Histoire d'Urantia

67. La rébellion planétaire

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 67. La rébellion planétaire

(67.0) 67:0.1 IL est impossible de comprendre les problèmes associés à l’existence de l’homme sur Urantia sans avoir des notions sur certaines grandes époques du passé, notamment sur l’occurrence et les conséquences de la rébellion planétaire. Bien que ce soulèvement n’ait pas eu de conséquences sérieuses sur le progrès de l’évolution organique, il modifia notablement le cours de l’évolution sociale et du développement spirituel. Toute l’histoire supraphysique de la planète fut profondément influencée par cette calamité dévastatrice.
 
1. La trahison de Caligastia

(67.0) 67:1.1 Caligastia avait eu la charge d’Urantia depuis trois-cent-mille ans lorsque Satan, l’assistant de Lucifer, fit l’une de ses visites d’inspection périodiques. Quand Satan arriva sur la planète, son aspect ne ressemblait en rien à vos caricatures de son infâme majesté. Il était, et il est toujours, un fils Lanonandek d’un grand éclat. “ Et ce n’est pas étonnant, car Satan lui-même est une brillante créature de lumière. ”
 
(67.0) 67:1.2 Au cours de cette inspection, Satan informa Caligastia de la “ Déclaration de Liberté ” que Lucifer se proposait alors de faire et, ainsi que nous le savons maintenant, le Prince tomba d’accord pour trahir la planète dès que la rébellion serait annoncée. Les personnalités loyales de l’univers éprouvent un dédain particulier pour le Prince Caligastia à cause de cette trahison préméditée de sa mission. Le Fils Créateur exprima ce mépris lorsqu’il dit : “ Tu ressembles à ton chef, Lucifer, et tu as perpétué son iniquité d’une façon coupable. Il fut un falsificateur dès qu’il commença à s’exalter lui-même, parce qu’il ne demeurait pas dans la vérité. ”
 
(67.0) 67:1.3 Dans tout le travail administratif d’un univers local, nulle haute mission de confiance n’est jugée plus sacrée que celle d’un Prince Planétaire qui assume la responsabilité du bien-être et de la direction des mortels évolutionnaires sur un monde nouvellement habité. De toutes les formes du mal, aucune n’a d’effet plus destructeur sur le statut de la personnalité que l'abus de confiance et la déloyauté envers des amis confiants. En commettant délibérément ce péché, Caligastia faussa si complètement sa personnalité que son mental ne fut plus jamais pleinement capable de retrouver son équilibre.
 
(67.0) 67:1.4 Il existe de nombreuses façons d’envisager le péché, mais, du point de vue philosophique universel, le péché est le comportement d’une personnalité qui résiste sciemment à la réalité cosmique. On peut considérer l’erreur comme une fausse conception ou comme une déformation de la réalité. Le mal est une réalisation incomplète des réalités universelles ou un ajustement défectueux à ces dernières. Mais le péché est une résistance intentionnelle à la réalité divine – un choix conscient de s’opposer au progrès spirituel – tandis que l’iniquité consiste à défier ouvertement et avec persistance la réalité reconnue ; elle représente un tel degré de désintégration de la personnalité qu’elle frise la démence cosmique.
 
(67.0) 67:1.5 L’erreur suggère un manque d’acuité intellectuelle ; le mal, un défaut de sagesse ; et le péché, une pauvreté spirituelle abjecte ; mais l’iniquité dénote que le contrôle de la personnalité est en voie de disparaitre.
 
(67.0) 67:1.6 Quand le péché a tant de fois été choisi et si souvent répété, il peut devenir une habitude. Les pécheurs impénitents peuvent facilement devenir iniques et se rebeller de tout leur être contre l’univers et toutes ses réalités divines. Alors que toutes les formes de péché peuvent être pardonnées, nous doutons qu’un être inique confirmé puisse jamais éprouver de regrets sincères pour ses méfaits ou accepter le pardon de ses péchés.
 
2. Le début de la rébellion

(67.0) 67:2.1 Peu après l’inspection de Satan et alors que l’administration planétaire était à la veille de réaliser de grandes choses sur Urantia, un jour au milieu de l’hiver des continents septentrionaux, Caligastia tint une longue conférence avec son associé Daligastia, à la suite de laquelle ce dernier convoqua les dix conseils d’Urantia en session extraordinaire. Cette assemblée fut ouverte par la déclaration que le Prince Caligastia était sur le point de se proclamer souverain absolu d’Urantia et exigeait que tous les groupes administratifs abdiquent en remettant toutes leurs fonctions et tous leurs pouvoirs entre les mains de Daligastia, désigné comme mandataire en attendant la réorganisation du gouvernement planétaire et la redistribution consécutive de ces charges d’autorité administrative.
 
(67.0) 67:2.2 La présentation de cette ahurissante exigence fut suivie du magistral appel de Van, président du conseil suprême de coordination. Cet éminent administrateur et juriste de talent stigmatisa la proposition de Caligastia en la dénonçant comme un acte frisant la rébellion planétaire. Il conjura ses collègues de s’abstenir de toute participation tant que l’on n’aurait pas interjeté appel auprès de Lucifer, Souverain du Système de Satania ; il obtint l’appui de l’état-major tout entier. En conséquence, un appel fut fait à Jérusem d’où revinrent immédiatement des ordres désignant Caligastia comme souverain suprême d’Urantia et enjoignant une obéissance absolue et sans réserve à ses commandements. C’est en réponse à ce message stupéfiant que le noble Van fit son fameux discours de sept heures dans lequel il accusait formellement Daligastia, Caligastia et Lucifer d’outrager la souveraineté de l’univers de Nébadon ; il fit alors appel aux Très Hauts d’Édentia pour être soutenu et confirmé.
 
(67.0) 67:2.3 Entretemps, les circuits du système avaient été coupés ; Urantia était isolée. Tous les groupes de vie céleste présents sur la planète se trouvèrent soudain isolés sans préavis, c’est-à-dire totalement privés de tous avis et conseils extérieurs.
 
(67.0) 67:2.4 Daligastia proclama officiellement Caligastia “ Dieu d’Urantia et suprême au-dessus de tout ”. Face à cette proclamation, l’alternative était claire ; chaque groupe se retira et commença ses délibérations, discussions destinées finalement à déterminer le sort de toutes les personnalités suprahumaines sur la planète.
 
(67.0) 67:2.5 Les séraphins, les chérubins et les autres êtres célestes furent impliqués dans les décisions de cette lutte implacable, de ce long et coupable conflit. De nombreux groupes suprahumains qui se trouvaient par hasard sur Urantia au moment de son isolement y furent retenus et, à l’instar des séraphins et de leurs associés, contraints de choisir entre le péché et la droiture – entre les voies de Lucifer et la volonté du Père invisible.
 
(67.0) 67:2.6 Cette lutte se poursuivit pendant plus de sept ans. Tant que chaque personnalité touchée n’eut pas pris sa décision définitive, les autorités d’Édentia ne voulurent pas interférer et n’intervinrent pas. C’est alors seulement que Van et ses associés loyaux reçurent leur justification et furent dégagés de leur longue anxiété et de leur intolérable incertitude.
 
3. Les sept années décisives

(67.0) 67:3.1 La nouvelle que la rébellion avait éclaté sur Jérusem, capitale de Satania, fut diffusée par le conseil des Melchizédeks. Les Melchizédeks chargés des affaires urgentes furent immédiatement envoyés à Jérusem, et Gabriel se porta volontaire pour représenter le Fils Créateur dont l’autorité avait été mise au défi. En même temps que l’annonce de l’état de rébellion dans Satania, le système fut mis en quarantaine, isolé de ses systèmes frères. Il y eut “ guerre dans le ciel ” dans le quartier général de Satania et elle s’étendit à toutes les planètes du système local.
 
(67.0) 67:3.2 Sur Urantia, quarante membres de l’état-major corporel des cent (y compris Van) refusèrent de se joindre à l’insurrection. De nombreux assistants humains (modifiés et autres) de l’état-major furent également de nobles et braves défenseurs de Micaël et du gouvernement de son univers. Il y eut une terrible perte de personnalités parmi les séraphins et les chérubins. Près de la moitié des séraphins administratifs et des séraphins provisoirement attachés à la planète firent cause commune avec leur chef et avec Daligastia pour défendre la cause de Lucifer. Quarante-mille-cent-dix-neuf médians primaires se joignirent à Caligastia, mais les autres restèrent fidèles à leur mission.
 
(67.0) 67:3.3 Le Prince félon rassembla les médians déloyaux et d’autres groupes de personnalités rebelles, et les organisa pour exécuter ses ordres, tandis que Van rassemblait les médians loyaux et d’autres groupes fidèles, et commençait la grande bataille pour sauver l’état-major planétaire et les autres personnalités célestes bloquées sur Urantia.
 
(67.0) 67:3.4 Durant la lutte, les loyalistes s’installèrent dans un établissement peu protégé et sans remparts situé à quelques kilomètres à l’est de Dalamatia, mais leurs habitations étaient gardées jour et nuit par les médians loyaux toujours vigilants et attentifs, et ils avaient en leur possession l’inestimable arbre de vie.
 
(67.0) 67:3.5 Lors de l’éclatement de la rébellion, des chérubins et des séraphins loyaux, aidés de trois médians fidèles, assurèrent la garde de l’arbre de vie et permirent seulement aux quarante loyalistes de l’état-major et à leurs associés humains modifiés d’avoir accès aux fruits et aux feuilles de cette plante énergétique. Ces Andonites modifiés associés à Van étaient au nombre de cinquante-six, seize des assistants andonites de l’état-major déloyal refusant de suivre leurs maitres dans la rébellion.
 
(67.0) 67:3.6 Au long des sept années décisives de la rébellion de Caligastia, Van se consacra totalement à prendre soin de son armée loyale d’hommes, de médians et d’anges. La clairvoyance spirituelle et la constance morale qui permirent à Van de conserver cette attitude inébranlable de loyauté envers le gouvernement de l’univers étaient le produit d’une pensée claire, d’un raisonnement sage, d’un jugement logique, d’une motivation sincère, d’un but désintéressé, d’une loyauté intelligente, d’une mémoire expérientielle, d’un caractère discipliné et d’une personnalité consacrée sans réserve à faire la volonté du Père Paradisiaque.
 
(67.0) 67:3.7 Ces sept années d’attente furent un temps d’examen de conscience et de discipline de l’âme. De pareilles crises dans les affaires de l’univers démontrent la prodigieuse influence du mental comme facteur de choix spirituel. Éducation, formation et expérience sont des facteurs qui entrent dans la plupart des décisions vitales de toute créature morale évolutionnaire, mais il est parfaitement possible à l’esprit intérieur d’entrer en contact direct avec les pouvoirs qui déterminent les décisions de la personnalité humaine et de permettre ainsi à la volonté totalement consacrée de la créature d’accomplir des actes stupéfiants de dévotion loyale à la volonté et aux voies du Père Paradisiaque. C’est précisément ce qui arriva dans l’expérience d’Amadon, l’associé humain modifié de Van.
 
(67.0) 67:3.8 Amadon est le héros humain le plus remarquable de la rébellion de Lucifer. Ce descendant mâle d’Andon et de Fonta fut l’un des cent mortels qui avaient apporté leur plasma vivant à l’état-major du Prince, et il ne cessa pas, depuis cet évènement, d’être attaché à Van à titre d’associé et d’assistant humain. Amadon choisit de rester aux côtés de son chef pendant toute cette longue lutte éprouvante ; ce fut un spectacle inspirant de voir cet enfant des races évolutionnaires demeurer insensible aux sophismes de Daligastia, tandis qu’au cours des sept années de la lutte, lui et ses associés loyaux résistaient avec une fermeté inébranlable à tous les enseignements trompeurs du brillant Caligastia.
 
(67.0) 67:3.9 Caligastia, avec un maximum d’intelligence et une vaste expérience des affaires de l’univers, s’égara – il embrassa le péché. Amadon, avec un minimum d’intelligence et une absence totale d’expérience universelle, resta opiniâtrement au service de l’univers et fidèle à son associé. Van employa à la fois mental et esprit dans une magnifique et efficace combinaison de résolution intellectuelle et de clairvoyance spirituelle ; il atteignit ainsi le niveau expérientiel de réalisation de la personnalité de l’ordre le plus élevé auquel on puisse parvenir. Quand le mental et l’esprit sont pleinement unis, ils ont le potentiel nécessaire pour créer des valeurs suprahumaines, voire des réalités morontielles.
 
(67.0) 67:3.10 On pourrait raconter indéfiniment les évènements sensationnels de ces jours tragiques, mais enfin la dernière personnalité en jeu prit sa décision définitive, et alors, mais alors seulement, un Très Haut d’Édentia arriva en compagnie des Melchizédeks chargés des problèmes d’urgence pour se saisir de l’autorité sur Urantia. Les annales panoramiques du règne de Caligastia furent effacées sur Jérusem et la période probatoire de la réhabilitation planétaire commença.
 
4. Les cent de Caligastia après la rébellion

(67.0) 67:4.1 Après avoir procédé à l’appel nominatif final, on constata que les membres corporels de l’état-major du prince s’étaient répartis comme suit : Van et tous les membres de sa cour de coordination étaient restés loyaux. Ang et trois membres du conseil de l’alimentation avaient survécu. Tout le conseil de la domestication des animaux avait rejoint la rébellion, ainsi que tous les consultants chargés de la protection contre les bêtes de proie. Fad et cinq membres du collège d’enseignement étaient sauvés. Nod et toute la commission de l’industrie et du commerce suivaient Caligastia. Hap et tout le collège de la religion révélée restaient loyaux avec Van et son noble groupe. Lut et tout le conseil de la santé étaient perdus. Le conseil de l’art et de la science resta loyal dans sa totalité, mais Tut et tous ses membres de la commission des gouvernements tribaux s’égarèrent. Sur les cent, quarante étaient donc sauvés. Ils furent transférés plus tard sur Jérusem, d’où ils reprirent leur périple vers le Paradis.
 
(67.0) 67:4.2 Les soixante membres de l’état-major planétaire qui prirent parti pour la rébellion choisirent Nod pour chef. Ils travaillèrent de tout cœur pour le Prince rebelle, mais s’aperçurent bientôt qu’ils étaient privés du soutien des circuits vitaux du système. Ils prirent conscience du fait qu’ils avaient été rabaissés au statut des êtres mortels. Ils étaient certes suprahumains, mais en même temps matériels et mortels. Dans un effort pour accroitre leur nombre, Daligastia ordonna un recours immédiat à la reproduction sexuée, sachant parfaitement que les soixante membres originels de l’état-major qui l’avaient suivi et leurs quarante-quatre associés andoniques modifiés étaient condamnés à mourir tôt ou tard. Après la chute de Dalamatia, l’état-major déloyal émigra vers le nord et vers l’est. Les descendants de ces membres furent connus longtemps sous le nom de Nodites, et leur lieu d’habitation comme “ pays de Nod ”.
 
(67.0) 67:4.3 La présence de ces extraordinaires surperhommes et superfemmes, abandonnés par suite de la rébellion et s’unissant bientôt aux fils et aux filles de la terre, donna aisément naissance aux histoires traditionnelles des dieux descendant du ciel pour s’unir aux mortels. Telle fut l’origine des mille et une légendes de nature mythique, mais fondées sur les faits consécutifs à la rébellion, qui prirent place plus tard dans les contes et les traditions folkloriques de divers peuples dont les ancêtres étaient entrés en contact avec les Nodites et leurs descendants.
 
(67.0) 67:4.4 Privés de subsistance spirituelle, les rebelles de l’état-major moururent finalement de mort naturelle. Une grande part de l’idolâtrie ultérieure des races humaines doit son origine au désir de perpétuer le souvenir de ces êtres hautement honorés de l’époque de Caligastia.
 
(67.0) 67:4.5 Au moment de leur arrivée sur Urantia, les cent de l’état-major avaient été temporairement détachés de leurs Ajusteurs de Pensée. Immédiatement après l’arrivée des administrateurs provisoires Melchizédeks, les personnalités loyales (à l’exception de Van) furent renvoyées à Jérusem et réunies à leurs Ajusteurs en attente. Nous ne connaissons pas le sort des soixante rebelles de l’état-major ; leurs Ajusteurs demeurent toujours sur Jérusem. Les choses resteront sans doute en l’état jusqu’à ce que l’ensemble de la rébellion de Lucifer ait été définitivement jugé et que l’on ait statué sur le sort de tous ses participants.
 
(67.0) 67:4.6 Il était très difficile à des êtres comme les anges et les médians de concevoir que de brillants dirigeants de confiance comme Caligastia et Daligastia puissent s’égarer – commettre un péché perfide. Ces êtres qui succombèrent au péché – ils n’entrèrent pas en rébellion délibérément ni de façon préméditée – furent fourvoyés par leurs supérieurs, abusés par les chefs en qui ils avaient confiance. Il était également facile de gagner le soutien des mortels évolutionnaires à mentalité primitive.
 
(67.0) 67:4.7 En grande majorité, les êtres humains et suprahumains qui furent victimes de la rébellion de Lucifer sur Jérusem et sur les différentes planètes induites en erreur se sont depuis longtemps repentis de leur folie. Nous croyons vraiment que tous ces pénitents sincères seront réhabilités d’une manière ou d’une autre, et réintégrés à une phase déterminée du service de l’univers quand les Anciens des Jours auront jugé en dernier ressort les affaires de la rébellion de Satania, ce qu’ils ont récemment entrepris.
 
5. Les résultats immédiats de la rébellion

(67.0) 67:5.1 Une grande confusion régna dans Dalamatia et aux alentours pendant près de cinquante ans après l’instigation de la rébellion. Une tentative fut faite pour réorganiser radicalement et complètement le monde entier ; la révolution prit la place de l’évolution en tant que politique de progrès culturel et d’amélioration raciale. Un progrès soudain du niveau culturel apparut parmi les éléments supérieurs et partiellement éduqués résidant à Dalamatia ou dans le voisinage, mais, quand on essaya d’appliquer ces nouvelles méthodes radicales aux peuplades éloignées, il en résulta immédiatement un désordre indescriptible et un pandémonium racial. La liberté fut rapidement transformée en licence par les hommes primitifs à moitié évolués de cette époque.
 
(67.0) 67:5.2 Très tôt après la rébellion, tout l’état-major séditieux se trouva engagé dans une défense énergique de la cité contre les hordes de demi-sauvages qui assiégeaient ses murs en application des doctrines de liberté qui leur avaient été prématurément enseignées. Des années avant que le magnifique quartier général fût englouti par les vagues des mers du sud, les tribus mal dirigées et mal instruites de l’arrière-pays de Dalamatia s’étaient déjà abattues dans un assaut de demi-sauvages sur la cité splendide, chassant vers le nord l’état-major de la sécession et ses associés.
 
(67.0) 67:5.3 Le plan de Caligastia pour reconstruire immédiatement la société humaine selon ses idées sur les libertés individuelles et collectives se révéla rapidement un échec plus ou moins complet. La société s’effondra vite à son ancien niveau biologique, et la lutte pour le progrès dut recommencer entièrement à partir d’un point à peine plus avancé qu’au début du régime de Caligastia, car le soulèvement avait laissé le monde dans la pire des confusions.
 
(67.0) 67:5.4 Cent-soixante-deux ans après la rébellion, un raz de marée balaya Dalamatia ; le quartier général planétaire s’enfonça au-dessous du niveau de la mer et n’émergea plus avant la disparition de presque tous les vestiges de la noble culture de ces âges splendides.
 
(67.0) 67:5.5 Quand la première capitale du monde fut engloutie, elle n’abritait que des types inférieurs des races sangiks d’Urantia, des renégats qui avaient déjà converti le temple du Père en un sanctuaire dédié à Nog, le faux dieu de la lumière et du feu.
 
6. Van – l’inébranlable

(67.0) 67:6.1 Les partisans de Van se retirèrent de bonne heure dans les hautes terres à l’Ouest de l’Inde, où ils furent à l’abri des attaques lancées par les races en pleine confusion des basses terres. De ce lieu de retraite, ils songèrent à préparer la réhabilitation du monde, comme leurs antiques prédécesseurs badonites avaient jadis inconsciemment travaillé au bien-être de l’humanité juste avant la naissance des tribus sangiks.
 
(67.0) 67:6.2 Avant l’arrivée des administrateurs provisoires Melchizédeks, Van confia la gestion des affaires humaines à dix commissions de quatre membres chacune, commissions identiques à celles du régime du Prince. Les Porteurs de Vie résidents les plus anciens assurèrent la direction temporaire de ce conseil de quarante, qui fonctionna pendant les sept années d’attente. Des groupes semblables d’Amadonites se chargèrent de ces responsabilités quand les trente-neuf membres loyaux de l’état-major retournèrent à Jérusem.
 
(67.0) 67:6.3 Ces Amadonites descendaient du groupe de 144 Andonites loyaux auquel appartenait Amadon, et auxquels il donna son nom. Ce groupe comprenait trente-neuf hommes et cent-cinq femmes. Sur ce nombre, cinquante-six avaient un statut d’immortalité et, à l’exception d’Amadon, ils furent tous transférés avec les membres loyaux de l’état-major. Les éléments restants de ce noble groupe continuèrent leur œuvre sur terre jusqu’à la fin de leur vie de mortels, sous la direction de Van et d’Amadon. Ils formèrent le levain biologique qui se multiplia et continua d’assurer la direction du monde pendant les longs âges ténébreux qui suivirent la rébellion.
 
(67.0) 67:6.4 Van fut laissé sur Urantia jusqu’à l’arrivée d’Adam et y demeura le chef en titre de toutes les personnalités suprahumaines opérant sur la planète. Amadon et lui furent sustentés pendant plus de cent-cinquante-mille ans par la technique de l’arbre de vie en liaison avec le ministère de vie spécialisé des Melchizédeks.
 
(67.0) 67:6.5 Les affaires d’Urantia furent longtemps administrées par un conseil d’administrateurs provisoires planétaires, douze Melchizédeks confirmés par ordre du dirigeant doyen de la constellation, le Très Haut Père de Norlatiadek. Les administrateurs provisoires Melchizédeks étaient assistés d’un comité consultatif consistant en : un des aides loyaux du Prince déchu, les deux Porteurs de Vie résidents, un Fils Trinitisé faisant son apprentissage, un Fils Instructeur volontaire, une Brillante Étoile du Soir d’Avalon (venant périodiquement), les chefs des séraphins et des chérubins, des conseillers venus de deux planètes voisines, le directeur général de la vie angélique subalterne et Van, commandant en chef des créatures médianes. C’est ainsi qu’Urantia fut gouvernée et administrée jusqu’à l’arrivée d’Adam. Il n’y a rien d’étrange à ce qu’une place ait été assignée au loyal et courageux Van dans le conseil des administrateurs provisoires planétaires qui administra pendant si longtemps les affaires d’Urantia.
 
(67.0) 67:6.6 Les douze administrateurs provisoires Melchizédeks d’Urantia firent une oeuvre héroïque. Ils préservèrent les restes de la civilisation, et leur politique planétaire fut fidèlement exécutée par Van. Moins de mille ans après la rébellion, Van avait disséminé plus de trois-cent-cinquante groupes pionniers dans le monde. Ces avant-postes de la civilisation consistaient largement en descendants des Andonites loyaux légèrement croisés de races sangiks, particulièrement d'hommes bleus, et de Nodites.
 
(67.0) 67:6.7 Malgré le terrible recul provoqué par la rébellion, il restait sur terre beaucoup de bonnes lignées biologiquement prometteuses. Sous le contrôle supérieur des administrateurs provisoires Melchizédeks, Van et Amadon continuèrent leur œuvre. Ils encouragèrent l’évolution naturelle de la race humaine, faisant progresser l’évolution physique des hommes jusqu’au point culminant justifiant l’envoi d’un Fils et d’une Fille Matériels sur Urantia.
 
(67.0) 67:6.8 Van et Amadon restèrent sur terre jusque peu après l’arrivée d’Adam et d’Ève. Quelques années après, ils furent transférés à Jérusem, où Van fut réuni à son Ajusteur qui l’attendait. Van sert maintenant pour le compte d’Urantia en attendant l’ordre de reprendre le long, long chemin vers la perfection du Paradis et vers la destinée non révélée du Corps des Mortels de la Finalité en voie d’assemblement.
 
(67.0) 67:6.9 Il convient de noter qu’au moment où Van fit appel aux Très Hauts d’Édentia, après que Lucifer eut soutenu Caligastia sur Urantia, les Pères de la Constellation notifièrent immédiatement une décision appuyant Van sur tous les points en litige. Ce verdict ne réussit pas à atteindre Van parce que les circuits planétaires de communication furent coupés pendant sa transmission. C’est tout récemment que cette directive effective fut découverte en la possession d’un transmetteur-relais d’énergie chez qui elle avait été bloquée depuis l’isolement d’Urantia. Sans cette découverte faite à la suite des recherches des médians d’Urantia, la transmission de cette décision aurait attendu le rétablissement d’Urantia dans les circuits de la constellation. Cet accident apparent dans les communications interplanétaires était possible parce que les transmetteurs d’énergie peuvent recevoir et transmettre l’information, mais ne peuvent prendre l’initiative des communications.
 
(67.0) 67:6.10 Le statut technique de Van dans les annales juridiques de Satania ne fut pas effectivement et définitivement établi avant l’enregistrement sur Jérusem du jugement des Pères d’Édentia.
 
7. Les répercussions lointaines du péché

(67.0) 67:7.1 Les conséquences personnelles (centripètes) du rejet volontaire et persistant de la lumière par une créature sont à la fois inévitables et individuelles ; elles n’intéressent que la Déité et la créature en question. Cette récolte d’iniquité destructrice de l’âme est la moisson intérieure de la créature volitive inique.
 
(67.0) 67:7.2 Il n’en est pas de même pour les répercussions externes du péché. Les conséquences impersonnelles (centrifuges) du péché commis sont inévitables et collectives, et touchent toutes les créatures qui opèrent dans la zone affectée par ces évènements.
 
(67.0) 67:7.3 Cinquante-mille ans après l’effondrement de l’administration planétaire, les affaires terrestres étaient si désorganisées et retardées que la race humaine avait très peu gagné par rapport au statut évolutionnaire général existant au moment de l’arrivée de Caligastia, trois-cent-cinquante-mille ans auparavant. À certains égards, des progrès avaient été accomplis, à d’autres, beaucoup de terrain avait été perdu.
 
(67.0) 67:7.4 Le péché n’est jamais purement localisé dans ses effets. Les secteurs administratifs de l’univers sont des organismes ; la condition d’une personnalité doit, dans une certaine mesure, être partagée par tous. Le péché étant une attitude de la personne vis-à-vis de la réalité, il est destiné à faire apparaitre sa moisson inhérente négative sur tous les niveaux connexes de valeurs universelles. Mais les pleines conséquences des idées erronées, des mauvaises actions ou des projets entachés de péché sont subies seulement au niveau de l’accomplissement proprement dit. La transgression de la loi de l’univers peut être fatale dans le domaine physique sans impliquer sérieusement le mental ni porter atteinte à l’expérience spirituelle. Le péché n’est chargé de conséquences fatales pour la survie de la personnalité que s’il représente l’attitude de l’être tout entier, le choix de son mental et la volonté de son âme.
 
(67.0) 67:7.5 Le mal et le péché ont des conséquences dans les domaines matériels et sociaux, et peuvent même parfois retarder le progrès spirituel sur certains niveaux de réalité universelle, mais le péché d’un être quelconque ne dérobe jamais à un autre le droit divin de jouir de la survie de la personnalité. La survie éternelle ne peut être mise en péril que par les décisions du mental et le choix de l’âme de l’intéressé lui-même.
 
(67.0) 67:7.6 Le péché commis sur Urantia ne retarda presque pas l’évolution biologique, mais il eut pour effet de priver les races humaines du plein bénéfice de l’héritage adamique. Le péché retarde énormément le développement intellectuel, la croissance morale, le progrès social et l’aboutissement spirituel des masses. Mais il n’empêche pas l’individu choisissant de connaitre Dieu et d’accomplir sincèrement la volonté divine de parvenir à l’accomplissement spirituel le plus élevé.
 
(67.0) 67:7.7 Caligastia se rebella, Adam et Ève firent défaut, mais nulle personne née ensuite sur Urantia n’a souffert de ces erreurs dans son expérience spirituelle individuelle. Tous les mortels nés sur Urantia depuis la rébellion de Caligastia ont été quelque peu pénalisés dans le temps, mais le bien-être futur de leurs âmes n’a jamais été le moins du monde compromis dans l’éternité. Nul ne subit jamais une privation spirituelle essentielle à cause du péché d’autrui. Le péché est pleinement personnel pour ce qui est de la culpabilité morale ou des conséquences spirituelles, nonobstant ses profondes répercussions dans le domaine social, intellectuel et administratif.
 
(67.0) 67:7.8 Nous ne pouvons sonder la sagesse qui permet de telles catastrophes, mais nous pouvons toujours discerner les effets bénéfiques de ces troubles locaux quand ils se reflètent sur l’ensemble de l’univers.
 
8.Le héros humain de la rébellion

(67.0) 67:8.1 Bien des êtres courageux s’opposèrent à la rébellion de Lucifer sur les divers mondes de Satania, mais les annales de Salvington décrivent Amadon comme le caractère le plus remarquable de tout le système à cause de sa glorieuse résistance au raz de marée de la sédition et de son inébranlable dévotion à Van – ils restèrent tous deux inflexibles dans leur loyauté envers la suprématie du Père invisible et de son Fils Micaël.
 
(67.0) 67:8.2 Au moment où se produisirent ces évènements mémorables, j’occupais un poste sur Édentia et j’ai toujours conscience de la profonde joie que j’éprouvais en prenant connaissance des messages de Salvington qui nous rapportaient jour après jour l’incroyable opiniâtreté, la dévotion transcendante et la merveilleuse loyauté de ce descendant jadis à moitié sauvage de la branche originelle et expérimentale de la race andonique.
 
(67.0) 67:8.3 D’Édentia jusqu’à Uversa en passant par Salvington, pendant sept longues années, la première question de tous les êtres célestes subordonnés, au sujet de la rébellion de Satania, était encore et toujours : “ Que devient Amadon d’Urantia ? Tient-il toujours bon ? ”
 
(67.0) 67:8.4 Si la rébellion de Lucifer a handicapé le système local et ses mondes déchus, si la perte de ce Fils et de ses associés égarés a freiné temporairement le progrès de la constellation de Norlatiadek, considérez par contre l’effet produit par l’immense retentissement de la conduite inspirante de cet unique enfant de la nature et du groupe résolu de ses 143 camarades qui luttèrent inébranlablement pour les concepts les plus élevés de gestion et d’administration de l’univers contre la formidable pression adverse exercée par leurs supérieurs déloyaux. Permettez-moi de vous assurer que cet exploit a déjà fait plus de bien dans l’univers de Nébadon et le superunivers d’Orvonton, et pèse davantage dans la balance que le total du mal et des malheurs créés par la rébellion de Lucifer.
 
(67.0) 67:8.5 Toute cette aventure éclaire magnifiquement et d’une manière émouvante la sagesse du plan universel du Père pour mobiliser le Corps de la Finalité des Mortels au Paradis et recruter en grande partie ce vaste groupe de mystérieux serviteurs de l’avenir dans l’argile commune des mortels en progression ascendante – précisément des mortels semblables à l’inébranlable Amadon.
 
(67.0) 67:8.6 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.]
 


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66. Le Prince Planétaire d’Urantia

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 66. Le Prince Planétaire d’Urantia

(66.0) 66:0.1 L’avènement d’un Fils Lanonandek sur un monde moyen signifie que la volonté, la faculté de choisir le sentier de la survie éternelle, a pris naissance dans le mental de l’homme primitif. Mais, sur Urantia, le prince planétaire arriva presque un demi-million d’années après l’apparition de la volonté humaine.
 
(66.0) 66:0.2 Il y a environ cinq-cent-mille ans, et concurremment avec l’apparition des six races de couleur ou races sangiks, Caligastia, le Prince Planétaire, arriva sur Urantia. Il y avait alors sur Terre presque un demi-milliard d’êtres humains primitifs, largement dispersés sur l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Le quartier général du Prince, établi en Mésopotamie, était à peu près au centre du monde habité.
 
1. Le Prince Caligastia

(66.0) 66:1.1 Caligastia était un Fils Lanonandek, le numéro 9 344 de l’ordre secondaire. Il avait acquis de l’expérience dans l’administration des affaires de l’univers local en général et, au cours des âges plus récents, dans la direction du système local de Satania en particulier.
 
(66.0) 66:1.2 Antérieurement au règne de Lucifer sur Satania, Caligastia avait été attaché au comité consultatif des Porteurs de Vie sur Jérusem. Lucifer promut Caligastia à une position dans son état-major personnel, et il accomplit assez bien cinq missions successives d’honneur et de confiance.
 
(66.0) 66:1.3 Caligastia chercha très tôt à obtenir un mandat de Prince Planétaire, mais, à plusieurs reprises, lorsque sa requête fut présentée à l’approbation des conseils de la constellation, elle n’obtint pas l’assentiment des Pères de la Constellation. Caligastia semblait particulièrement désireux d’être envoyé comme dirigeant planétaire sur un monde décimal ou de vie modifiée. Après plusieurs rejets de sa demande, il fut finalement affecté à Urantia.
 
(66.0) 66:1.4 Caligastia quitta Jérusem pour sa mission de dirigeant d’une planète avec une réputation enviable de fidélité et de dévouement au bien-être de son univers d’origine et de résidence, nonobstant une certaine instabilité caractéristique doublée d’une tendance à désapprouver, en certaines affaires mineures, l’ordre établi.
 
(66.0) 66:1.5 J’étais présent à Jérusem lorsque le brillant Caligastia quitta la capitale du système. Nul prince planétaire ne s’embarqua jamais pour une carrière de règne sur un monde avec une expérience préparatoire plus riche ni avec de plus belles perspectives que Caligastia en ce jour mémorable, il y a un demi-million d’années. Une chose est certaine : tandis que j’exécutais ma tâche de transmettre le récit de cet évènement sur les télédiffusions de l’univers local, je ne nourrissais pas un instant, même au moindre degré, l’idée que ce noble Lanonandek trahirait si tôt sa mission sacrée de conservateur planétaire et souillerait si horriblement le beau nom de son ordre élevé de fils de l’univers. Je considérais vraiment Urantia comme l’une des cinq ou six planètes les plus privilégiées de tout Satania pour avoir un penseur aussi expérimenté, et aussi brillant et original au gouvernail de ses affaires mondiales. Je ne comprenais pas alors que Caligastia était en train de tomber insidieusement amoureux de lui-même ; je ne saisissais pas encore pleinement les subtilités de l’orgueil de la personnalité.
 
2. L’état-major du Prince

(66.0) 66:2.1 Le Prince Planétaire d’Urantia ne fut pas envoyé seul pour accomplir sa mission ; il était accompagné du corps habituel d’adjoints administratifs et d’assistants.
 
(66.0) 66:2.2 À la tête de ce groupe, se trouvait Daligastia, l’adjoint-associé du Prince Planétaire. Daligastia était aussi un Fils Lanonandek secondaire et portait le numéro 319 407 de cet ordre. Il avait rang d’assistant au moment de son affectation comme associé de Caligastia.
 
(66.0) 66:2.3 L’état-major planétaire comprenait un grand nombre de coopérateurs angéliques et une foule d’autres êtres célestes chargés de faire progresser les intérêts et de promouvoir le bien-être des races humaines. Mais, de votre point de vue, le groupe le plus intéressant était celui des membres corporels de l’état-major du Prince – ceux que l’on appelle parfois les cent de Caligastia.
 
(66.0) 66:2.4 Ces cent membres rematérialisés de l’état-major du Prince furent choisis par Caligastia parmi plus de 785 000 citoyens ascendants de Jérusem qui se portèrent volontaires pour se lancer dans l’aventure d’Urantia. Chacun des élus venait d’une planète différente, et aucun d’entre eux ne venait d’Urantia.
 
(66.0) 66:2.5 Ces volontaires de Jérusem furent directement amenés de la capitale du système sur Urantia par transport séraphique. Après leur arrivée, ils furent maintenus enséraphinés jusqu’à ce que l’on ait pu leur procurer des formes de personnalité de double nature de service planétaire spécial, un véritable corps physique formé de chair et de sang, mais également en résonance avec les circuits de vie du système.
 
(66.0) 66:2.6 Peu de temps avant l’arrivée des cent citoyens de Jérusem, les deux Porteurs de Vie superviseurs, qui résidaient sur Urantia et qui avaient déjà leurs plans mis au point, demandèrent à Jérusem et à Édentia la permission de transplanter le plasma vital de cent survivants sélectionnés de la race d’Andon et de Fonta dans les corps matériels prévus pour les membres corporels de l’état-major du Prince. La requête fut accordée sur Jérusem et approuvée sur Édentia.
 
(66.0) 66:2.7 En conséquence, les Porteurs de Vie choisirent, dans la postérité d’Andon et de Fonta, cinquante hommes et cinquante femmes qui représentaient la survivance des meilleures lignées de cette race unique. À une ou deux exceptions près, ces Andonites qui contribuèrent à faire progresser la race étaient étrangers les uns aux autres. Partant d’endroits très éloignés, ils furent rassemblés au seuil du quartier général planétaire du Prince grâce aux directives des Ajusteurs de Pensée coordonnées avec des gouvernes séraphiques. Là, les cent humains furent remis entre les mains de la commission fort experte de volontaires venus d’Avalon qui dirigea l’extraction matérielle d’une portion du plasma vital de ces descendants d’Andon. Ce matériau vivant fut ensuite transféré dans les corps matériels construits à l’usage des cent membres jérusémites de l’état-major du Prince. Entretemps, ces citoyens nouvellement arrivés de la capitale du système étaient maintenus dans le sommeil du transport séraphique.
 
(66.0) 66:2.8 Ces opérations, ainsi que la création effective de corps spéciaux pour les cent de Caligastia, donnèrent naissance à de nombreuses légendes dont beaucoup furent ultérieurement confondues avec des traditions plus récentes touchant l’installation planétaire d’Adam et d’Ève.
 
(66.0) 66:2.9 L’opération de repersonnalisation tout entière, depuis l’arrivée des transports séraphiques amenant les cent volontaires de Jérusem jusqu’au moment où ils reprirent conscience comme êtres ternaires du royaume, dura exactement dix jours.
 
3. Dalamatia – la cité du Prince

(66.0) 66:3.1 Le quartier général du Prince Planétaire était situé dans la région du golfe Persique d’alors, dans la région correspondant à la Mésopotamie d’aujourd’hui.
 
(66.0) 66:3.2 Le climat et le paysage mésopotamiens de ces temps étaient très différents des conditions qui ont parfois prévalu depuis lors ; ils convenaient, sous tous les rapports, aux entreprises de l’état-major du Prince et de ses assistants. Il était nécessaire qu’un climat aussi favorable fît partie de l’ambiance naturelle destinée à inciter les primitifs d’Urantia à faire certains progrès initiaux en culture et en civilisation. La tâche essentielle de ces âges était de transformer ces chasseurs en bergers, avec l’espoir qu’ils évolueraient plus tard en agriculteurs sédentaires et pacifiques.
 
(66.0) 66:3.3 Le quartier général du Prince Planétaire sur Urantia était un exemple typique de ce genre de stations sur une jeune sphère en voie de développement. Le noyau de l’établissement du Prince était une cité très simple mais très belle, enclose dans une muraille de douze mètres de haut. Ce centre mondial de culture fut nommé Dalamatia en l’honneur de Daligastia.
 
(66.0) 66:3.4 Le plan de la cité comportait dix subdivisions, avec les bâtiments des quartiers généraux des dix conseils de l’état-major corporel situés au centre de chacune de ces subdivisions. Au milieu de la ville s’élevait le temple du Père invisible. Le quartier général administratif du Prince et de ses associés était réparti en douze salles groupées à proximité immédiate du temple.
 
(66.0) 66:3.5 Les bâtiments de Dalamatia étaient tous à un étage, à l’exception des quartiers généraux des conseils, qui avaient deux étages, et du temple central du Père de tous, qui était petit, mais comportait trois étages.
 
(66.0) 66:3.6 La cité était bâtie avec le meilleur matériau de construction de ces temps primitifs – la brique. On avait employé très peu de pierre ou de bois. La construction des maisons et l’architecture des villages furent très améliorées chez les peuplades avoisinantes par l’exemple de Dalamatia.
 
(66.0) 66:3.7 Près du quartier général du Prince, vivaient des êtres humains de toutes couleurs et de tous les niveaux. C’est parmi ces tribus voisines que furent recrutés les premiers élèves des écoles du Prince. Bien que ces premières écoles de Dalamatia aient été rudimentaires, elles apportaient tout ce qui pouvait être fait pour les hommes et les femmes de cet âge primitif.
 
(66.0) 66:3.8 L’état-major corporel du Prince attirait continuellement autour de lui les individus supérieurs des tribus environnantes. Après avoir formé et inspiré ces élèves, il les renvoyait chez eux enseigner et guider leurs groupes ethniques respectifs.
 
4. Les premiers jours des cent

(66.0) 66:4.1 L’arrivée de l’état-major du Prince créa une profonde impression. Il fallut presque un millier d’années pour que la nouvelle parvînt au loin, mais les tribus voisines du quartier général mésopotamien furent prodigieusement influencées par les enseignements et la conduite des cent nouveaux habitants d’Urantia. Une grande partie de votre mythologie ultérieure provient des légendes altérées de ces temps anciens où ces membres de l’état-major du Prince furent repersonnalisés sur Urantia en tant que surhommes.
 
(66.0) 66:4.2 L’obstacle sérieux à la bonne influence de tels maitres extraplanétaires est la tendance des mortels à les considérer comme des dieux ; mais, à part la technique de leur apparition sur terre, les cent de Caligastia – cinquante hommes et cinquante femmes – n’eurent recours ni à des méthodes surnaturelles ni à des manipulations suprahumaines.
 
(66.0) 66:4.3 L’état-major corporel n’en était pas moins suprahumain. Ses membres commencèrent leur mission sur Urantia en tant qu’êtres ternaires et extraordinaires :
 
  (66.0) 66:4.4 1.Ils étaient corporels et relativement humains, car ils avaient incorporé le véritable plasma vivant d’une des races humaines, celui de la race andonique d’Urantia.
 
  (66.0) 66:4.5 Les cent membres de l’état-major du Prince étaient divisés par moitié quant au sexe, et répartis selon leur statut mortel antérieur. Chaque personne du groupe était capable de participer à la naissance d’un nouvel ordre d’êtres physiques, mais ils avaient été soigneusement avisés de n’avoir recours à la parenté que sous certaines conditions. C’est une coutume pour l’état-major corporel du Prince Planétaire de procréer ses successeurs quelque temps avant de se retirer du service planétaire spécial. Cette procréation a généralement lieu au moment de l’arrivée de l’Adam et de l’Ève planétaires, ou peu après.
 
  (66.0) 66:4.6 C’est pourquoi ces êtres spéciaux ne savaient guère ou pas du tout quels types de créatures matérielles pourraient naitre de leur union sexuelle. Et ils ne le surent jamais, car, avant qu’ils fussent parvenus à cette étape de leur œuvre mondiale, la rébellion avait renversé le régime tout entier, et ceux qui jouèrent plus tard le rôle de parents avaient été isolés des courants de vie du système.
 
  (66.0) 66:4.7 Ces membres matérialisés de l’état-major de Caligastia avaient la couleur de peau et le langage de la race andonique. Ils se nourrissaient comme les mortels du royaume, avec la différence que les corps recréés de ce groupe se satisfaisaient parfaitement d’un régime dépourvu de viande. C’est une des considérations qui fixa le choix de leur résidence dans une région chaude, riche en fruits et en toutes sortes de noix. La pratique consistant à vivre d’un régime dépourvu de viande remonte au temps des cent de Caligastia, car cette coutume se répandit même au loin et affecta le mode d’alimentation de nombreuses tribus voisines issues de races évolutionnaires autrefois exclusivement carnivores.
 
  (66.0) 66:4.8 2.Les cent étaient des êtres matériels mais suprahumains, du fait qu’ils avaient été reconstitués sur Urantia comme hommes et femmes uniques d’un ordre spécial et élevé.
 
  (66.0) 66:4.9 Tout en jouissant d’une citoyenneté provisoire sur Jérusem, les membres de ce groupe n’avaient pas encore fusionné avec leurs Ajusteurs de Pensée et, quand ils se portèrent volontaires et furent admis au service planétaire en liaison avec les ordres filiaux descendants, leurs Ajusteurs furent détachés. Mais ces Jérusémites étaient des êtres suprahumains – ils possédaient une âme de croissance ascendante. Au cours de la vie de mortel dans la chair, l’âme est à l’état embryonnaire ; elle nait, (ressuscite) dans la vie morontielle et fait l’expérience de la croissance dans les mondes morontiels successifs. Les âmes des cent de Caligastia avaient ainsi grandi par l’expérience progressive des sept mondes des maisons et atteint le statut de citoyenneté sur Jérusem.
 
  (66.0) 66:4.10 Conformément à leurs instructions, les membres de l’état-major ne s’engagèrent pas dans la reproduction sexuelle, mais ils étudièrent minutieusement leur constitution personnelle et explorèrent soigneusement toutes les phases imaginables de liaisons intellectuelles (du mental) et morontielles (de l’âme). C’est au cours de la trente-troisième année de leur séjour à Dalamatia, longtemps avant que le rempart ne fût terminé, que le numéro deux et le numéro sept du groupe danite découvrirent par hasard un phénomène accompagnant la liaison de leur moi morontiel (censément non sexuelle et non matérielle) ; le résultat de cette aventure se révéla être la première des créatures médianes primaires. Le nouvel être était parfaitement visible pour l’état-major planétaire et pour leurs associés célestes, mais demeurait invisible aux yeux des hommes et des femmes des différentes tribus humaines. Sous l’autorité du Prince Planétaire, tous les membres de l’état-major corporel entreprirent de procréer des êtres similaires et tous y réussirent en suivant les instructions du couple danite de pionniers. C’est ainsi que l’état-major du Prince amena, en fin de compte, à l’existence le corps originel de 50 000 médians primaires.
 
  (66.0) 66:4.11 Ces créatures de type médian furent très utiles pour exécuter les opérations du quartier général du monde. Elles étaient invisibles aux êtres humains, mais l’existence de ces semi-esprits invisibles fut enseignée aux premiers habitants de Dalamatia, et, pendant des siècles, ils constituèrent la totalité du monde des esprits pour ces mortels en évolution.
 
  (66.0) 66:4.12 3.Les cent de Caligastia étaient personnellement immortels, ou impérissables. Les compléments antidotes des courants de vie du système circulaient dans leurs formes matérielles. Si la rébellion ne leur avait pas fait perdre contact avec les circuits de vie, ils auraient continué à vivre indéfiniment jusqu’à l’arrivée ultérieure d’un Fils de Dieu ou jusqu’au moment où ils auraient été libérés de leurs fonctions pour reprendre leur voyage interrompu vers Havona et le Paradis.
 
  (66.0) 66:4.13 Ces compléments antidotes des courants de vie de Satania provenaient du fruit de l’arbre de vie, un arbuste d’Édentia envoyé sur Urantia par les Très Hauts de Norlatiadek au moment de l’arrivée de Caligastia. À l’époque de Dalamatia, cet arbre poussait dans la cour centrale du temple du Père invisible, et c’était le fruit de cet arbre de vie qui permettait aux êtres matériels de l’état-major du Prince, qui autrement auraient été mortels, de vivre indéfiniment tant qu’ils y avaient accès.
 
  (66.0) 66:4.14 Sans avoir de valeur pour les races évolutionnaires, cette supernourriture suffisait parfaitement pour conférer une vie continue aux cent de Caligastia ainsi qu’aux cent Andonites modifiés qui leur étaient associés.
 
(66.0) 66:4.15 Il convient d’expliquer à cet égard qu’au moment où les cent Andonites contribuèrent, par leur plasma germinatif humain, à la rematérialisation des membres de l’état-major du Prince, les Porteurs de Vie introduisirent dans les corps mortels de ces Andonites le complément des circuits du système. Cela leur permettait de continuer à vivre concurremment à l’état-major, siècle après siècle, en défiant la mort physique.
 
(66.0) 66:4.16 Les cent Andonites furent finalement informés de leur contribution aux nouvelles formes de leurs supérieurs, et ces mêmes cent enfants des tribus d’Andon furent maintenus au quartier général à titre d’assistants personnels des membres corporels de l’état-major du Prince.
 
5. L’organisation des cent

(66.0) 66:5.1 Les cent étaient organisés pour le service en dix conseils autonomes de dix membres chacun. Lorsque deux conseils au moins siégeaient en session commune, ces assemblées de liaison étaient présidées par Daligastia. Ces dix groupes étaient constitués comme suit :
 
  (66.0) 66:5.2 1.Le conseil de l’alimentation et du bien-être matériel. Ce groupe était présidé par Ang. L’alimentation, la distribution de l’eau, l’habillement et le progrès matériel de l’espèce humaine, tout cela était stimulé par ce corps d’experts. Ils enseignèrent le creusement des puits, le captage des sources et l’irrigation. Ils apprirent aux gens venus des hautes altitudes et des régions nordiques à améliorer leurs méthodes pour traiter les peaux destinées à servir de vêtements ; les professeurs d’arts et de sciences introduisirent plus tard le tissage.
 
  (66.0) 66:5.3 Les méthodes de conservation de la nourriture firent de grands progrès. Les aliments furent conservés par cuisson, séchage et fumage, devenant ainsi la première forme de la propriété. Les hommes apprirent à se prémunir contre les famines qui décimaient périodiquement le monde.
 
  (66.0) 66:5.4 2.Le conseil de la domestication et de l’utilisation des animaux. Ce conseil avait pour tâche de choisir et d’élever les animaux les mieux adaptés pour aider les êtres humains à porter des fardeaux et à se faire transporter, pour fournir de la nourriture et plus tard pour servir à cultiver le sol. Ce corps expert était dirigé par Bon.
 
  (66.0) 66:5.5 Des animaux utiles de plusieurs espèces maintenant éteintes furent dressés, ainsi que d’autres qui se perpétuèrent comme animaux domestiques jusqu’à notre époque. L’homme vivait depuis longtemps en compagnie du chien, et l’homme bleu avait déjà réussi à apprivoiser l’éléphant. Les bovins furent améliorés par une reproduction soignée, au point de devenir une précieuse source de nourriture ; le beurre et le fromage devinrent des éléments courants du régime humain. Les hommes apprirent à employer les bœufs pour porter des fardeaux, mais le cheval ne fut domestiqué qu’à une date ultérieure. Les membres de ce corps furent les premiers à enseigner aux hommes l’usage de la roue pour faciliter la traction.
 
  (66.0) 66:5.6 Ce fut à cette époque que les pigeons voyageurs furent employés pour la première fois ; ils étaient emportés pour les longs voyages et servaient à envoyer des messages ou à demander de l’aide. Le groupe de Bon réussit à dresser les grands fandors comme oiseaux transporteurs de passagers, mais leur race s’éteignit il y a plus de trente-mille ans.
 
  (66.0) 66:5.7 3.Les consultants chargés de triompher des bêtes de proie. Il n’était pas suffisant que l’homme primitif essaye de domestiquer certains animaux ; il fallait encore qu’il apprenne à se protéger de la destruction par le reste du monde animal hostile. Le groupe instructeur correspondant était commandé par Dan.
 
  (66.0) 66:5.8 Les murailles des anciennes cités avaient pour but aussi bien de protéger contre les bêtes féroces que d’empêcher les attaques inopinées d’humains hostiles. Ceux qui vivaient hors des murs et dans la forêt devaient compter sur des habitations arboricoles, des huttes de pierre et des feux entretenus toute la nuit. C’est pourquoi il était tout à fait normal que ces éducateurs consacrent beaucoup de temps à instruire leurs élèves en matière d’améliorations de l’habitat humain. Grâce à l’emploi de meilleures techniques et de pièges, de grands progrès furent accomplis dans la soumission du monde animal.
 
  (66.0) 66:5.9 4.Le collège chargé de propager et de conserver la connaissance. Ce groupe organisa et dirigea les efforts purement éducatifs de ces âges primitifs. Il était présidé par Fad. Les procédés éducatifs de Fad consistaient à superviser les emplois tout en enseignant des méthodes de travail améliorées. Fad formula le premier alphabet et introduisit un système d’écriture. Son alphabet comprenait vingt-cinq caractères. Ces peuples primitifs écrivaient sur des écorces d’arbres, des tablettes d’argile, des plaques de pierre, un genre de parchemin fait de peaux martelées et une sorte de papier rudimentaire tiré des nids de guêpes. La bibliothèque de Dalamatia, détruite peu après la révolte de Caligastia, contenait plus de deux-millions de manuscrits séparés ; on l’appelait la “ maison de Fad ”.
 
  (66.0) 66:5.10 Les hommes bleus avaient une prédilection marquée pour l’écriture alphabétique ; ce sont eux qui firent les plus grands progrès dans cette direction. Les hommes rouges préféraient l’écriture picturale, tandis que les races jaunes s’orientèrent vers l’emploi de symboles pour les mots et les idées, très semblables à ceux qu’elles emploient actuellement. Mais l’alphabet et bien d’autres choses importantes furent ensuite perdus pour le monde pendant les désordres qui accompagnèrent la rébellion. L’apostasie de Caligastia détruisit l’espoir d’un langage universel, au moins pour des âges innombrables.
 
  (66.0) 66:5.11 5.La commission de l’industrie et du commerce. Ce conseil était chargé de développer l’industrie parmi les tribus et de promouvoir le commerce entre les divers groupes pacifiques. Son chef était Nod. Toutes les formes de manufacture primitive furent encouragées par les membres de ce corps. Ils contribuèrent directement à élever le niveau de vie en fournissant de nombreuses marchandises nouvelles destinées à frapper l’imagination des hommes primitifs. Ils étendirent énormément le commerce du sel, amélioré par le conseil des sciences et des arts.
 
  (66.0) 66:5.12 C’est parmi les groupes éclairés instruits dans les écoles de Dalamatia que fut pratiqué le premier crédit commercial. Une bourse centrale de crédit fournissait des jetons symboliques qui étaient acceptés au lieu des objets réels de troc. Le monde n’améliora ces méthodes d’affaires que des centaines de milliers d’années plus tard.
 
  (66.0) 66:5.13 6.Le collège de la religion révélée. Ce corps fut lent à fonctionner. La civilisation d’Urantia fut littéralement forgée entre l’enclume de la nécessité et les marteaux de la peur. Ce groupe avait cependant fait des progrès considérables dans sa tentative pour substituer la crainte du Créateur à la peur de la créature (culte des fantômes) quand ses travaux furent interrompus par les désordres accompagnant le mouvement de soulèvement et de sécession. Le président de ce conseil s’appelait Hap.
 
  (66.0) 66:5.14 Aucun membre de l’état-major du Prince ne voulut présenter des révélations susceptibles de compliquer l’évolution ; ils ne le firent que comme un apogée après avoir épuisé les forces de l’évolution. Mais Hap céda aux désirs des habitants de la cité de voir établir une forme de service religieux. Son groupe donna aux Dalamatiens les sept cantiques du culte ainsi que la formule de louange quotidienne, puis leur enseigna finalement la “ prière au Père ” qui était :
 
  (66.0) 66:5.15 “ Père de tous, dont nous honorons le Fils, considère-nous avec faveur. Délivre-nous de la crainte de tout, sauf de toi. Fais de nous une joie pour nos divins maitres et place pour toujours la vérité sur nos lèvres. Délivre-nous de la violence et de la colère ; donne-nous le respect de nos ainés et de ce qui appartient à nos voisins. Pour réjouir notre cœur, donne-nous cette saison de verts pâturages et des troupeaux féconds. Nous prions pour hâter la venue de celui qui nous est promis et doit nous élever, et nous souhaitons de faire ta volonté sur ce monde comme d’autres la font sur d’autres mondes au delà du nôtre. ”
 
  (66.0) 66:5.16 Bien que l’état-major du Prince fût limité aux moyens naturels et aux méthodes ordinaires d’amélioration des races, il présenta la promesse du don adamique d’une nouvelle race comme but de la croissance évolutionnaire après que le développement biologique aurait atteint son apogée.
 
  (66.0) 66:5.17 7.Les gardiens de la santé et de la vie. Ce conseil s’occupa d’introduire un système sanitaire et d’encourager une hygiène primitive ; il était dirigé par Lut.
 
  (66.0) 66:5.18 Ses membres enseignèrent beaucoup de choses qui furent perdues dans le désordre des âges ultérieurs et ne furent jamais redécouvertes avant le vingtième siècle. Ils apprirent à l’humanité que cuire, rôtir et faire bouillir étaient des moyens d’éviter les maladies ; ils enseignèrent également que la cuisson des aliments diminuait grandement la mortalité infantile et facilitait le sevrage précoce.
 
  (66.0) 66:5.19 Bon nombre des premiers enseignements donnés par les gardiens de la santé du groupe de Lut furent conservés parmi les tribus terrestres jusqu’à l’époque de Moïse, bien que très dénaturés et profondément modifiés.
 
  (66.0) 66:5.20 Le principal obstacle à la promotion de l’hygiène, chez ces peuples ignorants, consistait dans le fait que les facteurs réels de nombreuses maladies étaient trop petits pour être vus à l’œil nu, et aussi que ces hommes avaient tous un respect superstitieux pour le feu. Il fallut des milliers d’années pour les persuader de bruler les détritus. Entretemps, on les pressa vivement d’enterrer leurs immondices en putréfaction. Le grand progrès sanitaire de cette époque provint de la propagation des connaissances concernant les propriétés salubres et antiseptiques de la lumière solaire.
 
  (66.0) 66:5.21 Avant l’arrivée du Prince, les bains avaient été un cérémonial exclusivement religieux. Il fut vraiment très difficile de persuader les hommes de laver leur corps pour leur santé. Finalement, Lut incita les éducateurs religieux à inclure les ablutions dans les cérémonies purificatrices qui devaient être accomplies une fois par semaine en liaison avec les dévotions de midi concernant le culte du Père de tous.
 
  (66.0) 66:5.22 Ces gardiens de la santé cherchèrent également à remplacer, par la poignée de main, l’échange de salive ou la boisson de sang qui étaient le sceau de l’amitié personnelle et le gage de la loyauté de groupe. Mais, une fois dégagées de l’influence pressante des enseignements de leurs chefs supérieurs, ces peuplades primitives ne tardèrent pas à reprendre leurs pratiques destructives de santé et propagatrices de maladies, nées de l’ignorance et de la superstition.
 
  (66.0) 66:5.23 8.Le conseil planétaire des arts et des sciences. Ce corps contribua beaucoup à améliorer les techniques industrielles des hommes primitifs et à élever leur concept de la beauté. Son chef s’appelait Mek.
 
  (66.0) 66:5.24 Les arts et les sciences étaient à un niveau très bas dans le monde entier, mais les rudiments de la physique et de la chimie furent enseignés aux Dalamatiens. La poterie et les arts décoratifs furent tous améliorés, et les idéaux de la beauté humaine bien rehaussés, mais la musique ne fit guère de progrès avant l’arrivée de la race violette.
 
  (66.0) 66:5.25 Malgré les incitations réitérées de leurs éducateurs, ces hommes primitifs ne consentirent pas à faire des expériences sur l’énergie de la vapeur ; ils ne purent jamais surmonter leur grande peur du pouvoir explosif de la vapeur en vase clos. Toutefois, ils se laissèrent finalement persuader de travailler les métaux au feu, bien qu’un morceau de métal chauffé au rouge fût pour l’homme primitif un objet de terreur.
 
  (66.0) 66:5.26 Mek contribua beaucoup à élever la culture des Andonites et à améliorer les arts des hommes bleus. Un croisement des hommes bleus avec les souches andoniques produisit des hommes très doués artistiquement, et beaucoup d’entre eux devinrent des maitres sculpteurs. Ils ne travaillaient ni la pierre ni le marbre, mais leurs œuvres d’argiles, durcies par cuisson, ornaient les jardins de Dalamatia.
 
  (66.0) 66:5.27 Les arts ménagers firent de grands progrès dont la plupart furent perdus pendant les longs âges sombres de la rébellion et ne furent jamais retrouvés avant les temps modernes.
 
  (66.0) 66:5.28 9.Les gouverneurs des relations tribales supérieures. C’était le groupe chargé d’élever la société humaine au niveau d’un État. Son chef était Tut.
 
  (66.0) 66:5.29 Ces dirigeants contribuèrent beaucoup à provoquer des mariages entre membres de tribus différentes. Ils encouragèrent les humains à se faire la cour et à se marier après mure réflexion et amples occasions de faire connaissance. Les danses purement guerrières furent affinées et mises au service de fins sociales précieuses. De nombreux jeux d’émulation furent introduits, mais les anciens peuples étaient austères ; le sens de l’humour ne fleurissait guère dans ces tribus primitives. Ces pratiques ne survécurent guère aux désordres causés par l’insurrection planétaire.
 
  (66.0) 66:5.30 Tut et ses associés travaillèrent à promouvoir des associations collectives de nature pacifique, à réglementer et à humaniser la guerre, à coordonner les relations entre tribus et à améliorer les gouvernements tribaux. Une culture plus avancée se développa dans les parages de Dalamatia, et cette amélioration des relations sociales eut une influence très heureuse sur les tribus plus lointaines. Mais le type de civilisation qui prévalait au quartier général du Prince était tout à fait différent de la société barbare qui évoluait ailleurs, tout comme au Cap, en Afrique du Sud, la société contemporaine est totalement différente de la culture rudimentaire des Boschimans de petite taille vivant plus au nord.
 
  (66.0) 66:5.31 10.La cour suprême de coordination tribale et de coopération raciale. Ce conseil suprême était dirigé par Van et servait de cour d’appel pour les neuf autres commissions spéciales chargées de superviser les affaires humaines. Ce conseil avait un vaste champ d’action, car il était chargé de toutes les affaires terrestres ne ressortissant pas spécifiquement des autres groupes. Ce corps choisi avait reçu d’Édentia l’approbation des Pères de la Constellation avant d’être autorisé à remplir les fonctions de cour suprême d’Urantia.
 
6. Le règne du Prince

(66.0) 66:6.1 Le degré de culture d’une monde se mesure à l’héritage social de ses autochtones ; le taux de son expansion culturelle est entièrement déterminé par l’aptitude des habitants à assimiler des idées nouvelles et avancées.
 
(66.0) 66:6.2 L’assujettissement à la tradition produit la stabilité et la coopération en liant sentimentalement le présent au passé, mais, en même temps, il étouffe l’initiative et asservit les pouvoirs créateurs de la personnalité. Le monde entier était pris dans une impasse de mœurs traditionnelles quand les cent de Caligastia arrivèrent et commencèrent à proclamer le nouvel évangile de l’initiative individuelle à l’intérieur des groupes sociaux du moment. Mais cette règle bénéfique fut si rapidement interrompue que les races n’ont jamais été entièrement libérées de l’esclavage des coutumes ; la mode continue encore à dominer indument Urantia.
 
(66.0) 66:6.3 Les cent de Caligastia – diplômés des mondes des maisons de Satania – connaissaient bien les arts et la culture de Jérusem, mais une telle connaissance est presque sans valeur sur une planète barbare peuplée d’humains primitifs. Ces êtres sages étaient trop avisés pour entreprendre la transformation soudaine, ou le relèvement en masse, des races primitives de ce temps. Ils comprenaient bien la lenteur de l’évolution de l’espèce humaine et ils s’abstinrent sagement de toute tentative pour modifier radicalement le mode de vie des hommes sur terre.
 
(66.0) 66:6.4 Chacune des dix commissions planétaires se mit à faire progresser lentement et naturellement les intérêts dont elle avait la charge. Leur plan consistait à attirer les membres des tribus environnantes au mental le mieux développé, et, après les avoir formés, à les renvoyer chez leurs peuples respectifs comme émissaires de progrès social.
 
(66.0) 66:6.5 Jamais des émissaires étrangers ne furent envoyés à une race, sauf à la demande spécifique du peuple en question. Ceux qui travaillèrent à l’élévation et au progrès d’une tribu ou d’une race données étaient toujours natifs de cette tribu ou de cette race. Les cent n’auraient jamais tenté d’imposer à une tribu les habitudes et les mœurs d’une autre race, même supérieure. Ils travaillaient toujours patiemment à élever et à faire progresser, dans chaque race, les mœurs ayant subi l’épreuve du temps. Les peuples simples d’Urantia apportèrent leurs coutumes sociales à Dalamatia non pour les échanger contre des pratiques nouvelles et meilleures, mais pour qu’elles fussent magnifiées au contact d’une culture plus élevée et en association avec des hommes au mental supérieur. Le processus était lent, mais très efficace.
 
(66.0) 66:6.6 Les instructeurs de Dalamatia cherchèrent à ajouter une sélection sociale consciente à la sélection purement naturelle de l’évolution biologique. Ils ne déréglèrent pas la société humaine, mais accélérèrent notablement son évolution normale et naturelle. Leur mobile était la progression par l’évolution et non la révolution par la révélation. Il avait fallu des âges à la race humaine pour acquérir le peu de religion et de morale qu’elle possédait, et ces surhommes étaient trop avisés pour dérober à l’humanité ces quelques progrès en la jetant dans la confusion et la consternation qui apparaissent toujours quand des êtres éclairés et supérieurs entreprennent d’élever les races arriérées en les instruisant et en les éclairant à l’excès.
 
(66.0) 66:6.7 Lorsque des missionnaires chrétiens s’en vont au cœur de l’Afrique, où fils et filles sont censés rester sous l’autorité et la direction de leurs parents pendant toute la vie de ces derniers, ils n’apportent que le désordre et l’effondrement de toute autorité quand ils cherchent, au cours d’une seule génération, à remplacer cette pratique par l’enseignement que les enfants doivent être libérés de toute entrave familiale après l’âge de vingt-et-un ans.
 
7. La vie à Dalamatia

(66.0) 66:7.1 Bien que d’une beauté exquise et conçu pour inspirer du respect aux primitifs de cet âge, le quartier général du Prince était somme toute modeste. Les bâtiments n’étaient pas particulièrement importants du fait que les instructeurs importés avaient pour but d’encourager le développement éventuel de l’agriculture par l’introduction de l’élevage. Les réserves de terre dans l’enceinte de la cité étaient suffisantes pour que les pâtures et les jardins maraichers puissent nourrir une population d’environ vingt-mille habitants.
 
(66.0) 66:7.2 Les intérieurs du temple cultuel central et des bâtiments des dix groupes de surhommes superviseurs étaient vraiment de belles œuvres d’art. Les bâtiments résidentiels étaient des modèles de netteté et de propreté, mais tout y était très simple et tout à fait primitif en comparaison des développements ultérieurs. À ce quartier général de culture, on n’employait que des méthodes appartenant naturellement à Urantia.
 
(66.0) 66:7.3 Les membres corporels de l’état-major du Prince habitaient des demeures simples, mais exemplaires, qu’ils entretenaient comme foyers familiaux destinés à inspirer et à impressionner favorablement les étudiants observateurs séjournant au centre social et au quartier général éducatif du monde.
 
(66.0) 66:7.4 L’ordre défini de la vie familiale et le groupement d’une seule famille dans une seule résidence à un endroit relativement stable datent du temps de Dalamatia et furent principalement dus à l’exemple et aux enseignements des cent et de leurs élèves. Le foyer, en tant qu’unité sociale, ne fut jamais une réussite avant que les superhommes et les superfemmes de Dalamatia eussent amené les humains à aimer leurs petits-enfants et les enfants de leurs petits-enfants et à faire des projets pour eux. Le sauvage aime son fils, mais le civilisé aime également son petit-fils.
 
(66.0) 66:7.5 Les membres de l’état-major du Prince vivaient par couples comme des pères et des mères. Il est vrai qu’eux-mêmes n’avaient pas d’enfants, mais les cinquante maisons modèles de Dalamatia n’abritaient jamais moins de cinq-cents enfants adoptés, dont beaucoup d’orphelins, choisis parmi les familles supérieures des races andonique et sangik. Ces enfants bénéficiaient de la discipline et de la formation de ces superparents et ensuite, après avoir passé trois ans dans les écoles du Prince (ils y entraient entre treize et quinze ans), ils étaient tout à fait aptes au mariage et prêts à recevoir leur mandat d’émissaires du Prince auprès des tribus nécessiteuses de leurs races respectives.
 
(66.0) 66:7.6 Fad patronnait le plan d’éducation de Dalamatia, qui était exécuté sous forme d’une école industrielle dans laquelle les élèves apprenaient par la pratique et se formaient eux-mêmes par l’accomplissement quotidien de tâches utiles. Ce plan d’éducation ne négligeait pas la place de la réflexion et de la sensibilité dans le développement du caractère, mais il mettait au premier plan la formation manuelle. L’instruction était individuelle et collective. L’enseignement était donné par des hommes et des femmes, et par les deux agissant conjointement. La moitié de cette instruction collective se faisait en séparant les élèves par sexe, l’autre moitié en éducation mixte. Les étudiants apprenaient individuellement la dextérité manuelle et se réunissaient en groupes ou classes pour acquérir le sens de la société. Ils étaient entrainés à fraterniser avec des groupes tantôt plus jeunes, tantôt plus âgés, et avec des adultes, ainsi qu’à travailler en équipe avec ceux de leur âge. On les familiarisait également avec des associations telles que les groupes familiaux, les équipes de jeu et les classes d’école.
 
(66.0) 66:7.7 Parmi les derniers étudiants formés en Mésopotamie pour travailler avec leurs races respectives, se trouvaient des Andonites des hautes terres de l’Inde occidentale mêlés à des représentants des hommes rouges et des hommes bleus ; plus tard encore, un petit nombre d’hommes jaunes fut également admis.
 
(66.0) 66:7.8 Hap offrit aux races primitives une loi morale. Ce code s’appelait “ La Voie du Père ” et consistait dans les sept commandements suivants :
 
  (66.0) 66:7.9 1.Tu ne craindras ni ne serviras aucun Dieu, sauf le Père de tous.
 
  (66.0) 66:7.10 2.Tu ne désobéiras pas au Fils du Père, le souverain du monde, et tu ne manqueras pas de respect envers ses associés suprahumains.
 
  (66.0) 66:7.11 3.Tu ne mentiras pas quand tu seras appelé devant les juges du peuple.
 
  (66.0) 66:7.12 4.Tu ne tueras ni homme, ni femme, ni enfant.
 
  (66.0) 66:7.13 5.Tu ne déroberas ni les biens ni le bétail de ton voisin.
 
  (66.0) 66:7.14 6.Tu ne toucheras pas à la femme de ton ami.
 
  (66.0) 66:7.15 7.Tu ne feras pas montre d’irrévérence envers tes parents ni envers les anciens de la tribu.
 
(66.0) 66:7.16 Ceci resta la loi de Dalamatia pendant près de trois-cent-mille ans. De nombreuses pierres sur lesquelles cette loi fut gravée reposent actuellement sous la mer au large de la Mésopotamie et de la Perse. La coutume se forma de garder en mémoire un de ces commandements pour chaque jour de la semaine et de l’employer comme salut et comme action de grâces aux repas.
 
(66.0) 66:7.17 À cette époque, la mesure du temps était le mois lunaire compté pour vingt-huit jours. À l’exception du jour et de la nuit, c’était la seule unité de temps connue des peuples primitifs. La semaine de sept jours fut introduite par les instructeurs de Dalamatia pour la simple raison que sept est le quart de vingt-huit. La signification du chiffre sept dans le superunivers leur offrit sans aucun doute l’occasion d’insérer un rappel spirituel dans le calcul habituel du temps, mais la période hebdomadaire n’a pas d’origine naturelle.
 
(66.0) 66:7.18 La campagne était très bien colonisée dans un rayon de cent-soixante kilomètres autour de la cité. Aux alentours immédiats, des centaines d’anciens élèves des écoles du Prince s’engageaient dans l’élevage et mettaient encore autrement en pratique l’instruction qu’ils avaient reçue de son état-major et de ses nombreux assistants humains. Quelques-uns se lancèrent dans l’agriculture et l’horticulture.
 
(66.0) 66:7.19 L’humanité ne fut pas contrainte au dur labeur de la terre, en pénitence d’un péché supposé. “ Tu mangeras le fruit des champs à la sueur de ton front ” ne fut pas un châtiment prononcé contre l’homme pour avoir participé aux folies de la rébellion de Lucifer sous la direction du traitre Caligastia. La culture du sol est inhérente à l’établissement d’une civilisation progressive sur les mondes évolutionnaires, et cette injonction fut le centre de tout l’enseignement du Prince Planétaire et de son état-major pendant les trois-cent-mille ans qui séparèrent leur arrivée sur Urantia des jours tragiques où Caligastia prit parti pour le rebelle Lucifer. Le travail de la terre n’est pas une malédiction ; c’est plutôt une suprême bénédiction pour tous ceux qui peuvent ainsi se livrer à la plus humaine de toutes les activités humaines.
 
(66.0) 66:7.20 Au moment où la rébellion éclata, Dalamatia avait une population fixe de presque six-mille habitants. Ce chiffre comprend les étudiants à demeure, mais ne tient pas compte des visiteurs et des observateurs dont le nombre s’élevait toujours à plus de mille. Mais vous ne pouvez guère, ou pas du tout, vous rendre compte des merveilleux progrès de ces temps très lointains. Les admirables bénéfices de cette époque pour l’humanité furent pratiquement tous effacés par l’horrible confusion et les abjectes ténèbres spirituelles qui suivirent la tromperie et la sédition catastrophiques de Caligastia.
 
8. Les mécomptes de Caligastia

(66.0) 66:8.1 Quand nous nous penchons sur la longue carrière de Caligastia, nous ne trouvons, dans sa conduite, qu’un seul trait caractéristique susceptible d’attirer l’attention ; il était ultra individualiste. Il avait tendance à prendre parti pour presque tous les protestataires et il accordait généralement sa sympathie à ceux qui exprimaient avec modération des critiques implicites. Nous détectons que cette tendance à mal supporter l’autorité, à s’offenser légèrement de toute forme de contrôle, apparut de bonne heure chez lui. S’il était légèrement froissé des conseils de ses ainés et quelque peu rétif à toute autorité supérieure, il n’en avait pas moins fait preuve de loyauté envers les chefs de l’univers et d’obéissance aux ordres des Pères de la Constellation chaque fois qu’il avait été mis à l’épreuve. Nulle véritable faute ne fut jamais trouvée en lui jusqu’au moment de sa honteuse trahison d’Urantia.
 
(66.0) 66:8.2 Il convient de remarquer que Lucifer et Caligastia avaient tous deux été patiemment instruits et affectueusement avertis de leur tendance à critiquer et du développement subtil de leur orgueil, qui avait pour corollaire un sentiment exagéré de leur propre importance. Mais tous ces efforts pour les aider avaient été interprétés à tort comme des critiques sans fondement et des ingérences injustifiées dans leurs libertés personnelles. Caligastia et Lucifer estimèrent tous deux que leurs conseillers amicaux étaient animés par les mobiles fort répréhensibles qui commençaient à dominer leur propre pensée déformée et leur propre conception erronée. Ils jugèrent leurs généreux conseillers d’après l’évolution de leur propre égoïsme.
 
(66.0) 66:8.3 À partir de l’arrivée du Prince Caligastia, la civilisation planétaire progressa d’une manière assez normale pendant près de trois-cent-mille ans. À part le fait qu’Urantia était une sphère à vie modifiée, donc sujette à de nombreuses irrégularités et à des épisodes inhabituels de fluctuations évolutionnaires, la carrière de la planète se poursuivit de façon très satisfaisante jusqu’au moment de la rébellion de Lucifer et de la trahison simultanée de Caligastia. Toute la partie de l’histoire qui leur est postérieure a été irrémédiablement modifiée par cette erreur catastrophique ainsi que par l’échec ultérieur d’Adam et d’Ève dans l’accomplissement de leur mission planétaire.
 
(66.0) 66:8.4 Le Prince d’Urantia sombra dans les ténèbres au moment de la rébellion de Lucifer, précipitant ainsi la planète dans un long désordre. Il fut ensuite privé de l’autorité souveraine par l’action coordonnée des chefs de la constellation et d’autres autorités de l’univers. Il partagea les inévitables vicissitudes de l’isolement d’Urantia jusqu’à l’époque du séjour d’Adam sur la planète et contribua à faire échouer le plan de relèvement des races humaines par l’infusion du sang vital de la nouvelle race violette – les descendants d’Adam et d’Ève.
 
(66.0) 66:8.5 Le pouvoir qu’avait le Prince déchu de troubler les affaires humaines fut considérablement restreint par l’influence de Machiventa Melchizédek, qui s’incarna à l’époque d’Abraham. Par la suite, au cours de l’incarnation de Micaël, ce Prince traitre fut finalement dépouillé de toute autorité sur Urantia.
 
(66.0) 66:8.6 La doctrine d’un démon personnel sur Urantia, bien qu’elle ait quelque fondement dans la présence planétaire du traitre et inique Caligastia, est néanmoins totalement fictive lorsqu’elle enseigne qu’un tel “ démon ” peut influencer le mental humain normal à l’encontre de son libre choix naturel. Même avant l’effusion de Micaël sur Urantia, ni Caligastia ni Daligastia ne furent jamais capables d’opprimer les mortels ni de forcer aucun individu normal à faire quoi que ce soit à l’encontre de sa volonté humaine. Le libre arbitre humain est suprême en matière de morale. Même l’Ajusteur de Pensée intérieur se refuse à contraindre l’homme à former une seule pensée ou à accomplir un seul acte contraire au choix de la volonté personnelle de l’homme.
 
(66.0) 66:8.7 Maintenant, ce rebelle du royaume, dépouillé de tout pouvoir de nuire à ses anciens sujets, attend que les Anciens des Jours d’Uversa jugent en dernier ressort tous ceux qui ont participé à la rébellion de Lucifer.
 
(66.0) 66:8.8 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.]
 


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65. Le supercontrôle de l’évolution

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 65. Le supercontrôle de l’évolution

(65.0) 65:0.1 La vie matérielle évolutionnaire de base – la vie prémentale – est formulée par les Maitres Contrôleurs Physiques et transmise par le ministère des Sept Maitres Esprits en conjonction avec les services actifs des Porteurs de Vie mandatés. À la suite du fonctionnement coordonné de cette triple activité créatrice, il se développe une capacité physique organique du mental – des mécanismes matériels destinés à réagir intelligemment aux stimuli du milieu externe, et ultérieurement aux stimuli internes provenant du mental même des organismes.
 
(65.0) 65:0.2 Il y a donc trois niveaux distincts de production et d’évolution de la vie :
 
  (65.0) 65:0.3 1.Le domaine physicoénergétique – production de capacité mentale.
 
  (65.0) 65:0.4 2.Le ministère du mental des esprits adjuvats – empiétant sur la capacité d’esprit.
 
  (65.0) 65:0.5 3.La dotation spirituelle du mental mortel – culminant dans l’octroi des Ajusteurs de Pensée.
 
(65.0) 65:0.6 Les niveaux non enseignables de réaction machinale de l’organisme au milieu sont les domaines des contrôleurs physiques. Les esprits-mentaux adjuvats activent et règlent le mental de type adaptable ou non machinal et enseignable – ces mécanismes de réaction des organismes capables d’apprendre par expérience. De même que les esprits adjuvats manipulent ainsi les potentiels du mental, de même les Porteurs de Vie exercent un contrôle discrétionnaire considérable sur les aspects environnementaux des processus évolutionnaires jusqu’au moment où apparait la volonté humaine – l’aptitude à connaitre Dieu et le pouvoir de choisir de l’adorer.
 
(65.0) 65:0.7 C’est le fonctionnement intégré des Porteurs de Vie, des contrôleurs physiques et des esprits adjuvats qui conditionne le cours de l’évolution organique sur les mondes habités. C’est pourquoi l’évolution – sur Urantia ou ailleurs – est toujours intentionnelle et jamais accidentelle.
 
1.Les fonctions des Porteurs de Vie

(65.0) 65:1.1 Les Porteurs de Vie sont doués de potentiels de métamorphose de la personnalité que très peu d’ordres de créatures possèdent. Ces Fils de l’univers local sont capables d’opérer dans trois phases différentes d’existence. Ils accomplissent généralement leurs tâches en tant que Fils de la phase médiane ce qui représente leur état originel. Mais un Porteur de Vie, à ce stade d’existence, ne pourrait pas agir dans les domaines électrochimiques en tant que transformateur d’énergies physiques et de particules matérielles en unités d’existence vivante.
 
(65.0) 65:1.2 Les Porteurs de Vie sont capables de fonctionner et fonctionnent effectivement sur les trois niveaux suivants :
 
  (65.0) 65:1.3 1.Le niveau physique de l’électrochimie.
 
  (65.0) 65:1.4 2.La phase médiane habituelle d’existence quasi morontielle.
 
  (65.0) 65:1.5 3.Le niveau semi-spirituel avancé.
 
(65.0) 65:1.6 Quand les Porteurs de Vie se préparent à entreprendre une implantation de vie, et qu’ils ont choisi les emplacements propres à leur entreprise, ils convoquent la commission archangélique de transmutation des Porteurs de Vie. Ce groupe est formé de dix ordres de personnalités diverses, y compris les contrôleurs physiques et leurs associés ; et il est présidé par le chef des archanges, qui agit en cette qualité, mandaté par Gabriel et avec la permission des Anciens des Jours. Quand ces êtres sont convenablement mis en circuit, ils peuvent effectuer, sur les Porteurs de Vie, des modifications telles qu’elles leur permettront d’opérer immédiatement sur le niveau physique de l’électrochimie.
 
(65.0) 65:1.7 Après que les modèles de vie ont été formulés et que les organisations matérielles ont été dument complétées, les forces supramatérielles impliquées dans la propagation de la vie deviennent aussitôt actives, et la vie existe. Les Porteurs de Vie sont alors immédiatement replacés dans l’état médian normal d’existence de leur personnalité, état dans lequel ils peuvent manipuler les unités vivantes et manœuvrer les organismes en évolution, alors même qu’ils sont dépouillés de toute capacité d’organiser – de créer – de nouveaux modèles de matière vivante.
 
(65.0) 65:1.8 Après que l’évolution organique a suivi un certain cours et que le libre arbitre du type humain est apparu dans les organismes évolutifs les plus élevés, les Porteurs de Vie doivent soit quitter la planète, soit faire vœu de renoncement ; c’est-à-dire qu’ils doivent prendre l’engagement de s’abstenir, à l’avenir, de toute tentative pour influencer le cours de l’évolution organique. Quand ces vœux sont volontairement prononcés par les Porteurs de Vie qui choisissent de demeurer sur la planète pour conseiller dans l’avenir ceux qui seront chargés de protéger les créatures volitives nouvellement évoluées, il est fait appel à une commission de douze membres, présidée par le Chef des Étoiles du Soir, agissant par l’autorité du Souverain du Système et avec la permission de Gabriel ; les Porteurs de Vie sont alors immédiatement transmués à leur troisième phase d’existence de la personnalité – le niveau semi-spirituel d’existence. Et je fonctionne sur Urantia, sous cette troisième phase d’existence, depuis l’époque d’Andon et de Fonta.
 
(65.0) 65:1.9 Nous nous réjouissons à l’avance du moment où l’univers sera ancré dans la lumière et la vie, et d’un possible quatrième stade d’existence dans lequel nous serions totalement spirituels, mais la technique par laquelle nous pourrions atteindre cet état désirable et supérieur ne nous a jamais été révélée.
 
2.Le panorama de l’évolution

(65.0) 65:2.1 L’histoire de l’ascension de l’homme, depuis l’état d’algue marine jusqu’à la domination de la création terrestre, est en vérité une épopée de combats biologiques et de survie mentale. Les ancêtres primordiaux de l’homme furent littéralement la vase et le limon des fonds océaniques déposés dans les baies et les lagunes chaudes et relativement stagnantes du vaste littoral des antiques mers intérieures, ces eaux mêmes dans lesquelles les Porteurs de Vie établirent les trois implantations de vie indépendantes sur Urantia.
 
(65.0) 65:2.2 Parmi les types primitifs de végétaux marins qui participèrent aux changements historiques amenant des organismes à la frontière de la vie animale, très peu d’espèces existent encore aujourd’hui. Les éponges sont les survivants de l’un de ces types intermédiaires primitifs ; ces organismes par lesquels s’opéra la transition graduelle du végétal à l’animal. Ces premières formes transitoires n’étaient pas identiques aux éponges modernes, mais très similaires ; c’étaient de véritables organismes intermédiaires – ni végétaux ni animaux – qui conduisirent finalement au développement de formes de vie véritablement animales.
 
(65.0) 65:2.3 Les bactéries, simples organismes végétaux d’une nature très primitive, ont très peu changé depuis la prime aurore de la vie ; elles font même preuve d’un certain degré de régression dans leur comportement parasitaire. Beaucoup de champignons représentent également un mouvement rétrograde de l’évolution, du fait que ces plantes ont perdu leur aptitude à produire de la chlorophylle et sont devenues plus ou moins parasitaires. La majorité des bactéries qui provoquent les maladies, et leurs corps auxiliaires, les virus, appartiennent en fait à ce groupe de champignons traitres et parasitaires. Au cours des âges écoulés depuis lors, tout l’immense règne de la vie végétale a évolué à partir d’ancêtres dont descendent aussi les bactéries.
 
(65.0) 65:2.4 Bientôt, et soudain, apparut le type protozoaire plus élevé de la vie animale. Depuis ces temps très lointains, l’amibe, le type même de l’organisme animal monocellulaire, s’est perpétuée presque sans modification. Elle s’ébat aujourd’hui à peu près comme elle le faisait quand elle représentait la plus récente et la plus grande réalisation de l’évolution de la vie. Cette créature microscopique et ses cousins protozoaires sont au règne animal ce que les bactéries sont au règne végétal ; ils représentent la survivance des premières étapes évolutionnaires de différenciation de la vie en même temps qu’un échec dans leur développement ultérieur.
 
(65.0) 65:2.5 Les animaux monocellulaires de types primitifs ne tardèrent pas à s’associer en colonies, d’abord sur le plan du volvox, et bientôt selon les lignées de l’hydre et de la méduse. Plus tard encore apparurent, par évolution, les astéries, crinoïdes, oursins, holothuries, myriapodes, insectes, araignées, crustacés, et les groupes très proches des lombrics et des sangsues, bientôt suivis par les mollusques – l’huitre, la pieuvre et l’escargot. Des centaines et des centaines d’espèces apparurent et périrent ; mention est faite seulement de celles qui survécurent à l’interminable lutte. Ces spécimens non progressifs, ainsi que la famille des poissons apparue plus tard, représentent aujourd’hui des types stationnaires d’animaux primitifs et inférieurs, branches de l’arbre de vie qui ne parvinrent pas à progresser.
 
(65.0) 65:2.6 La scène était ainsi prête pour l’apparition des premiers animaux vertébrés, les poissons. De cette famille des poissons jaillirent deux modifications exceptionnelles, la grenouille et la salamandre. C’est la grenouille qui inaugura, dans la vie animale, la série de différenciations progressives qui culminèrent finalement dans l’homme lui-même.
 
(65.0) 65:2.7 La grenouille est l’un des plus anciens survivants parmi les ancêtres de la race humaine, mais elle ne réussit pas non plus à progresser, et son aspect d’aujourd’hui n’a guère changé depuis ces temps reculés. Parmi les races de l’aurore de la vie, la grenouille est l’unique espèce ancestrale qui vive encore à la surface de la terre. Parmi les ancêtres de la race humaine, toutes les espèces intermédiaires entre la grenouille et l’Esquimau ont maintenant disparu.
 
(65.0) 65:2.8 Les grenouilles donnèrent naissance aux reptiles, une grande famille animale pratiquement éteinte, mais qui, avant de disparaitre, fut à l’origine de toute la famille des oiseaux et des nombreux ordres de mammifères.
 
(65.0) 65:2.9 Le plus grand bond isolé de toute l’évolution préhumaine fut probablement accompli quand un reptile devint oiseau. Les types d’oiseaux d’aujourd’hui – aigles, canards, pigeons et autruches – descendent tous des énormes reptiles des temps préhistoriques.
 
(65.0) 65:2.10 Le règne des reptiles, descendant de la famille des grenouilles, est représenté aujourd’hui par quatre branches survivantes : deux non progressives, les serpents et les lézards, ainsi que leurs cousins, les alligators et les tortues ; une partiellement progressive, la famille des oiseaux ; la quatrième représente les ancêtres des mammifères et la lignée descendant directement jusqu’à l’espèce humaine. Bien que les reptiles du passé aient disparu depuis longtemps, leur énormité a trouvé un écho chez l’éléphant et le mastodonte, tandis que leurs formes particulières se sont perpétuées chez les kangourous sauteurs.
 
(65.0) 65:2.11 Quatorze phylums seulement sont apparus sur Urantia, les poissons formant le dernier, et aucune classe nouvelle ne s’est développée depuis les oiseaux et les mammifères.
 
(65.0) 65:2.12 C’est à partir d’un agile petit dinosaure reptilien, aux habitudes carnivores mais pourvu d’un cerveau relativement important, que surgirent soudain les mammifères placentaires. Ils se développèrent rapidement et dans beaucoup de voies différentes ; non seulement ils donnèrent naissance aux variétés communes modernes, mais ils évoluèrent aussi vers des types marins comme les baleines et les phoques, et vers des navigateurs aériens comme la famille des chauvesouris.
 
(65.0) 65:2.13 L’homme évolua donc à partir des mammifères supérieurs dérivés principalement de l’implantation occidentale de vie effectuée dans les anciennes mers abritées d’orientation est-ouest. Le groupe oriental et le groupe central d’organismes vivants progressèrent favorablement au début vers les niveaux préhumains d’existence animale. À mesure que les âges passèrent, le foyer oriental de la vie se révéla incapable d’atteindre un niveau satisfaisant de statut préhumain d’intelligence, ayant subi des pertes si répétées et si irrémédiables des types les plus élevés de son plasma germinatif qu’il était définitivement privé du pouvoir de réhabiliter des potentialités humaines.
 
(65.0) 65:2.14 Comme la qualité de capacité mentale à se développer était très nettement inférieure dans le groupe oriental par rapport à celle des deux autres groupes, les Porteurs de Vie, avec l’assentiment de leurs supérieurs, manipulèrent le milieu ambiant de façon à circonscrire davantage les lignées préhumaines inférieures de la vie évolutive. D’après les apparences extérieures, l’élimination de ces groupes inférieurs de créatures fut accidentelle, mais en réalité elle fut entièrement intentionnelle.
 
(65.0) 65:2.15 À une date ultérieure du déploiement évolutionnaire de l’intelligence, les ancêtres lémuriens de l’espèce humaine se trouvèrent beaucoup plus avancés en Amérique du Nord que dans les autres régions ; c’est pourquoi, ils furent amenés à migrer de l’aire d’implantation de vie occidentale par le pont terrestre de Béring et le long de la côte vers le Sud-Ouest de l’Asie, où ils continuèrent à évoluer et bénéficièrent de l’addition de certaines lignées du groupe central de vie. L’homme évolua ainsi à partir de certaines lignées vitales du centre-ouest, mais dans les régions centrales et proche-orientales.
 
(65.0) 65:2.16 C’est de cette façon que la vie implantée sur Urantia évolua jusqu’à l’ère glaciaire, époque où l’homme lui-même apparut pour la première fois et commença sa carrière planétaire mouvementée. L’apparition de l’homme primitif sur terre, au cours de l’âge glaciaire, ne fut pas fortuite ; elle résulta d’un plan. Les rigueurs et la sévérité climatique de l’ère glaciaire étaient parfaitement adaptées au but recherché : encourager la production d’un type robuste d’être humain doué d’une prodigieuse aptitude à survivre.
 
3.L’entretien de l’évolution

(65.0) 65:3.1 Il ne sera guère possible de rendre accessibles, au mental humain d’aujourd’hui, maints évènements bizarres et apparemment grotesques de la progression évolutionnaire primitive. En dépit de leur apparence étrange, toutes ces évolutions d’êtres vivants suivaient un plan préconçu, mais nous n’avons pas le droit d’intervenir arbitrairement dans le développement des modèles de vie une fois qu’ils ont commencé à fonctionner.
 
(65.0) 65:3.2 Les Porteurs de Vie peuvent employer toutes les ressources naturelles possibles et utiliser toutes les circonstances fortuites susceptibles de concourir au progrès évolutif de l’expérience de vie, mais il ne nous est pas permis d’intervenir mécaniquement dans l’évolution végétale ou animale, ni de manipuler arbitrairement son cours et son orientation.
 
(65.0) 65:3.3 Vous avez appris que les mortels d’Urantia se sont développés par l’évolution d’une grenouille primitive et que cette lignée ascendante, portée en puissance par une unique grenouille, échappa de justesse à la destruction en une certaine occasion. Mais il ne faut pas en déduire que l’évolution de l’humanité aurait été arrêtée par un accident à cet instant critique. À ce même moment, nous n’observions et n’entretenions pas moins de mille lignées de vie mutantes, différentes et très éloignées les unes des autres, qui auraient pu être dirigées vers divers modèles de développement préhumain. La grenouille ancestrale en question représentait notre troisième sélection, les deux premières lignées ayant péri malgré tous nos efforts pour les conserver.
 
(65.0) 65:3.4 Même la perte d’Andon et de Fonta, avant qu’ils aient procréé une descendance, n’aurait pu empêcher l’évolution humaine ; elle l’aurait seulement retardée. Après l’apparition d’Andon et de Fonta et avant que les potentiels de mutation humains de la vie animale fussent épuisés, il n’évolua pas moins de sept-mille lignées favorables qui auraient pu atteindre certains types humains de développement. Du reste, beaucoup de ces bonnes lignées furent assimilées plus tard par les différentes branches de l’espèce humaine en voie d’expansion.
 
(65.0) 65:3.5 Longtemps avant que le Fils et la Fille Matériels, les élévateurs biologiques, n’arrivent sur une planète, les potentiels humains de l’espèce animale évolutive ont été épuisés. Ce stade biologique de la vie animale est révélé aux Porteurs de Vie par la troisième phase de mobilisation des esprits adjuvats. Ce phénomène se produit automatiquement en même temps que toute la vie animale a épuisé sa capacité de donner naissance à des potentiels mutants d’individus préhumains.
 
(65.0) 65:3.6 Sur Urantia, l’humanité doit résoudre ses problèmes de développement de mortel à l’aide des souches humaines qu’elle possède – aucune race nouvelle n’évoluera plus dans l’avenir à partir de sources préhumaines. Mais ce fait n’écarte nullement la possibilité d’atteindre des niveaux beaucoup plus élevés de développement humain en entretenant intelligemment les potentiels évolutionnaires qui subsistent encore dans les races de mortels. Ce que nous, les Porteurs de Vie, nous faisons pour conserver et promouvoir les lignées de vie avant l’apparition de la volonté humaine, l’homme doit le faire pour lui-même après cet évènement, quand nous nous sommes retirés de toute participation active à l’évolution. D’une manière générale, la destinée évolutionnaire de l’homme repose dans ses propres mains, et l’intelligence scientifique doit, tôt ou tard, remplacer le fonctionnement chaotique d’une sélection naturelle non contrôlée et d’une survie soumise au hasard.
 
(65.0) 65:3.7 À propos de l’entretien de l’évolution, il convient de souligner que, s’il vous arrive, dans un avenir lointain, d’être attaché à un corps de Porteurs de Vie, vous aurez d’amples et nombreuses occasions de présenter des suggestions et d’apporter toutes les améliorations possibles aux plans et aux techniques de conduite et de transplantation de la vie. Soyez patients ! Si vous avez de bonnes idées, si votre imagination est fertile en meilleures méthodes d’administration pour n’importe quelle partie des domaines universels, vous aurez certainement l’occasion de les présenter à vos associés et collègues administrateurs dans les âges à venir.
 
4.L’aventure d’Urantia

(65.0) 65:4.1 Ne perdez pas de vue le fait qu’Urantia nous fut assignée comme monde pour y expérimenter la vie. Nous avons fait sur cette planète notre soixantième tentative pour modifier, et améliorer si possible, l’adaptation à Satania des types de vie de Nébadon, et il est reconnu que nous avons réalisé de nombreux changements bénéfiques dans les modèles de vie standards. Pour être précis, nous avons élaboré sur Urantia et fait ressortir, de façon satisfaisante, au moins vingt-huit particularités de modification de vie qui seront utiles à tout Nébadon dans tous les temps à venir.
 
(65.0) 65:4.2 Mais jamais sur aucun monde l’établissement de la vie n’est expérimental dans le sens de tenter quelque chose d’inconnu et de non essayé. L’évolution de la vie est une technique toujours progressive, différentielle et variable, mais jamais employée à l’aveuglette, sans contrôle, ni totalement expérimentale au sens accidentel.
 
(65.0) 65:4.3 De nombreux traits de la vie humaine prouvent abondamment que le phénomène de l’existence mortelle a été intelligemment conçu, que l’évolution organique n’est pas un simple accident cosmique. Lorsqu’une cellule vivante est blessée, elle est capable d’élaborer certaines substances chimiques qui ont le pouvoir de stimuler et d’activer les cellules normales voisines, de manière que celles-ci commencent immédiatement à sécréter d’autres substances qui facilitent les processus de guérison de la blessure. En même temps, ces cellules normales intactes commencent à proliférer – elles se mettent effectivement à l’œuvre pour créer de nouvelles cellules remplaçant les cellules semblables détruites par l’accident.
 
(65.0) 65:4.4 Cette action et cette réaction chimiques, touchant la guérison des blessures et la reproduction des cellules, représentent le choix, fait par les Porteurs de Vie, d’une formule embrassant plus de cent-mille phases et traits de réactions chimiques et de répercussions biologiques possibles. Plus d’un demi-million d’expériences spécifiques furent effectuées par les Porteurs de Vie dans leurs laboratoires avant qu’ils ne s’arrêtent définitivement à cette formule pour l’expérience de vie sur Urantia.
 
(65.0) 65:4.5 Quand les savants d’Urantia connaitront davantage ces substances chimiques curatives, ils pourront soigner les blessures plus efficacement ; indirectement, ils sauront mieux contrôler certaines maladies graves.
 
(65.0) 65:4.6 Depuis l’établissement de la vie sur Urantia, les Porteurs de Vie ont amélioré cette technique curative en l’introduisant sur un autre monde de Satania. Elle apporte un plus grand soulagement à la douleur et exerce un meilleur contrôle sur la capacité de prolifération des cellules normales associées.
 
(65.0) 65:4.7 Il y eut beaucoup de particularités uniques dans l’expérience de vie d’Urantia, mais les deux épisodes les plus remarquables furent l’apparition de la race andonique avant l’évolution des six peuples de couleur, et l’apparition ultérieure et simultanée des mutants sangiks au sein d’une seule famille. Urantia est le premier monde de Satania où les six races de couleur soient issues de la même famille humaine. Elles surgissent ordinairement, dans des lignées diversifiées, par suite de mutations indépendantes à l’intérieur de la souche animale préhumaine, et apparaissent habituellement sur terre une à une et successivement au cours de longues périodes, en commençant par l’homme rouge, en passant par les diverses autres couleurs, et en finissant par l’indigo.
 
(65.0) 65:4.8 Une autre variation de procédure importante fut l’arrivée tardive du Prince Planétaire. En règle générale, le prince apparait sur une planète à peu près au moment où la volonté se développe, et, si ce plan avait été suivi, Caligastia aurait pu venir sur Urantia même du vivant d’Andon et de Fonta au lieu d’arriver presque cinq-cent-mille ans plus tard, simultanément avec l’apparition des six races sangiks.
 
(65.0) 65:4.9 Sur un monde habité ordinaire, un Prince Planétaire aurait été accordé à la requête des Porteurs de Vie lors de l’apparition d’Andon et de Fonta, ou peu de temps après. Mais, comme Urantia avait été désignée comme planète où la vie est modifiée, ce fut par accord préalable que les Melchizédeks observateurs, au nombre de douze, furent envoyés comme conseillers auprès des Porteurs de Vie et comme surveillants de la planète jusqu’à l’arrivée ultérieure du Prince Planétaire. Ces Melchizédeks arrivèrent au moment où Andon et Fonta prirent les décisions qui permirent à des Ajusteurs de Pensée d’habiter leur mental humain.
 
(65.0) 65:4.10 Les efforts faits sur Urantia par les Porteurs de Vie pour améliorer les modèles de vie de Satania eurent nécessairement pour effet de produire de nombreuses formes de vie transitoires apparemment inutiles. Mais les gains qui en ont déjà découlé suffisent à justifier les modifications propres à Urantia des types de vie standard.
 
(65.0) 65:4.11 Il était dans notre intention de produire de bonne heure une manifestation de la volonté dans la vie évolutionnaire d’Urantia, et nous avons réussi. Habituellement, la volonté n’émerge pas avant que les races de couleur aient longtemps existé ; elle apparait généralement d’abord chez les types supérieurs d’hommes rouges. Votre monde est la seule planète de Satania où le type humain de volonté soit apparu dans une race antérieure aux races de couleur.
 
(65.0) 65:4.12 Mais, dans notre effort pour parvenir à cette conjugaison et association des facteurs héréditaires qui conduisit finalement aux ancêtres mammifères de la race humaine, nous nous trouvâmes devant la nécessité de permettre la mise en œuvre de centaines, voire de milliers d’autres combinaisons et associations de facteurs d’hérédité apparemment inutiles. Vos regards apercevront certainement beaucoup de ces sous-produits étranges de nos efforts quand vous sonderez le passé de la planète, et je comprends parfaitement à quel point certaines de ces choses doivent être troublantes du point de vue limité des hommes.
 
5.Les vicissitudes de l’évolution de la vie

(65.0) 65:5.1 Ce fut une source de regrets pour nous, les Porteurs de Vie, que tous nos efforts pour modifier la vie intelligente sur Urantia aient été pareillement handicapés par de tragiques perversions échappant à notre contrôle : la trahison de Caligastia et la faute adamique.
 
(65.0) 65:5.2 Mais, dans toute cette aventure biologique, notre plus grande déception fut la réversion, sur une échelle aussi vaste et aussi inattendue, de certaines vies végétales primitives aux niveaux préchlorophylliens de bactéries parasitaires. Cet évènement, dans l’évolution de la vie des plantes, a provoqué de nombreuses maladies désolantes chez les mammifères supérieurs, et particulièrement chez l’espèce humaine, plus vulnérable. Quand nous nous trouvâmes en face de cette situation embarrassante, nous n’attachâmes pas trop d’importance à ces difficultés, car nous savions que l’apport ultérieur du plasma vital adamique renforcerait assez les pouvoirs de résistance de la race amalgamée résultante pour pratiquement l’immuniser contre toutes les maladies provoquées par ce type d’organisme végétal ; mais nos espoirs furent brisés par la malencontreuse faute adamique.
 
(65.0) 65:5.3 L’univers des univers, y compris le petit monde appelé Urantia, n’est pas administré simplement pour s’adapter à nos convenances ou recevoir notre approbation, et encore moins pour répondre à nos caprices ou pour satisfaire notre curiosité. Sans aucun doute, les êtres sages et tout-puissants qui sont responsables de la gestion de l’univers savent exactement ce qu’ils font ; il convient donc aux Porteurs de Vie et il importe aux penseurs mortels de participer, dans une attente patiente et une coopération sincère, à la règle de la sagesse, au règne de la puissance et à la marche du progrès.
 
(65.0) 65:5.4 Bien entendu, il existe certaines compensations aux épreuves, telles que l’effusion de Micaël sur Urantia. Mais, indépendamment de toutes ces considérations, les superviseurs célestes les plus récents de votre planète expriment leur confiance pleine et entière dans le triomphe ultime de la race humaine et dans la justification finale de nos plans et de nos modèles de vie originels.
 
6.Les techniques évolutionnaires de la vie

(65.0) 65:6.1 Il est impossible de déterminer avec précision et simultanément la position exacte et la vitesse d’un objet en mouvement ; toute tentative pour mesurer l’une entraine inévitablement une modification de l’autre. L’homme mortel se trouve en face du même genre de paradoxe quand il entreprend l’analyse chimique du protoplasme. Le chimiste peut déterminer la composition chimique du protoplasme mort, mais il ne peut percevoir ni l’organisation physique ni le fonctionnement dynamique du protoplasme vivant. Le savant s’approchera toujours plus près des secrets de la vie, mais il ne les découvrira jamais pour la simple et unique raison qu’il doit tuer le protoplasme pour pouvoir l’analyser. Le protoplasme mort pèse le même poids que le protoplasme vivant, mais ce n’est pas le même.
 
(65.0) 65:6.2 Il existe un don originel d’adaptation chez les êtres vivants. Dans chaque cellule végétale ou animale vivante, dans chaque organisme vivant – matériel ou spirituel – existe un désir insatiable d’atteindre une perfection toujours accrue d’ajustement au milieu ambiant, d’adaptation de l’organisme et de réalisation de vie accrue. Ces efforts interminables de toutes les créatures vivantes prouvent chez elles l’existence d’une recherche innée de la perfection.
 
(65.0) 65:6.3 L’étape la plus importante de l’évolution végétale fut le développement de l’aptitude à produire de la chlorophylle et la deuxième en importance fut la transformation évolutive de la spore en une graine complexe. En tant qu’agent reproducteur, la spore est très efficace, mais il lui manque les possibilités de variété et de versatilité inhérentes à la graine.
 
(65.0) 65:6.4 Un des épisodes les plus complexes et les plus utiles de l’évolution des types supérieurs d’animaux a consisté dans le développement de l’aptitude du fer, dans les cellules du sang en circulation, à jouer le double rôle de transporteur d’oxygène et d’éliminateur de gaz carbonique. Et cet accomplissement des cellules rouges du sang montre comment les organismes en évolution peuvent adapter leurs fonctions aux variations et aux changements du milieu ambiant. Les animaux supérieurs, l’homme y compris, oxygènent leurs tissus grâce à l’action du fer contenu dans les cellules rouges du sang, fer qui transporte l’oxygène vers les cellules vivantes et élimine tout aussi efficacement le gaz carbonique. D’autres métaux peuvent toutefois être utilisés pour la même fin. La seiche emploie le cuivre pour cette fonction, et l’ascidie emploie le vanadium.
 
(65.0) 65:6.5 La continuation de ces ajustements biologiques est illustrée par l’évolution de la dentition des mammifères supérieurs d’Urantia ; les ancêtres éloignés de l’homme eurent jusqu’à trente-six dents, puis commença un rajustement adaptatif vers les trente-deux dents de l’homme primitif et de ses proches parents. Actuellement, l’espèce humaine tend lentement à n’avoir plus que vingt-huit dents. Le processus évolutif est toujours activement en cours et s’adapte aux circonstances de la planète.
 
(65.0) 65:6.6 Mais beaucoup d’ajustements, apparemment mystérieux, des organismes vivants sont purement chimiques, totalement physiques. À n’importe quel moment, plus de 15 millions de réactions chimiques entre les sécrétions hormonales d’une douzaine de glandes endocrines sont susceptibles de se produire dans le courant sanguin d’un être humain.
 
(65.0) 65:6.7 Les formes inférieures de la vie végétale réagissent totalement au milieu ambiant physique, chimique et électrique. À mesure que l’on s’élève sur l’échelle de la vie, les ministères du mental des sept esprits adjuvats entrent en action un à un, et le mental se met de plus en plus à ajuster, créer, coordonner et dominer. L’aptitude des animaux à s’adapter à l’air, à l’eau et à la terre n’est pas un don surnaturel, mais un ajustement supraphysique.
 
(65.0) 65:6.8 La physique et la chimie, seules, ne peuvent expliquer comment l’être humain a évolué en partant du protoplasme primordial des mers primitives. La faculté d’apprendre, la mémoire et la réaction différentielle au milieu ambiant, est la dotation du mental. Les lois de la physique ne sont pas modifiables par l’apprentissage ; elles sont invariables et immuables. Les réactions chimiques ne sont pas modifiées par l’éducation ; elles sont uniformes et fiables. En dehors de la présence de l’Absolu Non Qualifié, les réactions chimiques et électriques sont prévisibles. Mais le mental peut tirer profit de l’expérience et s’instruire par les habitudes réactionnelles du comportement en réponse à la répétition des stimuli.
 
(65.0) 65:6.9 Les organismes préintelligents réagissent aux stimuli environnementaux, mais les organismes réactifs au ministère du mental peuvent manipuler et ajuster le milieu ambiant lui-même.
 
(65.0) 65:6.10 Le cerveau physique et le système nerveux associé possèdent une capacité de réaction innée au ministère du mental exactement comme le mental en développement d’une personnalité possède une certaine capacité innée de réceptivité spirituelle et contient, par conséquent, les potentiels de progrès et d’aboutissement spirituels. L’évolution intellectuelle, sociale, morale et spirituelle dépend du ministère du mental des sept esprits adjuvats et de leurs associés supraphysiques.
 
7.Les niveaux évolutionnaires du mental

(65.0) 65:7.1 Les sept esprits-mentaux adjuvats sont les ministères aux talents variés du mental pour les êtres intelligents inférieurs d’un univers local. Cet ordre de mental est administré depuis le siège de l’univers local ou depuis un monde qui lui est relié, mais les capitales systémiques ont une influence pour diriger la fonction du mental inférieur.
 
(65.0) 65:7.2 Sur un monde évolutionnaire, un grand nombre, un très grand nombre de choses dépendent de l’action de ces sept adjuvats ; mais ils sont des ministres du mental et ne s’occupent pas de l’évolution physique, domaine des Porteurs de Vie. Néanmoins, la parfaite intégration de ces dotations d’esprit avec le processus naturel et ordonné du régime instauré par les Porteurs de Vie, et en cours de développement, est responsable de l’incapacité du mortel de discerner dans le phénomène du mental autre chose que l’action de la nature et le travail des processus naturels, bien que vous soyez parfois un peu embarrassés pour expliquer la totalité de ce qui touche aux réactions naturelles du mental quand il est associé à la matière. Du reste, si l’évolution d’Urantia avait suivi de plus près les plans originaux, vous observeriez dans le phénomène du mental encore moins de faits susceptibles de retenir votre attention.
 
(65.0) 65:7.3 Les sept esprits adjuvats sont plus comparables à des circuits qu’à des entités. Sur les mondes ordinaires, ils sont couplés en circuit avec d’autres fonctions d’adjuvats à travers tout l’univers local. Cependant, sur les planètes où l’on expérimente la vie, ils sont relativement isolés, et, sur Urantia, vu la nature particulière des modèles de vie, les adjuvats inférieurs ont eu beaucoup plus de difficultés pour entrer en contact avec les organismes évolutionnaires que ce n’eût été le cas avec un type plus standardisé de dotation de vie.
 
(65.0) 65:7.4 De plus, sur un monde évolutionnaire moyen, les sept esprits adjuvats sont beaucoup mieux synchronisés avec les stades progressifs du développement animal qu’ils ne l’ont été sur Urantia. À une exception près, les adjuvats ont éprouvé plus de difficultés à entrer en contact avec le mental évoluant des organismes d’Urantia qu’au cours de toutes leurs opérations dans l’ensemble de l’univers de Nébadon. Sur ce monde se sont développées de nombreuses formes de phénomènes limites – des combinaisons confuses de réactions organiques du type machinal non enseignable et du type non machinal enseignable.
 
(65.0) 65:7.5 Les sept esprits adjuvats n’entrent pas en contact avec les ordres purement machinaux de réaction organique au milieu ambiant. Ces réactions préintelligentes des organismes vivants appartiennent uniquement aux domaines énergétiques des centres de pouvoir, des contrôleurs physiques et de leurs associés.
 
(65.0) 65:7.6 L’acquisition du potentiel d’aptitude à apprendre par expérience marque l’entrée en fonction des esprits adjuvats, fonctions qu’ils exercent depuis le mental le plus humble des existences primitives et invisibles jusqu’aux types les plus élevés sur l’échelle évolutionnaire des êtres humains. Ils sont la source et le modèle du comportement, qui autrement serait plus ou moins mystérieux, et des réactions rapides incomplètement comprises du mental envers le milieu matériel ambiant. Ces influences fidèles et toujours sures doivent poursuivre longtemps leur ministère préalable avant que le mental animal n’atteigne les niveaux humains de réceptivité spirituelle.
 
(65.0) 65:7.7 Les adjuvats opèrent exclusivement dans l’évolution du mental qui expérimente jusqu’au niveau de la sixième phase, l’esprit d’adoration. À ce niveau, se produit un inévitable chevauchement de ministères – le phénomène selon lequel le supérieur descend vers l’inférieur pour se coordonner avec lui en vue d’atteindre ultérieurement des niveaux avancés de développement. Un ministère spirituel encore supplémentaire accompagne l’action du septième et dernier adjuvat, l’esprit de sagesse. Tout au long du ministère du monde de l’esprit, les individus ne subissent jamais de transitions abruptes dans la coopération spirituelle ; ces changements sont toujours graduels et réciproques.
 
(65.0) 65:7.8 Les domaines de réaction physique (électrochimique) et mentale aux stimuli du milieu ambiant devraient toujours être différenciés. Il faut les reconnaitre à leur tour comme des phénomènes autres que les activités spirituelles. Les domaines de la gravité physique, mentale et spirituelle sont des royaumes distincts de réalité cosmique, nonobstant leurs corrélations intimes.
 
8.L’évolution dans le temps et l’espace

(65.0) 65:8.1 Temps et espace sont indissolublement liés ; c’est une association innée. Les délais du temps sont inévitables en présence de certaines conditions de l’espace.
 
(65.0) 65:8.2 Si vous êtes surpris qu’il faille tant de temps pour effectuer les changements évolutionnaires du développement de la vie, je répondrais que nous ne pouvons pas obtenir que les processus de la vie se déroulent plus vite que les métamorphoses physiques d’une planète ne le permettent. Il nous faut attendre le développement physique naturel d’une planète ; nous n’avons absolument aucun contrôle sur l’évolution géologique. Si les conditions physiques le permettaient, nous pourrions prendre nos dispositions pour parachever l’évolution complète de la vie en beaucoup moins d’un million d’années. Mais nous sommes tous sous la juridiction des Dirigeants Suprêmes du Paradis, et le temps n’a pas d’existence au Paradis.
 
(65.0) 65:8.3 L’étalon de mesure du temps de l’individu est la durée de sa vie. Toutes les créatures sont ainsi conditionnées par le temps, et c’est pourquoi elles considèrent l’évolution comme un processus interminable. Pour ceux d’entre nous dont la durée de vie n’est pas limitée par une existence temporelle, l’évolution ne semble pas une opération tellement prolongée. Au Paradis, où le temps n’existe pas, toutes ces choses sont présentes dans le mental de l’Infinité et les actes de l’Éternité.
 
(65.0) 65:8.4 De même que l’évolution du mental dépend du lent développement des conditions physiques qui la retarde, de même le progrès spirituel dépend de l’expansion mentale ; le retard intellectuel le freine infailliblement. Mais cela ne signifie pas que l’évolution spirituelle dépende de l’éducation, de la culture ou de la sagesse. L’âme peut évoluer indépendamment de la culture mentale, mais non en l’absence de la capacité mentale et du désir – de choisir la survie et décider d’atteindre une perfection toujours accrue – de faire la volonté du Père qui est aux cieux. Bien que la survie puisse ne pas dépendre de la possession de la connaissance et de la sagesse, la progression en dépend très certainement.
 
(65.0) 65:8.5 Dans les laboratoires évolutionnaires cosmiques, le mental domine toujours la matière, et l’esprit est toujours en corrélation avec le mental. Si ces différentes dotations n’arrivent pas à se synchroniser et à se coordonner, des retards peuvent se produire ; mais, si l’individu connait réellement Dieu et désire vraiment le trouver et devenir semblable à lui, alors sa survie est assurée en dépit des handicaps du temps. Le statut physique peut handicaper le mental, et la perversité mentale peut retarder l’aboutissement spirituel, mais, si un homme a choisi de toute son âme, aucun de ces obstacles ne peut triompher de sa volonté.
 
(65.0) 65:8.6 Quand les conditions physiques sont mures, des évolutions mentales soudaines peuvent avoir lieu. Quand le statut du mental est propice, des transformations spirituelles soudaines peuvent se produire. Quand les valeurs spirituelles reçoivent la considération qui leur est due, les significations cosmiques deviennent alors discernables, et la personnalité se trouve progressivement libérée des handicaps du temps et délivrée des limitations de l’espace.
 
(65.0) 65:8.7 [Parrainé par un Porteur de Vie de Nébadon résidant sur Urantia.]
 


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64. Les races évolutionnaires de couleur

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 64. Les races évolutionnaires de couleur

(64.0) 64:0.1 Voici l’histoire des races évolutionnaires d’Urantia depuis les jours d’Andon et de Fonta, il y a presque un million d’années, en passant par l’époque du Prince Planétaire, et jusqu’à la fin de l’ère glaciaire.
 
(64.0) 64:0.2 La race humaine est vieille de près d’un million d’années. La première moitié de son histoire correspond en gros à l’époque qui précéda l’arrivée du Prince Planétaire sur Urantia. La seconde moitié de l’histoire de l’humanité commence au moment de l’arrivée du Prince Planétaire et de l’apparition des six races de couleur ; elle correspond en gros à la période généralement considérée comme le Paléolithique.
 
1. Les aborigènes andoniques

(64.0) 64:1.1 Les hommes primitifs firent leur apparition évolutionnaire sur terre il y a un peu moins d’un million d’années et furent mis à rude épreuve. Ils cherchèrent instinctivement à échapper au danger d’un croisement éventuel avec les tribus simiennes inférieures. Mais les hautes terres arides du Tibet, avec leurs 9 000 mètres d’altitude, empêchaient les migrations vers l’est. Ils ne pouvaient pas non plus se diriger vers le sud ou vers l’ouest parce que la mer Méditerranée était beaucoup plus vaste qu’aujourd’hui et s’étendait à l’est jusqu’à l’océan Indien. Quand ils allèrent vers le nord, ils rencontrèrent les glaces qui avançaient. Mais, même lorsque leur migration ultérieure fut arrêtée par les glaces, et bien que les tribus en dispersion devinssent de plus en plus hostiles, les groupes les plus intelligents n’envisagèrent jamais d’aller vers le sud vivre au milieu de leurs cousins arboricoles velus d’un niveau intellectuel inférieur.
 
(64.0) 64:1.2 Parmi les émotions religieuses les plus anciennes de l’homme, nombreuses sont celles qui naquirent de son sentiment d’impuissance dans l’environnement fermé de cette situation géographique : des montagnes à droite, de l’eau à gauche et la glace en face ; mais ces Andonites progressistes ne voulaient pas revenir au sud chez leurs parents inférieurs, qui vivaient dans les arbres.
 
(64.0) 64:1.3 Contrairement aux habitudes de leurs cousins non humains, les Andonites évitaient les forêts. L’homme a toujours dégénéré dans les forêts ; l’évolution humaine n’a progressé qu’en terrain découvert et sous les latitudes élevées. Le froid et la faim régnant dans les pays découverts stimulent l’activité, l’invention et l’esprit d’entreprise. Tandis que ces tribus andoniques produisaient les pionniers de la race humaine actuelle au milieu des rudes épreuves et des privations des rigoureux climats nordiques, leurs cousins arriérés se prélassaient dans les forêts tropicales méridionales du pays de leur origine primitive commune.
 
(64.0) 64:1.4 Ces évènements se produisirent à l’époque de la troisième invasion glaciaire, celle que vos géologues appellent la première. Les deux premières furent peu étendues en Europe septentrionale.
 
(64.0) 64:1.5 Pendant la majeure partie de la période glaciaire, l’Angleterre communiqua avec la France par voie de terre, tandis qu’ultérieurement l’Afrique fut rattachée à l’Europe par le pont terrestre de Sicile. Au moment des migrations andoniques, une voie terrestre continue, passant à travers l’Europe et l’Asie, reliait l’Angleterre à l’ouest avec Java à l’est ; mais l’Australie était de nouveau isolée, ce qui accentua davantage le développement de sa faune particulière.
 
(64.0) 64:1.6 Il y a 950 000 ans, les descendants d’Andon et de Fonta avaient émigré très loin vers l’est et vers l’ouest. Vers l’ouest, ils traversèrent l’Europe et gagnèrent la France et l’Angleterre. À une date ultérieure, ils s’enfoncèrent vers l’est jusqu’à Java, où l’on a récemment découvert leurs ossements – ceux du dénommé homme de Java – et ils poursuivirent ensuite leur route jusqu’en Tasmanie.
 
(64.0) 64:1.7 Les groupes qui se dirigèrent vers l’ouest furent moins contaminés par les branches rétrogrades d’origine ancestrale commune que ceux de l’est, qui s’allièrent si largement avec leurs cousins animaux attardés. Ces individus non progressistes dérivèrent au sud et s’unirent bientôt aux tribus inférieures. Plus tard, un nombre croissant de leurs descendants abâtardis retournèrent vers le nord et s’unirent aux peuples andoniques en expansion rapide ; ces unions malheureuses firent infailliblement dégénérer la race supérieure. Les groupes primitifs furent de moins en moins nombreux à maintenir le culte du Donneur de Souffle. Cette civilisation à son aurore fut menacée d’extinction.
 
(64.0) 64:1.8 Il en a toujours été de même sur Urantia. Des civilisations très prometteuses ont successivement dégénéré et ont fini par s’éteindre à cause de la folie consistant à permettre aux individus supérieurs de procréer librement avec les inférieurs.
 
2. Les peuples de Foxhall

(64.0) 64:2.1 Il y a 900 000 ans, les arts d’Andon et de Fonta et la culture d’Onagar étaient en voie de disparition de la face de la Terre ; la culture, la religion et même le travail du silex étaient à leur point le plus bas.
 
(64.0) 64:2.2 C’est à cette époque que des groupes de bâtards inférieurs venant du Sud de la France arrivèrent en grand nombre en Angleterre. Ces tribus étaient si largement croisées avec des créatures simiennes des forêts qu’elles étaient à peine humaines. Elles n’avaient pas de religion, mais elles travaillaient grossièrement le silex et avaient assez d’intelligence pour faire du feu.
 
(64.0) 64:2.3 Elles furent suivies en Europe par un peuple prolifique et quelque peu supérieur, dont les descendants se répandirent bientôt sur l’ensemble du continent, depuis les glaces nordiques jusqu’aux Alpes et à la Méditerranée dans le sud. Ces tribus formaient la dite race de Heidelberg.
 
(64.0) 64:2.4 Au cours de cette longue période de décadence culturelle, les peuplades de Foxhall en Angleterre et les tribus de Badonan au Nord-Ouest de l’Inde continuèrent à maintenir quelques traditions d’Andon et certains restes de la culture d’Onagar.
 
(64.0) 64:2.5 Les peuplades de Foxhall étaient les plus occidentales et réussirent à garder l’essentiel de la culture andonique. Elles conservèrent aussi leurs connaissances sur le travail du silex et les transmirent à leurs descendants, les lointains ancêtres des Esquimaux.
 
(64.0) 64:2.6 Bien que les vestiges des peuplades de Foxhall aient été découverts les derniers en Angleterre, ces Andonites furent en réalité les premiers êtres humains à vivre dans ces régions. À cette époque, un pont terrestre reliait encore la France à l’Angleterre ; comme la plupart des premiers établissements des descendants d’Andon étaient situés le long des fleuves et des côtes de ces temps anciens, ils se trouvent maintenant sous les eaux de la Manche et de la mer du Nord, à l’exception de trois ou quatre qui sont encore émergés sur la côte anglaise.
 
(64.0) 64:2.7 Parmi les peuplades les plus intelligentes et les plus spirituellement élevées de Foxhall, beaucoup conservèrent leur supériorité raciale et perpétuèrent leurs coutumes religieuses primitives. Ces peuplades s’allièrent plus tard avec des lignées plus récentes et quittèrent l’Angleterre en allant vers l’ouest à la suite d’une invasion glaciaire ultérieure. Elles ont survécu sous la forme des Esquimaux d’aujourd’hui.
 
3. Les tribus de Badonan

(64.0) 64:3.1 En dehors des peuplades de Foxhall dans l’ouest, un autre centre combatif de culture persista dans l’est. Ce groupe vivait sur les contreforts des hautes terres du Nord-Ouest de l’Inde parmi les tribus de Badonan, un arrière-arrière-petit-fils d’Andon. Ces peuplades furent les seuls descendants d’Andon qui ne pratiquèrent jamais de sacrifices humains.
 
(64.0) 64:3.2 Ces Badonites des hautes terres occupaient un vaste plateau entouré de forêts, traversé par des rivières et pourvu de gibier en abondance. Comme certains de leurs cousins du Tibet, ils vivaient dans de grossières huttes de pierre, dans des grottes à flanc de coteau et dans des galeries semi-souterraines.
 
(64.0) 64:3.3 Tandis que les tribus du Nord craignaient de plus en plus la glace, celles qui vivaient près de leur pays d’origine furent terrifiées par l’eau. Elles virent la péninsule de Mésopotamie s’enfoncer graduellement dans l’océan et, bien qu’elle en eût émergé plusieurs fois, les traditions de ces races primitives se bâtirent autour des dangers de la mer et de la crainte d’un engloutissement périodique. Cette peur, jointe à leur expérience des inondations fluviales, explique pourquoi elles choisirent les hautes terres comme lieu de séjour sûr.
 
(64.0) 64:3.4 À l’est du domaine des peuples de Badonan, dans les monts Siwalik du Nord de l’Inde, on trouve des fossiles qui se rapprochent, plus que nulle part ailleurs sur terre, des types de transition entre l’homme et les différents groupes préhumains.
 
(64.0) 64:3.5 Il y a 850 000 ans, les tribus supérieures de Badonan commencèrent une guerre d’extermination contre leurs voisins inférieurs à tendances animales. En moins de mille ans, la plupart des groupes animaux de ces régions avaient été soit détruits, soit repoussés dans les forêts du sud. Cette campagne entreprise pour exterminer des êtres inférieurs conduisit à une légère amélioration chez les tribus montagnardes de cette époque. Les descendants mêlés de cette branche badonite améliorée apparurent sur la scène d’activité du monde comme un peuple apparemment nouveau – la race du Néandertal.
 
4. Les races du Néandertal

(64.0) 64:4.1 Les Néandertaliens étaient d’excellents combattants et de grands voyageurs. Partant des hautes terres du Nord-Ouest de l’Inde, ils se répandirent progressivement à l’est dans la Chine et à l’ouest jusqu’en France, et descendirent même en Afrique du Nord. Ils dominèrent le monde pendant près d’un demi-million d’années jusqu’à l’époque de la migration des races évolutionnaires de couleur.
 
(64.0) 64:4.2 Il y a 800 000 ans, le gibier était très abondant ; de nombreux cervidés ainsi que des éléphants et des hippopotames sillonnaient l’Europe. Le bétail abondait ; des chevaux et des loups se rencontraient en tous lieux. Les Néandertaliens étaient de grands chasseurs, et les tribus vivant en France furent les premières à adopter la pratique consistant à donner le choix des épouses aux meilleurs chasseurs.
 
(64.0) 64:4.3 Le renne fut extrêmement utile à ces peuples du Néandertal. Ils s’en servirent pour se nourrir, s’habiller et s’outiller, car ils employèrent à divers usages ses bois et ses os. Ils étaient peu cultivés, mais apportèrent de grandes améliorations au travail des silex, auquel ils firent presque atteindre les niveaux du temps d’Andon. Ils remirent en usage de gros silex attachés à des manches de bois pour servir de haches et de pioches.
 
(64.0) 64:4.4 Il y a 750 000 ans, la quatrième nappe glaciaire s’avançait franchement vers le sud. Avec leurs outils améliorés, les Néandertaliens faisaient des trous dans la glace qui recouvrait les rivières nordiques et pouvaient ainsi harponner les poissons remontant vers ces orifices. Les tribus reculèrent constamment devant l’avance des glaces dont l’invasion la plus étendue en Europe avait alors lieu.
 
(64.0) 64:4.5 À cette époque, le glacier sibérien atteignit le maximum de sa progression vers le sud, obligeant les hommes primitifs à se déplacer dans la même direction vers leurs pays d’origine. L’espèce humaine s’était alors suffisamment différenciée pour que fût grandement diminué le danger d’un nouveau croisement avec ses parents simiens incapables de progresser.
 
(64.0) 64:4.6 Il y a 700 000 ans, la quatrième invasion glaciaire, la plus grande qu’ait connue l’Europe, était en cours de régression ; les hommes et les animaux retournaient vers le nord. Le climat était frais et humide, et les hommes primitifs prospérèrent de nouveau en Europe et en Asie occidentale. Les forêts s’étendirent progressivement vers le nord sur les terres que le glacier avait si récemment couvertes.
 
(64.0) 64:4.7 La vie des mammifères avait été peu modifiée par la grande invasion glaciaire. Les animaux se perpétuèrent sur l’étroite bande de terre qui s’étendait entre les glaces et les Alpes, et, quand le glacier se retira, ils se répandirent de nouveau rapidement sur toute l’Europe. Par le pont terrestre de la Sicile, des éléphants à défenses droites, des rhinocéros à large nez, des hyènes et des lions arrivèrent d’Afrique, et ces nouveaux venus exterminèrent pratiquement les tigres à dents de sabre et les hippopotames.
 
(64.0) 64:4.8 Il y a 650 000 ans, le climat continuait à être doux ; vers le milieu de la période interglaciaire, il était devenu si chaud que les Alpes se dénudèrent presque entièrement de leur glace et de leur neige.
 
(64.0) 64:4.9 Il y a 600 000 ans, les glaces avaient atteint le point extrême de leur retraite vers le nord. Après une pause de quelques milliers d’années, elles recommencèrent, pour la cinquième fois, à se déplacer vers le sud. Le climat se modifia peu pendant cinquante-mille ans. Les hommes et les animaux d’Europe ne changèrent presque pas. La légère aridité de la période précédente s’atténua, et les glaciers alpins descendirent très bas dans les vallées des fleuves.
 
(64.0) 64:4.10 Il y a 550 000 ans, l’avance des glaciers chassa de nouveau les hommes et les animaux vers le sud. Mais cette fois-ci les hommes avaient toute la place voulue dans la large bande de terres qui s’enfonçait vers le nord-est en Asie et s’étendait entre la nappe glaciaire et la mer Noire, annexe alors très étendue de la Méditerranée.
 
(64.0) 64:4.11 À l’époque des quatrième et cinquième invasions glaciaires, la culture grossière des races du Néandertal continua de se répandre ; mais ses progrès étaient si faibles qu’il sembla vraiment que la tentative de produire un type nouveau et modifié de vie intelligente sur Urantia allait échouer. Pendant près d’un quart de million d’années, ces peuples primitifs se laissèrent aller, chassant et se battant, s’améliorant sporadiquement dans certaines directions, mais, dans l’ensemble, rétrogradant régulièrement par rapport à leurs ancêtres andoniques supérieurs.
 
(64.0) 64:4.12 Au cours de ces âges de ténèbres spirituelles, l’humanité superstitieuse atteignit ses niveaux de culture les plus bas. La religion des Néandertaliens n’allait réellement pas au-delà d’une honteuse superstition. Ils avaient une peur mortelle des nuages, et plus spécialement des brumes et des brouillards. Une religion primitive de la peur des forces naturelles se développa progressivement chez eux, tandis que le culte des animaux déclinait à mesure que l’amélioration des outils et l’abondance du gibier permettaient à ces peuplades de vivre avec moins d’anxiété pour leur nourriture ; les récompenses sexuelles accordées aux meilleurs chasseurs contribuèrent grandement à améliorer la technique de la chasse. Cette nouvelle religion de la peur conduisit à des tentatives pour se concilier les forces invisibles cachées derrière les éléments naturels et atteignit plus tard son apogée avec les sacrifices humains destinés à apaiser ces forces physiques invisibles et inconnues. Cette terrible pratique des sacrifices humains s’est perpétuée chez les peuples les plus arriérés d’Urantia jusqu’au vingtième siècle de notre ère.
 
(64.0) 64:4.13 Ces premiers Néandertaliens peuvent difficilement être considérés comme des adorateurs du soleil. Ils vivaient plutôt dans la peur de l’obscurité ; ils avaient une frayeur mortelle de la tombée de la nuit. Tant que la lune brillait un peu, ils réussissaient à garder leur sang-froid, mais, pendant les nuits sans lune, ils étaient pris de panique et commençaient à sacrifier leurs meilleurs spécimens d’hommes et de femmes pour inciter la lune à briller de nouveau. Ils apprirent bientôt que le soleil reparait rythmiquement, mais ils attribuaient uniquement le retour de la lune aux sacrifices de membres de leur tribu. À mesure que la race progressait, l’objet et le but des sacrifices changèrent graduellement, mais l’offrande de sacrifices humains comme partie du cérémonial religieux subsista longtemps.
 
5. L’origine des races de couleur

(64.0) 64:5.1 Il y a 500 000 ans, les tribus badonites des hautes terres du Nord-Ouest de l’Inde se trouvèrent mêlées à une autre grande lutte raciale. Une guerre impitoyable fit rage pendant plus de cent ans et, à la fin de cette longue bataille, il ne subsista qu’une centaine de familles ; mais ces survivants étaient les représentants les plus intelligents et les plus souhaitables de tous les descendants alors vivants d’Andon et de Fonta.
 
(64.0) 64:5.2 Un évènement nouveau et étrange se produisit alors chez les Badonites des hautes terres. Un homme et une femme vivant dans la partie Nord-Est des hautes terres alors habitées commencèrent soudain à donner le jour à une famille d’enfants exceptionnellement intelligents. Ce fut la famille sangik, ancêtre des six races colorées d’Urantia.
 
(64.0) 64:5.3 Ces enfants sangiks, au nombre de dix-neuf, n’avaient pas seulement une intelligence supérieure à celle de leurs contemporains ; leur peau manifestait en outre une tendance extraordinaire à prendre différentes couleurs quand elle était exposée à la lumière solaire. Parmi ces dix-neuf enfants, cinq étaient rouges, deux orangés, quatre jaunes, deux verts, quatre bleus et deux indigo. Ces couleurs s’affirmèrent à mesure que les enfants grandissaient et, quand ces jeunes s’unirent plus tard avec des membres de leur tribu, tous leurs descendants tendirent à prendre la couleur de peau de leur ascendant sangik.
 
(64.0) 64:5.4 J’interromps maintenant ce récit chronologique pour appeler votre attention sur l’arrivée du Prince Planétaire, qui eut lieu vers cette époque, et pour vous permettre d’étudier séparément les six races sangiks d’Urantia.
 
6. Les six races sangiks d’Urantia

(64.0) 64:6.1 Sur une planète évolutionnaire ordinaire, les six races évolutionnaires de couleur apparaissent l’une après l’autre. L’homme rouge évolue le premier et parcourt le monde pendant des âges avant que les races colorées suivantes ne fassent leur apparition. L'émergence simultanée des six races sur Urantia, et au sein d’une seule famille, fut tout à fait exceptionnelle.
 
(64.0) 64:6.2 L’apparition des premiers Andonites sur Urantia avait aussi été quelque chose de nouveau dans Satania. Sur aucun autre monde du système local une pareille race de créatures volitives n’était apparue en avance sur les races évolutionnaires de couleur.
 
(64.0) 64:6.3 1. L’homme rouge. Ces peuples furent de remarquables spécimens de la race humaine, en bien des points supérieurs à Andon et Fonta. Ils formèrent un groupe extrêmement intelligent et furent les premiers enfants sangiks à développer une civilisation et un gouvernement tribaux. Ils furent toujours monogames ; même leurs descendants de sang mêlé pratiquèrent rarement la polygamie.
 
(64.0) 64:6.4 Ils eurent, plus tard, des difficultés sérieuses et prolongées avec leurs frères jaunes en Asie. Ils furent aidés par l’invention, qu’ils firent très tôt, de l’arc et de la flèche, mais ils avaient malheureusement beaucoup hérité de la tendance de leurs ancêtres à se battre entre eux, ce qui les affaiblit au point que les tribus jaunes purent les chasser du continent asiatique.
 
(64.0) 64:6.5 Il y a environ 85 000 ans, les survivants relativement purs de la race rouge passèrent en masse en Amérique du Nord. L’isthme de Béring s’effondra peu après, ce qui les isola complètement. Nul homme rouge ne retourna jamais en Asie. Mais, dans toute la Sibérie, la Chine, l’Asie centrale, l’Inde et l’Europe, ils laissèrent derrière eux beaucoup de leurs descendants mêlés aux autres races colorées.
 
(64.0) 64:6.6 Quand les hommes rouges passèrent en Amérique, ils emportèrent nombre des enseignements et des traditions de leur origine première. Leurs ancêtres immédiats avaient été en rapport avec les dernières activités du quartier général mondial du Prince Planétaire. Mais, peu de temps après avoir gagné les Amériques, les hommes rouges commencèrent à perdre de vue ces enseignements, et leur culture intellectuelle et spirituelle subit un fort déclin. Très tôt, ces peuples recommencèrent à se battre si férocement entre eux que les guerres tribales firent craindre une extinction rapide de ce restant relativement pur de la race rouge.
 
(64.0) 64:6.7 Du fait de ce grand recul, les hommes rouges semblaient condamnés lorsqu’il y a environ soixante-cinq-mille ans, apparut un chef et libérateur spirituel, Onamonalonton. Il apporta une paix temporaire parmi les hommes rouges américains et fit revivre leur culte du “ Grand Esprit ”. Onamonalonton vécut jusqu’à l’âge de quatre-vingt-seize ans et entretint son quartier général au milieu des grands séquoias de Californie. Beaucoup de ses descendants sont parvenus jusqu’aux temps modernes chez les Indiens Pieds-Noirs.
 
(64.0) 64:6.8 Avec le temps, les enseignements d’Onamonalonton se transformèrent en traditions vagues. Les guerres fratricides recommencèrent et jamais, depuis l’époque de ce grand éducateur, aucun autre chef ne réussit à rétablir une paix universelle chez les hommes rouges. Les éléments les plus intelligents périrent de plus en plus dans ces luttes entre tribus ; autrement, une grande civilisation aurait été bâtie sur le continent nordaméricain par ces hommes rouges capables et intelligents.
 
(64.0) 64:6.9 Depuis leur passage de Chine en Amérique, les hommes rouges nordiques n’entrèrent jamais plus en contact avec d’autres influences mondiales (à l’exception des Esquimaux) avant d’être découverts plus tard par les hommes blancs. Il est tout à fait regrettable que les hommes rouges aient presque entièrement manqué leur chance d’être régénérés par un mélange ultérieur de sang adamique. Telles que les choses se présentaient, l’homme rouge ne pouvait pas commander l’homme blanc et ne voulait pas le servir volontairement. Dans de telles circonstances, si les deux races ne fusionnent pas, l’une ou l’autre est condamnée.
 
(64.0) 64:6.10 2. L’homme orangé. Cette race fut essentiellement caractérisée par un besoin pressant de bâtir, de bâtir tout et n’importe quoi, ne serait-ce que d’empiler d’énormes monticules de pierres, juste pour voir quelle tribu édifierait le plus haut. Bien qu’ils ne fussent pas un peuple dynamiquement progressif, les hommes orangés tirèrent grand profit des écoles du Prince et y envoyèrent des délégués pour s’y instruire.
 
(64.0) 64:6.11 La race orangée fut la première à suivre le littoral de la Méditerranée vers le sud en direction de l’Afrique quand cette mer se retira vers l’ouest. Mais ils ne s’assurèrent jamais de points d’implantation favorables en Afrique et furent exterminés lors de l’arrivée ultérieure de la race verte.
 
(64.0) 64:6.12 Bien avant sa fin, ce peuple perdit une grande partie de ses bases spirituelles et culturelles. Il connut toutefois une grande renaissance de vie plus élevée grâce aux sages directives du maitre penseur de cette race infortunée, Porshunta, qui leur apporta son ministère à l’époque où leur quartier général se trouvait à Armageddon, il y a environ trois-cent-mille ans.
 
(64.0) 64:6.13 La dernière grande bataille entre les hommes orangés et les hommes verts fut livrée dans la région de la basse vallée du Nil en Égypte. Cette guerre interminable dura près de cent ans et, quand elle cessa, bien peu de représentants de la race orangée survivaient. Les restes dispersés de ce peuple furent absorbés par les hommes verts, puis par les hommes indigo arrivés plus tard ; mais l’homme orangé cessa d’exister en tant que race il y a environ cent-mille ans.
 
(64.0) 64:6.14 3. L’homme jaune. Les tribus jaunes primitives furent les premières à abandonner la chasse, à établir des communautés stables et à développer une vie familiale fondée sur l’agriculture. Elles étaient quelque peu inférieures aux hommes rouges du point de vue intellectuel, mais, socialement et collectivement, elles se révélèrent supérieures à toutes les autres peuplades sangiks pour promouvoir une civilisation raciale. Parce que les différentes tribus développèrent un esprit fraternel et apprirent à vivre ensemble dans une paix relative, elles furent capables de chasser la race rouge devant elles à mesure qu’elles se répandaient en Asie.
 
(64.0) 64:6.15 Elles s’éloignèrent beaucoup de l’influence du centre spirituel du monde et sombrèrent dans une grande obscurité à la suite de l’apostasie de Caligastia ; mais elles connurent un âge brillant, il y a environ cent-mille ans, quand Singlangton assuma la direction de ces tribus et proclama le culte de la “ Vérité Unique ”.
 
(64.0) 64:6.16 Le nombre relativement important de survivants de la race jaune est dû à l’esprit pacifique qui régnait entre leurs tribus. Depuis l’époque de Singlangton jusqu’aux temps de la Chine moderne, les nations de race jaune sont restées parmi les plus pacifiques d’Urantia. Cette race reçut plus tard un legs réduit mais puissant de lignées adamiques importées.
 
(64.0) 64:6.17 4. L’homme vert. La race verte fut l’un des groupes d’hommes primitifs les moins capables, et fut encore très affaiblie par d’importantes migrations dans différentes directions. Avant leur dispersion, ces tribus connurent une grande renaissance culturelle sous la direction de Fantad, il y a environ trois-cent-cinquante-mille ans.
 
(64.0) 64:6.18 La race verte se sépara en trois divisions majeures : les tribus du nord furent vaincues, asservies et absorbées par les races jaune et bleue. Le groupe oriental s’amalgama avec les peuples de l’Inde de cette époque, et des restes en subsistent encore parmi ces peuples. La population méridionale pénétra en Afrique où elle détruisit ses cousins orangés, presque aussi inférieurs qu’elle.
 
(64.0) 64:6.19 Les deux groupes étaient de force égale sur bien des points dans cette lutte, car chacun possédait des lignées de l’ordre des géants : beaucoup de leurs chefs avaient une taille de deux mètres quarante à deux mètres soixante-dix. Ces lignées géantes des hommes verts furent pratiquement limitées à la nation méridionale ou égyptienne.
 
(64.0) 64:6.20 Les survivants victorieux de la race verte furent absorbés plus tard par la race indigo, dernier des peuples de couleur à se développer et à émigrer à partir du centre originel sangik de dispersion des races.
 
(64.0) 64:6.21 5. L’homme bleu. Les hommes bleus furent un grand peuple. De bonne heure, ils inventèrent le javelot et élaborèrent, par la suite, les rudiments de beaucoup d’arts de la civilisation moderne. L’homme bleu avait la puissance cérébrale de l’homme rouge, associée à l’âme et aux sentiments de l’homme jaune. Les descendants d’Adam le préférèrent aux survivants de toutes les autres races colorées.
 
(64.0) 64:6.22 Les premiers hommes bleus furent attentifs et sensibles aux persuasions des instructeurs de l’état-major du Prince Caligastia ; aussi furent-ils jetés dans une grande confusion quand la traitrise des chefs dénatura plus tard ces enseignements. Tout comme les autres races primitives, ils ne se remirent jamais complètement de la tempête provoquée par la trahison de Caligastia et ils ne surmontèrent non plus jamais totalement leur propension aux luttes intestines.
 
(64.0) 64:6.23 Cinq-cents ans environ après la chute de Caligastia, eut lieu une large renaissance culturelle et religieuse d’un type primitif – mais néanmoins réelle et bénéfique. Orlandof devint un grand instructeur de la race bleue et ramena de nombreuses tribus au culte du vrai Dieu sous le nom de “ Chef Suprême ”. Ce fut le plus grand progrès accompli par les hommes bleus jusqu’à la période ultérieure où l’apport du sang adamique les régénéra puissamment.
 
(64.0) 64:6.24 Les explorations et les recherches effectuées en Europe sur le Paléolithique ont largement consisté en exhumations d’outils, d’ossements et d’objets décoratifs de ces anciens hommes bleus, car ils s’y sont perpétués jusqu’à une date récente. Ce que vous appelez les races blanches d’Urantia, ce sont les descendants des hommes bleus, modifiés une première fois par un léger mélange avec les jaunes et les rouges, et ensuite fortement régénérés par l’assimilation de la plus grande partie de la race violette.
 
(64.0) 64:6.25 6. La race indigo. De même que les hommes rouges furent les plus avancés de tous les peuples sangiks, les hommes noirs en furent les moins progressifs. Ils furent les derniers à émigrer de leurs foyers des hautes terres. Ils allèrent en Afrique, prirent possession du continent et y restèrent toujours depuis lors, à l’exception de ceux qui furent enlevés de force, d’âge en âge, pour devenir esclaves.
 
(64.0) 64:6.26 Isolés en Afrique, les peuples indigo, comme les hommes rouges, ne profitèrent pas ou très peu de l’élévation raciale qu’ils auraient pu tirer d’un apport de lignées adamiques. Seule en Afrique, la race indigo fit peu de progrès jusqu’aux jours d’Orvonon, durant lesquels elle connut un grand réveil spirituel. Les hommes indigo oublièrent ensuite presque entièrement le “ Dieu des Dieux ” proclamé par Orvonon, mais ne perdirent pas entièrement le désir d’adorer l’Inconnu ; du moins maintinrent-ils une forme de culte éteinte seulement depuis quelques millénaires.
 
(64.0) 64:6.27 En dépit de leur retard, les peuples indigo ont exactement le même statut devant les pouvoirs célestes que n’importe quelle autre race terrestre.
 
(64.0) 64:6.28 Ce furent des âges de luttes violentes entre les différentes races, mais, au voisinage du quartier général du Prince Planétaire, les groupes plus éclairés et plus récemment instruits vécurent ensemble dans une harmonie relative. Toutefois, aucune grande conquête culturelle des races mondiales n’avait encore été réalisée au moment où ce régime fut gravement disloqué par l’éclatement de la rébellion de Lucifer.
 
(64.0) 64:6.29 Tous ces différents peuples connurent, de temps en temps, des renaissances culturelles et spirituelles. Mansant fut un grand éducateur de l’époque qui suivit celle du Prince Planétaire. Nous ne mentionnons cependant que les chefs et les maitres exceptionnels dont l’influence marqua et inspira notablement une race tout entière. Au long des temps, de nombreux éducateurs moins importants apparurent en différentes régions ; dans l’ensemble, leur influence salutaire contribua beaucoup à empêcher un effondrement complet de la civilisation culturelle, principalement au cours de la longue période d’obscurantisme entre la rébellion de Caligastia et l’arrivée d’Adam.
 
(64.0) 64:6.30 Il existe de nombreuses raisons, bonnes et suffisantes, pour faire évoluer soit trois, soit six races colorées sur les mondes de l’espace. Bien que les mortels d’Urantia ne soient peut-être pas bien placés pour apprécier pleinement toutes ces raisons, nous attirons leur attention sur les points suivants :
 
  (64.0) 64:6.31 1.La variété est indispensable pour permettre un large fonctionnement de la sélection naturelle, la survie différentielle des lignées supérieures.
 
  (64.0) 64:6.32 2.On obtient des races meilleures et plus fortes par le croisement de divers peuples quand les différentes races sont porteuses de facteurs héréditaires supérieurs. Les races d’Urantia auraient bénéficié de bonne heure d’une telle fusion si un peuple ainsi amalgamé avait pu être ensuite effectivement régénéré par un profond mélange avec la race adamique supérieure. Toute tentative pour exécuter une telle expérience sur Urantia, dans les conditions raciales actuelles, serait absolument désastreuse.
 
  (64.0) 64:6.33 3.La diversification des races favorise une saine compétition.
 
  (64.0) 64:6.34 4.Les différences de statut, dans les races et dans les groupes à l’intérieur de chaque race, sont essentielles au développement de la tolérance et de l’altruisme humains.
 
  (64.0) 64:6.35 5.L’homogénéité de la race humaine n’est pas désirable avant que les peuples d’un monde en évolution aient atteint des niveaux relativement élevés de développement spirituel.
 
7. La dispersion des races de couleur

(64.0) 64:7.1 Quand les descendants colorés de la famille sangik commencèrent à se multiplier et à chercher des possibilités d’expansion dans les territoires voisins, la cinquième invasion glaciaire, la troisième selon les calculs des géologues, avait largement progressé dans son avancée méridionale sur l’Europe et l’Asie. À leur origine, les races colorées primitives furent terriblement éprouvées par les rigueurs et les privations de l’ère glaciaire. Ce glacier recouvrit une portion si étendue de l’Asie que la voie des migrations vers l’Asie orientale fut coupée pendant des milliers d’années. Tant que la mer Méditerranée ne se fut pas retirée à la suite de l’élévation de l’Arabie, il leur fut également impossible d’atteindre l’Afrique.
 
(64.0) 64:7.2 C’est pourquoi, pendant près de cent-mille ans, les peuples sangiks se disséminèrent autour de leurs montagnes et se mélangèrent plus ou moins, malgré les antipathies particulières mais naturelles qui se manifestèrent de bonne heure entre les différentes races.
 
(64.0) 64:7.3 Entre l’époque du Prince Planétaire et celle d’Adam, l’Inde devint le domaine de la population la plus cosmopolite que l’on ait jamais vue à la surface de la Terre. Mais il est très malheureux que ce mélange ait contenu tant d’éléments des races verte, orangée et indigo. Ces peuples sangiks secondaires trouvaient l’existence plus facile et plus agréable dans les pays du sud, et beaucoup émigrèrent plus tard en Afrique. Les peuples sangiks primaires, les races supérieures, évitèrent les tropiques. Les hommes rouges se dirigèrent vers le nord-est, vers l’Asie, suivis de près par les hommes jaunes, tandis que la race bleue progressait vers le nord-ouest et gagnait l’Europe.
 
(64.0) 64:7.4 Accompagnant la retraite des glaces, les hommes rouges commencèrent très tôt à émigrer vers le nord-est, contournèrent les hautes terres de l’Inde et occupèrent toute la partie Nord-Est de l’Asie. Ils furent suivis de près par les tribus jaunes qui les chassèrent ensuite d’Asie en Amérique du Nord.
 
(64.0) 64:7.5 Quand les restes relativement purs de la race rouge abandonnèrent l’Asie, ils formèrent onze tribus avec un peu plus de sept-mille hommes, femmes et enfants. Ces tribus étaient accompagnées de trois petits groupes d’origine mixte, dont le plus important comprenait un mélange des races orangée et bleue. Ces trois groupes ne fraternisèrent jamais totalement avec les hommes rouges et s’enfoncèrent bientôt dans le sud vers le Mexique et l’Amérique centrale, où ils furent, plus tard, rejoints par un petit groupe de jaunes et de rouges mélangés. Ces éléments se marièrent tous entre eux et fondèrent une nouvelle race amalgamée beaucoup moins belliqueuse que les hommes rouges de race pure. En l’espace de cinq-mille ans, ces sangs-mêlés se scindèrent en trois groupes qui établirent respectivement les civilisations du Mexique, de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud. Le rameau sudaméricain reçut une légère touche du sang d’Adam.
 
(64.0) 64:7.6 Dans une certaine mesure, les hommes primitifs jaunes et rouges se croisèrent en Asie ; les descendants de cette union se déplacèrent vers l’est et le long du littoral méridional. En fin de compte, ils furent chassés sur les péninsules et les iles côtières par la race jaune qui se multipliait rapidement. Ils sont à l’origine des hommes bruns d’aujourd’hui.
 
(64.0) 64:7.7 La race jaune a continué d’occuper les régions centrales de l’Asie orientale. Parmi les six races colorées, c’est celle qui a survécu en plus grand nombre. Les hommes jaunes se sont livrés de temps à autre des guerres raciales, mais n’ont pas soutenu de guerres d’extermination incessantes et implacables comme celles que se firent les hommes rouges, verts et orangés. Ces trois races s’étaient pratiquement détruites elles-mêmes avant d’être finalement à peu près annihilées par leurs ennemis des autres races.
 
(64.0) 64:7.8 Le cinquième glacier, en Europe, ne s’étendit pas très loin vers le sud ; le chemin des migrations vers le nord-ouest resta donc partiellement ouvert à ces peuplades sangiks ; quand les glaces commencèrent à se retirer, les hommes bleus, accompagnés de quelques autres petits groupes raciaux, émigrèrent vers l’ouest, le long des anciennes pistes des tribus andoniques. Ils envahirent l’Europe par vagues successives et occupèrent la majeure partie du continent.
 
(64.0) 64:7.9 En Europe, ils rencontrèrent bientôt les descendants néanderthaliens de leur ancêtre primitif commun, Andon. Ces Européens néanderthaliens plus anciens avaient été chassés par le glacier vers le sud et vers l’est, et se trouvaient ainsi en position d’affronter et absorber leurs cousins envahisseurs des tribus sangiks.
 
(64.0) 64:7.10 Au début, les tribus sangiks étaient en général plus intelligentes que les descendants dégénérés des hommes andoniques primitifs des plaines et leur étaient très supérieures sur la plupart des points. Le croisement de ces tribus sangiks avec les peuples du Néandertal améliora immédiatement la race la plus ancienne. C’est cet apport de sang sangik, et plus spécialement de celui des hommes bleus, qui amena, chez les peuples du Néandertal, les progrès qui se manifestèrent lors des vagues successives de tribus de plus en plus intelligentes qui se répandirent en Europe en venant de l’est.
 
(64.0) 64:7.11 Au cours de la période interglaciaire suivante, cette nouvelle race du Néandertal s’étendit de l’Angleterre aux Indes. Le restant de la race bleue, demeuré dans la vieille péninsule Persique, s’amalgama à certains autres éléments, principalement jaunes. Le mélange qui en résulta, quelque peu rehaussé ensuite par la race violette d’Adam, a survécu sous la forme des tribus nomades basanées d’Arabes modernes.
 
(64.0) 64:7.12 Tous les efforts pour identifier les ancêtres sangiks des peuples modernes doivent tenir compte de l’amélioration ultérieure des lignées raciales par le mélange subséquent du sang adamique.
 
(64.0) 64:7.13 Les races supérieures recherchèrent les climats nordiques ou tempérés, tandis que les races orangée, verte et indigo gravitèrent successivement vers l’Afrique par le pont terrestre nouvellement émergé qui séparait de l’océan Indien la Méditerranée en retrait vers l’ouest.
 
(64.0) 64:7.14 Les dernières peuplades sangiks à émigrer du centre d’origine de leurs races furent celles des hommes indigo. À peu près à l’époque où les hommes verts exterminaient la race orangée en Égypte et, ce faisant, s’affaiblissaient grandement eux-mêmes, le grand exode noir commença vers le sud, le long de la côte de Palestine. Plus tard, quand ces peuples indigo d’une grande vigueur physique envahirent l’Égypte, ils éliminèrent totalement les hommes verts par la seule force de leur nombre. Ces races indigo absorbèrent le restant de la race orangée et une grande partie de la race verte, si bien que certaines tribus indigo se trouvèrent considérablement enrichies par cette amalgamation raciale.
 
(64.0) 64:7.15 Il apparait ainsi que l’Égypte fut dominée d’abord par l’homme orangé, puis par l’homme vert, ensuite par l’homme indigo (noir), et plus tard encore par une race métisse formée d’hommes indigo et bleus, et d’hommes verts modifiés. Mais, longtemps avant l’arrivée d’Adam, les hommes bleus d’Europe et les races mélangées d’Arabie avaient chassé la race indigo hors d’Égypte et loin vers le sud du continent africain.
 
(64.0) 64:7.16 Vers la fin des migrations sangiks, les races orangée et verte ont disparu, l’homme rouge occupe l’Amérique du Nord, l’homme jaune l’Asie orientale, l’homme bleu l’Europe, et la race indigo a gravité vers l’Afrique. L’Inde est peuplée d’un mélange des races sangiks secondaires, et l’homme brun, croisement du rouge et du jaune, détient les iles situées au large de la côte asiatique. Une race amalgamée douée d’un potentiel plutôt supérieur occupe les hautes terres de l’Amériques du Sud. Les Andonites les plus purs vivent dans les régions arctiques de l’Europe, en Islande, au Groenland et dans le Nord-Est de l’Amérique du Nord.
 
(64.0) 64:7.17 Au cours des périodes de progression maximum des glaces, les tribus andoniques les plus occidentales furent bien près d’être repoussées dans la mer. Elles vécurent pendant des années sur une étroite bande de terre du sud de ce qui est présentement l’Angleterre. Et ce fut le souvenir traditionnel de ces progressions glaciaires répétées qui les incita à prendre la mer quand le sixième et dernier glacier apparut finalement. Ces hommes furent les premiers aventuriers de la mer. Ils construisirent des bateaux et partirent à la recherche de terres nouvelles dans l’espoir qu’elles ne seraient pas soumises aux terrifiantes invasions glaciaires. Quelques-uns d’entre eux atteignirent l’Islande, d’autres le Groenland, mais la grande majorité mourut de faim et de soif en pleine mer.
 
(64.0) 64:7.18 Il y a un peu plus de quatre-vingt-mille ans, peu après la pénétration des hommes rouges en Amérique par le nord-ouest, le gel des mers nordiques et la progression de champs de glace locaux sur le Groenland contraignirent ces descendants Esquimaux des aborigènes d’Urantia à chercher une terre meilleure, un nouveau foyer. Leur entreprise fut couronnée de succès ; ils traversèrent sains et saufs les détroits resserrés qui séparaient alors le Groenland des masses continentales du Nord-Est de l’Amérique du Nord. Ils atteignirent le continent à peu près vingt-et-un siècles après l’arrivée des hommes rouges en Alaska. Plus tard, quelques éléments métis d’hommes bleus voyagèrent vers l’ouest et s’amalgamèrent aux Esquimaux les plus récents ; et cette union fut assez bénéfique aux tribus d’Esquimaux.
 
(64.0) 64:7.19 Il y a environ cinq-mille ans, une tribu amérindienne rencontra par hasard un groupe esquimau isolé sur les rives Sud-Est de la Baie d’Hudson. Les deux tribus trouvèrent difficile de communiquer l’une avec l’autre, mais il y eut rapidement des mariages entre elles, et ces Esquimaux furent finalement absorbés par les hommes rouges plus nombreux. C’est le seul contact que les hommes rouges d’Amérique du Nord aient eu avec une autre race humaine jusqu’à il y a environ mille ans où des blancs débarquèrent, par hasard, pour la première fois sur la côte atlantique de l’Amérique du Nord.
 
(64.0) 64:7.20 Les luttes de ces âges primitifs furent marquées du sceau du courage, de la bravoure et même de l’héroïsme. Nous regrettons tous que tant de traits du caractère rude et de bon aloi de vos premiers ancêtres aient été perdus pour les races plus récentes. Tout en appréciant la valeur de beaucoup de raffinements de la civilisation en progrès, nous regrettons l’absence de la magnifique opiniâtreté et du superbe dévouement de vos premiers ancêtres, qualités qui touchèrent souvent au grandiose et au sublime.
 
(64.0) 64:7.21 [Présenté par un Porteur de Vie résidant sur Urantia.]
 


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