Histoire d'Urantia

83. L’institution du mariage

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 83. L’institution du mariage

(83.0) 83:0.1 Voici l’histoire des premiers débuts de l’institution du mariage. Elle a constamment progressé depuis les accouplements sans organisation dans la promiscuité de la horde, en passant par de nombreuses variations et adaptations, jusqu’à l’apparition des critères de mariage qui finirent par culminer dans la réalisation des appariements, l’union d’un seul homme et d’une seule femme pour établir un foyer de l’ordre social le plus élevé.
 
(83.0) 83:0.2 Le mariage a été bien des fois en péril, et les mœurs matrimoniales ont largement fait appel au soutien de la propriété et de la religion. Toutefois, la véritable influence qui sauvegarde perpétuellement le mariage, et la famille en résultant, est le fait biologique simple et inné que les hommes et les femmes ne peuvent absolument pas se passer les uns des autres, qu’il s’agisse des sauvages les plus primitifs ou des mortels les plus cultivés.
 
(83.0) 83:0.3 C’est à cause de ses impulsions sexuelles que l’homme égoïste est entrainé à se transformer en quelque chose de mieux qu’un animal. La relation sexuelle égocentrique et de gratification personnelle implique avec certitude les conséquences de l’abnégation ; elle assure la prise en charge de devoirs altruistes et de nombreuses responsabilités familiales bénéfiques pour la race. C’est en cela que le sexe a civilisé les sauvages sans qu’ils s’en rendent compte et sans qu’ils le soupçonnent, car cette même impulsion sexuelle oblige automatiquement et infailliblement l’être humain à penser et, finalement, le conduit à aimer.
 
1. Le mariage en tant qu’institution sociale

(83.0) 83:1.1 Le mariage est le mécanisme, mis en œuvre par la société, pour régler et contrôler les nombreuses relations humaines issues du fait physique de la bisexualité. En tant qu’institution, le mariage fonctionne dans deux domaines :
 
  (83.0) 83:1.2 1.Dans la régulation des relations sexuelles personnelles.
 
  (83.0) 83:1.3 2.Dans la régulation de la descendance, de l’héritage, de la succession et de l’ordre social, ceci étant sa fonction originelle la plus ancienne.
 
(83.0) 83:1.4 La famille, qui nait du mariage, est elle-même un stabilisateur de l’institution du mariage, au même titre que les mœurs concernant la propriété. D’autres facteurs puissants de la stabilité du mariage sont l’orgueil, la vanité, l’esprit chevaleresque, le devoir et les convictions religieuses. Mais, bien que les mariages puissent être approuvés ou désapprouvés dans les sphères supérieures, ils ne sont guère conclus dans le ciel. La famille humaine est nettement une institution humaine, un développement évolutionnaire. Le mariage est une institution de la société, il n’est pas du domaine de l’Église. Il est vrai que la religion devrait profondément l’influencer, mais elle ne devrait pas entreprendre d’être seule à le contrôler et à le réglementer.
 
(83.0) 83:1.5 Le mariage primitif était essentiellement industriel et, même dans les temps modernes, il est souvent une affaire de société ou d’intérêt. Sous l’influence du mélange de souches andites et comme conséquence des mœurs d’une civilisation en progrès, le mariage devient lentement mutuel, romantique, parental, poétique, affectueux, éthique et même idéaliste. Toutefois, la sélection et l’amour dit romantique jouaient un rôle minime dans les accouplements primitifs. Dans les temps anciens, mari et femme ne vivaient pas beaucoup ensemble ; ils ne mangeaient même pas très souvent ensemble. Chez les anciens, l’affection personnelle n’était pas fortement liée à l’attrait sexuel ; c’est surtout à cause de la vie et du travail en commun que l’affection naissait entre époux.
 
2. La cour et les fiançailles

(83.0) 83:2.1 Les mariages primitifs étaient toujours concertés par les parents du garçon et ceux de la jeune fille. Le stade de transition entre cette coutume et l’époque du libre choix fut occupé par les courtiers en mariage, ou marieurs professionnels. Ces marieurs furent d’abord les barbiers et ensuite les prêtres. Le mariage fut, à l’origine, une affaire de groupe, puis une affaire de famille ; c’est tout récemment qu’il est devenu une aventure individuelle.
 
(83.0) 83:2.2 La contrainte, et non l’attraction, était la voie d’accès au mariage primitif. Dans les temps primitifs, la femme n’avait pas un comportement sexuel réservé, mais seulement un sentiment d’infériorité sexuelle qui lui avait été inculqué par les mœurs. De même que les razzias précédèrent le commerce, de même le mariage par capture précéda le mariage par contrat. Certaines femmes étaient de connivence dans la capture afin d’échapper à la domination des hommes plus âgés de leur tribu ; elles préféraient tomber entre les mains d’hommes du même âge appartenant à une autre tribu. Ces pseudo-enlèvements furent le stade de transition entre la capture par la force et, plus tard, la cour par le charme.
 
(83.0) 83:2.3 Un type primitif de cérémonie de mariage était la fuite simulée, une sorte de répétition de l’enlèvement, qui fut jadis de pratique courante. Plus tard, le simulacre de capture fit partie de la cérémonie régulière de mariage. Le semblant de résistance qu’oppose une fille moderne à la “ capture ”, sa prétendue réticence envers le mariage, sont des reliquats d’anciennes coutumes. Le transport de la mariée par-dessus le seuil est une réminiscence de nombre d’anciennes pratiques, entre autres celles de l’époque du rapt des femmes.
 
(83.0) 83:2.4 On refusa longtemps aux femmes tout droit de disposer d’elles-mêmes dans le mariage, mais les femmes les plus avisées ont toujours su se soustraire à cette restriction en exerçant adroitement leur intelligence. C’est, en général, l’homme qui a pris l’initiative de la cour, mais pas toujours. Tantôt officiellement, tantôt secrètement, la femme provoque parfois le mariage. À mesure que la civilisation a progressé, les femmes ont joué un rôle croissant dans toutes les phases de la cour et du mariage.
 
(83.0) 83:2.5 L’accroissement de l’amour, du romanesque et de la sélection personnelle, dans la cour préconjugale, est un apport des Andites aux races du monde. Les relations entre les sexes évoluent favorablement ; de nombreux peuples en progrès substituent graduellement des conceptions quelque peu idéalisées d’attrait sexuel aux anciens mobiles d’utilité et de propriété. Les impulsions sexuelles et les sentiments affectifs commencent à remplacer les froids calculs dans le choix des partenaires de la vie.
 
(83.0) 83:2.6 À l’origine, les fiançailles équivalaient au mariage, et, chez les peuples primitifs, les rapports sexuels étaient classiques durant le temps des promesses. À une époque récente, la religion a établi un tabou sexuel sur la période comprise entre les fiançailles et le mariage.
 
3. L’achat et la dot

(83.0) 83:3.1 Les anciens se méfiaient de l’amour et des promesses ; ils estimaient que les unions durables devaient être garanties par quelque sécurité tangible – par un avoir. Pour cette raison, le prix d’achat d’une femme était considéré comme un gage, un dépôt, que le mari était condamné à perdre en cas de divorce ou d’abandon. Une fois que le prix d’achat d’une jeune mariée avait été payé, de nombreuses tribus permettaient au mari de la marquer au fer rouge. Les Africains achètent encore leurs femmes. Ils comparent une femme qui épouse par amour, ou une femme d’homme blanc, à un chat, parce qu’elle ne coute rien .
 
(83.0) 83:3.2 Les exhibitions de femmes à marier étaient des occasions d’habiller et de parer les filles pour les montrer en public, avec l’espoir qu’on les achèterait plus cher comme épouses. Toutefois, on ne les vendait pas comme du bétail – dans les tribus plus évoluées, les femmes ainsi achetées n’étaient pas transférables. Leur acquisition n’était pas non plus toujours une affaire d’argent conclue de sang-froid ; les services équivalaient à l’argent pour l’achat d’une femme. Si un homme, par ailleurs désirable, ne pouvait payer le prix de sa femme, il était susceptible d’être adopté comme fils par le père de la jeune fille, et pouvait alors l’épouser. Si un homme pauvre recherchait une femme et ne pouvait faire face au prix demandé par un père cupide, les anciens de la tribu exerçaient souvent une pression sur le père pour lui faire modifier ses exigences, faute de quoi il risquait de voir sa fille enlevée.
 
(83.0) 83:3.3 Quand la civilisation fit des progrès, les pères n’aimèrent plus avoir l’air de vendre leurs filles ; alors, tout en continuant à accepter le prix d’achat de la mariée, ils inaugurèrent la coutume de donner au couple des cadeaux d’une valeur à peu près équivalente au prix d’achat. Plus tard, quand on cessa de payer pour obtenir une femme, ces présents devinrent la dot de la mariée.
 
(83.0) 83:3.4 L’idée d’une dot était destinée à donner l’impression que la mariée était indépendante, à faire comprendre que l’on était très éloigné de l’époque des femmes esclaves et des compagnes possédées en toute propriété. Un homme ne pouvait divorcer d’avec une femme dotée sans rembourser entièrement la dot. Dans certaines tribus, on établissait réciproquement, chez les parents de la fiancée et du fiancé un dépôt qui restait acquis à la famille en cas de séparation ; c’était en réalité un contrat de mariage. Durant la période de transition entre la coutume de l’achat et la coutume de la dot, les enfants appartenaient au père si la femme avait été achetée ; dans le cas contraire, ils appartenaient à la famille de la femme.
 
4. La cérémonie du mariage

(83.0) 83:4.1 La cérémonie du mariage naquit du fait que le mariage était originellement une affaire de la communauté, et non simplement le point culminant d’une décision de deux personnes. L’accouplement intéressait le groupe, tout en étant une fonction personnelle.
 
(83.0) 83:4.2 Toute la vie des anciens était entourée de magie, de rites et de cérémonies, et le mariage ne faisait pas exception. À mesure que la civilisation progressa et que le mariage fut pris plus au sérieux, la cérémonie du mariage devint de plus en plus ostentatoire. Les mariages primitifs jouaient, comme d’ailleurs aujourd’hui, un rôle dans le droit de propriété des biens ; ils nécessitaient donc une cérémonie légale, et le statut social des enfants à venir exigeait la plus large publicité possible. Les hommes primitifs n’avaient pas d’archives ; il fallait donc qu’il y eût de nombreux témoins à la cérémonie du mariage.
 
(83.0) 83:4.3 Au début, la cérémonie du mariage avait plutôt le caractère de fiançailles et consistait seulement en la notification publique de l’intention de vivre ensemble ; plus tard, elle consista en un repas officiel pris en commun. Dans certaines tribus, les parents se bornaient à amener leur fille à son mari ; dans d’autres cas, la seule cérémonie était l’échange officiel de cadeaux, après quoi le père de la mariée la donnait à l’époux. Chez beaucoup de peuples levantins, on avait coutume de se dispenser de toute formalité ; le mariage était consommé par les rapports sexuels. Les hommes rouges furent les premiers à instituer des cérémonies de mariage plus élaborées.
 
(83.0) 83:4.4 On craignait beaucoup l’absence d’enfants et, comme la stérilité était attribuée à des machinations d’esprits, les efforts pour assurer la fécondité conduisirent aussi à associer le mariage à certains rites magiques ou religieux. On employait de nombreuses amulettes dans cet effort pour garantir un mariage heureux et fécond ; on consultait même les astrologues pour vérifier l’horoscope des parties contractantes. À une certaine époque, les sacrifices humains firent régulièrement partie de tous les mariages entre gens riches.
 
(83.0) 83:4.5 On cherchait les jours de chance. On considérait le jeudi comme le plus favorable, et l’on croyait que les mariages célébrés à la pleine lune étaient exceptionnellement fortunés. De nombreux peuples du Proche-Orient avaient coutume de jeter des graines sur les nouveaux mariés ; c’était un rite magique censé assurer la fécondité. Certains peuples orientaux utilisaient du riz à cet effet.
 
(83.0) 83:4.6 Le feu et l’eau furent toujours considérés comme les meilleurs moyens de résister aux fantômes et aux mauvais esprits. En conséquence, on mettait généralement en évidence, dans les mariages, des feux sur les autels et des chandelles allumées, et l’on faisait des aspersions baptismales d’eau bénite. Pendant longtemps, on eut coutume de fixer une fausse date de mariage, et ensuite de retarder soudain l’évènement pour faire perdre la piste aux fantômes et aux esprits.
 
(83.0) 83:4.7 Les taquineries faites aux nouveaux mariés et les mauvais tours joués aux couples en lune de miel sont des survivances des jours fort lointains où l’on croyait qu’il était bon de paraitre misérable et mal à l’aise devant les esprits pour éviter d’exciter leur envie. Le port du voile de mariée est un vestige de l’époque où l’on estimait nécessaire de déguiser une jeune femme afin que les fantômes ne puissent pas la reconnaitre, et aussi pour cacher sa beauté aux regards des esprits qui risqueraient d’en être envieux ou jaloux. Il ne fallait jamais que les pieds de la mariée touchent le sol juste avant la cérémonie. Même au vingtième siècle et sous les mœurs chrétiennes, la coutume subsiste d’étendre des tapis depuis le point d’arrivée de la voiture jusqu’à l’autel.
 
(83.0) 83:4.8 L’une des plus anciennes formes de cérémonie du mariage consistait à faire bénir le lit conjugal par un prêtre pour assurer la fécondité de l’union ; cela se pratiqua longtemps avant l’établissement d’un quelconque rituel officiel pour le mariage. Durant cette période dans l’évolution des mœurs matrimoniales, on comptait que les invités aux noces défileraient la nuit dans la chambre nuptiale, devenant ainsi des témoins légaux de la consommation du mariage..
 
(83.0) 83:4.9 L’élément chance, qui malgré toutes les épreuves prénuptiales faisait mal tourner certains mariages, conduisit les hommes primitifs à rechercher une assurance pour se protéger contre les échecs matrimoniaux en ayant recours aux prêtres et à la magie. Ce mouvement atteignit directement son apogée dans les mariages modernes à l’église. Pendant longtemps, on reconnut généralement le mariage comme consistant dans les décisions des parents contractants – et plus tard du couple – tandis qu’au cours des cinq-cents dernières années, l’Église et l’État ont assumé la juridiction et prétendent maintenant sceller les mariages.
 
5. Les mariages pluraux

(83.0) 83:5.1 Dans l’histoire des débuts du mariage, les femmes non mariées appartenaient aux hommes de la tribu. Plus tard, les femmes n’eurent qu’un mari à la fois. Cette pratique d’un-seul-homme-à-la-fois fut le premier pas pour s’écarter de la promiscuité de la horde. Bien qu’une femme n’eût droit qu’à un seul homme, son mari pouvait rompre à volonté ces relations temporaires, mais ces associations vaguement réglementées constituèrent la première étape vers la vie de couple, en contraste avec la vie de horde. Au cours de ce stade de développement du mariage, les enfants appartenaient généralement à leur mère.
 
(83.0) 83:5.2 L’étape suivante de l’évolution de l’accouplement fut le mariage collectif. Il fallait que cette phase communautaire du mariage intervînt dans le développement de la vie de famille, parce que les mœurs du mariage n’étaient pas encore assez puissantes pour rendre permanentes les associations de couples. Les mariages de frères et de sœurs appartenaient à ce groupe ; par exemple, cinq frères d’une famille épousaient cinq sœurs d’une autre. Dans le monde entier, les vagues formes du mariage communautaire se transformèrent graduellement en divers types de mariages collectifs. Ces associations de groupes étaient largement régies par les mœurs totémiques. La vie de famille se développa lentement et surement parce que la règlementation relative à la sexualité et au mariage favorisait la survie de la tribu elle-même en assurant la survivance d’un plus grand nombre d’enfants.
 
(83.0) 83:5.3 Les mariages collectifs cédèrent graduellement le pas aux pratiques émergentes de polygamie – de polygynie et de polyandrie – parmi les tribus les plus évoluées. La polyandrie ne fut jamais très répandue. Elle se limitait ordinairement aux reines et aux femmes riches ; en outre, elle était généralement une affaire de famille, une femme pour plusieurs frères. Les restrictions de caste et d’économie obligèrent parfois plusieurs hommes à se contenter d’une seule femme. Même alors, la femme n’en épousait qu’un ; les autres étaient vaguement tolérés comme “ oncles ” de la progéniture commune.
 
(83.0) 83:5.4 La coutume juive voulait qu’un homme épouse la veuve de son frère décédé en vue de “ susciter une semence pour son frère ” ; elle était pratiquée dans plus de la moitié du monde de l’antiquité. C’était une survivance du temps où le mariage était une affaire de famille plutôt qu’une association individuelle.
 
(83.0) 83:5.5 L’institution de la polygynie reconnut, à diverses époques, quatre sortes de femmes :
 
  (83.0) 83:5.6 1.Les femmes rituelles ou légales.
 
  (83.0) 83:5.7 2.Les femmes aimées et permises.
 
  (83.0) 83:5.8 3.Les concubines, les femmes contractuelles.
 
  (83.0) 83:5.9 4.Les femmes esclaves.
 
(83.0) 83:5.10 La véritable polygynie, où toutes les femmes ont le même statut et où les enfants sont égaux, a été fort rare. Habituellement, et même dans le cas des mariages pluraux, le foyer était dominé par la femme principale, la compagne statutaire. Elle seule avait été mariée selon une cérémonie rituelle, et seuls les enfants de cette épouse achetée ou dotée pouvaient hériter, à moins d’un accord spécial avec elle.
 
(83.0) 83:5.11 La femme statutaire n’était pas nécessairement la femme aimée ; dans les temps primitifs, elle ne l’était généralement pas. La femme aimée, ou de coeur, ne fit pas son apparition avant que les races eussent considérablement évolué, plus spécialement après le mélange des tribus évolutionnaires avec les Nodites et les Adamites.
 
(83.0) 83:5.12 La femme taboue – l’unique femme ayant statut légal – créa les mœurs de concubinage sous lesquelles un homme ne pouvait avoir qu’une seule femme mais pouvait entretenir des relations sexuelles avec n’importe quel nombre de concubines. Le concubinage fut le tremplin de la monogamie, le premier pas s’écartant de la franche polygynie. Les concubines des Juifs, des Romains et des Chinois étaient très fréquemment les servantes de la femme. Plus tard, comme chez les Juifs, la femme légale fut considérée comme la mère de tous les enfants engendrés par le mari.
 
(83.0) 83:5.13 Les anciens tabous interdisant les rapports sexuels avec une femme enceinte ou allaitant tendirent beaucoup à encourager la polygynie. Les femmes primitives vieillissaient de très bonne heure à cause de leurs fréquentes grossesses doublées d’un dur travail. (Ces femmes surmenées ne réussissaient à se maintenir en vie que grâce au fait qu’on les isolait une semaine par mois quand elles n’étaient pas enceintes.) Ces épouses se lassaient fréquemment de mettre des enfants au monde et demandaient à leur mari de prendre une seconde femme plus jeune, capable de participer à la conception des enfants et aux travaux ménagers. Les nouvelles femmes étaient donc généralement accueillies avec joie par les anciennes épouses ; il n’existait rien qui ressemblât à la jalousie sexuelle.
 
(83.0) 83:5.14 Le nombre des femmes n’était limité que par l’aptitude de l’homme à les entretenir. Les hommes riches et capables voulaient un grand nombre d’enfants, et, comme la mortalité infantile était très élevée, il fallait un groupe de femmes pour recruter une grande famille. Beaucoup de ces femmes plurales étaient de simples ouvrières, des femmes esclaves.
 
(83.0) 83:5.15 Les coutumes humaines évoluent, mais très lentement. Le but du harem était de bâtir un groupe vigoureux et nombreux de personnes de même sang pour étayer le trône. Un certain chef fut jadis convaincu qu’il ne devait plus avoir de harem et se contenter d’une seule femme ; il renvoya donc promptement les femmes de son harem, qui retournèrent mécontentes dans leurs foyers ; les familles offensées se précipitèrent en colère sur le chef et le tuèrent séance tenante.
 
6. La véritable monogamie – le mariage d’un couple

(83.0) 83:6.1 Monogamie égale monopole. La monogamie est bonne pour ceux qui atteignent cet état désirable, mais elle tend à imposer une privation biologique à ceux qui ne sont pas aussi fortunés. Tout à fait indépendamment de son effet sur l’individu, la monogamie est incontestablement la meilleure formule pour les enfants.
 
(83.0) 83:6.2 La monogamie la plus primitive résulta de la force des circonstances, de la pauvreté. La monogamie est culturelle et sociale, artificielle et contre nature, c’est-à-dire contraire à la nature de l’homme évolutionnaire. Elle était entièrement naturelle chez les Nodites et les Adamites les plus purs, et fut d’une grande valeur culturelle pour toutes les races évoluées.
 
(83.0) 83:6.3 Les tribus chaldéennes reconnaissaient à une femme le droit d’imposer à son mari un engagement prénuptial de ne prendre ni une seconde femme ni une concubine. Les Grecs et les Romains favorisèrent les mariages monogames. La monogamie a toujours été encouragée par le culte des ancêtres, ainsi que par l’erreur chrétienne consistant à considérer le mariage comme un sacrement. Même l’élévation du niveau de vie a constamment milité contre la pluralité des épouses. À l’époque de la venue de Micaël sur Urantia, pratiquement tout le monde civilisé avait atteint le niveau de monogamie théorique ; mais cette monogamie passive ne signifiait pas que l’humanité se fût habituée à la pratique des vrais mariages monogames.
 
(83.0) 83:6.4 Tout en poursuivant le but monogamique du mariage idéal des couples, qui après tout se rapproche d’une association sexuelle monopolisatrice, la société ne doit pas négliger la situation peu enviable des hommes et des femmes infortunés qui ne réussissent pas à trouver une place dans ce nouvel ordre social amélioré, même s’ils ont fait de leur mieux pour coopérer avec ses exigences et s’y conformer. Le fait de ne pas réussir à trouver un conjoint dans le cadre social de la concurrence peut tenir à des difficultés insurmontables ou aux multiples restrictions imposées par les mœurs courantes. Il est vrai que la monogamie est idéale pour ceux qui en jouissent, mais elle impose inévitablement de grandes privations à ceux qui sont laissés en dehors dans le froid de l’existence solitaire.
 
(83.0) 83:6.5 Il a toujours fallu qu’une minorité malheureuse souffre pour que la majorité puisse progresser sous l’empire des mœurs en développement de la civilisation évoluante ; mais la majorité favorisée devrait toujours regarder avec bonté et considération les compagnons moins heureux qui doivent payer le prix exigé de ceux qui n’ont pas réussi à devenir membres de ces associations sexuelles idéales satisfaisant tous les besoins biologiques sous la sanction des mœurs les plus élevées de l’évolution sociale en progrès.
 
(83.0) 83:6.6 La monogamie a toujours été le but idéaliste de l’évolution sexuelle humaine ; elle l’est encore et le sera toujours. Cet idéal du véritable mariage d’un couple implique l’abnégation, et c’est pourquoi le mariage échoue si souvent, simplement parce que l’une des deux parties contractantes, ou les deux, sont déficientes dans la plus grande des vertus humaines, l’austère maitrise de soi.
 
(83.0) 83:6.7 La monogamie est l’étalon qui mesure le progrès de la civilisation sociale, par opposition à l’évolution purement biologique. La monogamie n’est pas nécessairement biologique ou naturelle, mais elle est indispensable au maintien immédiat et au développement ultérieur de la civilisation sociale. Elle concourt à une délicatesse de sentiments, à un raffinement du caractère moral et à une croissance spirituelle qui sont absolument impossibles en polygamie. Une femme ne peut jamais devenir une mère idéale quand elle est constamment obligée d’entrer en rivalité pour garder l’affection de son mari.
 
(83.0) 83:6.8 Le mariage d’un couple favorise et encourage la compréhension intime et la coopération efficace, qui sont les meilleures choses pour le bonheur des parents, le bien-être des enfants et l’utilité sociale. Le mariage, qui a commencé par une grossière contrainte, évolue graduellement en une magnifique institution de culture de soi, de maitrise de soi, d’expression de soi et de perpétuation de soi.
 
7. La dissolution du lien conjugal

(83.0) 83:7.1 Dans l’évolution primitive des mœurs matrimoniales, le mariage était une vague union qui pouvait prendre fin à volonté, et les enfants suivaient toujours la mère ; le lien entre mère et enfant est instinctif et il a fonctionné sans tenir compte du stade de développement des mœurs.
 
(83.0) 83:7.2 Chez les peuples primitifs, environ la moitié seulement des mariages se révélait satisfaisante. La cause la plus fréquente de séparation était la stérilité, dont on rejetait toujours la faute sur la femme ; on croyait que les femmes sans enfants devenaient des serpents dans le monde des esprits. Sous les mœurs plus primitives, seul l’homme avait la faculté d’obtenir le divorce, et cette mesure a persisté jusqu’au vingtième siècle chez quelques peuples.
 
(83.0) 83:7.3 Avec l’évolution des mœurs, certaines tribus établirent deux formes de mariage : la forme courante qui permettait le divorce, et le mariage sacerdotal qui interdisait la séparation. L’inauguration de l’achat des femmes et de la dot des femmes contribua beaucoup à réduire les séparations en introduisant des dommages-intérêts en biens matériels pour l’échec du mariage. En vérité, bien des unions modernes sont stabilisées par cet ancien facteur de la propriété.
 
(83.0) 83:7.4 La pression sociale du statut dans la communauté et des privilèges de propriété a toujours été puissante pour maintenir les tabous et les mœurs du mariage. Au long des âges, le mariage a fait de constants progrès et se trouve à l’avant-garde dans le monde moderne, bien qu’il soit attaqué de façon menaçante par un mécontentement très répandu chez les peuples où le choix individuel – qui est une nouvelle liberté – joue un rôle prépondérant. Ces bouleversements d’adaptation apparaissent chez les races les plus progressives par suite de l’accélération soudaine de l’évolution sociale, mais, chez les peuples moins avancés, le mariage continue à prospérer et à s’améliorer lentement sous la gouverne des anciennes mœurs.
 
(83.0) 83:7.5 La substitution nouvelle et subite du mobile d’amour plus idéal, mais extrêmement individualiste, remplaçant l’ancien motif de la propriété établi depuis longtemps, a provoqué inévitablement une instabilité temporaire dans l’institution du mariage. Les mobiles de l’homme pour se marier ont toujours transcendé de loin la morale matrimoniale effective. En Occident, au dix-neuvième et au vingtième siècles, l’idéal du mariage a soudain dépassé de beaucoup les impulsions sexuelles égocentriques et seulement partiellement contrôlées des races. La présence, dans une société, d’un grand nombre de personnes non mariées dénote un effondrement temporaire ou une transition des mœurs.
 
(83.0) 83:7.6 Tout au long des âges, la vraie pierre de touche du mariage a été l’intimité continuelle inéluctable dans toute vie de famille. Deux jeunes gens dorlotés et gâtés, élevés en comptant sur toutes les indulgences et sur la pleine satisfaction de leur ego et de leur vanité, ne peuvent guère espérer une grande réussite dans le mariage et l’édification d’un foyer – une association pour toute une vie d’abnégation, de compromis, de dévouement et de consécration généreuse à la culture des enfants.
 
(83.0) 83:7.7 Le haut degré d’imagination et le romanesque fantastique déployés pour se faire la cour sont largement responsables de l’accroissement de la tendance au divorce chez les peuples occidentaux modernes ; le tableau est encore compliqué par la plus grande liberté des femmes et leur indépendance économique accrue. Le divorce facile, quand il résulte d’un manque de maitrise de soi ou du défaut d’adaptation normale de la personnalité, ramène tout droit aux anciens stades grossiers de la société, d’où les hommes ont émergé si récemment à la suite de tant d’angoisses personnelles et de souffrances raciales.
 
(83.0) 83:7.8 Tant que la société ne réussira pas à élever convenablement les enfants et les jeunes gens, tant que l'ordre social ne procurera pas une éducation prénuptiale appropriée et tant que l’idéalisme d’une jeunesse dépourvue de sagesse et de maturité sera l’arbitre de l’entrée dans le mariage, le divorce continuera à prévaloir. Dans la mesure où le groupe social ne parvient pas à préparer les jeunes au mariage, il faut que le divorce fonctionne comme soupape de sureté sociale pour empêcher des situations encore pires au cours des âges de développement rapide des mœurs en évolution.
 
(83.0) 83:7.9 Les anciens paraissent avoir considéré le mariage avec presque autant de sérieux que certains peuples d’aujourd’hui. Il ne semble pas que beaucoup de mariages hâtifs et malheureux des temps modernes représentent une amélioration par rapport aux pratiques anciennes qualifiant les jeunes gens et les jeunes filles pour s’unir. Le grand illogisme de la société moderne consiste à exalter l’amour et idéaliser le mariage tout en désapprouvant l’analyse approfondie de l’amour et du mariage.
 
8. L’idéalisation du mariage

(83.0) 83:8.1 Le mariage qui s’épanouit en un foyer est, en vérité, la plus sublime institution humaine, mais il est essentiellement humain ; on n’aurait jamais dû le qualifier de sacrement. Les prêtres séthites firent du mariage un rituel religieux, mais, pendant des milliers d’années après Éden, le mariage s’était perpétué comme une institution purement sociale et civile.
 
(83.0) 83:8.2 L’assimilation d’associations humaines à des associations divines est fort malheureuse. L’union du mari et de la femme dans la relation du mariage et du foyer est une fonction matérielle des mortels des mondes évolutionnaires. Il est vrai que bien des progrès spirituels peuvent intervenir comme conséquence des sincères efforts humains d’un homme et d’une femme pour évoluer, mais cela ne signifie pas que le mariage soit nécessairement sacré. Le progrès spirituel accompagne le zèle sincère manifesté dans d’autres orientations de l’effort humain.
 
(83.0) 83:8.3 Le mariage ne peut pas non plus être vraiment comparé aux relations de l’Ajusteur avec un homme, ni à la fraternité du Christ Micaël avec ses frères humains. Ces rapports n’ont presque aucun point commun comparable à l’association d’un mari et d’une femme. Il est fort malheureux que la conception humaine erronée de ces relations ait provoqué tant de confusion sur le statut du mariage.
 
(83.0) 83:8.4 Il est également fâcheux que certains groupes de mortels aient imaginé que le mariage était consommé par un acte divin. De telles croyances conduisent directement au concept de l’indissolubilité du lien conjugal sans souci des circonstances ou des désirs des parties contractantes. Mais le fait même qu’un mariage puisse être dissous montre que la Déité n’est pas partie conjointe à cette union. Si Dieu a une fois réuni deux choses ou deux personnes, elles resteront ainsi jointes jusqu’au moment où la volonté divine décrétera leur séparation. En ce qui concerne le mariage, qui est une institution humaine, qui donc prétendra émettre un jugement pour distinguer les unions susceptibles d’être approuvées par les superviseurs de l’univers d’avec celles dont la nature et l’origine sont purement humaines ?
 
(83.0) 83:8.5 Néanmoins, il existe un idéal du mariage dans les sphères supérieures. Sur la capitale de chaque système local, les Fils et les Filles Matériels de Dieu dépeignent effectivement la hauteur des idéaux de l’union d’un homme et d’une femme dans les liens du mariage quand ils ont le dessein de procréer et d’élever une descendance. Après tout, le mariage idéal des mortels est humainement sacré.
 
(83.0) 83:8.6 Le mariage a toujours été et reste encore le rêve humain suprême de l’idéal temporel. Bien que ce beau rêve soit rarement réalisé intégralement, il persiste comme un glorieux idéal, attirant toujours l’humanité progressante vers de plus grands efforts pour le bonheur des hommes. Mais il faudra donner quelques notions des réalités du mariage aux jeunes hommes et aux jeunes filles avant qu’ils ne soient plongés dans les exigences astreignantes des associations de la vie de famille ; l’idéalisation des jeunes devrait être tempérée par un certain degré de dégrisement prénuptial.
 
(83.0) 83:8.7 Il ne faudrait pas toutefois décourager l’idéalisation juvénile du mariage ; ces rêves sont l’évocation du but futur de la vie de famille. Cette attitude est à la fois stimulante et utile, pourvu qu’elle ne vous rende pas insensible à la réalisation des nécessités pratiques et ordinaires du mariage et de la vie de famille qui s’ensuit.
 
(83.0) 83:8.8 Les idéaux du mariage ont récemment fait de grands progrès ; chez certains peuples, les femmes jouissent de droits pratiquement égaux à ceux de leur conjoint. Au moins en concept, la vie de famille devient une association loyale pour élever des enfants, avec accompagnement de fidélité sexuelle. Toutefois, même cette version plus nouvelle du mariage ne doit pas prétendre aller à l’extrême au point de conférer un monopole mutuel de toute la personnalité et de toute l’individualité. Le mariage n’est pas simplement un idéal individualiste, il est le partenariat évoluant d’un homme et d’une femme, existant et fonctionnant sous l’empire des mœurs courantes, limitée par les tabous et appuyée par les lois et règles de la société.
 
(83.0) 83:8.9 Les mariages du vingtième siècle sont à un niveau élevé comparativement à ceux des âges passés, bien que l’institution du foyer soit maintenant mise à rude épreuve. Elle doit faire face aux problèmes si soudainement imposés à l’organisation sociale par l’accroissement précipité des libertés de la femme, par l’octroi des droits qui lui ont été si longtemps refusés au cours de la lente évolution des mœurs dans les générations passées.
 
(83.0) 83:8.10 [Présenté par le chef des séraphins stationné sur Urantia.]
 


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82. L’évolution du mariage

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 82. L’évolution du mariage

(82.0) 82:0.1 Le mariage – l’accouplement – nait de la bisexualité. Le mariage est la réaction humaine pour s’adapter à cette bisexualité, tandis que la vie de famille est l’ensemble qui résulte de tous ces ajustements évolutionnaires et adaptatifs. Le mariage est durable ; il n’est pas inhérent à l’évolution biologique, mais il est la base de toute l’évolution sociale, et c’est pourquoi la continuité de son existence est assurée sous une certaine forme. Le mariage a donné le foyer à l’humanité, et le foyer est la gloire qui couronne toute la longue et opiniâtre lutte évolutionnaire.
 
(82.0) 82:0.2 Bien que les institutions religieuses, sociales et éducatives soient toutes essentielles à la survie d’une civilisation culturelle, c’est la famille qui joue le rôle civilisateur majeur. Un enfant apprend de sa famille et de ses voisins la plupart des choses essentielles de la vie.
 
(82.0) 82:0.3 Les humains des temps anciens ne possédaient pas une civilisation sociale très riche, mais ils transmettaient fidèlement et efficacement aux générations suivantes celle qu’ils avaient. Il faut reconnaitre que la plupart des civilisations du passé ont continué à évoluer avec un strict minimum d’autres influences institutionnelles, parce que les foyers fonctionnaient efficacement. Aujourd’hui, les races humaines détiennent un riche héritage social et culturel qui devrait être sagement et utilement transmis aux générations suivantes. La famille, en tant qu’institution éducative, doit être maintenue.
 
1. L’instinct d’accouplement

(82.0) 82:1.1 Malgré l’abime qui sépare la personnalité de l’homme de celle de la femme, le besoin sexuel est suffisant pour assurer leur union en vue de la reproduction de l’espèce. Cet instinct opérait efficacement bien avant que les humains aient commencé à éprouver ce que l’on a appelé, plus tard, l’amour, le dévouement et la fidélité conjugale. L’accouplement est une tendance innée, et le mariage est sa répercussion sociale évolutionnaire.
 
(82.0) 82:1.2 L’intérêt et le désir sexuels n’étaient pas des passions dominantes chez les peuples primitifs ; ils les considéraient simplement comme normaux. Toute l’expérience de la reproduction était dépourvue d’embellissements imaginatifs. La passion sexuelle absorbante des peuples plus hautement civilisés est principalement due à des mélanges de races, spécialement lorsque la nature évolutionnaire fut stimulée par l’imagination associative et l’appréciation de la beauté inhérentes aux Nodites et aux Adamites. Mais les races évolutionnaires n’ont absorbé cette hérédité andite que dans une mesure si faible qu’elle n’a pas réussi à procurer une maitrise de soi suffisante pour tenir en laisse les passions animales ainsi vivifiées et excitées par une conscience plus aigüe du sexe et par des besoins d’accouplement plus impérieux. Parmi les races évolutionnaires, ce sont les hommes rouges qui avaient le code sexuel le plus élevé.
 
(82.0) 82:1.3 La réglementation sexuelle relativement au mariage mesure :
 
  (82.0) 82:1.4 1.Le progrès relatif de la civilisation. De plus en plus, la civilisation a exigé que la satisfaction sexuelle soit canalisée utilement et conformément aux mœurs.
 
  (82.0) 82:1.5 2.La proportion de sang andite chez un peuple quelconque. Dans ces collectivités, le sexe est devenu l’expression tantôt la plus élevée et tantôt la plus basse de la nature physique aussi bien que de la nature émotionnelle.
 
(82.0) 82:1.6 Les races sangiks avaient des passions animales normales, mais elles montraient peu d’imagination et n’appréciaient guère la beauté et l’attrait physique du sexe opposé. Même chez les races primitives d’aujourd’hui, ce que l’on dénomme sex-appeal est pratiquement absent ; les peuples non mêlés ont un instinct d’accouplement bien net, mais un attrait sexuel insuffisant pour créer de sérieux problèmes nécessitant un contrôle social.
 
(82.0) 82:1.7 L’instinct d’accouplement est l’une des forces physiques dominantes qui poussent les êtres humains ; il est l’unique émotion qui, sous couvert de satisfactions individuelles, amène efficacement, par ruse, les hommes égoïstes à mettre le bien-être et la perpétuation de la race très au-dessus des aises individuelles et de la liberté résultant d’une absence de responsabilités personnelles.
 
(82.0) 82:1.8 Depuis ses premiers débuts jusqu’aux temps modernes, le mariage, en tant qu’institution, dépeint l’évolution sociale de la tendance biologique à se perpétuer. La perpétuation de l’espèce humaine évoluante est rendue certaine par la présence de cette impulsion raciale à l’accouplement, de ce besoin que l’on appelle vaguement attrait sexuel. Ce grand besoin biologique devient le pivot moteur de toutes sortes d’instincts, de sentiments et d’habitudes associés – physiques, intellectuels, moraux et sociaux.
 
(82.0) 82:1.9 Chez les sauvages, la fourniture d’aliments était le motif incitatif, mais, quand la civilisation assure une abondance de nourriture, le besoin sexuel devient fréquemment une impulsion dominante et, en conséquence, il a toujours besoin d’une règlementation sociale. Chez les animaux, la périodicité instinctive réfrène la propension à l’accouplement, mais, chez l’homme, qui est dans une si grande mesure un être se contrôlant lui-même, le désir sexuel n’est pas tout à fait périodique ; il devient donc nécessaire que la société impose aux individus la maitrise d’eux-mêmes.
 
(82.0) 82:1.10 Nulle émotion ou instinct humain auquel on s’abandonne sans frein et avec excès ne peut provoquer autant de maux et de chagrins que ce puissant besoin sexuel. La soumission intelligente de cette impulsion à la règlementation sociale est le test suprême de l’actualité d’une civilisation. La maitrise de soi, encore et toujours plus de maitrise de soi, c’est ce que demande de plus en plus l’humanité progressante. Le secret, le manque de sincérité et l’hypocrisie peuvent voiler les problèmes sexuels, mais ils ne fournissent pas de solutions et ne font pas progresser l’éthique.
 
2. Les tabous restrictifs

(82.0) 82:2.1 L’histoire de l’évolution du mariage est simplement l’histoire du contrôle sexuel sous la pression des restrictions sociales, religieuses et civiles. La nature ne reconnait guère les individus ; elle ne tient aucun compte de ce que l’on appelle la morale ; elle s’intéresse uniquement et exclusivement à la reproduction de l’espèce. La nature insiste irrésistiblement sur la reproduction, mais elle laisse avec indifférence à la société le soin de résoudre les problèmes qui en résultent, créant ainsi, pour l’humanité en évolution, un problème majeur et toujours d’actualité. Ce conflit social consiste en une guerre sans fin entre les instincts fondamentaux et l’éthique en évolution.
 
(82.0) 82:2.2 Chez les races primitives, les relations entre sexes n’étaient pas règlementées, ou très peu. À cause de cette licence sexuelle, la prostitution n’existait pas. Aujourd’hui encore, les Pygmées et d’autres groupes arriérées ne possèdent pas d’institution matrimoniale ; l’étude de ces peuplades révèle les simples coutumes d’accouplement suivies par les races primitives. Mais il faut toujours étudier et juger les anciens peuples à la lumière des critères moraux des mœurs de leur propre époque.
 
(82.0) 82:2.3 Cependant, l’amour libre n’a jamais été bien vu chez les peuples ayant dépassé la sauvagerie. Dès que des groupes sociaux se formèrent, des codes matrimoniaux et des restrictions conjugales apparurent. L’accouplement a ainsi progressé par une multitude de transitions depuis un état de licence sexuelle à peu près totale jusqu’aux normes du vingtième siècle impliquant une restriction sexuelle à peu près complète.
 
(82.0) 82:2.4 Aux tout premiers stades du développement tribal, les mœurs et les tabous restrictifs étaient fort grossiers ; ils réussirent néanmoins à séparer les sexes, ce qui favorisa la tranquillité, l’ordre et l’industrie ; la longue évolution du mariage et du foyer avait commencé. Les coutumes sexuelles concernant les vêtements, les parures et les pratiques religieuses prirent naissance dans les tabous primitifs, qui définissaient le champ des libertés sexuelles et finirent ainsi par créer les concepts de vice, de crime et de péché. Toutefois, l’habitude régna longtemps de suspendre toutes les règlementations sexuelles pendant les jours de grande fête, et spécialement le 1er Mai.
 
(82.0) 82:2.5 Les femmes ont toujours été soumises à plus de tabous restrictifs que les hommes. Les mœurs primitives accordaient aux femmes non mariées le même degré de liberté sexuelle qu’aux hommes, mais on a toujours exigé des épouses qu’elles soient fidèles à leur mari. Le mariage primitif ne restreignait pas beaucoup les libertés sexuelles de l’homme, mais il rendait la continuation de la licence sexuelle tabou pour la femme. Les femmes mariées ont toujours porté une marque quelconque qui faisait d’elles une classe séparée ; citons la coiffure, le vêtement, le voile, l’isolement, la parure et les anneaux.
 
3. Les mœurs primitives du mariage

(82.0) 82:3.1 Le mariage est la réponse institutionnelle de l’organisme social à la tension biologique toujours présente du besoin de se reproduire – de se propager – que l’homme éprouve sans relâche. L’accouplement est universellement naturel et, à mesure que la société évolua du simple au complexe, il y eut une évolution correspondante des mœurs d’accouplement, la genèse de l’institution matrimoniale. Quand l’évolution sociale a progressé jusqu’au stade où des mœurs sont engendrées, on trouve partout le mariage comme une institution évoluante.
 
(82.0) 82:3.2 Il y a toujours eu et il y aura toujours deux domaines distincts du mariage : les mœurs, les lois réglant les aspects extérieurs de l’accouplement, et les relations par ailleurs secrètes et personnelles entre hommes et femmes. Les individus se sont toujours rebellés contre les règlementations sexuelles imposées par la société, et voici la raison de ce problème sexuel millénaire : la préservation de soi est individuelle, mais assurée par la collectivité ; la perpétuation de soi est sociale, mais assurée par des impulsions individuelles.
 
(82.0) 82:3.3 Les mœurs, quand elles sont respectées, ont largement le pouvoir de restreindre et de contrôler ll'impulsion sexuelle, comme on l’a vu chez toutes les races. Les critères du mariage ont toujours reflété véridiquement le pouvoir courant des mœurs et l’intégrité fonctionnelle du gouvernement civil. Mais les mœurs primitives concernant le sexe et l’accouplement étaient une masse de prescriptions confuses et grossières ; les parents, les enfants, la famille et la société avaient tous des intérêts opposés dans la règlementation du mariage. Malgré tout cela, les races qui exaltèrent et pratiquèrent le mariage évoluèrent naturellement à des niveaux plus élevés et survécurent en nombre croissant.
 
(82.0) 82:3.4 Aux époques primitives, le mariage était le prix du rang social ; la possession d’une femme était un signe de distinction. Le sauvage regardait le jour de son mariage comme marquant l’inauguration de sa responsabilité et de sa virilité. À une certaine époque, on a considéré le mariage comme un devoir social ; à une autre, comme une obligation religieuse ; à une autre époque encore, comme une nécessité politique pour fournir des citoyens à l’État.
 
(82.0) 82:3.5 Bien des tribus primitives exigeaient qu’un homme ait commis des rapts pour être digne de se marier. À ces razzias, les peuples substituèrent, plus tard, des combats athlétiques et des jeux de compétition. Les gagnants de ces épreuves recevaient le premier prix – le droit de choisir parmi les filles à marier. Chez les chasseurs de têtes, un jeune homme ne pouvait se marier à moins de posséder au moins une tête, bien qu’il fût parfois possible d’acheter des crânes. À mesure que l’achat des femmes déclina, on les gagna par des concours d’énigmes ; cette pratique survit encore chez de nombreux groupes d’hommes noirs.
 
(82.0) 82:3.6 Avec les progrès de la civilisation, certaines tribus remirent au choix des femmes les sévères épreuves matrimoniales d’endurance masculine ; les femmes purent ainsi favoriser les hommes de leur choix. Ces épreuves du mariage englobaient l’habileté à la chasse, la lutte et l’aptitude à entretenir une famille. Pendant longtemps, on exigea que le prétendant vive au foyer de la fiancée pendant au moins un an pour y travailler et montrer qu’il était digne de la femme qu’il désirait.
 
(82.0) 82:3.7 Les qualifications d’une femme étaient l’aptitude à faire les gros travaux et à donner le jour à des enfants. On exigeait qu’elle exécute, en un temps donné, un travail agricole déterminé. Si elle avait donné naissance à un enfant avant le mariage, elle avait d’autant plus de valeur ; on était alors certain de sa fécondité.
 
(82.0) 82:3.8 Le fait que les peuples de l’antiquité considéraient comme une honte, ou même comme un péché, de ne pas être marié explique l’origine des mariages d’enfants ; puisqu’il fallait être marié, le plus tôt était le mieux. On croyait aussi très généralement que les célibataires n’avaient pas accès au pays des esprits, et ce fut un motif supplémentaire pour marier les enfants, même à leur naissance, et parfois avant, sous réserve de leur sexe. Les anciens croyaient que les morts eux-mêmes devaient être mariés. À l’origine, les marieurs étaient employés à négocier des mariages de personnes décédées. L’un des parents prenait des dispositions pour que ces intermédiaires concluent le mariage d’un fils décédé avec la fille décédée d’une autre famille.
 
(82.0) 82:3.9 Chez les peuples moins anciens, la puberté était l’âge ordinaire du mariage, mais cet âge fut reculé en proportion directe des progrès de la civilisation. L’évolution sociale vit surgir de bonne heure des ordres spéciaux de célibataires hommes et femmes ; ces ordres furent inaugurés et entretenus par des personnes plus ou moins dépourvues de besoins sexuels normaux.
 
(82.0) 82:3.10 De nombreuses tribus permettaient aux hommes de leur groupe dirigeant d’avoir des rapports sexuels avec une fiancée juste avant qu’elle fût donnée à son mari. Chacun de ces hommes faisait alors un cadeau à la jeune fille, et ce fut l’origine de la coutume de donner des cadeaux de mariage. Dans certains groupes, on comptait qu’une jeune femme gagnerait sa dot grâce aux cadeaux reçus en récompense de ses services sexuels dans la salle d’exposition des filles à marier.
 
(82.0) 82:3.11 Certaines tribus faisaient épouser aux jeunes gens les veuves et les femmes âgées, et, quand plus tard ils devenaient veufs, on leur permettait d’épouser les jeunes filles. On s’assurait ainsi, selon l’expression de l’époque, que les deux parents ne feraient pas de folies, comme on supposait que ce serait le cas si l’on permettait à deux jeunes de s’unir. D’autres tribus limitaient les accouplements à des groupes d’âge similaire. Cette limitation du mariage à des groupes d’un âge déterminé fut la première à donner naissance aux idées d’inceste. (En Inde, même aujourd’hui, aucune restriction d’âge n’est imposée aux mariages.)
 
(82.0) 82:3.12 Sous l’emprise de certaines mœurs, le veuvage des femmes était fort à craindre ; ou bien on tuait les veuves, ou bien on leur permettait de se suicider sur la tombe de leur mari, car elles étaient censées passer au pays des esprits avec leurs époux. La veuve survivante était presque invariablement blâmée pour la mort de son mari. Certaines tribus les brulaient vives. Si une veuve continuait à vivre, elle menait une vie de deuil continuel et de restrictions sociales intolérables, car les remariages étaient généralement désapprouvés.
 
(82.0) 82:3.13 Jadis, on encourageait de nombreuses pratiques aujourd’hui considérées comme immorales. Il n’était pas rare que les femmes primitives fussent très fières des amours de leurs maris avec d’autres femmes ; la chasteté, chez les filles, était un grand obstacle au mariage. La mise au monde d’un enfant avant le mariage rendait la fille beaucoup plus désirable comme femme, car l’homme était sûr d’avoir une compagne féconde.
 
(82.0) 82:3.14 Beaucoup de tribus primitives sanctionnaient le mariage à l’essai jusqu’à ce que la femme soit enceinte, après quoi l’on accomplissait la cérémonie régulière du mariage. Chez d’autres groupes, on ne célébrait pas le mariage avant la naissance du premier enfant. Si une femme était stérile, ses parents devaient la racheter et le mariage était annulé. Les mœurs exigeaient que chaque couple ait des enfants.
 
(82.0) 82:3.15 Ces mariages primitifs à l’essai étaient entièrement dépourvus de tout semblant de licence ; ils étaient simplement de sincères épreuves de fécondité. Les intéressés contractaient un mariage permanent aussitôt que la fécondité était établie. Quand les couples modernes se marient en ayant à l’arrière-plan de leur pensée, l’idée de divorcer commodément si leur vie conjugale ne leur plait pas entièrement, ils contractent en réalité un mariage à l’essai sous une forme très inférieure aux honnêtes aventures de leurs ancêtres moins civilisés.
 
4. Mariage et mœurs régissant la propriété

(82.0) 82:4.1 Le mariage a toujours eu des liens étroits avec la propriété et la religion. La propriété a stabilisé le mariage et la religion l’a moralisé.
 
(82.0) 82:4.2 Le mariage primitif était un placement, une spéculation économique ; il était davantage une question d’affaires qu’une histoire de flirt. Les anciens se mariaient au bénéfice du groupe et pour son bien-être ; c’est pourquoi les mariages étaient projetés et arrangés par le groupe, leurs parents et les anciens. L’assertion que les mœurs régissant la propriété furent efficaces pour stabiliser l’institution du mariage est corroborée par le fait que le mariage était plus permanent chez les tribus primitives que chez bien des peuples modernes.
 
(82.0) 82:4.3 À mesure que la civilisation progressa et que la propriété privée fut mieux reconnue par les mœurs, le vol devint le grand crime. L’adultère fut considéré comme une forme de vol, une violation des droits de propriété du mari ; c’est pourquoi il n’est pas spécialement mentionné dans les mœurs et codes primitifs. La femme commençait par être la propriété de son père, qui transférait son titre au mari ; toutes les relations sexuelles légalisées naquirent de ces droits de propriété préexistants. L’Ancien Testament parle des femmes comme d’une forme de propriété. Le Coran enseigne leur infériorité. L’homme avait le droit de prêter sa femme à un ami ou à un invité, et cette coutume prévaut encore chez certains peuples.
 
(82.0) 82:4.4 La jalousie sexuelle moderne n’est pas innée ; elle est un produit des mœurs évoluantes. L’homme primitif n’était pas jaloux de sa femme ; il défendait simplement sa propriété. La femme était tenue à des obligations sexuelles plus strictes que le mari, pour la raison que son infidélité conjugale impliquait une descendance et un héritage. Très tôt, dans la marche de la civilisation, l’enfant illégitime tomba en déconsidération. Tout d’abord, seule la femme fut punie pour adultère ; plus tard, les mœurs décrétèrent aussi le châtiment de son partenaire. Pendant de longs âges, le mari offensé ou le père protecteur eurent pleinement le droit de tuer l’intrus masculin. Les peuples modernes conservent ces mœurs qui absolvent, sous une loi tacite, les crimes dits d’honneur.
 
(82.0) 82:4.5 Le tabou de la chasteté ayant pris naissance comme une phase des mœurs de la propriété, il s’appliqua d’abord aux femmes mariées, mais non aux jeunes filles célibataires. Plus tard, la chasteté fut davantage exigée par le père que par le soupirant ; une vierge était un actif commercial pour le père – elle rapportait un prix plus élevé. À mesure que la chasteté fut plus demandée, la pratique s’établit de payer au père des honoraires de fiançailles en récognition du service d’avoir élevé convenablement une chaste fiancée pour le futur mari. Une fois lancée, l’idée de chasteté féminine prit une telle emprise sur les races que la pratique s’établit d’enfermer littéralement les filles, de les emprisonner réellement durant des années, afin d’assurer leur virginité. C’est ainsi que les critères plus récents et les contrôles de virginité donnèrent naissance aux classes de prostituées professionnelles ; elles étaient les fiancées rejetées, les femmes qui n’étaient pas reconnues vierges par les mères des fiancés.
 
5. Endogamie et exogamie

(82.0) 82:5.1 Les sauvages observèrent de très bonne heure que les mélanges raciaux amélioraient la descendance. Ce n’était pas que la consanguinité fût toujours mauvaise, mais l’exogamie donnait comparativement de meilleurs résultats ; les mœurs tendirent donc à fixer des restrictions de rapports sexuels entre proches parents. On reconnut que l’exogamie accroissait considérablement le choix d’occasions pour des progrès et des variations évolutionnaires. Les individus nés de mariages exogames étaient doués de talents plus variés et d’une plus grande aptitude à survivre dans un monde hostile. Les endogames, ainsi que leurs mœurs, disparurent graduellement. Tout cela se produisit lentement ; les sauvages ne raisonnaient pas consciemment sur ces problèmes. Par contre, les peuples progressifs ultérieurs le firent et observèrent aussi qu’une débilité générale résultait parfois d’une endogamie excessive.
 
(82.0) 82:5.2 Bien que l’endogamie des bonnes lignées se traduisit parfois par la formation de fortes tribus, les cas spectaculaires de mauvais résultats provenant de l’endogamie d’anormaux héréditaires impressionnèrent plus fortement le mental humain ; il s’ensuivit que les mœurs en progrès formulèrent de plus en plus de tabous contre tous les mariages entre proches parents.
 
(82.0) 82:5.3 La religion a longtemps formé un barrage efficace contre les mariages à l’extérieur ; de nombreux enseignements religieux ont proscrit les mariages en dehors de la foi. Les femmes ont généralement favorisé la pratique de l’endogamie et les hommes celle de l’exogamie. La propriété a toujours influencé le mariage. Parfois, dans un effort pour conserver des propriétés à l’intérieur d’un clan, des mœurs ont surgi qui forçaient les femmes à choisir un mari dans la tribu de leur père. Les règles de cette sorte amenèrent une grande multiplication de mariages entre cousins. L’endogamie fut également pratiquée pour s’efforcer de préserver les secrets artisanaux ; les artisans spécialisés cherchaient à conserver dans leur famille la connaissance de leur métier.
 
(82.0) 82:5.4 Quand les groupes supérieurs étaient isolés, ils en revenaient toujours aux accouplements consanguins. Pendant plus de cent-cinquante-mille ans, les Nodites furent l’un des grands groupes endogames. Les mœurs d’endogamie plus récentes furent prodigieusement influencées par les traditions de la race violette, dans laquelle les accouplements eurent d’abord nécessairement lieu entre frères et sœurs. Les mariages entre un frère et une sœur étaient communs en Égypte primitive, en Syrie, en Mésopotamie et dans tous les pays jadis occupés par les Andites. Les Égyptiens pratiquèrent longtemps le mariage entre frère et sœur dans un effort pour conserver la pureté du sang royal, et cette coutume persista encore plus longtemps en Perse. Chez les Mésopotamiens, avant l’époque d’Abraham, les mariages entre cousins étaient obligatoires ; les cousins avaient des droits de priorité pour épouser leurs cousines. Abraham lui-même épousa sa demi-sœur, mais, plus tard, les mœurs des Juifs n’autorisèrent plus ces unions.
 
(82.0) 82:5.5 Les premières mesures pour éliminer les mariages entre frère et sœur furent prises sous l’influence des mœurs polygames, parce que la femme sœur cherchait à dominer avec arrogance l’autre femme ou les autres femmes. Les mœurs de certaines tribus interdisaient le mariage avec la veuve d’un frère décédé, mais exigeaient que le frère vivant engendrât des enfants à la place de son frère trépassé. Il n’existe aucun instinct biologique s’opposant à quelque degré d’endogamie que ce soit ; ces restrictions sont entièrement une affaire de tabous.
 
(82.0) 82:5.6 L’exogamie finit par dominer parce qu’elle était favorisée par les hommes ; en prenant une femme à l’extérieur, ils étaient assurés d’être plus libres vis-à-vis de leur belle-famille. La familiarité engendre le mépris. En conséquence, à mesure que le facteur du choix individuel commença à dominer l’accouplement, la coutume s’établit de choisir des partenaires en dehors de la tribu.
 
(82.0) 82:5.7 Beaucoup de tribus finirent par interdire les mariages à l’intérieur du clan ; d’autres les limitèrent à certaines castes. Le tabou contre le mariage avec une femme ayant le même totem que son partenaire donna naissance à la coutume du rapt des femmes dans les tribus voisines. Plus tard, les mariages furent davantage réglés d’après la résidence territoriale que d’après la parenté. Il y eut bien des étapes dans l’évolution du mariage, depuis l’endogamie jusqu’aux pratiques modernes d’exogamie. Même après l’institution du tabou sur les mariages endogames du commun du peuple, les rois et les chefs furent autorisés à épouser une proche parente afin de conserver le sang royal pur et concentré. Les mœurs ont généralement permis aux dirigeants souverains certaines licences en matière sexuelle.
 
(82.0) 82:5.8 La présence des peuples andites plus récents contribua beaucoup à accroitre le désir des races sangiks de se marier en dehors de leurs tribus. Toutefois, il ne fut pas possible à l’exogamie de prévaloir avant que les groupes eussent appris à vivre relativement en paix avec leurs voisins.
 
(82.0) 82:5.9 L’exogamie elle-même était un encouragement à la paix ; les mariages entre les tribus restreignaient les hostilités. L’exogamie conduisit à la coordination tribale et aux alliances militaires ; elle devint prédominante parce qu’elle procurait un accroissement de forces ; elle fut une bâtisseuse de nations. L’exogamie fut également très favorisée par les contacts commerciaux croissants ; les aventures et les explorations contribuèrent à étendre les frontières de l’accouplement et facilitèrent la fécondation croisée des cultures raciales.
 
(82.0) 82:5.10 Les inconséquences, autrement inexplicables, des mœurs matrimoniales de la race sont largement dues à la coutume de l’exogamie accompagnée du rapt et de l’achat des femmes chez les tribus voisines, l’ensemble aboutissant à un amalgame des diverses mœurs tribales. Les tabous à propos de l’endogamie étaient sociologiques et non biologiques ; le fait est bien illustré par les tabous sur les mariages entre apparentés ; ceux-ci englobaient de nombreux degrés de relations avec les belles-familles, ces cas ne comportant pas la moindre relation de sang.
 
6. Les mélanges raciaux

(82.0) 82:6.1 Il n’y a pas, aujourd’hui, de races pures dans le monde. Les peuples évolutionnaires de couleur, primitifs et originels, n’ont que deux races représentatives qui subsistent sur terre, les hommes jaunes et les hommes noirs ; et même ces deux races contiennent beaucoup de sang des peuples de couleur disparus. Bien que la race dite blanche descende d’une manière prédominante des anciens hommes bleus, elle comporte plus ou moins un mélange de toutes les autres races, comme d’ailleurs les hommes rouges des Amériques.
 
(82.0) 82:6.2 Parmi les six races sangiks de couleur, trois étaient primaires et trois secondaires. Bien que les races primaires – bleue, rouge et jaune – fussent, sous bien des rapports, supérieures aux trois peuples secondaires, il ne faut pas oublier que ces derniers possédaient beaucoup de caractéristiques désirables qui auraient considérablement amélioré les peuples primaires s’ils avaient pu intégrer les meilleures lignées des races secondaires.
 
(82.0) 82:6.3 Les préjugés d’aujourd’hui contre les "métis ”, “ les hybrides ” et les “ bâtards ” ont pris corps parce que la plupart des fécondations croisées modernes s’effectuent entre les lignées grossièrement inférieures des races intéressées. Les résultats sont également peu satisfaisants quand les lignées dégénérées de la même race se marient entre elles.
 
(82.0) 82:6.4 Si les races actuelles d’Urantia pouvaient être libérées de la malédiction résultant de leurs classes les plus basses de spécimens dégénérés, antisociaux, mentalement débiles et exclus, il y aurait peu d’objections à une amalgamation raciale limitée. Et, si ces mélanges raciaux pouvaient se produire entre les types tout à fait supérieurs des diverses races, cela offrirait encore moins d’inconvénients.
 
(82.0) 82:6.5 L’hybridation de souches supérieures et dissemblables est le secret pour créer des lignées nouvelles et plus vigoureuses, et cela est vrai aussi bien pour les plantes et les animaux que pour l’espèce humaine. L’hybridation augmente la vigueur et accroit la fécondité. Les mélanges raciaux des classes moyennes ou supérieures de divers peuples accroissent beaucoup le potentiel créatif, comme le montre la population actuelle des États-Unis d’Amérique du Nord. Quand ces accouplements se produisent entre individus des classes inférieures, la puissance créative est diminuée, comme on peut le voir aujourd’hui chez les peuples de l’Inde méridionale.
 
(82.0) 82:6.6 Le mélange des races contribue beaucoup à l’apparition soudaine de caractéristiques nouvelles, et, si cette hybridation est l’union des lignées supérieures, alors ces caractéristiques nouvelles seront aussi des traits supérieurs.
 
(82.0) 82:6.7 Tant que les races actuelles resteront pareillement surchargées de lignées inférieures et dégénérées, les mélanges raciaux, sur une grande échelle, seront fort préjudiciables, mais la plupart des objections à cette expérience sont fondées sur des préjugés sociaux et culturels plutôt que sur des considérations biologiques. Même parmi les souches inférieures, les hybrides sont souvent meilleures que leurs ancêtres. L’hybridation tend à améliorer l’espèce, à cause du rôle des gènes dominants. Les mélanges de races augmentent la probabilité qu’un plus grand nombre de dominants désirables soit présent chez l’hybride.
 
(82.0) 82:6.8 Au cours des cent dernières années, il s’est produit plus d’hybridations raciales que précédemment au cours de plusieurs millénaires. On a grandement exagéré le danger de voir de grossières inharmonies résulter de la fécondation croisée entre souches humaines. Les principales difficultés concernant les “ métis ” proviennent des préjugés sociaux.
 
(82.0) 82:6.9 L’expérience de Pitcairn, consistant à mêler la race blanche et la race polynésienne, eut d’assez bons résultats parce que les hommes blancs et les femmes polynésiennes provenaient de lignées raciales relativement bonnes. Les mariages mixtes entre les types les plus élevés des races blanche, rouge et jaune amèneraient immédiatement à l’existence de nombreuses caractéristiques nouvelles et biologiquement efficaces. Ces trois peuples appartiennent aux races sangiks primaires. Les croisements des races blanche et noire ne sont pas aussi souhaitables quant à leurs résultats immédiats, mais les mulâtres qui en proviennent ne sont pas aussi indésirables que les préjugés sociaux et raciaux voudraient le faire croire. Physiquement, les hybrides blancs-noirs sont d’excellents spécimens de l’humanité, nonobstant leur légère infériorité sous certains autres rapports.
 
(82.0) 82:6.10 Quand une race sangik primaire s’amalgame avec une race sangik secondaire, la dernière est considérablement améliorée aux dépens de la première. Sur une petite échelle – s’étendant sur de longues périodes de temps – il ne peut guère y avoir d’objections sérieuses à cette contribution sacrificielle des races primaires à l’amélioration des groupes secondaires. Du point de vue biologique, les Sangiks secondaires étaient, sous certains rapports, supérieurs aux races primaires.
 
(82.0) 82:6.11 Après tout, le véritable péril, pour l’espèce humaine, réside dans la prolifération désordonnée des lignées inférieures et dégénérées des divers peuples civilisés plutôt que dans le danger supposé de leur entrecroisement racial.
 
(82.0) 82:6.12 [Présenté par le Chef des séraphins stationné sur Urantia.]
 


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81. Développement de la civilisation moderne

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 81. Développement de la civilisation moderne

(81.0) 81:0.1 Indépendamment des hauts et des bas dans l’avortement des plans conçus pour l’amélioration du monde dans les missions de Caligastia et d'Adam, l’évolution organique fondamentale de l’espèce humaine continua d’entrainer les races en avant sur l’échelle du progrès humain et du développement racial. Il est possible de retarder l’évolution, mais non de l’arrêter.
 
(81.0) 81:0.2 Les membres de la race violette furent moins nombreux que prévu, mais leur influence, depuis l’époque d’Adam, a produit, dans la civilisation, une avance qui dépasse de loin les progrès que l’humanité avait pu accomplir au cours de toute son existence antérieure de presque un million d’années.
 
1. Le berceau de la civilisation

(81.0) 81:1.1 Pendant environ trente-cinq-mille ans après l’époque d’Adam, le berceau de la civilisation se trouva en Asie du Sud-Ouest, s’étendant vers l’est et légèrement vers le nord, depuis la vallée du Nil, à travers l’Arabie du Nord et la Mésopotamie, jusqu’au Turkestan y compris. Le climat fut le facteur décisif de l’établissement de la civilisation dans cette zone.
 
(81.0) 81:1.2 Ce furent les grands changements climatiques et géologiques en Afrique du Nord et en Asie occidentale qui mirent fin aux migrations initiales des Adamites en leur fermant le passage vers l’Europe, du fait de l’agrandissement de la Méditerranée, et en détournant le courant de migration vers le nord et l’est en direction du Turkestan. À l’époque où se parachèvent ces soulèvements de terrains et les changements climatiques correspondants, environ 15 000 ans av. J.-C., la civilisation était arrivée dans le monde entier à un point mort, sauf en ce qui concernait les ferments culturels et les réserves biologiques des Andites. Ceux-ci restaient enserrés à l’est par les montagnes d’Asie et à l’ouest par les forêts envahissantes d’Europe.
 
(81.0) 81:1.3 L’évolution climatique allait maintenant réussir là où tous les autres efforts avaient échoué, c’est-à-dire qu’elle allait contraindre les Eurasiens à abandonner la chasse en faveur des métiers plus civilisés de l’élevage et de l’agriculture. L’évolution est peut-être lente, mais elle est terriblement efficace.
 
(81.0) 81:1.4 Les premiers agriculteurs employèrent très généralement des esclaves, et, en conséquence, les paysans furent autrefois méprisés par les chasseurs et les éleveurs. Pendant des âges, on considéra la culture du sol comme une occupation subalterne, d’où l’idée que le travail de la terre est une malédiction, alors qu’il est la plus grande de toutes les bénédictions. Même à l’époque de Caïn et d’Abel, les sacrifices de la vie pastorale étaient encore tenus en plus haute estime que les offrandes de l’agriculture.
 
(81.0) 81:1.5 Les hommes évoluèrent, en général, de l’état de chasseurs à celui de cultivateurs avec une ère transitoire de pasteurs, et ce fut également vrai chez les Andites ; mais il arriva plus souvent que la contrainte évolutionnaire des changements climatiques amena des tribus entières à passer directement de l’état de chasseurs à celui de cultivateurs prospères. Toutefois, ce phénomène du passage immédiat de la chasse à l’agriculture ne se produisit que dans les régions où le mélange racial comportait une forte proportion de sang violet.
 
(81.0) 81:1.6 En observant la germination de graines accidentellement humidifiées ou placées dans les tombeaux comme nourriture pour les trépassés, les peuples évolutionnaires (notamment les Chinois) apprirent de bonne heure à planter des graines et à faire pousser des récoltes. Mais, dans toute l’Asie du Sud-Ouest, le long des alluvions fluviales fertiles et des plaines adjacentes, les Andites mettaient en œuvre les techniques agricoles améliorées qu’ils avaient héritées de leurs ancêtres, pour qui le fermage et le jardinage avaient été la principale occupation à l’intérieur des limites du second jardin.
 
(81.0) 81:1.7 Pendant des milliers d’années, les descendants d’Adam avaient cultivé, dans les hautes terres de la bordure supérieure de la Mésopotamie, des variétés de blé et d’orge améliorées dans le Jardin. Les descendants d’Adam et d’Adamson s’y rencontraient, commerçaient et se fréquentaient socialement.
 
(81.0) 81:1.8 Ce furent ces changements forcés dans les conditions de vie qui amenèrent une si grande proportion de la race humaine à pratiquer un régime alimentaire omnivore. La combinaison du blé, du riz et des légumes avec la chair des troupeaux marqua un grand pas en avant dans la santé et la vigueur de ces anciens peuples.
 
2. Les outils de la civilisation

(81.0) 81:2.1 La croissance de la culture humaine est fondée sur le développement des outils de la civilisation, et les outils que les hommes employèrent pour sortir de l’état sauvage se révélèrent efficaces dans la mesure exacte où ils libéraient la main-d’œuvre humaine pour des tâches plus élevées.
 
(81.0) 81:2.2 Vous qui vivez aujourd’hui dans un cadre moderne de culture naissante et de commencement de progrès dans les affaires sociales, vous qui disposez même d’un peu de temps libre pour réfléchir au sujet de la société et de la civilisation, ne perdez pas de vue le fait que vos ancêtres primitifs n’avaient que très peu ou pas du tout de loisirs susceptibles d’être consacrés à des réflexions sérieuses et à des méditations sociales.
 
(81.0) 81:2.3 Les quatre premiers grands progrès dans la civilisation humaine furent :
 
  (81.0) 81:2.4 1.La conquête du feu.
 
  (81.0) 81:2.5 2.La domestication des animaux.
 
  (81.0) 81:2.6 3.La mise en esclavage des prisonniers.
 
  (81.0) 81:2.7 4.La propriété privée.
 
(81.0) 81:2.8 Le feu, la première grande découverte, finit par ouvrir les portes du monde scientifique, mais, sous ce rapport, il avait peu de valeur pour les hommes primitifs. Ceux-ci refusaient de reconnaitre que les phénomènes ordinaires pouvaient s’expliquer par des causes naturelles.
 
(81.0) 81:2.9 Quand on leur demanda d’où leur venait le feu, ils ne tardèrent pas à substituer, à la simple histoire d’Andon et du silex, la légende d’un Prométhée et de la manière dont il déroba le feu du ciel. Les anciens cherchaient une explication surnaturelle à tous les phénomènes naturels qui sortaient des limites de leur compréhension personnelle, et bien des modernes continuent à en faire autant. La dépersonnalisation des phénomènes dits naturels a nécessité des âges et n’est pas encore parachevée. Par contre, la recherche honnête, franche et intrépide des véritables causes a donné naissance à la science moderne : elle a transformé l’astrologie en astronomie, l’alchimie en chimie et la magie en médecine.
 
(81.0) 81:2.10 Au cours de l’âge antérieur aux machines, la seule manière dont l’homme pouvait accomplir un travail sans le faire lui-même consistait à utiliser un animal. La domestication des animaux mit entre ses mains des outils vivants, dont l’emploi intelligent prépara la voie à l’agriculture et aux transports. Sans ces animaux, l’homme n’aurait pas pu s’élever de son état primitif aux niveaux de la civilisation ultérieure.
 
(81.0) 81:2.11 La plupart des animaux convenant le mieux à la domestication se trouvaient en Asie, spécialement dans les régions du centre et du sud-ouest. Ce fut l’une des raisons pour lesquelles la civilisation y progressa plus rapidement que dans d’autres parties du monde. Beaucoup de ces animaux avaient déjà été domestiqués deux fois ; dans l’âge des Andites, ils furent domestiqués une fois de plus. Mais le chien était toujours resté avec les chasseurs depuis son adoption par les hommes bleus longtemps, très longtemps, auparavant.
 
(81.0) 81:2.12 Les Andites du Turkestan furent les premiers à domestiquer les chevaux en grand nombre, et c’est une autre raison pour laquelle leur culture fut si longtemps prédominante. Vers l’an 5 000 av. J.-C., les fermiers de Mésopotamie, du Turkestan et de Chine avaient commencé à élever des moutons, des chèvres, des vaches, des chameaux, des chevaux, des volailles et des éléphants. Ils employaient comme bêtes de somme le bœuf, le chameau, le cheval et le yak. Autrefois, l’homme était lui-même la bête de somme. Un chef de la race bleue eut jadis une colonie de porte-faix de cent-mille hommes.
 
(81.0) 81:2.13 L’esclavage et la propriété privée de la terre furent institués en même temps qu’apparaissait l’agriculture. L’esclavage éleva le niveau de vie des maitres et leur procura plus de loisirs pour se cultiver socialement.
 
(81.0) 81:2.14 Les sauvages sont les esclaves de la nature, mais la civilisation scientifique confère lentement à l’humanité une liberté croissante. Par les animaux, le feu, le vent, l’eau et l’électricité, les hommes se sont libérés de la nécessité de travailler sans répit ; ils continueront dans cette voie en découvrant de nouvelles sources d’énergie. Indépendamment des troubles provisoires engendrés par l’invention prolifique de machines, les bénéfices ultimes que l’homme retirera de ces inventions mécaniques sont inestimables. La civilisation ne peut jamais fleurir, et encore bien moins s’établir, avant que les hommes aient le loisir de penser, de faire des plans et d’imaginer de nouvelles et meilleures méthodes pour faire les choses.
 
(81.0) 81:2.15 Au début, l’homme s’appropria simplement son abri, il vivait sous des corniches de rochers ou dans des grottes. Ensuite, il adapta des matériaux naturels, tels que le bois et la pierre, à la création de huttes pour sa famille. Enfin, il entra dans le stade créatif d’édification des maisons et apprit à fabriquer des briques et autres matériaux de construction.
 
(81.0) 81:2.16 Les peuplades des hauts plateaux du Turkestan furent les premières, parmi les races relativement modernes, à bâtir leurs habitations en bois ; leurs maisons ressemblaient assez aux cabanes primitives en rondins des pionniers américains. Dans toutes les plaines, on éleva des demeures humaines en briques crues et, plus tard, en briques cuites.
 
(81.0) 81:2.17 Les anciennes races fluviales bâtissaient leurs huttes en enfonçant de grands poteaux en cercle dans le sol ; on réunissait ensuite les sommets des poteaux, ce qui formait une armature pour la hutte ; on l’entrelaçait avec des roseaux transversaux, et l’ensemble ainsi créé ressemblait à un immense panier inversé. On pouvait ensuite recouvrir cette structure d’une couche d’argile et, après séchage au soleil, on disposait d’une habitation étanche rendant de grands services.
 
(81.0) 81:2.18 Ce fut à partir de ces huttes primitives que prit naissance indépendamment l’idée ultérieure de tresser toutes sortes de paniers. Dans une tribu, l’idée de faire des poteries naquit en observant l’effet produit quand on barbouillait les cadres de bois avec de l’argile humide. La pratique de durcir les poteries par cuisson fut découverte lors de l’incendie accidentel d’une de ces huttes primitives recouvertes d’argile. Les arts de l’antiquité eurent souvent pour origine des circonstances fortuites de la vie quotidienne des peuplades primitives. Du moins, ce fut à peu près entièrement vrai pour les progrès évolutionnaires de l’humanité jusqu’à l’arrivée d’Adam.
 
(81.0) 81:2.19 La poterie avait d’abord été introduite par l’état-major du Prince, il y a environ cinq-cent-mille ans, mais la fabrication de récipients d’argile avait pratiquement cessé depuis plus de cent-cinquante-mille ans. Seuls les Nodites présumériens de la côte du golfe continuèrent à faire des récipients d’argile. L’art de faire des poteries fut ranimé durant l’époque d’Adam. La propagation de cet art coïncida avec l’extension des déserts d’Afrique, d’Arabie et d’Asie centrale ; il se répandit dans l’hémisphère oriental en partant de Mésopotamie par vagues successives de techniques améliorées.
 
(81.0) 81:2.20 Ces civilisations de l’âge andite ne peuvent pas toujours être retracées par les stades de leurs poteries ou de leurs autres arts. Le cours normal de l’évolution humaine fut prodigieusement compliqué par les deux régimes de Dalamatia et d’Éden. Il arrive souvent que la qualité des vases et outils des époques plus tardives soit inférieure à celle des produits initiaux des peuples andites plus purs.
 
3. Villes, manufacture et commerce

(81.0) 81:3.1 La destruction climatique des riches prairies, terrains de chasse et de pâturages du Turkestan, commencée vers l’an 12 000 av. J.-C., contraignit les hommes de ces régions à recourir à de nouvelles formes d’industrie et de manufactures rudimentaires. Certains s’orientèrent vers l’élevage de troupeaux domestiqués, d’autres devinrent agriculteurs ou recueillirent des aliments d’origine aquatique, mais les Andites intelligents de type supérieur choisirent de se lancer dans le commerce et la manufacture. Il devint même habituel que des tribus entières se consacrent au développement d’une seule industrie. De la vallée du Nil à l’Hindu Kush et du Gange au fleuve Jaune, la principale occupation des tribus supérieures devint la culture du sol, avec le commerce comme activité secondaire.
 
(81.0) 81:3.2 L’accroissement des échanges et la transformation des matières premières en divers articles commerciaux contribua directement à faire naitre les communautés primitives et semi-pacifiques, qui eurent tant d’influence pour répandre la culture et les arts de la civilisation. Avant l’ère d’un commerce mondial extensif, les communautés sociales étaient des tribus – des groupes familiaux agrandis. Le commerce amena des êtres humains de différentes sortes à s’associer, ce qui contribua à une hybridation plus rapide de la culture.
 
(81.0) 81:3.3 Il y a environ douze-mille ans, l’ère des cités indépendantes était à son aurore. Ces cités primitives commerçantes et manufacturières étaient toujours entourées de zones d’agriculture et d’élevage de bétail. S’il est vrai que l’industrie fut encouragée par l’élévation du niveau de vie, il ne faudrait pas se faire d’idées fausses sur les raffinements de la vie citadine à ses débuts. Les premières races n’étaient ni très propres ni très soigneuses ; par la simple accumulation des ordures et des détritus sur le sol, les communautés primitives moyennes s’élevaient de trente à soixante centimètres tous les vingt-cinq ans. Certaines cités antiques s’élevèrent aussi rapidement au-dessus des terres environnantes parce que leurs huttes d’argile non cuite ne duraient pas longtemps et que l’on avait coutume de bâtir de nouvelles demeures directement sur les ruines des anciennes.
 
(81.0) 81:3.4 L’emploi généralisé des métaux fut une caractéristique de l’ère des premières villes industrielles et commerciales. Vous avez déjà découvert, au Turkestan, une culture de l’âge du bronze datant de plus de 9 000 ans av. J.-C., et les Andites apprirent de bonne heure à travailler également le fer, l’or et le cuivre. Mais, à de grandes distances des centres les plus avancés de la civilisation, les conditions étaient très différentes. On n’y retrouve pas de périodes distinctes comme les âges de la pierre taillée, du bronze et du fer ; tous trois existaient simultanément dans des localités différentes.
 
(81.0) 81:3.5 L’or fut le premier métal recherché par les hommes ; il était facile à travailler et fut d’abord employé uniquement comme parure. On se servit ensuite du cuivre, mais assez peu avant le moment où on le mélangea à l’étain pour faire du bronze plus dur. La découverte du mélange cuivre-étain fut faite par un Adamsonite du Turkestan, dont la mine de cuivre se trouvait être située dans les hautes terres au voisinage d’un gisement d’étain.
 
(81.0) 81:3.6 Avec l’apparition d’une manufacture rudimentaire et d’une industrie à ses débuts, le commerce devint rapidement le truchement le plus puissant pour répandre la civilisation culturelle. L’ouverture des routes commerciales terrestres et maritimes facilita les voyages et les mélanges de cultures ainsi que la fusion des civilisations. Vers l’an 5 000 av. J.-C., le cheval était d’emploi général dans tous les pays civilisés et semi-civilisés. Les races assez récentes possédaient non seulement des chevaux domestiqués, mais encore différents modèles de charrettes et de chariots. La roue était utilisée depuis des âges, mais, alors, des véhicules munis de roues furent universellement employés tant pour le commerce que pour la guerre.
 
(81.0) 81:3.7 Les commerçants voyageurs et les explorateurs nomades firent plus progresser la civilisation historique que toutes les autres influences conjuguées. Les conquêtes militaires, la colonisation et les entreprises missionnaires entretenues par les religions plus récentes furent aussi des facteurs de diffusion de la culture, mais ils furent tous secondaires par rapport aux relations commerciales, constamment accélérées par les arts et les sciences de l’industrie qui se développaient rapidement.
 
(81.0) 81:3.8 Non seulement l’infusion de sang adamique dans les races humaines accéléra la civilisation, mais aussi elle stimula grandement leur penchant à l’aventure et à l’exploration, de sorte que la majeure partie de l’Eurasie et de l’Afrique du Nord fut bientôt occupée par les descendants mixtes des Andites, qui se multipliaient rapidement.
 
4. Les races mêlées

(81.0) 81:4.1 Au moment où nous touchons à l’aurore des temps historiques, toute l’Eurasie, l’Afrique du Nord et les iles du Pacifique sont peuplées par les races composites de l’humanité, et ces races modernes proviennent du mélange et du brassage des cinq souches humaines fondamentales d’Urantia.
 
(81.0) 81:4.2 Chacune des races d’Urantia était identifiée par certaines caractéristiques physiques distinctes. Les Adamites et les Nodites étaient dolichocéphales ; les Andonites étaient brachycéphales. Les races sangiks avaient des têtes moyennes, avec tendance de leurs branches jaune et bleue à être brachycéphales. Les races bleues, après mélange avec des souches andonites, étaient nettement brachycéphales. Les têtes des Sangiks secondaires étaient moyennes ou allongées.
 
(81.0) 81:4.3 Bien que ces dimensions crâniennes rendent service pour déchiffrer les origines raciales, il est plus sûr de se fier à l’ensemble du squelette. Dans le développement initial des races d’Urantia, il y eut, à l’origine, cinq types distincts de structures osseuses qui furent ceux :
 
  (81.0) 81:4.4 1.Des Andonites, les premiers habitants d’Urantia.
 
  (81.0) 81:4.5 2.Des Sangiks primaires, rouges, jaunes et bleus.
 
  (81.0) 81:4.6 3.Des Sangiks secondaires, orangés, verts et indigo.
 
  (81.0) 81:4.7 4.Des Nodites, descendants des Dalamatiens.
 
  (81.0) 81:4.8 5.Des Adamites, la race violette.
 
(81.0) 81:4.9 Au cours du brassage de ces cinq grands groupes raciaux, les mélanges continuels tendirent à atténuer le type andonite par une prédominance d’hérédité sangik. Les Lapons et les Esquimaux sont des métis d’Andonites et de Sangiks de race bleue. La structure de leur squelette est celle qui conserve le mieux le type andonique originel. Mais les Adamites et les Nodites se sont tellement mêlés aux autres races qu’ils ne peuvent être détectés que sous un aspect d’ensemble dit caucasoïde.
 
(81.0) 81:4.10 Quand les restes humains des vingt derniers millénaires seront déterrés, il sera donc généralement impossible de distinguer clairement les cinq types originels. L’étude des structures osseuses révèlera que l’humanité est maintenant divisée à peu près en trois classes :
 
  (81.0) 81:4.11 1.Les Caucasoïdes – le mélange andite des souches adamites et nodites, modifié ensuite par un apport de Sangiks primaires et (d’un peu) de secondaires, et par des croisements considérables avec les Andonites. Les races blanches occidentales ainsi que certains peuples indiens et touraniens sont compris dans ce groupe. Le facteur unifiant de cette division est la plus ou moins grande proportion d’hérédité andite.
 
  (81.0) 81:4.12 2.Les Mongoloïdes – les Sangiks du type primaire, y compris les races originelles rouge, jaune et bleue. Les Chinois et les Amérindiens appartiennent à ce groupe. En Europe, le type mongoloïde a été modifié par un mélange de Sangiks secondaires et d’Andonites, et plus encore par un apport d’Andites. Les Malais et autre peuples indonésiens sont inclus dans cette classification, bien que leur sang contienne un pourcentage élevé d’hérédité sangik secondaire.
 
  (81.0) 81:4.13 3.Les Négroïdes – les Sangiks du type secondaire, qui incluaient, à l’origine, les races orangée, verte et indigo. C’est le Nègre qui fournit le meilleur exemple de ce type, que l’on retrouve en Afrique, aux Indes et en Indonésie, dans tous les lieux où les races sangiks secondaires s’étaient installées.
 
(81.0) 81:4.14 En Chine du Nord, il existe un certain mélange des types caucasoïde et mongoloïde. Dans le Levant, les Caucasoïdes et les Négroïdes se sont mêlés ; aux Indes ainsi qu’en Amérique du Sud, les trois types sont représentés. Les caractéristiques du squelette des trois types survivants subsistent encore et aident à identifier les récents ancêtres des races humaines d’aujourd’hui.
 
5. La société culturelle

(81.0) 81:5.1 L’évolution biologique et la civilisation culturelle ne sont pas nécessairement liées ; au cours d’un âge quelconque, l’évolution organique peut poursuivre son cours sans obstacle, même au milieu d’une décadence culturelle. Mais, quand on passe en revue de longues périodes de l’histoire humaine, on constate finalement que l’évolution et la culture ont un lien de cause à effet. L’évolution peut progresser en l’absence de culture, mais la civilisation culturelle ne fleurit pas sans un arrière-plan approprié de progrès racial antérieur. Adam et Ève n’introduisirent aucun art de la civilisation étranger au progrès de la société humaine, mais le sang adamique accrut les aptitudes inhérentes aux races et accéléra le développement économique et le progrès industriel. L’effusion d’Adam améliora le pouvoir cérébral des races, ce qui hâta considérablement les processus d’évolution naturelle.
 
(81.0) 81:5.2 Par l’agriculture, la domestication des animaux et une meilleure architecture, l’humanité échappa graduellement aux pires phases de la lutte incessante pour vivre et commença à rechercher le moyen d’adoucir la manière de vivre ; ce fut le début de ses efforts pour parvenir à un niveau de plus en plus élevé de confort matériel. Par la manufacture et l’industrie, les hommes augmentent graduellement la somme des plaisirs de la vie de mortel.
 
(81.0) 81:5.3 Cependant, la société culturelle n’est pas un grand club bienfaisant de privilèges hérités dans lequel tous les hommes sont nés membres sans droits d’entrée, et entièrement égaux. Elle est plutôt une haute corporation, toujours en progrès, d’artisans terrestres, n’admettant dans ses rangs que les plus nobles des travailleurs qui s’efforcent de faire du monde un cadre meilleur, dans lequel leurs enfants et les enfants de leurs enfants pourront vivre et progresser au cours des âges à venir. Et cette corporation de la civilisation exige des droits d’admission couteux, impose des disciplines strictes et rigoureuses, inflige de lourdes amendes à tous les dissidents et non conformistes, tandis qu’elle confère peu de licences ou de privilèges personnels en dehors d’une sécurité accrue contre les dangers communs et les périls raciaux.
 
(81.0) 81:5.4 L’association sociale est une forme d’assurance pour la survie, et les hommes ont appris qu’elle était profitable ; c’est pourquoi la plupart des individus sont disposés à payer les primes de sacrifice de soi et de restrictions des libertés personnelles que la société extorque à ses membres comme rançon de cette protection collective accrue. Bref, le mécanisme social d’aujourd’hui est un plan d’assurance par essai et erreur destiné à fournir un certain degré de protection contre un retour aux terribles conditions antisociales caractéristiques des premières expériences de la race humaine.
 
(81.0) 81:5.5 La société devient ainsi un plan coopératif pour obtenir la liberté civile par des institutions, la liberté économique par le capital et les inventions, la liberté sociale par la culture, et la protection contre les violences par des règlements de police.
 
(81.0) 81:5.6 La force ne crée pas le droit, mais elle fait respecter les droits communément reconnus de chaque génération successive. La mission majeure du gouvernement consiste à définir le droit, la réglementation juste et équitable des différences de classes, et l’obligation d’une égalité de chances devant la loi. Chaque droit humain est associé à un devoir social ; un privilège de groupe est un mécanisme d’assurance qui exige infailliblement le paiement total des primes astreignantes de service au groupe. Et les droits collectifs, aussi bien que ceux des individus, doivent être protégés, y compris la réglementation des penchants sexuels.
 
(81.0) 81:5.7 La liberté soumise à des règles collectives est le but légitime de l’évolution sociale. La liberté sans restrictions est le rêve chimérique et vain du mental d’humains instables et superficiels.
 
6. Le maintien de la civilisation

(81.0) 81:6.1 Alors que l’évolution biologique a constamment progressé vers le mieux, une grande partie de l’évolution culturelle est sortie de la vallée de l’Euphrate en vagues successives qui s’affaiblirent avec le temps, jusqu’à ce que, finalement, la totalité des descendants de pur sang adamique fût partie enrichir les civilisations d’Asie et d’Europe. Les races ne s’amalgamèrent pas complètement, mais leurs civilisations se mêlèrent dans une large mesure. La culture se répandit lentement à travers le monde. Il faut que cette civilisation soit maintenue et encouragée, car il n’existe plus aujourd’hui de nouvelles sources de culture, plus d’Andites pour renforcer et stimuler le lent progrès évolutif de la civilisation.
 
(81.0) 81:6.2 La civilisation qui évolue maintenant sur Urantia est fondée sur les facteurs suivants dont elle est issue :
 
  (81.0) 81:6.3 1.Les circonstances naturelles. La nature et l’étendue d’une civilisation matérielle sont déterminées, dans une large mesure, par les ressources naturelles disponibles. Le climat, le temps qu’il fait et de nombreuses conditions physiques sont des facteurs dans l’évolution de la culture.
 
  (81.0) 81:6.4 Au début de l’ère andite, il n’y avait, dans le monde entier, que deux zones étendues et fertiles constituant des territoires de chasse ouverts. L’une se trouvait en Amérique du Nord et fut envahie par les Amérindiens ; l’autre se trouvait au nord du Turkestan et fut partiellement occupée par une race andonique-jaune. Les facteurs essentiels de l’évolution d’une culture supérieure dans le Sud-Ouest de l’Asie furent la race et le climat. Les Andites étaient un grand peuple, mais le facteur décisif qui détermina le cours de leur civilisation fut l’aridité croissante de l’Iran, du Turkestan et du Sin-Kiang, qui les força à inventer et à adopter des méthodes nouvelles et avancées pour arracher des moyens d’existence à leurs terres de moins en moins fertiles.
 
  (81.0) 81:6.5 La configuration des continents et d’autres dispositions géographiques exercent une grande influence pour déterminer la paix ou la guerre. Très peu d’Urantiens ont pu bénéficier d’une occasion aussi favorable pour se développer avec continuité, et sans être molestés, que celle dont ont joui les peuples de l’Amérique du Nord – protégés pratiquement de tous côtés par de vastes océans.
 
  (81.0) 81:6.6 2.Les biens d’équipement. La culture ne se développe jamais sous le règne de la misère ; les loisirs sont essentiels au progrès de la civilisation. Les individus peuvent acquérir, sans fortune matérielle, un caractère ayant une valeur morale et spirituelle, mais une civilisation culturelle ne peut dériver que de conditions de prospérité matérielle qui encouragent les loisirs conjugués avec l’ambition.
 
  (81.0) 81:6.7 Durant les temps primitifs, la vie sur Urantia était une affaire sérieuse et grave. Ce fut pour échapper à cette lutte incessante et à ce labeur interminable que l’humanité tendit constamment à se laisser porter vers les climats salubres des tropiques. Ces zones plus chaudes d’habitation adoucirent sans doute quelque peu la lutte acharnée pour l’existence, mais les races et les tribus qui recherchèrent ainsi la facilité utilisèrent rarement leurs loisirs non gagnés pour faire avancer la civilisation. Les progrès sociaux sont invariablement venus des idées et des projets des races qui, par leurs efforts intelligents, ont appris à tirer de la terre des moyens d’existence avec moins d’efforts et avec des journées de travail raccourcies, ce qui leur permettait de disposer d’une marge profitable de loisirs bien mérités.
 
  (81.0) 81:6.8 3.Les connaissances scientifiques. Les aspects matériels de la civilisation doivent toujours attendre l’accumulation des données scientifiques. Après la découverte de l’arc et de la flèche, et l’utilisation des animaux comme force motrice, il se passa longtemps avant que les hommes apprennent à mettre en valeur la puissance du vent et des chutes d’eau, suivie de l’emploi de la vapeur et de l’électricité. Cependant, les outils de la civilisation s’améliorèrent lentement. Le tissage, la poterie, la domestication des animaux et le travail des métaux furent suivis par un âge d’écriture et d’imprimerie.
 
  (81.0) 81:6.9 Le savoir, c’est le pouvoir. Les inventions précèdent toujours l’accélération du développement culturel à l’échelle mondiale. La science et les inventions furent les plus grands bénéficiaires de la presse à imprimer, et l’interaction de toutes les activités culturelles et inventives a considérablement accéléré le rythme de la civilisation.
 
  (81.0) 81:6.10 La science enseigne aux hommes à parler le nouveau langage des mathématiques et leur apprend à penser selon des lignes d’une exigeante précision. La science stabilise aussi la philosophie en éliminant les erreurs, et purifie en même temps la religion en détruisant les superstitions.
 
  (81.0) 81:6.11 4.Les ressources humaines. La main-d’œuvre est indispensable pour répandre la civilisation. À conditions égales par ailleurs, un peuple nombreux dominera la civilisation d’une race plus réduite. En conséquence, une nation qui ne réussit pas à accroitre le nombre de ses citoyens jusqu’à un certain chiffre se trouve empêchée de réaliser pleinement sa destinée nationale, mais, au-delà d’un point donné, tout accroissement supplémentaire de la densité de la population devient un suicide. La multiplication des habitants au-delà du rapport normal hommes-sol conduit soit à abaisser le niveau de vie, soit à étendre immédiatement les frontières terrestres par pénétration pacifique ou par conquête militaire, l’occupation par la force.
 
  (81.0) 81:6.12 Vous êtes parfois révoltés par les ravages de la guerre, mais vous devriez reconnaitre la nécessité de faire naitre un grand nombre de mortels pour fournir d’amples occasions au développement social et moral ; mais avec cette fécondité planétaire surgit bientôt le grave problème de la surpopulation. La plupart des mondes habités sont petits. Urantia est dans la moyenne, peut-être un peu au-dessous. La stabilisation de la population nationale au niveau optimum rehausse la culture et empêche la guerre. Et sage est la nation qui connait le moment de s’arrêter de croitre.
 
  (81.0) 81:6.13 Mais le continent le plus riche en dépôts naturels et le plus avancé en équipements mécaniques fera peu de progrès si l’intelligence de son peuple est sur son déclin. On peut obtenir la connaissance par l’instruction, mais la sagesse, qui est indispensable à la vraie culture, s’acquiert seulement grâce à l’expérience et par des hommes et des femmes nés intelligents. Des gens de cet ordre sont capables d’apprendre par expérience et de devenir véritablement sages.
 
  (81.0) 81:6.14 5.L’efficacité des ressources matérielles. Bien des choses dépendent de la sagesse déployée dans l’utilisation des ressources naturelles, des connaissances scientifiques, des biens d’équipement et des potentiels humains. Le facteur principal de la civilisation primitive fut la force exercée par de sages chefs sociaux. Les hommes primitifs se virent littéralement imposer la civilisation par leurs contemporains de type supérieur. Ce monde a été largement régi par des minorités supérieures et bien organisées.
 
  (81.0) 81:6.15 La force ne crée pas le droit, mais la force crée bien ce qui existe et ce qui a historiquement existé. Urantia vient seulement d’atteindre le point où la société est disposée à mettre en discussion l’éthique de la force et du droit.
 
  (81.0) 81:6.16 6.L’efficacité du langage. La civilisation doit attendre le langage pour se répandre. Des langues qui vivent et qui s’enrichissent assurent l’expansion de la pensée et des projets civilisés. Durant les âges primitifs, d’importants progrès furent apportés au langage. Aujourd’hui, il y a grand besoin d’un développement linguistique additionnel pour faciliter l’expression de la pensée en évolution.
 
  (81.0) 81:6.17 Le langage prit naissance dans des associations de groupes, chaque groupe local établissant son propre système d’échange de mots. Le langage se développa par des gestes, des signes, des cris, des sons imitatifs, des intonations et des accents, et parvint plus tard à la vocalisation d’alphabets. Le langage est le plus grand et le plus utile des instruments de la pensée humaine, mais il n’a jamais fleuri avant que des groupes sociaux eussent acquis certains loisirs. La tendance à jouer avec le langage crée de nouveaux mots – l’argot. Si la majorité adopte l’argot, l’usage en fait le langage. Un exemple de l’origine des dialectes est l’habitude de “ parler bébé ” dans un groupe familial.
 
  (81.0) 81:6.18 Les différences de langage ont toujours été le grand obstacle à l’extension de la paix. Il faut triompher des dialectes avant de pouvoir répandre une culture dans une race, sur un continent ou dans un monde entier. Un langage universel encourage la paix, assure la culture et accroit le bonheur. Il suffit même que les idiomes d’un monde soient réduits à un petit nombre pour que leur maitrise, par les peuples cultivés dirigeants, influence puissamment la réalisation de la paix et de la prospérité mondiales.
 
  (81.0) 81:6.19 Urantia a fait très peu de progrès dans le développement d’un langage international, mais l’établissement des échanges commerciaux internationaux a beaucoup apporté. Toutes ces relations internationales devraient être encouragées, qu’il s’agisse de langages, de commerce, d’art, de science, de jeux de compétition ou de religion.
 
  (81.0) 81:6.20 7.L’efficacité des dispositifs mécaniques. Le progrès de la civilisation est directement lié au développement et à la possession d’outils, de machines et de canaux de distribution. Des outils améliorés, des machines ingénieuses et efficaces, déterminent la survie des groupes rivaux dans le cadre de la civilisation qui progresse.
 
  (81.0) 81:6.21 Dans les temps primitifs, la seule énergie employée pour la culture du sol était la main-d’œuvre humaine. Il fallut une longue bataille pour substituer les bœufs aux hommes, car cela réduisait des hommes au chômage. Plus récemment, les machines ont commencé à remplacer les hommes, et toute avance dans ce domaine contribue directement au progrès de la société parce qu’elle libère de la main-d’œuvre pour des tâches de plus grande valeur.
 
  (81.0) 81:6.22 La science, guidée par la sagesse, peut devenir la grande libératrice sociale des hommes. Un âge de machinisme ne peut tourner au désastre que pour une nation dont le niveau intellectuel est trop faible pour découvrir les méthodes sages et les techniques saines lui permettant de s’adapter avec succès aux difficultés de transition causées par la perte soudaine d’un grand nombre d’emplois dus à l’invention trop rapide de nouveaux types de machines économisant la main-d’œuvre.
 
  (81.0) 81:6.23 8.Le caractère des porte-flambeaux. L’héritage social permet aux hommes de se tenir sur les épaules de tous ceux qui les ont précédés et qui ont contribué, si peu que ce soit, à la somme de culture et de connaissance. Dans cette œuvre de transmission du flambeau culturel à la génération suivante, le foyer restera toujours l’institution fondamentale. Les jeux et la vie sociale viennent ensuite, avec l’école en dernier lieu, mais également indispensable dans une société complexe et hautement organisée.
 
  (81.0) 81:6.24 Les insectes naissent pleinement éduqués et équipés pour la vie – une existence en vérité très étriquée et purement instinctive. Le bébé humain nait sans éducation ; les hommes possèdent donc, en contrôlant l’entrainement éducatif des jeunes générations, le pouvoir de modifier considérablement le cours évolutionnaire de la civilisation.
 
  (81.0) 81:6.25 Au vingtième siècle, les plus grandes influences qui contribuent à faire avancer la civilisation et progresser la culture sont l’accroissement marqué des voyages dans le monde et les améliorations sans précédents dans les moyens de communication. Mais les progrès de l’éducation n’ont pas marché de pair avec l’expansion de la structure sociale ; l’appréciation moderne de l’éthique ne s’est pas non plus développée en proportion de la croissance dans les domaines plus purement intellectuels et scientifiques. En outre, la civilisation moderne se trouve à un point mort dans son développement spirituel et dans la sauvegarde de l’institution du foyer.
 
  (81.0) 81:6.26 9.Les idéaux raciaux. Les idéaux d’une génération creusent les chemins de la destinée pour sa postérité immédiate. La qualité des porte-flambeaux sociaux déterminera l’avancement ou le recul de la civilisation. Les foyers, les églises et les écoles d’une génération prédéterminent la tendance de caractère de la suivante. La force vive morale et spirituelle d’une race ou d’une nation détermine largement la rapidité du développement culturel de sa civilisation.
 
  (81.0) 81:6.27 Les idéaux élèvent la source du courant social. Nul courant ne peut remonter plus haut que sa source, quels que soient la technique de pression ou le contrôle de direction employés. La force propulsive des aspects, même les plus matériels, d’une civilisation culturelle réside dans les accomplissements les moins matériels de la société. L’intelligence peut contrôler le mécanisme de la civilisation, la sagesse peut le diriger, mais l’idéalisme spirituel est l’énergie qui élève réellement la culture humaine et la fait progresser d’un niveau d’accomplissement au suivant.
 
  (81.0) 81:6.28 Au début, la vie était une lutte pour l’existence ; aujourd’hui, c'est pour le niveau de vie ; demain, se sera pour la qualité de pensée, prochain but terrestre de l’existence humaine.
 
  (81.0) 81:6.29 10.La coordination des spécialistes. La division du travail effectuée de bonne heure et son corolaire ultérieur de spécialisation ont prodigieusement fait avancer la civilisation ; celle-ci dépend maintenant de la coopération efficace des spécialistes. Au fur et à mesure de l’expansion de la société, il faudra trouver une méthode pour regrouper les divers spécialistes.
 
  (81.0) 81:6.30 Les spécialistes des affaires sociales, de l’art, de la technique et de l’industrie continueront à se multiplier et à accroitre leur habileté et leur dextérité. Cette diversification d’aptitudes et cette dissemblance d’emplois finiront par affaiblir et par désintégrer la société humaine si des moyens efficaces de coordination et de coopération ne sont pas mis en œuvre. Des intelligences capables d’une telle fécondité d’invention et d’une telle spécialisation devraient être entièrement compétentes pour imaginer des méthodes appropriées de contrôle et d’adaptation permettant de résoudre tous les problèmes issus du développement rapide des inventions et de l’accélération de l’expansion culturelle.
 
  (81.0) 81:6.31 11.Les procédés pour trouver des emplois. Le prochain âge de développement social sera concrétisé par une meilleure coopération et une coordination plus efficace des spécialisations en accroissement et en expansion continus. À mesure que le travail se diversifie davantage, il faut imaginer une technique pour orienter les individus vers des emplois appropriés. Le machinisme n’est pas la seule cause de chômage chez les peuples civilisés d’Urantia. La complexité économique et l’accroissement régulier des spécialités industrielles et professionnelles compliquent les problèmes de placement de la main-d’œuvre.
 
  (81.0) 81:6.32 Il ne suffit pas d’apprendre aux hommes un travail ; une société complexe doit aussi fournir des méthodes efficaces pour leur trouver un emploi. Avant d’apprendre aux citoyens des techniques hautement spécialisées pour gagner leur vie, il faudrait leur enseigner une ou plusieurs méthodes de travail non spécialisé de commerce ou d’occupations qu’ils pourraient pratiquer pendant un chômage temporaire dans leur travail spécialisé. Nulle civilisation ne peut survivre au maintien prolongé de grandes classes de chômeurs. Avec le temps, l’acceptation du soutien par le Trésor public déforme la mentalité des citoyens, même des meilleurs, et les démoralise. La charité privée, elle-même, devient pernicieuse si elle entretient longtemps des citoyens valides.
 
  (81.0) 81:6.33 Une société très spécialisée ne s’adonnera pas volontiers aux anciennes pratiques communautaires et féodales des peuples d'autrefois. Il est vrai que beaucoup de services communs peuvent être utilement et profitablement socialisés, mais la meilleure manière de gouverner des êtres humains hautement entrainés et ultraspécialisés est une technique de coopération intelligente. Une coordination modernisée et une réglementation fraternelle aboutiront à une coopération plus durable que les anciennes et primitives méthodes de communisme ou les institutions réglementaires dictatoriales basées sur la force.
 
  (81.0) 81:6.34 12.L’ouverture à la coopération. L’un des grands obstacles au progrès de la société humaine est le conflit entre les intérêts et le bien-être des collectivités humaines les plus nombreuses et les plus socialisées d’une part, et les groupements moins nombreux d’opposants asociaux d’autre part, sans compter les individus isolés à mentalité antisociale.
 
  (81.0) 81:6.35 Nulle civilisation nationale ne dure longtemps à moins que ses méthodes éducatives et ses idéaux religieux n’inspirent un patriotisme intelligent et un dévouement national de type élevé. Sans cette espèce de patriotisme intelligent et de solidarité culturelle, toutes les nations tendent à se désagréger par suite des jalousies régionales et des égoïsmes locaux.
 
  (81.0) 81:6.36 Pour maintenir une civilisation mondiale, il faut que les êtres humains apprennent à vivre ensemble dans la paix et la fraternité. Sans coordination efficace, la civilisation industrielle est mise en péril par les dangers de l’ultraspécialisation : monotonie, étroitesse et tendance à engendrer la méfiance et la jalousie.
 
  (81.0) 81:6.37 13.Le commandement efficace et sage. La civilisation dépend, dans une grande, une très grande mesure, de l’état d’esprit consistant à s’atteler à la besogne avec enthousiasme et efficacité. Dix hommes n’en valent pas beaucoup plus qu’un pour soulever un lourd fardeau, à moins qu’ils ne le soulèvent ensemble – tous en même temps. Ce travail d’équipe – la coopération sociale – dépend de la qualité des chefs. Les civilisations culturelles du passé et du présent ont été basées sur la coopération intelligente des citoyens avec des chefs sages et progressifs. Jusqu’à ce que les hommes aient atteint par évolution des niveaux plus élevés, la civilisation continuera à dépendre d’un commandement sage et vigoureux.
 
  (81.0) 81:6.38 Les hautes civilisations naissent d’une liaison sagace entre la richesse matérielle, la grandeur intellectuelle, la valeur morale, l’habileté sociale et la clairvoyance cosmique.
 
  (81.0) 81:6.39 14.Les changements sociaux. La société n’est pas une institution divine ; elle est un phénomène d’évolution progressive ; une civilisation qui progresse est toujours retardée quand ses chefs sont lents à effectuer, dans l’organisation sociale, les changements essentiels pour marcher de pair avec les développements scientifiques de l’âge. Ceci dit, il ne faut pas mépriser certaines choses simplement parce qu’elles sont vieilles, ni embrasser sans réserves une idée simplement parce qu’elle est originale et neuve.
 
  (81.0) 81:6.40 Les hommes ne devraient pas avoir peur d’expérimenter avec les mécanismes de la société, mais les aventures d’adaptation culturelle devraient toujours être contrôlées par ceux qui sont pleinement au courant de l’histoire de l’évolution sociale ; il faudrait toujours que les innovateurs soient conseillés par la sagesse de ceux qui ont l’expérience pratique dans les domaines des tentatives sociales ou économiques envisagées. Nul grand changement social ou économique ne devrait être essayé soudainement. Le temps est essentiel à tous les types d’adaptations humaines – physiques, sociaux ou économiques. Seuls les ajustements moraux et spirituels peuvent être effectués sous l’impulsion du moment, et, même pour ceux-là, il faut du temps pour mettre pleinement en œuvre leurs répercussions matérielles et sociales. Ce sont les idéaux de la race qui servent principalement d’appui et de soutien pendant les périodes critiques où une civilisation se trouve en transition entre deux niveaux consécutifs.
 
  (81.0) 81:6.41 15.Les mesures préventives contre les brusques déclins en périodes de transition. La société est issue de nombreux âges d'essais et d'erreurs ; elle représente ce qui a survécu aux ajustements et rajustements sélectifs dans les stades successifs de l’ascension millénaire des hommes depuis les niveaux animaux jusqu’aux niveaux humains de statut planétaire. Le grand danger pour toute civilisation – à n’importe quel moment – est la menace de déclin pendant la transition entre les méthodes établies du passé et les procédés nouveaux et meilleurs, mais non éprouvés, de l’avenir.
 
  (81.0) 81:6.42 La qualité des chefs est vitale pour le progrès. La sagesse, la perspicacité et la prévoyance sont indispensables aux nations pour durer. La civilisation n’est jamais réellement en péril tant que les chefs capables ne commencent pas à disparaitre. Le nombre de ces chefs sages n’a jamais dépassé un pour cent de la population.
 
(81.0) 81:6.43 Par ces échelons de l’échelle évolutionnaire, la civilisation s’est élevée au niveau où pouvaient être mises en œuvre les puissantes influences qui ont culminé dans la culture en expansion rapide au vingtième siècle. C’est seulement en adhérant à ces principes essentiels que les hommes peuvent espérer maintenir leurs civilisations actuelles, tout en assurant leur développement continu et leur survie certaine.
 
(81.0) 81:6.44 Telle est l’essence de la longue, longue lutte des peuples de la terre pour établir la civilisation depuis l’époque d’Adam. La culture d’aujourd’hui est le résultat de cette évolution opiniâtre. Avant la découverte de l’imprimerie, les progrès étaient relativement lents, parce que les hommes d’une génération ne pouvaient bénéficier aussi rapidement des accomplissements de leurs prédécesseurs. Mais, en ce moment, la société humaine fonce en avant avec la puissance de la force vive accumulée de tous les âges au cours desquels la civilisation a lutté.
 
(81.0) 81:6.45 [Parrainé par un archange de Nébadon.]
 


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80. L’expansion andite en Occident

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 80. L’expansion andite en Occident

(80.0) 80:0.1 Bien que les hommes bleus d’Europe n’aient pas atteint par eux-mêmes une grande civilisation culturelle, ils fournirent une base biologique comportant des lignées imprégnées de sang adamique. Quand ces dernières se mêlèrent aux envahisseurs andites ultérieurs, elles produisirent l’une des plus puissantes souches capables d’atteindre une civilisation dynamique qui soit jamais apparue sur Urantia depuis l’époque de la race violette et des Andites qui lui succédèrent.
 
(80.0) 80:0.2 Les peuples blancs modernes incorporent les lignées survivantes de la souche adamique qui se mêla aux races sangiks comprenant quelques éléments rouges et jaunes, mais plus spécialement des hommes bleus. Toutes les races blanches contiennent un pourcentage considérable de la souche andonite originelle, et encore plus des lignées primitives de Nodites.
 
1. Les Adamites pénètrent en Europe

(80.0) 80:1.1 Avant que les derniers Andites eussent été chassés de la vallée de l’Euphrate, nombre de leurs frères avaient pénétré en Europe comme aventuriers, éducateurs, commerçants ou guerriers. Durant les premiers temps de la race violette, le bassin de la Méditerranée était protégé par l’isthme de Gibraltar et le pont terrestre de Sicile. Tout à ses débuts, une partie du commerce maritime fut établie sur ces lacs intérieurs où les hommes bleus du nord et les Sahariens du sud rencontraient les Nodites et les Adamites de l’est.
 
(80.0) 80:1.2 Dans la cuvette orientale de la Méditerranée, les Nodites avaient installé un de leurs plus vastes centres de culture et, de là, ils avaient pénétré quelque peu en Europe méridionale, mais plus spécialement en Afrique du Nord. Les Syriens nodites-andonites brachycéphales introduisirent de très bonne heure la poterie et l’agriculture dans leurs colonies du delta du Nil, qui s’exhaussait lentement. Ils y importèrent aussi des moutons, des chèvres, des bovins et d’autres animaux domestiques, ainsi que des méthodes très améliorées pour le travail des métaux, car la Syrie était alors le centre de cette industrie.
 
(80.0) 80:1.3 Pendant plus de trente-mille ans, l’Égypte reçut un flot constant de Mésopotamiens apportant leur art et leur culture pour enrichir ceux de la vallée du Nil. Mais l’entrée d’un grand nombre de Sahariens détériora considérablement l’ancienne civilisation le long du Nil, de sorte que l’Égypte atteignit son plus bas niveau culturel il y a environ quinze-mille ans.
 
(80.0) 80:1.4 Cependant, aux époques primitives, la migration des Adamites vers l’ouest ne rencontra guère d’obstacles. Le Sahara était un pâturage ouvert parsemé d’éleveurs et d’agriculteurs. Ces Sahariens ne se lancèrent jamais dans la manufacture ; ils n’étaient pas non plus des bâtisseurs de villes. Les Sahariens étaient un groupe indigo-noir comportant de larges apports des races verte et orangée alors éteintes. Ils reçurent toutefois un contingent très limité d’hérédité violette avant que le soulèvement de la croute terrestre et le changement d’orientation des vents humides eussent dispersé les restes de cette civilisation prospère et pacifique.
 
(80.0) 80:1.5 Le sang d’Adam a été dilué dans la plupart des races humaines, mais certaines en ont reçu plus que d’autres. Les races mêlées de l’Inde et les peuplades plus sombres d’Afrique ne présentaient pas d’attrait pour les Adamites. Ils se seraient volontiers mêlés aux hommes rouges si ces derniers n’avaient pas été aussi éloignés en Amérique, et ils étaient amicalement disposés envers les hommes jaunes, mais ceux-ci étaient également difficiles d’accès dans leur lointaine Asie. C’est pourquoi, quand les Adamites étaient poussés par l’aventure ou l’altruisme, ou chassés de la vallée de l’Euphrate, ils choisissaient tout naturellement l’union avec les races bleues d’Europe.
 
(80.0) 80:1.6 Les hommes bleus, alors dominants en Europe, n’avaient pas de pratiques religieuses rebutantes pour les premiers émigrants adamites, et il y avait une grande attirance sexuelle entre la race violette et la race bleue. Les meilleurs, parmi les hommes bleus, considéraient comme un grand honneur la permission de s'unir avec des Adamites. Chaque homme bleu entretenait l’ambition de devenir assez habile et assez artiste pour gagner l’affection d’une femme adamite, et la plus haute aspiration d’une femme bleue supérieure était de recevoir les hommages d’un Adamite.
 
(80.0) 80:1.7 Lentement, ces fils migrateurs d’Éden s’unirent avec les types supérieurs de la race bleue et vivifièrent leurs pratiques culturelles, tout en exterminant impitoyablement les lignées résiduelles des souches du Néandertal. Cette technique de croisement de races, conjuguée avec l’élimination des lignées inférieures, produisit au moins une douzaine de groupes virils et progressistes d’hommes bleus supérieurs, et vous avez désigné l’un d’eux par le nom de Cro-Magnon.
 
(80.0) 80:1.8 Pour ces raisons et pour d’autres, dont la moindre n’était pas des routes de migration plus favorables, les premières vagues de culture mésopotamienne se dirigèrent presque exclusivement vers l’Europe. Ce sont ces circonstances qui déterminèrent les antécédents de la civilisation européenne moderne.
 
2. Changements climatiques et géologiques

(80.0) 80:2.1 L’expansion initiale de la race violette en Europe fut arrêtée par certains changements climatiques et géologiques plutôt soudains. Avec le recul des champs de glace septentrionaux, les vents apportant les pluies tournèrent de l’ouest au nord et transformèrent graduellement les vastes régions de pâturages ouverts du Sahara en un désert stérile. Cette sécheresse dispersa les habitants du grand plateau saharien ; ceux-ci étaient de petite taille, bruns aux yeux noirs, mais dolichocéphales.
 
(80.0) 80:2.2 Les éléments plus purement indigo allèrent vers le sud, dans les forêts d’Afrique centrale où ils sont toujours restés depuis lors. Les groupes les plus mêlés s’éparpillèrent dans trois directions : les tribus supérieures à l’ouest émigrèrent en Espagne et de là dans les parties adjacentes de l’Europe ; elles formèrent le noyau des races méditerranéennes ultérieures de bruns dolichocéphales. La division la moins progressive de l’Est du plateau saharien émigra en Arabie et, de là, à travers la Mésopotamie du Nord et l’Inde, jusqu’à la lointaine ile de Ceylan. Le groupe central se dirigea vers le nord et l’est, jusqu’à la vallée du Nil, et pénétra en Palestine.
 
(80.0) 80:2.3 C’est ce substratum sangik secondaire qui suggère un certain degré de parenté entre les peuples modernes éparpillés depuis le Deccan, en passant par l’Iran et la Mésopotamie, jusqu’au long des deux rives nord et sud de la Méditerranée.
 
(80.0) 80:2.4 À peu près à l’époque de ces changements de climat en Afrique, l’Angleterre se sépara du continent et le Danemark surgit de la mer, tandis que l’isthme de Gibraltar protégeant le bassin occidental de la Méditerranée s’effondrait par suite d’un tremblement de terre, ce qui éleva rapidement le niveau de ce lac intérieur à celui de l’océan Atlantique. Peu après, le pont terrestre de Sicile s’effondra, ce qui fit de la Méditerranée une seule mer reliée à l’océan Atlantique. Ce cataclysme de la nature engloutit des dizaines de colonies et causa la plus grande perte de vies humaines par inondation que l’histoire du monde ait jamais connue.
 
(80.0) 80:2.5 Cet affaissement du bassin méditerranéen restreignit immédiatement les déplacements des Adamites vers l’occident, tandis que le grand afflux de Sahariens les conduisait à rechercher, au nord et à l’est d’Éden, des débouchés pour leur surpopulation. À mesure que les descendants d’Adam quittèrent les vallées du Tigre et de l’Euphrate en voyageant vers le nord, ils rencontrèrent des barrières montagneuses et la mer Caspienne, qui était alors plus étendue qu’aujourd’hui. Pendant de nombreuses générations, les Adamites s’adonnèrent à la chasse, à l’élevage et à l'agriculture autour de leurs colonies éparpillées dans tout le Turkestan. Ce peuple magnifique étendit lentement son territoire en Europe, mais maintenant les Adamites pénètrent en Europe par l’est et y trouvent la culture des hommes bleus en retard de milliers d’années sur celle de l’Asie, car cette région n’avait presque pas eu de contacts avec la Mésopotamie.
 
3. L’homme bleu de Cro-Magnon

(80.0) 80:3.1 Les anciens centres de culture des hommes bleus étaient situés le long de tous les fleuves d’Europe, mais la Somme est le seul à couler encore dans le lit qu’elle suivait à l’époque préglaciaire.
 
(80.0) 80:3.2 Nous parlons de l'homme bleu comme occupant le continent européen, mais il y avait des dizaines de types raciaux. Même il y a trente-cinq-mille ans, les races bleues d’Europe étaient déjà un peuple très mêlé contenant des hérédités de sang rouge et jaune, tandis que, dans les régions côtières de l’Atlantique et celles de la Russie actuelle, il avait absorbé une quantité considérable de sang andonite, et que, vers le sud, il était en contact avec les peuples sahariens. Il serait stérile de vouloir énumérer ces nombreux groupes raciaux.
 
(80.0) 80:3.3 La civilisation européenne de cette première période postérieure à Adam fut un mélange unique de la vigueur et de l’art des hommes bleus avec l’imagination créative des Adamites. Les hommes bleus formaient une race de grande vigueur, mais ils dégradèrent considérablement le statut culturel et spirituel des Adamites. Il était très difficile à ces derniers de marquer l’empreinte de leur religion sur les Cro-Magnoïdes, parce que trop d’entre eux avaient tendance à tricher et à débaucher les jeunes filles. Pendant dix-mille ans, la religion en Europe resta à un niveau très bas en comparaison de ses développements aux Indes et en Égypte.
 
(80.0) 80:3.4 Les hommes bleus étaient parfaitement honnêtes dans toutes leurs affaires et exempts des vices sexuels des Adamites mêlés. Ils respectaient la virginité et ne pratiquaient la polygamie que si la guerre avait amené une pénurie d’hommes.
 
(80.0) 80:3.5 Ces peuplades du Cro-Magnon étaient une race courageuse et prévoyante. Elles entretenaient, pour les enfants, un système d’éducation efficace auquel les deux parents participaient, et les services des enfants les plus âgés étaient pleinement utilisés. On apprenait soigneusement à chaque enfant à s’occuper des cavernes, à pratiquer les arts et à tailler les silex. Dès leur jeunesse, les femmes avaient une bonne expérience des arts ménagers et d’une agriculture rudimentaire, tandis que les hommes étaient d’habiles chasseurs et de courageux guerriers.
 
(80.0) 80:3.6 Les hommes bleus étaient des chasseurs, des pêcheurs, des collecteurs de nourriture et d’habiles constructeurs de bateaux. Ils fabriquaient des haches de pierre, coupaient des arbres et bâtissaient des cabanes de rondins partiellement enterrées et munies de toits de peaux. Certaines peuplades construisent encore des huttes semblables en Sibérie. Les Cro-Magnons du sud vivaient généralement dans des cavernes et des grottes.
 
(80.0) 80:3.7 Durant les rigueurs de l’hiver, il n’était pas rare que leurs sentinelles meurent de froid en assurant la garde de nuit à l’entrée des cavernes. Ils étaient courageux, mais, par-dessus tout, ils étaient des artistes ; le mélange de sang adamite activa brusquement leur imagination créative. L’apogée de l’art des hommes bleus se situe il y a environ quinze-mille ans, avant l’époque où les races à épiderme plus foncé montèrent d’Afrique vers le nord à travers l’Espagne.
 
(80.0) 80:3.8 Il y a environ quinze-mille ans, les forêts alpines envahissaient peu à peu des étendues considérables. Les chasseurs européens étaient repoussés vers les vallées des fleuves et les bords de la mer par les mêmes contraintes climatiques qui avaient transformé les heureux terrains de chasse du monde en déserts secs et stériles. En même temps que les vents de pluie tournaient au nord, les vastes prairies européennes ouvertes se couvrirent de forêts. Ces grandes et relativement soudaines modifications de climat poussèrent les races d’Europe, qui pratiquaient la chasse sur des espaces libres, à se transformer en éleveurs et, dans une certaine mesure, en pêcheurs et en travailleurs de la terre.
 
(80.0) 80:3.9 Tout en provoquant des progrès culturels, ces changements produisirent certaines régressions biologiques. Pendant l’ère précédente de chasse, les membres des tribus supérieures s’étaient mariés avec les prisonniers de guerre du type le plus évolué et avaient invariablement détruit ceux qu’ils estimaient inférieurs. Mais, quand ils commencèrent à installer des colonies et à se lancer dans l’agriculture et le commerce, ils se mirent à épargner de nombreux captifs médiocres et à les conserver comme esclaves. Et ce fut la progéniture de ces esclaves qui, plus tard, dégrada si considérablement l’ensemble du type cromagnoïde. La culture continua à rétrograder jusqu’au moment où elle reçut une nouvelle impulsion de l’Orient, quand l’invasion finale et massive des Mésopotamiens balaya l’Europe en absorbant rapidement la culture et le type cromagnoïde, et en inaugurant la civilisation des races blanches.
 
4. les invasions de l’Europe par les Andites

(80.0) 80:4.1 Un courant régulier d’Andites afflua en Europe, mais il y eut sept invasions majeures, les derniers envahisseurs arrivant à cheval en trois grandes vagues. Certains entrèrent en Europe par les iles de la mer Égée et en remontant la vallée du Danube, mais les premières et pures lignées émigrèrent en Europe du Nord-Ouest par la route du nord traversant les pâturages de la Volga et du Don.
 
(80.0) 80:4.2 Entre la troisième et la quatrième invasion, une horde d’Andonites pénétra en Europe par le nord, après être venue de Sibérie par les fleuves russes et la Baltique. Elle fut immédiatement assimilée par les tribus andites du nord.
 
(80.0) 80:4.3 Les expansions initiales de la race violette plus pure furent beaucoup plus pacifiques que celles de ses descendants andites ultérieurs qui étaient semi-militaires et aimaient les conquêtes. Les Adamites étaient pacifiques et les Nodites, belliqueux. L’union de ces souches, telles qu’elles se mêlèrent plus tard avec les races sangiks, produisit les Andites, capables et agressifs, qui firent de réelles conquêtes militaires.
 
(80.0) 80:4.4 Toutefois, le cheval fut le facteur évolutionnaire qui détermina la domination des Andites en Occident. Le cheval donna aux Andites qui se dispersaient l’avantage auparavant inexistant de la mobilité, ce qui permit aux derniers groupes de cavaliers andites de progresser rapidement autour de la mer Caspienne pour envahir l’Europe entière. Toutes les vagues antérieures d’Andites s’étaient déplacées si lentement qu’elles avaient tendance à se désagréger dès qu’elles étaient à une grande distance de la Mésopotamie. Mais les vagues ultérieures avancèrent si rapidement qu’elles atteignirent l’Europe en groupes cohérents, conservant dans une certaine mesure leur culture supérieure.
 
(80.0) 80:4.5 Depuis dix-mille ans, l’ensemble du monde habité, en dehors de la Chine et de la région de l’Euphrate, n’avait fait que des progrès culturels très limités lorsque les rudes cavaliers andites firent leur apparition au septième et au sixième millénaire avant le Christ. Tandis qu’ils se déplaçaient vers l’ouest à travers les plaines de Russie, absorbant les meilleurs éléments des hommes bleus et exterminant les moins bons, ils ne formèrent plus qu’un seul peuple mêlé. Ils furent les ancêtres des races dites nordiques, les ancêtres des populations scandinaves, germaniques et anglo-saxonnes.
 
(80.0) 80:4.6 Les lignées supérieures bleues ne tardèrent pas à être entièrement absorbées par les Andites dans toute l’Europe du Nord. C’est seulement en Laponie (et dans une certaine mesure en Bretagne) que les anciens Andonites conservèrent un semblant d’identité raciale.
 
5. La conquête de l’Europe du Nord par les Andites

(80.0) 80:5.1 Les tribus de l’Europe du Nord se trouvaient continuellement renforcées et relevées par le flot régulier de Mésopotamiens qui émigraient à travers le Turkestan - le Sud de la Russie. Quand les dernières vagues de cavalerie andite balayèrent l’Europe, il y avait déjà, dans cette région, plus d’hommes ayant du sang andite que dans tout le reste du monde.
 
(80.0) 80:5.2 Pendant trois-mille ans, le quartier général militaire des Andites du nord resta au Danemark. De ce point central partirent les vagues successives de conquête, dont les éléments perdirent progressivement leur caractère andite et devinrent de plus en plus blancs, au cours des siècles, à mesure que s’opérait le mélange final des conquérants mésopotamiens avec les peuples conquis.
 
(80.0) 80:5.3 Alors que les hommes bleus avaient été absorbés dans le nord et avaient fini par succomber devant les raids des cavaliers blancs pénétrant dans le sud, les tribus envahissantes de la race blanche mêlée rencontrèrent une résistance opiniâtre et prolongée de la part des Cro-Magnons ; mais l’intelligence supérieure de la race blanche et ses réserves biologiques en constant accroissement lui permirent d’anéantir complètement la race plus ancienne.
 
(80.0) 80:5.4 Les combats décisifs entre les hommes blancs et les hommes bleus se déroulèrent dans la vallée de la Somme. C’est là que la fleur de la race bleue s’opposa avec acharnement aux Andites qui progressaient vers le sud. Pendant plus de cinq-cents ans, les Cro-Magnoïdes défendirent leurs territoires avec succès avant de succomber devant la stratégie militaire supérieure des envahisseurs blancs. Thor, le commandant victorieux des armées du nord dans la bataille finale de la Somme, devint le héros des tribus nordiques blanches et fut plus tard révéré comme un dieu par certaines d’entre elles.
 
(80.0) 80:5.5 Les forteresses des hommes bleus qui résistèrent le plus longtemps se trouvaient dans le sud de la France, mais la dernière grande résistance militaire fut vaincue le long de la Somme. La conquête ultérieure progressa par pénétration commerciale, par poussée de la population le long des fleuves et par une suite continue de mariages avec les éléments supérieurs, accompagnée d’une extermination impitoyable des inférieurs.
 
(80.0) 80:5.6 Quand le conseil tribal andite des anciens avait jugé qu’un captif inférieur était inapte, on le remettait aux prêtres chamans au cours d’une cérémonie élaborée, et ceux-ci l’accompagnaient au fleuve où ils lui administraient, selon les rites, l’initiation vers les “ heureux territoires de chasse ” – la noyade. De cette manière, les envahisseurs blancs de l’Europe exterminèrent tous les peuples qu’ils rencontrèrent et qui ne furent pas rapidement absorbés dans leurs propres rangs ; c’est ainsi que les hommes bleus virent leur fin – et ce fut rapidement fait.
 
(80.0) 80:5.7 Les hommes bleus cro-magnoïdes constituèrent le fondement biologique des races européennes modernes, mais ils ne survécurent que dans la mesure où ils furent absorbés par les virils conquérants ultérieurs de leur pays natal. Les lignées bleues apportèrent beaucoup de robustesse et de vigueur physique aux races blanches d’Europe, mais l’humour et l’imagination des peuples européens mêlés provenaient des Andites. Cette union entre Andites et hommes bleus, dont les races blanches nordiques furent la conséquence, provoqua une chute immédiate de la civilisation andite, un retard de nature transitoire. Finalement, la supériorité latente de ces barbares nordiques se manifesta et culmina dans la civilisation européenne d’aujourd’hui.
 
(80.0) 80:5.8 Vers l’an 5 000 av. J.-C., les races blanches en évolution dominaient dans toute l’Europe septentrionale, y compris le Nord de l’Allemagne, le Nord de la France et les iles Britanniques. L’Europe centrale fut contrôlée un certain temps par les hommes bleus et les Andonites à tête ronde. Ces derniers habitaient surtout la vallée du Danube et ne furent jamais entièrement déplacés par les Andites.
 
6. Les Andites le long du Nil

(80.0) 80:6.1 Depuis l’époque des migrations andites finales, la culture déclina dans la vallée de l’Euphrate, et le centre immédiat de la civilisation passa dans la vallée du Nil. L’Égypte succéda à la Mésopotamie comme quartier général du groupe le plus évolué de la terre.
 
(80.0) 80:6.2 La vallée du Nil commença à subir des inondations peu avant les vallées de Mésopotamie, mais en souffrit beaucoup moins. Ce contretemps initial fut plus que compensé par l’afflux constant d’immigrants andites, de sorte que la culture de l’Égypte, bien que provenant en réalité de la vallée de l’Euphrate, semblait prendre de l’avance. En l’an 5 000 av. J.-C, durant la période des inondations en Mésopotamie, il y avait en Égypte sept groupes distincts d’êtres humains, et tous, sauf un, venaient de Mésopotamie.
 
(80.0) 80:6.3 Quand le dernier exode de la vallée de l’Euphrate se produisit, l’Égypte eut la bonne fortune de recevoir un grand nombre des artistes et artisans les plus habiles. Ces artisans andites ne se trouvèrent nullement dépaysés, en ce sens qu’ils étaient entièrement habitués à la vie fluviale, aux inondations, aux irrigations et aux saisons sèches. Ils appréciaient la position abritée de la vallée du Nil, où ils étaient bien moins sujets à des attaques et à des raids hostiles que sur les rives de l’Euphrate. Ils accrurent grandement l’habilité des Égyptiens à travailler les métaux. Ils traitèrent là des minerais de fer provenant du mont Sinaï au lieu des régions de la mer Noire.
 
(80.0) 80:6.4 Les Égyptiens réunirent, de très bonne heure, leurs divinités locales en un minutieux système national de dieux. Ils développèrent une vaste théologie et eurent une prêtrise nombreuse mais lourde à supporter. Plusieurs chefs différents cherchèrent à faire revivre les restes des premiers enseignements religieux des Séthites, mais ces efforts furent de courte durée. Les Andites construisirent les premiers édifices de pierre en Égypte. La première et la plus belle des pyramides de pierre fut élevée par Imhotep, un génie architectural andite, pendant qu’il servait comme premier ministre. Les bâtiments antérieurs avaient été construits en briques. Il est vrai que nombre d’édifices de pierre avait déjà été bâtis dans différentes parties du monde, toutefois celui-ci fut le premier en Égypte. Mais l’art de la construction déclina constamment à partir de l’époque de ce grand architecte.
 
(80.0) 80:6.5 Cette brillante période de culture fut brusquement interrompue par des guerres internes le long du Nil, et le pays fut bientôt envahi, comme l’avait été la Mésopotamie, par les tribus inférieures venues de l’Arabie inhospitalière et par les Noirs du sud. Il en résulta un déclin continu du progrès social pendant plus de cinq-cents ans.
 
7. Les Andites des iles de la Méditerranée

(80.0) 80:7.1 Durant le déclin de la culture en Mésopotamie, une civilisation supérieure persista, pendant un certain temps, sur les iles de la Méditerranée orientale.
 
(80.0) 80:7.2 Vers l’an 12 000 av. J.-C., une brillante tribu d’Andites émigra en Crète. Ce fut la seule ile colonisée de si bonne heure par un groupe aussi supérieur, et il s’écoula près de deux-mille ans avant que les descendants de ces marins se répandissent dans les iles voisines. Ce groupe était composé d’Andites, de petite taille et à tête étroite, qui s’étaient mariés avec des Nodites septentrionaux de la branche vanite. Ils mesuraient tous moins de un mètre quatre-vingts de haut et avaient été littéralement chassés du continent par leurs compagnons plus grands, mais inférieurs. Ces immigrants en Crète étaient fort habiles dans les arts du tissage, des métaux, de la poterie, de la plomberie et de l’emploi de la pierre comme matériau de construction. Ils utilisaient l’écriture et vivaient de l’élevage et de l’agriculture.
 
(80.0) 80:7.3 Près de deux-mille ans après la colonisation de la Crète, un groupe de descendants d’Adamson, de haute stature, parvint en Grèce par les iles septentrionales en venant à peu près directement de son foyer des hautes terres du Nord de la Mésopotamie. Ces ancêtres des Grecs furent conduits vers l’occident par Sato, un descendant direct d’Adamson et de Ratta.
 
(80.0) 80:7.4 Le groupe qui s’établit finalement en Grèce se composait de trois-cent-soixante-quinze personnes choisies et supérieures faisant partie de la fin de la seconde civilisation des Adamsonites. Ces lointains descendants d’Adamson comprenaient les lignées alors les plus précieuses des races blanches émergentes. Leur intelligence était d’un ordre élevé et, du point de vue physique, ils étaient les plus beaux spécimens d’hommes depuis l’époque du premier Éden.
 
(80.0) 80:7.5 Bientôt la Grèce et les iles de la mer Égée succédèrent à la Mésopotamie et à l’Égypte en tant que centre occidental du commerce, de l’art et de la culture. Mais, comme précédemment en Égypte, tout l’art et toute la science du monde égéen provenaient de Mésopotamie, à l’exception de la culture des Adamsonites précurseurs des Grecs. Tout l’art et le génie de ces peuples ultérieurs sont un legs direct de la postérité d’Adamson, le premier fils d’Adam et d’Ève, et de son extraordinaire seconde femme, Ratta, une fille descendant en ligne ininterrompue du pur état-major nodite du prince Caligastia. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les Grecs aient eu des traditions mythologiques selon lesquelles ils descendaient directement de dieux et d’êtres suprahumains.
 
(80.0) 80:7.6 La région égéenne passa par cinq stades différents de culture, chacun moins spirituel que le précédent. Bientôt, la dernière époque de gloire artistique s’effondra sous le poids des médiocres descendants, rapidement multipliés, des esclaves danubiens importés par les générations ultérieures de Grecs.
 
(80.0) 80:7.7 Ce fut en Crète, durant cet âge, que, chez les descendants de Caïn, le culte de la mère atteignit sa plus grande vogue. Ce culte glorifiait Ève dans l’adoration de la “ grande mère ”. Il y avait partout des représentations d’Ève. Des milliers de sanctuaires publics furent érigés en Crète et en Asie Mineure. Ce culte de la mère persista jusqu’à l’époque du Christ et fut, plus tard, incorporé dans la religion chrétienne primitive sous la forme de la glorification et du culte de Marie, la mère terrestre de Jésus.
 
(80.0) 80:7.8 Vers l’an 6 500 av. J.-C., un grand déclin s’était produit dans l’héritage spirituel des Andites. Les descendants d’Adam étaient extrêmement éparpillés et avaient été pratiquement absorbés par les races humaines plus anciennes et plus nombreuses. Cette décadence de la civilisation andite, ainsi que la disparition de leurs critères religieux, laissa les races spirituellement appauvries de la terre dans un état déplorable.
 
(80.0) 80:7.9 Vers l’an 5 000 av. J.-C., les trois lignées les plus pures des descendants d’Adam se trouvaient en Sumérie, en Europe du Nord et en Grèce. Toute la Mésopotamie s’abâtardissait lentement par le flot des races mêlées et plus sombres qui s’infiltraient par l’Arabie. L’arrivée de ces peuplades inférieures contribua à éparpiller davantage au loin les restes biologiques et culturels des Andites. Partant de tout le croissant fertile, les populations les plus aventureuses allèrent vers l’ouest et affluèrent dans les iles. Ces émigrants cultivaient des céréales et des légumes, et amenèrent avec eux des animaux domestiques.
 
(80.0) 80:7.10 Vers l’an 5 000 av. J.-C., un puissant contingent de Mésopotamiens progressistes sortit de la vallée de l’Euphrate et s’installa dans l’ile de Chypre ; cette civilisation fut balayée quelque deux-mille ans plus tard par les hordes barbares venues du nord.
 
(80.0) 80:7.11 Une autre grande colonie s’installa sur le rivage de la Méditerranée près de l’emplacement ultérieur de Carthage. Partant d’Afrique du Nord, un grand nombre d’Andites entrèrent en Espagne et se mêlèrent, plus tard, en Suisse, à leurs frères partis antérieurement des iles Égéennes pour habiter l’Italie.
 
(80.0) 80:7.12 Quand l’Égypte suivit la Mésopotamie dans son déclin culturel, bien des familles parmi les plus capables et les plus évoluées, s’enfuirent en Crète, ce qui accrut grandement la civilisation crétoise déjà très avancée. Lorsque l’arrivée de groupes inférieurs venant d’Égypte menaça ultérieurement la civilisation de la Crète, les familles les plus cultivées partirent vers l’ouest pour la Grèce.
 
(80.0) 80:7.13 Les Grecs n’étaient pas seulement de grands éducateurs et de grands artistes, mais ils furent aussi les plus grands commerçants et colonisateurs du monde. Avant de succomber sous le flot d’infériorité qui finit par engloutir leur art et leur commerce, ils réussirent à implanter, en Occident, tant d’avant-postes de culture qu’une grande partie des progrès initiaux de la civilisation grecque persista chez les peuples ultérieurs de l’Europe du Sud, et qu’un grand nombre de descendants mixtes de ces Adamsonites furent incorporés dans les tribus des terres continentales adjacentes.
 
8. Les Andonites danubiens

(80.0) 80:8.1 Les Andites de la vallée de l’Euphrate émigrèrent vers le nord, en Europe, pour se mêler aux hommes bleus, et vers l’ouest, dans les régions méditerranéennes, pour se mélanger aux restes, eux-mêmes mixtes, des Sahariens et des hommes bleus du sud. Ces deux branches de la race blanche furent et sont encore séparées par les montagnards brachycéphales survivants des tribus andonites primitives qui avaient longtemps habité ces régions centrales.
 
(80.0) 80:8.2 Ces descendants d’Andon étaient dispersés dans la plupart des régions montagneuses de l’Europe du centre et du Sud-Est. Ils furent souvent renforcés par des arrivants d’Asie Mineure, région qu’ils occupaient en nombre considérable. Les anciens Hittites provenaient directement de la souche andonite ; leur épiderme pâle et leur tête large étaient typiques de cette race. Cette lignée se perpétua chez les ancêtres d’Abraham et contribua beaucoup à l’aspect caractéristique du visage de ses descendants ultérieurs juifs ; ceux-ci, tout en ayant une culture et une religion dérivées des Andites, parlaient un langage très différent, nettement andonite.
 
(80.0) 80:8.3 Les tribus qui habitaient des maisons bâties sur des pilotis ou des jetées de bois sur les lacs d’Italie, de Suisse et d’Europe méridionale étaient les avant-postes en expansion des migrations africaines, égéennes et plus spécialement danubiennes.
 
(80.0) 80:8.4 Les Danubiens étaient des Andonites, fermiers et éleveurs entrés en Europe par la péninsule Balkanique, et se déplaçant lentement vers le nord par la route de la vallée du Danube. Ils fabriquaient des poteries et cultivaient la terre, préférant vivre dans les vallées. La colonie la plus septentrionale des Danubiens était à Liège, en Belgique. Ces tribus dégénérèrent rapidement à mesure qu’elles s’éloignèrent du centre et de la source de leur culture. Les plus belles poteries furent fabriquées par les premières colonies.
 
(80.0) 80:8.5 Les Danubiens pratiquèrent le culte de la mère à la suite du travail des missionnaires de Crète. Ces tribus s’amalgamèrent, plus tard, avec des groupes de marins andonites qui vinrent par bateau de la côte d’Asie Mineure et qui pratiquaent le culte de la mère. Une grande partie de l’Europe centrale fut ainsi colonisée de bonne heure par ces types mixtes de races blanches brachycéphales, qui pratiquaient le culte de la mère et le rite religieux d’incinération des morts, car les adeptes du culte de la mère avaient coutume de bruler leurs morts dans des huttes de pierre.
 
9. Les trois races blanches

(80.0) 80:9.1 Les mélanges raciaux, en Europe, vers la fin des migrations andites, donnèrent lieu au groupement suivant des trois races blanches :
 
  (80.0) 80:9.2 1.La race blanche du nord. Cette race dite nordique était essentiellement composée d’hommes bleus auxquels s’ajoutaient des Andites, mais contenait aussi une quantité considérable de sang andonite avec des quantités moindres de sang rouge et jaune sangik. La race blanche du nord englobait ainsi les quatre souches humaines les plus désirables, mais son hérédité majeure venait des hommes bleus. Le Nordique primitif typique était dolichocéphale, grand et blond ; mais il y a longtemps que cette race s’est entièrement mêlée avec toutes les branches des peuples blancs.
 
  (80.0) 80:9.3 La culture primitive de l’Europe trouvée par les Nordiques envahisseurs était celle des Danubiens en régression, mêlés aux hommes bleus. La culture des Nordiques-Danois et celle des Danubiens-Andonites se rencontrèrent et se mêlèrent sur le Rhin, comme en témoigne l’existence de deux groupes raciaux en Allemagne contemporaine.
 
  (80.0) 80:9.4 Les Nordiques continuèrent le commerce de l’ambre en partant de la côte balte, établissant un grand courant d’affaires avec les brachycéphales de la vallée du Danube par le col du Brenner. Le contact étendu avec les Danubiens amena ces hommes du nord à pratiquer le culte de la mère, et, pendant des millénaires, la crémation des morts fut à peu près universelle en Scandinavie. Ceci explique pourquoi l’on ne peut trouver d’ossements de Blancs de la race primitive, bien qu’ils aient été enterrés dans toute l’Europe – on ne trouve que leurs cendres dans des urnes de pierre ou d’argile. Ces hommes blancs construisirent aussi des habitations ; ils n’habitaient jamais dans des grottes. Cela explique également la rareté des preuves de la culture primitive des Blancs, bien que le type Cro-Magnon plus ancien soit bien conservé là où il fut emmuré hermétiquement, en sécurité, dans des cavernes et des grottes. Quoi qu’il en soit, on trouve en Europe, à un certain moment, une culture primitive de Danubiens en dégénérescence et d’hommes bleus, et puis, sans transition,apparait l’homme blanc immensément supérieur.
 
  (80.0) 80:9.5 2.La race blanche centrale. Bien que ce groupe contienne des lignées bleues, jaunes et andites, il est à prédominance d’Andonites. Ces peuples sont brachycéphales, basanés et trapus. Ils sont enfoncés entre les races nordiques et méditerranéennes comme un coin dont la base reposerait en Asie et la pointe pénétrerait l’Est de la France.
 
  (80.0) 80:9.6 Pendant près de vingt-mille ans, les Andonites avaient été repoussés de plus en plus loin vers le Nord de l’Asie centrale par les Andites. Vers l’an 3 000 av. J.-C., l’aridité croissante ramena les Andonites vers le Turkestan. Cette poussée andonite vers le sud continua pendant plus de mille ans, se divisa autour de la mer Caspienne et de la mer Noire, et pénétra en Europe à la fois par les Balkans et par l’Ukraine. Cette invasion comprenait les groupes restants de descendants d’Adamson. Durant la dernière moitié de la période d’invasion, elle amena un nombre considérable d’Andites iraniens ainsi que beaucoup de descendants des prêtres séthites.
 
  (80.0) 80:9.7 Vers l’an 2 500 av. J.-C., la poussée des Andonites vers l’Occident atteignit l’Europe. Cet envahissement de toute la Mésopotamie, de l’Asie Mineure et du bassin du Danube par les barbares des collines du Turkestan constitua le plus grave et le plus durable recul de la culture que l’on eût enregistré jusque-là. Ces envahisseurs “ andonisèrent ” nettement le caractère des races de l’Europe centrale, qui, depuis lors, sont toujours restées caractéristiquement alpines.
 
  (80.0) 80:9.8 3.La race blanche du sud. Cette race méditerranéenne brune consistait en un mélange d’Andites et d’hommes bleus, avec moins de lignées andonites que dans le nord. Ce groupe absorba aussi, par les Sahariens, une quantité considérable de sang secondaire sangik. Plus récemment, cette branche méridionale de la race blanche reçut l’apport de forts éléments andites venant de la Méditerranée orientale.
 
  (80.0) 80:9.9 Les régions côtières de la Méditerranée ne furent toutefois pas abondamment peuplées d’Andites avant l’époque des grandes invasions de nomades, vers l’an 2 500 av. J.-C. Les transports et le commerce par voie de terre furent presque interrompus pendant les siècles où les nomades envahirent les districts de la Méditerranée orientale. Cette interférence avec les transports terrestres amena la grande expansion des transports et du commerce maritimes. Le négoce méditerranéen par voie de mer était en pleine activité il y a environ quatre-mille-cinq-cents ans. Ce développement du trafic maritime amena l’expansion soudaine des descendants des Andites dans tous les territoires côtiers du Bassin méditerranéen.
 
  (80.0) 80:9.10 Ces mélanges raciaux posèrent les fondements de la race sud-européenne, la plus mêlée de toutes. Depuis cette époque, la race a subi encore de nouvelles incorporations, notamment par les peuples bleus-jaunes-andites d’Arabie. En fait, la race méditerranéenne est tellement mêlée avec les peuples du voisinage qu’elle est pratiquement indiscernable en tant que type séparé, mais, en général, ses membres sont petits, dolichocéphales et bruns.
 
  (80.0) 80:9.11 Dans le nord, les Andites éliminèrent les hommes bleus par des guerres et des mariages, mais ceux-ci survécurent en plus grand nombre dans le sud. Les Basques et les Berbères représentent la survivance de deux branches de cette race, mais ces peuples eux-mêmes se sont tout à fait mélangés avec les Sahariens.
 
(80.0) 80:9.12 Tel était le tableau du mélange de races offert par l’Europe centrale environ 3 000 ans av. J.-C. Malgré la défaillance adamique partielle, des croisements eurent bien lieu entre les types d’hommes supérieurs.
 
(80.0) 80:9.13 L’Âge du Bronze arrivait, empiétant sur le Néolithique. En Scandinavie, c’était déjà l’Âge du Bronze associé au culte de la mère. En France méridionale et en Espagne, c’était le Néolithique associé au culte du soleil. Ce fut l’époque où l’on construisit des temples du soleil circulaires et sans toit. Les races blanches européennes étaient des bâtisseurs énergiques, prenant plaisir à dresser de grandes pierres servant de mémoriaux au soleil, comme le firent plus tard leurs descendants à Stonehenge. La vogue de l’adoration du soleil marque cette époque comme une grande période d’agriculture en Europe méridionale.
 
(80.0) 80:9.14 Les superstitions de cette ère relativement récente d’adoration du soleil persistent encore aujourd’hui dans les coutumes populaires de Bretagne. Bien qu’ils soient christianisés depuis plus de 1 500 ans, les Bretons conservent encore des amulettes de l'époque néolithique pour éloigner le mauvais œil. Ils gardent encore des “ pierres de tonnerre ” dans leur cheminée pour se protéger de la foudre. Les Bretons ne se sont jamais mêlés aux Nordiques scandinaves. Ils sont les survivants des habitants originels andonites de l’Europe occidentale mêlées aux souches méditerranéennes.
 
(80.0) 80:9.15 Il est fallacieux de prétendre classer les peuples blancs en Nordiques, Alpins et Méditerranéens. Il y a eu, dans l’ensemble, beaucoup trop de mélanges pour permettre de tels groupements. À un moment donné, la race blanche se divisait assez nettement en classes de cet ordre, mais des mélanges très étendus se sont produits depuis lors, et il n’est plus possible d’identifier clairement les démarcations. Même en l’an 3 000 av. J.-C. , les anciens groupes sociaux ne formaient pas plus une race unique que les habitants actuels de l’Amérique du Nord.
 
(80.0) 80:9.16 Les cultures européennes continuèrent pendant 5 000 ans à croitre de même que, dans une certaine mesure, à se mélanger, mais la barrière des langages empêcha la pleine réciprocité des échanges entre les diverses nations occidentales. Au cours du siècle dernier, c’est dans la population cosmopolite de l’Amérique du Nord que ces cultures ont eu la meilleure occasion de se mêler. L’avenir de ce continent sera déterminé par la qualité des facteurs raciaux que l’évolution laissera s’introduire dans ses populations présentes et futures, et par le niveau de culture sociale qui y sera maintenu.
 
(80.0) 80:9.17 [Présenté par un archange de Nébadon.]
 


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