119. Les effusions de Christ Micaël

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 119. Les effusions de Christ Micaël

(119.0) 119:0.1 Chef des Étoiles du Soir de Nébadon, je suis affecté à Urantia par Gabriel avec la mission de révéler l’histoire des sept effusions de Micaël de Nébadon, Souverain de cet univers ; mon nom est Gavalia. Au cours de cette présentation, je m’en tiendrai strictement aux limitations imposées par mon mandat.
 
(119.0) 119:0.2 L’attribut d’effusion est inhérent aux Fils Paradisiaques du Père Universel. Dans leur désir d’approcher de près les expériences de la vie des créatures qui leur sont subordonnées, les Fils Paradisiaques des divers ordres reflètent la nature divine de leurs parents du Paradis. Le Fils Éternel de la Trinité du Paradis a montré la voie dans cette pratique en s’effusant sept fois, sur les sept circuits de Havona, à l’époque de l’ascension de Grandfanda et des premiers pèlerins du temps et de l’espace. Et le Fils Éternel continue à s’effuser sur les univers locaux de l’espace en la personne de ses représentants, les Fils Micaëls et les Fils Avonals.
 
(119.0) 119:0.3 Quand le Fils Éternel effuse un Fils Créateur sur un univers local projeté, ce Fils Créateur assume la pleine responsabilité de parachever, de contrôler et de maitriser ce nouvel univers ; il fait également, à la Trinité éternelle, le serment solennel de ne pas assumer la pleine souveraineté de la nouvelle création avant que ses sept effusions sous forme de créatures n’aient été achevées avec succès et confirmées par les Anciens des Jours ayant juridiction sur le superunivers intéressé. Cette obligation est assumée par chaque Fils Micaël qui se porte volontaire pour sortir du Paradis et entreprendre la création et l’organisation d’un univers.
 
(119.0) 119:0.4 Le but de ces incarnations sous forme de créatures est de permettre à ces Créateurs de devenir des souverains sages, compatissants, justes et compréhensifs. Ces Fils divins sont naturellement justes, mais ils deviennent d’une bienveillance miséricordieuse à la suite de ces expériences successives d’effusion. Ils sont naturellement miséricordieux, mais ces expériences les font devenir encore plus miséricordieux et d’une nouvelle manière. Ces effusions sont les dernières étapes de leur éducation et de leur formation pour la tâche sublime de gouverner les univers locaux dans la divine droiture et par un juste jugement.
 
(119.0) 119:0.5 Bien que ces effusions apportent de nombreux avantages accessoires aux divers mondes, systèmes et constellations, ainsi qu’aux différents ordres d’intelligences universelles qu’elles touchent et qu’elles améliorent, leur destination primordiale reste néanmoins de parachever la formation personnelle et l’éducation universelle d’un Fils Créateur lui-même. Ces effusions ne sont pas indispensables pour diriger un univers local d’une manière sage, juste et efficace, mais elles sont absolument nécessaires pour savoir administrer d’une manière équitable, miséricordieuse et compréhensive cette création qui fourmille de formes de vie variées et de myriades de créatures intelligentes, mais imparfaites.
 
(119.0) 119:0.6 Les Fils Micaël commencent leur œuvre d’organisation d’un univers avec une juste et complète sympathie pour les divers ordres d’êtres qu’ils ont créés. Ils ont de vastes réserves de miséricorde pour toutes ces créatures différentes, et même de la pitié pour celles qui s’égarent et s’enlisent dans le bourbier d’égoïsme qu’elles ont elles-mêmes produit. Mais les Anciens des Jours estiment que ces dotations de justice et de droiture ne suffisent pas. Ces dirigeants trins des superunivers ne confirmeront jamais un Fils Créateur comme Souverain d’un univers avant qu’il n’ait réellement acquis le point de vue de ses propres créatures par une expérience effective dans l’environnement où elles ont leur existence et de la même façon que ces créatures elles-mêmes. De cette manière, ces Fils deviennent des dirigeants avisés et compréhensifs ; ils parviennent à connaitre les divers groupes sur lesquels ils règnent et exercent une autorité universelle. Par une expérience vivante, ils acquièrent une miséricorde pratique, un jugement équitable et la patience née de l’existence d’une créature expérientielle.
 
(119.0) 119:0.7 L’univers local de Nébadon est maintenant gouverné par un Fils Créateur qui a parachevé son service d’effusions. Il règne avec une juste et miséricordieuse suprématie sur tous les vastes royaumes de son univers en voie d’évolution et de perfectionnement. Micaël de Nébadon est la 611 121e effusion du Fils Éternel sur les univers du temps et de l’espace, et il a commencé l’organisation de votre univers local il y a environ quatre-cent-milliards d’années. Micaël s’est préparé à sa première aventure d’effusion à peu près à l’époque où Urantia prenait sa forme actuelle, il y a un milliard d’années. Ses effusions ont eu lieu à des intervalles d’environ cent-cinquante-millions d’années, la dernière ayant eu lieu sur Urantia il y a dix-neuf-cents ans. Je vais maintenant décrire la nature et le caractère de ces effusions aussi complètement que ma commission me le permet.
 
1. La première effusion

(119.0) 119:1.1 Ce fut un évènement solennel sur Salvington, il y a presque un milliard d’années, quand l’assemblée des directeurs et des chefs de l’univers de Nébadon entendit Micaël annoncer que son frère ainé Emmanuel assumerait bientôt l’autorité dans Nébadon, tandis que lui (Micaël) s’absenterait pour une mission inexpliquée. Nulle autre proclamation ne fut faite au sujet de cette opération, sauf dans le message d’adieu télédiffusé aux Pères des Constellations, qui disait entre autres instructions : “ Pendant cette période, je vous place sous la garde et les soins d’Emmanuel, tandis que je vais exécuter le commandement de mon Père du Paradis. ”
 
(119.0) 119:1.2 Après avoir ainsi transmis ses adieux, Micaël apparut sur l’aire de départ de Salvington, exactement comme en bien des occasions antérieures où il s’était préparé à partir pour Uversa ou pour le Paradis, mais cette fois il y vint seul. Il termina son allocution de départ par les paroles suivantes : “ Je vous quitte seulement pour une courte période. Je sais que beaucoup d’entre vous souhaiteraient m’accompagner, mais vous ne pouvez venir là où je vais. Vous ne pouvez accomplir ce que je suis sur le point d’accomplir. Je pars faire la volonté des Déités du Paradis et, quand j’aurai terminé ma mission et acquis cette expérience, je reprendrai ma place parmi vous. ” Ayant ainsi parlé, Micaël de Nébadon disparut de la vue de tous ceux qui étaient rassemblés et ne réapparut pas pendant vingt années du temps standard. Dans tout Salvington, seuls Emmanuel et la Divine Ministre savaient ce qui se passait, et l’Union des Jours ne partagea son secret qu’avec le chef exécutif de l’univers, Gabriel, la Radieuse Étoile du Matin.
 
(119.0) 119:1.3 Tous les habitants de Salvington et ceux qui demeuraient sur les mondes-sièges des constellations et des systèmes se réunirent autour de leurs stations réceptrices respectives de renseignements universels, espérant recevoir une indication sur la mission et le lieu de séjour du Fils Créateur. Ils ne reçurent pas de message significatif avant le troisième jour qui suivit le départ de Micaël. Ce jour-là, on enregistra sur Salvington, en provenance de la sphère Melchizédek, siège de cet ordre dans Nébadon, une communication décrivant simplement l’opération suivante, extraordinaire et sans précédent : “ Aujourd’hui, à midi, est apparu, sur l’aire d’atterrissage de ce monde, un étrange Fils Melchizédek qui n’est pas de notre nombre, mais qui est entièrement semblable aux membres de notre ordre. Il était accompagné d’un omniaphin solitaire, titulaire d’une procuration régulière d’Uversa, qui présenta des instructions adressées à notre chef de la part des Anciens des Jours avec l’accord d’Emmanuel de Salvington. Elles ordonnaient que ce nouveau Fils Melchizédek fût reçu dans notre ordre et affecté au service de secours d’urgence des Melchizédeks de Nébadon. Les instructions ont été données en conséquence et la chose est faite. ”
 
(119.0) 119:1.4 C’est à peu près tout ce qui se trouve dans les archives de Salvington au sujet de la première effusion de Micaël. Rien n’y apparait plus pendant un siècle du temps d’Urantia, après quoi est inscrit le fait du retour de Micaël reprenant, sans l’annoncer, la direction des affaires de l'univers. On peut toutefois trouver sur le monde Melchizédek une étrange inscription, un récit du service de cet exceptionnel Fils Melchizédek du corps de secours d’urgence de cet âge. Ce rapport est conservé dans un modeste temple situé présentement à l’avant de la façade de la demeure du Père Melchizédek. Elle comprend la narration des services de ce Fils Melchizédek transitoire durant son affectation à vingt-quatre missions d’urgence dans l’univers. Ce rapport, que j’ai relu tout récemment, se termine comme suit :
 
(119.0) 119:1.5 “ Aujourd’hui, à midi, sans avertissement préalable et en présence seulement de trois de nos frères, ce Fils visiteur de notre ordre a disparu de notre monde comme il était venu, accompagné simplement d’un omniaphin solitaire. Ce rapport se termine maintenant par la confirmation que ce visiteur a vécu comme un Melchizédek, semblable à un Melchizédek, il a travaillé comme un Melchizédek et fidèlement accompli toutes ses missions en tant que Fils de notre ordre affecté aux secours d’urgence. Par consentement universel, il est devenu chef des Melchizédeks parce qu’il a gagné notre amour et notre adoration par sa sagesse incomparable, son amour suprême et sa splendide consécration à ses devoirs. Il nous a aimés, il nous a compris, il a servi avec nous et nous sommes pour toujours ses loyaux et dévoués compagnons Melchizédeks, car cet étranger sur notre monde est maintenant devenu, pour l’éternité, un ministre de l'univers de nature Melchizédek. ”
 
(119.0) 119:1.6 C’est tout ce qu’il m’est permis de vous raconter sur la première effusion de Micaël. Bien entendu, nous comprenons pleinement que l’étrange Melchizédek qui, si mystérieusement, servit avec les Melchizédeks, il y a un milliard d’années, n’était autre que Micaël incarné pendant la mission de sa première effusion. Les archives ne spécifient pas que cet unique et efficace Melchizédek était Micaël, mais on croit universellement qu’il l’était. Il est peu probable que l’affirmation concrète de ce fait puisse se trouver en dehors des archives de Sonarington, et nous n’avons pas accès aux archives de ce monde secret. C’est seulement sur ce monde sacré des Fils divins que l’on connait entièrement les mystères de l’incarnation et de l’effusion. Nous connaissons tous les faits des effusions de Micaël, mais nous ne comprenons pas comment ils se sont produits. Nous ne savons pas comment le chef d’un univers, le créateur des Melchizédeks, peut si soudainement et si mystérieusement devenir l’un d’eux, vivre parmi eux comme l'un d'eux et travailler pendant cent ans comme un Fils Melchizédek. Cependant, c’est ce qui est arrivé.
 
2. La deuxième effusion

(119.0) 119:2.1 Durant près de cent-cinquante-millions d’années après l’effusion Melchizédek de Micaël, tout alla bien dans l’univers de Nébadon, lorsque des troubles commencèrent à poindre dans le système 11 de la constellation 37. Ces troubles étaient liés à un malentendu avec un Fils Lanonandek, un Souverain Systémique qui avait été jugé par les Pères de la Constellation avec approbation du Fidèle des Jours, conseiller du Paradis pour cette constellation. Le Souverain Systémique protestataire n’avait pas entièrement accepté le verdict. Après plus de cent ans de mécontentement, il entraina ses associés dans une rébellion contre la souveraineté du Fils Créateur. Cette rébellion compta parmi les plus étendues et les plus désastreuses qui aient jamais été suscitées dans l’univers de Nébadon ; elle est jugée et terminée depuis longtemps par l’action des Anciens des Jours d’Uversa.
 
(119.0) 119:2.2 Lutentia, ce Souverain Systémique rebelle, régna autocratiquement sur la planète de son quartier général pendant plus de vingt années du temps standard de Nébadon. Après cela, les Très Hauts, avec l’approbation d’Uversa, ordonnèrent sa mise à l’écart et prièrent les dirigeants de Salvington de désigner un nouveau Souverain Systémique pour prendre en charge ce système de mondes habités troublé et déchiré de conflits.
 
(119.0) 119:2.3 En même temps que cette requête était reçue sur Salvington, Micaël lança la deuxième de ces extraordinaires proclamations d’intention de s’absenter du siège de l’univers dans le but “ d’exécuter le commandement de mon Père du Paradis ”. Il promit de “ revenir au moment approprié ” et concentra toute l’autorité entre les mains de son frère du Paradis, Emmanuel, l’Union des Jours.
 
(119.0) 119:2.4 Ensuite, par la même technique observée au moment de son départ pour l’effusion Melchizédek, Micaël prit de nouveau congé de la sphère de son quartier général. Trois jours après ce congé inexpliqué, un nouveau membre inconnu apparut dans le corps de réserve des Fils Lanonandeks primaires de Nébadon. Ce nouveau Fils apparut à midi, sans avoir été annoncé, et accompagné d’un tertiaphin solitaire titulaire d’une procuration régulière des Anciens des Jours d’Uversa, confirmée par Emmanuel de Salvington, et ordonnant que ce nouveau Fils fût affecté au système 11 de la constellation 37 comme successeur de Lutentia détrôné, et avec pleine autorité en tant que Souverain Systémique en exercice, en attendant la nomination d’un nouveau souverain en titre.
 
(119.0) 119:2.5 Pendant plus de dix-sept ans du temps universel, ce dirigeant temporaire étrange et inconnu administra les affaires et jugea sagement les différends de ce système local troublé et démoralisé. Nul Souverain Systémique ne fut jamais plus ardemment aimé ni aussi généralement honoré et respecté. Le nouveau dirigeant mit de l’ordre avec justice et miséricorde dans ce système turbulent, tout en apportant assidument son ministère à tous ses sujets. Il offrit même à son prédécesseur rebelle le privilège de partager le trône d’autorité s’il voulait seulement faire des excuses à Emmanuel pour ses incartades, mais Lutentia dédaigna ces offres de miséricorde. Il savait bien que l’étrange et nouveau Souverain Systémique n’était autre que Micaël, précisément le chef de l'univers qu’il avait si récemment défié. Par contre, des millions de ses partisans égarés et trompés acceptèrent le pardon de ce nouveau chef, connu à cette époque sous le nom de Souverain Sauveur du système de Palonia.
 
(119.0) 119:2.6 Vint alors le jour mémorable où arriva le nouveau Souverain Systémique attitré, désigné par les autorités de l’univers comme successeur permanent de Lutentia détrôné. Tout Palonia pleura le départ du chef systémique le plus noble et le plus bienveillant que Nébadon eût jamais connu. Il était aimé dans tout le système et adoré par ses compagnons de tous les groupes de Fils Lanonandeks. Son départ n’eut pas lieu brusquement. Une grande cérémonie fut organisée lorsqu’il quitta le quartier général systémique. Même son prédécesseur égaré lui envoya le message suivant : “ Tu es juste et droit dans toutes tes voies. Bien que je continue à rejeter la règle du Paradis, je suis forcé d’avouer que tu es un administrateur équitable et miséricordieux. ”
 
(119.0) 119:2.7 Alors, ce chef temporaire du système rebelle prit congé de la planète de son bref séjour administratif. Trois jours après, Micaël réapparaissait sur Salvington et reprenait la direction de l’univers de Nébadon. La troisième proclamation d’Uversa ne tarda pas à suivre pour annoncer l’extension juridictionnelle de l’autorité et de la souveraineté de Micaël. La première proclamation avait été faite au moment de son arrivée dans Nébadon, la deuxième avait été publiée peu après le parachèvement de l’effusion Melchizédek et celle-ci suivait la fin de la deuxième effusion, ou mission Lanonandek.
 
3. La troisième effusion

(119.0) 119:3.1 Le Conseil suprême de Salvington venait d’achever l’étude d’un appel des Porteurs de Vie de la planète 217 dans le système 87 de la constellation 61, demandant que l’on envoie à leur aide un Fils Matériel. Or cette planète était située dans un système de mondes habités où un autre Souverain Systémique s’était égaré, la deuxième rébellion de cet ordre survenue jusque-là dans tout Nébadon.
 
(119.0) 119:3.2 À la demande de Micaël, on garda en suspens la requête des Porteurs de Vie de cette planète en attendant qu’Emmanuel puisse l’étudier et donner son avis. C’était une procédure irrégulière, et je me rappelle bien que nous escomptions quelque chose d’insolite. Nous n’eûmes pas longtemps à attendre. Micaël remit la direction de l’univers entre les mains d’Emmanuel, tandis qu’il confiait le commandement des forces célestes à Gabriel. Ayant ainsi disposé de ses responsabilités administratives, il prit congé de l’Esprit-Mère de l’Univers et disparut de l’aire de départ de Salvington exactement comme il l’avait fait en deux occasions antérieures.
 
(119.0) 119:3.3 Comme on pouvait s’y attendre, un étrange Fils Matériel apparut trois jours après, sans avoir été annoncé, sur le monde-siège du système 87 dans la constellation 61. Il était accompagné d’un seconaphin solitaire, accrédité par les Anciens des Jours d’Uversa et confirmé par Emmanuel de Salvington. Le Souverain Systémique en exercice nomma immédiatement ce nouveau et mystérieux Fils Matériel comme faisant fonction de Prince Planétaire du monde 217, et cette désignation fut aussitôt confirmée par les Très Hauts de la constellation 61.
 
(119.0) 119:3.4 C’est ainsi que ce Fils Matériel unique commença sa carrière difficile sur un monde en quarantaine, sur une planète en sécession et en rébellion située dans un système encerclé, sans aucune communication avec l’univers extérieur ; il travailla seul pendant une génération entière du temps planétaire. Ce Fils Matériel du service de secours amena au repentir et fit revenir dans la bonne voie le Prince Planétaire défaillant et tout son état-major, et fut témoin du retour de la planète au service loyal de la règle du Paradis telle qu’elle est établie dans les univers locaux. Au moment approprié, un Fils et une Fille Matériels arrivèrent sur ce monde rajeuni et racheté. Quand ils furent dument installés comme chefs planétaires visibles, le Prince Planétaire d’urgence ou de transition prit officiellement congé et disparut, un jour, à midi. Trois jours plus tard, Micaël réapparaissait à sa place accoutumée sur Salvington, et bientôt les télédiffusions du superunivers transmirent la quatrième proclamation des Anciens des Jours annonçant une nouvelle promotion de la souveraineté de Micaël dans Nébadon.
 
(119.0) 119:3.5 Je regrette de ne pas être autorisé à raconter la patience, la force d’âme et l’habileté avec lesquelles ce Fils Matériel fit face aux situations éprouvantes sur cette planète perturbée. La réhabilitation de ce monde isolé constitue l’un des chapitres les plus magnifiques et les plus touchants des annales du salut de tout Nébadon. Vers la fin de cette mission, tous les habitants de Nébadon avaient compris pourquoi leur souverain bien-aimé avait choisi de se lancer dans ces effusions répétées en prenant la similitude de quelque ordre subordonné d’êtres intelligents.
 
(119.0) 119:3.6 Les effusions de Micaël comme Fils Melchizédek, puis comme Fils Lanonandek et ensuite comme Fils Matériel sont toutes également mystérieuses et inexplicables. Dans chaque cas, il apparut soudainement comme un individu pleinement développé du groupe de l’effusion. Le mystère de ces incarnations ne sera jamais connu, sauf de ceux qui ont accès au cercle intérieur des archives sur la sphère sacrée de Sonarington.
 
(119.0) 119:3.7 Depuis cette merveilleuse effusion comme Prince Planétaire d’un monde isolé en rébellion, jamais aucun des Fils ou Filles Matériels de Nébadon n’a été tenté de se plaindre de son affectation ou de trouver à redire aux difficultés de sa mission planétaire. Les Fils Matériels savent une fois pour toutes qu’ils ont, dans le Fils Créateur de l'univers, un souverain compréhensif et un ami compatissant, qui a “ été en tous points tenté et éprouvé ” comme eux-mêmes doivent aussi être tentés et éprouvés.
 
(119.0) 119:3.8 Chacune de ces missions fut suivie d’un âge de service et de loyauté accrus parmi toutes les intelligences célestes originaires de l’univers ; chacun des âges successifs d’effusion fut caractérisé par un progrès et une amélioration dans toutes les méthodes d’administration de cet univers et dans toutes les techniques de gouvernement. Depuis cette effusion, aucun des Fils ou Filles Matériels n’a jamais participé en connaissance de cause à une rébellion contre Micaël ; ils l’aiment et l’honorent avec trop de dévotion pour jamais le rejeter consciemment. C’est seulement par des tromperies et des sophismes que des Adams des temps récents ont été égarés par des personnalités rebelles de type supérieur.
 
4. La quatrième effusion

(119.0) 119:4.1 Ce fut à la fin d’un des périodiques appels nominaux millénaires d’Uversa que Micaël s’occupa de remettre le gouvernement de Nébadon entre les mains d’Emmanuel et de Gabriel. Bien entendu, nous nous rappelions ce qui était arrivé dans le passé à la suite d’une telle initiative. Nous nous préparâmes tous à assister à la disparition de Micaël pour sa quatrième mission d’effusion, et il ne nous fit pas attendre longtemps, car il ne tarda pas à se rendre à l’aire de départ de Salvington où nous le perdîmes de vue.
 
(119.0) 119:4.2 Le troisième jour après cette disparition en vue d’une effusion, nous remarquâmes, dans les télédiffusions universelles destinées à Uversa, cette nouvelle significative émanant du quartier général séraphique de Nébadon : “ Nous rendons compte de l’arrivée imprévue d’un séraphin inconnu accompagné d’un supernaphin solitaire et de Gabriel de Salvington. Ce séraphin non enregistré possède les qualificatifs de l’ordre de Nébadon et porte des lettres de créance des Anciens des Jours d’Uversa, confirmées par Emmanuel de Salvington. Il se révèle que ce séraphin appartient à l’ordre suprême des anges d’un univers local, et nous l’avons déjà affecté au corps des conseillers d’enseignement. ”
 
(119.0) 119:4.3 Pour cette effusion séraphique, Micaël fut absent de Salvington pendant une période de plus de quarante années du temps standard de l’univers. Durant cet intervalle, il fut attaché comme conseiller d’enseignement séraphique, une sorte de poste de secrétaire particulier, à vingt-six maitres instructeurs successifs, et travailla sur vingt-deux mondes différents. Son affectation finale fut celle de conseiller et d’assistant attaché à la mission d’effusion d’un Fils Instructeur de la Trinité sur le monde 462 du système 84 de la constellation 3 dans l’univers de Nébadon.
 
(119.0) 119:4.4 Durant les sept années de cette affectation, ce Fils Instructeur de la Trinité ne fut jamais tout à fait persuadé de l’identité de son associé séraphique. Il est vrai que, durant cette période, tous les séraphins furent considérés avec un intérêt et un soin particuliers. Nous savions parfaitement que notre Souverain bien-aimé était au loin dans l’univers, sous la forme d’un séraphin, mais nous ne pûmes jamais être certains de son identité. Il ne fut jamais identifié positivement avant l’époque de son attachement à la mission d’effusion de ce Fils Instructeur de la Trinité. Au cours de cette période, les séraphins suprêmes furent toujours traités avec une sollicitude spéciale, de crainte que l’un de nous ne découvre qu’à son insu, il avait été l’hôte recevant le Souverain de l’univers en mission d’effusion sous forme d’une créature. En ce qui concerne les anges, il est donc devenu éternellement vrai que leur Créateur et Dirigeant été “ en tous points tenté et éprouvé dans la similitude d’une personnalité séraphique ”.
 
(119.0) 119:4.5 À mesure que ces effusions successives participèrent davantage de la nature des formes inférieures de la vie universelle, Gabriel fut de plus en plus associé à ces aventures d’incarnation, opérant comme agent de liaison universel entre le Micaël en effusion et Emmanuel, le dirigeant intérimaire de l’univers.
 
(119.0) 119:4.6 Micaël a maintenant passé par l’expérience d’effusion de trois ordres des Fils de l'univers qu’il avait créés : les Melchizédeks, les Lanonandeks et les Fils Matériels. Ensuite, il condescend à se personnaliser dans la similitude de la vie angélique sous l’aspect d’un séraphin suprême, avant de tourner son attention vers les diverses phases des carrières ascendantes de ses créatures volitives de la forme la plus humble, les mortels évolutionnaires du temps et de l’espace.
 
5. La cinquième effusion

(119.0) 119:5.1 Il y a un peu plus de trois-cent-millions d’années à la manière dont on compte le temps sur Urantia, nous fûmes témoins d’un nouveau transfert d’autorité sur l’univers à Emmanuel, et nous observâmes les préparatifs de départ de Micaël. Cette occasion fut différente des précédentes, en ce sens que Micaël annonça que sa destination était Uversa, siège du superunivers d’Orvonton. Notre Souverain partit en temps voulu, mais les télédiffusions du superunivers ne mentionnèrent jamais son arrivée auprès de la cour des Anciens des Jours. Peu après son départ de Salvington, les télédiffusions d’Uversa firent paraitre ce compte rendu significatif : “ Il est arrivé aujourd’hui, sans annonce préalable ni numéro d’identité, un pèlerin ascendant d’origine mortelle venant de l’univers de Nébadon, confirmé par Emmanuel de Salvington et accompagné de Gabriel de Nébadon. Cet être non identifié présente le statut d’un véritable esprit et il a été reçu dans notre communauté. ”
 
(119.0) 119:5.2 Si vous visitiez Uversa aujourd’hui, vous y entendriez raconter l’histoire du temps où Éventod y séjourna, car c’est sous ce nom que fut connu, sur Uversa, ce pèlerin spécial et inconnu du temps et de l’espace. Cet ascendeur mortel, ou du moins une splendide personnalité exactement semblable au stade d'esprit des ascendeurs mortels, vécut et travailla sur Uversa pendant onze années du temps standard d’Orvonton. Cet être reçut les affectations et accomplit les tâches d’un être mortel spirituel, en commun avec ses semblables des divers univers locaux d’Orvonton. En “ tous points il fut tenté et éprouvé, de même que ses compagnons ”, et, dans toutes les circonstances, il se montra digne de la confiance de ses supérieurs et immanquablement força le respect et l’admiration loyale de ses compagnons spirituels.
 
(119.0) 119:5.3 Sur Salvington, nous suivîmes la carrière de ce pèlerin spirituel avec un intérêt extrême, sachant parfaitement, par la présence de Gabriel, que cet esprit pèlerin modeste et sans numéro d’ordre n’était autre que le chef effusé de notre univers local. Cette première apparition de Micaël, incarné dans le rôle d’un stade d’évolution de mortel, fut un évènement qui passionna et captiva tout Nébadon. Nous avions entendu parler de ces choses, mais maintenant nous pouvions les observer. Micaël apparut sur Uversa comme un mortel spirituel pleinement développé et parfaitement entrainé ; il continua sa carrière comme tel jusqu’au moment où un groupe d’ascendeurs mortels progressa jusqu’à Havona. Il eut alors un entretien avec les Anciens des Jours et prit aussitôt congé d’Uversa, en compagnie de Gabriel, d’une manière soudaine et discrète. Peu après, il apparut à sa place accoutumée sur Salvington.
 
(119.0) 119:5.4 Ce ne fut pas avant le parachèvement de cette effusion que nous commençâmes à soupçonner que Micaël allait probablement s’incarner dans la similitude de ses divers ordres de personnalités de l'univers, allant des plus hauts Melchizédeks jusqu’au bas de l’échelle chez les mortels de chair et de sang des mondes évolutionnaires du temps et de l’espace. Vers cette époque, les collèges Melchizédeks commencèrent à enseigner la probabilité que Micaël s’incarnerait, un jour, comme un mortel dans la chair, et l’on se mit à spéculer beaucoup sur les techniques possibles d’une effusion aussi inexplicable. Le fait que Micaël en personne ait joué le rôle d’un mortel ascendant prêtait un intérêt nouveau et accru à tout le plan de progression des créatures sur la route qui monte à travers l’univers local et le superunivers.
 
(119.0) 119:5.5 Cependant, la technique de ces effusions successives resta un mystère. Gabriel lui-même avoue qu’il ne comprend pas la méthode par laquelle ce Fils du Paradis, Créateur d’un univers, pouvait, à volonté, assumer la personnalité et vivre la vie d’une de ses propres créatures subordonnées.
 
6. La sixième effusion

(119.0) 119:6.1 Maintenant que tout Salvington était habitué aux préliminaires d’une effusion imminente, Micaël convoqua les hôtes de sa planète-siège et, pour la première fois, exposa le reste du plan d’incarnation ; il annonça qu’il devrait bientôt quitter Salvington en vue d’assumer la carrière d’un mortel morontiel auprès de la cour des Très Hauts Pères sur la planète-siège de la cinquième constellation. Ensuite, nous entendîmes, pour la première fois, l’annonce que sa septième et dernière effusion aurait lieu dans la similitude de la chair mortelle sur un monde évolutionnaire.
 
(119.0) 119:6.2 Avant de quitter Salvington pour sa sixième effusion, Micaël adressa une allocution aux habitants rassemblés de la sphère, et partit sous le regard de tous les assistants, accompagné d’un séraphin solitaire et de la Radieuse Étoile du Matin de Nébadon. La direction de l’univers avait de nouveau été confiée à Emmanuel, mais les responsabilités administratives avaient été plus largement réparties.
 
(119.0) 119:6.3 Micaël apparut au siège de la cinquième constellation comme un mortel morontiel de statut ascendant dans la plénitude de ses moyens. Je regrette qu’il me soit interdit de révéler les détails de cette carrière d’un mortel morontiel non numéroté, car ce fut l’une des époques les plus extraordinaires et stupéfiantes dans l’expérience d’effusion de Micaël, sans même en excepter son séjour poignant et tragique sur Urantia. Parmi les nombreuses restrictions qui me furent imposées quand j’acceptai ma mission, l’une d’elles m’interdit de donner les détails de cette merveilleuse carrière de Micaël sous l’aspect du mortel morontiel d’Endantum.
 
(119.0) 119:6.4 Quand Micaël revint de cette effusion morontielle, il fut évident pour nous tous que notre Créateur était devenu l’un de nos semblables, que le Souverain de l’Univers était aussi l’ami et l’aide compatissant des formes d’intelligences créées, même les plus humbles, de ses royaumes. Nous avions déjà noté auparavant qu’il acquérait progressivement le point de vue des créatures dans l’administration de l’univers, car cette assimilation était apparue graduellement ; mais elle devint plus marquée après le parachèvement de son effusion comme mortel morontiel, et encore davantage après son retour de la carrière de fils du charpentier sur Urantia.
 
(119.0) 119:6.5 Gabriel nous informa d’avance du moment où Micaël serait libéré de son effusion morontielle, et, en conséquence, nous préparâmes une réception appropriée sur Salvington. Des millions et des millions d’êtres s’étaient rassemblés des mondes-sièges des constellations de Nébadon, et la majorité des hôtes des mondes adjacents à Salvington fut réunie pour lui souhaiter la bienvenue à la reprise de son règne sur son univers. En réponse à nos nombreux discours de bienvenue et marques d’appréciation pour un Souverain portant un intérêt aussi vital à ses créatures, Micaël se borna à répondre : “ Je me suis simplement occupé des affaires de mon Père. Je fais simplement ce qui plait aux Fils du Paradis qui aiment leurs créatures et cherchent ardemment à les comprendre. ”
 
(119.0) 119:6.6 Mais, à partir de ce jour-là et jusqu’à l’heure où Micaël se lança dans son aventure sur Urantia en tant que Fils de l’Homme, tout Nébadon poursuivit la discussion des nombreux exploits de son Dirigeant Souverain alors qu’il exerçait ses activités sur Endantum en tant qu’incarnation effusée d’un ascendeur mortel morontiel évolutionnaire ; il y fut en tous points éprouvé comme ses compagnons rassemblés des mondes matériels de toute la constellation où il séjournait.
 
7. La septième et dernière effusion

(119.0) 119:7.1 Pendant des dizaines de milliers d’années, nous attendîmes tous avec impatience la septième et dernière effusion de Micaël. Gabriel nous avait appris que cette mission terminale s’effectuerait dans la similitude de la chair mortelle, mais nous ignorions complètement le moment, le lieu et le processus de cette aventure culminante.
 
(119.0) 119:7.2 L’annonce publique que Micaël avait choisi Urantia pour théâtre de son effusion finale fut faite peu après la nouvelle de la défaillance d’Adam et d’Ève. Ainsi, pendant plus de trente-cinq-mille ans, votre monde a occupé une place marquante dans les conseils de l’univers local tout entier. À part le mystère de l’incarnation, nulle étape de l’effusion sur Urantia ne comporta de secrets. Du commencement à la fin, et jusqu’au retour triomphal de Micaël sur Salvington comme Souverain Suprême de son univers, tout ce qui se passa sur votre monde infime, mais hautement honoré, reçut la publicité universelle la plus complète.
 
(119.0) 119:7.3 Jusqu’au moment de l’évènement lui-même, nous n’avions jamais su que Micaël apparaitrait sur terre comme un bébé impuissant du royaume, mais nous avions pensé qu’il emploierait cette méthode. Auparavant, il était toujours apparu comme un individu pleinement développé du groupe de personnalités choisi pour l’effusion. Quand la télédiffusion de Salvington annonça que le petit enfant de Bethléem était né sur Urantia, cette nouvelle fit sensation.
 
(119.0) 119:7.4 Non seulement nous nous rendîmes alors compte que notre Créateur et ami franchissait l’étape la plus précaire de toute sa carrière en risquant apparemment sa position et son autorité dans cette effusion sous forme de bébé sans défense, mais nous comprîmes aussi que son expérience dans cette effusion finale sous la forme d’un être mortel l’installerait pour l’éternité sur son trône comme souverain indiscuté et suprême de l’univers de Nébadon. Pendant un tiers de siècle du temps de la Terre, tous les regards, dans toutes les parties de notre univers local, convergèrent sur Urantia. Toutes les intelligences se rendirent compte que la dernière effusion suivait son cours. Nous connaissions depuis longtemps la rébellion de Lucifer dans Satania et la désaffection de Caligastia sur Urantia ; nous comprenions donc fort bien l’intensité de la lutte qui aurait lieu quand notre chef condescendrait à s’incarner sur Urantia sous l’humble forme et la similitude de la chair mortelle.
 
(119.0) 119:7.5 Joshua ben Joseph, le bébé juif, fut conçu et naquit dans le monde exactement comme tous les autres enfants avant lui et après lui, sauf que cet enfant particulier était l’incarnation de Micaël de Nébadon, un divin Fils du Paradis et le créateur de tout cet univers local de choses et d’êtres. Ce mystère de l’incarnation de la Déité dans la forme humaine de Jésus, dont l’origine était par ailleurs naturelle sur Urantia, restera éternellement impénétré. Même dans l’éternité, vous ne connaitrez jamais la technique et la méthode de l’incarnation du Créateur dans la forme et la similitude de ses créatures. C’est le secret de Sonarington, et ces mystères sont la propriété exclusive des Fils divins qui ont passé par l’expérience de l’effusion.
 
(119.0) 119:7.6 Certains sages de la Terre connaissaient l’arrivée imminente de Micaël. Par les contacts entre mondes, ces sages doués de clairvoyance spirituelle apprirent l’effusion prochaine de Micaël sur Urantia, et les séraphins en firent l’annonce, par l’intermédiaire des médians, à un groupe de prêtres chaldéens dont le chef était Ardnon. Ces hommes de Dieu rendirent visite à l’enfant nouveau-né dans la crèche. Le seul évènement surnaturel associé à la naissance de Jésus fut cette annonciation à Ardnon et à ses compagnons par les séraphins qui avaient autrefois été attachés à Adam et Ève dans le premier jardin.
 
(119.0) 119:7.7 Les parents humains de Jésus étaient des gens moyens de leur époque et de leur génération, et ce Fils de Dieu incarné naquit donc d’une femme et fut élevé à la manière ordinaire des enfants de cette race et de cet âge.
 
(119.0) 119:7.8 L’histoire du séjour de Micaël sur Urantia, le récit de l’effusion de mortel du Fils Créateur sur votre monde, est une affaire qui dépasse la portée et le but du présent fascicule.
 
8. Le statut de Micaël après ses effusions

(119.0) 119:8.1 Après l’effusion finale et réussie de Micaël sur Urantia, non seulement il fut accepté par les Anciens des Jours comme dirigeant souverain de Nébadon, mais il fut aussi reconnu par le Père Universel comme directeur confirmé de l’univers local qu’il avait créé. Lors de son retour sur Salvington, ce Micaël, Fils de l’Homme et Fils de Dieu, fut proclamé dirigeant permanent de Nébadon. D’Uversa vint la huitième proclamation de la souveraineté de Micaël, tandis que du Paradis arriva une déclaration conjointe du Père Universel et du Fils Éternel qui instituait cet être, union de Dieu et de l’homme, comme seul chef de l’univers, et qui demandait à l’Union des Jours stationné sur Salvington de signifier son intention de se retirer au Paradis. Les Fidèles des Jours sur les mondes-sièges des constellations reçurent aussi des instructions pour démissionner des conseils des Très Hauts. Mais Micaël ne voulut pas consentir que fussent retirés les Fils Trinitaires de conseil et de coopération. Il les rassembla sur Salvington et les pria personnellement de rester perpétuellement à leur poste dans Nébadon. Ils signifièrent, à leurs directeurs du Paradis, leur désir d’accéder à cette requête, et peu après furent émis les ordres de séparation d’avec le Paradis qui attachaient pour toujours ces Fils de l’univers central à la cour de Micaël de Nébadon.
 
(119.0) 119:8.2 Il avait fallu presque un milliard d’années du temps d’Urantia pour parachever la carrière d’effusion de Micaël et pour procéder à l’établissement définitif de son autorité suprême dans l’univers de sa propre création. Micaël naquit créateur, il fut éduqué comme administrateur, formé comme directeur exécutif, mais il lui fallut gagner sa souveraineté par expérience. C’est ainsi que votre petit monde fut connu de tout Nébadon comme le cadre où Micaël paracheva l’expérience exigée de tout Fils Créateur du Paradis avant qu’il ne reçoive la direction et le contrôle illimités de l’univers créé par lui-même. À mesure que vous vous élèverez dans l’univers local, vous en apprendrez davantage sur les idéaux des personnalités impliquées dans les effusions antérieures de Micaël.
 
(119.0) 119:8.3 En parachevant ses effusions de créature, non seulement Micaël établissait sa propre souveraineté, mais il augmentait aussi la souveraineté évoluante de Dieu le Suprême. Au cours de ces effusions, non seulement le Fils Créateur se lança dans une exploration descendante des diverses natures de la personnalité des créatures, mais il parvint aussi à révéler les volontés diversifiées des Déités du Paradis dont l’unité synthétique, telle qu’elle est révélée par les Créateurs Suprêmes, dévoile la volonté de l’Être Suprême.
 
(119.0) 119:8.4 Ces divers aspects volitifs des Déités sont éternellement personnalisés dans les natures différentes des Sept Maitres Esprits, et chacune des effusions de Micaël était particulièrement révélatrice de l’une de ces manifestations de divinité. Dans son effusion Melchizédek, il manifesta la volonté unifiée du Père, du Fils et de l’Esprit. Dans son effusion Lanonandek, il manifesta la volonté du Père et du Fils. Dans l’effusion adamique, il révéla la volonté du Père et de l’Esprit, et, dans l’effusion séraphique, la volonté du Fils et de l’Esprit. Dans l’effusion en tant que mortel sur Uversa, il dépeignit la volonté de l’Acteur Conjoint et, dans l’effusion de mortel morontiel, la volonté du Fils Éternel. Enfin, dans l’effusion matérielle sur Urantia, il vécut la volonté du Père Universel, précisément comme un mortel de chair et de sang.
 
(119.0) 119:8.5 Du parachèvement de ces sept effusions résulta la libération de la souveraineté suprême de Micaël et également la création de la possibilité, pour le Suprême, d’atteindre la souveraineté dans Nébadon. Dans aucune de ses effusions, Micaël ne révéla Dieu le Suprême, mais la somme de ses sept effusions est une nouvelle révélation de l’Être Suprême dans Nébadon.
 
(119.0) 119:8.6 Dans l’expérience de la descente de Dieu vers l’homme, Micaël expérimentait en même temps une ascension partant des possibilités de manifestations partielles. Il s’élevait à la suprématie de l’action finie et à la finalité de la libération de son potentiel pour une fonction absonite. Micaël, Fils Créateur, est un créateur dans l’espace-temps, mais Micaël, Maitre Fils septuple, est membre de l’un des corps divins constituant l’Ultime de la Trinité.
 
(119.0) 119:8.7 En faisant l’expérience de révéler les volontés des Sept Maitres Esprits issus de la Trinité, le Fils Créateur a passé par l’expérience de dévoiler la volonté du Suprême. En opérant comme révélateur de la volonté de la Suprématie, Micaël, à l’instar de tous les autres Maitres Fils, s’est identifié lui-même avec le Suprême pour l’éternité. Au cours du présent âge de l’univers, il révèle le Suprême et participe à l’actualisation de la souveraineté de la Suprématie. Par contre, dans le prochain âge de l’univers, nous croyons que Micaël collaborera avec l’Être Suprême dans la première Trinité expérientielle dans les univers de l’espace extérieur et en faveur de ces univers.
 
(119.0) 119:8.8 Urantia est le sanctuaire sentimental de tout Nébadon ; la plus importante de dix-millions de planètes habitées, la demeure humaine de Christ Micaël, souverain de tout Nébadon, ministre Melchizédek auprès des royaumes, sauveur systémique, rédempteur adamique, compagnon séraphique, associé des esprits ascendants, progresseur morontiel, Fils de l’Homme dans la similitude de la chair mortelle et Prince Planétaire d’Urantia. Et vos Écritures disent la vérité en affirmant que ce même Jésus a promis de revenir, un jour, sur le monde de son effusion terminale, le Monde de la Croix.
 
(119.0) 119:8.9 ~ ~ ~ ~
 
(119.0) 119:8.10 [Ce fascicule, décrivant les sept effusions de Christ Micaël, est le soixante-troisième d’une série de présentations parrainée par de nombreuses personnalités, retraçant l’histoire d’Urantia jusqu’à l’époque où Micaël apparut sur terre dans la similitude de la chair mortelle. Ces fascicules furent autorisés par une commission nébadonienne de douze membres agissant sous la direction de Mantutia Melchizédek. Nous avons rédigé ces exposés et nous les avons mis en langue anglaise par une technique permise par nos supérieurs, en l’an 1935 de l’ère chrétienne d’Urantia.]
 


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118. Le Suprême et l’Ultime – temps et espace

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 118. Le Suprême et l’Ultime – temps et espace

(118.0) 118:0.1 Au sujet des diverses natures de la Déité, on peut dire que :
 
  (118.0) 118:0.2 1.Le Père est le moi existant en soi.
 
  (118.0) 118:0.3 2.Le Fils est le moi coexistant.
 
  (118.0) 118:0.4 3.L’Esprit est le moi existant conjointement.
 
  (118.0) 118:0.5 4.Le Suprême est le moi expérientiel-évolutionnaire.
 
  (118.0) 118:0.6 5.Le Septuple est la divinité distributive d’elle-même.
 
  (118.0) 118:0.7 6.L’Ultime est le moi expérientiel-transcendantal.
 
  (118.0) 118:0.8 7.L’Absolu est le moi expérientiel- existentiel.
 
(118.0) 118:0.9 Dieu le Septuple est indispensable à l’aboutissement évolutionnaire du Suprême, mais le Suprême est également indispensable à l’émergence finale de l’Ultime. La double présence du Suprême et de l’Ultime constitue l’association fondamentale de la Déité subabsolue et dérivée, car tous deux sont interdépendants et complémentaires pour accomplir la destinée. Ensemble, ils forment le pont expérientiel qui relie les commencements et les parachèvements de toute croissance créative dans le maitre univers.
 
(118.0) 118:0.10 La croissance créative est sans fin, mais toujours satisfaisante ; elle est sans fin en étendue, mais toujours ponctuée par les moments satisfaisants pour la personnalité, où le but provisoire est atteint, et qui servent si efficacement de préludes à la mobilisation pour de nouvelles aventures de croissance cosmique, d’exploration de l’univers et d’aboutissement à la Déité.
 
(118.0) 118:0.11 Bien que le domaine des mathématiques soit cerné de limitations qualitatives, il procure cependant au mental fini une base conceptuelle pour contempler l’infinité. Les nombres n’ont pas de limitation quantitative, même dans la compréhension d’un mental fini. Si grand que soit le nombre conçu, vous pouvez toujours envisager d’y ajouter une unité. Vous pouvez également comprendre que vous restez en deçà de l’infini, car quel que soit le nombre de fois que vous répétez cette addition, vous pouvez toujours la répéter une fois de plus.
 
(118.0) 118:0.12 En même temps, les séries infinies peuvent être totalisées à un point donné quelconque, et ce total (ou plus exactement ce total partiel) procure à une personne donnée, ayant à un moment donné un statut donné, la plénitude de la douceur d’avoir atteint un but. Mais, tôt ou tard, la même personne recommence à languir après des buts nouveaux et supérieurs ; et ces aventures de croissances se renouvèleront éternellement dans la plénitude des temps et dans les cycles de l’éternité.
 
(118.0) 118:0.13 Chaque âge successif de l’univers est le prélude de l’ère suivante de croissance cosmique, et chaque époque de l’univers fournit une destinée immédiate à tous les stades précédents. En soi et par soi, Havona est une création parfaite, mais limitée dans sa perfection. La perfection de Havona, se répandant dans les superunivers évolutionnaires, y trouve non seulement une destinée cosmique, mais aussi la libération des limitations de l’existence préévolutionnaire.
 
1. Le temps et l’éternité

(118.0) 118:1.1 Il est utile à l’homme, pour son orientation cosmique, d’arriver à comprendre, aussi bien que possible, les rapports de la Déité avec le cosmos. La Déité absolue est éternelle par nature, mais les Dieux sont reliés au temps, en tant qu’expérience dans l’éternité. Dans les univers évolutionnaires, l’éternité est la perpétuité temporelle – l’éternel maintenant.
 
(118.0) 118:1.2 La personnalité de la créature mortelle peut devenir éternelle en s’identifiant avec l’esprit intérieur par la technique consistant à choisir de faire la volonté du Père. Cette consécration de la volonté équivaut à la réalisation d’un dessein de réalité éternelle. Cela signifie que le dessein de la créature est devenu invariant par rapport à la succession des instants ; ou, en d’autres termes, que les moments qui se succèdent ne verront aucun changement dans le dessein de la créature. Un million ou un milliard de moments n’y changeront rien. Les nombres ont cessé d’avoir une signification concernant le dessein de la créature. C’est ainsi que le choix de la créature s’ajoutant au choix de Dieu se traduit par les réalités éternelles de l’union sans fin entre l’esprit de Dieu et la nature de l’homme, au service perpétuel des enfants de Dieu et de leur Père du Paradis.
 
(118.0) 118:1.3 Il existe, dans tout intellect donné, une relation directe entre la maturité et la conscience d’une unité de temps. Cette unité de temps peut être un jour, une année ou une période plus longue, mais elle est inévitablement le critère par lequel le moi conscient évalue les circonstances de la vie et par lequel l’intellect qui conçoit, mesure et évalue les faits de l’existence temporelle.
 
(118.0) 118:1.4 L’expérience, la sagesse et le jugement coïncident avec l’allongement de l’unité de temps dans l’expérience des mortels. Quand le mental humain remonte dans le passé, il évalue l’expérience antérieure avec le dessein d’influencer une situation présente. Quand le mental s’étend dans l’avenir, il essaye d’évaluer la signification future d’une action possible. Ayant ainsi tenu compte à la fois de l’expérience et de la sagesse, la volonté humaine prend une décision-jugement dans le présent, et le plan d’action ainsi né du passé et du futur vient à l’existence.
 
(118.0) 118:1.5 Dans la maturité du moi qui se développe, le passé et l’avenir sont réunis pour éclairer la vraie signification du présent. À mesure que le moi murit, il recourt pour son expérience à un passé de plus en plus lointain, tandis que ses prévisions de sagesse cherchent à pénétrer de plus en plus profondément dans l’avenir inconnu. Et, à mesure que le moi qui conçoit étend davantage sa portée dans le passé et le futur, son jugement dépend de moins en moins du présent momentané. La décision-action commence ainsi à échapper aux liens du présent en mouvement, tandis qu’elle revêt progressivement les aspects de la signification passé-futur.
 
(118.0) 118:1.6 La patience est pratiquée par les mortels dont les unités de temps sont courtes. La vraie maturité transcende la patience par une longanimité née d’une réelle compréhension.
 
(118.0) 118:1.7 Murir, c’est vivre plus intensément dans le présent et en même temps échapper aux limitations du présent. Les plans de maturité, fondés sur l’expérience passée, se réalisent dans le présent de manière à rehausser les valeurs de l’avenir.
 
(118.0) 118:1.8 L’unité de temps chez les personnes non mures concentre les significations-valeurs dans le moment présent de telle manière que le présent est dissocié de sa vraie relation avec le non-présent – le passé-futur. L’unité de temps de la maturité a des proportions qui révèlent les relations coordonnées du passé-présent-futur de telle manière que le moi commence à pénétrer le sens de l’ensemble des évènements, il commence à apercevoir le paysage du temps sous la perspective panoramique d'horizons élargis, et peut-être à soupçonner le continuum éternel, sans commencement ni fin, dont les fragments s’appellent le temps.
 
(118.0) 118:1.9 Sur les niveaux de l’infini et de l’absolu, le moment présent contient tout le passé aussi bien que tout le futur. JE SUIS signifie également J’AI ÉTÉ et JE SERAI, et ceci représente notre meilleur concept de l’éternité et de l’éternel.
 
(118.0) 118:1.10 Sur le niveau absolu et éternel, la réalité potentielle a tout autant de signification que la réalité actuelle. C’est seulement sur le niveau fini et pour les créatures liées par le temps que la différence parait si vaste. Pour Dieu en tant qu’absolu, un mortel ascendant qui a pris la décision éternelle est déjà un finalitaire du Paradis. Mais, grâce aux Ajusteurs de Pensée intérieurs, le Père Universel n’est pas limité ainsi dans sa perception, mais il peut aussi être au fait de – et participer à – toutes les luttes temporelles concernant les problèmes de l’ascension des créatures, depuis les niveaux d’existence où celles-ci ressemblent à des animaux jusqu’à ceux où elles ressemblent à Dieu.
 
2. Omniprésence et ubiquité

(118.0) 118:2.1 Il ne faut pas confondre l’ubiquité de la Déité avec l’ultimité de la divine omniprésence. Le Père Universel veut que le Suprême, l’Ultime et l’Absolu compensent, coordonnent et unifient son ubiquité dans l’espace-temps et son omniprésence dans l’espace-temps-transcendé avec sa présence absolue et universelle pour laquelle l’espace et le temps n’existent pas. Et vous devriez vous rappeler que, si l’ubiquité de la Déité peut être bien souvent associée à l’espace, elle n’est pas nécessairement conditionnée par le temps.
 
(118.0) 118:2.2 En tant qu’ascendeurs mortels et morontiels, vous discernez progressivement Dieu par le ministère de Dieu le Septuple. Par Havona, vous découvrez Dieu le Suprême. Au Paradis, vous le trouvez comme une personne, et ensuite, en tant que finalitaires, vous essayerez bientôt de le connaitre comme Ultime. Étant finalitaires, il semble qu’après avoir atteint l’Ultime, il n’y ait qu’une voie à suivre, celle de commencer la recherche de l’Absolu. Nul finalitaire ne sera troublé par les incertitudes de l’atteinte de l’Absolu de Déité, puisqu’à la fin des ascensions suprême et ultime, il aura rencontré Dieu le Père. Ces finalitaires croiront certainement que, même s’ils réussissent à trouver Dieu l’Absolu, ils ne feront que découvrir le même Dieu, le Père du Paradis se manifestant sur des niveaux plus proches de l’infini et de l’universel. Il est hors de doute que l’aboutissement à Dieu dans l’absolu révèlerait l’Ancêtre Primordial des univers aussi bien que le Père Final des personnalités.
 
(118.0) 118:2.3 Dieu le Suprême peut ne pas être une démonstration de l’omniprésence de la Déité dans l’espace-temps, mais il est littéralement une manifestation de l’ubiquité divine. Entre la présence spirituelle du Créateur et les manifestations matérielles de la création, se trouve le vaste domaine du devenir ubiquitaire – l’émergence dans l'univers de la Déité évolutionnaire.
 
(118.0) 118:2.4 Si Dieu le Suprême assume jamais le contrôle direct des univers du temps et de l’espace, nous sommes convaincus que cette administration de Déité fonctionnera sous le supercontrôle de l’Ultime. Dans ce cas, Dieu l’Ultime commencerait à devenir manifeste aux univers du temps en tant que Tout-Puissant transcendantal (l’Omnipotent) exerçant le supercontrôle du supertemps et de l’espace transcendé relatifs aux fonctions administratives du Tout-Puissant Suprême.
 
(118.0) 118:2.5 Le mental humain peut, comme nous-mêmes, se poser la question suivante : Si l’évolution de Dieu le Suprême, atteignant l’autorité administrative dans le grand univers, est accompagnée par des manifestations accrues de Dieu l’Ultime, une émergence homologue de Dieu l’Ultime dans les univers prévus de l’espace extérieur sera-t-elle accompagnée de révélations similaires et rehaussées de Dieu l’Absolu ? En réalité, nous n’en savons rien.
 
3. Relations entre le temps et l’espace

(118.0) 118:3.1 C’est seulement par l’ubiquité que la Déité a pu unifier les manifestations de l’espace-temps pour les conceptions finies, car le temps est une succession d’instants, tandis que l’espace est un système de points associés. Après tout, vous percevez le temps par analyse et l’espace par synthèse. Vous coordonnez et vous associez ces deux conceptions dissemblables par la perspicacité intégratrice de la personnalité. Dans le monde animal, l’homme est seul à posséder cette faculté de percevoir l’espace-temps. Pour un animal, le mouvement a une signification, mais il ne prend une valeur que pour une créature ayant statut de personnalité.
 
(118.0) 118:3.2 Les choses sont conditionnées par le temps, mais la vérité est hors du temps. Plus vous connaissez la vérité, plus vous êtes la vérité, mieux vous pouvez comprendre le passé et saisir l’avenir.
 
(118.0) 118:3.3 La vérité est inébranlable – éternellement exempte de toutes les vicissitudes transitoires, bien que jamais morte et conventionnelle, mais toujours vibrante et adaptable – rayonnant la vie. Mais, quand la vérité devient liée aux faits, alors l’espace et le temps conditionnent tous deux ses significations et mettent en corrélation ses valeurs. Ces réalités de la vérité couplée au fait deviennent des concepts et sont, en conséquence, reléguées au domaine des réalités cosmiques relatives.
 
(118.0) 118:3.4 La liaison de la vérité absolue et éternelle du Créateur avec l’expérience factuelle des créatures finies et temporelles fait apparaitre une nouvelle valeur émergente du Suprême. Le concept du Suprême est essentiel pour coordonner le monde supérieur invariant et divin avec le monde inférieur fini et toujours changeant.
 
(118.0) 118:3.5 Parmi toutes les choses non absolues, c’est l’espace qui est le plus proche d’être absolu. En apparence, l’espace est absolument ultime. La réelle difficulté que nous avons à comprendre l’espace sur le niveau matériel provient du fait que les corps matériels existent dans l’espace, mais que l’espace existe aussi dans ces mêmes corps matériels. Nombre de facteurs concernant l’espace sont absolus, mais cela ne signifie pas que l’espace soit absolu.
 
(118.0) 118:3.6 Pour comprendre les relations de l’espace, il peut être utile de supposer, relativement parlant, que l’espace est, après tout, une propriété de tous les corps matériels. Donc, quand un corps se meut dans l’espace, il emporte aussi avec lui toutes ses propriétés, même l’espace qui est dans ce corps en mouvement et en fait partie.
 
(118.0) 118:3.7 Tous les modèles de la réalité occupent de l’espace sur les niveaux matériels, mais les modèles spirituels n’existent qu’en relation avec l’espace ; ils n’occupent ni ne déplacent d’espace, et n’en contiennent pas non plus. Pour nous, l’énigme maitresse de l’espace concerne le modèle d’une idée. Quand nous abordons le domaine mental, nous rencontrons bien des problèmes embarrassants. Le modèle d’une idée – sa réalité – occupe-t-il de l’espace ? En vérité nous n’en savons rien, bien que nous soyons certains qu’un modèle d’idée ne contient pas d’espace ; mais il ne serait guère prudent d’admettre que l’immatériel est toujours non spatial.
 
4. Causalité primaire et secondaire

(118.0) 118:4.1 Bien des difficultés théologiques et des dilemmes métaphysiques de l’homme mortel sont dus à ce qu’il ne situe pas bien la personnalité de la Déité et attribue, en conséquence, des aspects infinis et absolus à la Divinité subordonnée et à la Déité évolutionnaire. Il existe certainement une vraie Cause Première, mais il ne faut pas oublier qu’il existe aussi une foule de causes coordonnées et subordonnées, à la fois causes associées et causes secondaires.
 
(118.0) 118:4.2 La différence essentielle entre causes premières et causes secondes réside en ce que les causes premières produisent des effets originels dépourvus de facteurs héréditaires dérivés d’une causalité antécédente quelconque. Les causes secondaires produisent des effets comportant invariablement une hérédité provenant d’autres causes antérieures.
 
(118.0) 118:4.3 Les potentiels purement statiques inhérents à l’Absolu Non Qualifié réagissent aux causes engendrées par l’Absolu de Déité qui sont produites par l’action de la Trinité du Paradis. En présence de l’Absolu Universel, ces potentiels statiques imprégnés de causalité deviennent aussitôt actifs et réactifs à l’influence de certains agents transcendantaux, dont l’action aboutit à la transmutation de ces potentiels activés en leur conférant le statut de véritables possibilités universelles de développement, de capacités actualisées pour la croissance. C’est sur ces potentiels ainsi développés que les créateurs et contrôleurs du grand univers jouent l’épopée sans fin de l’évolution cosmique.
 
(118.0) 118:4.4 Si l’on ne tient pas compte des existentiels, la causalité a une constitution fondamentale triple. Telle qu’elle opère dans le présent âge de l’univers et concernant le niveau fini des sept superunivers, on peut la concevoir comme suit :
 
  (118.0) 118:4.5 1.L’activation des potentiels statiques. C’est l’établissement de la destinée dans l’Absolu Universel par les actions de l’Absolu de Déité, opérant dans et sur l’Absolu Non Qualifié, et par suite des commandements volitifs de la Trinité du Paradis.
 
  (118.0) 118:4.6 2.L’extériorisation de capacités d’univers. Ceci implique la transformation de potentiels indifférenciés en des plans séparés et définis. C’est l’acte de l’Ultimité de la Déité et des multiples agents du niveau transcendantal. Ces actes anticipent parfaitement sur les futurs besoins de l’ensemble du maitre univers. C’est en liaison avec la ségrégation de potentiels que les Architectes du Maitre Univers existent en tant que véritables personnifications du concept de Déité des univers. Leurs plans paraissent ultimement limités en étendue dans l’espace par le concept de la périphérie du maitre univers, mais, en tant que plans, ils ne sont pas autrement conditionnés par le temps ou l’espace.
 
  (118.0) 118:4.7 3.La création et l’évolution des actuels d’univers. C’est sur un cosmos imprégné de la présence de l’Ultimité de la Déité productrice de capacités que les Créateurs Suprêmes opèrent pour effectuer, dans le temps, les transmutations de potentiels muris en actuels expérientiels. À l’intérieur du maitre univers, toute actualisation de la réalité potentielle est limitée par la capacité ultime de développement, et conditionnée par l’espace-temps aux stades finals de son émergence. Les Fils Créateurs sortant du Paradis sont, en actualité, des créateurs transformateurs au sens cosmique. Cela n’invalide, en aucune manière, le concept de créateurs que les hommes s’en font ; du point de vue fini, il est certain qu’ils peuvent créer et qu’ils le font.
 
5. Omnipotence et compossibilité.

(118.0) 118:5.1 L’omnipotence de la Déité n’implique pas le pouvoir de faire ce qui est infaisable. Dans le cadre espace-temps, et en se plaçant au point de vue intellectuel de la compréhension mortelle, même le Dieu infini ne peut créer des cercles carrés ni produire du mal qui soit naturellement bon. Dieu ne peut faire des choses non divines. Cette contradiction de termes philosophiques équivaut au non-être et implique que rien n’a été ainsi créé. Un trait de caractère d’une personnalité ne peut être à la fois divin et non divin. La compossibilité est innée dans le pouvoir divin. Tout ceci dérive du fait que l’omnipotence ne se borne pas à créer des choses ayant une nature, mais qu’elle donne aussi naissance à la nature de toutes les choses et de tous les êtres.
 
(118.0) 118:5.2 Au commencement, le Père fait tout ; mais, à mesure que le panorama de l’éternité se déroule en réponse à la volonté et aux commandements de l’Infini, il ressort de plus en plus que les créatures, même les hommes, doivent devenir des partenaires de Dieu pour réaliser la finalité de la destinée. Et ceci est vrai même dans la vie dans la chair ; quand l’homme et Dieu entrent en association, on ne peut assigner aucune limite aux possibilités futures de cette association. Quand l’homme se rend compte que le Père Universel est son partenaire dans la progression éternelle, quand il fusionne avec la présence intérieure du Père, il a rompu, en esprit, les entraves du temps et il est déjà entré dans les progressions de l’éternité, à la recherche du Père Universel.
 
(118.0) 118:5.3 La conscience du mortel passe des faits aux significations, et ensuite aux valeurs. La conscience du Créateur part de la valeur de la pensée, passe par la signification des mots et arrive au fait de l’action. Pour sortir de l’impasse de l’unité non qualifiée inhérente à l’infinité existentielle, il faut toujours que Dieu agisse. La Déité doit toujours fournir l’univers archétypal, les personnalités parfaites, la vérité, la beauté et la bonté originelles que toutes les créations subdivines s’efforcent d’atteindre. Il faut toujours que Dieu trouve d’abord l’homme pour que l’homme puisse ensuite trouver Dieu. Un Père Universel est toujours nécessaire avant que puissent exister une filiation universelle et la fraternité universelle qui s’ensuit.
 
6. Omnipotence et omnificience

(118.0) 118:6.1 Dieu est vraiment omnipotent, mais non omnificient – il ne fait pas personnellement tout ce qui se fait. L’omnipotence englobe le potentiel de pouvoir du Tout-Puissant Suprême et de l’Être Suprême, mais les actes volitifs de Dieu le Suprême ne sont pas des agissements personnels de Dieu l’Infini.
 
(118.0) 118:6.2 Soutenir l’omnificience de la Déité primordiale équivaudrait à priver de leurs droits près d’un million de Fils Paradisiaques Créateurs, sans mentionner les innombrables multitudes des divers autres ordres d’aides qui apportent leur concours créatif. Dans tout l’univers, il n’y a qu’une seule Cause sans cause. Toutes les autres causes sont dérivées de cette unique Grande Source-Centre Première, et rien, dans cette philosophie, ne fait violence au libre arbitre des myriades d’enfants de la Déité disséminées dans un immense univers.
 
(118.0) 118:6.3 Dans un cadre local, la volition peut paraitre fonctionner comme une cause sans cause, mais elle présente infailliblement des facteurs héréditaires qui établissent des relations avec la Première Cause unique, originelle et absolue.
 
(118.0) 118:6.4 Toute volition est relative. Au sens initial, seul le Père-JE SUIS possède la finalité de volition. Au sens absolu, seuls le Père, le Fils et l’Esprit exercent les prérogatives d’une volonté non conditionnée par le temps et non limitée par l’espace. L’homme mortel est doté du libre arbitre, du pouvoir de choisir ; bien que ce choix ne soit pas absolu, il est néanmoins relativement final sur le niveau fini et en ce qui concerne la destinée de la personnalité qui choisit.
 
(118.0) 118:6.5 Sur un niveau quelconque n’atteignant pas l’absolu, la volition rencontre des limitations inhérentes à la personnalité même qui exerce le pouvoir de choix. L’homme ne peut choisir au-delà du domaine de ce qui est choisissable. Par exemple, il ne peut choisir d’être autre chose qu’un humain, sauf qu’il peut décider de devenir plus qu’un homme. Il peut choisir d’entreprendre l’ascension de l’univers, mais cela tient, en l’espèce, à une coïncidence spéciale entre le choix humain et la volonté divine. Ce qu’un fils désire et que le Père veut arrivera en toute certitude.
 
(118.0) 118:6.6 Dans la vie de mortel, des lignes de conduite optionnelles s’ouvrent et se ferment continuellement. Durant les périodes où le choix est possible, la personnalité humaine décide constamment entre de nombreuses lignes d’action. La volition temporelle est reliée au temps et doit attendre l’écoulement du temps pour trouver l’occasion de s’exprimer. La volition spirituelle a commencé à gouter la libération des entraves du temps, car elle a réussi à échapper partiellement à la séquence du temps ; cela est parce que la volition spirituelle s’identifie avec la volonté de Dieu.
 
(118.0) 118:6.7 La volition, l’acte de choisir, doit fonctionner dans le cadre universel qui s’est actualisé en réponse à des choix supérieurs et antérieurs. Tout le champ de la volonté humaine est strictement limité au fini, sauf sur un point particulier : quand l’homme choisit de trouver Dieu et d’être semblable à lui, ce choix est superfini ; l’éternité seule peut révéler s’il est également superabsonite.
 
(118.0) 118:6.8 Reconnaitre l’omnipotence de la Déité, c’est jouir de la sécurité dans votre expérience de citoyenneté cosmique, c’est posséder l’assurance de la sûreté dans le long voyage au Paradis. Par contre, accepter le sophisme de l’omnificience, c’est embrasser la colossale erreur du panthéisme.
 
7. Omniscience et prédestination

(118.0) 118:7.1 Dans le grand univers, la fonction de la volonté du Créateur et la fonction de la volonté de la créature s’exercent dans les limites et selon les possibilités établies par les Maitres Architectes. Toutefois, la prédétermination de ces limites maximas n’abroge pas, le moins du monde, la souveraineté de la volonté de la créature à l’intérieur de ces frontières. La préconnaissance ultime – la pleine tolérance de tous les choix finis – ne constitue pas non plus une abrogation de la volition finie. Un être humain mûr et perspicace peut parfois prévoir fort exactement la décision d’un associé plus jeune, mais cette préconnaissance n’enlève rien à la liberté ni à l’authenticité de la décision même. Les Dieux ont sagement limité le champ d’action de la volonté immature, mais, à l’intérieur de ces limites définies, elle n’en reste pas moins une véritable volonté.
 
(118.0) 118:7.2 Même la corrélation suprême de tous les choix passés, présents et futurs n’invalide pas l’authenticité de ces choix. Elle dénote plutôt la tendance préordonnée du cosmos et suggère la préconnaissance de ces êtres volitifs qui peuvent choisir ou refuser de devenir des parties contributives de l’actualisation expérientielle de toute la réalité.
 
(118.0) 118:7.3 L’erreur dans le choix fini est liée au temps et limitée par lui. Elle ne peut exister que dans le temps et à l’intérieur de la présence évoluante de l’Être Suprême. Ce choix erroné est possible dans le temps et dénote (en dehors de l’inachèvement du Suprême) un certain domaine de choix dont les créatures immatures doivent être dotées pour bénéficier de la progression dans l’univers en établissant, par leur libre arbitre, le contact avec la réalité.
 
(118.0) 118:7.4 Le péché, dans l’espace conditionné par le temps, prouve clairement la liberté temporelle – et même la licence – de la volonté finie. Le péché dépeint l’immaturité, d’une part éblouie par la liberté volitive relativement souveraine de la personnalité, et d’autre part manquant de percevoir les obligations et devoirs suprêmes de la citoyenneté cosmique.
 
(118.0) 118:7.5 L’iniquité, dans les domaines finis, révèle la réalité transitoire de toute individualité non identifiée à Dieu. Une créature ne devient véritablement réelle dans les univers que si elle s’identifie à Dieu. La personnalité finie ne se crée pas elle-même, mais, dans le cadre superuniversel du choix, elle détermine elle-même sa destinée.
 
(118.0) 118:7.6 Le don de la vie rend les systèmes d'énergie-matière capables de se perpétuer, de se propager et de s’adapter eux-mêmes. Le don de la personnalité communique, aux organismes vivants, les prérogatives additionnelles de disposer d’eux-mêmes, d’évoluer eux-mêmes et de s’identifier eux-mêmes avec un esprit de fusion de la Déité.
 
(118.0) 118:7.7 Les organismes vivants subpersonnels dénotent un mental animant l’énergie-matière, d’abord sous l’aspect de contrôleurs physiques et ensuite sous l’aspect d’esprits-mentaux adjuvats. Le don de la personnalité vient du Père et communique, au système vivant, d’uniques prérogatives de choix. Or, si la personnalité a la prérogative d’exercer le choix volitif de s’identifier à la réalité, et si ce choix est sincère et libre, alors il faut que la personnalité évoluante ait aussi le choix possible de se désorienter, de se disloquer et de se détruire elle-même. La possibilité de l’autodestruction cosmique ne peut être évitée si l’on veut que la personnalité évoluante soit vraiment libre dans l’exercice de sa volonté finie.
 
(118.0) 118:7.8 C’est pourquoi la sécurité est accrue si l’on rétrécit les limites du choix personnel sur tous les niveaux inférieurs d’existence. Le choix devient de plus en plus libre à mesure que l’on s’élève dans les univers. À la fin, il devient très proche de la liberté divine quand la personnalité ascendante atteint la divinité de statut, la suprématie de consécration aux desseins universels, le parachèvement de la sagesse cosmique et la finalité de l’identification de la créature avec la volonté et les voies de Dieu.
 
8. Contrôle et supercontrôle

(118.0) 118:8.1 Dans les créations de l’espace-temps, le libre arbitre est enserré dans des restrictions et des limitations. L’évolution de la vie matérielle est d’abord machinale, puis activée par le mental ; enfin, (après avoir reçu le don de la personnalité), elle peut se laisser gouverner par l’esprit. L’évolution organique sur les mondes habités est physiquement limitée par les potentiels des implantations originelles de vie physique faites par les Porteurs de Vie.
 
(118.0) 118:8.2 L’homme mortel est une machine, un mécanisme vivant ; ses racines se trouvent vraiment dans le monde physique d’énergie. Bien des réactions humaines sont de nature machinale ; une grande partie de la vie ressemble à une mécanique. Mais l’homme, qui est un mécanisme, est beaucoup plus qu’une machine ; il est doté d’un mental et habité par l’esprit ; et, bien qu’au cours de sa vie matérielle, il ne puisse jamais échapper au mécanisme électrochimique de son existence, il peut apprendre à subordonner de plus en plus ce mécanisme de vie physique à la sagesse directrice de l’expérience par le processus consistant à consacrer le mental humain à exécuter les incitations spirituelles de l’Ajusteur de Pensée intérieur.
 
(118.0) 118:8.3 L’esprit libère le fonctionnement de la volonté ; le mécanisme le limite. Le choix imparfait, non contrôlé par le mécanisme et non identifié à l’esprit, est dangereux et instable. La domination mécanique assure la stabilité aux dépens du progrès. L’alliance avec l’esprit dégage le choix du niveau physique et, en même temps, assure la stabilité divine résultant d’une clairvoyance universelle accrue et d’une compréhension cosmique plus vaste.
 
(118.0) 118:8.4 Le grand danger qui menace la créature quand elle parvient à se libérer des entraves du mécanisme vital est qu’elle ne réussisse pas à compenser cette perte de stabilité en effectuant une liaison fonctionnelle harmonieuse avec l’esprit. Le choix de la créature, quand il est relativement dégagé de la stabilité mécanique, pourrait tendre à se libérer davantage, indépendamment d’une plus grande identification avec l’esprit.
 
(118.0) 118:8.5 Tout le principe de l’évolution biologique rend impossible l’apparition, sur les mondes habités, d’hommes primitifs doués d’une grande maitrise d’eux-mêmes. C’est pourquoi le même plan créatif, qui traduit le dessein de l’évolution, fournit également les restrictions extérieures de temps et d’espace, de faim et de peur, qui circonscrivent efficacement le champ des choix subspirituels de ces créatures non cultivées. À mesure que le mental de l’homme réussit à traverser des barrières de plus en plus difficiles à franchir, le même plan créatif contient aussi des dispositions pour que l’héritage racial de sagesse expérientielle, péniblement acquis, s’accumule lentement – en d’autres termes, ce plan prévoit un équilibre entre les contraintes extérieures en régression et les contraintes intérieures croissantes.
 
(118.0) 118:8.6 La lenteur de l’évolution, du progrès culturel humain, témoigne de l’efficacité de ce frein – l’inertie matérielle – qui agit si puissamment pour ralentir les vitesses dangereuses du progrès. C’est ainsi que le temps lui-même amortit et répartit les conséquences (qui autrement seraient mortelles) du fait d’échapper prématurément aux barrières successives qui limitent l’activité humaine. Car, lorsque la culture progresse trop rapidement, lorsque les accomplissements matériels dépassent l’évolution de la sagesse-adoration alors, la civilisation contient en elle-même des germes de récession. À moins que cette civilisation ne soit étayée par un accroissement rapide de sagesse expérientielle, de telles sociétés humaines redescendront des niveaux élevés, mais prématurés, qu’elles ont atteints, et les “ âges de ténèbres ” de l’interrègne de la sagesse témoigneront, alors, de la résurgence inexorable du déséquilibre entre la liberté du moi et le contrôle du moi.
 
(118.0) 118:8.7 L’iniquité de Caligastia consista à court-circuiter le régulateur du temps de la libération humaine progressive. Il détruisit arbitrairement les barrières restrictives dont le mental des mortels de cette époque n’avait pas encore triomphé par expérience.
 
(118.0) 118:8.8 Le mental qui peut abréger partiellement le temps et l’espace prouve, par cet acte même, qu’il possède en lui-même les germes de sagesse qui peuvent efficacement remplacer le mur de contrainte qu’il a transcendé.
 
(118.0) 118:8.9 Lucifer chercha similairement à empêcher le fonctionnement régulateur du temps, qui freinait l’aboutissement prématuré à certaines libertés dans le système local. Un système local ancré dans la lumière et la vie a acquis expérientiellement les points de vue et la clairvoyance qui rendent praticable la mise en œuvre de nombreuses techniques qui ne feraient que bouleverser et détruire le même royaume pendant les âges antérieurs à cet ancrage.
 
(118.0) 118:8.10 À mesure que l’homme s’affranchit des entraves de la peur, qu’il relie les continents et les océans avec ses machines, et les générations et les siècles avec sa documentation, il doit substituer à chaque contrainte transcendée une contrainte nouvelle et volontaire assumée en accord avec les impératifs moraux de la sagesse humaine en expansion. Ces restrictions que l’on s’impose volontairement sont à la fois les plus puissants et les plus subtils de tous les facteurs de la civilisation humaine : les concepts de justice et les idéaux de fraternité. L’homme se qualifie même pour supporter les restrictions des effets de la miséricorde quand il ose aimer ses semblables, quand il réussit à débuter dans la fraternité spirituelle, quand il décide de traiter ses compagnons de la manière dont il voudrait être traité, et même de leur accorder le traitement qu’il suppose que Dieu leur accorderait.
 
(118.0) 118:8.11 Une réaction automatique de l’univers est stable et se poursuit sous une certaine forme dans le cosmos. Une personnalité qui connait Dieu et désire faire sa volonté, qui a de la clairvoyance spirituelle, est divinement stable et éternellement existante. La grande aventure de l’homme dans l'univers consiste dans le transit de son mental mortel de la stabilité de la statique mécanique à la divinité de la dynamique spirituelle, et il réalise cette transformation par la force et la persévérance de ses propres décisions de personnalité, dans chaque situation de la vie, en déclarant : “ C’est ma volonté que ta volonté soit faite. ”
 
9. Les mécanismes de l’univers

(118.0) 118:9.1 Le temps et l’espace sont un mécanisme conjoint du maitre univers. Ils sont les dispositifs permettant aux créatures finies de coexister avec l’Infini dans le cosmos. Les créatures finies sont efficacement isolées des niveaux absolus par le temps et l’espace. Mais ces moyens d’isolement, sans lesquels nul mortel ne pourrait exister, fonctionnent directement pour limiter le champ de l’action finie. Sans eux, nulle créature ne pourrait agir, mais, par eux, les actes de chaque créature sont nettement limités.
 
(118.0) 118:9.2 Les mécanismes créés par des êtres au mental supérieur fonctionnent pour libérer leurs sources créatives, mais, dans une certaines mesure, ils limitent invariablement l’action de toutes les intelligences subordonnées. Pour les créatures des univers, cette limitation devient apparente en tant que mécanisme des univers. L’homme ne dispose pas d’un libre arbitre sans frein, il y a des limites à l’étendue de son choix, mais, à l’intérieur de ce champ libre, sa volonté est relativement souveraine.
 
(118.0) 118:9.3 Le mécanisme vital de la personnalité mortelle, le corps humain, est le produit d’un projet créatif supramortel ; il ne peut donc jamais être parfaitement contrôlé par l’homme lui-même. C’est seulement quand l'homme ascendant, en liaison avec l’Ajusteur fusionné, créera par lui-même le mécanisme destiné à exprimer sa personnalité, qu’il parviendra à le contrôler à la perfection.
 
(118.0) 118:9.4 Le grand univers est un mécanisme aussi bien qu’un organisme. Il est mécanique et vivant. C’est un mécanisme vivant animé par un Mental Suprême, se coordonnant avec un Esprit Suprême, et trouvant son expression sur les niveaux maximas d’unification de pouvoir et de personnalité en tant qu’Être Suprême. Mais nier le mécanisme de la création finie, c’est nier le fait et méconnaitre la réalité.
 
(118.0) 118:9.5 Les mécanismes sont le produit du mental, du mental créateur agissant sur les potentiels cosmiques et en eux. Les mécanismes sont des cristallisations fixes de la pensée du Créateur, et ils fonctionnent toujours en fidèle conformité avec le concept volitif qui leur a donné naissance. Mais la raison d’être d’un mécanisme quelconque se trouve dans son origine, et non dans sa fonction.
 
(118.0) 118:9.6 Il ne faudrait pas penser que ces mécanismes limitent l’action de la Déité. La vérité est bien plutôt que, par ces mécanismes eux-mêmes, la Déité est parvenue à une phase d’expression éternelle. Les mécanismes fondamentaux de l’univers sont venus à l’existence en réponse à la volonté absolue de la Source-Centre Première ; ils fonctionneront donc éternellement en parfaite harmonie avec le plan de l’Infini ; ils sont en vérité les archétypes non volitifs de ce plan lui-même.
 
(118.0) 118:9.7 Nous comprenons quelque peu comment le mécanisme du Paradis est en corrélation avec la personnalité du Fils Éternel ; c’est la fonction de l’Acteur Conjoint. Et nous avons des théories sur les opérations de l’Absolu Universel concernant les mécanismes théoriques du Non qualifié et la personne potentielle de l’Absolu de Déité. Quant aux Déités évoluantes du Suprême et de l’Ultime, nous constatons que certaines de leurs phases impersonnelles s’unissent actuellement avec leurs contreparties volitives, et qu’en conséquence, une nouvelle relation se développe entre l’archétype et la personne.
 
(118.0) 118:9.8 Dans l’éternité du passé, le Père et le Fils trouvèrent l’union dans l’unité d’expression de l’Esprit Infini. Si, dans l’éternité du futur, les Fils Créateurs et les Esprits Créatifs des univers locaux du temps et de l’espace devaient parvenir à une union créative dans les royaumes de l’espace extérieur, on peut se demander ce que créerait leur unité comme expression conjuguée de leurs divines natures ? Il se pourrait bien que nous assistions à une manifestation non encore révélée de la Déité Ultime, à l’apparition d’un nouveau type de superadministrateurs. Ces êtres engloberaient des prérogatives de personnalité uniques, puisqu’ils seraient l’union du Créateur personnel, de l’Esprit Créatif impersonnel, de l’expérience des créatures mortelles et de la personnalisation progressive de la Divine Ministre. Ces êtres pourraient être ultimes, en ce sens qu’ils engloberaient la réalité personnelle et impersonnelle tout en conjuguant les expériences du Créateur et des créatures. Quels que soient les attributs de ces tierces personnes, de ces trinités fonctionnelles hypothétiques des créations de l’espace extérieur, elles entretiendraient, avec leurs Pères Créateurs et leurs Mères Créatives, certaines relations analogues à celles que l’Esprit Infini entretient avec le Père Universel et le Fils Éternel.
 
(118.0) 118:9.9 Dieu le Suprême est la personnalisation de toute l’expérience de l’univers, la focalisation de toute l’évolution finie, la réalité de toutes les créatures portée au maximum, la consommation de la sagesse cosmique, l’incorporation des harmonieuses beautés des galaxies du temps, la vérité des significations du mental cosmique et la bonté des valeurs spirituelles suprêmes. Dans l’éternel futur, Dieu le Suprême synthétisera ces multiples diversités finies en un ensemble expérientiel significatif, de même qu’elles sont déjà unies existentiellement sur les niveaux absolus de la Trinité du Paradis.
 
10. Les fonctions de la providence

(118.0) 118:10.1 La providence ne signifie pas que Dieu ait décidé toutes choses pour nous et d’avance. Dieu nous aime trop pour faire cela, car ce ne serait rien de moins qu’une tyrannie cosmique. L’homme a, en vérité, des pouvoirs relatifs de choix. L’amour divin n’est pas non plus cette sorte d’affection à courte vue qui dorloterait et gâterait les enfants des hommes.
 
(118.0) 118:10.2 Le Père, le Fils et l’Esprit – en tant que Trinité – ne sont pas le Tout-Puissant Suprême, mais la suprématie du Tout-Puissant ne peut jamais se manifester sans eux. La croissance du Tout-Puissant est centrée sur les Absolus d’actualité et fondée sur les Absolus de potentialité, mais les fonctions du Tout-Puissant Suprême sont reliées aux fonctions de la Trinité du Paradis.
 
(118.0) 118:10.3 Il semblerait que, chez l’Être Suprême, toutes les phases d’activité de l’univers soient partiellement réunies par la personnalité de cette Déité expérientielle. En conséquence, si nous désirons envisager la Trinité comme un seul Dieu, et si nous limitons ce concept au présent grand univers connu et organisé, nous découvrons que l’Être Suprême en évolution est la réplique partielle de la Trinité du Paradis. Et nous voyons ensuite que cette Déité Suprême évolue en tant que synthèse de personnalité de la matière, du mental et de l’esprit finis dans le grand univers.
 
(118.0) 118:10.4 Les Dieux ont des attributs, mais la Trinité a des fonctions et, à l’instar de la Trinité, la providence est une fonction, le composé du supercontrôle autre-que-personnel de l’univers des univers. Elle s’étend depuis les niveaux évolutionnaires du Septuple, qui se synthétisent dans le pouvoir du Tout-Puissant, et s’élève au-delà, à travers les royaumes transcendantaux de l’Ultimité de la Déité.
 
(118.0) 118:10.5 Dieu aime chaque créature comme un enfant, et son amour couvre de son ombre chaque créature dans le temps et dans l’éternité. La providence fonctionne en considération du total et s’occupe de la fonction de chaque créature dans la mesure où cette fonction est reliée au total. Quand la providence intervient auprès d’un être, cela dénote l’importance de la fonction de cet être en ce qui concerne la croissance évolutionnaire d’un ensemble donné. Cet ensemble peut être la race totale, la nation totale, la planète totale ou même un total plus élevé. C’est l’importance de la fonction de la créature qui occasionne une intervention providentielle, et non l’importance de la créature en tant que personne.
 
(118.0) 118:10.6 Néanmoins, le Père, en tant que personne, peut à tout moment interposer une main paternelle dans le courant des évènements cosmiques qui se déroulent selon la volonté de Dieu, en harmonie avec la sagesse de Dieu, et qui sont motivés par l’amour de Dieu.
 
(118.0) 118:10.7 Toutefois ce que l’homme appelle la providence est trop souvent le produit de sa propre imagination, la juxtaposition fortuite de circonstances dues au hasard. Il existe néanmoins, dans le domaine fini de l’existence universelle, une providence réelle et émergente, une véritable corrélation, en cours d’actualisation, des énergies de l’espace, des mouvements du temps, des pensées de l’intellect, des idéaux du caractère, des désirs des natures spirituelles et des actes volitifs intentionnels des personnalités évoluantes. Les circonstances des royaumes matériels trouvent une intégration finie définitive dans les présences imbriquées du Suprême et de l’Ultime.
 
(118.0) 118:10.8 Il est de plus en plus possible de discerner la providence à mesure que les mécanismes du grand univers se perfectionnent jusqu’à un point de précision finale par le supercontrôle du mental, à mesure que le mental des créatures s’élève à la perfection de l’aboutissement à la divinité par une intégration devenue parfaite avec l’esprit, et en conséquence à mesure que le Suprême émerge comme un unificateur actuel de tous ces phénomènes de l’univers.
 
(118.0) 118:10.9 Certaines des conditions étonnamment fortuites, prévalant occasionnellement sur les mondes évolutionnaires, peuvent être dues à la présence, graduellement émergente, du Suprême, l’avant-gout de ses futures activités dans l'univers. La plupart des évènements que les mortels appellent providentiels ne le sont pas ; le jugement humain en ces matières est fortement handicapé par un manque de vision pénétrant les vraies significations des circonstances de la vie. Bien des circonstances qu’un homme appellerait bonnes chances pourraient en réalité être des malchances. Le sourire de la fortune, qui donne des loisirs non gagnés et des richesses imméritées, peut se révéler la plus grande des afflictions humaines. La cruauté apparente d’un destin pervers, qui accumule les tribulations sur quelque mortel souffrant, peut en réalité être le feu qui, lors de la trempe, transmue le fer doux de la personnalité immature en l’acier trempé d’un vrai caractère.
 
(118.0) 118:10.10 Il existe une providence dans les univers en évolution, et les créatures peuvent la découvrir exactement dans la mesure où elles ont atteint la capacité de percevoir le dessein de ces univers en évolution. La capacité complète de discerner les desseins de l’univers équivaut au parachèvement évolutionnaire de la créature ; en d’autres termes, on peut dire qu’elle a atteint le Suprême dans les limites du présent état des univers incomplets.
 
(118.0) 118:10.11 L’amour du Père agit directement dans le cœur de l’individu, indépendamment des actions et réactions de tous les autres individus. La relation est personnelle – homme et Dieu. La présence impersonnelle de la Déité (Tout-Puissant Suprême et Trinité du Paradis) manifeste de la considération pour le tout, mais non pour la partie. La providence du supercontrôle de la Suprématie devient de plus en plus apparente à mesure que les fragments successifs de l’univers progressent dans la réalisation de leurs destinées finies. À mesure que les systèmes, constellations, univers et superunivers s’ancrent dans la lumière et la vie, le Suprême émerge de plus en plus comme corrélateur significatif de tout ce qui se passe, tandis que l’Ultime émerge graduellement comme unificateur transcendantal de toutes choses.
 
(118.0) 118:10.12 Au commencement, sur un monde évolutionnaire, les évènements naturels d’ordre matériel et les désirs personnels des êtres humains paraissent souvent antagonistes. Bien des faits qui se passent sur un monde en évolution sont plutôt difficiles à comprendre pour les mortels – la loi de la nature parait si souvent cruelle, impitoyable et indifférente à tout ce qui est vrai, beau et bon pour la compréhension humaine. Mais, à mesure que l’humanité poursuit son développement planétaire, nous constatons que ce point de vue est modifié par les facteurs suivants :
 
  (118.0) 118:10.13 1.L’élargissement de la vision de l’homme – sa meilleure compréhension du monde dans lequel il vit, sa capacité accrue à comprendre les faits matériels du temps, les idées significatives de la pensée et les idéaux valables de la clairvoyance spirituelle. Tant que les hommes ne prennent, pour étalon de mesure, que des choses de nature physique, ils n’ont aucune chance de trouver l’unité dans le temps et l’espace.
 
  (118.0) 118:10.14 2.L’accroissement de la maitrise de l’homme – l’accumulation graduelle de la connaissance des lois du monde matériel, des buts de l’existence spirituelle et des possibilités de coordonner ces deux réalités par la philosophie. L’homme sauvage était impuissant devant les massacres causés par les forces naturelles, servile devant la domination cruelle de ses propres peurs intérieures. L’homme à demi civilisé commence à ouvrir les réserves de secrets des royaumes naturels, et sa science détruit, lentement mais surement, ses superstitions, tout en lui procurant une nouvelle base factuelle élargie pour comprendre les significations de la philosophie et les valeurs de la véritable expérience spirituelle. L’homme civilisé atteindra, un jour, la maitrise relative des forces physiques de sa planète ; l’amour de Dieu qu’il porte dans son cœur se répandra effectivement comme amour du prochain, tandis que les valeurs de l’existence humaine s’approcheront de la limite des capacités des mortels.
 
  (118.0) 118:10.15 3.L’intégration de l’homme dans l’univers – l’accroissement de la perspicacité de l’homme et de ses accomplissements expérientiels l’amène à une harmonie plus étroite avec les présences unifiantes de la Suprématie – la Trinité du Paradis et l’Être Suprême. Et c’est cela qui établit la souveraineté du Suprême sur les mondes ancrés depuis longtemps dans la lumière et la vie. Ces planètes évoluées sont, en vérité, des poèmes d’harmonie, des images de beauté et de bonté accomplie atteinte par la poursuite de la vérité cosmique. Et, si ces choses peuvent arriver à une planète, alors de plus grandes peuvent advenir à un système et aux plus vastes unités du grand univers à mesure qu’elles aussi parviennent à une stabilité dénotant que leur potentiel de croissance finie est épuisé.
 
(118.0) 118:10.16 Sur une planète de cet ordre avancé, la providence est devenue une actualité. Les circonstances de la vie y sont harmonisées, non seulement parce que l’homme a réussi à dominer les problèmes matériels de son monde, mais aussi parce qu’il a commencé à vivre conformément à la tendance des univers. Il suit le sentier de Suprématie qui aboutit au Père Universel.
 
(118.0) 118:10.17 Le royaume de Dieu est dans le cœur des hommes et, quand ce royaume devient actuel dans le cœur de chaque individu d’un monde, alors la loi de Dieu est devenue actuelle sur cette planète ; et ceci est l’accès de l’Être Suprême à la souveraineté.
 
(118.0) 118:10.18 Pour réaliser l’action de la providence dans le temps, il faut que l’homme accomplisse sa tâche, qui est d’atteindre la perfection. Mais l’homme peut déjà avoir l’avant-gout de cette providence dans ses significations éternelles en méditant sur le fait universel que toutes choses, bonnes ou mauvaises, concourent à faire progresser les humains connaissant Dieu dans leur recherche du Père de tous.
 
(118.0) 118:10.19 La providence se discerne de mieux en mieux à mesure que les hommes s’élèvent du matériel au spirituel. L’acquisition d’une clairvoyance spirituelle parachevée permet à la personnalité ascendante de détecter l’harmonie dans ce qui était auparavant un chaos. Même la mota morontielle représente un réel progrès dans cette direction.
 
(118.0) 118:10.20 La providence est en partie le supercontrôle du Suprême inachevé, manifesté dans les univers inachevés. Elle restera donc toujours :
 
  (118.0) 118:10.21 1.partielle, parce que l’actualisation de l’Être Suprême est incomplète, et
 
  (118.0) 118:10.22 2.imprévisible, à cause des fluctuations dans l’attitude des créatures, qui varie constamment de niveau en niveau causant ainsi une réaction réciproque apparemment variable chez le Suprême.
 
(118.0) 118:10.23 Quand les hommes prient pour que la providence intervienne dans les circonstances de leur vie, la réponse à leurs prières est bien souvent leur propre changement d’attitude envers la vie. Mais la providence n’est pas capricieuse ; elle n’est pas non plus fantastique ni magique. Elle représente l’émergence lente et sure du puissant souverain des univers finis, dont les créatures évoluantes détectent occasionnellement la majestueuse présence au cours de leurs progrès dans l’univers. La providence est la marche sûre et certaine des galaxies de l’espace et des personnalités du temps vers les buts de l’éternité, d’abord dans le Suprême, ensuite dans l’Ultime et peut-être dans l’Absolu. Nous croyons que la même providence existe dans l’infinité et qu’elle est la volonté, les actions et le dessein de la Trinité du Paradis, qui motive ainsi l’apparition de myriades d’univers dans le panorama cosmique.
 
(118.0) 118:10.24 [Parrainé par un Puissant Messager en séjour temporaire sur Urantia.]
 


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116. Le Tout-Puissant Suprême

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 116. Le Tout-Puissant Suprême

(116.0) 116:0.1 Si l’homme reconnaissait que ses Créateurs – ses superviseurs immédiats – sont finis tout en étant divins, et que le Dieu du temps et de l’espace est une Déité évoluante et non absolue, les contradictions des inégalités temporelles cesseraient d’être de profonds paradoxes religieux. La foi religieuse ne serait plus prostituée à accroitre la suffisance des fortunés, tout en ne servant qu’à encourager une résignation stoïque chez les infortunées victimes des privations sociales.
 
(116.0) 116:0.2 Quand on examine l’exquise perfection des sphères de Havona, il est à la fois raisonnable et logique de croire qu’elles furent faites par un Créateur parfait, infini et absolu. Avec la même raison et la même logique, toute personne honnête observant le tumulte, les imperfections et les injustices d’Urantia serait forcée de conclure que votre monde a été fait et se trouve dirigé par des Créateurs subabsolus, préinfinis et autres-que-parfaits.
 
(116.0) 116:0.3 La croissance expérientielle implique un partenariat entre la créature et le Créateur – Dieu et l’homme en association. La croissance est la marque distinctive de la Déité expérientielle : il n’y a pas eu de croissance de Havona ; Havona est et a toujours été ; c’est un univers existentiel comme les Dieux éternels qui sont sa source. Par contre, la croissance caractérise le grand univers.
 
(116.0) 116:0.4 Le Tout-Puissant Suprême est une Déité vivante et évoluante de pouvoir et de personnalité. Son domaine présent, le grand univers, est aussi un royaume croissant de pouvoir et de personnalité. Sa destinée est la perfection, mais son expérience présente englobe les éléments de croissance et de statut incomplet.
 
(116.0) 116:0.5 L’Être Suprême exerce premièrement ses fonctions dans l’univers central en tant que personnalité spirituelle, et deuxièmement dans le grand univers en tant que Dieu le Tout-Puissant, une personnalité de pouvoir. La fonction tertiaire du Suprême, dans le maitre univers, est actuellement latente et n’existe que sous forme d’un potentiel mental inconnu. Nul ne sait exactement ce que révèlera ce troisième développement de l’Être Suprême. Certains croient qu’au moment où les superunivers seront ancrés dans la lumière et la vie, le Suprême opèrera à partir d’Uversa comme souverain tout-puissant et expérientiel du grand univers, tout en étendant son pouvoir en tant que super-tout-puissant des univers extérieurs. D’autres imaginent que le troisième stade de Suprématie impliquera le troisième niveau de manifestation de la Déité. En réalité, aucun de nous n’en sait rien.
 
1. Le Mental Suprême

(116.0) 116:1.1 L’expérience de la personnalité de toute créature évoluante est une phase de l’expérience du Tout-Puissant Suprême. L’asservissement intelligent de chaque segment physique du superunivers fait partie du contrôle croissant du Tout-Puissant Suprême. La synthèse créative du pouvoir et de la personnalité est une partie de l’impulsion créative du Mental Suprême ; elle est aussi l’essence même de la croissance évolutionnaire de l’unité chez l’Être Suprême.
 
(116.0) 116:1.2 Le Mental Suprême a pour fonction d’unir les attributs de pouvoir et de personnalité de la Suprématie. Le résultat de l’évolution parachevée du Tout-Puissant Suprême sera une Déité unifiée et personnelle – et non une association d’attributs divins vaguement coordonnés. Dans une perspective plus large, il n’y aura pas de Tout-Puissant en dehors du Suprême, ni de Suprême en dehors du Tout-Puissant.
 
(116.0) 116:1.3 Pendant toute la durée des âges évolutionnaires, le potentiel de pouvoir physique du Suprême est dévolu aux Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir, et son potentiel mental repose chez les Sept Maitres Esprits. Le Mental Infini est la fonction de l’Esprit Infini. Le mental cosmique est le ministère des Sept Maitres Esprits. Le Mental Suprême est en voie d’actualisation dans la coordination du grand univers et en association fonctionnelle avec la révélation et l’aboutissement de Dieu le Septuple.
 
(116.0) 116:1.4 Le mental dans l’espace-temps, le mental cosmique, fonctionne différemment dans les sept superunivers, mais il est coordonné chez l’Être Suprême par une technique inconnue d’association. Le supercontrôle Tout-Puissant du grand univers n’est pas exclusivement physique et spirituel. Dans les sept superunivers, il est primordialement matériel et spirituel, mais on y rencontre aussi des phénomènes du Suprême qui sont à la fois intellectuels et spirituels.
 
(116.0) 116:1.5 Nous en savons réellement moins sur le mental de la Suprématie que sur tout autre aspect de cette Déité évoluante. Son mental est incontestablement actif dans tout le grand univers, et l’on croit qu’il a une destinée potentielle comportant de vastes fonctions dans le maitre univers. Quoi qu’il en soit, nous savons ceci : alors que le physique peut atteindre une croissance complète et que l’esprit peut aboutir à la perfection de son développement, le mental ne cesse jamais de progresser – il est la technique expérientielle du progrès sans fin. Le Suprême est une Déité expérientielle et n’aboutit jamais à parachever son aboutissement mental.
 
2. Le Tout-Puissant et Dieu le Septuple

(116.0) 116:2.1 L’apparition de la présence du pouvoir d'univers du Tout-Puissant coïncide avec l’apparition des hauts créateurs et contrôleurs des superunivers évolutionnaires sur la scène de l’action cosmique.
 
(116.0) 116:2.2 Dieu le Suprême tient de la Trinité du Paradis ses attributs d’esprit et de personnalité, mais il actualise son pouvoir dans les agissements des Fils Créateurs, des Anciens des Jours et des Maitres Esprits, dont les actes collectifs sont la source de son pouvoir croissant en tant que souverain tout-puissant auprès des sept superunivers et dans les sept superunivers.
 
(116.0) 116:2.3 La Déité Non Qualifiée du Paradis est incompréhensible aux créatures évoluantes du temps et de l’espace. L’éternité et l’infinité impliquent un niveau de réalité de déité que les créatures spatiotemporelles ne peuvent comprendre. L’infinité de déité et l'absoluité de souveraineté sont inhérentes à la Trinité du Paradis, et la Trinité est une réalité située quelque peu au-delà de la compréhension des mortels. Il faut que les créatures de l’espace-temps aient des origines, des relativités et des destinées pour saisir les relations universelles et comprendre les valeurs significatives de la divinité. C’est pourquoi la Déité du Paradis atténue et qualifie encore autrement les personnalisations extraparadisiaques de la divinité, et amène ainsi à l’existence les Créateurs Suprêmes et leurs associés ; ceux-ci transportent la lumière de la vie de plus en plus loin de la source paradisiaque, jusqu’à ce qu’elle trouve sa plus lointaine et plus belle expression dans la vie terrestre des Fils d’effusion sur les mondes évolutionnaires.
 
(116.0) 116:2.4 Telle est l’origine de Dieu le Septuple, dont l’homme mortel rencontre les niveaux successifs dans l’ordre suivant :
 
  (116.0) 116:2.5 1.Les Fils Créateurs (et les Esprits Créatifs).
 
  (116.0) 116:2.6 2.Les Anciens des Jours.
 
  (116.0) 116:2.7 3.Les Sept Maitres Esprits.
 
  (116.0) 116:2.8 4.L’Être Suprême.
 
  (116.0) 116:2.9 5.L’Acteur Conjoint.
 
  (116.0) 116:2.10 6.Le Fils Éternel.
 
  (116.0) 116:2.11 7.Le Père Universel.
 
(116.0) 116:2.12 Les trois premiers niveaux sont les Créateurs Suprêmes, les trois derniers sont les Déités du Paradis. Le Suprême intervient toujours comme une personnalisation spirituelle-expérientielle de la Trinité du Paradis et comme foyer expérientiel du pouvoir tout-puissant évolutionnaire des enfants créateurs des Déités du Paradis. L’Être Suprême est la révélation maximum de la Déité aux sept superunivers pour le présent âge de l’univers.
 
(116.0) 116:2.13 La technique de la logique des mortels pourrait amener à croire que la réunification expérientielle des actes collectifs des trois premiers niveaux de Dieu le Septuple équivaut au niveau de la Déité du Paradis, mais tel n’est pas le cas. La Déité du Paradis est la Déité existentielle. Les Créateurs Suprêmes, dans leur divine unité de pouvoir et de personnalité, constituent et expriment un nouveau potentiel de pouvoir de Déité expérientielle. Et ce potentiel de pouvoir d’origine expérientielle trouve inévitablement et inéluctablement son union avec la Déité expérientielle issue de la Trinité – l’Être Suprême.
 
(116.0) 116:2.14 Dieu le Suprême n’est pas la Trinité du Paradis ; il n’est pas non plus l’un ou l’ensemble des Créateurs des superunivers, dont les activités fonctionnelles synthétisent effectivement son pouvoir tout-puissant en évolution. Dieu le Suprême a bien son origine dans la Trinité, mais il ne devient manifeste aux créatures évolutionnaires, comme personnalité de pouvoir, que par les fonctions coordonnées des trois premiers niveaux de Dieu le Septuple. Le Tout-Puissant Suprême devient maintenant un fait dans le temps et l’espace, grâce aux activités des Personnalités Créatrices Suprêmes, de même que, dans l’éternité, l’Acteur Conjoint jaillit à l'existence par la volonté du Père Universel et du Fils Éternel. Ces êtres des trois premiers niveaux de Dieu le Septuple sont la nature et la source même du pouvoir du Tout-Puissant Suprême ; c’est pourquoi ils doivent toujours accompagner et soutenir ses actes administratifs.
 
3. Le Tout-Puissant et la Déité du Paradis

(116.0) 116:3.1 Les Déités du Paradis ne se bornent pas à agir directement dans tout le grand univers par leurs circuits de gravité ; elles opèrent également par leurs divers agents et autres manifestations tels que :
 
  (116.0) 116:3.2 1.Les focalisations mentales de la Source-Centre Troisième. La cohésion des domaines finis de l’énergie et de l’esprit est littéralement assurée par les présences mentales de l’Acteur Conjoint. Ceci est vrai à partir de l’Esprit Créatif dans un univers local, puis pour les Esprits Réflectifs d’un superunivers et jusqu’aux Maitres Esprits dans le grand univers. Les circuits mentaux émanant de ces divers foyers d’intelligence représentent le cadre cosmique où les créatures peuvent exercer leur choix. Le mental est la réalité flexible que créatures et Créateurs peuvent manier si aisément ; c’est le chainon essentiel reliant la matière et l’esprit. L’effusion mentale de la Source-Centre Troisième unifie la personne spirituelle de Dieu le Suprême avec le pouvoir expérientiel du Tout-Puissant évolutionnaire.
 
  (116.0) 116:3.3 2.Les révélations de personnalité de la Source-Centre Deuxième. Les présences mentales de l’Acteur Conjoint unifient l’esprit de divinité avec l’archétype d’énergie. Les incarnations d’effusion du Fils Éternel et de ses Fils Paradisiaques unifient, fusionnent en fait, la nature divine d’un Créateur avec la nature évoluante d’une créature. Le Suprême est à la fois créature et créateur, et la possibilité qu’il ait cette double qualité se révèle dans les actes d’effusion du Fils Éternel et de ses Fils coordonnés et subordonnés. Les membres des ordres de filiation qui s’effusent, les Micaëls et les Avonals, ajoutent effectivement, à leur nature divine, les natures de bonne foi des créatures qui sont devenues les leurs lorsqu’ils ont effectivement vécu la vie des créatures sur les mondes évolutionnaires. Quand la divinité devient semblable à l’humanité, cette relation comporte en elle-même la possibilité pour l’humanité de devenir divine.
 
  (116.0) 116:3.4 3.Les présences intérieures de la Source-Centre Première. Le mental unifie les causalités d’esprit avec les réactions d’énergie ; le ministère d’effusion unifie les descentes de divinité avec les ascensions des créatures ; et les fragments intérieurs du Père Universel unifient effectivement les créatures en évolution avec Dieu au Paradis. Des personnalités appartenant à de nombreux ordres sont habitées par des présences analogues du Père. Chez les mortels, ces fragments divins de Dieu sont les Ajusteurs de Pensée. Les Moniteurs de Mystère sont, pour les êtres humains, ce qu’est la Trinité du Paradis pour l’Être Suprême. Les Ajusteurs sont des fondements absolus, et, sur des fondements absolus, le libre arbitre peut faire apparaitre, par évolution, la réalité divine d’une nature se prolongeant dans l’éternité, la nature de finalitaire dans le cas de l'homme, la nature de Déité chez Dieu le Suprême.
 
(116.0) 116:3.5 Quand les Fils divins des ordres paradisiaques s’effusent sous forme de créatures, cela leur permet d’enrichir leur personnalité en acquérant la nature effective des créatures de l’univers ; en même temps, ces effusions révèlent infailliblement aux créatures elles-mêmes le sentier du Paradis pour atteindre la divinité. Le don des Ajusteurs par le Père Universel lui permet d’attirer à lui la personnalité des créatures volitives. Et dans toutes ces relations dans les univers finis, l’Acteur Conjoint est la source toujours présente du ministère mental, grâce auquel ces activités se produisent.
 
(116.0) 116:3.6 C’est ainsi, et de bien d’autres manières, que les Déités du Paradis participent aux évolutions du temps à mesure qu’elles se déroulent sur les planètes tourbillonnantes de l’espace et qu’elles culminent dans l’émergence de la personnalité du Suprême, conséquence de toute l’évolution.
 
4. Le Tout-Puissant et les Créateurs Suprêmes

(116.0) 116:4.1 L’unité du Tout Suprême dépend de l’unification progressive des parties finies. L’actualisation du Suprême est, à la fois, le résultat et la cause de ces mêmes unifications des facteurs de suprématie – les créateurs, créatures, intelligences et énergies des univers.
 
(116.0) 116:4.2 Au cours des âges où la souveraineté de la Suprématie se développe dans le temps, le pouvoir tout-puissant du Suprême dépend des actes de divinité de Dieu le Septuple ; en même temps, il semble y avoir une relation particulièrement étroite entre l’Être Suprême et l’Acteur Conjoint, ainsi qu’avec ses personnalités primaires, les Sept Maitres Esprits. L’Esprit Infini opère en tant qu’Acteur Conjoint sous beaucoup de formes qui compensent l’inachèvement de la Déité évolutionnaire, et il entretient des relations très étroites avec le Suprême. L’intimité de ces relations est partagée, dans une certaine mesure, par les Sept Maitres Esprits, mais spécialement par le Maitre Esprit Numéro Sept qui parle pour le Suprême. Ce Maitre Esprit connait – est en contact personnel avec – le Suprême.
 
(116.0) 116:4.3 Très tôt dans le lancement du plan de création des superunivers, les Maitres Esprits se joignirent à la Trinité ancestrale pour créer conjointement les quarante-neuf Esprits Réflectifs. En même temps, l’Être Suprême opéra créativement pour porter à leur apogée les actes conjoints de la Trinité du Paradis et des enfants créatifs de la Déité du Paradis. Majeston apparut, et a toujours focalisé, depuis lors, la présence cosmique du Mental Suprême, tandis que les Maitres Esprits continuent d’être les sources-centres du vaste ministère du mental cosmique.
 
(116.0) 116:4.4 Mais les Maitres Esprits conservent la supervision des Esprits Réflectifs. Le septième Maitre Esprit (dans sa supervision générale du superunivers d’Orvonton depuis l’univers central) est en contact personnel avec les sept Esprits Réflectifs situés sur Uversa (et il en a le supercontrôle). Dans son administration et son contrôle des relations intérieures de son superunivers et des relations extérieures entre superunivers, il est en contact réflectif avec les Esprits Réflectifs de son propre type, situés sur chacune des capitales superuniverselles.
 
(116.0) 116:4.5 Non seulement les Maitres Esprits soutiennent et accroissent la souveraineté de la Suprématie, mais, à leur tour, ils sont affectés par les desseins créatifs du Suprême. En général, les créations collectives des Maitres Esprits sont d’ordre quasi matériel (directeurs de pouvoir, etc.), tandis que leurs créations individuelles sont d’ordre spirituel (supernaphins, etc.). Mais, quand les Maitres Esprits produisirent collectivement les Sept Esprits des Circuits en réponse à la volonté et au dessein de l’Être Suprême, il y a lieu de noter que les fruits de cet acte créatif sont spirituels, et non matériels ou quasi matériels.
 
(116.0) 116:4.6 Et comme il en est avec les Maitres Esprits des superunivers, il en est aussi avec les dirigeants trins de ces supercréations – les Anciens des Jours. Ces personnifications du jugement-en-justice de la Trinité dans le temps et l’espace sont, sur le terrain de l’action, les leviers destinés à mobiliser le pouvoir tout-puissant du Suprême; ils servent de septuples points focaux pour l’évolution de la souveraineté trinitaire dans le domaine de l’espace et du temps. De leur position avantageuse, à mi-chemin entre le Paradis et les mondes en évolution, ces souverains d’origine Trinitaire voient, connaissent et coordonnent les deux chemins.
 
(116.0) 116:4.7 Ce sont toutefois les univers locaux qui représentent les vrais laboratoires dans lesquels se réalisent les expérimentations mentales, les aventures galactiques, les développements de la divinité et les progrès de la personnalité. Le total cosmique de ces éléments constitue la base effective sur laquelle le Suprême s’appuie pour achever, dans l’expérience et par l’expérience, l’évolution de la déité.
 
(116.0) 116:4.8 Dans les univers locaux, les Créateurs eux-mêmes évoluent ; la présence de l’Acteur Conjoint évolue depuis un vivant foyer de pouvoir jusqu’au statut de la divine personnalité d’un Esprit-Mère d’Univers ; le Fils Créateur évolue depuis la nature de divinité paradisiaque existentielle jusqu’à la nature expérientielle de souveraineté suprême. Les univers locaux sont les points de départ de la véritable évolution, les frayères de personnalités imparfaites de bonne foi qui bénéficient du libre choix de devenir les cocréatrices d’elles-mêmes telles qu’elles doivent être.
 
(116.0) 116:4.9 Dans leurs effusions sur les mondes évolutionnaires, les Fils Magistraux finissent par acquérir une nature qui exprime la divinité du Paradis unifiée par expérience avec les plus hautes valeurs spirituelles de la nature matérielle humaine. Par ces effusions et par d’autres, les Micaëls Créateurs acquièrent de même les points de vue cosmiques et les natures des enfants de leur propre univers local. Ces Maitres Fils Créateurs ont alors à peu près parachevé l’expérience subsuprême, et, quand leur souveraineté sur leur univers local s’étend au point d’englober les Esprits Créatifs associés, on peut dire qu’elle approche des confins de la suprématie dans les limites des présents potentiels du grand univers en évolution.
 
(116.0) 116:4.10 Quand les Fils d’effusion révèlent aux hommes de nouveaux chemins pour trouver Dieu, ils ne créent pas ces sentiers permettant d’atteindre la divinité; ils éclairent plutôt ces éternelles grandes routes de la progression qui conduisent à la personne du Père du Paradis en passant par la présence du Suprême.
 
(116.0) 116:4.11 L’univers local est le point de départ pour les personnalités qui sont les plus éloignées de Dieu et qui peuvent donc faire l’expérience, au plus haut degré, de l’ascension spirituelle dans l’univers et atteindre une participation expérientielle maximale dans la cocréation d’eux-mêmes. Ces mêmes univers locaux procurent également les plus grandes profondeurs d’expérience aux personnalités descendantes qui atteignent ainsi quelque chose qui, pour elles, est aussi significatif qu’est l’ascension du Paradis pour une créature évoluante.
 
(116.0) 116:4.12 L’homme mortel parait nécessaire à la pleine fonction de Dieu le Septuple, dans la mesure où ce groupement de divinité culmine dans le Suprême en voie d’actualisation. Des personnalités de beaucoup d’autres ordres de l’univers sont tout aussi nécessaires à l’évolution du pouvoir tout-puissant du Suprême, mais notre description est présentée pour édifier des êtres humains ; elle est donc largement limitée aux facteurs agissant sur l’évolution de Dieu le Septuple et qui sont en rapport avec l’homme mortel.
 
5. Le Tout-Puissant et les contrôleurs septuples

(116.0) 116:5.1 Vous avez été instruits des relations de Dieu le Septuple avec l’Être Suprême, et vous devriez maintenant reconnaitre que le Septuple englobe les contrôleurs aussi bien que les créateurs du grand univers. Ces septuples contrôleurs du grand univers comprennent :
 
  (116.0) 116:5.2 1.Les Maitres Contrôleurs Physiques.
 
  (116.0) 116:5.3 2.Les Centres Suprêmes de Pouvoir.
 
  (116.0) 116:5.4 3.Les Directeurs Suprêmes de Pouvoir.
 
  (116.0) 116:5.5 4.Le Tout-Puissant Suprême.
 
  (116.0) 116:5.6 5.Le Dieu d’Action – l’Esprit Infini.
 
  (116.0) 116:5.7 6.L’Ile du Paradis.
 
  (116.0) 116:5.8 7.La Source du Paradis – le Père Universel.
 
(116.0) 116:5.9 Ces sept groupes sont fonctionnellement inséparables de Dieu le Septuple et constituent le niveau du contrôle physique de cette association de Déité.
 
(116.0) 116:5.10 La bifurcation entre l’énergie et l’esprit (qui découle de la présence conjointe du Fils Éternel et de l’Ile du Paradis) fut symbolisée au sens superuniversel quand les Sept Maitres Esprits se lancèrent ensemble dans leur premier acte de création collective. Cet épisode se traduisit par l’apparition des Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir. En même temps, les circuits spirituels des Maitres Esprits se différencièrent, par contraste, d’avec les activités physiques de supervision des directeurs de pouvoir, et le mental cosmique apparut immédiatement comme un nouveau facteur coordonnant la matière et l’esprit.
 
(116.0) 116:5.11 Le Tout-Puissant Suprême évolue en tant que supercontrôleur du pouvoir physique du grand univers. Dans le présent âge de l’univers, ce potentiel de pouvoir physique parait centré chez les Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir qui opèrent par les emplacements fixes des centres de pouvoir et par les présences mobiles des contrôleurs physiques.
 
(116.0) 116:5.12 Les univers du temps ne sont pas parfaits ; c’est leur destinée. La lutte pour la perfection ne concerne pas seulement les niveaux intellectuel et spirituel, mais aussi le niveau physique d’énergie et de masse. L’ancrage des sept superunivers dans la lumière et la vie présuppose qu’ils aient atteint la stabilité physique. On conjecture que l’établissement final de l’équilibre matériel signifiera que l’évolution du contrôle physique du Tout-Puissant est parachevée.
 
(116.0) 116:5.13 Aux premiers temps de l’édification d’un univers, même les Créateurs du Paradis s’intéressent primordialement à l’équilibre matériel. Le modèle d’un univers local prend forme non seulement comme résultat des activités des centres de pouvoir, mais aussi à cause de la présence, dans l’espace, de l’Esprit Créatif. Tout au long de ces époques primitives de l’édification d’un univers local, le Fils Créateur fait montre d’un attribut peu compris de contrôle matériel, et il ne quitte pas sa planète-capitale avant que l’équilibre global de son univers local ait été établi dans ses grandes lignes.
 
(116.0) 116:5.14 En dernière analyse, toute énergie répond au mental, et les contrôleurs physiques sont les enfants du Dieu mental qui est l’animateur de l’archétype du Paradis. Les directeurs de pouvoir consacrent sans relâche leur intelligence à établir leur contrôle sur la matière. Leur lutte pour dominer physiquement les relations de l'énergie et les mouvements de la masse ne cesse jamais avant qu’ils n’aient obtenu une victoire finie sur les énergies et les masses qui constituent leur domaine perpétuel d’activité.
 
(116.0) 116:5.15 Les luttes spirituelles du temps et de l’espace concernent l’évolution de la maitrise de l’esprit sur la matière par la médiation du mental (personnel). L’évolution physique (non personnelle) des univers s’occupe d’amener l’énergie cosmique à s’harmoniser avec les concepts mentaux d’équilibre soumis au supercontrôle de l’esprit. L’évolution totale de l’ensemble du grand univers est une affaire d’unification, par la personnalité, du mental contrôlant l’énergie, avec l’intellect coordonné par l’esprit ; elle sera révélée dans la pleine apparition du pouvoir tout-puissant du Suprême.
 
(116.0) 116:5.16 La difficulté pour parvenir à un état d’équilibre dynamique est inhérente au fait de la croissance du cosmos. Les circuits établis de la création physique sont continuellement perturbés par l’apparition de nouvelles énergies et de nouvelles masses. Un univers croissant est un univers instable ; en conséquence, nulle partie de l’ensemble cosmique ne peut trouver de stabilité réelle avant que la plénitude des temps ne voie apparaitre le parachèvement matériel des sept superunivers.
 
(116.0) 116:5.17 Dans les univers ancrés dans la lumière et la vie, il n’y a pas d’évènements physiques inattendus présentant une importance majeure. Un contrôle relativement complet sur la création matérielle a été atteint. Cependant, les problèmes de relations entre les univers ancrés et les univers en évolution continuent à mettre au défi l’habileté des Directeurs de Pouvoir d’Univers. Mais ces problèmes disparaitront graduellement avec la diminution des nouvelles activités créatives à mesure que le grand univers approchera de l’apogée de son expression évolutionnaire.
 
6. La domination de l’esprit

(116.0) 116:6.1 Dans les superunivers évolutionnaires, l’énergie-matière est dominante sauf dans la personnalité, où l’esprit, par la médiation du mental, lutte pour la maitrise. Le but des univers évolutionnaires est l’assujettissement de l’énergie-matière par le mental, la coordination du mental avec l’esprit, et tout ceci, en vertu de la présence créative et unificatrice de la personnalité. Ainsi, par rapport à la personnalité, les systèmes physiques deviennent subordonnés, les systèmes mentaux deviennent coordonnés et les systèmes spirituels deviennent directifs.
 
(116.0) 116:6.2 Sur les niveaux de déité, cette union du pouvoir et de la personnalité s’exprime dans le Suprême et sous la forme du Suprême. Mais l’évolution effective de la domination de l’esprit est une croissance basée sur les actes du libre arbitre des Créateurs et des créatures du grand univers.
 
(116.0) 116:6.3 Sur les niveaux absolus, l’énergie et l’esprit ne font qu’un, mais, aussitôt que l’on s’écarte de ces niveaux absolus, des différences apparaissent, et, à mesure que l’énergie et l’esprit plongent dans l’espace en s’éloignant du Paradis, l’abime entre eux s’élargit, et, quand ils en arrivent aux univers locaux, ils sont devenus tout à fait divergents. Ils ont cessé d’être identiques, ils ne sont pas non plus semblables et le mental doit intervenir pour les relier.
 
(116.0) 116:6.4 Le fait que l’énergie puisse être dirigée par les personnalités des contrôleurs révèle qu’elle est sensible à l’action du mental. Le fait que la masse puisse être stabilisée par l’action de ces mêmes entités contrôlantes indique que la masse est sensible à la présence du mental génératrice d’ordre. Quant au fait que l’esprit lui-même, chez une personnalité volitive, puisse s’efforcer de dompter l’énergie-matière par l’intermédiaire du mental, il révèle l’unité potentielle de toute création finie.
 
(116.0) 116:6.5 À travers tout l’univers des univers, il existe une interdépendance de toutes les forces et personnalités. Les Fils Créateurs et les Esprits Créatifs dépendent de la fonction coopérative des centres de pouvoir et des contrôleurs physiques dans l’organisation des univers ; les Directeurs Suprêmes de Pouvoir sont incomplets sans le supercontrôle des Maitres Esprits. Chez un être humain, le mécanisme de la vie physique est en partie sensible aux commandements du mental (personnel). À son tour, ce mental lui-même peut être dominé par les directives d’un esprit motivé ; le résultat d’un tel développement évolutionnaire est l’apparition d’un nouvel enfant du Suprême, d’une nouvelle unification personnelle des diverses sortes de réalités cosmiques.
 
(116.0) 116:6.6 Et ce qui est vrai pour les parties est vrai également pour le tout ; la personnalité d’esprit de la Suprématie a besoin du pouvoir évolutionnaire du Tout-Puissant pour arriver à parachever sa Déité et pour atteindre sa destinée d’association Trinitaire. L’effort est fait par les personnalités du temps et de l’espace, mais il appartient au Tout-Puissant Suprême de porter à son apogée et de couronner cet effort. Et, puisque la croissance du tout est une somme de la croissance collective des parties, il s’ensuit également que l’évolution des parties est une réflexion segmentée de la croissance motivée du tout.
 
(116.0) 116:6.7 Au Paradis, la monota et l’esprit ne font qu’un – on ne peut les distinguer que par le nom. Dans Havona, la matière et l’esprit, tout en comportant des différences notables, sont en même temps en harmonie innée. Par contre, dans les sept superunivers, il y a une grande divergence, un grand abime entre l’énergie cosmique et l’esprit divin, et, en conséquence, un plus grand potentiel expérientiel pour l’action mentale qui s’efforce d’harmoniser et, finalement, d’unifier les modèles physiques avec les desseins spirituels. Dans les univers de l’espace qui évoluent dans le temps, la divinité s’estompe davantage, les problèmes difficiles à résoudre sont plus nombreux, et leur solution fournit de plus grandes occasions d’acquérir de l’expérience. L’ensemble de cette situation superuniverselle crée un plus vaste cadre d’existence évolutionnaire dans lequel la possibilité d’expériences cosmiques est offerte aussi bien à la créature qu’au Créateur – et même à la Déité Suprême.
 
(116.0) 116:6.8 La domination de l’esprit, qui est existentielle sur les niveaux absolus, devient une expérience évolutionnaire sur les niveaux finis et dans les sept superunivers, et cette expérience est partagée au même titre par tous, depuis l’homme mortel jusqu’à l’Être Suprême. Tous font leur possible, leur meilleur effort personnel pour aboutir. Tous, personnellement, participent à la destinée.
 
7. L’organisme vivant du grand univers

(116.0) 116:7.1 Le grand univers n’est pas seulement une création matérielle physiquement splendide, spirituellement sublime et intellectuellement grandiose, mais aussi un organisme vivant magnifique et sensible. Une vie réelle envoie ses pulsations dans tout le mécanisme de l’immense création du vibrant cosmos. La réalité physique des univers symbolise la réalité perceptible du Tout-Puissant Suprême. Cet organisme matériel et vivant est pénétré par des circuits de renseignements, de même que le corps humain est traversé par un réseau de conduits nerveux sensitifs. L’univers physique est traversé par des canaux d’énergie qui activent efficacement la création matérielle, de même que le corps humain est nourri et alimenté en énergie par le système circulatoire qui distribue les produits énergétiques assimilables de la nourriture. L’immense univers n’est pas dépourvu de centres coordonnateurs effectuant un magnifique supercontrôle comparable au délicat système de contrôle chimique du mécanisme humain. Si seulement vous saviez quelque chose de la constitution physique d’un centre de pouvoir, nous pourrions par analogie vous en dire beaucoup plus long sur l’univers physique.
 
(116.0) 116:7.2 De même que les mortels comptent sur l’énergie solaire pour maintenir la vie, de même le grand univers dépend des énergies inépuisables émanant du bas Paradis pour entretenir les activités matérielles et les mouvements cosmiques de l’espace.
 
(116.0) 116:7.3 Le mental a été donné aux mortels pour leur permettre de devenir conscients de leur propre identité et de leur personnalité ; et un mental – même un Mental Suprême – a été attribué à la totalité du fini pour que l’esprit de la personnalité émergente du cosmos s’efforce toujours de maitriser l’énergie-matière.
 
(116.0) 116:7.4 L’homme mortel est sensible à la gouverne de l’esprit, de même que le grand univers répond à la vaste emprise de la gravité d’esprit du Fils Éternel, à la cohésion supramatérielle universelle des valeurs spirituelles éternelles de toutes les créations contenues dans le cosmos fini du temps et de l’espace.
 
(116.0) 116:7.5 Les êtres humains sont capables de s’identifier pour toujours avec la réalité totale et indestructible de l’univers – par fusion avec l’Ajusteur de Pensée intérieur. De même, le Suprême dépend perpétuellement de la stabilité absolue de la Déité Originelle, la Trinité du Paradis.
 
(116.0) 116:7.6 L’aspiration à la perfection du Paradis que l’homme éprouve, son effort pour atteindre Dieu, crée dans le cosmos vivant une tension de divinité authentique qui ne peut se résoudre que par l’évolution d’une âme immortelle. C’est ce qui arrive dans l’expérience d’une créature humaine à titre individuel, mais, quand toutes les créatures et tous les Créateurs du grand univers s’efforcent d’atteindre Dieu et la perfection divine, il s’établit une profonde tension cosmique qui ne trouve sa résolution que dans la synthèse sublime du pouvoir tout-puissant avec la personne spirituelle du Dieu évoluant de toutes les créatures, l’Être Suprême.
 
(116.0) 116:7.7 [Parrainé par un Puissant Messager séjournant temporairement sur Urantia.]
 


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117. Dieu le Suprême

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 117. Dieu le Suprême

(117.0) 117:0.1 Dans la mesure où nous faisons la volonté de Dieu, quel que soit le lieu de l’univers où nous ayons notre existence, le potentiel tout-puissant du Suprême devient d’autant plus actuel. La volonté de Dieu est le dessein de la Source-Centre Première tel qu’il est potentialisé dans les trois Absolus, personnalisé chez le Fils Éternel, conjoint pour une action universelle chez l’Esprit Infini et éternisé dans les archétypes perpétuels du Paradis. Et Dieu le Suprême devient la plus haute manifestation finie de la volonté totale de Dieu.
 
(117.0) 117:0.2 Si tous les habitants du grand univers réussissaient, dans la mesure du possible, à vivre pleinement la volonté de Dieu, les créations de l’espace-temps s’ancreraient alors dans la lumière et la vie, et le Tout-Puissant, le potentiel de déité de la Suprématie, deviendrait factuel par l’émergence de la personnalité divine de Dieu le Suprême.
 
(117.0) 117:0.3 Quand un mental en évolution s’accorde avec les circuits du mental cosmique, quand un univers en évolution se stabilise selon le modèle de l’univers central, quand un esprit en progression prend contact avec le ministère unifié des Maitres Esprits, quand la personnalité ascendante d’un mortel s’accorde finalement avec la divine gouverne de l’Ajusteur intérieur, alors l’actualité du Suprême est devenue plus réelle d’un degré dans les univers ; la divinité de la Suprématie s’est alors avancée d’un pas vers la réalisation cosmique.
 
(117.0) 117:0.4 Les parties et les individus du grand univers évoluent comme une réflexion de l’évolution totale du Suprême, tandis qu’à son tour, le Suprême est le total cumulatif synthétique de toute l’évolution du grand univers. Du point de vue humain, ils sont tous deux des réciprocités évolutionnaires et expérientielles.
 
1. Nature de l’Être Suprême

(117.0) 117:1.1 Le Suprême est la beauté de l’harmonie physique, la vérité de la signification intellectuelle et la bonté de la valeur spirituelle. Il est la douceur du véritable succès et la joie de l’accomplissement perpétuel. Il est la surâme du grand univers, la conscience du cosmos fini, le parachèvement de la réalité finie et la personnification de l’expérience Créateur-créature. Dans toute l’éternité future, Dieu le Suprême exprimera la réalité de l’expérience volitive dans les relations trinitaires de la Déité.
 
(117.0) 117:1.2 En les personnes des Créateurs Suprêmes, les Dieux sont descendus du Paradis dans les domaines du temps et de l’espace pour y créer et y faire évoluer des créatures douées de la capacité d’atteindre le Paradis et capables d’y monter en quête du Père. Cette procession universelle des Créateurs descendants qui révèlent Dieu, et des créatures ascendantes qui le recherchent, révèle l’évolution de Déité du Suprême en qui les descendeurs et les ascendeurs parviennent à se comprendre mutuellement, à découvrir la fraternité éternelle et universelle. L’Être Suprême devient ainsi la synthèse finie de l’expérience de la cause du Créateur parfait et de la réponse de la créature en voie de perfectionnement.
 
(117.0) 117:1.3 Le grand univers contient la possibilité d’une unification complète et il la recherche toujours. Cela provient du fait que cette existence cosmique est une conséquence des actes créateurs et des mandats de pouvoir attribués par la Trinité du Paradis, laquelle est une unité non qualifiée. C’est précisément cette unité trinitaire qui s’exprime dans le cosmos fini par le Suprême, et dont la réalité devient de plus en plus apparente à mesure que les univers atteignent le niveau maximum d’identification avec la Trinité.
 
(117.0) 117:1.4 La volonté du Créateur et la volonté de la créature sont qualitativement différentes, mais aussi expérientiellement apparentées, car le Créateur et la créature peuvent collaborer à l’aboutissement de la perfection universelle. L’homme peut travailler en liaison avec Dieu et ainsi cocréer un finalitaire éternel. Dieu peut même œuvrer humainement par les incarnations de ses Fils, qui aboutissent ainsi à la suprématie de l’expérience des créatures.
 
(117.0) 117:1.5 Chez l’Être Suprême, le Créateur et la créature sont unis en une seule Déité, dont la volonté est l’expression d’une seule personnalité divine. Et cette volonté du Suprême est quelque chose de plus que la volonté du Créateur ou de la créature, de même que la volonté souveraine du Maitre Fils de Nébadon est maintenant quelque chose de plus qu’une combinaison de volonté de divinité et de volonté d’humanité. L’union de la perfection du Paradis et de l’expérience dans l’espace-temps produit une nouvelle valeur significative sur les niveaux de déité de la réalité.
 
(117.0) 117:1.6 La divine nature évoluante du Suprême devient un fidèle portrait de l’incomparable expérience de toutes les créatures et de tous les Créateurs dans le grand univers. Chez le Suprême, la nature créative et l’état de créature ne font qu’un ; ils sont unis pour toujours par l’expérience née des vicissitudes impliquées dans la solution des multiples problèmes qui assaillent toute création finie le long du sentier éternel, où elle cherche à se perfectionner et à se libérer des entraves de l’inachèvement.
 
(117.0) 117:1.7 La vérité, la beauté et la bonté sont reliées dans le ministère de l’Esprit, la splendeur du Paradis, la miséricorde du Fils et l’expérience du Suprême. Dieu le Suprême est la vérité, la beauté et la bonté, car ces concepts de divinité représentent des maximas finis d’expérience d’idéation. Les sources éternelles de ces qualités trines de divinité se placent sur des niveaux superfinis, mais une créature ne peut concevoir ces sources que comme supervérité, superbeauté et superbonté.
 
(117.0) 117:1.8 Micaël, qui est un créateur, révéla l’amour divin du Père Créateur pour ses enfants terrestres. Et, ayant découvert et reçu cette divine affection, les hommes peuvent aspirer à révéler cet amour à leurs frères dans la chair. Une telle affection des créatures reflète véritablement l’amour du Suprême.
 
(117.0) 117:1.9 Le Suprême est symétriquement inclusif. La Source-Centre Première est potentielle dans les trois grands Absolus ; elle est actuelle dans le Paradis, dans le Fils et dans l’Esprit ; mais le Suprême est à la fois actuel et potentiel, un être de suprématie personnelle et de pouvoir tout-puissant, sensible à la fois à l’effort des créatures et au dessein du Créateur. Il agit par lui-même sur l’univers et réagit en lui-même à l’ensemble de l’univers ; il est simultanément le créateur suprême et la suprême créature. La Déité de Suprématie exprime ainsi la totalité du fini tout entier.
 
2. La source de la croissance évolutionnaire

(117.0) 117:2.1 Le Suprême est Dieu-dans-le-temps ; il est le secret de la croissance des créatures dans le temps ; il est aussi la conquête du présent incomplet et la consommation du futur en voie de perfectionnement. Et le fruit final de toute la croissance finie est : le pouvoir contrôlé par l’esprit au moyen du mental et en vertu de la présence unifiante et créative de la personnalité. La conséquence culminante de toute cette croissance est l’Être Suprême.
 
(117.0) 117:2.2 Pour les mortels, exister équivaut à croitre. Il semblerait bien qu’il en soit ainsi même au sens plus large de l’univers, car l’existence dirigée par l’esprit parait aboutir à une croissance expérientielle – à une élévation de statut. Cependant, nous avons soutenu depuis longtemps que la croissance présente, caractéristique de l’existence des créatures dans le présent âge de l’univers, est une fonction du Suprême. Nous soutenons également que ce type de croissance est particulier à l’âge de la croissance du Suprême et qu’il prendra fin avec le parachèvement de la croissance du Suprême.
 
(117.0) 117:2.3 Considérez le statut des fils trinitisés par des créatures. Ils sont nés et vivent dans le présent âge de l’univers. Ils ont une personnalité ainsi que des dotations mentales et spirituelles. Ils ont des expériences et s’en souviennent, mais ils ne croissent pas comme les ascendeurs. Nous croyons et nous comprenons que ces fils trinitisés par des créatures, tout en se trouvant dans le présent âge de l’univers, appartiennent en réalité au prochain âge de l’univers – l’âge qui suivra le parachèvement de la croissance du Suprême. Ils ne sont donc pas dans le Suprême, dont le présent statut est inachevé et par conséquent va s’élargissant. Ils ne participent donc pas à la croissance expérientielle du présent âge de l’univers, mais sont tenus en réserve pour l’âge universel suivant.
 
(117.0) 117:2.4 Les Puissants Messagers de mon ordre ont été étreints par la Trinité et ne participent pas au développement du présent âge de l’univers. En un sens, notre statut est celui du précédent âge de l’univers, comme l’est en fait celui des Fils Stationnaires de la Trinité. Une chose est certaine : notre statut est fixé par l’embrassement de la Trinité, et notre expérience a cessé de se traduire par une croissance.
 
(117.0) 117:2.5 Ceci n’est vrai ni des finalitaires ni d’aucun des ordres évolutionnaires et expérientiels qui participent au processus de croissance du Suprême. Vous autres mortels, qui vivez aujourd’hui sur Urantia et qui pouvez aspirer à atteindre le Paradis et le statut de finalitaires, vous devriez comprendre que cette destinée est réalisable uniquement parce que vous êtes dans le Suprême, que vous en faites partie et qu’en conséquence, vous participez au cycle de croissance du Suprême.
 
(117.0) 117:2.6 Il viendra un jour où cette croissance du Suprême prendra fin ; son statut aboutira à un parachèvement (au sens énergie-esprit). Cette terminaison de l’évolution du Suprême verra aussi la fin de l’évolution des créatures en tant que partie de la Suprématie. Par quelle sorte de croissance peuvent être caractérisés les univers de l’espace extérieur ? Nous n’en savons rien, mais nous sommes tout à fait certains que ce sera quelque chose de très différent de tout ce que l’on aura vu au cours du présent âge de l’évolution des sept superunivers. Les citoyens évolutionnaires du grand univers auront certainement pour fonction de compenser, pour les habitants de l’espace extérieur, l’absence du facteur de croissance que représentait la Suprématie.
 
(117.0) 117:2.7 L’Être Suprême, tel qu’il existera lors de la consommation du présent âge de l’univers, fonctionnera comme un souverain expérientiel dans le grand univers. Les citoyens de l’espace extérieur – ceux du prochain âge universel – auront un potentiel de croissance postsuperuniversel, une capacité d’accomplissement évolutionnaire présupposant la souveraineté du Tout-Puissant Suprême, et excluant, par conséquent, la participation des créatures à la synthèse de pouvoir-personnalité du présent âge de l’univers.
 
(117.0) 117:2.8 On peut donc considérer le caractère incomplet du Suprême comme une vertu, puisqu’il rend possible la croissance évolutionnaire de la création et des créatures des univers du présent âge. Le vide a sa vertu, car il peut être rempli par l’expérience.
 
(117.0) 117:2.9 L’une des questions de la philosophie finie qui excite le plus la curiosité est la suivante : l’Être Suprême s’actualise-t-il en réponse à l’évolution du grand univers, ou bien ce cosmos fini évolue-t-il progressivement en réponse à l’actualisation graduelle du Suprême ? Ou bien est-il possible qu’ils soient mutuellement interdépendants pour leur développement, qu’ils soient des réciproques évolutionnaires, chacun déclenchant la croissance de l’autre ? Nous sommes simplement certains de ceci : les créatures et les univers, infimes ou élevés, sont en évolution dans le Suprême et, à mesure qu’ils évoluent, on voit apparaitre la somme unifiée de toute l’activité finie du présent âge de l’univers. Et ceci est l’apparition de l’Être Suprême qui, pour toutes les personnalités, est l’évolution du pouvoir tout-puissant de Dieu le Suprême.
 
3. Signification du Suprême pour les créatures de l’univers

(117.0) 117:3.1 La réalité cosmique, que l’on désigne diversement sous les noms d’Être Suprême, de Dieu le Suprême et du Tout-Puissant Suprême, est la synthèse complexe et universelle des phases émergentes de toutes les réalités finies. La vaste diversification de l’énergie éternelle, de l’esprit divin et du mental universel atteint son apogée finie dans l’évolution du Suprême, qui est la totalité de toutes les croissances finies qui se réalisent elles-mêmes sur les niveaux de déité de parachèvement fini maximum.
 
(117.0) 117:3.2 Le Suprême est le canal divin à travers lequel coule l’infinité créative des triodités qui se cristallise dans le panorama galactique de l’espace où a lieu la magnifique épopée des personnalités du temps : la conquête par l’esprit sur l’énergie-matière par l’intermédiaire du mental.
 
(117.0) 117:3.3 Jésus a dit : “ Je suis le chemin vivant ”, et il est en effet le chemin vivant conduisant du niveau matériel de conscience de soi au niveau spirituel de la conscience de Dieu. De même qu’il est le chemin vivant d’ascension menant du moi à Dieu, de même le Suprême est le chemin vivant allant de la conscience finie à la transcendance de conscience, et même jusqu’à la clairvoyance de l’absonité.
 
(117.0) 117:3.4 Votre Fils Créateur peut effectivement être ce canal vivant entre l’humanité et la divinité, car il a expérimenté personnellement dans sa totalité le parcours de ce sentier universel de progression, depuis la véritable humanité de Joshua ben Joseph, le Fils de l’Homme, jusqu’à la divinité paradisiaque de Micaël de Nébadon, le Fils du Dieu infini. D’une manière semblable, l’Être Suprême peut fonctionner comme voie d’approche universelle pour transcender les limitations du fini, car il est l’incorporation effective et le résumé personnel de toute l’évolution, la progression et la spiritualisation des créatures. Même les expériences dans le grand univers des personnalités descendantes du Paradis forment la fraction expérientielle du Suprême complémentaire de sa totalisation des expériences ascendantes des pèlerins du temps.
 
(117.0) 117:3.5 C’est plus que figurativement que l’homme mortel est créé à l’image de Dieu. Du point de vue physique, cette affirmation n’est guère vraie, mais, en se référant à certains potentiels universels, elle est un fait réel. Dans la race humaine, se déroule un drame d’accomplissement évolutionnaire quelque peu homologue à celui qui a lieu, sur une échelle infiniment plus vaste, dans l’univers des univers. L’homme, personnalité volitive, devient créatif en liaison avec un Ajusteur, entité impersonnelle, en présence des potentialités finies du Suprême, et il en résulte l’épanouissement d’une âme immortelle. Dans les univers, les personnalités Créatrices du temps et de l’espace fonctionnent en liaison avec l’esprit impersonnel de la Trinité du Paradis, et deviennent ainsi créatrices d’un nouveau potentiel de pouvoir de réalité de Déité.
 
(117.0) 117:3.6 Étant une créature, l’homme mortel n’est pas exactement semblable à l’Être Suprême, qui est déité, mais l’évolution de l’homme ressemble sous certains rapports à la croissance du Suprême. L’homme grandit consciemment du matériel vers le spirituel par la force, le pouvoir et la persistance de ses propres décisions ; il grandit aussi à mesure que son Ajusteur de Pensée développe de nouvelles techniques pour descendre des niveaux spirituels vers les niveaux morontiels de l’âme ; et, dès que l’âme vient à l’existence, elle commence à croitre en elle-même et par elle-même.
 
(117.0) 117:3.7 Cela ressemble quelque peu au mode d’expansion de l’Être Suprême. Sa souveraineté croît dans et par les actes et les accomplissements des Personnalités Créatrices Suprêmes ; c’est l’évolution de la majesté de son pouvoir en tant que dirigeant du grand univers. Sa nature de Déité dépend également de l’unité préexistante de la Trinité du Paradis. Mais l’évolution de Dieu le Suprême présente encore un autre aspect : non seulement il évolue par les Créateurs et dérive de la Trinité, mais il évolue aussi par lui-même et dérive de lui-même. Dieu le Suprême est lui-même un participant volitif et créateur de l’actualisation de sa propre déité. D’une manière homologue, l’âme morontielle humaine est un partenaire volitif, cocréateur de sa propre immortalisation.
 
(117.0) 117:3.8 Le Père collabore avec l’Acteur Conjoint pour manipuler les énergies du Paradis et les rendre sensibles au Suprême. Le Père collabore avec le Fils Éternel pour engendrer les personnalités Créatrices, dont les actes culmineront un jour dans la souveraineté du Suprême. Le Père collabore à la fois avec le Fils et l’Esprit dans la création des personnalités trinitaires destinées à fonctionner comme dirigeants du grand univers jusqu’au moment où le parachèvement de son évolution aura qualifié le Suprême pour assumer cette souveraineté. Le Père coopère ainsi, et de bien d’autres manières encore, avec ses coordonnés, qu’ils soient Déités ou non Déités, pour faire progresser l’évolution de la Suprématie, mais il fonctionne également seul en ces matières. C’est probablement dans le ministère des Ajusteurs de Pensée et de leurs entités associées que sa fonction solitaire se révèle le mieux.
 
(117.0) 117:3.9 La Déité est unité ; elle est existentielle dans la Trinité, expérientielle dans le Suprême et réalisée chez les créatures mortelles par la fusion avec l’Ajusteur. La présence des Ajusteurs de Pensée chez les hommes mortels révèle l’unité essentielle de l’univers puisque l’homme, le type de personnalité le plus humble de l’univers, contient en lui-même un fragment effectif de la plus haute réalité éternelle, le Père originel lui-même, Père de toutes les personnalités.
 
(117.0) 117:3.10 L’Être Suprême évolue en vertu de sa liaison avec la Trinité du Paradis et par suite des succès de divinité des enfants créateurs et administrateurs issus de cette Trinité. L’âme immortelle de l’homme fait évoluer sa propre destinée éternelle en s’associant à la divine présence du Père du Paradis, et selon les décisions de personnalité du mental humain. Ce que la Trinité est pour Dieu le Suprême, l’Ajusteur de Pensée l’est pour l’homme en évolution.
 
(117.0) 117:3.11 Au cours du présent âge de l’univers, l’Être Suprême parait incapable de fonctionner directement comme créateur, sauf dans les cas où les possibilités finies d’action ont été épuisées par les agents créatifs du temps et de l’espace. Jusqu’ici, cela n’est arrivé qu’une fois dans l’histoire de l’univers : quand les possibilités d’action finie en matière de réflectivité universelle furent épuisées, alors le Suprême fonctionna comme culminateur créatif de toutes les actions créatrices antérieures. Nous croyons qu’il opèrera de nouveau comme culminateur dans les âges futurs dès que les éléments créateurs antérieurs auront parachevé un cycle approprié d’activité créatrice.
 
(117.0) 117:3.12 L'homme n’a pas été créé par l’Être Suprême, mais, littéralement, à partir de la potentialité du Suprême et sa vie même dérive de cette potentialité. Le Suprême ne fait pas non plus évoluer l’homme, et cependant le Suprême est l’essence même de l’évolution. Du point de vue fini, nous vivons, nous nous mouvons et nous avons effectivement notre existence dans l’immanence du Suprême.
 
(117.0) 117:3.13 Le Suprême ne peut apparemment pas déclencher une cause originelle, mais il parait être le catalyseur de toute croissance de l'univers, et il semble appelé à faire culminer, dans sa totalité, la destinée de tous les êtres expérientiels évolutionnaires. Le Père donne naissance au concept d’un cosmos fini ; les Fils Créateurs rendent factuelle cette idée dans le temps et dans l’espace avec le consentement et la coopération des Esprits Créatifs ; le Suprême fait culminer ce total fini et établit les relations de cet ensemble avec la destinée de l’absonite.
 
4. Le Dieu fini

(117.0) 117:4.1 En observant les luttes incessantes des créatures de la création pour atteindre la perfection dans leur statut et la divinité de leur être, nous ne pouvons éviter de croire que ces efforts interminables dénotent la lutte constante du Suprême pour atteindre sa propre réalisation divine. Dieu le Suprême est la Déité finie, et il doit affronter les problèmes du fini dans le sens total de ce mot. Nos luttes avec les vicissitudes du temps, dans les évolutions de l’espace, reflètent ses efforts pour aboutir à sa propre réalité et à la plénitude de souveraineté, à l’intérieur de la sphère d’action que sa nature évoluante amplifie aux extrêmes limites du possible.
 
(117.0) 117:4.2 Dans tout le grand univers, le Suprême lutte pour s’exprimer. La mesure de son évolution divine est fondée, en partie, sur l’action de sagesse de chacune des personnalités existantes. Quand un être humain choisit la survie éternelle, il cocrée la destinée ; et, dans la vie de ce mortel ascendant, le Dieu fini trouve une mesure accrue de réalisation de soi au niveau de la personnalité et un agrandissement de sa souveraineté expérientielle. Par contre, si une créature rejette la carrière éternelle, la fraction du Suprême qui dépendait du choix de cette créature subit un retard inévitable, une carence qui doit être compensée par une expérience substitutive ou collatérale. Quant à la personnalité du non-survivant, elle est absorbée dans la surâme de la création et devient une partie de la Déité du Suprême.
 
(117.0) 117:4.3 Dieu est si confiant, si aimant, qu’il remet une fraction de sa divine nature aux mains des êtres humains eux-mêmes pour qu’ils la gardent en sureté et réalisent leur moi. La nature du Père, la présence de l’Ajusteur, est indestructible, quel que soit le choix de l’être mortel. L’enfant du Suprême, le moi en évolution, peut être détruit, nonobstant le fait que la personnalité potentiellement unifiante de ce moi égaré persistera en tant que facteur de la Déité de Suprématie.
 
(117.0) 117:4.4 La personnalité humaine peut véritablement détruire l’individualité du statut de créature. Tout ce qui était valable dans la vie de cette suicidée cosmique persistera, mais ces qualités ne persisteront pas en tant que créature individuelle. Le Suprême trouvera de nouvelles expressions dans les créatures des univers, mais plus jamais sous la forme de cette personne particulière ; la personnalité unique d’un non-ascendeur retourne au Suprême comme une goutte d’eau retourne à la mer.
 
(117.0) 117:4.5 Toute action isolée des fractions personnelles du fini a relativement peu d’importance pour l’apparition finale du Tout-Suprême, mais le tout ne dépend pas moins de la totalité des actes de ses multiples parties. La personnalité du mortel individuel est insignifiante en face du total de la Suprématie, mais la personnalité de chaque être humain représente une valeur significative irremplaçable dans le fini. Une fois que la personnalité a été exprimée, elle ne trouve plus jamais à s’exprimer identiquement, sauf dans la continuité d’existence de cette même personnalité vivante.
 
(117.0) 117:4.6 Ainsi, tandis que nous cherchons à exprimer notre moi, le Suprême s’efforce en nous et avec nous d’exprimer la déité. De même que nous trouvons le Père, de même le Suprême a retrouvé le Créateur Paradisiaque de toutes choses. De même que nous maitrisons les problèmes de la réalisation de soi, de même le Dieu d’expérience atteint la suprématie toute-puissante dans les univers du temps et de l’espace.
 
(117.0) 117:4.7 L’humanité ne procède pas sans efforts à son ascension dans l’univers, et le Suprême n’évolue pas non plus sans agir avec dessein et intelligence. Les créatures n’atteignent pas la perfection par simple passivité, et l’esprit de Suprématie ne peut pas non plus rendre factuel le pouvoir du Tout-Puissant sans un ministère incessant de service auprès de la création finie.
 
(117.0) 117:4.8 La relation temporelle de l’homme avec le Suprême est le fondement de la moralité cosmique, la sensibilité universelle au devoir, et son acceptation. C’est une moralité qui transcende le sens temporel du bien et du mal relatifs ; elle est directement basée sur l’appréciation consciente, par la créature, d’une obligation expérientielle envers la Déité expérientielle. L’homme mortel et toutes les autres créatures finies sont créés à partir du potentiel vivant d’énergie, de mental et d’esprit qui existe dans le Suprême. C’est dans les ressources du Suprême que l’ascendeur, composé d’un mortel et d’un Ajusteur, puise pour créer le caractère immortel et divin d’un finalitaire. C’est en utilisant la réalité même du Suprême que l’Ajusteur, avec le consentement de la volonté humaine, tisse les modèles de la nature éternelle d’un fils ascendant de Dieu.
 
(117.0) 117:4.9 Quand un Ajusteur évolue en rendant spirituelle et éternelle une personnalité humaine, ses progrès provoquent directement une extension de la souveraineté du Suprême. Ces accomplissements, dans l’évolution humaine, sont en même temps des accomplissements dans l’actualisation évolutionnaire du Suprême. Il est vrai que les créatures ne pourraient pas évoluer sans le Suprême, mais il est peut-être également vrai que l’évolution du Suprême ne pourra jamais atteindre sa plénitude sans que toutes les créatures ne parachèvent leur propre évolution. La grande responsabilité cosmique des personnalités conscientes d’elles-mêmes réside dans le fait que la Déité Suprême dépend, dans un certain sens, du choix de la volonté des mortels. Et la progression mutuelle de l’évolution des créatures et de l’évolution du Suprême est fidèlement et complètement indiquée aux Anciens des Jours par les mécanismes inscrutables de la réflectivité universelle.
 
(117.0) 117:4.10 Le grand défi présenté à l’homme mortel est le suivant : Déciderez-vous de personnaliser, dans votre propre individualité évoluante, les significations du cosmos ayant une valeur expérimentale ? Ou bien, en rejetant la survie, permettrez-vous à ces secrets de la Suprématie de reposer endormis en attendant qu’une autre créature, à un autre moment, essaye à sa manière d’apporter une contribution de créature à l’évolution du Dieu fini ? En ce cas, ce sera sa contribution au Suprême, et non la vôtre.
 
(117.0) 117:4.11 La grande lutte du présent âge de l’univers se déroule entre le potentiel et l’actuel – tout ce qui est encore inexprimé cherchant à s’actualiser. Si un mortel poursuit l’aventure du Paradis, il suit les mouvements du temps qui s’écoulent comme des courants dans le fleuve de l’éternité. Si un mortel rejette la carrière éternelle, il va à contrecourant des évènements dans les univers finis. La création mécanique se meut inexorablement selon le développement du dessein du Père du Paradis, mais la création volitive a le choix d’accepter ou de rejeter le rôle de la participation de la personnalité dans l’aventure de l’éternité. Un mortel ne peut détruire les valeurs suprêmes de l’existence humaine, mais il peut très nettement empêcher l’évolution de ces valeurs dans sa propre expérience personnelle. Dans la mesure où le moi humain refuse ainsi de prendre part à l’ascension du Paradis, le Suprême est retardé exactement d’autant pour atteindre l’expression de sa divinité dans le grand univers.
 
(117.0) 117:4.12 L’homme a reçu en garde non seulement la présence de l’Ajusteur du Père du Paradis, mais aussi le contrôle sur la destinée d’une fraction infinitésimale de l’avenir du Suprême. Car, de même que l’homme atteint sa destinée humaine, de même le Suprême accomplit sa destinée sur les niveaux de déité.
 
(117.0) 117:4.13 Chacun de vous doit donc se décider comme nous avons dû le faire jadis : Ferez-vous défaut au Dieu du temps, qui dépend tellement des décisions du mental fini ? Ferez-vous défaut à la personnalité Suprême des univers en vous adonnant paresseusement à une régression animale ? Ferez-vous défaut au grand frère de toutes les créatures, qui dépend tellement de chaque créature ? Pouvez-vous vous permettre de passer dans le royaume de l’irréalisé, alors que s’étend devant vous la vue enchanteresse de la carrière universelle – la divine découverte du Père du Paradis et la divine participation à la recherche et à l‘évolution du Dieu de Suprématie ?
 
(117.0) 117:4.14 Les dons de Dieu – ses effusions de réalité – ne lui enlèvent rien ; il n’aliène pas sa création, mais il a établi des tensions dans les créations circulant autour du Paradis. Dieu commence par aimer l’homme et lui confère le potentiel d’immortalité – la réalité éternelle. Et, dans la mesure où il aime Dieu, l’homme devient éternel en actualité. Et voici un mystère : Plus un homme approche Dieu de près par l’amour, plus la réalité – l’actualité – de cet homme est grande. Plus un homme se retire de Dieu, plus il approche de près la non-réalité – la cessation d’existence. Quand un homme consacre sa volonté à faire la volonté du Père, quand un homme donne à Dieu tout ce qu’il a, alors Dieu fait de cet homme plus qu’il n’est.
 
5. La surâme de la création

(117.0) 117:5.1 Le grand Suprême est la surâme cosmique du grand univers. En lui, les qualités et quantités du cosmos trouvent vraiment leur réflexion de déité. Sa nature de déité est la mosaïque composée du total immense de la nature de tous les Créateurs et de toutes les créatures dans l’ensemble des univers en évolution. Et le Suprême est également une Déité en voie d’actualisation incorporant une volonté créative qui embrasse un dessein universel en évolution.
 
(117.0) 117:5.2 Les “ moi ” intellectuels, potentiellement personnels, du domaine fini émergent de la Source-Centre Troisième et accomplissent, dans le Suprême, la synthèse de Déité de l’espace-temps fini. Quand la créature se soumet à la volonté du Créateur, elle ne submerge ni n’abandonne sa personnalité. Les individus qui participent, en tant que personnalités, à l’actualisation du Dieu fini ne perdent pas leur individualité volitive en fonctionnant ainsi. De telles personnalités croissent au contraire progressivement en prenant part à cette grande aventure de la Déité. En s’unissant ainsi à la divinité, l’homme exalte, enrichit, spiritualise et unifie son moi en évolution et atteint le seuil même de la suprématie.
 
(117.0) 117:5.3 L’immortelle âme évoluante de l’homme, création conjointe du mental matériel et de l’Ajusteur, monte en tant qu’âme au Paradis, et ensuite, quand elle est enrôlée dans le Corps de la Finalité, elle s’allie de quelque manière nouvelle au circuit de gravité spirituelle du Fils Éternel par une technique d’expérience appelée transcendance finalitaire. De tels finalitaires deviennent alors des candidats acceptables pour être reconnus expérientiellement comme personnalités de Dieu le Suprême. Et, quand ces intellects mortels atteindront le septième stade d’existence spirituelle dans les futures affectations non révélées du Corps de la Finalité, ce mental binaire deviendra trin. Le mental humain et le mental divin accordés, seront glorifiés en union avec le mental expérientiel de l’Être Suprême désormais actualisé.
 
(117.0) 117:5.4 Dans l’éternel futur, Dieu le Suprême sera actualisé – créativement exprimé et spirituellement dépeint – dans le mental spiritualisé, l’âme immortelle, de l’homme ascendant, de la même manière que le Père Universel fut ainsi révélé dans la vie terrestre de Jésus.
 
(117.0) 117:5.5 L’homme ne s’unit pas avec le Suprême et ne fond pas en lui son identité personnelle, mais les répercussions universelles de l’expérience de tous les hommes forment bel et bien une partie de l’expérimentation divine du Suprême. “ L’acte est à nous, les conséquences sont à Dieu. ”
 
(117.0) 117:5.6 La personnalité en progrès laisse une trainée de réalité actualisée lors de son passage par les niveaux ascendants de l’univers. Qu’elles soient mentales, spirituelles ou énergétiques, les créations croissantes du temps et de l’espace sont modifiées par la progression des personnalités à travers leurs domaines. Quand l’homme agit, le Suprême réagit, et cette opération constitue le fait de la progression.
 
(117.0) 117:5.7 Les grands circuits d’énergie, de mental et d’esprit ne sont jamais la propriété permanente de la personnalité ascendante. Ces ministères restent pour toujours une partie de la Suprématie. Dans l’expérience du mortel, l’intellect humain réside dans les pulsations rythmiques des esprits-mentaux adjuvats ; il met en actes ses décisions dans le cadre produit par sa mise en circuit dans ce ministère. Lors de la mort, le moi humain est séparé pour l’éternité du circuit adjuvat. Bien que ces adjuvats ne semblent jamais transmettre l’expérience d’une personnalité à une autre, ils peuvent transmettre à Dieu le Suprême, par Dieu le Septuple, les répercussions impersonnelles des décisions-actions, et ils le font. (C’est du moins vrai pour les adjuvats d’adoration et de sagesse.)
 
(117.0) 117:5.8 Il en est de même pour les circuits spirituels : l’homme les utilise dans son ascension à travers les univers, mais ne les possède jamais comme partie de sa personnalité éternelle. Mais qu’il s’agisse de l’Esprit de Vérité, du Saint-Esprit ou des présences spirituelles superuniverselles, ces circuits de ministère spirituel sont réceptifs et réactifs aux valeurs émergentes chez une personnalité ascendante, et ces valeurs sont fidèlement transmises au Suprême par le Septuple.
 
(117.0) 117:5.9 Bien que des influences spirituelles, telles que le Saint-Esprit et l’Esprit de Vérité, soient des ministères de l’univers local, leur gouverne n’est pas entièrement confinée dans les limites géographiques d’une création locale donnée. Quand l’ascendeur passe au-delà des frontières de son univers local d’origine, il n’est pas entièrement privé du ministère de l’Esprit de Vérité, qui l’a si constamment enseigné et guidé à travers les dédales philosophiques des mondes matériels et morontiels, et qui, lors de chaque crise de l’ascension, dirigeait infailliblement le pèlerin du Paradis en lui disant toujours : “ Voilà le chemin. ” Quand vous quitterez les domaines de l’univers local, l’esprit directeur réconfortant des Fils de Dieu qui s’effusent du Paradis vous guidera encore par l’intermédiaire du ministère de l’esprit de l’Être Suprême émergent et des dispositifs de la réflectivité superuniverselle.
 
(117.0) 117:5.10 Comment ces multiples circuits de ministère cosmique enregistrent-ils, dans le Suprême, les significations, les valeurs et les faits de l’expérience évolutionnaire ? Sans en être tout à fait certains, nous croyons que cet enregistrement a lieu grâce aux personnes des Créateurs Suprêmes originaires du Paradis, qui sont les pourvoyeurs directs des circuits du temps et de l’espace. L’expérience mentale accumulée des sept esprits-mentaux adjuvats au cours de leur ministère sur le niveau physique de l’intellect est une partie de l’expérience de la Divine Ministre dans son univers local, et, par cet Esprit Créatif, l’expérience trouve vraisemblablement le moyen de s’enregistrer dans le mental de la Suprématie. De même, les expériences humaines avec l’Esprit de Vérité et le Saint-Esprit sont probablement enregistrées par des techniques similaires dans la personne de la Suprématie.
 
(117.0) 117:5.11 Même l’expérience de l’homme et de l’Ajusteur doit trouver un écho dans la divinité de Dieu le Suprême. En effet, quand les Ajusteurs font leur expérience, ils sont semblables au Suprême, et l’âme évoluante des mortels est créée grâce à la possibilité préexistante de cette expérience à l’intérieur du Suprême.
 
(117.0) 117:5.12 De cette manière, les multiples expériences de toute la création deviennent une partie de l’évolution de la Suprématie. Les créatures utilisent simplement les qualités et quantités du domaine fini dans leur ascension vers le Père ; les conséquences impersonnelles de cette utilisation restent pour toujours une partie du cosmos vivant, la personne Suprême.
 
(117.0) 117:5.13 Ce que l’homme lui-même emporte avec lui comme possession de personnalité, ce sont les conséquences sur son caractère de l’expérience acquise en employant les circuits mentaux et spirituels du grand univers au cours de son ascension au Paradis. Quand un homme décide et quand il consomme sa décision dans une action, il fait une expérience ; les significations et valeurs de cette expérience font pour toujours partie de son caractère éternel sur tous les niveaux, depuis le fini jusqu’au final. Un caractère cosmiquement moral et divinement spirituel représente le capital accumulé des décisions personnelles de la créature qui furent éclairées par une adoration sincère, glorifiées par un amour intelligent et consommées dans un service fraternel.
 
(117.0) 117:5.14 Le Suprême en évolution compensera, en fin de compte, les créatures finies pour leur inaptitude à établir autre chose qu’un contact expérientiel limité avec l’univers des univers. Les créatures peuvent atteindre le Père du Paradis, mais leur mental évolutionnaire est fini, donc incapable de réellement comprendre le Père infini et absolu. Mais, puisque tout ce qu’expérimente la créature s’enregistre dans le Suprême et en fait partie, quand toutes les créatures auront atteint le niveau final de l’existence finie et que le développement total de l’univers leur aura permis d’atteindre Dieu le Suprême en tant que présence actuelle de divinité, alors, du fait même de ce contact, elles auront contact avec la totalité de l’expérience. Le domaine fini du temps contient en lui-même les germes de l’éternité. On nous enseigne qu’à l’époque où la plénitude de l’évolution verra l’épuisement de la capacité cosmique de croissance, l’ensemble du domaine fini entrera dans les phases absonites de la carrière éternelle en recherchant le Père en tant qu’Ultime.
 
6. À la recherche du Suprême

(117.0) 117:6.1 Nous cherchons le Suprême dans les univers, mais nous ne le trouvons pas. “ Il est le dedans et le dehors de toutes les choses et de tous les êtres, en mouvement et au repos. Méconnaissable dans son mystère, il est proche quoique lointain. ” Le Tout- Puissant Suprême est “ la forme de ce qui est encore informe, le modèle de ce qui est encore incréé ”. Le Suprême est votre demeure dans l'univers ; quand vous le trouverez, cela ressemblera à un retour au foyer. Il est l’auteur expérientiel de vos jours et, d’une manière homologue à celle des parents humains, il a grandi dans l’expérience de la parenté divine. Il vous connait parce qu’il ressemble à une créature aussi bien qu’à un créateur.
 
(117.0) 117:6.2 Si vous désirez vraiment trouver Dieu, vous ne pouvez éviter de voir naitre dans votre mental la conscience du Suprême. De même que Dieu est votre Père divin, de même le Suprême est votre Mère divine, en qui vous êtes nourri pendant toute votre vie de créature de l’univers. “ Combien le Suprême est universel – on le trouve de tous côtés ! Les choses innombrables de la création dépendent de sa présence pour vivre, et nul ne se la voit refuser. ”
 
(117.0) 117:6.3 Ce que Micaël est pour Nébadon, le Suprême l’est pour le cosmos fini. Sa Déité est le large canal par lequel l’amour du Père s’écoule extérieurement vers toute la création, et il est la grande voie par laquelle les créatures finies passent vers l’intérieur à la recherche du Père, qui est amour. Même les Ajusteurs de Pensée sont reliés au Suprême ; en nature et en divinité originelles, ils sont semblables au Père, mais, quand ils font l’expérience des opérations du temps dans les univers de l’espace, ils deviennent semblables au Suprême.
 
(117.0) 117:6.4 L’acte d’une créature choisissant de faire la volonté du Créateur est une valeur cosmique et possède une signification universelle à laquelle réagit immédiatement une force de coordination non révélée, mais omniprésente, probablement le fonctionnement de l’action toujours plus étendue de l’Être Suprême.
 
(117.0) 117:6.5 L’âme morontielle d’un mortel évoluant est réellement la fille de l’action du Père Universel par l’Ajusteur et l’enfant de la réaction de l’Être Suprême, la Mère Universelle. L’influence maternelle domine la personnalité humaine pendant toute l’enfance de l’âme en croissance dans l’univers local. L’influence des parents divins devient plus égale après la fusion avec l’Ajusteur et durant la carrière superuniverselle, mais, quand les créatures du temps commencent la traversée de l’univers central d’éternité, la nature paternelle devient de plus en plus manifeste, atteignant son apogée de manifestation finie lors de la récognition du Père Universel et de l’admission au Corps de la Finalité.
 
(117.0) 117:6.6 Dans et par l’expérience d’accession au statut finalitaire, les qualités expérientielles maternelles du moi ascendant sont prodigieusement influencées par le contact et l’imprégnation de la présence spirituelle du Fils Éternel et de la présence mentale de l’Esprit Infini. Ensuite, dans tous les domaines d’activités finalitaires du grand univers, apparait un nouvel éveil du potentiel maternel latent du Suprême, une nouvelle réalisation des significations expérientielles, et une nouvelle synthèse des valeurs expérientielles de toute la carrière d’ascension. Il semble que cette réalisation du moi doive se poursuivre dans la carrière universelle des finalitaires du sixième stade jusqu’à ce que l’hérédité maternelle du Suprême parvienne à un synchronisme fini avec l’hérédité paternelle de l’Ajusteur. Cette mystérieuse période de fonctionnement dans le grand univers représente la suite de la carrière adulte de l’ascendeur mortel parvenu à la perfection.
 
(117.0) 117:6.7 Le parachèvement du sixième stade d’existence et l’entrée dans le stade septième et final de statut spirituel préluderont probablement aux âges progressifs d’expérience enrichissante, de sagesse murissante et de réalisation de la divinité. Dans la nature du finalitaire, cela équivaudra vraisemblablement à l’aboutissement complet de la lutte mentale pour la réalisation de soi en tant qu’esprit, au parachèvement de la coordination de la nature humaine ascendante avec la divine nature d’Ajusteur dans les limites des possibilités du fini. Un magnifique moi universel de cette espèce devient ainsi le fils finalitaire éternel du Père du Paradis aussi bien que l’enfant universel éternel de la Mère Suprême, un moi universel qualifié pour représenter à la fois le Père et la Mère des univers et des personnalités dans toute activité ou entreprise concernant l’administration finie des choses et des êtres créés, créateurs ou évoluants.
 
(117.0) 117:6.8 Tous les humains dont l’âme évolue sont littéralement les fils évolutionnaires de Dieu le Père et de Dieu la Mère, l’Être Suprême. Mais, jusqu’au moment où l’homme mortel devient conscient dans son âme de son héritage divin, cette assurance d’apparentement à la Déité doit être réalisée par la foi. L’expérience de la vie humaine est le cocon cosmique dans lequel les dons universels de l’Être Suprême et la présence dans l’univers du Père Universel (ces dons et cette présence n’étant pas des personnalités) font évoluer, l’âme morontielle temporelle et le caractère finalitaire humain-divin de destinée universelle et de service éternel.
 
(117.0) 117:6.9 Les hommes oublient bien trop souvent que Dieu est la plus grande expérience dans l’existence humaine. Les autres expériences sont limitées dans leur nature et leur contenu, mais l’expérience de Dieu n’a pas d’autres limites que la capacité des créatures à comprendre, et cette expérience par elle-même accroit cette capacité. Quand les hommes sont à la recherche de Dieu, ils recherchent tout. Quand ils trouvent Dieu, ils ont tout trouvé. La recherche de Dieu est une effusion illimitée d’amour accompagnée de la découverte surprenante d’un nouvel amour plus grand à effuser.
 
(117.0) 117:6.10 Tout véritable amour vient de Dieu, et l’homme reçoit l’affection divine dans la mesure où lui-même effuse cet amour sur ses compagnons. L’amour est dynamique. On ne peut jamais le capturer ; il est vivant, libre, passionnant et toujours en mouvement. L’homme ne peut jamais saisir l’amour du Père pour l’emprisonner dans son cœur. L’amour du Père ne peut devenir réel pour l’homme mortel qu’en passant par sa personnalité, alors qu’à son tour lui-même effuse cet amour sur ses compagnons. Le grand circuit d’amour part du Père, se diffuse par les fils vers les frères et, de là, se dirige vers le Suprême. L’amour du Père apparait dans la personnalité du mortel par le ministère de l’Ajusteur intérieur. Ce fils qui connait Dieu révèle cet amour à ses frères de l’univers, et cette affection fraternelle est l’essence de l’amour du Suprême.
 
(117.0) 117:6.11 On ne peut s’approcher du Suprême que par l'expérience ; et, dans les époques en cours de création, il n’y a que trois voies accessibles aux créatures pour atteindre la Suprématie :
 
  (117.0) 117:6.12 1.Les Citoyens du Paradis descendent de l’Ile éternelle en passant par Havona, où ils acquièrent la capacité de comprendre la Suprématie en observant les différences de réalité entre le Paradis et Havona et en découvrant, par exploration, les multiples activités des Personnalités Créatrices Suprêmes, allant depuis les Maitres Esprits jusqu’aux Fils Créateurs.
 
  (117.0) 117:6.13 2.Les ascendeurs de l’espace-temps, montant des univers évolutionnaires des Créateurs Suprêmes, approchent de près le Suprême quand ils traversent Havona comme préliminaire à une appréciation croissante de l’unité de la Trinité du Paradis.
 
  (117.0) 117:6.14 3.Les natifs de Havona acquièrent une compréhension du Suprême par des contacts avec les pèlerins descendants du Paradis et avec les pèlerins ascendants des sept superunivers. Les natifs de Havona sont par inhérence en position d’harmoniser les points de vue essentiellement différents des citoyens de l’Ile éternelle et des citoyens des univers évolutionnaires.
 
(117.0) 117:6.15 Pour les créatures évolutionnaires, il y a sept grandes voies pour s’approcher du Père Universel, et chacune de ces voies d’ascension au Paradis passe par la divinité d’un des Sept Maitres Esprits, et chacune de ces approches est rendue possible par un accroissement de la réceptivité expérientielle faisant suite au fait que la créature a servi dans le superunivers qui reflète la nature de ce Maitre Esprit. La somme de ces sept expériences constitue la limite actuellement connue de la conscience qu’une créature peut avoir de la réalité et de l’actualité de Dieu le Suprême.
 
(117.0) 117:6.16 Ce ne sont pas seulement les limitations propres à l’homme qui l’empêchent de trouver le Dieu fini ; c’est aussi l’état d’incomplétude de l’univers. Même l’état d’incomplétude de toutes les créatures – passées, présentes et futures – rend le Suprême inaccessible. Tout individu qui a atteint le niveau divin de ressemblance à Dieu peut trouver Dieu le Père, mais jamais une créature individuelle ne pourra trouver personnellement Dieu le Suprême avant l’époque, très lointaine, où toutes les créatures le trouveront simultanément parce que la perfection aura été universellement atteinte.
 
(117.0) 117:6.17 Bien qu’au cours du présent âge de l’univers, vous ne puissiez trouver personnellement le Suprême comme vous pouvez trouver et trouverez effectivement le Père, le Fils et l’Esprit, néanmoins, l’ascension vers le Paradis et la carrière universelle subséquente créeront graduellement, dans votre conscience, la récognition de la présence universelle et de l’action cosmique du Dieu de toute expérience. Les fruits de l’esprit sont la substance du Suprême tel qu’il est réalisable dans l’expérience humaine.
 
(117.0) 117:6.18 Le fait que l’homme atteindra un jour le Suprême est une conséquence de sa fusion avec l’esprit de la Déité du Paradis. Chez les Urantiens, cet esprit est la présence de l’Ajusteur du Père Universel, mais, bien que le Moniteur de Mystère provienne du Père et soit semblable au Père, nous doutons que même ce don divin puisse accomplir la tâche impossible de révéler à une créature finie la nature du Dieu infini. Nous soupçonnons que ce que les Ajusteurs révèleront aux futurs finalitaires du septième stade sera la divinité et la nature de Dieu le Suprême. Et cette révélation représentera, pour une créature finie, ce que serait la révélation de l’Infini pour un être absolu.
 
(117.0) 117:6.19 Le Suprême n’est pas infini, mais il englobe probablement toute la fraction d’infinité qu’une créature finie pourra jamais réellement saisir. Comprendre plus que le Suprême, c’est être plus que fini !
 
(117.0) 117:6.20 Toutes les créations expérientielles sont interdépendantes dans leur réalisation de la destinée. Seule la réalité existentielle est contenue et existante en soi. Havona et les sept superunivers ont besoin les uns des autres pour atteindre le maximum d’accomplissement fini. De même, ils dépendront un jour des univers futurs de l’espace extérieur pour atteindre la transcendance finie.
 
(117.0) 117:6.21 Un ascendeur humain peut trouver le Père ; Dieu est existentiel, donc réel, indépendamment du statut d’expérience dans l’univers total. Mais nul ascendeur isolé ne trouvera jamais le Suprême avant que tous les ascendeurs aient atteint la maturité universelle maximum qui les qualifiera pour participer simultanément à cette découverte.
 
(117.0) 117:6.22 Le Père ne fait pas acception de personnes ; il traite chacun de ses fils ascendants comme des individus cosmiques. De même, le Suprême ne fait pas acception de personnes ; il traite ses enfants expérientiels comme un seul total cosmique.
 
(117.0) 117:6.23 L’homme peut découvrir le Père dans son cœur, mais il lui faudra rechercher le Suprême dans le cœur de tous les autres hommes; et quand toutes les créatures révèleront parfaitement l'amour du Suprême, il deviendra alors pour elles une actualité de l’univers. Et ceci est simplement une autre manière de dire que les univers seront ancrés dans la lumière et la vie.
 
(117.0) 117:6.24 L’aboutissement, pour toutes les personnalités, à la réalisation de soi devenue parfaite, plus l’aboutissement, dans tous les univers, à un équilibre devenu parfait, équivaut à atteindre le Suprême et témoigne que toute la réalité finie est libérée des limitations de l’existence incomplète. Cet épuisement de tous les potentiels finis conduit à l’aboutissement parachevé du Suprême, qui peut aussi être défini comme l’actualisation évolutionnaire accomplie de l’Être Suprême lui-même.
 
(117.0) 117:6.25 Les hommes ne trouvent pas le Suprême d’une façon soudaine et spectaculaire, comme un tremblement de terre ouvre des abimes dans les roches ; mais ils le trouvent lentement et patiemment, comme une rivière qui érode doucement le sol où elle coule.
 
(117.0) 117:6.26 Quand vous trouverez le Père, vous découvrirez la grande cause de votre ascension spirituelle dans les univers. Quand vous trouverez le Suprême, vous découvrirez le grand résultat de votre carrière de progression vers le Paradis.
 
(117.0) 117:6.27 Mais nul mortel connaissant Dieu ne peut jamais être solitaire dans son voyage à travers le cosmos, car il sait que le Père fait, à ses côtés, chaque pas du chemin, tandis que la route même qu’il poursuit est la présence du Suprême.
 
7. L’avenir du Suprême

(117.0) 117:7.1 La réalisation accomplie de tous les potentiels finis équivaut au parachèvement de la réalisation de toute l’expérience évolutionnaire. Cela suggère l’émergence finale du Suprême en tant que présence d’une Déité toute-puissante dans les univers. Nous croyons qu’au stade de développement en question, le Suprême sera personnalisé d’une manière aussi distincte que le Fils Éternel, aussi concrètement investi de pouvoirs que l’Ile du Paradis, aussi complètement unifié que l’Acteur Conjoint, tout cela dans les limites des possibilités finies de la Suprématie lors de l'apogée du présent âge de l’univers.
 
(117.0) 117:7.2 Bien que ceci soit un concept de l’avenir du Suprême parfaitement approprié, nous voudrions attirer l’attention sur certains problèmes inhérents à ce concept :
 
  (117.0) 117:7.3 1.Les Superviseurs Non Qualifiés du Suprême ne pouvaient guère être déitisés à un stade quelconque antérieur à son évolution parachevée, et cependant ces mêmes superviseurs exercent, dès maintenant, de manière limitée, la souveraineté de suprématie en ce qui concerne les univers ancrés dans la lumière et la vie.
 
  (117.0) 117:7.4 2.Le Suprême ne pourrait guère fonctionner dans l’Ultime de la Trinité avant d’avoir atteint sa complète actualité de statut universel, et cependant l’Ultime de la Trinité est dès maintenant une réalité qualifiée, et vous avez été mis au courant de l’existence des Vice-Gérants Qualifiés de l’Ultime.
 
  (117.0) 117:7.5 3.Le Suprême n’est pas complètement réel pour les créatures de l’univers, mais de nombreuses raisons permettent d’inférer qu’il est tout à fait réel pour la Déité Septuple s’étendant depuis le Père Universel au Paradis jusqu’aux Fils Créateurs et aux Esprits Créatifs des univers locaux.
 
(117.0) 117:7.6 Il se peut qu’aux limites supérieures du fini, où le temps rejoint le temps transcendé, il y ait une sorte d’estompage et de mélange des séquences. Il se peut que le Suprême soit capable de prévoir sa présence universelle sur ces niveaux supratemporels, et ensuite d’anticiper sur son évolution future dans une mesure limitée en réfléchissant cette prévision de l’avenir sur les niveaux finis sous l’aspect de l’Immanence de l’Incomplet Projeté. On peut observer de tels phénomènes chaque fois que le fini entre en contact avec le superfini, comme dans les expériences des êtres humains habités par des Ajusteurs de Pensée, qui représentent de véritables prédictions des futurs accomplissements universels de l’homme dans toute l’éternité.
 
(117.0) 117:7.7 Quand les ascendeurs mortels sont admis au corps finalitaire du Paradis, ils prêtent serment à la Trinité du Paradis et, en prêtant ce serment d’allégeance, ils promettent, par là, une fidélité éternelle à Dieu le Suprême, qui est la Trinité telle que la comprennent toutes les personnalités de créatures finies. Par la suite, quand les compagnies de finalitaires fonctionnent dans les univers en évolution, elles ne sont soumises qu’aux ordres émanant du Paradis jusqu’à l’époque mémorable de l’ancrage des univers locaux dans la lumière et la vie. À mesure que les nouvelles organisations gouvernementales de ces créations parvenues à la perfection commencent à refléter la souveraineté émergente du Suprême, nous remarquons que les compagnies finalitaires isolées reconnaissent alors l’autorité juridictionnelle de ces nouveaux gouvernements. Il apparait que Dieu le Suprême évolue comme unificateur du Corps évolutionnaire de la Finalité, mais il est hautement probable que la destinée éternelle de ces sept corps de la Finalité sera dirigée par le Suprême en tant que membre de la Trinité Ultime.
 
(117.0) 117:7.8 L’Être Suprême contient trois possibilités superfinies de manifestation universelle :
 
  (117.0) 117:7.9 1.La collaboration absonite dans la première Trinité expérientielle.
 
  (117.0) 117:7.10 2.Les relations coabsolues dans la seconde Trinité expérientielle.
 
  (117.0) 117:7.11 3.La participation co-infinie dans la Trinité des Trinités, mais nous ne concevons pas d’une manière satisfaisante ce que cela signifie en réalité.
 
(117.0) 117:7.12 C’est là une des hypothèses généralement acceptées sur l’avenir du Suprême, mais il existe aussi nombre de spéculations concernant ses relations avec le présent grand univers après que ce dernier aura atteint son statut de lumière et de vie.
 
(117.0) 117:7.13 Le présent but des superunivers, tels qu’ils sont et dans la limite de leurs potentiels, est de devenir parfaits à l’instar de Havona. Cette perfection concerne l’accomplissement physique et spirituel, allant jusqu’au développement de l’administration, du gouvernement et de la fraternité. Nous croyons que, dans les âges à venir, les possibilités de disharmonie, de mauvaise adaptation et de dérèglement finiront par s’épuiser dans les superunivers. Les circuits d’énergie seront en parfait équilibre et complètement soumis au mental, tandis que l’esprit, en présence de la personnalité, aura réussi à dominer le mental.
 
(117.0) 117:7.14 On conjecture qu’à cette époque extrêmement lointaine, la personne spirituelle du Suprême et le pouvoir acquis du Tout-Puissant auront atteint un développement coordonné, et que tous deux, unifiés dans et par le Mental Suprême, deviendront factuels sous l’aspect de l’Être Suprême, une actualité parachevée dans les univers. Cette actualité sera alors observable par toutes les intelligences des créatures, sujette aux réactions de toutes les énergies créées, coordonnée chez toutes les entités spirituelles et expérimentée par toutes les personnalités de l’univers.
 
(117.0) 117:7.15 Ce concept implique la souveraineté effective du Suprême dans le grand univers. Il est tout à fait probable que ceux qui sont présentement les administrateurs de la Trinité poursuivront leurs fonctions en tant que vice-gérants du Suprême, mais nous croyons que les présentes démarcations entre les sept superunivers disparaitront graduellement et que la totalité du grand univers fonctionnera comme un tout rendu parfait.
 
(117.0) 117:7.16 Il est possible que le Suprême réside alors personnellement sur Uversa, le quartier général d’Orvonton, d’où il dirigerait l’administration des créations du temps, mais, en réalité, ce n’est qu’une hypothèse. Il reste cependant certain que l’on pourra nettement prendre contact avec la personnalité de l’Être Suprême en un lieu spécifique, bien que l’ubiquité de sa présence de Déité doive probablement continuer à imprégner l’univers des univers. Nous ne savons pas ce que sera la relation des citoyens superuniversels de cet âge avec le Suprême, mais elle pourrait ressembler aux présentes relations entre les natifs de Havona et la Trinité du Paradis.
 
(117.0) 117:7.17 Le grand univers rendu parfait de ces temps futurs sera immensément différent de ce qu’il est à présent. Adieu les aventures passionnantes de l’organisation des galaxies de l’espace, l’implantation de la vie sur les mondes incertains du temps et l’harmonie émergeant du chaos par évolution, la beauté émergeant des potentiels, la vérité émergeant des significations et la bonté émergeant des valeurs. Les univers du temps auront achevé l’accomplissement de leur destinée finie ! Peut-être y aura-t-il un intervalle de repos, de détente, à la fin de la lutte multimillénaire pour la perfection évolutionnaire, mais pas pour longtemps ! Certainement, sûrement et inexorablement, l’énigme de la Déité émergente de Dieu l’Ultime mettra au défi les citoyens devenus parfaits des univers établis, exactement comme leurs ancêtres évolutionnaires, qui se débattaient, furent jadis mis au défi par la recherche de Dieu le Suprême. Le rideau de la destinée cosmique s’écartera pour dévoiler la grandeur transcendante de l’attirante recherche absonite du Père Universel sur les niveaux supérieurs et nouveaux, révélés dans l’aspect ultime de l’expérience des créatures.
 
(117.0) 117:7.18 [Parrainé par un Puissant Messager séjournant temporairement sur Urantia.]
 


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115. L’Être Suprême

LIVRE D'URANTIA  -  Fascicule 115. L’Être Suprême

(115.0) 115:0.1 AVEC Dieu le Père, la grande relation est la filiation. Avec Dieu le Suprême, l’accomplissement est la condition préalable au statut – il faut faire quelque chose aussi bien qu’être quelque chose.
 
1. Relativité des cadres conceptuels

(115.0) 115:1.1 Des intellects partiels, incomplets et évoluants seraient impuissants dans le maitre univers, incapables de former le moindre modèle rationnel de pensée, si tout mental, supérieur ou inférieur, n’avait pas l’aptitude innée à former un cadre universel dans lequel il peut penser. Si le mental ne peut aboutir aux véritables conclusions et pénétrer jusqu’aux véritables origines, il sera infailliblement amené à postuler des conclusions et à inventer des origines, afin d’avoir un moyen de penser logiquement dans le cadre de ces hypothèses mentalement créées. De tels cadres universels pour la pensée des créatures sont indispensables aux opérations intellectuelles rationnelles, mais, sans aucune exception, ils sont erronés à un plus ou moins haut degré.
 
(115.0) 115:1.2 Les cadres conceptuels de l’univers ne sont que relativement vrais. Ils sont d’utiles échafaudages qui doivent finalement céder la place devant l’expansion de la compréhension cosmique croissante. Les manières de comprendre la vérité, la beauté et la bonté, la moralité, l’éthique, le devoir, l’amour, la divinité, l’origine, l’existence, le dessein, la destinée, le temps, l’espace et même la Déité, ne sont que relativement vraies. Dieu est beaucoup, beaucoup plus qu’un Père, mais le Père est le plus haut concept humain de Dieu. Néanmoins, la description sous forme Père-Fils des relations entre le Créateur et la créature sera accrue par les conceptions suprahumaines de la Déité que l’on atteint dans Orvonton, dans Havona et au Paradis. L’homme est obligé de penser dans un cadre universel de mortel, mais cela ne signifie pas qu’il ne puisse imaginer d’autres cadres plus élevés, à l’intérieur desquels la pensée peut avoir lieu.
 
(115.0) 115:1.3 En vue de faciliter la compréhension des mortels de l’univers des univers, nous avons appelé finis, absonites et absolus les divers niveaux de la réalité cosmique. Parmi eux, seul l’absolu est éternel sans qualification, vraiment existentiel. Les absonites et les finis sont des dérivés, des modifications, des qualifications et des atténuations de la réalité absolue, originelle et primordiale de l’infinité.
 
(115.0) 115:1.4 Les domaines du fini existent en vertu du dessein éternel de Dieu. Les créatures finies, supérieures et inférieures, peuvent proposer des théories, et elles l’ont fait, sur la nécessité du fini dans l’économie cosmique, mais, en dernière analyse, le fini existe parce que Dieu l’a ainsi voulu. On ne peut expliquer l’univers, et une créature finie ne peut offrir un motif rationnel pour sa propre existence individuelle, sans faire appel aux actes antérieurs et à la volonté préexistante d’êtres ancestraux, Créateurs ou procréateurs.
 
2. La base absolue de la suprématie

(115.0) 115:2.1 Du point de vue existentiel, rien de nouveau ne peut arriver dans aucune des galaxies, car le parachèvement de l’infinité inhérent au JE SUIS est éternellement présent dans les sept Absolus, il est fonctionnellement associé dans les triunités et il est associé d’une manière transmissible dans les triodités. Mais le fait que l’infinité soit ainsi existentiellement présente dans ces associations absolues ne rend nullement impossible de réaliser de nouveaux expérientiels cosmiques. Du point de vue des créatures finies, l’infinité contient beaucoup de facteurs potentiels, d’éléments comportant une possibilité future plutôt qu’une actualité présente.
 
(115.0) 115:2.2 La valeur est un élément unique dans la réalité de l’univers. Nous ne comprenons pas comment la valeur d’une chose infinie et divine pourrait être accrue, mais nous découvrons que les significations peuvent être modifiées, sinon accrues, même dans les relations de la Déité infinie. Pour les univers expérientiels, même les valeurs divines sont accrues, en tant qu’actualités, par une compréhension élargie des significations de la réalité.
 
(115.0) 115:2.3 Tout le plan de la création et de l’évolution universelles sur tous les niveaux expérientiels est apparemment une affaire de conversion des potentialités en actualités ; et cette transmutation concerne également les domaines de la puissance d'espace, de la puissance du mental et de la puissance d'esprit.
 
(115.0) 115:2.4 La méthode apparente par laquelle les possibilités du cosmos sont amenées à l’existence actuelle varie de niveau en niveau. Dans le fini, c’est l’évolution expérientielle et, dans l’absonite, c’est l’extériorisation expérientielle. L’infinité existentielle inclut assurément tout sans réserve, et il faut bien que cette omni-inclusivité englobe même la possibilité de faire des expériences évolutionnaires finies. Et la possibilité d’une telle croissance expérientielle devient une actualité universelle par des relations de triodités empiétant sur le Suprême, et le pénétrant.
 
3. L’Originel, l’Actuel et le Potentiel

(115.0) 115:3.1 Le cosmos absolu est conceptuellement sans limites. Définir l’étendue et la nature de cette réalité primordiale équivaut à donner des qualifications à l’infinité et à affaiblir le pur concept d’éternité. L’idée de l’infini-éternel, de l’éternel-infini, est non qualifiée en étendue et absolue en fait. Nul langage d’Urantia, passé, présent ou futur, n’est adéquat pour exprimer la réalité de l’infinité ou l’infinité de la réalité. L’homme, créature finie dans un cosmos infini, doit se contenter d’images déformées et de conceptions étriquées de cette existence sans limites, sans bornes, sans commencement et sans fin, qui dépasse réellement ses facultés de compréhension.
 
(115.0) 115:3.2 Le mental ne peut jamais espérer saisir le concept d’un Absolu sans essayer d’abord de fractionner l’unité de cette réalité. Le mental unifie toutes les divergences, mais, en l’absence totale de telles divergences, le mental ne trouve aucune base pour tenter de formuler des concepts compréhensibles.
 
(115.0) 115:3.3 L’état statique primordial de l’infinité exige une segmentation avant toute tentative humaine pour le comprendre. L’infinité comporte une unité dont l’expression, dans ces fascicules, a été le JE SUIS – le premier postulat du mental des créatures. Mais une créature ne pourra jamais comprendre comment il se fait que cette unité devienne une dualité, une triunité et une diversité tout en restant une unité non qualifiée. L’homme rencontre un problème similaire quand il s’arrête pour contempler la Déité indivise de la Trinité à côté de la personnalisation multiple de Dieu.
 
(115.0) 115:3.4 L’homme est loin de l’infinité, et c’est uniquement cette distance qui fait exprimer ce concept en un seul mot. D’une part l’infinité est UNITÉ, et d’autre part elle est DIVERSITÉ sans fin ni limites. Observée par des intelligences finies, l’infinité est le plus grand paradoxe de la philosophie des créatures et de la métaphysique finie. Bien que, dans l’expérience de l’adoration, la nature spirituelle de l’homme s’étende jusqu’au Père qui est infini, son maximum de capacité intellectuelle à comprendre ne dépasse pas la conception de l’Être Suprême. Au-delà du Suprême, les concepts sont de plus en plus des noms et de moins en moins de véritables désignations de la réalité ; ils deviennent de plus en plus la projection vers le superfini de la compréhension finie de la créature.
 
(115.0) 115:3.5 Une conception fondamentale du niveau absolu implique un postulat de trois phases :
 
  (115.0) 115:3.6 1.L’Originel. Le concept non qualifié de la Source-Centre Première, la manifestation initiale du JE SUIS dont toute réalité tire son origine.
 
  (115.0) 115:3.7 2.L’Actuel. L’union des trois Absolus d’actualité, les Sources-Centres Deuxième, Troisième et du Paradis. Cette triodité du Fils Éternel, de l’Esprit Infini et de l’Ile du Paradis constitue la révélation actuelle de l’originalité de la Source-Centre Première.
 
  (115.0) 115:3.8 3.Le Potentiel. L’union des trois Absolus de potentialité, l’Absolu de Déité, l’Absolu Non Qualifié et l’Absolu Universel. Cette triodité de potentialité existentielle constitue la révélation potentielle de l’originalité de la Source-Centre Première.
 
(115.0) 115:3.9 L’interassociation de l’Originel, de l’Actuel et du Potentiel produit les tensions intérieures de l’infinité, qui se traduisent par la possibilité de toutes les croissances dans l’univers ; et la croissance est la nature du Septuple, du Suprême et de l’Ultime.
 
(115.0) 115:3.10 Dans l’association de l’Absolu de Déité, de l’Absolu Universel et de l’Absolu Non Qualifié, la potentialité est absolue tandis que l’actualité est émergente. Dans l’association des Sources-Centres Deuxième, Troisième et du Paradis, l’actualité est absolue tandis que la potentialité est émergente. Dans l’originalité de la Source-Centre Première, nous ne pouvons dire de l’actualité ou de la potentialité ni qu’elles sont existantes ni qu’elles sont émergentes – le Père est.
 
(115.0) 115:3.11 Du point de vue du temps, l’Actuel représente ce qui fut et ce qui est ; le Potentiel est ce qui devient et qui sera ; l’Originel est ce qui est. Du point de vue de l’éternité, les différences entre l’Originel, l’Actuel et le Potentiel n’apparaissent pas de cette façon. Ces qualités trines ne se distinguent pas ainsi sur les niveaux d’éternité du Paradis. Dans l’éternité, tout est – seulement, tout n’a pas encore été révélé dans le temps et l’espace.
 
(115.0) 115:3.12 Du point de vue des créatures, l’actualité est substance, et la potentialité est capacité. L’actualité existe au centre, et de là elle se répand dans l’infinité périphérique ; la potentialité part de la périphérie de l’infinité vers l’intérieur et converge au centre de toutes choses. L’Originel est ce qui d’abord cause, et ensuite équilibre les doubles mouvements du cycle de la réalité, où les potentiels se métamorphosent en actuels et où les actuels existants prennent un caractère potentiel.
 
(115.0) 115:3.13 Les trois Absolus de potentialité opèrent sur le niveau purement éternel du cosmos ; ils ne fonctionnent donc jamais comme tels sur les niveaux subasolus. Sur les niveaux descendants de la réalité, la triodité de potentialité se manifeste avec l’Ultime et sur le Suprême. Il est possible qu'une partie du potentiel ne réussisse pas à s’actualiser dans le temps et sur des niveaux subabsolus, mais jamais dans l’ensemble. La volonté de Dieu prévaut finalement, elle ne prévaut pas toujours au niveau individuel, mais elle prévaut invariablement en ce qui concerne l’ensemble.
 
(115.0) 115:3.14 C’est dans la triodité d’actualité que les existants du cosmos ont leur centre ; qu’il s’agisse d’esprit, de mental ou d’énergie, tous sont centrés dans cette association du Fils, de l’Esprit et du Paradis. La personnalité du Fils spirituel est le maitre archétype pour toutes les personnalités dans tous les univers. La substance de l’Ile du Paradis est le maitre archétype, dont Havona est une parfaite révélation et les superunivers une révélation en voie de perfectionnement. L’Acteur Conjoint est tout à la fois, l'activation mentale de l’énergie cosmique, le concept des desseins de l'esprit, et l'intégration des causes et effets mathématiques des niveaux matériels avec les desseins et mobiles volitifs du niveau spirituel. Dans un univers fini et pour un univers fini, le Fils, l’Esprit et le Paradis opèrent dans l’Ultime et sur l’Ultime tel qu’il est conditionné et qualifié dans le Suprême.
 
(115.0) 115:3.15 L’actualité (de la Déité) est ce que l’homme recherche dans son ascension vers le Paradis. La Potentialité (de la divinité humaine) est ce que l’homme fait apparaitre dans cette recherche. L’Originel est ce qui rend possible la coexistence et l’intégration de l’homme actuel, de l’homme potentiel et de l’homme éternel.
 
(115.0) 115:3.16 La dynamique finale du cosmos concerne le transfert continuel de la réalité de la potentialité à l’actualité. En théorie, il pourrait y avoir une fin à cette métamorphose, mais, en fait, la chose est impossible, étant donné que le Potentiel et l’Actuel sont tous deux encircuités dans l’Originel (le JE SUIS), et cette identification rend éternellement impossible de fixer une limite au développement progressif de l’univers. Tout ce qui est identifié avec le JE SUIS ne peut jamais cesser de progresser, car l’actualité des potentiels du JE SUIS est absolue, et la potentialité des actuels du JE SUIS l’est également. Les actuels ouvriront toujours de nouvelles voies pour que des potentiels, jusque-là impossibles, se réalisent – non seulement chaque décision humaine actualise une nouvelle réalité dans l’expérience humaine, mais elle ouvre aussi une nouvelle capacité de croissance humaine. Dans chaque enfant vit un homme, et dans l’homme mûr connaissant Dieu réside le progresseur morontiel.
 
(115.0) 115:3.17 Un état statique de la croissance ne peut jamais apparaitre dans le cosmos total puisque la base de la croissance – les actuels absolus – est non qualifiée et que les possibilités de croissance – les potentiels absolus – sont illimitées. D'un point de vue pratique, les philosophes de l’univers sont arrivés à la conclusion qu’il n’existe rien que l’on puisse considérer comme une fin.
 
(115.0) 115:3.18 D’un point de vue restreint, il existe en réalité beaucoup de fins, de terminaisons d’activité ; mais, d’un point de vue plus large sur un niveau supérieur de l’univers, il n’y a rien qui finisse ; il n’y a que des transitions d’une phase de développement à une autre. La chronicité majeure du maitre univers concerne les divers âges universels : les âges de Havona, des superunivers et des univers extérieurs. Toutefois, même ces divisions fondamentales de relations séquentielles ne peuvent être que des bornes relatives sur la grande route sans fin de l’éternité.
 
(115.0) 115:3.19 La pénétration finale de la vérité, de la beauté et de la bonté de l’Être Suprême ne pourrait qu’ouvrir, à la créature en progression, ces qualités absonites de divinité ultime qui dépasse les niveaux conceptuels de vérité, de beauté et de bonté.
 
4. Les sources de la réalité du Suprême

(115.0) 115:4.1 Toute considération des origines de Dieu le Suprême doit commencer par la Trinité du Paradis, car la Trinité est la Déité originelle, tandis que le Suprême est une Déité dérivée. Toute considération de la croissance du Suprême doit tenir compte des triodités existentielles, car elles englobent toute l’actualité absolue et toute la potentialité infinie (en conjonction avec la Source-Centre Première). Quant au Suprême évolutionnaire, il est le foyer culminant et personnellement volitif de la transmutation – la transformation – des potentiels en actuels dans et sur le niveau fini d’existence. Les deux triodités, l’actuelle et la potentielle, englobent la totalité des relations réciproques de croissance dans les univers.
 
(115.0) 115:4.2 La source du Suprême se trouve dans la Trinité du Paradis – Déité éternelle, actuelle et indivise. Le Suprême est avant tout une personne-esprit, et cette personne-esprit est une branche issue de la Trinité. Mais le Suprême est en second lieu une Déité de croissance – de croissance évolutionnaire – et cette croissance dérive des deux triodités, l’actuelle et la potentielle.
 
(115.0) 115:4.3 S’il est difficile de comprendre que les triodités infinies puissent fonctionner sur le niveau fini, remarquez que leur infinité même doit contenir en elle-même la potentialité du fini. L’infinité englobe toutes choses, depuis l’existence finie la plus humble et la plus qualifiée jusqu’aux réalités absolues non qualifiées les plus élevées.
 
(115.0) 115:4.4 Il est moins malaisé de comprendre que l’infini contient le fini que de saisir comment cet infini est effectivement manifesté à ce fini. Mais les Ajusteurs de Pensée qui habitent les hommes mortels sont l’une des preuves éternelles que même le Dieu absolu (en tant qu’absolu) peut établir un contact direct avec les plus humbles et les plus insignifiantes créatures volitives de l’univers, et l’établit effectivement.
 
(115.0) 115:4.5 Les triodités qui englobent collectivement l’actuel et le potentiel se manifestent sur le niveau fini en conjonction avec l’Être Suprême. La technique de ces manifestations est à la fois directe et indirecte : directe dans la mesure où les relations de triodité se répercutent directement dans le Suprême, et indirecte dans la mesure où elles dérivent du niveau extériorisé de l’absonite.
 
(115.0) 115:4.6 La réalité du Suprême, qui est le total de la réalité du fini, est en voie de croissance dynamique entre les potentiels non qualifiés de l’espace extérieur et les actuels non qualifiés au centre de toutes choses. Le domaine fini devient ainsi une factualité par la coopération des agents absonites du Paradis et des Personnalités Créatrices Suprêmes du temps. L’acte de faire murir les possibilités qualifiées des trois grands Absolus potentiels est la fonction absonite des Architectes du Maitre Univers et de leurs associés transcendantaux. Quand ces éventualités ont atteint un certain point de maturation, les Personnalités Créatrices Suprêmes émergent du Paradis pour aborder la tâche multimillénaire d’amener les univers en évolution à une existence de fait.
 
(115.0) 115:4.7 La croissance de la Suprématie dérive des triodités ; la personne-esprit du Suprême dérive de la Trinité ; mais les prérogatives de pouvoir du Tout-Puissant sont basées sur les succès de divinité de Dieu le Septuple, tandis que la jonction des prérogatives de pouvoir du Tout-Puissant Suprême avec la personne-esprit de Dieu le Suprême s’effectue grâce au ministère de l’Acteur Conjoint. C’est ce dernier qui a fait don du mental du Suprême comme facteur de conjonction dans cette Déité évolutionnaire.
 
5. Position du Suprême par rapport à la Trinité du Paradis

(115.0) 115:5.1 L’Être Suprême dépend absolument de l’existence et de l’action de la Trinité du Paradis pour la réalité de sa nature personnelle et spirituelle. Alors que la croissance du Suprême est une affaire de relations de triodités, la personnalité-esprit de Dieu le Suprême dépend et dérive de la Trinité du Paradis. Cette dernière subsiste toujours comme source-centre absolue de stabilité infinie et parfaite autour de laquelle la croissance évolutionnaire du Suprême se développe progressivement.
 
(115.0) 115:5.2 La fonction de la Trinité est reliée à celle du Suprême, car la Trinité fonctionne sur tous les niveaux, (sur la totalité de ceux-ci) y compris le niveau de la fonction de Suprématie. Mais, de même que l’âge de Havona cède la place à l’âge des superunivers, de même l’action discernable de la Trinité comme créatrice immédiate cède la place aux actes créateurs des enfants des Déités du Paradis.
 
6. Position du Suprême par rapport aux triodités

(115.0) 115:6.1 La triodité d’actualité continue à fonctionner directement aux époques postérieures à Havona ; la gravité du Paradis saisit les unités de base de l’existence matérielle ; la gravité spirituelle du Fils Éternel agit directement sur les valeurs fondamentales de l’existence spirituelle ; et la gravité mentale de l’Acteur Conjoint s’empare infailliblement de toutes les significations vitales de l’existence intellectuelle.
 
(115.0) 115:6.2 Mais, à mesure que chaque stade créatif étend son activité dans l’espace inexploré, ses fonctions et son existence se trouvent de plus en plus éloignées de l’action directe des forces créatrices et des personnalités divines siégeant à l’emplacement central – l’Ile absolue du Paradis et les Déités infinies qui y résident. Ces niveaux successifs d’existence cosmique deviennent donc de plus en plus dépendants des développements à l’intérieur des trois Absolus de potentialité de l’infinité.
 
(115.0) 115:6.3 L’Être Suprême englobe des possibilités de ministère cosmique non apparemment manifestées chez le Fils Éternel, chez l’Esprit Infini, ou dans les réalités non personnelles de l’Ile du Paradis. Cette affirmation est faite en tenant dument compte de l'absoluité de ces trois actualités fondamentales, mais la croissance du Suprême n’est pas seulement fondée sur ces actualités de Déité et du Paradis, mais elle participe également aux développements intérieurs de l’Absolu de Déité, de l’Absolu Universel et de l’Absolu Non Qualifié.
 
(115.0) 115:6.4 Non seulement le Suprême grandit à mesure que les Créateurs et les créatures des univers en évolution arrivent à ressembler à Dieu, mais cette Déité finie fait aussi l’expérience d’une croissance résultant de la maitrise des possibilités finies du grand univers par les créatures et les Créateurs. Le mouvement du Suprême est double : en intension vers le Paradis et la Déité, et en extension vers l’illimité des Absolus de potentiel.
 
(115.0) 115:6.5 Au cours du présent âge de l’univers, ce double mouvement se révèle dans les personnalités descendantes et ascendantes du grand univers. Les Personnalités Créatrices Suprêmes et tous leurs divins associés reflètent le mouvement centrifuge et divergent du Suprême, tandis que les pèlerins ascendants des sept superunivers indiquent la tendance centripète et convergente de la Suprématie.
 
(115.0) 115:6.6 La Déité finie cherche toujours une double corrélation, intérieure vers le Paradis et ses Déités et extérieure vers l’infinité et les Absolus qui s’y trouvent contenus. La puissante éruption de la divinité créative du Paradis qui se personnalise dans les Fils Créateurs et manifeste son pouvoir dans les contrôleurs de pouvoir, indique un vaste épanchement de Suprématie dans les domaines de la potentialité, tandis que l’interminable procession des créatures ascendantes du grand univers témoigne de la puissante poussée intérieure de la Suprématie vers l’unité avec la Déité du Paradis.
 
(115.0) 115:6.7 Les êtres humains ont appris que le mouvement de l’invisible peut parfois être discerné en observant son effet sur le visible. Quant à nous dans les univers, nous avons appris depuis longtemps à détecter les mouvements et tendances de la Suprématie en observant comment ces évolutions se répercutent chez les personnalités et sur les modèles du grand univers.
 
(115.0) 115:6.8 Sans en être certains, nous croyons que le Suprême, en tant que réflexion finie de la Déité du Paradis, a entamé une progression éternelle dans l’espace extérieur. Toutefois, en tant que qualification des trois Absolus potentiels de l’espace extérieur, cet Être Suprême cherche perpétuellement la cohérence paradisiaque. Et ce double mouvement parait rendre compte de la plupart des activités fondamentales dans les univers présentement organisés.
 
7. La nature du Suprême

(115.0) 115:7.1 Dans la Déité du Suprême, le Père-JE SUIS est parvenu à se libérer relativement complètement des limitations inhérentes à un statut d'infinité, à une existence d'éternité et à une absoluité de nature. Mais Dieu le Suprême n’a pu être dégagé de toutes les limitations existentielles qu’en devenant sujet aux qualifications expérientielles d’une fonction universelle. En atteignant la capacité d’expérience, le Dieu fini est également soumis à la nécessité de l’acquérir ; en réussissant à se libérer de l’éternité, le Tout-Puissant rencontre les barrières du temps ; et le Suprême n’a pu connaitre la croissance et le développement que comme conséquence d’une existence partielle et d’une nature non parachevée – celles d’un être non absolu.
 
(115.0) 115:7.2 Tout ceci doit être conforme au plan du Père, qui a basé le progrès fini sur l’effort, l’accomplissement de la créature sur la persévérance et le développement de la personnalité sur la foi. En ordonnant ainsi l’évolution-expérience du Suprême, le Père a rendu possible, aux créatures finies, d’exister dans les univers et d’atteindre un jour, par progression expérientielle, la divinité de la Suprématie.
 
(115.0) 115:7.3 Toute la réalité, y compris le Suprême et même l’Ultime, à l’exception des valeurs non qualifiées des sept Absolus, est relative. Le fait de la Suprématie est fondé sur le pouvoir du Paradis, la personnalité du Fils et l’action du Conjoint, mais la croissance du Suprême est liée à l’Absolu de Déité, l’Absolu Non Qualifié et l’Absolu Universel. Et cette Déité synthétisante et unifiante – Dieu le Suprême – est la personnification de l’ombre finie projetée à travers le grand univers par l’unité infinie de la nature insondable du Père du Paradis, la Source-Centre Première.
 
(115.0) 115:7.4 Dans la mesure où les triodités opèrent directement sur le niveau fini, elles empiètent sur le Suprême, qui est la focalisation de Déité et la totalisation cosmique des qualifications finies des natures de l’Absolu Actuel et de l’Absolu Potentiel.
 
(115.0) 115:7.5 On considère que la Trinité du Paradis est l’inévitabilité absolue. Les Sept Maitres Esprits sont apparemment les inévitabilités de la Trinité. L’actualisation du Suprême en pouvoir-mental-esprit-personnalité doit être l’inévitabilité de l’évolution.
 
(115.0) 115:7.6 Dieu le Suprême ne parait pas avoir été inévitable dans l’infinité non qualifiée, mais il paraît l’être sur tous les niveaux de relativité. Le Suprême est indispensable pour focaliser, résumer et englober l’expérience évolutionnaire, en unifiant effectivement, dans sa nature de Déité, les résultats de ce mode de perception de la réalité. Il semble accomplir tout cela en vue de contribuer à faire apparaitre l’extériorisation inévitable, la manifestation superexpérientielle et superfinie de Dieu l’Ultime.
 
(115.0) 115:7.7 On ne peut apprécier pleinement l’Être Suprême qu’en prenant en considération sa source, sa fonction et sa destinée : ses relations avec la Trinité qui lui donne origine, l’univers d’activité et l’Ultime de la Trinité de destinée immédiate.
 
(115.0) 115:7.8 En totalisant les facteurs de l’expérience évolutionnaire, le Suprême relie le fini à l’absonite, de même que le mental de l’Acteur Conjoint intègre la divine spiritualité du Fils personnel avec les énergies immuables de l’archétype du Paradis, et que la présence de l’Absolu Universel unifie la stimulation de la Déité avec la réactivité du Non Qualifié. Cette unité doit être une révélation du travail non décelé de l’unité originelle de la Première Cause-Père et du premier Archétype-Source de toutes les choses et de tous les êtres.
 
(115.0) 115:7.9 [Parrainé par un Puissant Messager en séjour temporaire sur Urantia.]
 


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