Histoire d'Urantia

63. La première famille humaine

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 63. La première famille humaine

(63.0) 63:0.1 Urantia fut enregistrée en tant que monde habité lorsque les deux premiers êtres humains – les jumeaux – eurent onze ans, et avant qu’ils fussent devenus les parents du premier-né de la deuxième génération des véritables êtres humains. Le message archangélique envoyé de Salvington, en cette occasion de reconnaissance planétaire officielle, se terminait par ces paroles :
 
  (63.0) 63:0.2 “ Le mental humain est apparu sur la 606 de Satania, et les parents de cette nouvelle race seront appelés Andon et Fonta. Tous les archanges prient pour que ces créatures puissent être rapidement dotées de la présence personnelle du don de l’esprit du Père Universel. ”
 
(63.0) 63:0.3 Andon est le nom nébadonien qui signifie “ la première créature semblable au Père et montrant une soif de perfection humaine ”. Fonta signifie “ la première créature semblable au Fils et montrant une soif de perfection humaine ”. Andon et Fonta ne connurent ces noms qu’au moment où ils leur furent attribués lors de leur fusion avec leur Ajusteur de Pensée. Tout au long de leur séjour de mortel sur Urantia, ils s’appelèrent mutuellement Sonta-an et Sonta-en, Sonta-an signifiant “ aimé de la mère ” et Sonta-en, “ aimé du père ”. Ils se donnèrent eux-mêmes ces noms dont la signification est une preuve du respect et de l’affection qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre.
 
1. Andon et Fonta

(63.0) 63:1.1 À beaucoup d’égards, Andon et Fonta formèrent le couple d’êtres humains le plus remarquable qui ait jamais vécu à la surface de la terre. Ces deux êtres merveilleux, les véritables parents de toute l’humanité, furent en tous points supérieurs à beaucoup de leurs descendants immédiats, et radicalement différents de tous leurs ancêtres, tant immédiats que lointains.
 
(63.0) 63:1.2 Les parents de ce premier couple humain étaient apparemment peu différents de la moyenne de leur tribu, bien qu’ils fissent partie de ses membres les plus intelligents du groupe qui apprit le premier à lancer des pierres et à employer des gourdins dans les combats. Ils faisaient également usage d’éclats tranchants de pierres, de silex et d’os.
 
(63.0) 63:1.3 Alors qu’il vivait encore avec ses parents, Andon avait fixé, à l’aide de tendons d’animaux, un morceau de silex tranchant à l’extrémité d’un gourdin et avait fait, à une douzaine d’occasions au moins, bon usage de cette arme pour sauver sa propre vie et celle de sa sœur qui, tout aussi curieuse et aventureuse que lui, ne manquait jamais de l’accompagner dans toutes ses explorations
 
(63.0) 63:1.4 La décision prise par Andon et Fonta de s’enfuir de la tribu des primates implique une qualité de mental très supérieure à l’intelligence plus grossière caractéristique de tant de leurs descendants qui s’abaissèrent jusqu’à s’unir avec leurs cousins attardés des tribus simiennes. Mais ils éprouvaient le sentiment vague d’être quelque chose de plus que de simples animaux, parce qu’ils possédaient une personnalité ; ce sentiment était fortifié par la présence intérieure de leur Ajusteur de Pensée.
 
2. La fuite des jumeaux

(63.0) 63:2.1 Après qu’Andon et Fonta eurent décidé de fuir vers le nord, ils furent pendant quelque temps pris de frayeur, et spécialement de la peur de déplaire à leur père et à leur famille immédiate. Ils envisagèrent l’éventualité d’être assaillis par des parents hostiles et reconnurent ainsi la possibilité de trouver la mort par la main de membres de leur tribu qui étaient déjà jaloux d’eux. Alors qu’ils étaient plus jeunes, les jumeaux avaient passé la majeure partie de leur temps en compagnie l’un de l’autre et, pour cette raison, n’avaient jamais été trop bien vus de leurs cousins animaux de la tribu des primates. Le fait d’avoir bâti dans les arbres un abri séparé et très supérieur aux autres n’avait pas amélioré leur situation dans la tribu.
 
(63.0) 63:2.2 Et ce fut dans ce nouveau foyer à la cime des arbres, après qu’ils eurent été réveillés une nuit par un violent orage et alors qu’ils se tenaient peureusement et tendrement embrassés, qu’ils prirent la décision ferme et définitive de fuir leur habitat tribal et leur foyer arboricole.
 
(63.0) 63:2.3 Ils avaient déjà préparé une retraite sommaire au sommet d’un arbre à environ une demi-journée de marche vers le nord. Ce fut leur cachette secrète et sure pour le premier jour qu’ils passèrent loin de leur forêt natale. Bien que les jumeaux partageassent la peur mortelle des Primates de demeurer sur le sol pendant la nuit, ils se mirent en route vers le nord au crépuscule. Il leur fallut un courage exceptionnel pour entreprendre ce voyage nocturne, même avec la pleine lune, mais ils pensèrent, à juste titre, que leur absence ne serait probablement pas remarquée et qu’ils auraient moins de risques d’être poursuivis par leurs parents et les membres de leur tribu. Ils arrivèrent sains et saufs peu après minuit au rendez-vous préparé à l’avance.
 
(63.0) 63:2.4 Au cours de leur voyage vers le nord, ils découvrirent un dépôt de silex à ciel ouvert et, ayant trouvé beaucoup de pierres dont les formes convenaient à divers usages, ils en firent une provision pour l’avenir. En essayant de tailler ces silex pour leur donner une forme mieux adaptée à certains besoins, Andon découvrit qu’ils produisaient des étincelles et conçut l’idée de faire du feu ; mais cette notion ne pénétra pas profondément sa pensée sur le moment, car le climat était encore salubre et le besoin de feu ne se faisait guère sentir.
 
(63.0) 63:2.5 Mais le soleil d’automne descendait toujours plus bas dans le ciel et les nuits devenaient de plus en plus froides à mesure que les jumeaux progressaient vers le nord. Ils avaient déjà été obligés d’utiliser des peaux de bêtes pour avoir assez chaud. Avant qu’une lune ne se fût écoulée depuis leur départ du foyer familial, Andon fit part à sa compagne qu’il croyait pouvoir faire du feu avec des silex. Pendant deux mois, ils essayèrent sans succès d’utiliser l’étincelle du silex pour allumer un feu ; chaque jour, le couple cognait des silex et s’efforçait d’enflammer du bois. Finalement, un soir, au coucher du soleil, le secret de la technique fut découvert lorsque Fonta eut l’idée de grimper à un arbre voisin pour s’emparer d’un nid abandonné. Le nid était sec et très inflammable, si bien qu’il prit feu d’un seul coup dès qu’une étincelle l’eut atteint. Ils furent si surpris et effrayés de leur succès qu’ils faillirent laisser éteindre leur feu, mais ils le sauvèrent en y ajoutant un combustible approprié, et c’est alors que commença la première recherche de bois de chauffage par les parents de l’humanité tout entière.
 
(63.0) 63:2.6 Ce fut un des plus joyeux moments de leur vie brève, mais mouvementée. Toute la nuit, ils restèrent assis à regarder bruler leur feu, comprenant vaguement que leur découverte leur permettrait de défier le climat et d’être ainsi pour toujours indépendants de leurs parents animaux du pays du Sud. Après trois jours passés à se reposer et à profiter de leur feu, ils continuèrent leur voyage.
 
(63.0) 63:2.7 Les ancêtres primates d’Andon avaient souvent entretenu des feux allumés par des éclairs, mais, jusque-là, aucune créature terrestre n’avait possédé une méthode pour obtenir une flamme à volonté. Toutefois, il fallut longtemps pour que les jumeaux apprennent que la mousse sèche et d’autres matériaux permettent d’allumer un feu aussi facilement que des nids d’oiseaux.
 
3. La famille d’Andon

(63.0) 63:3.1 Deux ans s’étaient presque écoulés depuis la nuit où les jumeaux quittèrent leur foyer quand leur premier enfant naquit. Ils l’appelèrent Sontad, et Sontad fut la première créature née sur Urantia à être enveloppée dans une couche protectrice au moment de sa naissance. La race humaine avait pris son départ et, avec cette nouvelle évolution, apparut l’instinct de donner des soins appropriés aux nouveau-nés de plus en plus fragiles, qui devaient caractériser le développement mental progressif des êtres d’ordre intellectuel, par contraste avec les types plus purement animaux.
 
(63.0) 63:3.2 Andon et Fonta eurent en tout dix-neuf enfants, et ils vécurent assez longtemps pour voir autour d’eux près de cinquante petits-enfants et une demi-douzaine d’arrière-petits-enfants. La famille habitait dans quatre abris rocheux voisins, ou semi-cavernes, dont trois communiquaient par des galeries creusées dans le calcaire tendre à l’aide d’outils en silex mis au point par les enfants d’Andon.
 
(63.0) 63:3.3 Ces premiers Andonites faisaient preuve d’un esprit de clan très marqué ; ils chassaient en groupes et ne s’écartaient jamais très loin du lieu de leur demeure. Ils semblaient se rendre compte qu’ils formaient un groupe isolé et exceptionnel d’êtres vivants et qu’ils devaient, par conséquent, éviter de se séparer. Ce sentiment de parenté intime provenait, sans aucun doute, d’une intensification du ministère mental des esprits adjuvats.
 
(63.0) 63:3.4 Andon et Fonta travaillèrent sans répit à nourrir et à élever leur clan. Ils vécurent jusqu’à l’âge de quarante-deux ans et furent tous deux tués lors d’un tremblement de terre par la chute d’un rocher en surplomb. Cinq de leurs enfants et onze de leurs petits-enfants périrent avec eux, et près d’une vingtaine de leurs descendants subirent des blessures graves.
 
(63.0) 63:3.5 À la mort de ses parents, Sontad, malgré un pied gravement blessé, assuma immédiatement la direction du clan avec l’aide habile de sa femme qui était aussi l’ainée de ses sœurs. Leur première tâche fut de rouler des pierres pour ensevelir efficacement leurs parents, leurs frères, leurs sœurs et leurs enfants morts. Il ne faut pas attacher de signification exagérée à cet acte d’ensevelissement. Leurs idées sur la survie après la mort étaient très vagues et fort mal définies, car elles dérivaient essentiellement de leurs rêves fantastiques et variés.
 
(63.0) 63:3.6 Cette famille d’Andon et de Fonta resta ainsi unie jusqu’à la vingtième génération, quand la lutte pour la nourriture et les frictions sociales se conjuguèrent pour entrainer le début de la dispersion.
 
4. Les clans andoniques

(63.0) 63:4.1 Les hommes primitifs – les Andonites – avaient les yeux noirs et le teint bistré, un peu comme un croisement de jaune et de rouge. La mélanine est une substance colorante qui se trouve dans l’épiderme de tous les êtres humains. C’est le pigment originel de l’épiderme andonique. Par l’aspect général et la couleur de la peau, ces premiers Andonites ressemblaient plus aux Esquimaux d’aujourd’hui qu’à aucun autre type d’êtres humains vivants. Ils furent les premières créatures à employer la peau d’animaux pour se protéger contre le froid ; ils n’avaient guère plus de poil sur le corps que les humains d’aujourd’hui.
 
(63.0) 63:4.2 La vie tribale des ancêtres animaux de ces hommes primitifs avait laissé entrevoir les débuts de nombreuses conventions sociales. L’expansion des émotions et l’accroissement de la puissance cérébrale de ces êtres entrainèrent un développement immédiat de l’organisation sociale et une nouvelle division du travail dans le clan. Ils étaient extrêmement portés à imiter, mais leur instinct de jeu était à peine développé et leur sens de l’humour presque totalement absent. L’homme primitif souriait à l’occasion, mais il ne se laissait jamais aller à rire à gorge déployée. L’humour fut légué ultérieurement à l’homme par la race adamique. Ces êtres humains primitifs n’étaient ni aussi sensibles à la douleur ni aussi réactifs aux situations déplaisantes que beaucoup de mortels apparus plus tard par évolution. L’enfantement ne fut une épreuve douloureuse ou angoissante ni pour Fonta ni pour sa progéniture immédiate.
 
(63.0) 63:4.3 Ils formaient une merveilleuse tribu. Les hommes étaient capables de lutter héroïquement pour la sauvegarde de leurs compagnes et de leurs descendants ; les femmes étaient affectueusement dévouées à leurs enfants ; mais leur patriotisme était strictement limité au clan proprement dit. Ils étaient très loyaux envers leur famille ; ils étaient prêts à mourir sans hésitation pour défendre leurs enfants, mais ils n’étaient pas capables de concevoir l’idée d’essayer de rendre le monde meilleur pour leurs petits-enfants. L’altruisme n’était pas encore né dans le cœur de l’homme, bien que toutes les émotions essentielles à la naissance de la religion fussent déjà présentes chez ces aborigènes d’Urantia.
 
(63.0) 63:4.4 Ces hommes primitifs portaient une affection touchante à leurs camarades et avaient certainement une idée réelle, bien que rudimentaire, de l’amitié. Plus tard, ce fut un spectacle courant de voir, pendant les batailles sans cesse renouvelées avec les tribus inférieures, un de ces hommes primitifs continuer à lutter vaillamment d’une main tout en essayant avec l’autre de protéger et de sauver un camarade de combat blessé. Bien des traits de caractère parmi les plus nobles et les plus fortement humains, qui s’affirmèrent au cours de l’évolution ultérieure, s’ébauchaient déjà d’une façon émouvante chez ces peuplades primitives.
 
(63.0) 63:4.5 Le clan andonique originel conserva une lignée de chefs ininterrompue jusqu’à la vingt-septième génération quand, du fait de l’absence de rejeton mâle dans la descendance directe de Sontad, deux prétendants rivaux membres du clan entrèrent en guerre pour la suprématie.
 
(63.0) 63:4.6 Avant la grande dispersion des clans andoniques, un langage bien développé s’était formé à la suite de leurs premiers efforts pour communiquer entre eux. Ce langage ne cessa de s’enrichir et reçut des additions presque quotidiennes du fait des inventions nouvelles et des adaptations à l’environnement qui voyaient le jour chez ce peuple actif, agité et curieux. Ce langage devint la parole d’Urantia, la langue de la famille humaine primitive, jusqu’à l’apparition ultérieure des races de couleur.
 
(63.0) 63:4.7 À mesure que le temps passait, les clans andoniques croissaient en nombre, et le contact de ces familles en expansion provoqua des frictions et des malentendus. Deux sujets seulement finirent par occuper la pensée de ces peuplades : chasser pour trouver de la nourriture, et combattre pour se venger d’une injustice ou d’une insulte réelle ou supposée faite par une tribu voisine.
 
(63.0) 63:4.8 Les querelles de familles prirent de l’importance, des guerres éclatèrent entre les tribus, et les meilleurs éléments des groupes les plus capables et les plus évolués subirent des pertes sérieuses. Certaines de ces pertes furent irréparables ; quelques-unes des lignées, douées des aptitudes et des intelligences les plus précieuses, furent à jamais perdues pour le monde. Cette première race et sa civilisation primitive furent menacées d’extinction par ces guerres incessantes entre clans.
 
(63.0) 63:4.9 Il est impossible d’amener des êtres aussi primitifs à vivre longtemps ensemble en paix. L’homme est le descendant d’animaux combatifs ; lorsque des gens incultes sont étroitement associés, ils s’irritent et s’offensent mutuellement. Les Porteurs de Vie connaissent cette tendance des créatures évolutionnaires et prennent leurs dispositions en conséquence pour diviser finalement les êtres humains, en voie de développement, au moins en trois races distinctes et séparées, et plus souvent en six.
 
5. La dispersion des andonites

(63.0) 63:5.1 Les premières races issues d’Andon ne s’enfoncèrent pas très loin en Asie et ne pénétrèrent pas dès l’abord en Afrique. La géographie de ces temps-là les orientait vers le nord, et c’est toujours plus au nord que ces peuples voyagèrent jusqu’au moment où ils furent arrêtés par la lente progression du troisième glacier.
 
(63.0) 63:5.2 Avant que cette immense couche de glace eût atteint la France et les Iles Britanniques, les descendants d’Andon et de Fonta avaient progressé vers l’ouest à travers l’Europe et avaient constitué plus de mille établissements séparés le long des grands fleuves qui conduisent à la mer du Nord, dont les eaux étaient alors chaudes.
 
(63.0) 63:5.3 Les membres de ces tribus andoniques furent les premiers habitants installés sur les rives des fleuves de France ; ils vécurent le long de la Somme pendant des dizaines de milliers d’années. La Somme est la seule rivière dont le cours n’ait pas été modifié par les glaciers ; elle s’écoulait vers la mer, en ce temps-là, à peu près comme aujourd’hui. C’est pourquoi l’on trouve le long de sa vallée tant de traces des descendants d’Andon.
 
(63.0) 63:5.4 Ces aborigènes d’Urantia n’habitaient pas dans les arbres, bien qu’ils eussent gardé l’habitude de se réfugier à leur cime en cas de danger. Ils demeuraient généralement à l’abri des falaises dominant les rivières et dans des grottes à flanc de coteau, ce qui leur assuraient une bonne vue sur les voies d’accès et les protégeaient contre les éléments. Ils pouvaient ainsi jouir du confort de leurs feux sans être trop incommodés par la fumée. Ils n’étaient pas de véritables troglodytes, bien qu’au cours des âges ultérieurs, les nappes glaciaires plus tardives, progressant vers le sud, eussent forcé leurs descendants à se réfugier dans des cavernes. Ils préféraient camper près de la lisière d’une forêt et à proximité d’une rivière.
 
(63.0) 63:5.5 Ils devinrent, très vite, remarquablement adroits pour camoufler leurs demeures partiellement abritées et montrèrent une grande habileté à construire des huttes de pierre en forme de dômes, qui leur servaient de chambres à coucher et dans lesquelles ils se glissaient la nuit. Ils fermaient l’entrée de leur hutte en roulant devant elle une grosse pierre qu’ils avaient logée à l’intérieur à cet effet, avant de mettre définitivement en place les pierres du toit.
 
(63.0) 63:5.6 Les Andonites étaient des chasseurs intrépides et adroits. À l’exception des baies sauvages et des fruits de certains arbres, ils se nourrissaient exclusivement de viande. De même qu’Andon avait inventé la hache de pierre, ses descendants découvrirent bientôt le javelot et le harpon, et s’en servirent efficacement. Enfin, un mental capable de créer des outils fonctionnait en accord avec une main capable de les utiliser ; ces premiers humains devinrent très habiles à façonner des outils en silex. Ils faisaient de longs voyages à la recherche du silex, comme les hommes d’aujourd’hui vont aux confins de la terre en quête d’or, de platine ou de diamants.
 
(63.0) 63:5.7 Dans bien d’autres domaines, ces tribus andoniques firent preuve d’un degré d’intelligence que leurs descendants rétrogrades n’atteignirent pas en un demi-million d’années, bien qu’ils eussent redécouvert, à maintes reprises, diverses méthodes pour allumer du feu.
 
6. Onagar - le premier à enseigner la vérité

(63.0) 63:6.1 Parallèlement à la dispersion croissante des Andonites, le niveau culturel et spirituel des clans rétrograda pendant près de dix-mille ans, jusqu’aux jours d’Onagar, qui prit en main la direction de ces tribus, ramena la paix parmi elles et, pour la première fois, les amena à adorer “ Celui qui donne le Souffle aux hommes et aux animaux ”.
 
(63.0) 63:6.2 La philosophie d’Andon avait été fort confuse ; il avait failli devenir un adorateur du feu à cause du grand confort procuré par sa découverte accidentelle. Pourtant, la raison le détourna de l’adoration du feu et l’orienta vers le soleil, source supérieure et imposante de chaleur et de lumière ; mais cette source était trop lointaine, et Andon ne devint pas un adorateur du soleil.
 
(63.0) 63:6.3 De très bonne heure, les Andonites eurent peur des éléments – tonnerre, foudre, pluie, neige, grêle et glace. Mais la faim restait le mobile le plus constamment pressant de ces temps primitifs et, comme les Andonites tiraient en grande partie leur subsistance des animaux, ils se livrèrent en fin de compte à une forme d’adoration des animaux. Pour Andon, les plus gros animaux comestibles étaient des symboles de puissance créative et de pouvoir fortifiant. De temps en temps, la coutume s’établissait de désigner certains de ces grands animaux comme objets d’adoration. Pendant la vogue d’un animal particulier, on en traçait des silhouettes grossières sur les murs des cavernes. Plus tard, tandis que les arts faisaient des progrès continus, on grava ces dieux animaux sur différents ornements.
 
(63.0) 63:6.4 Très tôt, les peuples andoniques prirent l’habitude de renoncer à manger la chair de l’animal vénéré par leur tribu. Pour créer une impression plus forte sur l’esprit des jeunes, ils établirent bientôt un cérémonial de vénération autour du corps de l’un de ces animaux révérés ; plus tard encore, cette célébration primitive se transforma chez leurs descendants en cérémonies sacrificielles plus compliquées. Telle est l’origine de l’introduction des sacrifices dans le culte. Cette idée fut élaborée par Moïse dans le rituel hébreu et conservée dans son principe par l’apôtre Paul sous la forme de la doctrine du rachat du péché par “ l’effusion de sang ”.
 
(63.0) 63:6.5 La nourriture avait une importance suprême dans la vie des êtres humains primitifs, et ce fait est démontré par la prière enseignée à ces gens simples par Onagar, leur grand instructeur. Voici cette prière :
 
  (63.0) 63:6.6 “ O Souffle de Vie, donne-nous aujourd’hui notre nourriture quotidienne, délivre-nous de la malédiction de la glace, sauve-nous de nos ennemis des forêts et reçois-nous avec miséricorde dans le Grand Au-delà. ”
 
(63.0) 63:6.7 Onagar avait son quartier général à Oban, colonie située sur le rivage septentrional de la Méditerranée ancienne, dans la région de la mer Caspienne actuelle. Cet établissement était un lieu de séjour situé en un point où la piste allant de la Mésopotamie méridionale vers le nord tournait vers l’ouest. D’Oban, Onagar envoya des éducateurs aux établissements éloignés pour répandre sa nouvelle doctrine d’une Déité unique et son concept de la vie future qu’il appelait le Grand Au-Delà. Ces émissaires d’Onagar furent les premiers missionnaires du monde ; ils furent également les premiers êtres humains à faire cuire de la viande, les premiers à utiliser régulièrement le feu pour préparer la nourriture. Ils cuisaient la viande sur des extrémités de baguettes et aussi sur des pierres chaudes ; plus tard, ils rôtirent au feu de gros morceaux, mais leurs descendants revinrent presque entièrement à l’usage de la viande crue.
 
(63.0) 63:6.8 Onagar naquit 983 323 ans avant l’an 1934 de l’ère chrétienne et vécut jusqu’à l’âge de soixante-neuf ans. Le compte rendu des réalisations de ce maitre penseur et chef spirituel des temps qui précédèrent l’arrivée du Prince Planétaire forme un récit passionnant de l’organisation de ces peuples primitifs en une véritable société. Onagar institua un gouvernement tribal efficace, dont les générations successives n’atteignirent pas l’équivalent avant de nombreux millénaires. Jusqu’à l’arrivée du Prince Planétaire, il n’y eut plus jamais sur terre de civilisation d’un aussi haut degré spirituel. Ces gens simples avaient une religion réelle, quoique primitive, qui fut ensuite perdue par leurs descendants, dont la race dégénérait.
 
(63.0) 63:6.9 Bien qu’Andon et Fonta eussent tous deux reçu un Ajusteur de Pensée, comme beaucoup de leurs descendants, c’est seulement à partir de l’époque d’Onagar qu’Ajusteurs et anges gardiens vinrent en grand nombre sur Urantia. Cette époque fut certainement l’âge d’or de l’homme primitif.
 
7. La survie d’Andon et de Fonta

(63.0) 63:7.1 Andon et Fonta, les admirables fondateurs de la race humaine, reçurent la consécration de leur valeur au moment du jugement d’Urantia, lors de l’arrivée du Prince Planétaire. Ils émergèrent en temps voulu du régime des mondes des maisons avec le statut de citoyens de Jérusem. Bien qu’ils n’aient jamais été autorisés à retourner sur Urantia, ils sont au courant de l’histoire de la race qu’ils ont fondée. Ils se désolèrent de la trahison de Caligastia, s’attristèrent de l’échec d’Adam, mais se réjouirent infiniment à la nouvelle que Micaël avait choisi leur monde pour théâtre de son effusion finale.
 
(63.0) 63:7.2 Andon et Fonta fusionnèrent sur Jérusem avec leur Ajusteur de Pensée, comme le firent plusieurs de leurs enfants dont Sontad, mais la majorité de leurs descendants, même immédiats, n’atteignit que la fusion avec l’Esprit.
 
(63.0) 63:7.3 Peu après leur arrivée sur Jérusem, Andon et Fonta reçurent du Souverain du Système la permission de retourner sur le premier monde des maisons pour y servir en compagnie des personnalités morontielles qui accueillent les pèlerins du temps venant d’Urantia et allant vers les sphères célestes. Ils furent affectés à cette tâche pour une durée indéterminée. À l’occasion des présentes révélations, ils cherchèrent à envoyer des vœux à Urantia, mais leur requête fut sagement rejetée.
 
(63.0) 63:7.4 Tel est le chapitre le plus héroïque et le plus passionnant de toute l’histoire d’Urantia, le récit de l’évolution, de la lutte pour la vie, de la mort et de la survie éternelle des parents exceptionnels de l’humanité tout entière.
 
(63.0) 63:7.5 [Présenté par un Porteur de Vie résidant sur Urantia.]
 


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62. Les races à l’aurore de l’homme primitif

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 62. Les races à l’aurore de l’homme primitif

(62.0) 62:0.1 IL y a environ un million d’années, les ancêtres immédiats de l’humanité firent leur apparition en trois mutations successives et soudaines à partir de la souche primitive du type lémurien de mammifères placentaires. Les facteurs dominants de ces lémurs primitifs dérivaient du plasma vital évolutif du groupe américain occidental ou récent. Mais, avant de donner naissance à la ligne directe des ancêtres de l’homme, cette race fut renforcée par des apports de l’implantation centrale de vie qui avait évolué en Afrique. Le groupe oriental n’apporta qu’une contribution insignifiante à la création effective de l’espèce humaine.
 
1. Les types primitifs de lémurs

(62.0) 62:1.1 Les lémurs primitifs, ayant un rapport avec les ancêtres de l’espèce humaine, n’avaient pas de parenté directe avec les tribus préexistantes de gibbons et de singes qui vivaient alors en Eurasie et en Afrique du Nord et dont la descendance a survécu jusqu’aux temps présents. Ils n’étaient pas davantage issus des lémurs du type moderne, bien qu’ils aient eu un ancêtre commun éteint depuis longtemps.
 
(62.0) 62:1.2 Tandis que ces lémurs primitifs évoluaient dans l’hémisphère occidental, les mammifères, ancêtres directs de l’humanité, s'établissaient en Asie du Sud-Ouest, dans la zone originelle de l’implantation centrale de vie, mais à la frontière est de cette zone. Plusieurs millions d’années auparavant, les lémurs du type nordaméricain avaient émigré vers l’ouest par le pont terrestre de Béring et avaient progressé lentement vers le sud-ouest le long de la côte asiatique. Ces tribus migratrices atteignirent finalement les régions salubres qui s’étendaient entre la mer Méditerranée, alors beaucoup plus vaste, et les régions montagneuses en cours d’exhaussement de la péninsule indienne. Dans ces terres situées à l’Ouest de l’Inde, elles s’unirent à d’autres lignées propices et établirent ainsi l’ascendance de la race humaine.
 
(62.0) 62:1.3 Avec le temps, le littoral de l’Inde situé au sud-ouest des montagnes fut progressivement submergé, et la vie de cette région se trouva complètement isolée. Cette péninsule mésopotamienne ou persane n’avait plus aucune voie d’accès ou de fuite, sauf au nord, et cette dernière elle-même fut coupée de façon répétée par des invasions glaciaires se dirigeant vers le sud. C’est dans cette région presque paradisiaque, et à partir des descendants supérieurs de ce type de mammifères lémuriens, que surgirent deux grands groupes, les tribus simiennes des temps modernes et l’espèce humaine d’aujourd’hui.
 
2. Les mammifères primitifs

(62.0) 62:2.1 Il y a un peu plus d’un million d’années apparurent soudain les mammifères précurseurs mésopotamiens descendant directement du type lémurien nordaméricain de mammifères placentaires. C’étaient de petites créatures actives, hautes de presque un mètre. Elles ne marchaient pas habituellement sur leurs pattes de derrière, mais pouvaient facilement se tenir debout. Elles étaient velues et agiles, et bavardaient à la manière des singes, mais, contrairement aux tribus simiennes, elles étaient carnivores. Elles avaient un pouce opposable primitif ainsi qu’un gros orteil préhensile extrêmement utile. À partir de ce moment, le pouce opposable se développa chez les espèces préhumaines successives, tandis que leur gros orteil perdait progressivement le pouvoir de préhension. Les tribus ultérieures de singes gardèrent le gros orteil préhensile, mais n’acquirent jamais le pouce typique de l’homme.
 
(62.0) 62:2.2 Ces mammifères précurseurs atteignaient leur taille adulte vers trois ou quatre ans, et leur durée de vie possible était en moyenne de vingt ans. En règle générale, ils portaient un seul petit à la fois, quoiqu’il y eût de temps en temps des jumeaux.
 
(62.0) 62:2.3 Les membres de cette nouvelle espèce avaient un cerveau plus volumineux par rapport à leur taille que tous les autres animaux ayant vécu jusque-là sur terre. Ils éprouvaient une grande partie des sentiments et possédaient bon nombre des instincts qui devaient caractériser plus tard les hommes primitifs. Ils étaient extrêmement curieux et faisaient montre d’une grande joie lorsqu’ils réussissaient dans une entreprise quelconque. L’appétit pour la nourriture et le désir sexuel étaient bien développés. Une sélection sexuelle se manifestait nettement sous forme d’une cour rudimentaire et du choix des compagnes ou compagnons. Ils étaient capables de lutter farouchement pour défendre les leurs. Très tendres au sein de leurs associations familiales, ils possédaient un sens de l’humilité qui atteignait presque la honte et le remords. Ils étaient très affectueux et d’une fidélité touchante envers leur conjoint, mais, si les circonstances les séparaient, ils choisissaient un nouveau partenaire.
 
(62.0) 62:2.4 Comme ils étaient de petite taille et que leur intelligence aigüe leur permettait de bien comprendre les dangers de leur habitat forestier, un extraordinaire sentiment de peur se développa chez eux. Cela les amena à prendre les sages mesures de précaution dont l’importance fut capitale pour leur survivance : par exemple, ils construisaient, tout en haut des arbres, des abris grossiers qui écartaient bien des périls de la vie à ras de terre. L’apparition des tendances à la peur chez l’humanité date plus spécifiquement de ces temps-là.
 
(62.0) 62:2.5 Ces mammifères précurseurs avaient l’esprit de tribu le plus développé que l’on ait encore jamais vu. Ils étaient certes très grégaires, mais se montraient malgré tout extrêmement batailleurs s’ils étaient troublés d’une façon quelconque dans le cours ordinaire de leur vie quotidienne, et ils faisaient preuve d’un caractère impétueux quand leur colère était à son comble. Toutefois leur nature belliqueuse servit à des fins favorables ; les groupes supérieurs n’hésitèrent pas à entrer en guerre avec leurs voisins inférieurs, et l’espèce s’améliora progressivement par la survivance sélective des meilleurs. Les lémurs précurseurs dominèrent très tôt les créatures plus petites de cette région, et très peu de tribus simiennes anciennes non carnivores survécurent.
 
(62.0) 62:2.6 Ces petits animaux agressifs se multiplièrent et envahirent la péninsule mésopotamienne tout entière pendant plus de mille ans, tandis que leur type physique et leur intelligence générale s’amélioraient constamment. Soixante-dix générations exactement après que le type le plus élevé d’ancêtres lémuriens eut donné naissance à cette nouvelle tribu, se produisit un fait nouveau qui marqua le début d’une nouvelle époque : la différenciation soudaine des ancêtres de l’étape vitale suivante dans l’évolution des êtres humains sur Urantia.
 
3. Les mammifères intermédiaires

(62.0) 62:3.1 Vers le début de l’évolution des mammifères précurseurs, deux jumeaux, un mâle et une femelle, naquirent au sommet d’un arbre dans l’abri d’un couple de ces créatures agiles et supérieures. Comparés à leurs ancêtres, ils étaient vraiment de jolies petites créatures. Ils avaient peu de poils sur le corps, ce qui ne constituait pas un inconvénient, car ils vivaient dans un climat chaud et uniforme.
 
(62.0) 62:3.2 Ces enfants grandirent jusqu'à atteindre une taille d'un peu plus d'un mètre vingt. Ils étaient en tous points plus grands que leurs parents, avec des jambes plus longues et des bras plus courts. Ils avaient des pouces opposables presque parfaits, à peu près aussi bien adaptés aux travaux les plus variés que le pouce des hommes modernes. Ils marchaient debout, car leurs pieds convenaient presque aussi bien à la marche que ceux des races humaines ultérieures.
 
(62.0) 62:3.3 Leur cerveau était inférieur à celui des êtres humains, et plus petit, mais très supérieur à celui de leurs ancêtres et relativement beaucoup plus volumineux. Les jumeaux manifestèrent très tôt une intelligence supérieure et furent bientôt reconnus comme chefs de toute la tribu des mammifères précurseurs ; ils instituèrent réellement une forme primitive d’organisation sociale et une ébauche de division économique du travail. Le frère et la sœur s’unirent et jouirent bientôt de la société de vingt-et-un enfants très semblables à eux-mêmes, qui avaient tous plus d’un mètre vingt de haut et qui étaient en tout point supérieurs à leur espèce ancestrale. Ce nouveau groupe forma le noyau des mammifères intermédiaires.
 
(62.0) 62:3.4 Quand les membres de ce groupe nouveau et supérieur devinrent nombreux, la guerre, une guerre implacable, éclata. Après la fin du terrible conflit, aucun individu de la race ancestrale préexistante ne subsistait. Les descendants de l’espèce, moins nombreux, mais plus puissants et plus intelligents, avaient survécu aux dépens de leurs ancêtres.
 
(62.0) 62:3.5 Cette créature devint alors la terreur de cette partie du monde pendant près de quinze-mille ans (six-cents générations). Tous les grands animaux féroces des temps passés avaient péri. Les grosses bêtes, originaires de ces régions, n’étaient pas carnivores, et les grands félins, lions et tigres, n’avaient pas encore envahi ce recoin particulièrement abrité de la surface terrestre. Grâce à cela, ces mammifères intermédiaires devinrent courageux et subjuguèrent tout leur secteur de la création.
 
(62.0) 62:3.6 Comparés à l’espèce ancestrale, les mammifères intermédiaires représentaient un progrès sous tous les rapports. Même la durée potentielle de leur vie était plus longue et atteignait vingt-cinq ans. Un certain nombre de traits humains rudimentaires apparurent chez cette espèce nouvelle. En plus des propensions innées que montraient leurs ancêtres, ces mammifères intermédiaires étaient capables d’exprimer leur dégout dans certaines situations répugnantes. Ils possédaient aussi un instinct bien défini de thésaurisation ; ils faisaient des provisions de nourriture pour leurs besoins ultérieurs et étaient très enclins à collectionner des galets ronds et lisses, et certains types de pierres rondes utilisables comme projectiles défensifs et offensifs.
 
(62.0) 62:3.7 Ces mammifères intermédiaires furent les premiers à manifester une tendance nette à bâtir, ainsi que le montrent leurs rivalités dans la construction de huttes à la cime des arbres et de retraites souterraines percées de multiples tunnels ; ils furent la première espèce de mammifères à rechercher la sécurité à la fois dans des abris arboricoles et souterrains. Délaissant largement les arbres comme lieu de séjour, ils vivaient sur le sol pendant la journée et dormaient la nuit à la cime des arbres.
 
(62.0) 62:3.8 Avec le temps, l’accroissement naturel de leur nombre entraina finalement une concurrence sévère pour la nourriture et une rivalité sexuelle culminant en une série de batailles intestines qui détruisirent presque entièrement l’espèce. Les batailles se perpétuèrent jusqu’à ce qu’un groupe de moins de cent individus restât seul vivant. La paix régna une fois de plus ; cette unique tribu survivante rebâtit ses chambres à coucher à la cime des arbres et reprit une fois de plus le cours normal d’une existence semi-pacifique.
 
(62.0) 62:3.9 Vous pouvez à peine imaginer combien vos ancêtres préhumains ont frisé, à plusieurs reprises, la destruction totale. Si la grenouille ancestrale de toute l’humanité avait sauté cinq centimètres de moins dans une certaine occasion, tout le cours de l’évolution aurait été notablement changé. La mère lémurienne immédiate de l’espèce des mammifères précurseurs échappa d’un cheveu à la mort au moins cinq fois avant d’enfanter le père du nouvel ordre de mammifères supérieurs. La dernière extrémité fut atteinte lorsque la foudre frappa l’arbre dans lequel dormait la future mère des jumeaux primates. Les deux mammifères intermédiaires parents furent sérieusement choqués et grièvement brulés, et trois de leurs sept enfants furent tués par ce coup tombé du ciel. Ces animaux en cours d’évolution étaient presque superstitieux. Les deux membres du couple dont l’habitat situé à la cime de l’arbre avait été foudroyé étaient réellement les dirigeants du groupe le plus progressif de l’espèce mammifère intermédiaire. Suivant leur exemple, plus de la moitié de la tribu comprenant les familles les plus intelligentes s’écarta d’environ trois kilomètres de ce lieu ; elle se mit à construire de nouveaux logis à la cime des arbres et de nouveaux abris souterrains – leurs retraites temporaires en cas de danger soudain.
 
(62.0) 62:3.10 Peu après avoir terminé sa demeure, le couple vétéran de tant de combats se trouva fièrement père et mère de jumeaux qui étaient les animaux les plus importants et les plus intéressants apparus jusqu’alors en ce monde. En effet, c’étaient les premiers représentants de la nouvelle espèce des Primates qui constitua l’étape vitale suivante de l’évolution préhumaine.
 
(62.0) 62:3.11 Au moment même où naquirent ces jumeaux primates, un autre couple – un couple particulièrement retardé de la tribu des mammifères intermédiaires dont le mâle et la femelle étaient inférieurs au physique comme au mental – donna également naissance à des jumeaux. Ces jumeaux, un mâle et une femelle, étaient indifférents aux conquêtes ; ils s’occupaient uniquement de trouver de la nourriture et, comme ils ne voulaient pas manger de chair, ils perdirent bientôt tout intérêt à la recherche des proies. Ces jumeaux attardés furent les fondateurs des tribus simiennes modernes. Leurs descendants recherchèrent les climats doux et l’abondance de fruits tropicaux des régions méridionales plus chaudes ; ils s’y sont perpétués sans grand changement jusqu’à ce jour, à l’exception des branches qui s’unirent à des types antérieurs de gibbons et de singes, et s’abâtardirent en conséquence.
 
(62.0) 62:3.12 Il est donc facile de voir que la seule parenté de l’homme et du singe réside dans le fait qu’ils descendent tous deux des mammifères intermédiaires chez qui se produisirent la naissance simultanée et la ségrégation subséquente de deux paires de jumeaux : la paire inférieure, destinée à engendrer les types modernes de singes, de babouins, de chimpanzés et de gorilles ; et la paire supérieure, destinée à continuer la lignée ascendante, qui donna par évolution l’homme lui-même.
 
(62.0) 62:3.13 Les hommes modernes et les simiens sont issus de la même tribu et de la même espèce, mais non des mêmes parents. Les ancêtres de l’homme descendent de la lignée supérieure du reste sélectionné de cette tribu mammifère intermédiaire, tandis que les simiens modernes (à l’exception de certains types préexistants de lémurs, de gibbons, de singes et d’autres créatures du même genre) descendent du couple le plus inférieur du groupe mammifère intermédiaire. Ce couple ne survécut qu’en se cachant pendant plus de deux semaines dans une retraite souterraine servant de garde-manger au cours de la dernière bataille acharnée de leur tribu, et en n’en ressortant que bien après la fin des hostilités.
 
4. Les primates

(62.0) 62:4.1 Remontons à la naissance des jumeaux supérieurs, un mâle et une femelle, les deux membres dirigeants de la tribu des mammifères intermédiaires. Ces deux bébés animaux appartenaient à un ordre inhabituel ; ils avaient encore moins de poil sur le corps que leurs parents et, dès leur prime jeunesse, ils insistèrent pour marcher debout. Leurs ancêtres avaient toujours appris à marcher sur leurs membres postérieurs, mais ces jumeaux primates se tinrent droit spontanément dès le début. Ils atteignirent une hauteur de plus d’un mètre cinquante et leur tête devint relativement plus volumineuse que celle des autres membres de la tribu. Ils apprirent très tôt à communiquer l’un avec l’autre au moyen de signes et de sons, mais ne réussirent jamais à faire comprendre ces nouveaux symboles à leurs semblables.
 
(62.0) 62:4.2 Quand ils eurent environ quatorze ans, ils s’enfuirent de la tribu et partirent vers l’ouest pour élever leur famille et fonder l’espèce nouvelle des Primates. C’est à très juste titre que ces nouvelles créatures sont appelées Primates, car elles furent les ancêtres animaux directs et immédiats de la famille humaine elle-même.
 
(62.0) 62:4.3 C’est ainsi que les primates vinrent occuper une région située sur la côte ouest de la péninsule mésopotamienne qui s’avançait alors dans les mers du Sud, tandis que les tribus étroitement apparentées et moins intelligentes vivaient à la pointe de la péninsule le long de sa côte orientale.
 
(62.0) 62:4.4 Les primates étaient plus humains et moins bestiaux que les mammifères intermédiaires qui les précédèrent. Les proportions du squelette de cette nouvelle espèce étaient tout à fait similaires à celles des races humaines primitives. Le type humain de mains et de pieds s’était pleinement développé, et ces créatures pouvaient marcher et même courir aussi bien que n’importe lequel de leurs descendants humains ultérieurs. Ils abandonnèrent presque complètement la vie dans les arbres, tout en continuant à utiliser la cime des arbres comme mesure de sécurité pour la nuit, car, à l’instar de leurs lointains ancêtres, ils étaient extrêmement sujets à la peur. L’emploi accru de leurs mains contribua beaucoup à développer la puissance innée de leur cerveau, mais ils ne possédaient pas encore un mental que l’on puisse vraiment qualifier d’humain.
 
(62.0) 62:4.5 La nature émotionnelle des primates différait peu de celle de leurs aïeux, mais ils faisaient preuve d’une tendance plus humaine dans tous leurs penchants. C’étaient réellement des animaux splendides et supérieurs ; ils atteignaient la maturité vers dix ans, et la durée de leur vie naturelle était d’environ quarante ans. Cela signifie qu’ils auraient pu vivre quarante ans s’ils étaient morts de leur mort naturelle, mais, en ces temps reculés, bien peu d’animaux mouraient de mort naturelle, car la lutte pour la vie était trop âpre.
 
(62.0) 62:4.6 C’est alors, après un développement couvrant presque neuf-cents générations, soit environ vingt-et-un-mille ans depuis l’apparition des mammifères précurseurs, que les primates donnèrent soudain naissance à deux créatures remarquables, les premiers êtres vraiment humains.
 
(62.0) 62:4.7 C’est ainsi que les mammifères précurseurs issus du type nordaméricain de lémurs furent les ancêtres des mammifères intermédiaires, et que ces derniers donnèrent à leur tour naissance aux primates supérieurs, qui furent les ancêtres immédiats de la race humaine primitive. Les tribus de primates furent le dernier chainon vital dans l’évolution de l’homme, mais, en moins de cinq-mille ans, il ne resta plus un seul primate de ces tribus extraordinaires.
 
5. Les premiers êtres humains

(62.0) 62:5.1 La naissance des deux premiers êtres humains se situe exactement 993 419 ans avant l’année 1 934 de l’ère chrétienne.
 
(62.0) 62:5.2 Ces deux remarquables créatures étaient de véritables êtres humains. Elles possédaient un pouce humain parfait comme beaucoup de leurs ancêtres, mais elles avaient également des pieds aussi bien formés que ceux des races humaines d’aujourd’hui. Ces êtres étaient des marcheurs et des coureurs, non des grimpeurs ; la fonction préhensile du gros orteil était absente, complètement absente. Quand le danger les chassait vers la cime des arbres, ils grimpaient exactement comme le feraient les humains d’aujourd’hui. Ils grimpaient le long des troncs d’arbres comme des ours, et non comme des chimpanzés ou des gorilles en se balançant de branche en branche.
 
(62.0) 62:5.3 Ces premiers êtres humains (et leurs descendants) devenaient pleinement adultes à douze ans et avaient une durée de vie potentielle d’environ soixante-quinze ans.
 
(62.0) 62:5.4 De nombreuses émotions nouvelles apparurent de bonne heure chez les deux jumeaux humains. Ils éprouvaient de l’admiration tant pour les objets que pour les autres êtres et faisaient montre d’une extrême vanité. Mais le progrès le plus remarquable dans leur développement émotionnel fut l’apparition soudaine d’un nouveau groupe de sentiments vraiment humains, les sentiments d’adoration comprenant la crainte, le respect, l’humilité et même une forme primitive de gratitude. La peur, jointe à l’ignorance des phénomènes naturels, était sur le point de donner naissance à la religion primitive.
 
(62.0) 62:5.5 Non seulement ces sentiments humains se manifestaient chez ces humains primitifs, mais beaucoup de sentiments plus hautement évolués étaient également présents sous une forme rudimentaire. Ils avaient modérément conscience de la pitié, de la honte et de l’opprobre, et une conscience très aigüe de l’amour, de la haine et de la vengeance ; ils étaient également susceptibles d’éprouver des sentiments marqués de jalousie.
 
(62.0) 62:5.6 Les deux premiers humains – les jumeaux – furent une grande épreuve pour leurs parents primates. Ils étaient si curieux et si aventureux qu’ils faillirent perdre la vie en de nombreuses occasions avant d’avoir huit ans. Quoi qu’il en soit, ils étaient sérieusement couverts de cicatrices au moment où ils eurent douze ans.
 
(62.0) 62:5.7 Ils apprirent très tôt à communiquer verbalement. À l’âge de dix ans, ils avaient élaboré un langage plus perfectionné de signes et de mots comportant une cinquantaine d’idées, et largement amélioré et élargi les techniques rudimentaires de communication de leurs ancêtres. En dépit de leurs efforts, ils ne purent enseigner à leurs parents que très peu de leurs signes et symboles nouveaux.
 
(62.0) 62:5.8 Vers leur neuvième année, ils s’en allèrent un beau jour le long de la rivière et eurent un important entretien. Toutes les intelligences célestes stationnées sur Urantia, y compris moi-même, étaient présentes et observaient le déroulement de ce rendez-vous de midi. Au cours de ce jour mémorable, ils convinrent de vivre l’un avec l’autre et l’un pour l’autre ; cette entente fut la première d’une série d’accords qui culminèrent dans la décision de fuir leurs compagnons animaux inférieurs et de partir vers le nord, sans bien savoir qu’ils allaient ainsi fonder la race humaine.
 
(62.0) 62:5.9 Nous étions tous très préoccupés par les projets de ces deux petits sauvages, mais nous étions impuissants à contrôler le travail de leur mental. Nous n’avons pas influencé arbitrairement leurs décisions, nous ne le pouvions pas, mais, dans les limites admissibles de nos fonctions planétaires, nous, les Porteurs de Vie, en accord avec nos associés, nous conspirâmes tous pour orienter les jumeaux humains vers le nord, loin de leurs parents velus vivant partiellement dans les arbres. Ainsi, par suite de leur propre choix intelligent, les jumeaux émigrèrent et, à cause de notre supervision, ils émigrèrent vers le nord, vers une région retirée, où ils échappèrent aux possibilités de dégradation biologique par mélange avec les familles inférieures des tribus de primates.
 
(62.0) 62:5.10 Peu avant de quitter leur forêt natale, ils perdirent leur mère au cours d’une attaque menée par des gibbons. Bien qu’elle ne possédât pas leur intelligence, elle avait, en tant que mammifère, une affection admirable et d’un haut degré pour ses enfants, et sacrifia courageusement sa vie pour tenter de sauver le couple merveilleux. Son sacrifice ne fut d'ailleurs pas vain, car elle contint l’ennemi jusqu’à ce que le père arrivât avec des renforts et mît les envahisseurs en fuite.
 
(62.0) 62:5.11 Peu après que le jeune couple eut abandonné ses compagnons pour fonder la race humaine, leur père primate devint inconsolable – il avait le cœur brisé. Il refusait de manger, même quand la nourriture lui était apportée par ses autres enfants. Ayant perdu ses brillants rejetons, la vie ne lui semblait plus digne d’être vécue parmi ses compagnons ordinaires ; il partit donc errer dans la forêt, fut attaqué par des gibbons hostiles et mourut sous leurs coups.
 
6. L’évolution du mental humain

(62.0) 62:6.1 Nous, les Porteurs de Vie sur Urantia, nous avions vécu la longue veille de l’attente vigilante depuis le jour où nous avions implanté le premier plasma de vie dans les eaux de la planète. L’apparition des premiers êtres, réellement volitifs et intelligents, nous procura naturellement une grande joie et une satisfaction suprême.
 
(62.0) 62:6.2 Nous n’avions pas cessé de suivre le développement mental des jumeaux en observant les opérations des sept esprits-mentaux adjuvats affectés à Urantia au moment de notre arrivée sur la planète. Durant le long développement évolutionnaire de la vie planétaire, ces infatigables ministres du mental avaient sans cesse noté leur propre aptitude croissante à entrer en contact avec les facultés cérébrales des animaux, facultés qui s’amplifiaient à mesure que les créatures animales progressaient.
 
(62.0) 62:6.3 Au début, seul l’esprit d’intuition pouvait agir sur le comportement instinctif et soumis aux réflexes de la vie animale élémentaire. Quand les types plus élevés se différencièrent, l’esprit de compréhension put attribuer à ces créatures la faculté d’associer spontanément des idées. Plus tard, nous vîmes opérer l’esprit de courage ; les animaux en cours d’évolution acquirent réellement une forme rudimentaire de conscience protectrice. À la suite de l’apparition des groupes de mammifères, nous vîmes l’esprit de connaissance se manifester dans une mesure accrue. Puis l’évolution des mammifères supérieurs permit le fonctionnement de l’esprit de conseil, avec la croissance correspondante de l’instinct grégaire et les débuts d’un développement social primitif.
 
(62.0) 62:6.4 Nous avions observé, avec une attention croissante, le service accru des cinq premiers adjuvats pendant toute l’évolution des mammifères précurseurs, des mammifères intermédiaires et des Primates. Toutefois, les deux derniers adjuvats, ministres supérieurs du mental, n’avaient jamais pu fonctionner sur le type urantien de mental évolutionnaire.
 
(62.0) 62:6.5 Imaginez notre joie lorsqu’un jour - les jumeaux avaient à peu près dix ans - l’esprit d’adoration entra pour la première fois en contact avec le mental de la jumelle, et peu après avec celui du jumeau. Nous savions que quelque chose d’intimement lié au mental humain arrivait à son apogée. Environ un an plus tard, quand ils se résolurent finalement, sous l’effet d’une pensée recueillie et d’une décision murement réfléchie, à fuir le foyer familial et à partir vers le nord, alors l’esprit de sagesse commença à fonctionner sur Urantia et dans le mental de ces deux humains désormais reconnus comme tels.
 
(62.0) 62:6.6 Il y eut immédiatement un nouvel ordre de mobilisation des sept esprits-mentaux adjuvats. Nous étions vibrants d’espérance ; nous nous rendions compte que l’heure si longtemps attendue approchait ; nous savions que nous étions au seuil de la réalisation de notre effort de longue haleine pour faire naitre par évolution des créatures volitives sur Urantia.
 
7. Urantia reconnue comme monde habité

(62.0) 62:7.1 Nous n’eûmes pas longtemps à attendre. À midi, le lendemain de la fuite des jumeaux, le premier éclair d’essai des signaux du circuit de l’univers se produisit au foyer récepteur planétaire d’Urantia. Nous étions naturellement tous très émus à l’idée qu’un grand évènement était imminent ; mais, étant donné qu’Urantia était une station expérimentale de vie, nous n’avions pas la moindre idée de la manière exacte dont nous serions informés que la vie intelligente était reconnue sur la planète. Nous ne restâmes pas longtemps dans l’attente. Le troisième jour après la fuite des jumeaux, et avant le départ du corps des Porteurs de Vie, arriva l’archange de Nébadon chargé de l’établissement des circuits planétaires initiaux.
 
(62.0) 62:7.2 Ce fut un jour mémorable sur Urantia lorsque notre petit groupe se réunit autour du pôle planétaire de communication spatiale et reçut le premier message envoyé de Salvington sur le circuit mental nouvellement établi de la planète. Dicté par le chef du corps des archanges, ce premier message disait :
 
(62.0) 62:7.3 “ Aux Porteurs de Vie sur Urantia - Salut ! Nous transmettons l’assurance qu’il y eut une grande joie sur Salvington, Édentia et Jérusem quand le signal de l’existence, sur Urantia, d’un mental ayant dignité volitive fut enregistré au quartier général de Nébadon. La décision concertée des jumeaux de fuir vers le nord et de séparer leur descendance de leurs ancêtres inférieurs a été enregistrée. C’est la première décision mentale - d’un mental du type humain - sur Urantia, et elle établit automatiquement le circuit de communication sur lequel ce message initial de reconnaissance est transmis. ”
 
(62.0) 62:7.4 Ensuite arrivèrent, par ce nouveau circuit, les salutations des Très Hauts d’Édentia, qui contenaient des instructions pour les Porteurs de Vie résidents nous interdisant d’interférer avec le modèle de vie que nous avions établi. Nous reçûmes l’ordre de ne pas intervenir dans les affaires du progrès humain. Il ne faut pas en déduire que les Porteurs de Vie interfèrent arbitrairement et machinalement avec la réalisation naturelle des plans évolutionnaires de la planète, car nous ne le faisons pas. Mais, jusqu’alors, nous avions eu la permission d’agir sur l’espace ambiant et de protéger le plasma vital d’une manière spéciale. Et c’est cette supervision extraordinaire, bien que parfaitement naturelle, qui devait prendre fin.
 
(62.0) 62:7.5 À peine les Très Hauts eurent-ils cessé de parler que le magnifique message de Lucifer, alors souverain du système de Satania, commença à se faire entendre sur la planète. Alors, les Porteurs de Vie entendirent les mots de bienvenue de leur propre chef et reçurent sa permission de retourner sur Jérusem. Ce message de Lucifer contenait l’acceptation officielle de l’œuvre des Porteurs de Vie sur Urantia et nous absolvait de toute critique future sur n’importe lequel de nos efforts pour améliorer les modèles de vie de Nébadon, tels qu’ils étaient établis dans le système de Satania.
 
(62.0) 62:7.6 Ces messages de Salvington, d’Édentia et de Jérusem marquèrent officiellement la fin de la supervision séculaire de la planète par les Porteurs de Vie. Nous avions été à la tâche pendant des âges, assistés seulement par les sept esprits-mentaux adjuvats et les Maitres Contrôleurs Physiques. La volonté, le pouvoir de choisir l’adoration et l’ascension, était maintenant apparue chez les créatures évolutionnaires de la planète ; nous comprîmes, alors, que notre œuvre était achevée, et notre groupe se prépara au départ. Urantia étant un monde modificateur de vie, nous reçûmes la permission de laisser derrière nous deux Porteurs de Vie seniors avec douze assistants ; je fus choisi comme membre de ce groupe et, depuis lors, je suis toujours resté sur Urantia.
 
(62.0) 62:7.7 Il y a exactement 993 408 ans (avant l’année 1934 de l’ère chrétienne) qu’Urantia a été officiellement reconnue comme planète d’habitat humain dans l’univers de Nébadon. L’évolution biologique avait une fois de plus atteint les niveaux humains de dignité volitive ; l’homme était apparu sur la planète 606 de Satania.
 
(62.0) 62:7.8 [Parrainé par un Porteur de Vie de Nébadon résidant sur Urantia.]
 


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61. L’ère des mammifères sur Urantia

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 61. L’ère des mammifères sur Urantia

(61.0) 61:0.1 L’ère des mammifères s’étend depuis l’époque des premiers mammifères placentaires jusqu’à la fin de l’âge glaciaire et couvre un peu moins de cinquante-millions d’années.
 
(61.0) 61:0.2 Au cours de cet âge cénozoïque, le panorama du monde offrait un spectacle séduisant : collines ondulées, larges vallées, grands fleuves et vastes forêts. Pendant cette période, l’isthme de Panama s’éleva et s’affaissa deux fois, et le pont terrestre du détroit de Béring fit trois fois de même. Les types d’animaux étaient à la fois nombreux et variés. Les arbres fourmillaient d’oiseaux et le monde entier était un paradis pour les animaux, malgré les luttes incessantes pour la suprématie de leurs espèces en évolution.
 
(61.0) 61:0.3 Les dépôts accumulés au cours des cinq périodes de cette ère de cinquante-millions d’années contiennent les archives fossiles des dynasties successives de mammifères, et conduisent directement aux temps où l’homme lui-même apparut effectivement.
 
1. Le stade des nouvelles terres continentales. L'âge des premiers mammifères

(61.0) 61:1.1 Il y a 50 millions d’années, les zones continentales du monde se trouvaient en majeure partie au-dessus de l’eau ou seulement légèrement immergées. Les formations et les dépôts de cette période sont à la fois terrestres et marins, mais principalement terrestres. Pendant un temps considérable, les terres s’élevèrent graduellement, mais elles furent en même temps lessivées et entrainées vers les basses terres et les mers.
 
(61.0) 61:1.2 Au début de cette période, les mammifères du type placentaire apparurent soudain en Amérique du Nord ; ils représentaient l’étape la plus importante de l’évolution jusqu’à cette époque. Des ordres de mammifères non placentaires avaient existé auparavant, mais ce nouveau type jaillit directement et soudainement de l’ancêtre reptile préexistant dont la descendance s’était perpétuée au long des temps du déclin des dinosaures. Le père des mammifères placentaires fut un petit dinosaure carnivore très actif, du type sauteur.
 
(61.0) 61:1.3 Les instincts fondamentaux des mammifères commencèrent à se manifester chez ces types primitifs. Les mammifères possèdent, sur toutes les autres formes de la vie animale, un immense avantage pour survivre du fait qu’ils peuvent :
 
  (61.0) 61:1.4 1.Mettre au monde des petits relativement évolués et bien développés.
 
  (61.0) 61:1.5 2.Nourrir, instruire et protéger leur descendance avec une attention affectueuse.
 
  (61.0) 61:1.6 3.Employer la supériorité de leur pouvoir cérébral pour se perpétuer.
 
  (61.0) 61:1.7 4.Utiliser leur agilité accrue pour échapper à leurs ennemis.
 
  (61.0) 61:1.8 5.Appliquer leur intelligence supérieure pour s’ajuster et s’adapter au milieu.
 
(61.0) 61:1.9 Il y a 45 millions d’années, les arêtes des continents s’élevèrent corrélativement à un affaissement généralisé des régions côtières. Les races des mammifères évoluaient rapidement. Un petit mammifère reptile du type ovipare prospérait, et les ancêtres des futurs kangourous parcouraient l’Australie. Il y eut bientôt des petits chevaux, des rhinocéros agiles, des tapirs à trompe, des porcs primitifs, des écureuils, des lémurs, des opossums et plusieurs tribus d’animaux ressemblant à des singes. Ils étaient tous petits, primitifs et surtout adaptés à la vie dans les forêts des régions montagneuses. Un grand oiseau terrestre du genre autruche se développa jusqu’à atteindre trois mètres de haut ; il pondait des œufs de vingt-trois centimètres sur trente-trois et fut l’ancêtre des gigantesques oiseaux transporteurs ultérieurs, qui étaient si remarquablement intelligents et véhiculaient jadis des êtres humains à travers les airs.
 
(61.0) 61:1.10 Les mammifères du début de l’ère cénozoïque vivaient sur terre, sous l’eau, dans l’air et au sommet des arbres. Ils avaient de une à onze paires de glandes mammaires et étaient tous recouverts d’une épaisse toison. À l’instar des espèces qui devaient apparaitre plus tard, ils portaient deux dentitions successives et possédaient un cerveau de grande taille par rapport à leur corps, mais aucune des espèces modernes ne figurait parmi eux.
 
(61.0) 61:1.11 Il y a 40 millions d’années, les zones terrestres de l’hémisphère nord commencèrent à s’élever ; ce phénomène fut suivi par de nouvelles et vastes sédimentations, et par d’autres activités terrestres comprenant des coulées de lave, des gauchissements, des formations lacustres et des érosions.
 
(61.0) 61:1.12 Pendant la dernière partie de cette période, presque toute l’Europe fut submergée. À la suite d’un léger exhaussement du sol, le continent se couvrit de lacs et de baies. L’océan Arctique coula vers le sud par la dépression de l’Oural pour rejoindre la Méditerranée qui s’étendait alors plus au nord ; les hautes terres des Alpes, des Carpates, des Apennins et des Pyrénées émergeaient comme des iles au milieu de la mer. L’isthme de Panama était émergé ; les océans Atlantique et Pacifique étaient séparés. L’Amérique du Nord était reliée à l’Asie par le pont terrestre du détroit de Béring et à l’Europe par le Groenland et l’Islande. Le circuit terrestre continental des latitudes nordiques n’était interrompu que par le détroit de l’Oural, qui reliait les mers arctiques à la Méditerranée agrandie.
 
(61.0) 61:1.13 De grandes quantités de calcaires foraminifères se déposèrent dans les eaux européennes. Aujourd’hui, cette même roche se retrouve à une altitude de 3 000 mètres dans les Alpes, 5 000 mètres dans l'Himalaya et 6 000 mètres au Tibet. Les dépôts crayeux de cette période apparaissent le long des côtes d’Afrique et d’Australie, sur la côte ouest de l’Amérique du Sud et dans la région des Antilles.
 
(61.0) 61:1.14 Tout au long de cette période dite éocène, l’évolution des mammifères et des autres formes de vie apparentées se poursuivit presque sans interruption. L’Amérique du Nord était alors reliée par des terres à tous les autres continents sauf l’Australie, et le monde était progressivement envahi par divers types d’une faune mammifère primitive.
 
2. Le stade récent d’inondation. L'âge des mammifères évolués

(61.0) 61:2.1 Cette période fut caractérisée par une nouvelle et rapide évolution des mammifères placentaires, les formes les plus avancées de mammifères qui se développèrent au cours de ces temps.
 
(61.0) 61:2.2 Bien que les mammifères placentaires primitifs fussent issus d’ancêtres carnivores, des espèces herbivores apparurent très vite, et bientôt des familles de mammifères omnivores surgirent également. Les angiospermes constituaient la nourriture principale de ces mammifères, qui se multipliaient rapidement, car la flore terrestre moderne, y compris la majorité des plantes et des arbres actuels, était apparue au cours des périodes antérieures.
 
(61.0) 61:2.3 Il y a 35 millions d’années commença l’âge de la domination mondiale des mammifères placentaires. Le pont terrestre du sud était très large et reliait de nouveau l’immense continent Antarctique à l’Amérique du Sud, à l’Afrique du Sud et à l’Australie. Malgré l’amoncellement des terres aux hautes latitudes, le climat du monde restait relativement doux parce que la surface des mers tropicales s’était énormément accrue et que les terres n’étaient pas encore assez élevées pour produire des glaciers. De vastes coulées de lave eurent lieu au Groenland et en Islande, et une certaine quantité de charbon fut déposée entre ces couches.
 
(61.0) 61:2.4 Des changements prononcés se dessinaient dans la faune de la planète. La vie marine était en train de subir de profondes modifications ; la majeure partie des espèces actuelles d’animaux marins existait déjà, et les foraminifères continuaient à jouer un rôle important. Les insectes ressemblaient beaucoup à ceux de la période précédente. Les dépôts fossiles de Florissant, au Colorado, datent des dernières années de ces temps lointains. La majorité des familles d’insectes actuellement vivants remontent à cette période, mais beaucoup de celles qui existaient alors sont maintenant éteintes, bien que leurs fossiles subsistent.
 
(61.0) 61:2.5 Sur les continents, cet âge fut, par excellence, celui de la rénovation et de l’expansion des mammifères. Plus de cent espèces de mammifères antérieurs et plus primitifs s’étaient éteintes avant la fin de cette période. Même les mammifères de grande taille pourvus d’un petit cerveau périrent rapidement. Le cerveau et l’agilité avaient remplacé l’armure et la taille dans le progrès de la survivance des animaux. Comme la famille des dinosaures était sur son déclin, les mammifères assumèrent peu à peu la domination de la terre en détruisant rapidement et complètement le reste de leurs ancêtres reptiles.
 
(61.0) 61:2.6 Parallèlement à la disparition des dinosaures, d’autres changements importants se produisirent dans les diverses branches de la famille des sauriens. Les membres survivants des familles primitives de reptiles sont les tortues, les serpents et les crocodiles, ainsi que les vénérables grenouilles, seul groupe subsistant pour représenter les plus lointains ancêtres de l’homme.
 
(61.0) 61:2.7 Divers groupes de mammifères tirèrent leur origine d’un animal unique maintenant éteint. Cette créature carnivore était quelque chose comme le croisement d’un chat et d’un phoque ; elle pouvait vivre sur terre ou dans l’eau, possédait une intelligence supérieure et était très active. En Europe, l’ancêtre de la famille canine apparut par évolution et donna bientôt naissance à de nombreuses espèces de petits chiens. Vers la même époque apparurent les rongeurs, y compris les castors, écureuils, spermophiles, souris et lapins, qui représentèrent bientôt une forme de vie importante ; très peu de modifications se sont produites depuis lors dans cette famille. Les derniers dépôts de cette période contiennent des restes fossiles de chiens, de chats, de ratons laveurs et de belettes de forme ancestrale.
 
(61.0) 61:2.8 Il y a 30 millions d’années, les types modernes de mammifères commencèrent à faire leur apparition. Jusque-là, les mammifères avaient vécu en majorité dans les montagnes car ils appartenaient à des types montagnards. Soudain, commença l’évolution du type ongulé des plaines, l’espèce herbivore différenciée des carnivores à griffes. Ces animaux broutants descendaient d’un ancêtre non différencié qui avait cinq orteils et quarante-quatre dents, et qui disparut avant la fin de cet âge. L’évolution des ongulés ne progressa pas au-delà du stade à trois orteils pendant cette période.
 
(61.0) 61:2.9 Le cheval, remarquable exemple d’évolution, vécut à cette époque en Amérique du Nord et en Europe, mais il n’acheva pas totalement son développement avant l’ère glaciaire ultérieure. Alors que la famille des rhinocéros apparut à la fin de cette période, elle ne connut sa plus grande expansion que plus tard. Une petite créature porcine se développa également et devint l’ancêtre des nombreuses espèces de suidés, de pécaris et d’hippopotames. Chameaux et lamas eurent leur origine en Amérique du Nord vers le milieu de cette période et envahirent les plaines de l’ouest. Plus tard, les lamas émigrèrent en Amérique du Sud, les chameaux en Europe, et les deux espèces s’éteignirent bientôt en Amérique du Nord. Quelques chameaux survécurent toutefois jusqu’à l’âge glaciaire.
 
(61.0) 61:2.10 Un fait important se produisit vers cette époque dans l’Ouest de l’Amérique du Nord ; les ancêtres primitifs des anciens lémurs apparurent pour la première fois. Bien que cette famille ne puisse pas être considérée comme de vrais lémurs, son apparition marqua l’établissement de la lignée d’où les vrais lémurs sortirent ultérieurement.
 
(61.0) 61:2.11 À l’instar des serpents terrestres d’un âge antérieur qui s’étaient voués à la vie marine, une tribu entière de mammifères placentaires déserta alors la terre pour établir sa résidence dans les océans. Ils sont, depuis lors, restés dans la mer où ils ont donné naissance aux baleines, dauphins, marsouins, phoques et otaries modernes.
 
(61.0) 61:2.12 Les oiseaux continuèrent à se développer sur la planète, mais avec peu de changements évolutionnaires importants. La majorité des oiseaux des temps modernes existait déjà, y compris les mouettes, hérons, flamants, buses, faucons, aigles, hiboux, cailles et autruches.
 
(61.0) 61:2.13 Vers la fin de cette période dite oligocène, qui couvrit dix-millions d’années, la vie végétale, de même que la vie marine et les animaux terrestres, avait très largement évolué et se trouvait présente sur la planète à peu près comme aujourd’hui. Des spécialisations très poussées apparurent par la suite, mais les formes ancestrales de la majorité des êtres vivants existaient alors.
 
3. Le stade des montagnes modernes. L'âge de l'éléphant et du cheval

(61.0) 61:3.1 L’élévation des terres et la ségrégation des mers changeaient lentement la météorologie du monde ; le temps se refroidissait progressivement, mais le climat restait encore doux. Séquoias et magnolias poussaient au Groenland, mais les plantes subtropicales commençaient à émigrer vers le sud. À la fin de cette période, les plantes et les arbres des climats chauds avaient largement disparu des latitudes septentrionales ; leur place avait été prise par des plantes plus résistantes et par les arbres à feuilles caduques.
 
(61.0) 61:3.2 Le nombre des variétés d’herbes augmenta considérablement ; les dents de beaucoup d’espèces de mammifères se modifièrent progressivement pour se rapprocher du type actuel de dentition des herbivores broutants.
 
(61.0) 61:3.3 Il y a 25 millions d’années, une légère immersion des terres se produisit après une longue époque d’émersion. La région des montagnes Rocheuses resta très élevée, de sorte que des matériaux d’érosion continuèrent à se déposer vers l'est, sur l’ensemble des basses terres. Les Sierras furent de nouveau exhaussées ; en fait, elles n’ont pas cessé de s’élever depuis lors. La grande faille verticale californienne de six kilomètres et demi date de ce temps-là.
 
(61.0) 61:3.4 Il y a 20 millions d’années, les mammifères connurent véritablement leur âge d’or. L’isthme du détroit de Béring était émergé, ce qui permit à de nombreux groupes d’animaux d’émigrer d’Asie vers l’Amérique du Nord ; ils comprenaient des mastodontes à quatre défenses, des rhinocéros à courtes pattes et de nombreuses variétés de félins.
 
(61.0) 61:3.5 Les premiers cervidés apparurent, et l’Amérique du Nord fut bientôt envahie par des ruminants – cerfs, bœufs, chameaux, bisons et plusieurs espèces de rhinocéros – mais l’espèce des porcs géants qui atteignaient plus de 1m80 de haut s’éteignit.
 
(61.0) 61:3.6 Les immenses éléphants de cette période et des périodes suivantes avaient un grand cerveau aussi bien qu’un grand corps ; ils envahirent bientôt le monde entier à l’exception de l’Australie. Pour une fois, le monde fut dominé par un animal énorme dont le cerveau était suffisamment important pour lui permettre de subsister. En présence de la vie hautement intelligente de ces âges, nul animal de la taille d’un éléphant n’aurait pu survivre à moins de posséder un cerveau de grande dimension et de qualité supérieure. En ce qui concerne l’intelligence et la faculté d’adaptation, le cheval est seul à s’approcher de l’éléphant, lequel n’est surpassé que par l’homme lui-même. Malgré cela, sur les cinquante espèces d’éléphants existant au début de cette période, deux seulement ont survécu.
 
(61.0) 61:3.7 Il y a 15 millions d’années, les régions montagneuses de l’Eurasie étaient en train de s’élever ; une certaine activité volcanique s’y manifestait un peu partout, sans pourtant avoir rien de comparable aux coulées de lave de l’hémisphère occidental. Ces conditions instables prévalaient sur l’ensemble du monde.
 
(61.0) 61:3.8 Le détroit de Gibraltar se ferma, et l’Espagne fut reliée à l’Afrique par le vieil isthme, mais la Méditerranée s’écoulait dans l’Atlantique par un étroit canal qui traversait la France, tandis que les pics montagneux et les hautes terres formaient des iles à la surface de cette mer ancienne. Plus tard, ces mers européennes commencèrent à se retirer. Plus tard encore, la Méditerranée fut reliée à l’océan Indien, tandis qu’à la fin de cette période, la région de Suez se souleva de sorte que la Méditerranée fut transformée pendant un temps en une mer intérieure salée.
 
(61.0) 61:3.9 Le pont terrestre de l’Islande fut submergé, et les eaux arctiques se mélangèrent avec celles de l’océan Atlantique. La côte atlantique de l’Amérique du Nord se refroidit rapidement, mais la côte pacifique resta plus chaude qu’à présent. Les grands courants océaniques circulaient et affectaient le climat à peu près comme aujourd’hui.
 
(61.0) 61:3.10 La vie des mammifères continua d’évoluer. D’immenses troupeaux de chevaux se joignirent aux chameaux dans les plaines occidentales de l’Amérique du Nord ; cet âge fut vraiment celui des chevaux aussi bien que celui des éléphants. Pour sa qualité animale, le cerveau du cheval vient immédiatement après celui de l’éléphant, bien qu’il soit nettement inférieur sur un point : le cheval ne triompha jamais complètement de sa propension profonde à fuir lorsqu’il est effrayé. Le cheval manque du contrôle émotionnel de l’éléphant, tandis que l’éléphant est gravement handicapé par sa taille et son manque d’agilité. Au cours de cette période apparut, par évolution, un animal qui tenait à la fois du cheval et de l’éléphant, mais il fut bientôt détruit par la famille des félins qui se multipliaient rapidement.
 
(61.0) 61:3.11 Au moment où Urantia s’engage dans ce que vous appelez “ l'âge sans chevaux ”, vous devriez faire une pause et songer à ce que cet animal signifiait pour vos ancêtres. Les hommes employèrent d’abord les chevaux pour se nourrir, puis pour voyager et enfin pour l’agriculture et la guerre. Le cheval a servi l’humanité pendant longtemps et a joué un rôle important dans le développement de la civilisation humaine.
 
(61.0) 61:3.12 Les développements biologiques de cette période contribuèrent beaucoup à préparer le terrain pour l’apparition ultérieure de l’homme. En Asie centrale, les véritables types aussi bien de singes primitifs que de gorilles évoluèrent à partir d’un ancêtre commun maintenant éteint. Mais aucune de ces espèces n’est rattachée à la lignée des êtres vivants destinées à donner plus tard les ancêtres de la race humaine.
 
(61.0) 61:3.13 La famille des canins était représentée par plusieurs groupes, notamment par des loups et des renards ; la tribu des félins l’était par des panthères et de grands tigres à dents de sabre, ces derniers apparurent d’abord en Amérique du Nord. Les familles félines et canines modernes se multiplièrent dans le monde entier. Belettes, martres, loutres et ratons laveurs prospérèrent et se multiplièrent dans les latitudes septentrionales.
 
(61.0) 61:3.14 Les oiseaux continuèrent à évoluer bien qu’avec peu de changements. Les reptiles étaient semblables aux types modernes – serpents, crocodiles et tortues.
 
(61.0) 61:3.15 Ainsi tirait à sa fin une période de l’histoire du monde très intéressante et fertile en évènements. Cette ère de l’éléphant et du cheval est connue sous le nom de miocène.
 
4. Le stade récent d’élévation continentale. La dernière grande migration des mammifères

(61.0) 61:4.1 Cette période est marquée par l’élévation préglaciaire des terres en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. La topographie de la Terre fut largement modifiée. Des chaines de montagnes naquirent, des fleuves changèrent leurs cours et des volcans isolés apparurent dans le monde entier.
 
(61.0) 61:4.2 Il y a 10 millions d’années, commença un âge de dépôts terrestres locaux disséminés sur les basses terres des continents, mais la plupart de ces sédimentations furent ultérieurement érodées. En ce temps-là, une grande partie de l’Europe était encore immergée, y compris certaines portions de l’Angleterre, de la Belgique et de la France ; la mer Méditerranée recouvrait une grande partie de l’Afrique du Nord. En Amérique du Nord, des dépôts s’accumulèrent sur de grandes surfaces à la base des montagnes, dans les lacs et dans les grandes cuvettes terrestres. Ces dépôts ont une épaisseur moyenne qui ne dépasse pas soixante mètres ; ils sont plus ou moins colorés, et les fossiles y sont rares. Deux grands lacs d’eau douce existaient dans l’Ouest de l’Amérique du Nord. Les Sierras s’élevaient. Les monts Shasta, Hood et Rainier débutaient dans leur carrière ; mais ce n’est pas avant l’âge glaciaire suivant que l’Amérique du Nord commença à glisser vers la dépression atlantique.
 
(61.0) 61:4.3 Pendant une brève période, toutes les terres du monde se trouvèrent de nouveau jointes, à l’exception de l’Australie, et la dernière migration animale à l’échelle mondiale eut lieu. L’Amérique du Nord était reliée à la fois à l’Amérique du Sud et à l’Asie, et des échanges s’effectuaient librement dans le règne animal. Les paresseux, les tatous, les antilopes et les ours d’Asie pénétrèrent en Amérique du Nord, tandis que les chameaux nordaméricains allèrent en Chine. Les rhinocéros émigrèrent dans le monde entier à l’exception de l’Australie et de l’Amérique du Sud, mais, à la fin de cette période, leur race s’était éteinte dans l’hémisphère occidental.
 
(61.0) 61:4.4 En général, la vie de la période précédente continua à évoluer et à se répandre. La famille des félins dominait la vie animale, et la vie marine était presque stationnaire. Beaucoup de chevaux étaient encore du type à trois orteils, mais différentes races modernes allaient surgir ; des lamas et des chameaux du genre girafe se mêlaient aux chevaux dans les plaines à pâturages. La girafe apparut en Afrique avec un cou aussi long que celui d’aujourd’hui. En Amérique du Sud, les paresseux, les tatous, les fourmiliers et les types sudaméricains de singes primitifs évoluèrent. Avant que les continents ne soient définitivement isolés, les mastodontes, ces animaux massifs, émigrèrent dans le monde entier, sauf en Australie.
 
(61.0) 61:4.5 Il y a 5 millions d’années, le cheval atteignit son point d’évolution actuel et émigra d’Amérique du Nord dans le monde entier. Mais la race chevaline s’était éteinte sur le continent d’origine bien avant l’arrivée de l’homme rouge.
 
(61.0) 61:4.6 Le climat se refroidissait progressivement, les plantes terrestres se déplaçaient lentement vers le sud. C’est d’abord le froid accru dans les régions nordiques qui arrêta les migrations animales par les isthmes du Nord ; plus tard, les ponts terrestres de l’Amérique du Nord s’affaissèrent. Bientôt après, la liaison terrestre entre l’Afrique et l’Amérique du Sud fut définitivement submergée, et l’hémisphère occidental se trouva isolé à peu près comme aujourd’hui. À partir de cette époque, des types de vie distincts commencèrent à se développer dans l’hémisphère oriental et dans l’hémisphère occidental.
 
(61.0) 61:4.7 Ainsi se clôtura cette période de près de dix-millions d’années, alors que l’ancêtre de l’homme n’avait pas encore fait son apparition. Cette époque est généralement désignée sous le nom de pliocène.
 
5. Le début de l’âge glaciaire

(61.0) 61:5.1 À la fin de la période précédente, les terres du Nord-Est de l’Amérique du Nord et de l’Europe septentrionale étaient extrêmement élevées sur de grandes surfaces ; en Amérique du Nord, de vastes régions atteignaient une altitude de 9 000 mètres et plus. Des climats doux avaient régné jusqu’alors dans ces régions nordiques, et toutes les eaux arctiques étaient sujettes à l’évaporation ; elles restèrent libres de glaces presque jusqu’à la fin de la période glaciaire.
 
(61.0) 61:5.2 En même temps que ces terres s’élevaient, les courants océaniques se déplacèrent et les vents saisonniers modifièrent leur direction. Ces conditions provoquèrent en fin de compte, sur les hautes terres septentrionales, une précipitation d’humidité presque constante par suite des mouvements de l’atmosphère fortement saturée. La neige commença à tomber sur ces régions élevées, donc froides, et elle continua jusqu’à ce qu’elle eût atteint une épaisseur de 6 000 mètres. Les zones de plus grande épaisseur de neige, ainsi que l’altitude, déterminèrent les points centraux des coulées glaciaires sous pression qui se produisirent plus tard. L’âge glaciaire persista tant que ces précipitations excessives continuèrent à couvrir les hautes terres nordiques d’un énorme manteau de neige qui bientôt se métamorphosa en glace compacte mais cheminante.
 
(61.0) 61:5.3 Les grandes couches glaciaires de cette époque étaient toutes situées sur des hautes terres, et non dans les régions montagneuses où elles se trouvent aujourd’hui. La moitié des formations glaciaires était située en Amérique du Nord, un quart en Eurasie et un quart dans le reste du monde, principalement dans l’Antarctique. L’Afrique était peu touchée par les glaces, mais l’Australie était presque entièrement recouverte par le manteau de glace de l’Antarctique.
 
(61.0) 61:5.4 Les régions nordiques d’Urantia ont connu six invasions glaciaires séparées et distinctes, bien que des douzaines de progressions et de reculs se soient produits en liaison avec l’activité de chaque couche de glace individuelle. Les glaces de l’Amérique du Nord se rassemblèrent en deux centres, et plus tard en trois. Le Groenland était couvert de glace et l’Islande complètement ensevelie sous une coulée glaciaire. En Europe, la glace recouvrit à différentes époques les Iles Britanniques, à l’exception de la côte sud de l’Angleterre, et s’étendit sur l’Europe occidentale jusqu’en France.
 
(61.0) 61:5.5 Il y a 2 millions d’années, le premier glacier nordaméricain commença son mouvement vers le sud. L’âge glaciaire était dans sa genèse, et il fallut à ce glacier presque un million d’années pour avancer, puis pour se retirer vers les centres de pression du Nord. Le manteau de glace central s’étendit vers le sud jusqu’au Kansas ; les centres glaciaires de l’Est et de l’Ouest n’étaient pas alors aussi étendus.
 
(61.0) 61:5.6 Il y a 1 500 000 ans, le premier grand glacier reculait vers le nord. Entretemps, d’énormes quantités de neige étaient tombées sur le Groenland et sur le Nord-Est de l’Amérique du Nord ; cette masse glaciaire orientale ne tarda pas à couler lentement vers le sud. Ce fut la seconde invasion glaciaire.
 
(61.0) 61:5.7 Ces deux premières invasions ne furent pas très étendues en Eurasie. Au cours de ces époques primitives de l’âge glaciaire, l’Amérique du Nord était envahie de mastodontes, de mammouths laineux, de chevaux, de chameaux, de cerfs, de bœufs musqués, de bisons, de paresseux terrestres, de castors géants, de tigres à dents de sabre, de paresseux gros comme des éléphants et de nombreux groupes des familles féline et canine. Mais, à partir de cette époque, leur nombre fut rapidement réduit par le froid croissant de la période glaciaire. Vers la fin de l’âge glaciaire, ces espèces animales s’étaient en majorité éteintes en Amérique du Nord.
 
(61.0) 61:5.8 En dehors des régions recouvertes de glace, la vie terrestre et aquatique n’avait pas beaucoup changé dans le monde. Entre les invasions glaciaires, le climat était à peu près aussi doux qu’aujourd’hui, peut-être même un peu plus chaud. Après tout, les glaciers n’étaient que des phénomènes locaux, bien qu’ils aient recouvert d’immenses surfaces. Le climat côtier varia grandement entre les périodes d’inactivité glaciaire et celles où d’énormes icebergs se laissaient glisser des côtes du Maine dans l’Atlantique ; d’autres s’échappaient par le détroit de Puget vers le Pacifique, ou s’écroulaient avec fracas dans les fjords norvégiens ouverts sur la mer du Nord.
 
6. L’homme primitif dans l’âge glaciaire

(61.0) 61:6.1 Le grand évènement de cette période glaciaire fut l’apparition évolutive de l’homme primitif. Légèrement à l’Ouest de l’Inde, sur une terre maintenant immergée et parmi les descendants des anciens lémurs d’Amérique du Nord émigrés en Asie, les mammifères précurseurs de l’homme apparurent soudainement. Ces petits animaux marchaient principalement sur leurs pattes de derrière ; ils possédaient un gros cerveau proportionnellement à leur taille et comparativement au cerveau des autres animaux. Dans la soixante-dixième génération de cet ordre de vie, un groupe nouveau et supérieur d’animaux se différencia soudain. Ces nouveaux mammifères intermédiaires – qui avaient presque deux fois la taille de leurs ancêtres et possédaient des facultés cérébrales accrues en proportion - venaient à peine de bien s’établir quand les primates, représentant leur troisième mutation vitale, apparurent soudain. (Au même moment, un développement rétrograde, survenu au cœur de la souche des mammifères intermédiaires, donna naissance aux ancêtres de la race simienne ; depuis ce jour et jusqu’aux temps présents, la branche humaine a progressé selon une évolution graduelle, tandis que les tribus simiennes sont restées stationnaires ou ont même réellement rétrogradé.)
 
(61.0) 61:6.2 Il y a un million d’années, Urantia fut enregistrée comme monde habité. Une mutation, à l’intérieur de la souche des primates en progression, produisit soudain deux êtres humains primitifs, les véritables ancêtres de l’humanité.
 
(61.0) 61:6.3 Cet évènement eut lieu à peu près au moment où commençait la troisième avancée glaciaire ; on voit donc que vos premiers ancêtres naquirent et se reproduisirent dans un milieu difficile, tonifiant et stimulant. Et les seuls survivants de ces aborigènes d’Urantia, les Esquimaux, préfèrent encore maintenant vivre dans les climats nordiques très froids.
 
(61.0) 61:6.4 Les êtres humains n’habitèrent pas l’hémisphère occidental avant les derniers temps de l’ère glaciaire ; mais, au cours des époques interglaciaires, ils passèrent vers l’ouest en contournant la Méditerranée et envahirent bientôt le continent européen. Dans les cavernes de l’Europe occidentale, on trouve des ossements humains mêlés à des restes d’animaux aussi bien arctiques que tropicaux, ce qui témoigne que des hommes ont vécu dans ces régions pendant les dernières époques de progression et de recul des glaciers.
 
7. La suite de l’âge glaciaire

(61.0) 61:7.1 Tout au long de la période glaciaire, d’autres activités continuèrent à s’exercer, mais l’action des glaces éclipse tous les autres phénomènes des latitudes nordiques. Nulle autre activité terrestre ne laisse de preuves topographiques aussi nettes. Les gros cailloux caractéristiques et les clivages de la surface, tels que marmites de géants, lacs, pierres déplacées ou pulvérisées, ne sont liés à aucun autre phénomène de la nature. La glace est également responsable des molles ondulations de terrain connues sous le nom de drumlins. De plus, au cours de sa progression, un glacier déplace les rivières et modifie complètement la face de la Terre. Seuls les glaciers laissent derrière eux, comme débris révélateurs, les moraines de fond, latérales et frontales. Ces dépôts, en particulier les moraines de fond, s’étendent vers le nord et l’ouest en partant de la côte orientale de l’Amérique du Nord. On en trouve également en Europe et en Sibérie.
 
(61.0) 61:7.2 Il y a 750 000 ans, la quatrième nappe de glace, formée par l’union des champs glaciaires du centre et de l’Est de l’Amérique du Nord, était bien en route vers le sud. À son apogée, elle atteignit le Sud de l’Illinois et déplaça le Mississippi de quatre-vingts kilomètres vers l’ouest, tandis que la partie orientale de la nappe s’étendit vers le sud jusqu’au fleuve Ohio et à la Pennsylvanie centrale.
 
(61.0) 61:7.3 C’est en Asie que la nappe glaciaire sibérienne fit son invasion la plus méridionale, tandis qu’en Europe la glace en progression s’arrêta juste avant la barrière montagneuse des Alpes.
 
(61.0) 61:7.4 Il y a 500 000 ans, au cours de la cinquième avance glaciaire, un nouveau phénomène accéléra le cours de l’évolution humaine. Soudain, et en une seule génération, les six races de couleur apparurent par mutation à partir de la souche humaine aborigène. Cette date est doublement importante, car elle marque également l’arrivée du Prince Planétaire.
 
(61.0) 61:7.5 En Amérique du Nord, le cinquième glacier en progression consista en une invasion combinée partant des trois centres glaciaires. Toutefois, le lobe oriental ne s’étendit que peu au sud de la vallée du Saint-Laurent et la nappe occidentale n’avança que peu vers le sud. Par contre, le lobe central s’étendit suffisamment vers le sud pour recouvrir presque entièrement l’État d’Iowa. En Europe, cette invasion glaciaire ne fut pas aussi étendue que la précédente.
 
(61.0) 61:7.6 Il y a 250 000 ans commença la sixième et dernière poussée glaciaire. En dépit du fait que les hautes terres nordiques avaient commencé à s’affaisser légèrement, cette période vit les plus grands dépôts de neige s’accumuler sur les champs de glace septentrionaux.
 
(61.0) 61:7.7 Au cours de cette invasion, les trois grandes nappes glaciaires se soudèrent en une seule immense masse, et toutes les montagnes de l’Ouest participèrent à cette activité glaciaire. Ce fut la plus grande de toutes les invasions glaciaires en Amérique du Nord ; la glace se déplaça vers le sud à plus de deux-mille-cinq-cents kilomètres de ses centres de pression, et l’Amérique du Nord connut les températures les plus basses de son histoire.
 
(61.0) 61:7.8 Il y a 200 000 ans, au cours de l’avance du dernier glacier, eut lieu un épisode qui influença beaucoup le cours des évènements sur Urantia – la rébellion de Lucifer.
 
(61.0) 61:7.9 Il y a 150 000 ans, la sixième et dernière invasion glacière atteignit les points extrêmes de sa progression vers le sud ; la nappe occidentale dépassait juste la frontière canadienne, la nappe centrale atteignait le Kansas, le Missouri et l’Illinois, et la nappe orientale avança vers le sud recouvrant une grande partie de la Pennsylvanie et de l’Ohio.
 
(61.0) 61:7.10 C’est ce glacier qui projeta les nombreuses protubérances, ou langues glaciaires, qui sculptèrent les lacs actuels, grands et petits. Le système des Grands Lacs nordaméricains fut établi par ce glacier pendant son recul. Les géologues d’Urantia ont retracé de façon très exacte les différents stades de cette évolution et ont correctement conjecturé que ces masses d’eau se sont déversées à des époques différentes, d’abord dans la vallée du Mississippi, puis, vers l’est, dans la vallée de l’Hudson et finalement, par un passage nordique, dans celle du Saint-Laurent. Il y a maintenant trente-sept-mille ans que les eaux du système communicant des Grands Lacs s’écoulent par la voie actuelle du Niagara.
 
(61.0) 61:7.11 Il y a 100 000 ans, lors du recul du dernier glacier, les immenses nappes polaires de glace commencèrent à se former et le centre des accumulations glaciaires se déplaça considérablement vers le nord. Aussi longtemps que les régions polaires seront couvertes de glaces, il sera pratiquement impossible à un nouvel âge glaciaire de survenir, quelles que puissent être, dans l’avenir, les élévations de terrain ou les modifications des courants océaniques.
 
(61.0) 61:7.12 Ce dernier glacier mit cent-mille ans à avancer et il lui fallut un laps de temps égal pour achever son retrait vers le nord. Les régions tempérées sont libres de glaces depuis un peu plus de cinquante-mille ans.
 
(61.0) 61:7.13 Les rigueurs de la période glaciaire détruisirent de nombreuses espèces animales et en modifièrent radicalement beaucoup d’autres. Maintes espèces furent cruellement sélectionnées au cours des migrations répétées rendues nécessaires par les avances et reculs des glaces. Les animaux qui suivirent les déplacements alternés des glaciers sur la terre furent l’ours, le bison, le renne, le bœuf musqué, le mammouth et le mastodonte.
 
(61.0) 61:7.14 Les mammouths recherchaient les prairies dégagées et les mastodontes préféraient la lisière abritée des régions boisées. Jusqu’à une date récente, les mammouths vagabondèrent du Mexique au Canada ; la variété sibérienne se couvrit de laine. Les mastodontes continuèrent à vivre en Amérique du Nord jusqu’à ce que les hommes rouges les aient exterminés, à peu près comme les hommes blancs massacrèrent plus tard les bisons.
 
(61.0) 61:7.15 Au cours de la dernière période glaciaire, les chevaux, les tapirs, les lamas et les tigres à dent de sabre disparurent de l’Amérique du Nord. Ils furent remplacés par des paresseux, des tatous et des cabiais ou cochons d’eau remontés de l’Amérique du Sud.
 
(61.0) 61:7.16 Les migrations forcées de la vie devant les progressions glaciaires amenèrent d’extraordinaires croisements de plantes et d’animaux. Après le retrait de la dernière invasion glaciaire, de nombreuses espèces arctiques, tant animales que végétales, restèrent échouées sur les hauteurs de certains pics montagneux où elles s’étaient réfugiées pour échapper à la destruction par le glacier. C’est pourquoi l’on trouve aujourd’hui ces plantes et ces animaux délocalisés sur les hauteurs des Alpes en Europe, et même sur les Appalaches en Amérique du Nord.
 
(61.0) 61:7.17 L’âge glaciaire est la dernière période géologique parachevée ; elle est dite pléistocène et s’étend sur plus de deux-millions d’années.
 
(61.0) 61:7.18 Il y a 35 000 ans s’acheva ce grand âge glaciaire, sauf pour les régions polaires de la planète. Cette date est également significative parce qu’elle coïncide à peu près avec l’arrivée d’un Fils et d’une Fille Matériels, le début de la dispensation adamique, et le moment où commence la période holocène ou postglaciaire.
 
(61.0) 61:7.19 Cet exposé s’étend de l’apparition des mammifères à la régression glaciaire et jusqu’aux temps historiques ; il couvre une période de presque cinquante-millions d’années. C’est la dernière – l’actuelle – période géologique. Vos chercheurs la connaissent sous le nom d’ère cénozoïque, ou ère des temps récents.
 
(61.0) 61:7.20 [Parrainé par un Porteur de Vie résident.]
 


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60. Urantia pendant l’ère de la vie terrestre primitive

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 60. Urantia pendant l’ère de la vie terrestre primitive

(60.0) 60:0.1 L’ère de la vie exclusivement marine avait pris fin. L’élévation des terres, le refroidissement de la croute et des océans, le resserrement des mers et leur approfondissement corrélatif, ainsi que le grand accroissement de la surface terrestre dans les latitudes septentrionales, contribuèrent tous grandement à modifier le climat du monde dans toutes les régions éloignées de la zone équatoriale.
 
(60.0) 60:0.2 Les époques terminales de l’ère précédente furent vraiment l’âge des grenouilles, mais ces ancêtres des vertébrés terrestres n’étaient plus dominants, car ils n’avaient survécu qu’en nombre réduit. Très peu de types sortirent vivants des rigoureuses épreuves de la période précédente de tribulations biologiques. Même les plantes porteuses de spores avaient presque disparu.
 
1. L’âge primitif des reptiles

(60.0) 60:1.1 Les dépôts d’érosion de cette période étaient surtout des conglomérats, du schiste et du grès. Le gypse et les couches rouges dans toutes ces sédimentations, en Amérique comme en Europe, indiquent que le climat de ces deux continents était aride. Ces régions arides furent soumises à une forte érosion provoquée par la chute de trombes d’eau violentes et périodiques sur les hautes terres environnantes.
 
(60.0) 60:1.2 On trouve peu de fossiles dans ces couches, mais on peut observer sur les grès de nombreuses empreintes de reptiles terrestres. Dans beaucoup de régions, les dépôts de grès rouge de trois-cents mètres d’épaisseur de cette époque ne contiennent aucun fossile. Les animaux terrestres ne vécurent de façon continue que dans certaines parties de l’Afrique.
 
(60.0) 60:1.3 L’épaisseur de ces dépôts d’érosion varie de 900 à 3 000 mètres et atteint même 5 500 mètres sur la côte du Pacifique. Des laves forcèrent plus tard leur chemin entre beaucoup de ces couches. Les Palissades du fleuve Hudson furent formées par épanchement de laves basaltiques entre ces strates triasiques. L’activité volcanique était intense dans différentes parties du monde.
 
(60.0) 60:1.4 On trouve des dépôts de cette période en Europe, spécialement en Allemagne et en Russie. Le nouveau grès rouge de l’Angleterre appartient à cette époque. Du calcaire fut déposé dans les Alpes méridionales à la suite d’une invasion de la mer ; il se présente dans cette région sous la forme particulière des murs, des pics et des piliers de calcaire dolomitiques. Cette couche se retrouve sur toute la surface de l’Afrique et de l’Australie. Le marbre de Carrare provient de ce calcaire modifié. On ne trouvera rien de cette période dans les régions méridionales de l’Amérique du Sud, du fait que cette partie du continent resta affaissée et ne présente donc que des dépôts d’origine marine ou aquatique, sans solution de continuité avec les époques antérieures et postérieures.
 
(60.0) 60:1.5 Il y a 150 millions d’années commencèrent les périodes de vie terrestre primitive de l’histoire du monde. En général, la vie n’allait pas très bien, mais elle allait mieux qu’aux époques ardues et hostiles de la fin de l’ère de la vie marine.
 
(60.0) 60:1.6 Au moment où s’ouvre cette ère, l’Est et le centre de l’Amérique du Nord, la moitié nord de l’Amérique du Sud, la majeure partie de l’Europe et l’Asie tout entière sont nettement au-dessus des eaux. Pour la première fois, l’Amérique du Nord est géographiquement isolée, mais pas pour longtemps, car l’isthme du détroit de Béring émerge bientôt de nouveau, reliant le continent à l’Asie.
 
(60.0) 60:1.7 De grandes cuvettes se formèrent en Amérique du Nord parallèlement aux côtes de l’Atlantique et du Pacifique. La grande faille du Connecticut oriental apparut, un de ses côtés s’enfonçant finalement de trois kilomètres. Beaucoup de ces cuvettes nordaméricaines et de nombreux bassins lacustres d’eau douce et d’eau salée des régions montagneuses furent remplis ultérieurement par des dépôts d’érosion. Plus tard, ces dépressions de terrain comblées furent soulevées à une grande hauteur par des coulées de lave souterraines. Les forêts pétrifiées de beaucoup de régions datent de cette époque.
 
(60.0) 60:1.8 La côte Pacifique, qui resta généralement au-dessus de l’eau au cours des submersions continentales, s’affaissa à l’exception de la Californie du Sud et d’une grande ile qui existait alors dans ce qui est aujourd’hui l’océan Pacifique. Cette mer californienne ancienne, riche de vie marine, s’étendait vers l’est et rejoignait le vieux bassin maritime des régions du Middle-West.
 
(60.0) 60:1.9 Il y a 140 millions d’années, après le seul indice des deux ancêtres préreptiliens qui s’étaient développés en Afrique au cours de l’époque précédente, les reptiles apparurent soudain avec tous leurs attributs. Ils se développèrent rapidement, donnant naissance à des crocodiles, des reptiles à écailles et finalement des serpents de mer et des reptiles volants. Leurs ancêtres de transition disparurent très vite.
 
(60.0) 60:1.10 Ces dinosaures reptiliens, en voie d’évolution rapide, devinrent bientôt les rois de cet âge. Ils étaient ovipares et se distinguaient de tous les autres animaux par la petite taille de leur cerveau. Celui-ci pesait moins d’une livre et devait contrôler un corps dont le poids finit par atteindre quarante tonnes. Mais les premiers reptiles étaient plus petits, carnivores, et marchaient sur leurs pattes de derrière à la façon des kangourous. Ils avaient des os creux d’oiseaux et n’eurent finalement que trois orteils à leurs pattes postérieures, si bien que beaucoup de leurs empreintes fossiles ont été attribuées à tort à des oiseaux géants. Plus tard, les dinosaures herbivores apparurent par évolution. Ils marchaient à quatre pattes, et une branche de ce groupe acquit peu à peu une armure protectrice.
 
(60.0) 60:1.11 Plusieurs millions d’années après, les premiers mammifères apparurent. Ils n’avaient pas de placenta et se révélèrent rapidement comme un échec ; aucun d’eux ne survécut. Ils représentèrent un effort expérimental pour améliorer les types de mammifères, mais cette tentative n’eut pas de succès sur Urantia.
 
(60.0) 60:1.12 La vie marine de cette époque était réduite, mais s’amplifia rapidement grâce à une nouvelle invasion des mers qui provoqua, encore une fois, la formation de longues côtes littorales d’eaux peu profondes. Ces basses côtes se trouvaient davantage autour de l’Europe et de l’Asie, et c’est pourquoi les plus riches gisements de fossiles se trouvent près de ces continents. Si vous voulez étudier aujourd’hui la vie de cette période, examinez les régions himalayennes, sibériennes et méditerranéennes ainsi que l’Inde et les iles du bassin Pacifique Sud. Un trait saillant de la vie marine était la présence d’une multitude de belles ammonites dont les fossiles se retrouvent dans le monde entier.
 
(60.0) 60:1.13 Il y a 130 millions d’années, les mers avaient très peu changé. La Sibérie et l’Amérique du Nord étaient reliées par l’isthme du détroit de Béring. Une vie marine riche et particulière apparut sur la côte californienne du Pacifique, où plus d’un millier d’espèces d’ammonites se développèrent à partir des types supérieurs de céphalopodes. Au cours de cette période, les modifications de la vie furent certainement révolutionnaires, malgré leur caractère transitionnel et graduel.
 
(60.0) 60:1.14 Cette ère, qui s’étendit sur plus de vingt-cinq millions d’années, est connue sous le nom de triasique.
 
2. La nouvelle phase de l’âge des reptiles

(60.0) 60:2.1 Il y a 120 millions d’années commença une nouvelle phase de l’âge des reptiles. Le grand évènement de cette période fut l’évolution et le déclin des dinosaures. Les animaux terrestres atteignirent alors leur plus grand développement au point de vue de la taille, et avaient pratiquement disparu de la surface de la Terre à la fin de cette ère. Des dinosaures de toutes tailles évoluèrent, allant d’une espèce qui mesurait moins de soixante centimètres jusqu’aux énormes dinosaures non carnivores de près de vingt-trois mètres de long, dont la masse ne fut jamais plus égalée par aucune créature vivante.
 
(60.0) 60:2.2 Les plus grands dinosaures naquirent dans l’Ouest de l’Amérique du Nord. Ces monstrueux reptiles sont ensevelis dans toute la région des montagnes Rocheuses, le long de toute la côte atlantique de l’Amérique du Nord, en Europe occidentale, en Afrique du Sud et aux Indes, mais pas en Australie.
 
(60.0) 60:2.3 Ces créatures massives perdirent leur force et leur activité en même temps que leur taille augmentait constamment. Elles exigeaient des quantités de nourritures tellement énormes et elles avaient envahi la terre à un tel point qu’elles moururent littéralement de faim et s’éteignirent, faute d’avoir l’intelligence nécessaire pour faire face à la situation.
 
(60.0) 60:2.4 À cette époque, la majeure partie de l’Est de l’Amérique du Nord, qui était restée longtemps émergée, avait été nivelée et emportée par érosion dans l’océan Atlantique, dont la côte s’étendait sur plusieurs centaines de kilomètres plus à l’est qu’aujourd’hui. La partie occidentale du continent était toujours élevée, mais ces régions elles-mêmes furent ultérieurement envahies tant par la mer septentrionale que par le Pacifique qui s’étendit vers l’est jusqu’à la région des montagnes Noires du Dakota.
 
(60.0) 60:2.5 Ce fut un âge d’eau douce caractérisé par de nombreux lacs intérieurs, ainsi qu’en témoigne l’abondance des fossiles d’eau douce accumulés dans les gisements dits “ Morrison ” du Colorado, du Montana et du Wyoming. L’épaisseur de ces dépôts combinés d’eau douce et d’eau salée varie entre 600 et 1 500 mètres ; mais ces couches renferment très peu de calcaire.
 
(60.0) 60:2.6 La même mer polaire, qui s’étendit si loin vers le sud sur l’Amérique du Nord, couvrit de la même façon toute l’Amérique du Sud à l’exception des Andes, qui apparurent de bonne heure. La majeure partie de la Chine et de la Russie était inondée, mais c’est en Europe que l’invasion des eaux fut la plus importante. C’est au cours de cette submersion que fut déposée l’admirable pierre lithographique de l’Allemagne du Sud dont les strates ont conservé, comme datant d’hier, des fossiles tels que les ailes les plus délicates des insectes anciens.
 
(60.0) 60:2.7 La flore de cet âge ressemblait beaucoup à celle du précédent. Les fougères persistaient, tandis que pins et conifères devenaient de plus en plus semblables aux variétés actuelles. Il se formait encore un peu de charbon le long des rives septentrionales de la Méditerranée.
 
(60.0) 60:2.8 Le retour des mers améliora le climat. Les coraux s’étendirent dans les eaux européennes, ce qui prouve que le climat était encore doux et régulier, mais ils n’apparurent jamais plus dans les mers polaires, qui se refroidissaient lentement. La vie marine de cette époque s’améliora et se développa grandement, spécialement dans les eaux européennes. Coraux et crinoïdes apparurent temporairement en nombre plus grand qu’auparavant, mais ce furent les ammonites qui dominèrent la vie invertébrée des océans ; leur taille moyenne était de l’ordre de sept à dix centimètres, bien qu’une espèce eût atteint un diamètre de deux mètres cinquante. Il y avait des éponges partout, tandis que les seiches et les huitres continuaient à évoluer.
 
(60.0) 60:2.9 Il y a 110 millions d’années, les potentiels de la vie marine continuaient d’apparaitre. L’oursin de mer fut l’une des mutations les plus remarquables de cette époque. Les crabes, homards et autres types de crustacés modernes atteignirent leur plein développement. Des changements marqués se produisirent dans la famille des poissons ; un type d’esturgeon fit sa première apparition, mais les féroces serpents de mer issus des reptiles terrestres infestaient encore toutes les mers et menaçaient de détruire la famille entière des poissons.
 
(60.0) 60:2.10 Cet âge restait essentiellement celui des dinosaures. Ils envahirent la Terre à un tel point qu’au cours de la période précédente d’invasion de la mer, deux espèces s’étaient réfugiées dans l’eau pour subsister. Ces serpents de mer représentent un recul dans l’évolution. Tandis que certaines espèces nouvelles progressent, quelques lignées restent stationnaires et d’autres font marche arrière, retournant à un état antérieur. Et c’est ce qui advint quand ces deux types de reptiles abandonnèrent la terre ferme.
 
(60.0) 60:2.11 À mesure que le temps passait, les serpents de mer atteignirent une telle dimension qu’ils devinrent léthargiques et finirent par périr faute d’avoir un cerveau assez gros pour assurer la protection de leur immense corps. Leur cerveau pesait moins de soixante grammes en dépit du fait que ces énormes ichtyosaures atteignaient parfois quinze mètres de longueur, la plupart dépassant dix mètres. Les crocodiles marins furent également une réversion d’un type terrestre de reptile, mais, à la différence des serpents de mer, ces animaux retournaient toujours sur terre pour pondre leurs œufs.
 
(60.0) 60:2.12 Peu après que ces deux espèces de dinosaures eurent émigré dans l’eau en vue d’une vaine tentative d’autopréservation, deux autres types furent poussés, par l’âpre lutte pour la vie sur terre, à chercher refuge dans les airs. Mais ces ptérosaures volants ne furent pas les ancêtres des véritables oiseaux des âges suivants. Ils évoluèrent à partir des dinosaures sauteurs aux os creux, et leurs ailes étaient semblables à celles des chauvesouris avec une envergure de six à huit mètres. Ces anciens reptiles volants atteignirent trois mètres de long ; ils avaient des mâchoires extensibles très semblables à celles des serpents modernes. Pendant un certain temps, ces reptiles volants semblèrent être un succès, mais ils ne réussirent pas à évoluer de manière à pouvoir survivre comme navigateurs aériens. Ils représentent les lignées éteintes des précurseurs des oiseaux.
 
(60.0) 60:2.13 Les tortues se multiplièrent durant cette période et firent leur première apparition en Amérique du Nord. Leurs ancêtres étaient venus d’Asie en suivant l’isthme du Nord.
 
(60.0) 60:2.14 Il y a cent-millions d’années, l’âge des reptiles tirait à sa fin. Les dinosaures, malgré leur masse énorme, n’étaient que des animaux presque sans cervelle et manquaient de l’intelligence suffisante pour fournir la nourriture nécessaire à des corps aussi gigantesques. C’est pourquoi ces patauds reptiles terrestres périrent en nombre toujours croissant. Désormais l’évolution suivra la croissance du cerveau et non la masse du corps ; le développement du cerveau caractérisera chaque époque successive de l’évolution animale et du progrès planétaire.
 
(60.0) 60:2.15 Cette période, qui embrasse l’apogée des reptiles et le commencement de leur déclin, s’étend sur près de vingt-cinq-millions d’années ; elle est connue sous le nom de jurassique.
 
3. Le stade crétacé. La période des plantes à fleurs. L'âge des oiseaux

(60.0) 60:3.1 La grande période crétacée tire son nom de la prédominance, dans les mers, des prolifiques foraminifères producteurs de craie. Cette période conduit Urantia presque à la fin de la longue domination des reptiles et voit apparaitre, sur la terre, les plantes à fleurs et les oiseaux. C’est également l’époque où se termine la dérive des continents vers l’ouest et vers le sud ; elle accompagne de gigantesques déformations de la croute terrestre ainsi que d’immenses coulées de lave et une grande activité volcanique.
 
(60.0) 60:3.2 Vers la fin de la période géologique précédente, la majeure partie des masses continentales était nettement émergée, bien qu’il n’y eût pas encore de pics montagneux. En continuant, la dérive des terres continentales rencontra son premier grand obstacle sur le lit profond du Pacifique. Ce conflit de forces géologiques donna le branle à la formation de toute la chaine de montagnes qui s’étend, dans une direction nord-sud, de l’Alaska au cap Horn en passant par le Mexique.
 
(60.0) 60:3.3 Cette période marque ainsi, dans l’histoire géologique, le stade de formation des montagnes modernes. Avant cette époque, les pics montagneux étaient rares ; il n’y avait que de hautes crêtes d’une grande largeur. À cette époque, la chaine côtière du Pacifique commençait à s’élever, mais elle était située à onze-cents kilomètres à l’ouest du littoral actuel. Les Sierras commençaient également à se former ; leurs couches de quartz aurifères résultent des coulées de laves de cette époque. Dans l’Est de l’Amérique du Nord, la pression de l’Atlantique travaillait également à provoquer une élévation de terrain.
 
(60.0) 60:3.4 Il y a 100 millions d’années, le continent nordaméricain et une partie de l’Europe émergeaient franchement. Le gauchissement des continents américains continuait ; il produisit la métamorphose des Andes sudaméricaines et l’élévation progressive des plaines occidentales de l’Amérique du Nord. La majeure partie du Mexique s’enfonça sous la mer, et l’Atlantique Sud envahit la côte orientale de l’Amérique du Sud, atteignant finalement le littoral actuel. L’océan Atlantique et l’océan Indien avaient alors sensiblement la même configuration qu’aujourd’hui.
 
(60.0) 60:3.5 Il y a 95 millions d’années, les masses continentales de l’Amérique et de l’Europe recommencèrent à s’enfoncer. Les mers du Sud se mirent à envahir l’Amérique du Nord et s’étendirent progressivement vers le nord pour rejoindre l’océan Arctique ; ce fut la seconde en importance des submersions continentales. Lorsque cette mer finit par se retirer, elle laissa le continent à peu près tel qu’il est maintenant. Avant le début de cette grande submersion, les hautes terres de l’Est des Appalaches avaient été presque complètement érodées et ramenées au niveau de la mer. Les couches d’argile pure aux nombreuses couleurs, qui sont maintenant utilisées pour fabriquer des poteries, furent déposées sur les régions côtières de l’Atlantique au cours de cet âge ; leur épaisseur moyenne avoisine 600 mètres.
 
(60.0) 60:3.6 Une grande activité volcanique se manifesta au Sud des Alpes et le long de la chaine montagneuse côtière de la Californie actuelle. Les plus grandes déformations de la croute terrestre qui aient eu lieu depuis des millions et des millions d’années se produisirent au Mexique. De grands changements eurent lieu également en Europe, en Russie, au Japon et dans la partie méridionale de l’Amérique du Sud. Le climat devint de plus en plus diversifié.
 
(60.0) 60:3.7 Il y a 90 millions d’années, les angiospermes émergèrent de ces mers crétacées primitives et envahirent bientôt les continents. Ces plantes terrestres apparurent soudain en même temps que les figuiers, les magnolias et les tulipiers. Peu après, figuiers, arbres à pain et palmiers recouvrirent l’Europe et les plaines occidentales de l’Amérique du Nord. Aucun animal terrestre nouveau n’apparut.
 
(60.0) 60:3.8 Il y a 85 millions d’années, le détroit de Béring se ferma, isolant les eaux refroidissantes des mers septentrionales. Jusque-là, la vie marine des eaux du golfe du Mexique et de l’Atlantique avait grandement différé de celle de l’océan Pacifique, du fait des variations de température entre ces deux masses d’eau ; cette différence disparut alors.
 
(60.0) 60:3.9 Les dépôts de craie et de marnes gréseuses vertes donnent leur nom à cette période. Les sédimentations de cette époque sont variées et consistent en craie, schiste, grès et petites quantités de calcaire, ainsi qu’en charbon de qualité inférieure ou lignite ; dans beaucoup de régions, elles contiennent du pétrole. L’épaisseur de ces couches varie de 60 mètres dans certains lieux à 3 000 mètres dans l’Ouest de l’Amérique du Nord et en beaucoup d’endroits de l’Europe. On peut observer ces dépôts dans les parties déformées des contreforts orientaux des montagnes Rocheuses.
 
(60.0) 60:3.10 Dans le monde entier, ces couches poreuses semi-rocheuses sont imprégnées de craie ; elles recueillent l’eau à leurs affleurements synclinaux et la dirigent vers le bas pour alimenter une grande partie des régions actuellement arides de la Terre.
 
(60.0) 60:3.11 Il y a 80 millions d’années, de grandes perturbations se produisirent dans la croute terrestre. La dérive continentale vers l’ouest approchait de sa fin, et l’énorme énergie de la lourde inertie acquise par les masses continentales de l’arrière-pays bouleversa le littoral Pacifique des deux Amériques ; elle provoqua, par contrecoup, de profonds changements le long des rives asiatiques du Pacifique. Cette élévation circumpacifique de terres, dont l’apogée est représenté par les chaines de montagnes actuelles, a plus de quarante-mille kilomètres de longueur. Les soulèvements qui accompagnèrent sa naissance furent les plus grandes déformations de surface qui aient eu lieu depuis l’apparition de la vie sur Urantia. Les coulées de lave, tant souterraines que superficielles, furent importantes et étendues.
 
(60.0) 60:3.12 La période d’il y a 75 millions d’années marque la fin de la dérive continentale. De l’Alaska au cap Horn, les longues chaines côtières du Pacifique étaient parachevées, mais elles ne comportaient encore que quelques pics.
 
(60.0) 60:3.13 Le contrecoup de l’arrêt de la dérive continentale accentua l’élévation des plaines occidentales de l’Amérique du Nord tandis qu’à l’est, les Appalaches de la région littorale de l’Atlantique, complètement érodés, étaient projetés verticalement vers le haut avec des basculements faibles ou nuls.
 
(60.0) 60:3.14 Il y a 70 millions d’années se produisirent des déformations de la croute en rapport avec l’élévation maximum de la région des montagnes Rocheuses. Un large segment de roches chevaucha, sur vingt-cinq kilomètres, la surface de la Colombie britannique ; à cet endroit, les roches cambriennes recouvrent obliquement les couches crétacées. Un autre chevauchement spectaculaire se produisit sur le versant est des montagnes Rocheuses, près de la frontière canadienne ; on y trouve des couches rocheuses, d’une époque antérieure à la vie, projetées par-dessus les dépôts crétacés alors récents.
 
(60.0) 60:3.15 Au cours de cet âge, l’activité volcanique, régnant sur le monde entier, fit surgir de nombreux petits cônes volcaniques isolés. Des volcans sous-marins entrèrent en activité dans la région submergée de l’Himalaya. Une grande partie du reste de l’Asie, y compris la Sibérie, se trouvait également encore sous l’eau.
 
(60.0) 60:3.16 Il y a 65 millions d’années se produisit l’un des plus grands écoulements de lave de tous les temps. Les couches accumulées par ces coulées et les précédentes se retrouvent dans toutes les Amériques, dans l’Afrique du Nord et du Sud, en Australie et dans certaines parties de l’Europe.
 
(60.0) 60:3.17 Les animaux terrestres changèrent peu, mais, du fait d’une plus grande émergence continentale, spécialement en Amérique du Nord, ils se multiplièrent rapidement. L’Amérique du Nord fut le grand champ d’évolution des animaux terrestres de ces temps, car la majeure partie de l’Europe était alors submergée.
 
(60.0) 60:3.18 Le climat était encore chaud et uniforme. Les régions arctiques bénéficiaient d’un temps très comparable à celui du climat actuel du centre et du Sud de l’Amérique du Nord.
 
(60.0) 60:3.19 Une grande évolution avait lieu dans la vie végétale. Parmi les plantes terrestres, les angiospermes prédominaient et beaucoup d’arbres actuels firent leur première apparition, y compris les hêtres, les bouleaux, les chênes, les noyers, les sycomores, les érables et les palmiers actuels. Fruits, herbes et céréales étaient abondants, et ces herbes et ces arbres porteurs de graines jouèrent, dans le monde des plantes, le même rôle que les ancêtres de l’homme dans le monde animal ; l’importance de cette étape dans l’évolution n’est dépassée que par l’apparition de l’homme lui-même. Soudain et sans transition préalable, la grande famille des plantes à fleurs apparut par mutation. Cette nouvelle flore recouvrit bientôt le monde entier.
 
(60.0) 60:3.20 Il y a 60 millions d’années, bien que les reptiles terrestres fussent sur leur déclin, les dinosaures étaient toujours les rois de la terre ; mais la préséance fut prise par les types plus agiles et plus actifs de dinosaures carnivores, appartenant aux variétés sauteuses de petite taille du genre kangourou. Mais, quelque temps auparavant, étaient apparus de nouveaux types de dinosaures herbivores qui se multiplièrent rapidement par suite de l’apparition des plantes terrestres de la famille des herbacées. Un de ces nouveaux dinosaures herbivores était un véritable quadrupède muni de deux cornes et d’un bourrelet en forme de cape sur le garrot. Le type de tortue terrestre de six mètres de diamètre apparut, ainsi que les crocodiles modernes et les vrais serpents de type moderne. De grands changements se produisaient aussi parmi les poissons et d’autres formes de vie marine.
 
(60.0) 60:3.21 Les préoiseaux échassiers et aquatiques des âges antérieurs n’avaient pas réussi à s’adapter à l’élément aérien, pas plus que les dinosaures volants ; ce furent des espèces éphémères qui s’éteignirent rapidement. Elles subirent le destin des dinosaures : la destruction par insuffisance de substance cérébrale par rapport à leur taille. Ce deuxième essai pour créer des animaux capables de naviguer dans l’atmosphère échoua comme la tentative avortée pour produire des mammifères au cours de cet âge et d’un âge précédent.
 
(60.0) 60:3.22 Il y a 55 millions d’années, la marche de l’évolution fut marquée par l’apparition soudaine du premier véritable oiseau, une petite créature du genre pigeon, qui fut l’ancêtre de tous les oiseaux. Ce fut le troisième type de créature volante qui apparut sur terre ; elle jaillit directement du groupe reptile, et non des dinosaures volants contemporains ni des types antérieurs d’oiseaux terrestres dentés. C’est pourquoi cette période est connue comme l’âge des oiseaux et celui du déclin des reptiles.
 
4. La fin de la période crétacée

(60.0) 60:4.1 La grande période crétacée se terminait ; sa clôture marque la fin des grandes invasions des continents par les mers. Ceci est particulièrement vrai pour l’Amérique du Nord où il y avait eu vingt-quatre grandes inondations. Bien que des submersions d’importance moindre se soient produites par la suite, aucune de ces dernières ne peut se comparer aux vastes et longues invasions marines de cet âge et des âges précédents. Ces périodes où la terre et la mer avaient alternativement le dessus se sont déroulées par cycles de millions d’années. Les élévations et les affaissements des fonds océaniques et des masses continentales se sont effectués selon un rythme multimillénaire. Et ces mêmes mouvements rythmiques de la croute terrestre se perpétueront depuis lors tout au long de l’histoire de la Terre, mais avec une amplitude et une fréquence en diminution constante.
 
(60.0) 60:4.2 Cette période voit aussi la fin de la dérive continentale et la formation des montagnes modernes d’Urantia. Pourtant, la pression des masses continentales et le blocage de la force vive de leur dérive séculaire ne sont pas les seuls facteurs de la formation des montagnes. Le facteur principal et sous-jacent qui détermine l’emplacement d’une chaine montagneuse est l’existence préalable d’une basse terre, ou cuvette, qui a été comblée par les dépôts relativement plus légers de l’érosion terrestre et par les apports marins des âges précédents. L’épaisseur de ces zones de terrains plus légers atteint quelquefois 4 500 à 6 000 mètres ; c’est pourquoi, quand la croute terrestre est soumise à une pression d’origine quelconque, ces zones plus légères sont les premières à se froisser, à se plisser et à s’élever pour fournir une contrepartie aux forces et aux pressions antagonistes à l’œuvre dans la croute terrestre ou au-dessous. Il arrive que ces soulèvements de terrains se produisent sans plissements. Mais, en liaison avec l’élévation des montagnes Rocheuses, il se produisit des plissements et des basculements importants, doublés d’énormes chevauchements des différentes couches tant superficielles que souterraines.
 
(60.0) 60:4.3 Les plus anciennes montagnes du monde sont situées en Asie, au Groenland et en Europe septentrionale au milieu de celles des vieux systèmes est-ouest. Les montagnes d’âge moyen appartiennent au groupe circumpacifique et au deuxième système est-ouest européen qui naquit sensiblement à la même époque. Ce gigantesque soulèvement, long de près de seize-mille kilomètres, s’étend de l’Europe aux élévations de terrain des Antilles. Les montagnes les plus récentes se trouvent dans le système des montagnes Rocheuses où, pendant des âges, des élévations de terrain ne s’étaient produites que pour être successivement recouvertes par les eaux, bien que certaines des plus hautes terres aient subsisté sous forme d’iles. Après la période de formation des montagnes d’âge moyen, de véritables hautes terres montagneuses furent soulevées. Elles devinrent ultérieurement les montagnes Rocheuses actuelles après avoir été ciselées par le génie artistique combiné des éléments naturels.
 
(60.0) 60:4.4 La région actuelle des montagnes Rocheuses en Amérique du Nord n’est pas celle de l’élévation de terrain originelle ; cette dernière avait été depuis longtemps nivelée par l’érosion, puis élevée de nouveau. L’actuelle chaine avancée est tout ce qui reste de la chaine originelle resoulevée. Le pic Pikes et le pic Longs sont des exemples marquants de cette activité orogénique qui s’étendit au moins sur deux générations de la vie des montagnes. Ces deux pics avaient gardé leur sommet au-dessus de l’eau durant plusieurs inondations antérieures.
 
(60.0) 60:4.5 Tant sur le plan biologique que sur le plan géologique, cette ère fut active et mouvementée sur terre et dans les eaux. Les oursins de mer se multiplièrent, tandis que coraux et crinoïdes diminuaient. Les ammonites, dont l’influence avait été prépondérante au cours d’une ère précédente, déclinèrent, elles aussi, rapidement. Sur terre, les forêts de fougères furent en grande partie remplacées par des pins et autres arbres actuels, dont les gigantesques séquoias. Vers la fin de cette période, les mammifères placentaires ne sont pas encore apparus, mais le cadre biologique est parfaitement prêt pour l’apparition, dans un âge ultérieur, des ancêtres primitifs des futurs types de mammifères.
 
(60.0) 60:4.6 Ainsi se termine une longue ère de l’évolution du monde s’étendant de la première apparition de la vie terrestre jusqu’aux temps plus récents des ancêtres immédiats de l’espèce humaine et de ses branches collatérales. Cette ère, appelée crétacée, couvre cinquante-millions d’années ; elle clôt l’ère prémammifère de la vie terrestre connue sous le nom de mésozoïque, qui s’étend sur une période de cent-millions d’années.
 
(60.0) 60:4.7 [Présenté par un Porteur de Vie de Nébadon affecté à Satania et en fonction présentement sur Urantia.]
 


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