuis lors.
 
(58.0) 58:4.4 Nous, les Porteurs de Vie, avions implanté la forme primitive de vie marine dans les baies tropicales abritées des mers centrales de la faille est-ouest produite par la dislocation de la masse continentale. En faisant trois implantations de vie marine, notre but était de nous assurer que chaque grande masse continentale emporterait cette vie avec elle dans ses eaux marines chaudes, quand, plus tard, les terres se scinderaient. Nous prévoyions que de vastes océans sépareraient les masses continentales en dérive au cours de l’ère suivante où la vie terrestre émergerait.
 
5. La dérive continentale

(58.0) 58:5.1 La dérive continentale continuait. Le noyau terrestre était devenu aussi dense et rigide que l’acier, car il était soumis à une pression de l’ordre de 3 500 tonnes par centimètre carré ; du fait de l’énorme pression de la gravité, il était et est encore très chaud dans ses profondeurs. La température s’accroit en descendant jusqu’à devenir, au centre de la Terre, légèrement supérieure à la température superficielle du soleil.
 
(58.0) 58:5.2 Dans ses mille-six-cents kilomètres extérieurs, la masse terrestre est principalement constituée par différentes sortes de roches. Au-dessous, se trouvent les éléments métalliques plus denses et plus lourds. Tout au long des âges primitifs préatmosphériques, du fait de son état de fusion et de chaleur intense, le monde était presque fluide, si bien que les métaux plus lourds s’enfoncèrent profondément à l’intérieur. Ceux que l’on trouve aujourd’hui près de la surface représentent des extrusions de volcans anciens, d’importantes coulées de lave ultérieures et des dépôts météoriques plus récents.
 
(58.0) 58:5.3 La croute extérieure avait une épaisseur d’environ soixante-cinq kilomètres. Cette coquille reposait directement sur un support constitué par une mer de basalte en fusion d’une épaisseur variable ; cette couche mobile de lave en fusion était maintenue sous forte pression, mais tendait sans cesse à s’écouler, çà et là, pour équilibrer les déplacements des pressions planétaires tendant ainsi à stabiliser la croute terrestre.
 
(58.0) 58:5.4 Aujourd’hui encore, les continents flottent sur le coussin non cristallisé de cette mer de basalte en fusion. Si ce phénomène protecteur n’existait pas, les tremblements de terre les plus violents réduiraient littéralement le monde en pièces. Les tremblements de terre sont dus au glissement et aux déplacements de la croute externe solide, et non aux volcans.
 
(58.0) 58:5.5 Une fois refroidies, les couches de lave de la croute terrestre forment du granit. La densité moyenne d’Urantia est légèrement supérieure à cinq fois et demie celle de l’eau. La densité du granit est inférieure à trois fois celle de l’eau. Le noyau terrestre est douze fois plus dense que l’eau.
 
(58.0) 58:5.6 Les fonds marins sont plus denses que les masses continentales, ce qui a pour effet de maintenir les continents au-dessus de l’eau. Quand les fonds marins sont refoulés au-dessus du niveau de la mer, on s’aperçoit qu’ils sont constitués en majeure partie de basalte, forme de lave considérablement plus dense que le granit des masses continentales. D’ailleurs, si les continents n’étaient pas plus légers que le fond des océans, la gravité ferait remonter le bord des océans sur la terre, mais on n’observe pas un tel phénomène.
 
(58.0) 58:5.7 Le poids des océans contribue aussi à accroitre la pression exercée sur le fond des mers. Les fonds océaniques plus bas, mais comparativement plus lourds, et l’eau qui les recouvre ont un poids voisin de celui des continents, plus élevés mais beaucoup plus légers. Tous les continents tendent pourtant à glisser dans les océans. La pression continentale, au niveau des fonds océaniques, est d’environ 1 400 kilogrammes par centimètre carré. Cela correspond à la pression d’une masse continentale s’élevant à 5 000 mètres au-dessus du fond de l’océan. La pression de l’eau sur ce fond n’est que d’environ 350 kilogrammes par centimètre carré. Ces pressions différentielles tendent à faire glisser les continents vers le fond des océans.
 
(58.0) 58:5.8 L’affaissement du fond de l’océan, au cours des âges antérieurs à la vie, avait élevé une masse continentale solitaire à une hauteur telle qu’il en résulta une forte poussée latérale. Celle-ci tendit à faire glisser vers le bas les rivages orientaux, occidentaux et méridionaux du continent sur les lits sous-jacents de lave semi-visqueuse et jusque dans les eaux environnantes de l’océan Pacifique. Ce phénomène compensa si parfaitement la pression continentale qu’il ne se produisit pas de large faille sur la rive orientale de cet ancien continent asiatique. Mais, depuis lors, son littoral oriental a toujours été suspendu au-dessus du précipice des profondeurs océaniques qui le bordent et menace encore de glisser dans une tombe marine.
 
6. La période de transition

(58.0) 58:6.1 Il y a 450 millions d’années, la transition de la vie végétale à la vie animale se produisit. Cette métamorphose eut lieu dans les eaux peu profondes des baies et des lagunes tropicales abritées, situées sur les longs rivages des continents en train de se séparer. Ce phénomène, entièrement inhérent aux modèles de vie originels, eut lieu progressivement. De nombreux stades de transition intervinrent entre les formes primitives de la vie végétale et les organismes animaux ultérieurs bien définis. Des empreintes limoneuses de transition existent encore aujourd’hui, et il est difficile de les rattacher au règne végétal ou au règne animal.
 
(58.0) 58:6.2 On peut suivre, à la trace, l’évolution de la vie végétale à la vie animale, et l’on trouve des séries échelonnées de plantes et d’animaux qui conduisent progressivement des organismes les plus simples aux plus complexes et aux plus évolués. Par contre, vous ne pourrez pas trouver de traits d’union semblables entre les grandes divisions du règne animal, ni entre les types les plus évolués d’animaux préhumains et les hommes de l’aurore des races humaines. Ces soi-disant “ chainons manquants ” manqueront toujours, pour la simple raison qu’ils n’ont jamais existé.
 
(58.0) 58:6.3 Des espèces radicalement nouvelles de vie animale surgissent d’une ère à l’autre. Ce n’est pas par suite d’une accumulation progressive de petites variations qu’elles évoluent ; elles surgissent comme ordres de vie nouveaux et parachevés, et apparaissent soudainement.
 
(58.0) 58:6.4 L’apparition soudaine de nouvelles espèces et d’ordres diversifiés d’organismes vivants est un phénomène entièrement biologique et strictement naturel. Ces mutations génétiques n’ont rien de surnaturel.
 
(58.0) 58:6.5 Quand les océans eurent un degré de salinité convenable, la vie animale évolua ; il fut relativement simple de faire circuler les eaux saumâtres dans le corps des animaux marins. Mais, lorsque les océans se concentrèrent et que leur teneur en sel augmenta considérablement, ces mêmes animaux acquirent, par évolution, la faculté de réduire la salinité de leurs fluides corporels. Il en fut exactement de même pour les organismes qui apprirent à vivre dans l’eau douce en acquérant la faculté de conserver, à leurs fluides corporels, une teneur convenable en chlorure de sodium au moyen de techniques ingénieuses de conservation du sel.
 
(58.0) 58:6.6 L’étude des fossiles marins, incrustés dans les roches, révèle les luttes ancestrales de ces organismes primitifs pour s’adapter. Les plantes et les animaux ne cessent jamais de faire ces expériences d’adaptation. L’environnement est en perpétuelle modification et les organismes vivants s’efforcent toujours de s’adapter à ces incessantes fluctuations.
 
(58.0) 58:6.7 L’équipement physiologique et la structure anatomique de tous les nouveaux ordres de vie répondent à l’action de lois physiques, mais le don subséquent du mental est une effusion des esprits-mentaux adjuvats en rapport avec la capacité innée du cerveau. Bien que n’étant pas une évolution physique, le mental dépend entièrement de la capacité du cerveau obtenue par des développements purement physiques et évolutionnaires.
 
(58.0) 58:6.8 À travers des cycles presque interminables de gains et de pertes, d’adaptations et de réadaptations, tous les organismes vivants progressent ou régressent d’âge en âge. Ceux qui atteignent l’unité cosmique demeurent, tandis que ceux qui ne parviennent pas à ce but cessent d’exister.
 
7. Le livre de l’histoire géologique

(58.0) 58:7.1 Le vaste ensemble de systèmes rocheux qui constitua la croute externe du monde pendant l’ère de l’aurore de la vie, ou ère protérozoïque, n’apparait plus maintenant qu’en peu de points de la surface terrestre. Et, quand il émerge à travers tous les sédiments des âges suivants, on n’y trouve que les restes fossiles de la vie végétale et de la vie animale très primitive. Certaines roches anciennes, déposées par les eaux, sont mêlées à des couches plus récentes et présentent parfois des restes fossiles de quelques formes antérieures de la vie végétale, alors qu’on peut trouver à l’occasion, dans les couches supérieures, quelques formes plus anciennes des organismes animaux de la vie marine primitive. On rencontre, en beaucoup d’endroits, les couches rocheuses stratifiées très anciennes qui contiennent des fossiles de la vie marine primitive, tant végétale qu’animale, directement au-dessus de la pierre plus ancienne et indifférenciée.
 
(58.0) 58:7.2 Les fossiles de cette ère comprennent des algues, des plantes comparables au corail, des protozoaires primitifs et des organismes de transition qui ressemblent aux éponges. Mais l’absence de ces fossiles dans les couches rocheuses primitives ne prouve pas nécessairement que des organismes vivants n’existaient pas ailleurs au moment où elles se sont déposées. La vie fut clairsemée tout au long de ces temps primitifs, et c’est lentement qu’elle fit son chemin à la surface de la Terre.
 
(58.0) 58:7.3 Les roches de cet âge ancien affleurent maintenant ou sont près d’affleurer sur un huitième environ des continents actuellement émergés. L’épaisseur moyenne de cette pierre de transition, formant les plus anciennes couches rocheuses stratifiées, est d’environ 2 500 mètres. En certains points, l’épaisseur de ces systèmes rocheux anciens atteint 6 500 mètres, mais nombre de couches attribuées à cette ère appartiennent à des périodes plus récentes.
 
(58.0) 58:7.4 En Amérique du Nord, cette couche ancienne et primitive de roches fossilifères affleure à la surface des régions orientales, centrales et septentrionales du Canada. Cette roche apparait également le long d’une arête est-ouest intermittente qui s’étend de la Pennsylvanie et des montagnes anciennes de l’Adirondack en direction de l’ouest par le Michigan, le Wisconsin et le Minnesota. D’autres arêtes s’étendent de Terre-Neuve à l’Alabama et de l’Alaska au Mexique.
 
(58.0) 58:7.5 Les roches de cette ère sont apparentes, çà et là, sur l’ensemble du monde, mais il n’y en a pas de plus faciles à interpréter que celles des environs du lac Supérieur et du Grand Canyon du Colorado, où elles existent en plusieurs couches fossilifères primitives et témoignent des soulèvements et des fluctuations superficielles de ces temps reculés.
 
(58.0) 58:7.6 Cette couche de pierre, la plus ancienne strate fossilifère de la croute terrestre, a été écrasée, pliée et capricieusement plissée par les effets des tremblements de terre et des volcans primitifs. Les coulées de lave de cette époque firent remonter beaucoup de fer, de cuivre et de plomb près de la surface de la terre.
 
(58.0) 58:7.7 Il existe peu d’endroits sur la planète où ces activités soient inscrites de façon plus imagée que dans la vallée de Sainte-Croix, dans le Wisconsin. Dans cette région, cent- vingt-sept coulées de lave successives se sont répandues sur le sol qui a été ensuite submergé par les eaux puis recouvert d’un dépôt rocheux. Bien qu’une grande partie de la sédimentation rocheuse supérieure et des coulées de lave intermittentes fassent aujourd’hui défaut et que la partie inférieure du système soit profondément ensevelie dans le sol, environ soixante-cinq ou soixante-dix de ces archives stratifiées des âges passés sont maintenant exposées à la vue.
 
(58.0) 58:7.8 En ces âges lointains, le niveau d’une grande partie des terres était voisin de celui des mers, de sorte que les plaines furent successivement submergées et émergées un grand nombre de fois. La croute terrestre entrait juste dans sa dernière période de stabilisation relative. Les ondulations, exhaussements et affaissements provoqués par la dérive continentale antérieure, contribuèrent à la fréquence des submergences périodiques des grandes masses continentales.
 
(58.0) 58:7.9 Au cours de ces temps de la vie marine primitive, d’importantes étendues du rivage continental s’enfoncèrent dans les mers sur des profondeurs allant de quelques mètres à huit-cents mètres. Une grande partie des grès et des conglomérats anciens correspond aux accumulations sédimentaires de ces rivages antiques. Les roches sédimentaires, appartenant à cette stratification primitive, reposent directement sur des couches datant de bien avant l’origine de la vie et remontant à la première apparition de l’océan mondial.
 
(58.0) 58:7.10 Certaines couches supérieures de ces dépôts rocheux de transition contiennent de petites quantités de schiste ou d’ardoise de couleur sombre, qui révèlent la présence de carbone organique et témoignent de l’existence des ancêtres des formes de vie végétale qui envahirent la terre au cours de l’âge suivant appelé âge carbonifère ou âge du charbon. Une grande partie du cuivre contenu dans ces couches rocheuses a été déposée par les eaux. On en trouve parfois dans les fissures des roches plus anciennes ; il vient de la concentration des eaux marécageuses stagnantes d’un ancien littoral abrité. Les mines de fer d’Amérique du Nord et d’Europe sont situées dans des dépôts et des extrusions qui s’étendent en partie dans les roches anciennes non stratifiées, et en partie dans les roches stratifiées plus récentes des périodes transitoires de formation de la vie.
 
(58.0) 58:7.11 Cette ère témoigne de l’expansion de la vie dans toutes les eaux du monde ; la vie marine est désormais bien établie sur Urantia. Le fond des mers intérieures étendues et peu profondes est progressivement envahi par une profusion de végétation luxuriante, tandis que les eaux du littoral fourmillent des formes simples de la vie animale.
 
(58.0) 58:7.12 Toute cette histoire est racontée de façon imagée dans les pages fossiles de l’immense “ livre de pierre ” des archives du monde. Les pages de ces gigantesques archives biogéologiques vous diront infailliblement la vérité à condition d’acquérir l’habileté à les interpréter. Beaucoup de ces anciens fonds marins sont maintenant exhaussés bien au-dessus du niveau de la mer, et leurs dépôts racontent, d’âge en âge, l’histoire des luttes pour la vie au cours de ces temps primitifs. Comme votre poète l’a dit, il est littéralement vrai que “ la poussière que nous foulons fut jadis vivante ”.
 
(58.0) 58:7.13 [Présenté par un membre du Corps des Porteurs de Vie d’Urantia, résidant présentement sur la planète.]
 


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57. L’origine d’Urantia

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 57. L’origine d’Urantia

(57.0) 57:0.1 EN OFFRANT, pour les annales d’Urantia, des extraits des archives de Jérusem, concernant les antécédents et l’histoire primitive de cette planète, nous avons été invités à évaluer le temps en termes d’usage courant – selon le calendrier actuellement utilisé de trois-cent-soixante-cinq jours un quart et comportant des années bissextiles. En règle générale, nous n’essayerons pas de donner des nombres exacts d’années, bien qu’ils soient connus. Nous utiliserons les nombres entiers les plus voisins, car c’est la meilleure méthode pour présenter ces faits historiques.
 
(57.0) 57:0.2 Quand nous évoquerons un évènement vieux de un ou deux-millions d’années, nous le daterons de ce nombre d’années comptées en remontant dans le temps, et en prenant pour point de départ les premières décennies du vingtième siècle de l’ère chrétienne. Nous décrirons donc le déroulement de ces évènements lointains selon des périodes arrondies en milliers, en millions et en milliards d’années.
 
1. La nébuleuse d’Andronover

(57.0) 57:1.1 Urantia a son origine dans votre soleil, et votre soleil est l’un des multiples produits de la nébuleuse d’Andronover, qui fut jadis organisée comme partie composante du pouvoir physique et de la substance matérielle de l’univers local de Nébadon. Et cette grande nébuleuse elle-même prit naissance dans la charge-force universelle de l’espace dans le superunivers d’Orvonton à une époque lointaine, fort lointaine.
 
(57.0) 57:1.2 Au moment où commence ce récit, les Maitres Organisateurs de Force Primaires du Paradis avaient, depuis longtemps, la maitrise complète des énergies spatiales qui furent, plus tard, organisées sous forme de la nébuleuse d’Andronover.
 
(57.0) 57:1.3 Il y a 987 milliards d’années, l’organisateur de force associé, remplissant alors les fonctions d’inspecteur numéro 811 307 de la série d’Orvonton et qui voyageait hors d’Uversa, rendit compte aux Anciens des Jours que les conditions de l’espace étaient favorables pour inaugurer des phénomènes de matérialisation dans un certain secteur du segment, alors oriental, d’Orvonton.
 
(57.0) 57:1.4 Il y a 900 milliards d’années, les archives d’Uversa attestent que fut enregistré un permis délivré par le Conseil d’Équilibre d’Uversa au gouvernement du superunivers, autorisant l’envoi d’un organisateur de force et de son personnel dans la région désignée auparavant par l’inspecteur numéro 811 307. Les autorités d’Orvonton chargèrent le premier explorateur de cet univers potentiel d’exécuter le mandat des Anciens des Jours prévoyant l’organisation d’une nouvelle création matérielle.
 
(57.0) 57:1.5 L’enregistrement de ce permis signifie que l’organisateur de force et son personnel avaient déjà quitté Uversa pour leur long voyage vers le secteur d’espace oriental où, par la suite, ils devaient entreprendre des activités prolongées se terminant par l’émergence d’une nouvelle création physique dans Orvonton.
 
(57.0) 57:1.6 Il y a 875 milliards d’années, la formation de l’énorme nébuleuse d’Andronover, numéro 876 926, fut dument entreprise. Seule la présence de l’organisateur de force et de son personnel de liaison était nécessaire pour déclencher le tourbillon d’énergie qui devait finalement se transformer en ce vaste cyclone spatial. À la suite du déclenchement de ces rotations nébulaires, les organisateurs de force vivants se retirent tout simplement, perpendiculairement au plan du disque en rotation ; ensuite, les qualités inhérentes à l’énergie assurent l’évolution progressive et ordonnée du nouveau système physique.
 
(57.0) 57:1.7 À partir de cette époque, l’exposé passe aux agissements des personnalités du superunivers. En réalité, c’est alors que se situe le véritable commencement de l’histoire – à peu près exactement au moment où les organisateurs de force du Paradis s’apprêtent à se retirer après avoir préparé les conditions de l’énergie spatiale pour l’activité des directeurs de pouvoir et des contrôleurs physiques du superunivers d’Orvonton.
 
2. Le stade nébulaire primaire

(57.0) 57:2.1 Toutes les créations matérielles évolutionnaires naissent de nébuleuses gazeuses et circulaires, et toutes ces nébuleuses primaires sont circulaires pendant la première partie de leur existence gazeuse. À mesure qu’elles vieillissent, elles deviennent généralement spirales et, quand leur fonction de formatrices de soleils a terminé son cours, elles prennent souvent la forme finale d’amas d’étoiles ou d’énormes soleils entourés d’un nombre variable de planètes, de satellites et de formations matérielles moindres, ressemblant sous bien des rapports à votre propre minuscule système solaire.
 
(57.0) 57:2.2 Il y a 800 milliards d’années, la création d’Andronover avait bien pris corps, elle apparaissait comme l’une des magnifiques nébuleuses primaires d’Orvonton. Quand les astronomes des univers voisins observèrent ce phénomène de l’espace, ils y virent très peu de choses susceptibles d’attirer leur attention. Les estimations de gravité faites dans les créations adjacentes indiquaient que des matérialisations spatiales avaient lieu dans la région d’Andronover, mais c’était tout.
 
(57.0) 57:2.3 Il y a 700 milliards d’années, le système d’Andronover atteignit des proportions gigantesques, et des contrôleurs physiques supplémentaires furent envoyés sur neuf créations matérielles environnantes pour fournir leur appui et apporter leur concours aux centres de pouvoir du nouveau système matériel qui évoluait si rapidement. À cette époque lointaine, tous les matériaux légués aux créations subséquentes étaient contenus dans les limites de cette immense roue spatiale qui continuait à tourbillonner et qui, après avoir atteint son diamètre maximum, tourbillonnait de plus en plus vite à mesure qu’elle se condensait et se contractait.
 
(57.0) 57:2.4 Il y a 600 milliards d’années, l’apogée de la période de mobilisation d'énergie d’Andronover fut atteint ; la nébuleuse avait acquis son maximum de masse. À ce moment-là, elle était un gigantesque nuage de gaz circulaire d’une forme assez analogue à celle d’un sphéroïde aplati. Ce fut la période initiale de formation différentielle de masse et de variation de vitesse de rotation. La gravité et d’autres influences allaient commencer leur œuvre de conversion des gaz de l’espace en matière organisée.
 
3. Le stade nébulaire secondaire

(57.0) 57:3.1 L’énorme nébuleuse commença alors à prendre peu à peu la forme spirale et à devenir nettement visible pour les astronomes des univers même lointains. C’est l’histoire naturelle de la plupart des nébuleuses ; avant qu’elles ne commencent à projeter des soleils et n’entreprennent leur tâche de formation d’univers, ces nébuleuses spatiales secondaires sont généralement observées sous l’aspect de phénomènes spiraux.
 
(57.0) 57:3.2 En observant cette métamorphose de la nébuleuse d’Andronover, les étudiants observateurs d’étoiles de cette époque lointaine, situés à proximité, virent exactement ce que voient les astronomes du vingtième siècle quand ils tournent leurs télescopes vers l’espace et examinent les nébuleuses spirales actuelles de l’espace extérieur adjacent.
 
(57.0) 57:3.3 À peu près au moment où le maximum de masse fut atteint, le contrôle de gravité du contenu gazeux commença à faiblir ; il s’ensuivit une phase d’échappement des gaz, les gaz jaillissant sous forme de deux bras gigantesques et distincts qui partirent de deux côtés opposés de la masse-mère. La rotation rapide de l’énorme noyau central donna bientôt un aspect spiral aux deux courants de gaz jaillissants. Le refroidissement et la condensation subséquente de portions de ces bras saillants leur donna finalement leur aspect noueux. Ces portions plus denses étaient de vastes systèmes et sous-systèmes de matière physique tourbillonnant dans l’espace au milieu du nuage gazeux de la nébuleuse, tout en restant fermement maintenus sous l’emprise gravitationnelle de la roue-mère.
 
(57.0) 57:3.4 Mais la nébuleuse avait commencé à se contracter, et l’accroissement de sa vitesse de rotation réduisit encore le contrôle de la gravité. Peu après, les régions gazeuses extérieures commencèrent effectivement à échapper à l’emprise immédiate du noyau nébulaire, sortant dans l’espace suivant des circuits de contour irrégulier, revenant aux régions nucléaires pour boucler leurs circuits, et ainsi de suite. Mais ce n’était qu’une phase temporaire de la progression nébulaire. La vitesse toujours croissante du tourbillon devait bientôt lancer dans l’espace d’énormes soleils sur des circuits indépendants.
 
(57.0) 57:3.5 C’est ce qui se produisit pour Andronover dans des âges extrêmement lointains. La roue d’énergie s’accrut et grandit jusqu’à ce qu’elle eut atteint son maximum d’expansion ; alors, quand la contraction survint, elle tourbillonna de plus en plus vite jusqu’au moment où la phase centrifuge critique fut atteinte et où la grande dislocation commença.
 
(57.0) 57:3.6 Il y a 500 milliards d’années, le premier soleil d’Andronover naquit. Ce rayon flamboyant échappa à l’emprise de la gravité maternelle et, une fois séparé, se lança dans l’espace vers une aventure indépendante dans le cosmos de la création. Son orbite fut déterminée par son chemin de fuite. Les jeunes soleils de ce type deviennent rapidement sphériques et commencent leur longue carrière mouvementée d’étoiles de l’espace. À l’exception des noyaux nébulaires terminaux, la grande majorité des soleils d’Orvonton naquit d’une façon semblable. Ces soleils éjectés passent par diverses périodes d’évolution et de service universel subséquent.
 
(57.0) 57:3.7 Il y a 400 milliards d’années, la nébuleuse d’Andronover entra dans sa période de recaptation. Beaucoup de petits soleils proches furent recaptés à la suite de l’agrandissement progressif suivi d’une nouvelle condensation du noyau-mère. Bientôt fut inaugurée la phase terminale de condensation nébulaire, période qui précède toujours le fractionnement final de ces immenses agrégats spatiaux d’énergie et de matière.
 
(57.0) 57:3.8 À peine un million d’années après cette époque, Micaël de Nébadon, un Fils Créateur du Paradis, choisit cette nébuleuse en désintégration pour cadre de son aventure dans la construction d’un univers. Presque immédiatement commença la création des mondes architecturaux de Salvington et des groupes planétaires, sièges des cent constellations. Il fallut presque un million d’années pour achever ces amas de mondes spécialement créés. Les planètes-sièges des systèmes locaux furent construites au cours d’un laps de temps s’étendant de cette époque jusqu’à il y a cinq-milliards d’années environ.
 
(57.0) 57:3.9 Il y a 300 milliards d’années, les circuits solaires d’Andronover étaient bien établis, et le système nébulaire passait par une période transitoire de stabilité physique relative. À peu près à cette époque, l’état-major de Micaël arriva sur Salvington, et le gouvernement d’Uversa, capitale d’Orvonton, reconnut officiellement l’existence physique de l’univers local de Nébadon.
 
(57.0) 57:3.10 Il y a 200 milliards d’années, la contraction et la condensation d’Andronover progressèrent avec un énorme engendrement de chaleur dans son amas central, ou masse nucléaire. Il apparut de l’espace relatif même dans les régions voisines de la roue centrale du soleil-mère. Les régions extérieures devenaient plus stables et mieux organisées ; quelques planètes tournant autour des soleils nouveau-nés s’étaient suffisamment refroidies pour convenir à l’implantation de la vie. Les plus anciennes planètes habitées de Nébadon datent de cette époque.
 
(57.0) 57:3.11 Maintenant, le mécanisme universel parachevé de Nébadon commence à fonctionner pour la première fois, et la création de Micaël est enregistrée sur Uversa en tant qu’univers d’habitation et d’ascension progressive de mortels.
 
(57.0) 57:3.12 Il y a 100 milliards d’années, la tension de condensation parvint à son apogée sous sa phase nébulaire ; le point maximum de tension calorifique était atteint. Ce stade critique de la lutte entre la chaleur et la gravité dure parfois pendant des âges, mais, tôt ou tard, la chaleur gagne la bataille sur la gravité et la période spectaculaire de la dispersion des soleils commence. Cela marque la fin de la carrière secondaire d’une nébuleuse de l’espace.
 
4. Les stades tertiaire et quaternaire

(57.0) 57:4.1 Le stade primaire d’une nébuleuse est circulaire ; le secondaire est spiral ; le stade tertiaire est celui de la première dispersion des soleils, tandis que le quaternaire comprend le second et dernier cycle de dispersion solaire au cours duquel le noyau-mère finit soit comme amas globulaire, soit comme un soleil solitaire fonctionnant comme centre d’un système solaire terminal.
 
(57.0) 57:4.2 Il y a 75 milliards d’années, Andronover avait atteint l’apogée de son stade de famille solaire. Ce fut le point culminant de la première période de pertes de soleils. Depuis lors, la plupart de ces soleils sont eux-mêmes entrés en possession de systèmes étendus de planètes, de satellites, d’iles obscures, de comètes, de météores et de nuages de poussière cosmique.
 
(57.0) 57:4.3 Il y a 50 milliards d’années, la première période de dispersion solaire était achevée ; la nébuleuse terminait rapidement son cycle tertiaire d’existence au cours duquel elle donna naissance à 876 926 systèmes solaires.
 
(57.0) 57:4.4 L’époque d’il y a 25 milliards d’années fut témoin de l’achèvement du cycle tertiaire de la vie nébulaire, et amena l’organisation et la stabilisation relative des immenses systèmes stellaires dérivés de la nébuleuse ancestrale. Mais le phénomène de contraction physique et de production de chaleur accrue se poursuivit dans la masse centrale du résidu nébulaire.
 
(57.0) 57:4.5 Il y a 10 milliards d’années commença le cycle quaternaire d’Andronover. Le maximum de température de la masse nucléaire avait été atteint ; le point critique de condensation approchait. Le noyau-mère originel se convulsait sous la pression conjuguée de la tension de condensation de sa propre chaleur interne et de l’effet de marée croissant de l’essaim environnant de systèmes solaires libérés. Les éruptions nucléaires, qui devaient inaugurer le second cycle nébulaire de dispersion solaire, étaient imminentes. Le cycle quaternaire de l’existence nébulaire allait commencer.
 
(57.0) 57:4.6 Il y a 8 milliards d’années débuta la colossale éruption terminale. Seuls les systèmes extérieurs sont à l’abri au moment d’un tel bouleversement cosmique. Et ce fut le commencement de la fin de la nébuleuse. Ce dégorgement final de soleils s’étendit sur une période de presque deux-milliards d’années.
 
(57.0) 57:4.7 L’époque d’il y a 7 milliards d’années fut témoin de l’apogée de la dislocation finale d’Andronover. Ce fut la période où naquirent les plus grands soleils terminaux et où les perturbations physiques locales atteignirent leur maximum.
 
(57.0) 57:4.8 L’époque d’il y a 6 milliards d’années marque la fin de la dislocation terminale et la naissance de votre soleil, le cinquante-sixième avant-dernier de la seconde famille solaire d’Andronover. L’éruption finale du noyau nébulaire engendra 136 702 soleils, la plupart d’entre eux étant des globes solitaires. Le nombre total de soleils et de systèmes solaires issus de la nébuleuse d’Andronover fut de 1 013 628. Le soleil de votre système solaire porte le numéro 1 013 572.
 
(57.0) 57:4.9 Désormais, la grande nébuleuse d’Andronover n’existe plus, mais elle vit toujours dans les nombreux soleils et les familles planétaires qui ont leur origine dans ce nuage-mère de l’espace. Le dernier résidu nucléaire de cette magnifique nébuleuse brule encore avec une lueur rougeâtre et continue à répandre une lumière et une chaleur modérées sur sa famille planétaire résiduaire de cent-soixante-cinq mondes, qui tournent maintenant autour de cette vénérable mère de deux puissantes générations de monarques de lumière.
 
5. L’origine de Monmatia – le système solaire d’Urantia

(57.0) 57:5.1 Il y a 5 milliards d’années, votre soleil était un globe incandescent relativement isolé, qui avait recueilli en lui la majeure partie de la matière circulant dans l’espace proche, les résidus du récent bouleversement qui avait accompagné sa naissance.
 
(57.0) 57:5.2 Aujourd’hui, votre soleil a atteint une stabilité relative, mais les cycles de onze ans et demi des taches solaires rappellent qu’il était, dans sa jeunesse, une étoile variable. Durant les premiers temps de votre soleil, la contraction continuelle et l’élévation graduelle de la température qui s’ensuivait provoquèrent d’immenses convulsions à sa surface. Il fallait trois jours et demi à ces soulèvements titanesques pour accomplir un cycle de changements d’éclat. Cet état variable, cette pulsation périodique, rendirent votre soleil extrêmement sensible à certaines influences extérieures qu’il devait bientôt rencontrer.
 
(57.0) 57:5.3 Ainsi, le cadre de l’espace local était prêt pour l’origine exceptionnelle de Monmatia, nom de la famille planétaire de votre soleil, le système solaire auquel appartient votre monde. Moins de un pour cent des systèmes planétaires d’Orvonton ont eu une origine semblable.
 
(57.0) 57:5.4 Il y a 4 milliards et demi d’années, l’énorme système d’Angona commença à s’approcher de ce soleil isolé. Le centre de ce grand système était un géant obscur de l’espace, solide, puissamment chargé, et possédant une prodigieuse force d’attraction gravitationnelle.
 
(57.0) 57:5.5 À mesure qu’Angona s’approchait davantage du soleil, et aux moments d’expansion maximum des pulsations solaires, des torrents de matière gazeuse étaient projetés dans l’espace comme de gigantesques langues solaires. Au début, ces langues de gaz incandescent retombaient invariablement sur le soleil, mais, à mesure qu’Angona se rapprochait, l’attraction gravitationnelle de ce gigantesque visiteur devint si forte que les langues de gaz se brisèrent en certains points, les racines retombant sur le soleil tandis que les parties extérieures s’en détachaient pour former des corps indépendants de matière, des météorites solaires, qui se mettaient immédiatement à tourner autour du soleil sur leur propre orbite elliptique.
 
(57.0) 57:5.6 À mesure que le système d’Angona se rapprochait, les épanchements solaires devinrent de plus en plus importants ; une quantité croissante de matière fut extraite du soleil pour former des corps indépendants circulant dans l’espace environnant. Cette situation se développa pendant environ cinq-cent-mille ans, jusqu’à ce qu’Angona eût atteint son point le plus rapproché du soleil ; sur quoi, en conjonction avec une de ses convulsions internes périodiques, le soleil subit une dislocation partielle. Aux antipodes l’un de l’autre et simultanément, d’énormes volumes de matière se dégorgèrent. Du côté d’Angona une grande colonne de gaz solaires fut attirée ; ses deux extrémités étaient plutôt effilées et son centre nettement renflé ; elle échappa définitivement au contrôle gravitationnel immédiat du soleil.
 
(57.0) 57:5.7 Cette grande colonne de gaz solaires, ainsi séparée du soleil, évolua ensuite en formant les douze planètes du système solaire. Le gaz éjecté par contrecoup du côté opposé du soleil, en synchronisme cyclique avec la gigantesque protubérance ancestrale du système planétaire, s’est condensé depuis lors en formant les météores et la poussière spatiale du système solaire. Toutefois, une grande, une très grande quantité de cette matière fut recaptée ultérieurement par la gravité solaire à mesure que le système d’Angona s’éloignait dans les profondeurs de l’espace.
 
(57.0) 57:5.8 Bien qu’Angona ait réussi à arracher les matériaux ancestraux des planètes du système solaire et l’énorme volume de matière qui circule maintenant autour du soleil sous forme d’astéroïdes et de météores, il ne parvint pas à s’emparer lui-même d’une partie quelconque de cette matière solaire. Le système visiteur ne passa pas tout à fait assez près pour dérober la moindre substance au soleil, mais il s’en approcha suffisamment pour attirer dans l’espace intermédiaire toute la matière composant le système planétaire présent.
 
(57.0) 57:5.9 Les cinq planètes intérieures et les cinq planètes extérieures se formèrent bientôt en miniature à partir des noyaux, en voie de refroidissement et de condensation, dans les extrémités effilées et moins volumineuses de la gigantesque protubérance de gravité qu’Angona avait réussi à détacher du soleil, tandis que Saturne et Jupiter se formèrent à partir des portions centrales plus volumineuses et plus renflées. La puissante attraction gravitationnelle de Jupiter et de Saturne capta bientôt la plupart des matériaux dérobés à Angona, comme l’atteste le mouvement rétrograde de certains de leurs satellites.
 
(57.0) 57:5.10 Jupiter et Saturne, du fait qu’ils avaient tiré leur origine du centre même de l’énorme colonne de gaz solaires surchauffés, contenaient tellement de matériaux solaires à haute température qu’ils brillaient d’une lumière éclatante et émettaient d’énormes quantités de chaleur ; ils furent en réalité des soleils secondaires durant une brève période qui suivit leur formation en tant que corps spatiaux distincts. Ces deux planètes, les plus grosses du système solaire, sont restées largement gazeuses jusqu’à ce jour, n’ayant même pas encore refroidi au point de se solidifier ou de se condenser complètement.
 
(57.0) 57:5.11 Les noyaux de contraction gazeuse des dix autres planètes atteignirent bientôt le stade de la solidification, et commencèrent ainsi à attirer à eux des quantités croissantes de la matière météorique circulant dans l’espace environnant. Les mondes du système solaire eurent donc une double origine : des noyaux de condensation gazeuse, accrus plus tard par la capture d’énormes quantités de météorites. Ils continuent du reste à capter des météorites, mais en beaucoup moins grand nombre.
 
(57.0) 57:5.12 Les planètes ne tournent pas autour du soleil dans le plan équatorial de leur mère solaire, ce qu’elles feraient si elles avaient été rejetées par la rotation du soleil. Elles circulent plutôt dans le plan d'extrusion solaire causée par Angona, plan qui formait un angle accentué avec celui de l’équateur solaire.
 
(57.0) 57:5.13 Alors qu'Angona fut incapable de capter la moindre partie de la masse solaire, votre soleil, lui, ajouta à sa famille de planètes en cours de métamorphose certains matériaux circulant dans l’orbite du système visiteur. Vu l’intensité du champ gravitationnel d’Angona, les planètes tributaires de sa famille décrivaient leurs orbites à une distance considérable du géant obscur. Peu après l’extrusion de la masse ancestrale de votre système planétaire, et tandis qu’Angona était encore à proximité du soleil, trois planètes majeures du système d’Angona passèrent si près de cet ancêtre massif du système solaire que son attraction gravitationnelle, augmentée de celle du soleil, fut suffisante pour l’emporter sur l’emprise de gravité d’Angona et pour détacher définitivement ces trois tributaires du vagabond céleste.
 
(57.0) 57:5.14 Tous les matériaux du système solaire dérivés du soleil circulaient originellement sur des orbites de direction homogène. Sans l’intrusion de ces trois corps spatiaux étrangers, tous les matériaux du système solaire auraient toujours gardé la même direction de mouvement orbital. Quoi qu’il en soit, l’impact des trois tributaires d’Angona injecta dans le système solaire émergent de nouvelles forces directionnelles d’origine étrangère, d’où l’apparition de mouvement rétrograde. Dans tout système astronomique, le mouvement rétrograde est toujours accidentel et apparait toujours à la suite de l’impact dû à la collision de corps spatiaux étrangers. De telles collisions ne produisent pas toujours un mouvement rétrograde, mais nul mouvement rétrograde n’apparait jamais ailleurs que dans un système contenant des masses d’origines diverses.
 
6. Le stade du système solaire – l’ère de formation des planètes

(57.0) 57:6.1 Une période de diminution des dégorgements solaires suivit la naissance du système solaire. Durant une autre période de cinq-cent-mille ans, le soleil continua à déverser des volumes décroissants de matière dans l’espace environnant. Mais, à cette époque primitive des orbites erratiques, quand les corps environnants se trouvaient à leur périhélie, le parent solaire était capable de recapter une grande partie de ces matériaux météoriques.
 
(57.0) 57:6.2 Les planètes les plus proches du soleil furent les premières à avoir leur rotation ralentie par les frictions dues aux effets de marée. Ces influences gravitationnelles contribuent également à stabiliser les orbites planétaires en freinant le rythme de rotation des planètes sur elles-mêmes ; de ce fait, les planètes tournent de plus en plus lentement jusqu’à ce que leur rotation axiale s’arrête. Cela laisse un hémisphère de la planète constamment tourné du côté du soleil ou du corps le plus grand, comme le montrent les exemples de la planète Mercure et de la Lune, cette dernière présentant toujours la même face à Urantia.
 
(57.0) 57:6.3 Quand les frictions dues aux effets de marée de la Lune et de la Terre seront égalisées, la Terre présentera toujours le même hémisphère à la Lune. Le jour et le mois seront analogues – d’une durée d’environ 47 jours terrestres. Quand cette stabilité des orbites sera atteinte, les frictions dues aux effets de marée agiront en sens inverse, cessant d’écarter la Lune de la Terre et attirant au contraire progressivement le satellite vers la planète. Alors, dans le lointain futur où la Lune se rapprochera à environ dix-huit-mille kilomètres de la Terre, l’action gravitationnelle de cette dernière provoquera la dislocation de la Lune, et cette explosion de gravité due aux effets de marée réduira la Lune en petites particules. Celles-ci pourront se rassembler autour du monde sous forme d’anneaux de matière semblables à ceux de Saturne ou être attirées progressivement sur Urantia sous forme de météores.
 
(57.0) 57:6.4 Si des corps spatiaux ont la même taille et la même densité, des collisions peuvent se produire. Mais, si deux corps spatiaux de densité semblable ont une taille relativement inégale, quand le plus petit se rapproche progressivement du plus grand, le plus petit se désintègre dès que le rayon de son orbite devient inférieur à deux fois et demie le rayon du corps le plus grand. En fait, les collisions entre géants de l’espace sont rares, mais ces explosions dues à des effets de marée gravitationnelle des corps plus petits sont fréquentes.
 
(57.0) 57:6.5 Les étoiles filantes se manifestent en essaims parce qu’elles sont des fragments de corps matériels disloqués par la gravité due aux effets de marée exercée par des corps spatiaux voisins et plus grands. Les anneaux de Saturne sont les fragments d’un satellite désintégré. L’une des lunes de Jupiter s’approche maintenant dangereusement de la zone critique de dislocation due aux effets de marée ; d’ici quelques millions d’années, elle sera soit réclamée par la planète, soit soumise à la désintégration par la gravité due aux effets de marée. Il y a longtemps, très longtemps, la cinquième planète de votre système solaire parcourait une orbite irrégulière, s’approchant périodiquement de plus en plus de Jupiter, elle finit par entrer dans la zone critique de désintégration gravitationnelle due aux effets de marée. Elle fut alors rapidement fragmentée et devint l’amas actuel des astéroïdes.
 
(57.0) 57:6.6 Il y a 4 milliards d’années eut lieu l’organisation des systèmes de Jupiter et de Saturne sous une forme très semblable à celle d’aujourd’hui, sauf pour leurs lunes dont la taille continua de croitre pendant plusieurs milliards d’années. En fait, toutes les planètes et tous les satellites du système solaire s’accroissent encore aujourd’hui par des captures météoriques continuelles.
 
(57.0) 57:6.7 Il y a 3 milliards et demi d’années, les noyaux de condensation des dix autres planètes étaient bien formés, et ceux de la plupart des lunes étaient intacts, bien que plusieurs petits satellites se soient ensuite réunis pour former les plus grosses lunes d’aujourd’hui. On peut considérer cet âge comme l’ère de l’assemblage planétaire.
 
(57.0) 57:6.8 Il y a 3 milliards d’années, le système solaire fonctionnait à peu près comme aujourd’hui. La taille de ses membres continuait à croitre à mesure que les météorites spatiales affluaient à une cadence prodigieuse sur les planètes et sur leurs satellites.
 
(57.0) 57:6.9 Vers cette époque, votre système solaire fut inscrit sur le registre physique de Nébadon et reçut le nom de Monmatia.
 
(57.0) 57:6.10 Il y a 2 milliards et demi d’années, la taille des planètes avait immensément grandi. Urantia était une sphère bien développée ; elle avait environ un dixième de sa masse actuelle et s’accroissait toujours rapidement par absorption de météorites.
 
(57.0) 57:6.11 Toute cette prodigieuse activité fait normalement partie de l’édification d’un monde évolutionnaire de l’ordre d’Urantia ; elle constitue les préliminaires astronomiques de la mise en scène permettant le début de l’évolution physique de tels mondes spatiaux qui se préparent aux aventures de vie du temps.
 
7. L’ère météorique – l’ère volcanique l’atmosphère planétaire primitive

(57.0) 57:7.1 Durant toute cette époque primitive, les régions spatiales du système solaire fourmillaient de petits corps formés par fragmentation et condensation. Faute d’une atmosphère protectrice pour les comburer, ces corps spatiaux s’écrasaient directement sur la surface d’Urantia. Ces impacts incessants maintenaient la surface de la planète plus ou moins chaude, et ce phénomène, s’ajoutant à l’action croissante de la gravité à mesure que la planète grossissait, commença à mettre en œuvre les influences qui amenèrent progressivement les éléments lourds, tels que le fer, à s’accumuler de plus en plus vers le centre de la planète.
 
(57.0) 57:7.2 Il y a 2 milliards d’années, la Terre commença nettement à gagner sur la Lune. La planète avait toujours été plus grosse que son satellite, mais il n’y avait pas une telle différence de taille avant cette époque au cours de laquelle d’énormes corps spatiaux furent captés par la Terre. Urantia avait alors environ un cinquième de sa taille actuelle et était devenue assez grande pour retenir l’atmosphère primitive qui avait commencé à apparaître par suite du conflit élémental entre l’intérieur chauffé et la croute en voie de refroidissement.
 
(57.0) 57:7.3 L’activité volcanique proprement dite date de ces temps-là. La chaleur interne de la Terre continua d’augmenter par suite de l’ensevelissement toujours plus profond des éléments radioactifs lourds apportés de l’espace par les météorites. L’étude de ces éléments radioactifs révèlera que la surface d’Urantia est vieille de plus d’un milliard d’années. L’horloge du radium est votre indicateur le plus fiable pour évaluer scientifiquement l’âge de la planète, mais toutes ces estimations sont trop faibles, parce que les matériaux radioactifs disponibles pour votre enquête viennent tous de la surface terrestre et représentent donc des acquisitions relativement récentes d’Urantia dans ce domaine.
 
(57.0) 57:7.4 Il y a un milliard et demi d’années, la Terre avait les deux tiers de sa taille actuelle, tandis que la Lune approchait de sa masse présente. Le gain rapide de la Terre sur la Lune quant à la taille lui permit de dérober lentement le peu d’atmosphère que son satellite possédait à l’origine.
 
(57.0) 57:7.5 L’activité volcanique est alors à son apogée. La Terre entière est un véritable enfer de feu ; sa surface ressemble à celle de son état primitif de fusion avant que les métaux lourds n’aient gravité vers le centre. C’est l’âge volcanique. Néanmoins, une croute, constituée principalement de granit relativement plus léger, se forme progressivement. La scène se prépare pour que la planète puisse un jour entretenir la vie.
 
(57.0) 57:7.6 L’atmosphère planétaire primitive évolue lentement ; elle contient maintenant une certaine quantité de vapeur d’eau, de monoxyde de carbone, du gaz carbonique et du gaz chlorhydrique, mais il y a peu ou pas d’azote libre et d’oxygène libre. L’atmosphère d’un monde à l’âge volcanique présente un spectacle étrange. En plus des gaz énumérés, elle est lourdement chargée de nombreux gaz volcaniques. En outre, à mesure que la ceinture atmosphérique se forme, il s’y ajoute les produits de combustion des abondantes pluies de météorites qui s’abattent constamment sur la surface de la planète. Cette combustion des météorites maintient l’oxygène atmosphérique à un niveau proche de l’épuisement, et le rythme des bombardements météoriques est encore prodigieux.
 
(57.0) 57:7.7 Bientôt, l’atmosphère devint plus stable et assez refroidie pour déclencher des précipitations de pluie sur la surface rocheuse brulante de la planète. Pendant des milliers d’années, Urantia fut enveloppée dans une immense couche continue de vapeur. Et, au cours de ces âges, le soleil ne brilla jamais sur la surface de la terre.
 
(57.0) 57:7.8 Une grande partie du carbone de l’atmosphère en fut soustraite pour former les carbonates des différents métaux qui abondaient dans les couches superficielles de la planète. Plus tard, de beaucoup plus grandes quantités de ces gaz carbonés furent consommées par la vie prolifique des premiers végétaux.
 
(57.0) 57:7.9 Même au cours des périodes ultérieures, les coulées de lave persistantes et les chutes de météorites épuisèrent presque complètement l’oxygène de l’air. Même les premiers dépôts de l’océan primitif qui apparait bientôt ne contiennent ni pierres colorées ni schistes. Après l’apparition de cet océan, il n’y eut pendant longtemps pratiquement pas d’oxygène libre dans l’atmosphère, et il n’en apparut pas en quantité notable avant que les algues marines et d’autres formes de vie végétale ne l’eussent ultérieurement engendré.
 
(57.0) 57:7.10 L’atmosphère planétaire primitive de l’âge volcanique offre peu de protection contre les impacts dus aux collisions des essaims météoriques. Des millions et des millions de météorites peuvent pénétrer la couche d’air et venir s’écraser sous forme de corps solides sur la croute planétaire. Mais, à mesure que le temps passe, il y a de moins en moins de météorites assez grosses pour résister au bouclier de friction atmosphérique constamment renforcé par l’enrichissement en oxygène des ères plus tardives.
 
8. Stabilisation de la croute terrestre. L’âge des tremblements de terre. L’océan mondial et le premier continent  

(57.0) 57:8.1 La date du commencement effectif de l’histoire d’Urantia se situe il y a un milliard d’années. La planète avait atteint approximativement sa taille actuelle. À peu près à cette époque, elle fut inscrite sur les registres physiques de Nébadon et reçut son nom d’Urantia.
 
(57.0) 57:8.2 L’atmosphère ainsi que d’incessantes précipitations d’humidité facilitèrent le refroidissement de la croute terrestre. L’action volcanique équilibra de bonne heure la pression calorifique interne et la contraction de la croute. Puis les volcans diminuèrent rapidement et les tremblements de terre firent leur apparition, tandis que l’époque d’adaptation et de refroidissement de la croute progressait.
 
(57.0) 57:8.3 La véritable histoire géologique d’Urantia commence au moment où la croute terrestre est assez froide pour provoquer la formation du premier océan. Une fois que la condensation de la vapeur d’eau à la surface de la terre en cours de refroidissement eut commencé, elle continua jusqu’à devenir pratiquement complète. Vers la fin de cette période, l’océan recouvrait toute la surface de la planète sur une profondeur moyenne de près de deux kilomètres. Les marées jouaient alors presque comme aujourd’hui, mais l’océan primitif n’était pas salé ; il formait pratiquement un revêtement d’eau douce sur l’ensemble du monde. À cette époque, la majeure partie du chlore était combinée avec divers métaux, mais il y avait assez de chlore combiné avec de l’hydrogène pour rendre cette eau légèrement acidulée.
 
(57.0) 57:8.4 Au début de cette ère lointaine, il faut considérer Urantia comme une planète entourée d’eau. Plus tard, des coulées de lave d’origine plus profonde, donc plus dense, débouchèrent sur le fond de ce qui est présentement l’océan Pacifique, et cette partie de la surface recouverte d’eau s’enfonça considérablement. La première masse de sol continental émergea de l’océan mondial pour rétablir l’équilibre et compenser l’épaississement progressif de la croute terrestre.
 
(57.0) 57:8.5 Il y a 950 millions d’années, Urantia offre l’image d’un grand continent unique entouré d’une vaste nappe d’eau, l’océan Pacifique. Les volcans sont toujours très nombreux et les tremblements de terre sont à la fois fréquents et violents. Les météorites continuent à bombarder la terre, mais elles diminuent à la fois de fréquence et de grosseur. L’atmosphère se clarifie, mais la quantité de gaz carbonique continue à être importante. La croute terrestre se stabilise progressivement.
 
(57.0) 57:8.6 C’est à cette époque qu’Urantia fut rattachée au système de Satania pour son administration planétaire et inscrite sur le registre de vie de la constellation de Norlatiadek. Alors commença la reconnaissance administrative de la petite sphère insignifiante destinée à devenir la planète sur laquelle Micaël se lancerait ultérieurement dans sa prodigieuse entreprise d’effusion de mortel et participerait aux expériences qui, depuis lors, ont fait connaitre localement Urantia sous le nom de “ monde de la croix ”.
 
(57.0) 57:8.7 Il y a 900 millions d’années, on vit arriver sur Urantia le premier groupe de reconnaissance de Satania envoyé de Jérusem pour examiner la planète et faire un rapport sur ses possibilités d’adaptation comme station expérimentale de vie. Cette commission comportait vingt-quatre membres et comprenait des Porteurs de Vie, des Fils Lanonandeks, des Melchizédeks, des séraphins et d’autres ordres de vie céleste s’occupant de l’organisation et de l’administration initiales des planètes.
 
(57.0) 57:8.8 Après une étude soigneuse de la planète, cette commission revint à Jérusem et fit au Souverain du Système un rapport favorable, recommandant d’inscrire Urantia sur le registre d’expérience de la vie. Votre monde fut donc enregistré à Jérusem comme planète décimale, et l’on notifia aux Porteurs de Vie qu’ils recevraient la permission d’instituer de nouveaux modèles de mobilisation mécanique, chimique et électrique au moment de leur arrivée ultérieure avec des ordres pour transplanter et implanter la vie.
 
(57.0) 57:8.9 En temps voulu, des mesures pour occuper la planète furent prises par la commission mixte des douze sur Jérusem et approuvées par la commission planétaire des soixante-dix sur Édentia. Ces plans proposés par le conseil consultatif des Porteurs de Vie furent définitivement acceptés sur Salvington. Bientôt après, des télédiffusions de Nébadon transmirent la nouvelle qu’Urantia deviendrait le cadre où les Porteurs de Vie exécuteraient, dans Satania, leur soixantième expérience conçue pour amplifier et améliorer le type satanien des modèles de vie de Nébadon.
 
(57.0) 57:8.10 Peu après que les télédiffusions universelles eurent pour la première fois reconnu Urantia devant tout Nébadon, on lui accorda le plein statut de cet univers. Bientôt après, elle fut enregistrée dans les archives des planètes-sièges du secteur mineur et du secteur majeur du superunivers ; et, avant la fin de cet âge, Urantia avait été inscrite sur le registre de la vie planétaire d’Uversa.
 
(57.0) 57:8.11 Cet âge tout entier fut caractérisé par des orages violents et fréquents. La croute terrestre primitive était dans un état de flux continuel. Le refroidissement superficiel alternait avec d’immenses flots de lave. Nulle part sur la face de votre monde on ne peut trouver le moindre vestige de cette croute planétaire originelle. Elle a été mélangée trop de fois avec des laves issues des grandes profondeurs et des dépôts ultérieurs de l’océan mondial primitif.
 
(57.0) 57:8.12 Les résidus modifiés de ces anciennes roches préocéaniques ne se trouvent nulle part, à la surface d’Urantia, en plus grande abondance qu’au Nord-Est du Canada, autour de la baie d’Hudson. Ce vaste plateau granitique est composé d’une roche appartenant aux âges préocéaniques. Ces couches rocheuses ont été chauffées, courbées, plissées, froissées, et ont subi maintes et maintes fois ces expériences métamorphiques déformantes.
 
(57.0) 57:8.13 Tout au long des âges océaniques, d’énormes couches rocheuses stratifiées dépourvues de fossiles se déposèrent sur le fond de cet océan ancien. (Le calcaire peut se former à la suite d’une précipitation chimique ; les calcaires anciens n’ont pas tous été produits par des dépôts de vie marine). On ne trouvera aucune trace de vie dans ces antiques formations rocheuses ; elles ne contiennent pas de fossiles à moins que des dépôts ultérieurs, datant des âges aquatiques, ne se soient mélangés par hasard avec ces couches plus anciennes, antérieures à la vie.
 
(57.0) 57:8.14 La croute terrestre primitive était fort instable, mais les montagnes n’étaient pas en cours de formation. La planète se contractait sous la pression de la gravité à mesure qu’elle se formait. Les montagnes ne résultent pas de l’effondrement de la croute en voie de refroidissement d’une sphère en contraction ; elles apparaissent plus tard sous l’action de la pluie, de la gravité et de l’érosion.
 
(57.0) 57:8.15 La masse continentale de cette ère s’accrut jusqu’à couvrir presque dix pour cent de la surface terrestre. Les tremblements de terre violents ne commencèrent pas avant que la masse continentale n’eût émergé bien au-dessus de l’eau. Une fois qu’ils eurent commencé, ils augmentèrent en violence et en fréquence pendant des âges. Depuis bien des millions d’années, les tremblements de terre diminuent, mais Urantia en subit encore une moyenne de quinze par jour.
 
(57.0) 57:8.16 Il y a 850 millions d’années commença véritablement la première époque de stabilisation de la croute terrestre. La plupart des métaux lourds s’étaient fixés vers le centre du globe, et la croute en voie de refroidissement avait cessé de s’effondrer sur une échelle aussi étendue qu’au cours des âges antérieurs. Un meilleur équilibre s’était établi entre les extrusions de terres et le fond plus dense de l’océan. Sous la croute terrestre, le flux de lave s’étendait à peu près dans le monde entier, ce qui compensait et stabilisait les fluctuations dues au refroidissement, à la contraction et aux glissements superficiels.
 
(57.0) 57:8.17 La fréquence et la violence des éruptions volcaniques et des tremblements de terre continuèrent à diminuer. L’atmosphère s’épurait des gaz volcaniques et de la vapeur d’eau, mais le pourcentage de gaz carbonique restait élevé.
 
(57.0) 57:8.18 Les perturbations électriques décroissaient aussi dans l’air et dans la terre. Les coulées de lave avaient amené à la surface un mélange d’éléments qui diversifièrent la croute et isolèrent mieux la planète contre certaines énergies spatiales. Tout ceci contribua beaucoup à faciliter le contrôle de l’énergie terrestre et à régulariser son flux, comme le révèle le fonctionnement des pôles magnétiques.
 
(57.0) 57:8.19 Il y a 800 millions d’années, on assista à l’inauguration de la première grande époque des terres émergées, l’âge de l’émergence continentale accrue.
 
(57.0) 57:8.20 Depuis la condensation de l’hydrosphère de la terre, d’abord dans l’océan mondial, puis dans l’océan Pacifique, il faut se représenter que cette dernière masse d’eau couvrait les neuf dixièmes de la surface terrestre. Les météorites qui tombaient dans la mer s’accumulaient au fond de l’océan, car elles sont généralement composées de matériaux denses. Celles qui tombaient sur le sol furent fortement oxydées, puis usées par l’érosion et enfin entrainées dans les bassins océaniques. Le fond de l’océan devint ainsi de plus en plus lourd, d’autant plus qu’il s’y ajoutait le poids d’une masse d’eau profonde de seize kilomètres à certains endroits.
 
(57.0) 57:8.21 Sous l'effet de la poussée croissante de l'océan Pacifique, les masses terrestres continentales continuèrent de s'élever. L’Europe et l’Afrique commencèrent à émerger des profondeurs du Pacifique en même temps que les masses appelées maintenant Australie, Amérique du Nord et du Sud, et continent Antarctique ; tandis que le lit de l’océan Pacifique continuait à s’enfoncer pour compenser ce mouvement. À la fin de cette période, les terres émergées constituaient presque un tiers de la surface du globe et ne formaient qu’une seule masse continentale.
 
(57.0) 57:8.22 Cet accroissement de l’élévation des terres entraina les premières différences climatiques de la planète. Élévation du sol, nuages cosmiques et influences océaniques sont les principaux facteurs des fluctuations climatiques. L’arête de la masse continentale asiatique atteignit une hauteur de presque quinze-mille mètres lors de l’apogée de l’émergence du sol. S’il y avait eu beaucoup d’humidité dans l’air flottant au-dessus de ces régions très élevées, d’énormes couches de glace se seraient formées et l’âge glaciaire serait arrivé beaucoup plus tôt. Plusieurs centaines de millions d’années s’écoulèrent avant que d’aussi grandes masses continentales ne réapparaissent au-dessus des eaux.
 
(57.0) 57:8.23 Il y a 750 millions d’années, les premières brèches commencèrent à apparaitre dans la masse continentale sous la forme du grand affaissement nord-sud qui fut plus tard comblé par les eaux de l’océan. Ces brèches préparèrent la voie à la dérive vers l’ouest des continents de l’Amérique du Nord et du Sud, y compris le Groenland. La longue faille est-ouest sépara l’Afrique de l’Europe et détacha du continent asiatique les masses de terre de l’Australie, des iles du Pacifique et de l’Antarctique.
 
(57.0) 57:8.24 Il y a 700 millions d’années, Urantia s’approchait des conditions de maturité nécessaire pour entretenir la vie. La dérive continentale se poursuivait ; l’océan pénétrait de plus en plus dans les terres sous forme de longs bras de mer fournissant les eaux peu profondes et les baies abritées qui conviennent si bien comme habitat pour la vie marine.
 
(57.0) 57:8.25 L’époque d’il y a 650 millions d’années fut témoin d’une nouvelle scission des masses terrestres et, par conséquent, d’une nouvelle extension des mers continentales. Et ces eaux atteignirent rapidement le degré de salinité indispensable à la vie sur Urantia.
 
(57.0) 57:8.26 Ce sont ces mers et celles qui leur succédèrent qui établirent les annales de la vie d’Urantia, telles qu’on les découvrit par la suite dans des pages de pierres bien conservées, volume après volume, tandis que les ères succédaient aux ères et que les âges s’écoulaient. Ces mers intérieures des temps anciens furent vraiment le berceau de l’évolution.
 
(57.0) 57:8.27 [Présenté par un Porteur de Vie, membre du Corps originel d’Urantia, et maintenant observateur résident.]
 


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3. L'HISTOIRE D'URANTIA

Présentation de la 3ème partie du livre d'Urantia

 

L'HISTOIRE D'URANTIA

L'histoire d'une planète  expérimentale. Une planète retardée et isolée suite à la rébellion de Lucifer et l'échec du plan adamique. (La faute d'Adam et Eve)
 
  • Il ya environ un milliard d'années, Urantia fut inscrite sur les registres physiques de Nébadon et reçut son nom, d'Urantia. (Fas. 57)
  • Il y a 600 millions d'années, la commission des Porteurs de Vie envoyée de Jérusem arriva sur Urantia et commença l'étude des conditions physiques préparatoires à la promotion de la vie sur ce monde numéro 606 du système de Satania.
  • Il y a exactement 993.408 ans (avant l'année 1934 de l'ère chrétienne) qu'Urantia a été officiellement reconnue comme planète d'habitat humain dans l'univers de Nébadon. L'évolution biologique avait une fois de plus atteint les niveaux humains de dignité volitive; l'homme était apparu sur la planète 606 de Satania. (Fas. 62) Les premiers êtres humains, Andon et Fonta (Fas.63)
  • Il y a environ 500 000 ans - Urantia reçoit son premier Prince planétaire, Caligastia. (Fas. 66)
  • Il y a environ 200 000 ans - La rébellion de Lucifer et trahison du Prince Caligastia. Urantia devient une planète isolée.
  • Il y a environ 40 000 ans - La faute et échec d'Adam et Eve, les dirigents planétaires et accélérateurs biologique. (Fas. 75)
  • Il y a environ 2000 ans - Micael de Nébadon, le créateur de Notre Univers s'incarne sur Urantia. Jésus de Nazareth. Lucifer est mis en prison (Fas. 53)
  • 1934 - Début du procès Gabriel contre Lucifer (Fas. 53) Satan mis en prison (Fas. 53)



Deux évènements très importants dans l'histoire d'Urantia - La rébellion de Lucifer et la trahison de notre Prince planétaire Caligastia (Fas.67)

 

Fascicule n°67

La Rébellion Planétaire

P.754 - §1 Il est impossible de comprendre les problèmes associés à l'existence de l'homme sur Urantia sans avoir des notions sur certaines grandes époques du passé, notamment sur l'occurrence et les conséquences de la rébellion planétaire. Bien que ce soulèvement n'ait pas eu de conséquences sérieuses sur le progrès de l'évolution organique, il modifia notablement le cours de l'évolution sociale et du développement spirituel. Toute l'histoire supraphysique de la planète fut profondément influencée par cette calamité dévastatrice.

1 . LA TRAHISON DE CALIGASTIA, LE PRINCE PLANÉTAIRE D'URANTIA

P.754 - §2 Caligastia avait eu la charge d'Urantia depuis trois-cent-mille ans lorsque Satan, l'assistant de Lucifer, fit l'une de ses visites d'inspection périodiques. Quand Satan arriva sur la planète, son aspect ne ressemblait en rien à vos caricatures de son infâme majesté. Il était, et il est toujours, un fils Lanonandek d'un grand éclat. “ Et ce n'est pas étonnant, car Satan lui-même est une brillante créature de lumière. ”

P.754 - §3 Au cours de cette inspection, Satan informa Caligastia de la “ Déclaration de Liberté ” que Lucifer se proposait alors de faire et, ainsi que nous le savons maintenant, le Prince tomba d'accord pour trahir la planète dès que la rébellion serait annoncée. Les personnalités loyales de l'univers éprouvent un dédain particulier pour le Prince Caligastia à cause de cette trahison préméditée de sa mission. Le Fils Créateur exprima ce mépris lorsqu'il dit : “ Tu ressembles à ton chef, Lucifer, et tu as perpétué son iniquité d'une façon coupable. Il fut un falsificateur dès qu'il commença à s'exalter lui-même, parce qu'il ne demeurait pas dans la vérité. ”

P.754 - §4 Dans tout le travail administratif d'un univers local, nulle mission importante n'est jugée plus sacrée que celle d'un Prince Planétaire qui assume la responsabilité du bien-être et de la direction des mortels évolutionnaires sur un monde nouvellement habité. De toutes les formes du mal, aucune n'a d'effet plus destructeur sur le statut de la personnalité que la trahison d'une mission et la déloyauté envers des amis confiants. En commettant délibérément ce péché, Caligastia faussa si complètement sa personnalité que son mental ne fut plus jamais pleinement capable de retrouver son équilibre.